À l'unisson

By -livresse

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Nouvelle année scolaire, nouvelle occasion pour Germain de se réjouir de la vie qui lui est offerte. Passion... More

LEVER DE RIDEAU
MOUVEMENT N°1
MOUVEMENT N°2
MOUVEMENT N°3
MOUVEMENT N°4
MOUVEMENT N°5
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MOUVEMENT N°27
MOUVEMENT N°28
MOUVEMENT N°29
MOUVEMENT N°30
MOUVEMENT N°31
MOUVEMENT N°33
MOUVEMENT N°34
SALUT FINAL

MOUVEMENT N°32

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By -livresse

𝐋𝐄𝐒𝐋𝐘𝐄

Je suis abattue. Aucun autre mot ne peut pleinement décrire ce que je ressens en ce moment. Cela fait trois jours que je ne parle plus à personne, que je me ferme plus les yeux et que je ne vais pas en cours. Me lever devient un exploit, et je ne sais même plus ce que signifie manger.  

Depuis que nos nous sommes séparés, le même cauchemar vient me hanter. 

Il est là, à côté de moi, puis il s'efface. Il s'efface et quand j'essaie de lui venir en aide, rien n'y fait. Ce doit être de cette façon qu'il est parti. De manière calme et sans souffrir. Il s'est effacé, c'est tout. 

C'est comme s'il n'avait jamais été là, alors que je le vois partout. À chaque mouvement il est là, heureux et amoureux de moi. J'ai perdu la personne que j'aimais et je pense que mon cœur n'a jamais été autant souffert. Il se serre un peu plus chaque seconde. Bientôt, il ne me restera plus rien, pas même la partie qui lui était complètement dédiée. Elle-même a décidé de m'abandonner. Je suis seule, extrêmement seule. Lauris qui vient me faire des câlins tous les jours ne peut rien pour me sauver. 

Si je dois sombrer, je vais le faire. Si c'est de cette manière que je peux enfin m'aimer et continuer de l'aimer. 

Lorsque j'ai le courage de fermer, même trente secondes, mes yeux, c'est comme s'il n'avait jamais disparu, ou que simplement il avait été, depuis tout ce temps, un rêve éveillé. Comme si je l'avais imaginé, que j'étais la seule à l'avoir vu dans notre monde. Car je ne comprends pas comme la vie de ceux qui ont partagé la sienne peut continuer Germain avait cette importance pour eux ? Il était une grande partie de notre vie, l'un des plus belles et l'un des plus brisantes. 

Je me réveille en sueur, totalement dépassée par ce qu'il m'arrive. Je reste plus d'une demi-heure à me tourner, retourner dans mon lit, à fixer le plafond ou à pleurer toutes les larmes que je n'ai pas encore utilisées. Je me torture l'esprit me rendant coupable de sa mort, et me demandant ce que j'aurais pu faire. Je l'imagine souffrir, crier intérieurement au moment où son cœur s'est arrêté. Je suis sûre qu'il a été plus courageux que moi, alors je n'ai aucune peine à voir son visage apaisé au moment où les quelques battements qui le maintenaient en vie ont cessés de pulser dans sa cage thoracique.   

Je regrette plus que tout de n'avoir pas été là à ce moment-là, pour garder à jamais dans mon esprit la douce image de son visage, ou même de ses yeux qui se sont fermés pour jamais. 

Germain était l'homme le plus héroïque que je n'ai jamais rencontré. Il a toujours su être là pour sa famille, pour ses amis, pour ses camarades et pour moi. Il ne s'est jamais montré moqueur ou même irrespectueux envers moi. Il est resté le même du moment où je l'ai connu, au moment où je l'ai quitté. Même après toutes les mauvaises choses et les mensonges que nous nous sommes dits. Que nous le voulions ou nous, nos destins sont liés. 

Il a eu beau me briser le cœur, il peut le refaire autant de fois qu'il veut, j'irais toujours vers lui. Quoi qu'il se passe, quoi qu'il puisse bien nous arriver, mon chemin est le même que le sien. S'ils se sont croisés, ce n'était pas pour si peu de temps. La notion de pour toujours est nôtre, aujourd'hui. Et elle le sera aussi demain, même si maintenant je ne suis que toute seule. 

