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Kazunari
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« ᴍᴏɴ ʙᴏɴʜᴇᴜʀ ᴀ̀ ᴍᴏɪ, ᴄ'ᴇsᴛ ɴᴏs ᴍᴏᴍᴇɴᴛs ᴀ̀ ɴᴏᴜs. »
Citation Internet
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Emmener Chinmoku au parc d'attractions a été la meilleure des décisions possibles. Jamais je n'aurais imaginé qu'elle serait aussi curieuse et qu'elle s'amuserait autant. Et... Jamais je n'aurais pensé entendre son rire à cause de ma maladresse.
Son rire était tellement pur, tellement cristallin et innocent. Je n'avais qu'une envie, c'était de le chérir et de l'entendre encore et encore, nuit et jour. Tout le temps. C'est un son hypnotisant, comme une drogue que l'on réclamerait à chaque instant.
J'ignore ce qu'elle m'a fait. J'ignore ce qui m'est arrivé pour que je veuille autant être près d'elle, autant être en sa présence. Il ne s'agit pas simplement d'une question de physique, même si je veux bien reconnaître qu'elle est vraiment très mignonne. Non, c'est autre chose. Une chose que je n'arrive pas encore à définir.
Quand je suis chez moi, je n'arrête pas de penser à elle. Je me demande ce qu'elle fait, je me demande si elle parvient à s'occuper comme elle le veut. Je me demande si je dois lui envoyer un message pour m'en assurer...
Parfois, il m'arrive de me demander si je n'en fais pas un peu trop, si je la dérange ou non. Elle semble être habituée à la solitude, et moi, je débarque dans sa vie du jour au lendemain... J'aurais très bien compris si elle m'avait aussitôt rejeté. Pourtant, elle ne l'a pas vraiment fait.
Elle ne m'a pas demandé de l'aider tout de suite. Elle ne m'a d'ailleurs rien demandé du tout. Je l'ai simplement imaginé. C'est comme si nous étions liés et que je pouvais ressentir chacune de ses peines et de ses peurs. Et c'est ce qui m'a poussé à lui venir en aide, ce jour-là.
Je ne la connais pas vraiment. On peut même dire que je ne sais absolument rien d'elle. Tout ce dont je sois certain, c'est qu'elle porte un lourd et douloureux fardeau sur ses épaules. Et je veux tout faire pour qu'elle se sente mieux.
J'ignore pourquoi je me comporte ainsi vis-à-vis d'elle. J'ai pourtant déjà assisté à de nombreuses scènes d'injustice. Mais envers elle, je ne sais pas... Je sentais que je devais intervenir coûte que coûte, que je devais la sortir de ce mauvais pas. Et maintenant qu'elle me fait un minimum confiance, je ne regrette absolument pas mon geste.
C'est alors que, avant que je ne puisse réagir, je ressens un violent coup à la tête, suivi par une forte douleur qui me ramene alors brutalement à la réalité. Je me retrouve aussitôt à genoux sur le sol, une main cachant mon visage douloureux.
Lorsque je retire ma main, mes yeux clignent plusieurs fois de surprise en réagissant à la vue de mes doigts rougeâtres. Du sang. Le ballon m'a frappé tellement fort qu'il a fait saigner mon arcade sourcilière. Néanmoins, elle ne saigne pas assez pour nécessiter des points de sutures. Un soupir de soulagement m'envahit aussitôt.
C'est alors qu'une main apparaît dans mon champ de vision pour m'aider à me relever. Chinmoku. Cette même main me force à quitter le terrain et à la suivre dans un silence absolu en direction de l'infirmerie, délaissant par la même occasion mes coéquipiers médusés.
Nous constatons immédiatement que l'infirmière n'est pas là. Et aucune note n'indique quand elle sera de retour. Mais cela n'empêche en rien Chinmoku de me pousser fermement sur le lit pour que je m'y assois.
- Qu'est-ce que tu fais ? je lui demande alors, surpris de la voir farfouiller un peu partout.
Sans un mot, et sans même son bloc-notes, elle me désigne mon arcade sourcilière de la main. Je comprends aussitôt qu'elle cherche de quoi me soigner pour arrêter le saignement, ce qui me surprend au plus haut point.
Je n'avais jamais envisagé la possibilité de me faire blesser sur le terrain, même bêtement. Et je n'avais davantage pas envisagé le fait que ce pourrait être Chinmoku qui me soignerait, bien que l'idée ne soit pas déplaisante.
