À l'unisson

By -livresse

1.6K 223 347

Nouvelle année scolaire, nouvelle occasion pour Germain de se réjouir de la vie qui lui est offerte. Passion... More

LEVER DE RIDEAU
MOUVEMENT N°1
MOUVEMENT N°2
MOUVEMENT N°3
MOUVEMENT N°4
MOUVEMENT N°5
MOUVEMENT N°6
MOUVEMENT N°7
MOUVEMENT N°8
MOUVEMENT N°9
MOUVEMENT N°10
MOUVEMENT N°11
MOUVEMENT N°12
MOUVEMENT N°13
MOUVEMENT N°14
MOUVEMENT N°15
MOUVEMENT N°16
MOUVEMENT N°17
MOUVEMENT N°18
MOUVEMENT N°19
MOUVEMENT N°20
MOUVEMENT N°21
MOUVEMENT N°22
MOUVEMENT N°23
MOUVEMENT N°24
MOUVEMENT N°25
MOUVEMENT N°26
MOUVEMENT N°27
MOUVEMENT N°28
MOUVEMENT N°29
MOUVEMENT N°31
MOUVEMENT N°32
MOUVEMENT N°33
MOUVEMENT N°34
SALUT FINAL

MOUVEMENT N°30

9 1 0
By -livresse

𝐋𝐄𝐒𝐋𝐘𝐄

𝐓𝐖 : 𝐁𝐎𝐔𝐋𝐈𝐌𝐈𝐄.

Cela fait dix minutes que nous sommes l'un en face de l'autre sans qu'un mot n'ait été prononcé. Je ne sais pas quoi lui dire et pense que s'il a demandé à me voir, c'est parce qu'il veut justement que je me taise et l'écoute. Mais il ne fait rien de tout ça et ce silence m'oppresse plus qu'autre chose.

De plus, son corps est si loin de moi, alors qu'il cherche normalement constamment à ce qu'ils ne soient jamais aussi loin. Je ne comprends rien à ce qui est en train de se passer et quand je cherche à ce que nos mains se tiennent, il les décale aussitôt, sans même croiser mon regard. De mon côté, je fais tout pour créer une petite connexion, comme d'habitude. Mais j'échoue lamentablement.

Sans son aide, tout semble beaucoup plus dur.

Je lui dis alors de me dire ce qu'il ne va pas, ne voulant pas rester dans cette situation plus longtemps. Il met un moment avant d'ancrer ses yeux bruns dans les miens.

⎯  Je suis mauvais pour toi, trop mauvais pour que tout cela continue. J'ai eu beau me dire qu'à tes côtés je pouvais être quelqu'un de bien, je sais que c'est faux. Alors oui, je t'aime et je sais que toi aussi, mais c'est plus possible. Je suis désolé pour tout ce que je suis en train de te faire ressentir. Tu peux me taper, me crier dessus ou même m'arracher tous mes vêtements. Mais je ne reviendrais pas sur ma décision.

Quand je voulais qu'il parle, je ne pensais pas qu'il se lâcherait autant. Je ne sais pas comment régir face à ses mots. Dois-je faire ce qu'il m'a dit ou simplement rester face à lui, ma bouche grande ouvert, outrée de la violence de ses paroles ?

⎯  Tu te fous sérieusement de moi, là ?

Comme s'il pensait que baisser la tête allait réparer ce qu'il vient de dire, il le fait. Je la lui relève violement, une once de colère prenant place en moi.

⎯  Tu te fous vraiment de ma gueule, c'est ça ? Et tu veux seulement que je te crie dessus ? Je ne suis pas sûre que ce soit ce que tu mérites, Germain.

Un long silence prend place, juste le temps que je me rende compte de ce qui est en train de se passer. C'est la chose la plus violente qui pouvait m'arriver aujourd'hui. Puis quand je comprends réellement ce que ses mots veulent dire, je m'énerve vraiment et le prend par la veste, pour rapprocher nos deux visages.

⎯  Sais-tu au moins tout ce que j'ai eu le courage de te dire, le sais-tu seulement ? Jamais je n'ai donné aussi vite ma confiance, et jamais personne ne m'a autant déçue aussi vite.

