Twice

Af coco6274

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Entre les vagues et l'écume, le ciel et les mouettes, se dressent les énormes gratte-ciels autour desquels s'... Mere

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34

Chapitre 26

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Af coco6274

Un bruit de pas se rapprochait et Fly stressait de plus en plus.

La porte s'ouvrit sur une jeune femme aux longs cheveux blonds. Ils s'élançaient vers le sol comme une cascade de crème anglaise. Elle les regarda un instant sans parler.

— Qu'est-ce qui vous amène, demanda-t-elle finalement, étonnée par leur silence.

Fly était décontenancé. Il n'arrivait à rien dire, et Miss Lalie ne semblait pas décidée à prendre la relève. Fébrile, il sortir de sa poche le morceau de papier. Il le relut plusieurs fois, et leva le regard sur le numéro de la maison. C'était pourtant la bonne adresse. Il expira, tremblant.

— Est-ce que... balbutia-t-il, est-ce que Augustin Bougie est là ?

La jeune femme se retourna et s'écria :

— Augustin ! Il y a des gens pour toi !

Elle s'écarta bientôt dans un sourire bienveillant, mais sans un mot, pour laisser place à l'intéressé, qui se hâtait de rejoindre la porte.

Il avait lui aussi ce sourire passe-partout, qui témoignait une gentillesse par défaut à tous les inconnus. Lorsqu'il vit le visage de son hôte, son sourire s'évapora, laissant place à une manifeste surprise.

— Fly, c'est bien toi ? demanda-t-il finalement.

L'intéressé n'arrivait toujours pas à prononcer un mot, mais il lui renvoya un faible sourire, qui témoignait cela dit d'un réel bonheur.

Augustin sourit de nouveau, cette fois-ci d'un grand sourire de joie.

— Ça fait combien de temps qu'on s'est pas vus ! s'exclama-t-il. Allez entre !

Il fit demi-tour et s'engouffra dans sa demeure pour y attendre ses invités. Fly l'y rejoignit sans plus attendre, talonné par Miss Lalie.

La jeune femme blonde attendait assise sur un fauteuil, et Augustin s'affairait déjà à sortir des verres dans la cuisine. La pièce n'était pas très grande, mais chaque chose y avait sa place, et on ne s'y sentait pas à l'étroit.

— Qu'est-ce que tu veux boire ? demanda-t-il à Fly.

Il se retourna pour entendre sa réponse et esquissa un hoquet de surprise.

— Oh, mais tu n'es pas seul ! s'exclama-t-il.

Il se tourna vers Miss Lalie, manifestement gêné.

— Excusez-moi, je ne vous avais pas vue !

Il s'empressa d'aller chercher un autre verre, et les ramena à table.

— Je vous en prie, asseyez-vous ! Un jus de fruit, ça vous va ?

Fly hocha la tête, et Miss Lalie s'assit sans un prononcer un mot, le regard déjà parti à la découverte des détails de la maison. Augustin revint rapidement, une bouteille en main, et la femme blonde ne tarda pas à les rejoindre à table.

Tous les quatre assis face à face, il régnait désormais dans la petite maison un silence seulement brisé par moments par les cris de quelqu'oiseau ou oiselier qui passait non loin.

— Euh... je vous sers, du coup, annonça Augustin en empoignant la bouteille.

Il était manifestement aussi mal à l'aise que Fly. Deux amis qui ne se sont pas revus depuis un moment, additionnés à deux personnes qui ne connaissent rien de la situation et se réfugient certainement derrière un sourire poli.

Fly ne savait pas quoi faire d'autre que se saisir de son verre sans un mot. Il devait présenter Miss Lalie – qui n'y mettait pas vraiment du sien – alors même qu'il venait de retrouver Augustin, qu'il devait lui demander de l'aide et qu'il ne connaissait pas la femme blonde. Fly se força à se détendre. Ce n'était pas rationnel de stresser autant.