Rapidement, la jeune fille trouve tout ce dont elle a besoin. Elle s'empresse donc de revenir vers moi, posant tout son matériel médical sur le lit. Du désinfectant, du coton, des pansements, et même une bande de gaze.
Mon cœur se serre soudain en réalisant qu'elle semble étonnement s'y connaître en blessures et en soins. Cela me laisse imaginer qu'elle a déjà exercé ce genre de chose sur quelqu'un d'autre. Peut-être même sur elle-même...
« Dis-moi si je te fais mal. » écrit-elle rapidement, lui valant un simple hochement de tête de ma part.
Tandis que mon esprit s'assombrit en imaginant les nombreux tourments qu'elle a déjà subis, j'entends à peine le « pschitt » du désinfectant, jusqu'à ce que je ressente la fraîcheur et le picotement du produit sur ma peau, me provoquant une légère grimace et un grognement de mécontentement.
Chinmoku me lance un regard désolé, tout en continuant à s'appliquer au maximum pour nettoyer ma blessure. Une fois fait, elle place lentement un pansement sur ma plaie, avant de rajouter une bande de gaze autour de ma tête pour s'assurer que le tout tienne bien.
La jeune fille me regarde alors en détail, sous toutes les coutures, hochant ensuite de la tête lorsque le résultat semble lui convenir. Un faible sourire orne son visage, bien que ses yeux montrent toujours une légère inquiétude.
- Hé, tout va bien. Je vais bien, ok ? Ce n'est qu'un petit bobo de rien du tout. Alors ne panique pas ainsi pour moi. dis-je rapidement, comme pour la rassurer.
Je pose lentement ma main sur ma blessure, la tapotant légèrement, comme pour prouver mes propos. Je retiens de justesse une grimace pour éviter de la faire davantage paniquer.
- Tu vois ? Tout va parfaitement bien.
Elle hoche silencieusement la tête, se mordant les lèvres pour se calmer. Et, comme pour s'assurer de la véracité de mes propos, elle pose à son tour lentement sa main sur mon pansement de fortune, avant de finalement dériver sur ma joue.
C'est alors que je retiens mon souffle, surpris d'une telle action de sa part, mon cœur battant à tout rompre. Ma bouche doit être grande ouverte sous le coup de la surprise. Qu'est-ce qu'elle fait ? Qu'est-ce qu'il lui prend ?
Mais j'oublie bien vite mes questions lorsque je sens ses doigts caresser tendrement ma joue, un doux sourire ornant à présent son visage. C'est comme si elle essayait de se rassurer, comme si elle se disait que je ne pourrais jamais avoir mal, et que je ne pourrais jamais lui faire de mal.
D'un certain côté, c'est exactement ce que je veux. Lui faire comprendre que je ne pourrais jamais rien lui faire de mauvais. C'est ce que j'essaie de lui transmettre dans mes gestes et dans mes paroles, même si je me doute que cela n'est pas toujours suffisant...
Elle a tellement souffert, elle a tellement été brisé et torturé mentalement que j'ai parfois peur qu'elle ne puisse pas totalement guérir de cet enfer, même avec toute la bonne volonté du monde. Je me suis promis de lui venir en aide, mais parfois, je me demande si ce n'est pas une cause perdue...
Pourtant, cette pensée me traverse de moins en moins l'esprit. Surtout depuis notre sortie au parc d'attractions. C'est comme si son rire avait suffit à effacer tous mes doutes et toutes mes craintes la concernant.
J'aime la voir ainsi. Douce, timide, magnifique... Et plus important encore, j'aime la voir rire et sourire. J'aime la voir découvrir et profiter de la vie, tout simplement. Elle mérite tellement de choses. Tellement de choses putain...
Par moment, j'aimerais tout lui offrir. Le monde, une belle vie... Absolument tout. Par moment, j'aimerais qu'elle ne connaisse rien d'autre que le bonheur et la liberté, quitte à ce qu'elle trouve ça ennuyeux au bout d'un moment.
Il est encore trop tôt pour mettre un mot sur ce que je ressens réellement quand je me tiens à ses côtés. Pourtant, je sais déjà que je veux son bonheur, et rien d'autre. Je veux qu'elle puisse compter sur moi, comme moi je peux compter sur le basket-ball. Mais il n'y a pas que ça...