Je ne pensais pas qu'un jour je pourrais le détester plus que je l'aime. S'il croyait que j'allais rester immobile, il se trompe royalement. En quelques mots, il m'a complétement humiliée et je compte bien lui rendre la pareille.

Il était la première personne à qui je pensais en me réveillant durant ses dernières semaines. Il était celui avec qui je voulais réussir, celui que je voulais voir réussir. Il a été la première personne en qui je suis réellement tombée amoureuse. Mais peut-être que s'est allé trop vite et qu'il s'en est rendu compte avant moi et que dans quelques jours je me dirai qu'il a eu raison.

Mais à ce moment-là, lorsque ses lèvres sont à quelques centimètres des miennes et que je me bats avec moi-même pour qu'elles ne se touchent pas, je souhaite le voir s'effondrer devant moi ou que le sol l'aspire.

⎯  Pourquoi m'as-tu fais tomber amoureuse de toi si c'est pour briser le cœur qui commençait à t'appartenir ?

Il ne répond rien et ce silence est plus blessant que tous les mots qu'il a pu prononcer.

Je commence petit à petit à pleurer, ma bouche toujours à quelques centimètres de celle de mon copain. L'est-il encore, en fait ? Et quand je suis son regard et voit qu'il est droit vers mes lèvres, ceci me prouve, même subtilement, que les paroles qu'il a eues envers moi n'étaient que fausses. Il est en train de jouer avec moi.

Alors je cherche toutes les solutions pour qu'il me dise pourquoi il fait ça. Je ne peux pas admettre que ce soit vrai, pas aujourd'hui, ni tous les jours qui vont suivre.

⎯  Et que fais-tu de tout ce que tu m'as dit avec de rencontrer mes pères ?

⎯  Je m'en veux de t'avoir dit tout ça il y a deux jours, je n'aurais pas dû. Sauf qu'à ce moment-là, le seul besoin que j'avais, était celui de croire ce que j'espérais.

De croire ce qu'il espérait ? Quelle bêtise est-il encore en train de me créer ? Si c'était la seule vérité qui planait depuis tout ce temps sur nous, pourquoi a-t-il attendu autant de temps avant de tout me dire ?

Ça ne peut pas être vrai. Non, c'est seulement un mauvais cauchemar et je vais bientôt me réveiller, avec dans la chambre au bout du couloir Lauris qui parle dans son sommeil. Ça sera lui la cause de ce cauchemar, comme il l'a longtemps été. Non, Germain n'est pas en face de moi, en train de rompre avec moi, après tout ce que je lui ai dit, après tout ce qu'on s'est mutuellement dit.

⎯  Qu'est-ce que ça veut dire, alors ?

Il me faut l'entendre pour le croire, mais il hésite, je le sais.

⎯  Que nous deux, c'est fini, Leslye.

Ce que je lis dans son regard quand il a enfin le courage de me regarder me fait presque croire qu'il pense sérieusement ce qu'il dit.

⎯  Ne prononce pas mon prénom, espèce de psychopathe !

Puis, la seule chose que je veux, est le faire souffrir autant qu'il est en train de me faire souffrir. Alors, je lui dis des choses que je sais qui ne sont pas réelles.

À cet instant, même si je ne l'entends, il me fait savoir que son cœur se brise en même temps que le mien. Que les quelques pièces de ce dernier vont venir s'étaler devant nous et que je vais pouvoir les écraser, en le regardant profondément.

⎯  Ça t'a fait plaisir, en fait. De me faire croire que tu m'aimais pour que je te confie tout ce qui me pesait dessus depuis si longtemps. 

Et même s'il voulait me répondre, je ne lui laisse pas le temps. Ma phase défense est enclenchée. Je risque de regretter chaque mot que je vais dire, mais ce n'est pas la chose qui m'importe le plus.

⎯  Si tu veux savoir, moi aussi j'ai fait semblant, depuis tout ce temps. Je voulais juste savoir ce que ça faisait d'être amoureuse et tu es arrivé. Pour moi, tu es apparu comme la meilleure solution. Tu étais là, à côté de moi et tu me ressemblais un peu. Qu'aurais-je pu espérer de mieux ?

Une larme. Au bord de son œil gauche. Tristesse est le premier mot qui me vient. Vivement suivit de frustration.