Le plus difficile est de me dire que je ne le verrais plus jusqu'au bout de ma vie. C'est peut-être égoïste, mais j'aurais préféré mourir avant lui, pour qu'il puisse être là à mon enterrement. Pour pouvoir savoir qu'il est toujours là, vivant et en bonne santé et que nos deux cœurs sont toujours ensemble. 

Eux. 

La seule chose que je puisse espérer est pouvoir avoir quelques flashs de nous deux dans mes rêves ou en dansant. Quand, normalement, ses mains sont sur mes hanches et son souffle contre mon cou. 

Je me lève de mon lit avec difficultés et ma tête se met directement à tourner, tourner jusqu'à ce que je sois obligée de la prendre entre mes mains. En quelques secondes tout revient dans l'ordre, mais la boule qui loge dans mon ventre me rappelle qu'elle ne partira jamais. Mes genoux menacent de me lâcher comme hier, lorsque j'ai voulu aller faire un tour, et je me retiens à ma commode pour ne pas m'effondrer par terre. Le chemin jusqu'à la salle de bain se fait long, mes pas ne sont pas droits et mon estomac risque de régurgiter mon dernier repas, datant qu'il y a trois jours qui équivaut aux quelques gâteaux que je n'ai pas déjà vomis. Je m'accroche au lavabo et hésite longuement avant de me regarder dans le miroir, de peur de voir la fille qu'il va me renvoyer. 

Je me déshabille et entre dans la douche, mon corps me dégoute tellement que je n'ose pas le toucher pour me laver. Je glisse le long de la paroi et me recroqueville sur moi-même, l'eau coulant au-dessus de moi. Elle me brule, des plaques rouges se font apparaitre mais mon corps aime ça. Je ne ressens pas la douleur que je devrais ressentir dans ces moments-là, je suis comme anesthésiée pour la vie. Pourtant, je ne souhaite qu'une chose : souffrir comme lui, crier comme lui et regretter comme lui. 

C'est à ce moment-là que le souvenir de ses parents venant m'annoncer sa mort décide de montrer le bout de son nez. Je me rappelle de tout. Tout est si clair dans ma tête que ça me fait peur. 


FLASHBACK :

Je suis assise à côté de Lauris et fais en sorte de ne pas lui montrer ma peine. Il ne faut pas qu'il sache, pas maintenant, ni jamais. Il faut que je le préserve de ça, de la manière dont je n'ai pas réussi pour nous deux. 

Ça fait trente minutes qu'il me parle de Scrabble et du concours qui va être organisé dans son collège. Étant, lui-même, un énorme fan de ce jeu de société, ayant comme premier but de nous faire péter les plombs, monsieur a foncé sur les inscriptions. Il a cru que ça allait lui apporter des amis, car être intelligent attire toujours les gens. 

Est-ce que ça m'intéresse ? Non. Est-ce que je joue bien la comédie ? Oui. 

Il ne mérite pas de réagir de la sorte, seulement pour être populaire ou avoir des personnes à inviter s'il veut faire des soirées à la maison. Et c'est la chose que je lui répète depuis trente minutes, mais têtu comme il est, il ne m'écoute pas. Alors, je choisis la manière forte.

Je te promets que si tu continues à me donner des excuses bidon, je te jette par la fenêtre, Lauris. Si les gens ne savent pas t'apprécier à ta juste valeur, je leur dis tous d'aller se faire foutre et de retourner d'où ils viennent. Les seules personnes qui sont faites pour toi viendront à toi, OK ? Ne va surtout pas les chercher, nom de Dieu !

J'ai certainement pris les choses un peu trop à cœur, mais purée ce que ça fait du bien d'enfin dire ça à haute voix.

Oh, baisse d'un ton, s'il te plait, me gronde Marius qui est assis dans la salle à manger, en train de travailler.