J'aimerais l'entendre parler, ne serait-ce que pour un instant. J'aimerais entendre sa voix. Juste pour un ou deux mots. Juste pour un simple murmure... Il faudra sans doute un certain temps avant que cela ne puisse être possible. Mais je ne perds pas espoir pour autant.
J'aime nos moments passés ensemble. Que ce soit juste pour la raccompagner, pour lui parler de mes passions, ou juste pour les cours. Mon bonheur tourne autour d'elle. Et uniquement elle. Le basket passe en second plan. Jamais je n'aurais imaginé ça un jour.
C'est sans doute pour cette raison que je pose lentement ma main sur la sienne, toujours sur ma joue. C'est sans doute pour cette raison que je n'y mets aucune pression, aucune force, pour simplement lui faire comprendre que, quoi qu'il puisse arriver, je serais là pour elle. Toujours.
Les yeux de la jeune fille clignent alors plusieurs fois, son corps se tendant légèrement. Elle n'aime pas vraiment le contact, mais je me doute qu'elle ne le déteste pas totalement non plus. Elle est principalement réticente à l'idée d'entrer en contact avec quelqu'un, surtout si ce n'est pas elle qui a enclenché cette action.
Pourtant, elle ne me chasse pas. Pourtant, elle ne repousse pas ma main. C'est comme si, à cet instant précis, elle souhaitait ardemment faire un gros effort. Un gros effort pour elle, sur elle-même, mais aussi pour moi. Elle en a assez d'avoir peur, de rester figée sur son passé. Elle veut guérir.
Je ne lui dirais pas dans l'immédiat, mais je suis très admiratif de son courage, bien qu'elle ne se voit pas du tout ainsi. Pour moi, il faut un certain courage pour vivre de la sorte, pour... Survivre. Et il faut aussi une certaine détermination pour essayer de sortir de cet enfer infernal.
Comment a-t-elle fait pour tenir aussi longtemps ? Avait-elle quelqu'un sur qui compter ? Est-ce toujours le cas aujourd'hui ? Il y a tellement de questions que j'aimerais lui poser, mais j'ai une certaine crainte qu'elle me fuit en courant si j'ose aller trop loin à son goût.
Elle risquerait de se refermer sur elle-même, de ressouder ou de se forger une nouvelle carapace capable de résister à toute envie et toute peur. Elle risquerait de se replonger dans son éternelle musique pour se couper de la réalité du monde. Et ce n'est pas du tout ce que je veux.
Ce que je veux au contraire, c'est qu'elle se libère de l'emprise malsaine de ses ennemis et de ses sentiments. Je veux qu'elle vive, tout simplement, qu'elle connaisse enfin les joies de la beauté de ce monde. Je veux qu'elle devienne une nouvelle version d'elle-même, plus souriante et plus sûre d'elle.
Plongeant mon regard dans le sien, j'essaie d'analyser le fond de son âme, pure, douce et innocente. J'essaie de voir quelle personne elle pourrait devenir. Et ce que j'y vois est bouleversant. Mon cœur en est complètement chamboulé.
Avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, j'attrape soudainement son poignet, avant de l'attirer contre moi, l'emprisonnant ainsi entre mes bras. D'abord surprise, elle tente de se libérer de mon emprise. Mais je ne la lâche pas pour autant. Je ne le pourrais pas même si je le voulais. Et elle semble l'avoir compris.
Au bout de quelques secondes qui me paraissent être une éternité, elle se calme finalement, acceptant alors ma forte étreinte d'une démarche timide. Je souris lorsque je sens ses bras se placer autour de mon dos, son menton se posant maladroitement sur mon épaule.
Son souffle sur mon cou me fait soudain frissonner. Délicieusement frissonner. Je ne suis en général pas une personne tactile avec les filles. C'est même tout le contraire. Pourtant, avec Itami, c'est ce que je veux à tout prix. J'ignore ce que cela signifie...
Itami Chinmoku, tu chamboules tout en moi. Mon cœur, mon corps et mon âme. Tu chamboules tout mon être. Ta chaleur, ton magnifique regard, ton sourire timide, ton simple contact... Tu me bouleverses d'un simple claquement de doigt.
J'ignore ce que l'avenir peut bien nous réserver. Mais il y a une chose dont je suis sûr... Itami Chinmoku, je risque très certainement de ne plus pouvoir m'éloigner de toi. Je dirais même que je risque de devenir accro à toi. Alors attention, tu es prévenue...
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