Le rôle de ma vie...

By CaraSolak

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Cameron et Eden, ça fait des étincelles, et pas forcement dans le bon sens du terme. Pourtant, ils sont oblig... More

Note d'auteure
1. Eden
2. Eden (1)
2. Eden (2)
3. Cameron (1)
4.Eden (1)
4.Eden (2)
5. Cameron (1)
5. Cameron (2)
6. Eden (1)
6. Eden (2)
7. Eden (1)
7. Eden(2)
8. Cameron (1)
8. Cameron (2)
9. Eden (1)
9. Eden (2)

3. Cameron (2)

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By CaraSolak


Lorsque j'arrive au bar où mon ami n'est pas encore présent, je constate que je ne suis pas le seul à chercher du réconfort. Je me hâte et me décale dans l'ombre des vestiaires – Hail' me dirait que je ferais un parfait petit espion.

Mes sourcils se froncent, l'obscurité des lieux offre trop de place à l'imagination. Néanmoins, je distingue plutôt distinctement le gars à quelques mètres de moi. C'est le mec d'Eden. Je n'aimais déjà pas ce connard prétentieux, mais là, il atteint des sommets dans l'échelle de la connerie. Parce qu'il suit des études de médecine, il s'est toujours cru supérieur à nous, refusant de s'acoquiner avec les amies de l'actrice. J'ai toujours trouvé qu'elle avait mauvais goût, et qu'elle pourrait trouver mieux. Et j'avais raison ! Malgré une petite amie sublime qui gère sa carrière d'une main de maître, il ose se pointer ici au bras d'une fille perchée sur des hauts-talons qui le regarde comme un dieu vivant. Alors qu'ils avancent vers la sortie, la jeune femme se plante devant lui et l'embrasse avidement.

Si j'avais encore des doutes, ils viennent de s'envoler !

Je sors de ma cachette et avance vers une table libre sans que l'image sorte de ma tête. Je me répète une fois de plus : mais quel connard !

Pour autant, j'ignore comment agir. Eden et moi ne sommes pas assez proches pour que je m'immisce dans sa vie privée. Après tout, ce ne sont pas mes affaires...

Je sursaute lorsque je sens une main se poser sur mon épaule.

— Bah mon pote, t'as l'air ailleurs ! Encore cette histoire de paparazzi ?

Je hoche la tête sans démentir.

— En même temps, t'as bien merdé. Y'a des milliers de filles qui rêvent de finir entre tes bras, et toi tu passes ton temps à essayer de rendre chèvre Eden. Qu'est-ce qui t'as pris ?

Je soupire, mettant pour le moment de côté ma découverte du soir. Lane me dévisage avec le regard un peu trop perçant du gars qui me connait par cœur. Et pour cause, c'est le cas. Issue des quartiers défavorisés, notre amitié s'est forgée dans les mauvais coups donnés par la vie.

Si notre enfance, à Hailey et moi, a été chaotique à partir de la mort de notre mère, avant ça, bercés par son amour, on peut presque dire qu'on était heureux, malgré l'absence d'une figure paternel.

Lane, lui, n'a pas eu cette chance. Enfant de père alcoolique, il n'a pas vécu son enfance, il y a survécu. Alors il s'est souvent retrouvé à dormir à la maison, et finalement, c'est un frère pour Hailey comme pour moi.

— J'ai déconné, parce que comme tu le dis, j'adore la pousser à bout, c'est tellement facile. Mais c'était pas sérieux. Je ne l'ai pas embrassée. Je ne pourrais jamais.

Rectification : je ne le ferai jamais, pour un tas de raisons. Pouvoir en revanche, est plutôt mal adapté.

— Et puis dans tous les cas, c'est un peu comme le bro code tu vois : un mec ne touche pas à la sœur de son pote. Bah là, c'est pareil : un frère ne touche pas à la meilleure amie de sa sœur.

Je me marre parce que la comparaison est tellement juste. Lane en revanche, soupire avant de nous commander deux bières.

— T'as pas l'air dans ton assiette en ce moment Lane, qu'est-ce qui t'arrives ?

— Les études me vide, lâche-t-il après avoir marqué un long silence.

