La cellule n°3.

Door diablesse1

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Un détenu, une surveillante, LA cellule. Meer

Chapitre 1 : L'anniversaire.
Chapitre 2 : Le prénom.
Chapitre 3 : Les excuses.
Chapitre 4 : La récréation.
Chapitre 5 : La question.
Chapitre 6 : Le colis.
Chapitre 7 : La solitude.
Chapitre 8 : Le trou.
Chapitre 9 : La personne.
Chapitre 10 : La collègue.
Chapitre 11 : Le directeur.
Chapitre 12 : Le paternel.
Chapitre 13 : L'attente.
Chapitre 14 : Le jour J.
Chapitre 15 : Les retrouvailles.
Chapitre 16 : La discussion.
Chapitre 17 : Les révélations.
Chapitre 18 : Le commencement.
Chapitre 19 : La désillusion.
Chapitre 21 : Le regret.
Chapitre 22 : La fierté.
Chapitre 23 : La rumeur.
Chapitre 24 : Les confessions.
Chapitre 25 : Le rapport.
Chapitre 26 : L'hystérie.
Chapitre 27 : L'amertume.
Chapitre 28 : L'arrêt.
Chapitre 29 : La notification.
Chapitre 30 : La rencontre.
Chapitre 31 : L'histoire.
Chapitre 32 : La verité.
Chapitre 33 : L'appel.
Chapitre 34 : La question.
Chapitre 35 : Les réponses 1/3.
Chapitre 36 : Les réponses 2/3.
Chapitre 37 : Les réponses 3/3.
Chapitre 38 : La proposition.
Chapitre 39 : Le doute.
Chapitre 40 : La suggestion.
Chapitre 41 : Le pari.

Chapitre 20 : L'interrogatoire.

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Door diablesse1

- Entrez ! Dit une voix grave.

J'inspire.

J'expire.

Et je rentre enfin.

- Asseyez-vous. M'ordonne froidement le directeur.

Je m'assois.

Devant la grande fenêtre, le médecin me sourit. Tente-t-il de me rassurer ? Si c'est le cas, c'est un échec.

En effet, je ressens un stress intense, immense. Mon cœur bat à un rythme effréné, et mes paumes sont moites.

Je tente de dissimuler ma nervosité en souriant à mon tour. L'air de dire : « Tout s'est très bien passé, des questions ? »

Mais je perds rapidement ce sourire.

- J'ai été surpris quand j'ai appris que le détenu Alberti, vous avez demandé. Commence le directeur.

- Moi aussi. Ajoute le docteur Zaligue.

L'atmosphère est lourde dans le bureau. Je ne réponds rien.

- Pas vous ? Reprends le directeur.

La tension est palpable, sans doute amplifiée par le stress intense que je ressens. J'ai l'impression que mes réponses seront scrutées et évaluées.
Je me ressaisis.

- Si ! Bien sûr. Je ne m'attendais pas à ce qu'on vienne me chercher.

- Non, ça, je me doute. Mais est-ce que vous vous attendiez à ce qu'il vous réclame Sarah ? C'est ma question. La voix du directeur est plus dure.

C'est clairement un interrogatoire. Non, c'est un procès ! Et je suis la présumée coupable.

Mais coupable de quoi ?

Moi, je le sais. Mais eux ?

- Non, non plus. Dis-je en bégayant.

- Pourquoi vous a-t-il demandé ?

Est-ce qu'il pense que c'est moi qui lui ai donné le téléphone ? Je sais que l'enquête est en cours, mais Lorenzo l'avait avant mon arrivée !

- Je ne sais pas du tout.

- Vraiment ? Dit-il dubitatif.

Je dois trouver une explication, mais laquelle ?

- C'est vrai qu'en le déposant devant votre cabinet, il m'a fait part de sa réticence à la séance de psychanalyse. Dis-je en regardant le docteur.

- Vous lui avez répondu quoi ? Demande le directeur, curieux.

- Qu'il n'était pas obligé de parler. Mais, je ne pensais pas qu'il n'allait prononcer aucun mot durant la séance ! Dis-je sur la défensive.

Les deux hommes se regardent.

Que pensent-ils ?

- Encore moins qu'il allait me réclamer. Finis-je.

Un silence pesant s'installe.

Curieusement, c'est finalement le docteur qui le rompt.

- Il vous a dit quoi ?

Brusquement, le directeur tourne sa tête vers moi. Manifestement, il éprouve un grand intérêt pour cette question.