— Du coup, commença Augustin, Fly, je te présente Ingrid, ma compagne.

L'intéressée esquissa un sourire timide. Augustin se tourna vers elle.

— Fly est mon ami d'enfance, on était tous les deux à l'orphelinat, je t'en ai peut-être déjà parlé.

— C'est possible, répondit-elle, ce nom me dit quelque chose.

— Miss Lalie est très heureuse de vous rencontrer ! embraya la jeune femme sans attendre qu'on la présente.

Augustin et Ingrid semblaient un peu surpris, mais Fly était au moins soulagé qu'elle s'annonce elle-même. Elle montrait son plus beau sourire à ses deux nouvelles connaissances.

— Lalie est mon amie à Hydran, précisa Fly. C'est la première que j'ai rencontrée là-bas, alors je tenais à lui faire visiter Toritoshi un jour ou l'autre.

— C'est une très bonne idée, répondit Augustin. La ville est très belle, je crois que les touristes l'aiment beaucoup. Cela dit, j'aimerais beaucoup aller à Hydran moi aussi.

— Oui, la ville est sublime ! s'emballa Fly. Quand on arrive en avion, on voit tout de suite les grandes tours au milieu de l'océan, elle sont énormes ! Avec les pontons autour !

Il faisait de grands gestes pour accompagner ses propos, et un grand sourire, destiné à cet homme qu'il était si heureux de revoir. La discussion s'était détendue. C'était comme avant, comme les souvenirs qu'il gardait de leur amitié. Il sentait de l'intérieur sa propre ferveur : après tout, parler de la beauté d'une ville comme Hydran n'était pas très compliqué, ni même de quelque ville que ce soit, elles étaient toutes belles.

Miss Lalie attendait sagement à côté, non sans sourire, et le jeune couple écoutait attentivement, intéressés par cet extérieur qu'ils ne connaissaient pas.

— Miss Lalie est très contente de venir à Toritoshi ! sourit-elle.

— La ville te plaît ? demanda Augustin.

— Oui ! Il y a plein de fleurs partout, et Miss Lalie aime les fleurs !

Son interlocuteur parut étonné.

— Ce n'est pourtant pas ce qui distingue Toritoshi, en général, répondit-il.

— A Hydran, il n'y a pas de fleurs. Il n'y a que de l'eau. Il y a des fleurs à la serre mais nulle part ailleurs. Ici il y a des fleurs partout. Il y a des fleurs dans votre jardin ?

— Euh... oui, sûrement...

La jeune femme se leva sans attendre et marcha jusqu'à la sortie. On la vit bientôt passer derrière les fenêtres, scrutant l'herbe à ses pieds.

Augustin et Ingrid la regardaient, visiblement un peu mal à l'aise. Fly ne savait pas vraiment quoi leur dire à son sujet, aussi choisit-il de se taire. Sa gêne était un peu revenue, mais il sentait maintenant que leur complicité était rétablie, et qu'il pouvait lui parler comme à un ami.

— Je... je suis content de te voir, lâcha-t-il dans un sourire timide.

Augustin mit quelques secondes à réaliser, puis commença à sourire, lui aussi. Il avait l'air ému. Même Ingrid semblait touchée.

Fly s'attendait à ce qu'Augustin réponde. Un « moi aussi », peut-être ? Ou bien en profiter pour embrayer sur une conversation intéressante. Mais à la place, le jeune homme se leva.

Un peu hésitant, il attendit quelques instants debout, pendant lesquels Fly se leva à son tour, par mimétisme. Augustin s'approcha alors en soupirant un sourire et le prit dans ses bras.

Le cœur de Fly battait la chamade. Il ne s'y attendait pas, et les émotions surgissaient sans prévenir. Qu'Augustin manifeste autant d'amour le touchait profondément. Il ne se rendait pas vraiment compte à quel point son ami lui avait manqué, mais maintenant qu'ils s'étaient retrouvés, il constatait à quel point leur amitié comptait pour lui. Fly était à deux doigts d'en pleurer.