⎯  Mais tu sais, je ne suis même pas déçue que tu aies été le premier à me quitter, je n'avais même pas le courage de le faire moi-même. Tu as été une bonne expérience, espèce de psychopathe. Pas la meilleure, mais une assez bonne. J'espère que tu vas vivre heureux et regretter tout cela. Car moi, jamais je ne pourrais.

Cette dernière phrase marque la fin de mon mensonge. Si grâce à cette dernière il ne comprend pas que la seule chose que je cherche est lui faire comprendre que je l'aime profondément et que ses mots m'ont profondément brisée, je ne peux plus rien pour nous.

Il me faut un temps pour me rendre compte de ce que je suis en train de nous faire vivre. Après ces quelques minutes, il n'y a que moi qui suis en faute. Ce sont mes actes qui marquent notre fin, pas les siens.

Comment ai-je pu en arriver là, à avoir des propos aussi blessants envers une personne qui est tout pour moi ? Jamais je n'aurais cru que l'amour pourrait me faire faire ce genre de chose. Mais ceci me prouve aussi que je suis prête à tout pour nous et pour ce, qu'à partir de maintenant, nous ne sommes plus.

Et ceci est en partie à cause de moi.

⎯  Je te déteste.

⎯  Je le sais, je me déteste aussi. 

Cette phrase brise, pour la première fois depuis qu'on a commencé à se parler, mon cœur. La peine qui se réverbère de mes yeux aux siens me broie de l'intérieur.

Pour la forme et espérant que ça me permettra de réparer en moi ce que je viens de casser, je lui donne une baffe et part en courant, tout en pleurant. Lors d'un croisement, je vomis de honte, espérant vomir mon amour. Mais jamais ça ne sera possible. Je crois que c'est savoir cela qui me force à encore plus évacuer ma haine de cette manière. Il faut que ce que mon estomac contienne soit entièrement déversé ici. Simplement pour que les quelques papillons qu'il m'a faits ressentir prennent enfin leur envole. Ils méritent d'être libres, loin de moi. Je leur fais bien trop de mal.

Et dire que je pensais que, pour une fois, j'avais rencontré une bonne personne. Le monde semble conspirer pour que tout aille mal dans ma vie.

****

Au moment où j'ouvre la porte, personne ne me cri de faire moins de bruit, signe que je suis bien seule. C'est la seule chose dont j'ai besoin.

Je fonce immédiatement dans ma chambre, après être passée dans la cuisine pour me prendre un paquet de gâteaux entamé par Lauris le week-end dernier. Manger va me faire du bien, j'en suis sûre.

Quand mon ancien professeur de danse, à Paris a posé ses mains sur moi, j'ai mangé tout ce qui me passait sous la main. Puis, je me suis lavée des millions de fois, pensant que sa trace allait partir.

J'ai frotté, frictionné ma peau jusqu'à ce que j'en saigne. Mais elle était toujours là, et l'est toujours.

Lorsque je suis sous la douche et que mes mains parcourent mon corps, je les revois encore tous les deux. Ils sont là, l'un devant et l'autre derrière. Leurs doigts passent en haut et en bas. Il y a deux ans, je ne comprenais pas ce qui m'arrivait et je l'ai laissé faire. J'ai laissé ses mains sur moi, dévaler, à travers mes habits, tout mon corps.

Mais il y a quelques semaines, j'étais bien consciente de ce qu'il m'arrivait. Je savais ce que ce regard signifiait et Dieu merci, j'ai su éviter le pire. Pourtant, il n'aurait fallu que d'une chose pour que mon attention soit détournée et que je n'ai pas le courage de lui dire d'aller se faire foutre.

La discussion avec Baptise, juste avant aurait dû m'alarmer. C'était la seule chose que j'attendais, mais la présence de Germain m'a déconcentrée. Son beau sourire et ses belles paroles.

Toutes fausses.

Il s'est bien foutu de moi, lui aussi, quand j'y pense. Il avait l'air d'être quelqu'un de bien, avec sa foutue blessure qui, de mon point de vue, le rendait un peu plus faible. Mais ce n'était qu'une impression. Il ne l'était pas du tout, loin de là. Et je crois que c'est ce qu'il est en train de me faire vivre qui me fait le plus de mal. À côté, mes attouchements ne sont rien. Pas aussi brisants, non. Car les personnes qui me les ont fait vivre, je ne les aimais même pas un petit peu.