Si son enfance n'a pas été facile, mon ami n'a toujours eu qu'un but dans la vie, celui de devenir enseignant. Lorsqu'il était au collège et a commencé à dériver, un prof l'a pris sous son aile, et l'a aidé à s'en sortir là où je n'y arrivais plus. Depuis, sa vocation est toute trouvée, et je ne peux m'empêcher d'être fier de lui !

— Rien d'autre ?

Ce grand dadais baraqué de près de 2 mètres fait le tour de son verre du doigt pour se donner une contenance. Il relève son regard océan vers moi avant de le détourner en lâchant :

— Je... crois qu'il y a une fille...

Je marque un temps d'arrêt, le verre de bière en suspension à deux doigts de mes lèvres.

— Tu... crois ? Tu hésites sur quoi exactement ? La notion de fille ? demandé-je en me marrant.

Mais Lane n'a pas l'air de trouver ça drôle, et bizarrement, ça me fout un coup au moral. Si je ne suis pas prêt à me caser avec une fille – le serais-je même un jour ? –, jusqu'ici, c'était également le cas pour Lane. J'ai soudain la sensation qu'il me lâche...

— Dis-donc, ça a l'air sérieux !

— Peut-être bien, oui, murmure-t-il en passant une main sur son cuir chevelu luisant.

— Dis m'en plus, insisté-je.

Alors que sa bouche s'entrouvre débarque Eliott, et c'en est fini de l'instant confidence. Je m'enfonce dans mon siège, rembruni, pendant que mon collègue peste sur sa journée...

 ***

Lundi matin, j'ingurgite un petit pain attrapé au vol dans la superette du coin de la rue et enfourche ma moto. Le sentiment de liberté devient alors total. La vitesse est grisante. Le risque aussi, quand je frôle volontairement le bitume. Cette sensation de maîtrise me rassure, me transporte, et éloigne les ombres...

Lorsque je parviens au studio, Eden n'est évidemment pas encore arrivée. Je m'adosse à la porte, dans le vain espoir de me protéger du froid. Mes doigts pianotent doucement le rebord du casque que je tiens encore en main tandis que mon regard se perd dans la circulation dense de Vancouver. Il fait froid, aujourd'hui. Trop froid. Les derniers flocons de neige sont tombés cette nuit, ce qui rend les déplacements encore plus difficiles. Eden ne sera jamais dans les temps. Je ne sais pas comment fait cette fille pour ne jamais être ponctuelle. J'ignore si c'est une mauvaise habitude, de la mauvaise foi, ou le fruit du hasard, dans tous les cas, je ne vais pas l'attendre plus longtemps, Brian doit être suffisamment furax comme ça !

Parfois, je me demande encore comment j'ai pu atterrir dans cette série. Rien ne me prédisposait à devenir acteur, mais de fil en aiguille, de boulot merdique en boulots merdique, je me suis retrouvé à passer le casting. Brian souhaitait du sang neuf, des acteurs inconnus du grand public. Il a gagné son pari ! 

Je me frictionne les bras, me maudissant pour n'avoir mis qu'un simple T-shirt sous ma veste, et tire la porte, lorsque je vois débouler Eden au pas de course.

— C'est pas trop tôt, constaté-je, laissant de la buée s'échapper de ma bouche.

Mais Eden tire la porte sans me répondre.

— Oh Oh, regardez qui voilà ! Nos amoureux du dimanche ! lance Eliott. Hey, Ed, ne te trompe pas de loge, cette fois !

Je passe près de lui et lui décoche un crochet du droit dans l'épaule, tout en masquant mon sourire quand je vois la tête de ma partenaire. Néanmoins, si vendredi Eden a été la cible de mes railleries, il semble que la roue tourne, et qu'elle ne soit plus la seule ! Pourtant aujourd'hui, j'ai juste envie qu'on m'oublie !

— Ferme là Eliott !

Ma voix est basse, grave et... crispée.

— Eden ! Cameron ! Dans mon bureau !

Brian... On y est. Eden me lance un regard furtif et moi, je n'en mène pas large.

Nous pénétrons dans le bureau du producteur. Et malgré l'habitude, je suis toujours scotché par le bordel qui y règne. La pièce n'est pourtant pas minuscule, mais l'impression de manque de place saute à la gorge dès qu'on y pose un pied. Des coussins traînent sur le sol, au moins trois gobelets sont entassés sur le bureau, les poubelles débordent, et les murs sont imperceptibles tant ils sont recouverts d'images en tout genre : des acteurs, en passant par des affiches de films, et même des photos de familles.