Je ne peux pas répondre « rien ». Je dois assouvir leur curiosité.

- Au début, je lui ai demandé de quoi il voulait parler. De quoi il voulait ME parler. Insistais-je. Et il m'a simplement répondu « de tout ».

- « De tout » ?! Il ne veut jamais parler, il ne veut jamais rien dire ! S'exclame le docteur. C'est impossible !

Je rêve où il est jaloux que Lorenzo ait voulu me parler ?

C'est plutôt drôle, d'un côté, j'ai le directeur qui semble surpris que Lorenzo ait spécifiquement demandé à me voir.
Tandis que l'autre, le médecin, semble perplexe face à la révélation de ce que Lorenzo a bien voulu partager avec moi pendant la séance.

- Si, je vous assure.

- Et donc ? S'impatiente le directeur.

- Donc, il m'a parlé de sa sœur.

En réalité, après m'avoir dit qu'on pouvait parler de tout, je lui ai demandé pourquoi il m'avait envoyé des bougies. Mais ça, non ça, je ne peux pas le dire.

- PARDON ? S'offusque le médecin.

- D'Aurora.

- Merci, je sais qui est sa sœur. Enfin, qui elle était. Mais je suis étonnée qu'il ait abordé le sujet. Il se tourne vers son collègue. C'est un sujet très sensible. Lui explique-t-il.

Le docteur semble soucieux de la sensibilité des sujets abordés.

- A-t-il évoqué le meurtre de sa mère ? Me demande le docteur.

J'acquiesce.

- Intéressant. Chuchote-t-il presque.

- Alors il a parlé de sa sœur et de sa mère, c'est tout ? Conclu Monsieur Monêtre, le directeur.

J'acquiesce encore une fois.

- Et vous n'avez rien fait de spécial qui puisse porter à confusion ?

L'interrogatoire prend une tournure délicate. Il cherche à comprendre, à décortiquer chaque mot prononcé par Lorenzo et moi-même.

- Comment ça ?

- Je ne sais pas, est-ce que vous avez discuté plus longuement avec lui ? Est-ce que vous avez des observations à nous faire part ?

Je n'aime pas son ton accusateur. Il me presse de fournir des détails. Il cherche à savoir s'il y a eu des gestes particuliers entre nous, ou des signes pouvant expliquer pourquoi Lorenzo a choisi de s'ouvrir à moi.

Mais je ne dirais rien.

- Non, du tout.

L'ai-je convaincu ?

- D'accord, et avant qu'il ne soit incarcéré au trou, il vous parlait de quoi docteur ?

Il change enfin de sujet.

- Généralement de sa journée. Rien de plus.

- Il s'était déjà confié sur sa mère et sa sœur avec vous ? Dit-il en le regardant.

- Il en a parlé une seule fois, au début de son admission. Puis plus jamais. C'est un sujet très difficile pour lui. Se défend-il.

- Donc, il a abordé avec Sarah un sujet qu'il n'aborde jamais, sans aucune difficulté ? Il s'adresse à nous deux. Pourquoi ?

Je ne veux pas le contredire, mais j'ajoute une précision. Je rentre dans leur jeu.

- Je ne dirais pas sans aucune difficulté ... Il a quand même renversé le bureau.

- Il a fait quoi ?! Me demandent-ils en même temps.

Je leur explique brièvement la crise de Lorenzo. Docteur Zaligue décide de conclure.

- Monsieur Alberti est un jeune homme bipolaire. Il est violent, impulsif et obsessionnel.
Sa bipolarité se caractérise par des épisodes maniaques, marqués par un comportement à risques. Mais aussi par des épisodes dépressifs majeurs, identifiés et identifiable par une tristesse profonde. Donc je pense qu'il est dans un entre-deux. Qu'il traverse un épisode mixte.

Il marque une pause et reprend.

- Mais ce n'est pas étonnant, il a été enfermé au trou durant trois longs mois. Dit-il d'un ton accusateur.

- Il avait un téléphone, c'est la procédure. Même pour les malades. Se défend le directeur.

- Cette procédure n'a fait qu'aggraver sa santé mentale. La preuve.

En réponse, Monsieur Monêtre souffle.

Clairement, les deux hommes ont une divergence d'opinions.

Finalement, l'interrogatoire se termine.

- Puisqu'il ne veut plus se confier à vous, docteur, dorénavant le détenu fera sa séance quotidienne avec Sarah.

La lourdeur de cette décision flotte dans la pièce, et ne laisse place qu'à de nouvelles questions et incertitudes...

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