Ce n'était pas à eux que j'avais décidé de donner mon cœur et ma confiance. Ils n'avaient même pas une petite place en moi, ni de l'affection que j'aurais pu, malencontreusement, leur donner. Ils n'étaient pas lui tout simplement. Personne n'est Germain, lui seul à le pouvoir d'être lui et d'autant me détruire.

Il ne lui a fallu que quelques mots. Contre des minutes de silence.

Fatiguée, autant mentalement que physiquement, je me laisse tomber sur mon lit. Il grince, comme mon cœur, mais je n'y fais pas gaffe. Je m'empiffre de gâteaux, pensant qu'ils auront la capacité de me faire du bien.

Mais non. Je le savais pourtant, mais je voulais seulement manger. Manger comme si c'était la seule bonne chose.

Ça ne m'arrive pas souvent de me détester, de m'en vouloir à ce point. Aujourd'hui est la chose de trop.

Au bout de dix gâteaux, je cours aux toilettes, une envie de vomir me prenant aux tripes. Et comme tout à l'heure, tout sort. Les gâteaux sont vite accompagnés de mes larmes. Elles coulent tant que je manque de glisser en me levant. Quand je me regarde dans le miroir et que cette version de Leslye se laisse apercevoir, je fonds encore plus. Elle ne me plait pas du tout, mais je ne fais rien pour la faire remplacer par quelques sourires et rires.

À cet instant, elle est celle qui me rend heureuse. À moins que le bonheur soit un mot qui ne me convienne plus depuis longtemps.

Je rentre dans ma chambre deux minutes après, complétement vide. Je n'ai même plus la force de me coucher, alors que lâche tout. Avec un peu de chance, dans l'action, je trouverais mon lit. Comme si elle avait décidé d'être clémente avec moi, je sens le matelas sous mon dos. Dans mon élan, je me replis sur moi-même, me mettant en position fœtale. Pour sentir quelques choses contre moi, je tire le plus possible la couette et imagine que c'est lui. Sans savoir pourquoi, ça me rassure un peu, avant que je ne m'en veuille plus qu'autre chose et que je décide de tout foutre par terre.

Colère. Le seul mot qui puise décrire tout mon être.

Je suis énervée, prête à tout pour aller chez lui et détruire tout ce qui compte un minimum pour lui. Il me faut une vengeance, une forte vengeance pour que je me pardonne d'avoir agi comme ça. Il faut qu'il regrette ce qu'il a fait, puis que ça soit à mon tour.

Ce n'est peut-être pas la solution, mais c'est la seule qui me vienne en tête.

Puis, à force de tant de haine pour lui, mes yeux se ferment automatiquement. Mon cerveau était en surchauffe et ne demandait qu'à s'éteindre, même pour quelques minutes. Il lui faut du repos. Et même si je ne l'admets pas, moi aussi. J'ai besoin d'un peu de calme, après la tornade qui vient de tout dévaster.

Elle vient de détruire tous mes espoirs et toutes mes certitudes. Sans même me laisser un simple mot. Je ne demandais pas un pardon, juste un à jamais. Pour pouvoir lui dire, de ma voix la plus confiante, tu ne m'auras plus.

Même ça, je ne m'en sens pas capable.  


et nous pleurâmes à l'unisson. 

Continue Reading

You'll Also Like

103K 5K 24
(!) : Cette histoire a été écrite il y a maintenant 4 ans, je tiens donc à vous prévenir des possibles fautes d'orthographe ou de grammaires non corr...
80.2K 3.3K 29
Je m'appelle Ashley Koscielny, j'ai 23 ans. Comme vous l'auriez compris, je suis la petite sœur du défenseur français Laurent Koscielny. J'ai toujour...
1.3M 52.6K 53
J'ai toujours voulu visiter la Californie. Sans expliquer pourquoi. Alors je m'y suis rendue, accompagnée par mes meilleures amies. Tout devait se...
70.4K 1.3K 32
Alice smith jeune ado de 17 ans part vivre au état unis avec sa meilleur amie coralie. Ses parents étant mort lorqu'elle était encore qu'une petite f...