J'apprends juste à ton fils les règles de la vie, criais-je, alors qu'il est à seulement deux mètres de nous, sans aucune porte fermée ni mur pour nous séparer. Tu devrais me remercier au lieu de m'engueuler !

Sans m'y attendre, j'entends sa chaise qui grince et son corps apparait de derrière le mur. Marius croise les bras sur son torse musclé et s'approche de nous, curieux.

Que veux-tu dire par là, jeune fille ?

Je jette un coup d'œil à mon frère et le regard qu'il me donne me crie de la fermer. Je suis bien trop énervée pour le faire. Alors, je lui explique tout et du coi de l'œil, je remarque Lauris qui fait signe de s'étrangler puis qui se tape le front. 

Il fallait que je parle. Je me dis que si je ressous les problèmes de confiance de mon frère, j'irais un peu mieux. Mais à force de parler de lui, il n'y a que l'image de Germain qui me vient. Plus je regarde mon père, plus je leur trouve des ressemblances. 

Nan, ça fait gringe de penser que je suis tombée amoureux d'un gars qui ressemble à mon père. 

Et ce dernier a la même réaction de moi, sans pour autant être aussi offusqué que je l'étais. Il regarde son fils et vient lui embrasser son front en lui murmurant des mots que je ne peux pas entendre. J'y devine pourtant une phrase comme celle-ci : « Nous, nous t'aimons pleinement, Laulau. » 

La plus belle chose qu'un père puisse dire à son fils. Et nous le savons tous les trois très bien. J'aimerais avoir mon je t'aime moi aussi, mais aucun d'eux ne pourra être plus puissant que les deux que Germain a pu me donner. Maintenant, je ne peux que m'en rappeler. 

Lorsque je manque de trop dévoiler mes émotions et de laisser tomber une petite larme, on sonne à la porte. Marius se dépêche d'aller répondre, pensant que son mari a oublié ses clés. Mais un regard à ma montre me prouve que ce n'est pas encore l'heure des retrouvailles. Il est bien trop tôt pour que ce soit lui. 

Je l'entends leur dire qu'il leur a ouvert et qu'ils peuvent monter. J'essaie de capter son regard mais rien n'y fait, il ne cesse d'observer le parquet. Au bout de plusieurs minutes, il ouvre la porte. Je ne vois pas qui s'est, de là où je suis, ni même s'ils sont deux ou si c'est une seule personne. Marius s'enfonce un peu plus dans le couloir ne me laissant plus l'opportunité d'écouter ce qu'ils peuvent bien se dire. Je me dis alors que s'il agit comme ça, c'est que ça ne me concerne pas et prends le premier livre posé sur la table basse, ayant en tête de me divertir un peu. 

Mais dès la première ligne, je sais que c'est raté. 

Comment se fait-il que quand tout va mal dans notre vie, le monde place sur notre chemin des choses qu'il n'aurait jamais placé avant ? Il nous fait écouter de nouvelles chansons, lire de nouveaux livres et parler de nouvelles choses. Et tout cela a un rapport, de prêt ou de loin, à ce qu'on vit. Mais ça ne se passe pas comme ça que quand on est au plus bas, non. Il m'arrive aussi, quand je suis la fille le plus joyeuse du monde, de ressentir cette connexion.

Un ange doit nous suivre et dicter à une personne, tout là-haut, comment nous allons, histoire de nous mettre encore plus dans le bon mood. La plupart du temps, il ferait mieux de la fermer et de s'occuper de ses oignons. 

Pourtant, à ce moment-là, je ne peux m'empêcher d'aller dans son sens et d'entamer ma lecture. Je ne suis pas une grande lectrice, mais quand un livre me plait je le lis à fond. Je crois même qu'aujourd'hui, j'ai trouvé ma prochaine lecture, sans vraiment chercher. Ceci est aussi surprenant, je dois bien l'avouer.

Leslye, tu pourrais venir, s'il te plait ? m'interromps mon père.

Je ne me fais pas prier et fonce, plus vite que je ne le devrais, vers eux. 

