- Qu'à moi ?
- Oui.
J'ai l'impression qu'on me fait une farce. Face à mon silence, il reprend :
- Le directeur a donné son autorisation. Vous avez 20 minutes.
- Mais pour faire quoi ?
Je ne comprends rien. Où veut-il en venir ?
- Pour parler. Pour qu'il vous parle, Sarah.
Et il part.
Il part tout simplement de la pièce. Me laissant seule avec lui.
Sans aucune autre explication.
Mais que dois-je faire ? De quoi dois-je lui dire ? Est-ce qu'il faut que je lui pose des questions ? Je ne suis pas psychiatre, je n'ai aucune idée de comment se déroule une séance chez le psy.
Je me retourne vers Lorenzo.
- Quand j'ai dit que tu pouvais ne pas répondre, il ne fallait pas le prendre au pied de la lettre.
Il sourit.
- Tu ne t'assois pas ? Me répond-il finalement.
- Si, si.
Je suis encore déboussolée. Une fois assise devant le bureau, j'engage la conversation avec lui :
- Pourquoi tu n'as pas voulu parler au docteur Zaligue ?
- Je te préfère toi. Dit-il en me fixant.
Je l'observe à mon tour. Malgré sa large combinaison bleue, je vois qu'il est amaigri. Ses joues sont creuses, et son regard est cerné.
- Tu voulais parler de quoi Angelo ? Me repris-je.
- De tout.
- Alors je peux aborder tous les sujets ?
Il sourit, et acquiesce.
J'ai donc carte blanche.
Intéressant ...- Pourquoi tu m'as envoyé des bougies le soir de mon anniversaire ?
- Parce qu'il faut toujours souffler ses bougies le jour de son anniversaire. Sinon ça porte malheur. Me dit-il sérieusement.
Il n'a pas nié.
- Comment tu as fait ?
- J'ai demandé à quelqu'un de te les déposer.
- A qui ?
- À un de mes proches.
- A Aurora ?
Son expression change instantanément.
- Comment tu connais son nom ? Me demande-t-il beaucoup plus agressivement.
- J'ai effectué des recherches sur toi. Dis-je honteuse.
Son visage se radoucit un peu.