📅 mercredi 15 octobre
- 𝐄𝐥𝐢𝐨 -
J'ignore comment va Iris depuis que nous l'avons eu en visio mais je suis certain que les recherches de notre côté avancent. En effet, voilà près de six heures que mes équipes sont chez moi, et que l'on travaille sur la situation actuelle.
Après de nombreux questionnements et hypothèses, nous avons quelques pistes. Or, il est inconcevable de n'avoir des certitudes. Il faut être sûr de notre coup et nous ne tenterons rien si nous ne sommes pas sûr de nous.
- C'est ici ! affirme un de mes hommes en pointant son doigt sur un endroit précis de la carte.
- Comment peut on en être sur ? demande Aaron.
- Selon les descriptions d'Iris, c'est la seule planque qui ressemble !
- Et... qu'est ce que c'est que cette baraque ? demandáis-je.
- Probablement l'une des leurs.
- Alors qu'est ce qu'on fait maintenant ?
- Si on est sûr de nous, on intervient ? propose un autre de mes hommes.
- Il faut qu'on soit sûr alors ! dis-je. On ne peut pas se permettre de faire une erreur. La vie de ma sœur est en jeu !
- Elio... dit Aaron calmement pour me calmer.
- Qu'est ce qu'on fait maintenant !? je m'énerve.
- On le tente ! insiste un type.
Je faisais des allers retours dans le salon, réfléchissant, et ne pouvant m'empêcher de ronger mes ongles. Je commençais à être fatigué de la situation. Je ne dormais plus, je n'arrivais pas à avaler ne serait ce qu'un bout de pain, et mon esprit lui, est en train de fuser.
- C'est quoi le plan maintenant ? je demande.
- On laisse passer la nuit et on intervient demain matin.
- Quelle heure ? il faut qu'on cale tout ce soir, je veux que tout le monde sache ce qu'il a à faire demain. Je ne veux prendre AUCUN risque alors que tout soit carré pour demain !
- Elio, on sait déjà ce qu'on doit faire... m'explique un de mes hommes. On sait exactement comment on va s'y prendre. Tu n'auras qu'à attendre qu'on te donne le feu vert.
Dans ma tête, c'était la folie. Je m'imaginais tous les scénarios possibles et inimaginables. Je pensais au pire, mais j'espérais le meilleur. J'espérais que le plan de demain fonctionnerait et que je pourrais retrouver Iris.
Les pleurs de Liam me ramenaient a la réalité et je tournais la tête vers mon ami qui prenait son fils dans les bras.
- Il est tard, dis-je, comment se fait-il qu'il ne dorme pas ? je demande.
- Sa mère lui manque... répond Aaron peiné.
- Tu veux que je prennes le relai ? je lui propose.
- Ne t'en fais pas. Je pense que tu as des choses plus importantes à gérer actuellement...
Je lui souriais, embrassais mon neveu puis je me remettais la tête dans notre plan. Ce dernier devait être parfait pour demain. Il ne devait y avoir aucun débordement, ni aucune faute. Notre but ultime était de coincer les Dolorès mais surtout, sortir Iris de cette situation.
J'avais fait appel à des policiers, ce que je n'ai jamais fait jusque là. Mais si j'espérais que les Dolorès terminent en taule, il n'y avait qu'eux pour les coincer. Alors... autant tenter le tout pour le tout, en espérant que cela marche. Parce que si le plan venait à foirer, déjà je serai super énervé, mais en plus, les Dolorès seront sûrement mis au courant que nous avons tenté quelque chose et trouveraient forcément une nouvelle planque, dans l'unique but de garder Iris le plus longtemps. Et qui sait ce qui pourrait lui arriver même...
Je passais donc la nuit à parler avec mes hommes, à affiner toutes les parties de notre plan pour me rassurer. Puis, au lever du jour, c'était décidé, on partait.
Mes hommes prenaient leur voiture, tandis que je montais dans celle d'Aaron, avec lui et Liam. Je conduisais tandis que mon ami était côté passager, dans l'impossibilité de prendre la route tant il n'est pas bien. On suivait donc les équipes et dans tous les cas, ce n'était pas a nous d'agir, mais bien à mes hommes. On se contenterait d'attendre le feu vert dans la voiture pour retrouver Iris.
Le trajet était long, non pas parce que c'était loin mais parce que la situation nous stressait énormément. Nous jouions gros et il était inévitable de faire foirer le plan, parce que la vie de ma sœur était en jeu.
- J'ai un mauvais pressentiment... dit Aaron.
- Pourquoi ?
- Je sais pas, je ne le sens pas.
- Qu'est ce qui te tracasse ?
- J'ai peur qu'on se soit trompé...
- Non Aaron, nous avons enchaîné des heures et des heures de recherches, je suis certain qu'Iris est là bas.
- Et si elle n'y est pas ?
- Elle y sera Aaron.
Mon ami n'avait pas fermé l'œil depuis la disparition d'Iris. Cette situation est compliquée pour tout le monde, d'abord pour moi, parce que ma sœur est la personne la plus importante à mes yeux, mais aussi pour Aaron et Liam. Mon neveu ressent le manque de sa mère et il suffit de le voir dans son comportement ou dans les nuits agitées qu'il fait.