C'est à ce moment-là que je regrette. Je les reconnais bien trop vite pour ne pas sentir mon cœur se serrer dans ma poitrine. Sur leur visage, j'y lis bien trop de choses pour toutes pouvoir les analyser. D'abord, je me demande quelle connerie il a bien pu leur raconter pur qu'ils soient obligés de venir, puis ça fait "tilt" dans ma tête et je stoppe toutes ses pensées négatives.

Je vous laisse, nous dit Marius en posant, quelques secondes, sa main sur son dos.

Cette marque d'affection aurait dû m'alarmer, mais ce sont les larmes qui ont commencé à couler sur le visage de Valentiane qui ont eu ce rôle. Il ne me faut pas beaucoup de temps pour comprendre ce qu'il se passe. Si peu de temps que je n'ai même pas le temps de pleurer, moi aussi.

Je suis désolée, Leslye.

Non...non, s'il vous plait.

Je suis vraiment désolée. On n'a rien prévu, je te promets qu'on n'a rien prévu du tout. Mais tu devais être au courant, surtout après ce qui est arrivé.

C'est à ce moment-là, que je tombe dans ses bras. Je n'essaie même pas me retenir, c'est bien trop dur. En même temps que moi, tout s'effondre autour de moi. Tout ce que j'ai construit, tous les murs qui me maintenait debout. Tout, ce tout n'a pas aucun sens maintenant.  

La fin est bien là, face à moi. Elle est venue avant même que je ne puisse me dire que c'était elle. 


Les larmes coulent, j'avale l'eau qui me tombe dessus. Je me prends la tête entre les mains, et crie à plein poumons toute la souffrance que mon corps éprouve. Le son de ma voix résonne à travers la salle de bain, et je le regrette quand je me rappelle que tout le monde doit être en train de dormir à cette heure-ci. 

Je loupe tout depuis qu'il est mort. Je n'ai même plus la force de bien faire les choses. Ce sont dans ces moments-là, que j'aurais préféré que ça soit moi qui ait cette anomalie au cœur. D'un coup, je pose ma main sur ce dernier, espérant qu'il choisisse cet instant pour arrêter de battre ou me donner un simple signe. Je veux que de là où il est, il puisse toujours communiquer avec moi. Mon cœur est le meilleur messager. 

La porte s'ouvre en grand, je l'entends claquer contre le mur et c'est Augustin qui entre. Il me couvre d'une serviette et m'extraie de la douche, ma tête se renversant contre son épaule. Il me frotte ensuite, du mieux qu'il peut, le dos, me prenant dans ses bras.

⎯ Ça va aller, il me chuchote, nichant sa tête au-dessus de mon crâne. Je suis là, je serais toujours là, rappelle-toi de ça, Leslye.

On reste quelques minutes comme ça, à attendre que le temps passe. 

Quand mon corps est enfin sec, il me laisse toute seule dans la pièce, me prévenant qu'il est juste derrière la porte au cas où. Je me sèche du mieux que je peux les cheveux, les yeux encore bouffis de mes larmes. Puis je sors à mon tour, au moment où l'eau qui coule de mes cheveux est moins présente, n'ayant eu aucune envie de les essuyer pour de vrai. Lorsque j'arrive devant lui et que je vois cette stupide compassion dans ses yeux du même bleu que les miens, je m'écroule à nouveau dans ses bras. Il me porte et m'emmène dans ma chambre, me posant le plus délicatement possible sur le lit.

Mon père me regarde attentivement, me faisant part de toute son affection. Je n'aime pas cela, pas du tout.

⎯ Je sais que c'est dur, et je ne te dis pas que je te comprends. L'amour fait mal, surtout quand c'est le premier et que tu sais que ça n'allait pas durer.

⎯ Ça allait durer, je le contredis. Germain était l'une des personnes que je voulais pour le reste de ma vie.

Il me sourit et replace l'une de mes mèches derrière mon oreille, en profitant au passage pour m'embrasser le front. 

J'ai beau avoir dix-sept ans, dans ces moments-là, je me revois en avoir quatre. Et je crois que c'est le meilleur sentiment qu'il pouvait me donner.