Penché dans un de ses tiroirs, Brian se redresse soudain avec un tas de feuilles entre les mains, et un sourire à la email diamant. Pour autant, avec lui, je ne sais jamais sur quel pied danser. Aussi charismatique que lunatique, ce beau gosse qui a séduit le cinéma lorsqu'il était plus jeune est un modèle impénétrable. Je ne sais jamais à quelle sauce je vais être mangé. Alors, j'attends docilement.

À l'inverse de l'état de son bureau, Brian est continuellement tiré à quatre épingles. Il resserre le nœud de sa cravate et nous invite d'un geste de la main à nous assoir.

— Je suis à vous dans deux minutes.

Un soupir m'échappe malgré moi, et mon regard dérive vers la jeune femme à mes côtés. Crispée, elle triture ses doigts, le regard droit devant elle. Je me demande ce qui lui passe par la tête, et ce qui semble la rendre si triste par moment. Je me reprends néanmoins lorsque Brian se recentre sur nous.

Je décide alors de l'affronter et devance ses paroles.

— On a merdé Brian, mais ce n'est pas ce que tu crois. Il ne se passe rien entre nous ! C'est un quiproquo.

Voilà, c'est dit, j'ai lâché ça d'une traite sans respirer. Maintenant, j'attends sa réaction, et sans doute sa colère.

Hébété, Brian nous regarde tour à tour, puis éclate de rire. La vision de ce beau blond baraqué en costard, plié en deux, est plutôt saugrenue. Je me tourne vers Eden, qui hausse les épaules, mais esquisse un léger sourire. Il est vrai que la bonne humeur de Brian est contagieuse. Enfin, elle m'ôte surtout un poids des épaules. S'il rit, c'est qu'il n'est pas furieux, pas vrai ?

— Hey, les jeunes, j'en n'ai rien à foutre de savoir si vous baisez ou pas. Je ne suis pas un de vos fans lambda pendu à votre vie privée, même si entre nous, je le sentais dès le début.

— Pardon ?! s'offusque Eden, alors que je suis incapable de prononcer un seul mot désormais.

Il faudrait déjà que j'intègre ses paroles, mais là, je suis victime d'un gros bug.

— Enfin, dans la mesure où vous ne faites pas de conneries, et que ça ne nuit pas à la série, je m'en cogne !

— Mais pourquoi tu nous as convoqués, alors ? enchaîne la jeune femme, qui elle, ne semble pas avoir perdu ses neurones.

— Eh bien, pour parler de la série ! Vu toutes les réactions depuis hier sur les réseaux, l'engouement autour de vos personnages, mais aussi de votre véritable couple...

— Je te répète qu'on ne sort pas ensemble, Brian ! commence à s'énerver Eden.

Mais notre producteur balaie ses protestations de la main.

— Je ne dirai rien de toute façon !

Coudes sur les genoux, comme pour me stabiliser, je pose mon menton dans la paume d'une de mes mains. Lorsque je me tourne vers ma partenaire et que je perçois les éclairs dans son magnifique regard émeraude, je me sens obligé de cacher mon sourire.

Maintenant que je réalise que Brian ne va pas me virer, je m'autorise à me détendre et à observer la jeune femme. Échevelée, ses boucles blondes voltigeant devant ses joues cramoisies par le choc et la colère, Eden est à tomber. Elle a ce charme désuet des actrices des années folles, belle et inaccessible, avec ses lèvres pulpeuses, sa moue souvent boudeuse, et son teint d'albâtre. Oh oui, Eden est plus que sublime. Mais je suis sûr que c'est aussi une fille qui n'a connu que la facilité dans la vie, et rien que pour cela, on ne pourra jamais s'entendre !

— Bref, devant l'insistance des fans et votre alchimie évidente...

Eden tente à nouveau de protester, mais Brian lui envoie un regard si glacial qu'elle se tait.

— ... on a décidé d'introduire une romance entre vos personnages.

— Quoi ?! nous exclamons-nous en chœur.

Sous le choc, Eden croise mon regard, qui doit sans nul doute sembler aussi accablé que le sien.

C'est une blague. Juste une putain de blague !

**********

Il paraît que chaque action a ses conséquences. Cameron et Eden ne vont pas tarder à s'en apercevoir :p


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