Liam a une chance énorme d'avoir Aaron comme papa. Mon meilleur ami tient se rôle à merveille et finalement, je ne pouvais espérer meilleur père que lui. Parce que malgré la situation très délicate, il n'oublie pas qu'il doit gérer son fils et il le fait d'ailleurs très bien.
- Il a l'air de dormir profondément... dis-je en jetant un coup d'œil dans le rétro intérieur.
- Tant mieux ! répond Aaron en se retournant. J'espère que sa maman sera là lorsqu'il se réveillera.
- Ne t'en fais pas Aaron, on va la retrouver. Je te le promet.
- Je ne pourrai pas vivre sans elle... avoue-t'il.
- Moi non plus, mais on doit se battre.
- Je sais...
- Ca va aller Aaron, promis.
Mon ami stressait plus encore et j'ignorais qu'il était possible d'atteindre un tel niveau de stress. Le GPS nous indiquait une arrivée dans quinze minutes et je ne pouvais m'empêcher de me faire cinquante scénarios en tête. Même en roulant, j'ai l'impression que les minutes sont des heures, ce qui accentue mon impatience.
- Merde... qu'est ce qu'il se passe ?! dis-je lorsque mon téléphone sonne.
Sans attendre, je répondais, sachant pertinemment que c'est un de mes hommes, et plus particulièrement, celui à la tête du plan. S'il m'appelle, c'est qu'il y a un soucis, reste à savoir lequel.
- Elio, tu m'entends ? demande-t'il.
- Tres bien. Qu'est-ce qu'il se passe ?
- On vient de croiser la Porsche des Dolorès dans l'autre sens.
- Merde. Qu'est ce que ça signifie ? qu'ils changent de planque ?
- Non, seulement qu'ils ne seront pas sur place quand on va arriver.
- C'est censé être une bonne nouvelle ?
- Disons qu'on ne pourra pas les coincer eux. En revanche, Iris ne doit pas être seule là bas, Roman doit y être.
- Putain ! s'énerve Aaron.
- Mec, détend toi !
- Moins il y a de monde là bas, mieux c'est pour la sécurité d'Iris ! affirme Alex.
- Ne perdons pas plus de temps. Rappelle le plan à tes collègues, je veux que tout soit parfait, aucun débordement !
- Compris.
- Et n'oubliez pas, dès qu'on arrive, on vérifie tout : cameras, environnement, présence humaine etc !
- Affirmatif.
Je raccrochais, ne sachant trop quoi penser de la situation. Aaron lui, est en train de bouillir, mais par chance, Liam dort toujours.
- Je jure Elio, que s'il a touché à un cheveu d'Iris j'en fais une affaire personnelle !
- C'est ce dont j'ai peur en réalité... qu'il l'ai touché...
- Je suis prêt à lui fracasser la gueule et finit en taule s'il le faut !
- Non Aaron. Détend toi. Iris compte sur toi, et Liam également. Alors ne fais pas n'importe quoi. Si on le coince, c'est lui qui partira en taule ! alors ne fous pas en l'air ta vie, la justice se chargera de lui. On a toutes les preuves nécessaires pour l'incriminer.
La tensión montait de plus en plus au fur et a mesure que l'on approchait. Nous entrions sur un chemin de terre, qui je suis certain, nous conduit à la fameuse maison où est Iris. Les alentours sont calmes et déserts, il n'y a personne et c'est l'endroit idéal pour emmener une personne de force, afin que personne ne la retrouve. En revanche moi, j'ai une bonne équipe et je suis certain que nous avons fait du bon boulot et qu'elle est là.
- Il n'y a pas de voiture ! dit Alex dans le talkie-walkie.
- Garons nous ici. Nous ne devons pas nous faire entendre.
- Compris.
Je garais ma voiture plus loin que les leurs, mais d'une manière à pouvoir entrevoir la maison. Mes jambes tremblaient, tout comme celles d'Aaron. Nous étions si proches du but que j'avais peur que l'on ai fait une connerie.
- Maintenant vous m'écoutez ! dis-je dans le talki. Chacun a son poste. Je veux de la sécurité PARTOUT. Je ne veux aucun risque, vous faites le tour de la baraque et vous vérifiez qu'il n'y ait rien de suspect avant d'entrer. Je veux des hommes derrière MA voiture, afin de vérifier que personne n'arrive. Maintenant vous vous équipez et on ne perd pas une minute de plus !
Les hommes descendaient de leur voitures, tous équipés. C'était particulier comme scène puisqu'ils étaient tous des flics, alors il n'y avait personne de mieux placer qu'eux pour une telle intervention. Armes sur l'épaule, ils passaient autour de la maison tandis que d'autres veillaient à la sécurité. J'écoutais les « ok », « rien à signaler » et « on peut y aller » dans l'oreillette, attendant patiemment d'avoir des nouvelles d'Iris.
Puis, lorsque le feu vert était donné pour entrer, les hommes fracassaient la porte d'entrée et se faufilèrent à l'intérieur. Je n'attendais qu'une chose : que l'on me dise qu'Iris était bien là. Pourtant, les minutes semblaient des heures et n'ayant pas de nouvelles, je me demandais si on ne s'était pas trompé dans notre plan...
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