Les deux hommes s'étreignirent un moment sous le regard tendre d'Ingrid, pendant que Lalie s'accroupissait dans le jardin à la recherche de ses précieuses fleurs.

Lorsqu'Augustin desserra enfin ses bras, ce fut pour dire :

— Je suis content de te revoir, petit frère.

Fly sourit. Ça faisait longtemps qu'il ne l'avait pas appelé ainsi. Ses souvenirs affluaient en masse dans sa pensée, et il avait l'impression de revivre toute son enfance, tous les moments qu'il avait passés avec lui.

— Eh, ne pleure pas ! rit tendrement son aîné devant sa mine émue. Sinon je vais finir par penser que je t'ai fait du mal !

Fly sécha délicatement les larmes naissantes au coin de ses paupières et se rassit, sans pouvoir se défaire de son sourire. Ingrid ne parlait toujours pas, mais on lisait sur son visage une empathie heureuse de leurs retrouvailles.

Augustin se rassit à son tour.

— Bon alors, tu as prévu de faire quoi à Toritoshi ? demanda-t-il gaiement.

— Je...

Fly jeta un regard vers la fenêtre, où l'on voyait Miss Lalie dans son élément. Il recentra son attention vers Augustin, un peu timide mais apaisé. Son stress avait disparu.

— A propos de ça, reprit-il, on aurait besoin d'un hébergement, le temps de notre séjour...

Les visages du couple devinrent un peu plus sérieux.

— Vous voulez dormir ici ? demanda Augustin.

— Il n'y a pas beaucoup de place, dit Ingrid.

— Ça serait pour combien de temps ?

— On ne sait pas vraiment, répondit Fly, quelques jours. On ne veut pas vous embêter, si vous ne pouvez pas, on peut aller voir d'autres gens, ou bien aller dans un hôtel...

Augustin et Ingrid se regardèrent. Ils avaient l'air de se poser la question, de discuter par expressions faciales. Muets, ils jaugeaient sans un mot à quel point l'autre était d'accord. Fly était touché par leur complicité, mais il n'en laissa rien paraître.

— On n'a pas de chambre d'ami, répondit finalement Augustin. On ne peut que vous proposer le canapé du salon. Une fois déplié, il a deux places, si ça ne vous dérange pas de dormir ensemble.

Le visage de Fly s'éclaira.

— Merci ! s'exclama-t-il. J'espère vraiment que ça ne vous embête pas mais...

Augustin l'arrêta d'un geste de la main.

— Ne t'inquiète pas, petit frère. Ça me fait plaisir de passer un peu de temps avec toi.

Fly ne pouvait pas s'empêcher de sourire. Il avait l'impression d'avoir retrouvé une partie de son âme. Ils s'étaient éloignés, avant qu'il ne parte. Juste parce qu'il n'y pensait pas, ou ne prenait pas le temps d'aller le voir. Maintenant, ils s'étaient retrouvés.

Il eut un pincement au cœur en pensant qu'il devrait retourner à Hydran sans lui, mais il gardait espoir : il pouvait lui envoyer des lettres, et il reviendrait en vacances à Toritoshi de temps à autres. Qui sait, Augustin viendrait peut-être visiter Hydran un jour ou l'autre ?

Les deux hommes discutèrent à table pendant plusieurs heures. Ingrid venait parfois les écouter, voire enrichir timidement la conversation, et vaquait le reste du temps à ses occupations, dont Fly n'avait pas idée. Lalie ne se montra pas pendant au moins une bonne heure, mais finit par rentrer, un immense sourire au lèvres. Elle s'installa un temps à leurs côtés, mais finit par partir, muette, pour s'installer plus confortablement dans un fauteuil et se reposer un peu.

Face à Augustin qui lui parlait avec passion, non loin de Lalie qui semblait paisiblement endormie, Fly était heureux. Il n'avait besoin de rien de plus, en fin de compte.

Fortsæt med at læse

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