⎯ Les sentiments sont aléatoires, on ne sait jamais trop quand ils arrivent et quand ils partent, et je suis bien placé pour le savoir. Je ne connaissais pas tellement ce Germain, tu m'en as parlé à mainte reprise, je l'ai vu qu'une fois, mais de ce que je vois en toi quand tu me parles de lui, je sais que tu l'aimais vraiment.

⎯ De ce que tu vois en moi ? je le questionne, haussant les sourcils.

Il me demande de me décaler vers le mur et vient s'allonger à mes côtés, passant son bras droit derrière mon cou et rapprochant ma tête de son torse.

⎯ Tes yeux s'illuminent quand tu prononces son prénom, Leslye. Ton visage se pare de son plus beau sourire quand tu me parles de lui. Tu es toute joie quand tu rentres de tes cours de danse et que tu m'apprends qu'il est toujours le meilleur partenaire de tous les temps. Ton frère et ton père disent la même chose, et je ne peux qu'être d'accord avec eux. Alors peut-être que ce n'était pas le bon moment pour vous rencontrer, tu sais parfois la vie est dure, mais garde espoir, ma fille.

Je le sers dans mes bras, et sens sa barbe naissante frotter sur le haut de mon crane. Sa voix se fait entendre une nouvelle fois, plongeant mon cœur au fin fond de là où je ne voulais pas aller :

⎯ Si tu as aimé la mauvaise personne aussi fort, imagine juste à quel point tu aimeras la bonne personne.

Augustin me berce, pensant que je vais me rendormir, mais échoue lamentablement. Dormir est la dernière de mes envies, même si mes yeux se ferment tout seuls. Germain, lui, s'est endormi à jamais. Je ne peux plus le faire si ce n'est pas pour l'éternité. Dormir st maintenant la chose qui me rappelle le plus lui. 

Qu'a-t-il pensé, lui, quand ses yeux se sont clos ? A-t-il cru que ce serait pour quelques heures ou pour toujours ? Était-il conscient de sa mort ou espérait-il un jour, revoir le ciel bleu d'Angers et les pistes de danses ? 

Puis, quand mes pensées se mélangent, la solution me vient. Il avait tout planifié. Il savait que tout cela allait arriver, pas vrai ? Il m'a menti, il nous a tous menti. Il a menti à toutes les personnes qui auraient tout fait pour lui. Il l'a fait pour nos cœurs, non pour le sien. Germain s'est sacrifié et savoir cela me fait lui en vouloir encore plus. Jamais je ne lui pardonnerai d'avoir choisi cette solution. 

We were too young
To know we had everything

Louis a raison. Nous étions trop jeunes pour savoir que nous avions tout, et nous avons tout gâcher. Germain a tout gâcher. Mais nous sommes tous les deux fautifs. Si j'avais fait plus attention à lui, j'aurais remarqué qu'il n'allait pas bien et qu'il avait besoin de moi autrement que pour lui donner de l'amour. Il voulait que je prenne soin de son cœur, sans m'en donner la deuxième raison. 

D'une manière ou d'une autre, son intention était bonne. Bien trop bonne pour que je m'en apercevoir. Il me fallait lire entre les lignes qu'il avait pris tant de soin à rayer. 

Vers huit heures du matin, alors que je me suis décidée à aller manger et que je me tartine du pain et de la confiture de figue, on sonne. J'ai d'abord le reflex de me raidir. Cette sonnerie me fait peur et me rappelle trop de mauvaises choses. 

Mais personne, autre que moi et moi seule, n'est à l'appartement. Marius et Augustin sont allés courir et Lauris est chez le frère de Marius depuis hier. Je suis donc obligée d'aller ouvrir. Je prends une bonne respiration, me préparant au pire. Le plus doucement possible, je me dirige vers la porte d'entrée. Dans cette situation, je me plains qu'elle soit trop proche. Comme si le démon pouvait surgir à tout moment, je ferme les yeux en ouvrant. Quand je les ouvre, je crois rêver. 

C'est lui. Il est devant moi. Vivant.

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