POV Taehyung
Je m'avançais vers la terrasse où de jolis gâteaux avaient été préparés plus tôt pour la comtesse, et mes sourcils se froncèrent en remarquant que mon grand-père avait demandé à ce que l'on sorte le service en verre et en porcelaine que ma tendre maman adorait tant de son vivant. Je tirais sa chaise pour qu'elle puisse s'asseoir puis je pris place sur le siège adjacent sous son regard intimidé. Après avoir échangé des commodités de bienséance, je décidais qu'il était tant de mettre fin à cette mascarade, mais je fus devancée par la comtesse.
- C'est vraiment un honneur pour moi d'être ici, votre Grâce. D'autant plus que je suis la première de vos prétendantes à être invité chez vous.
- Vous n'êtes pas la première, la corrigeais-je. Mon prétendant principal vit ici.
- Oui, bien entendu, rougissait-elle, gênée. Vous avez vraiment fait forte impression lors de votre présence au bal de la comtesse Jinah.
- À quel sujet ? M'interrogeais-je.
- Vous étiez sublime dans cette tenue, me complimentait-elle.
- Je vous remercie pour vos compliments, mais ils sont inutiles. Si vous êtes ici, c'est en raison de la volonté du Grand Duc. Et je me sentirai coupable de ne pas être honnête avec vous Comtesse Sana.
- Votre Grâce...
- Je n'ai aucun intérêt pour mes autres prétendantes. J'espère que vous ne le prendrez pas personnellement. Mon cœur est déjà épris pour une autre personne et il n'a plus de place à combler.
- Votre Grâce, paniquait-elle face à la tournure dangereuse de la conversation, je vous en prie, laissez-moi tenter ma chance. Je serai une excellente duchesse ! Je parle couramment plus de six langues, je sais jouer au piano et au violon, j'ai eu les meilleurs résultats dans l'éducation qu'on m'a dispensée, j'excelle à l'équitation et je suis prédisposée à vous offrir de nombreux descendants. Je serai l'épouse qui vous conviendra et la maîtresse de maison que vous attendez.
- Comtesse, posais-je doucement ma main sur celle tremblante de la jeune femme, rien de ce que vous direz ne me convaincra. C'est ainsi que les sentiments fonctionnent. Je ne mets aucunement en doute vos capacités en tant que maîtresse de maison. Je ne doute aucunement que vous excellerez dans cette tache, mais je ne peux vous offrir ce que vous désirez par simple pitié. Je sais que votre famille se trouve dans une situation précaire, mais cela n'impacte en rien ma décision de décliner votre généreuse proposition. Parmi toutes les femmes qui ont espéré devenir mon épouse, vous auriez sûrement été celle que j'aurais choisie par logique, mais la personne que je cherche n'est pas une épouse. C'est une personne avec qui je peux vivre heureux pendant très longtemps. Je n'ai pas besoin d'une duchesse, ni de quelqu'un pour gérer les affaires de ma maison. Je recherche un cœur noble qui sera capable de s'occuper de gérer les affaires de mon cœur et je l'ai trouvé de manière inattendue il y a peu, lui expliquais-je doucement voyant sa fébrilité.
- Duc... Je vais sûrement paraître offensante, mais... j'ai besoin de vous, implorait-elle de sa voix ébranlée. Sans vous, notre famille est perdue...
- Comtesse Sana, vous êtes jeune et belle. La saison n'est point terminée. Il y a sûrement de nombreux nobles qui seront heureux de vous offrir cette sécurité, quelles que soient les dettes de votre famille.
- Il n'y a qu'un seul homme qui s'est proposé... C'est le baron Song Kangho, me confiait-elle d'une voix désespérée.
Cette nouvelle était véritablement terrible. Le baron avait l'âge de mon grand-père. Qui plus est, ses deux précédentes femmes étaient mortes en couches, bien qu'une rumeur circulait sur sa deuxième épouse mentionnant la possibilité qu'elle était morte sous ses coups. Il recherchait activement une femme qui pourrait lui donner un héritier, refusant que sa fortune aille à son neveu. Il n'était donc pas étonnant que le baron soit prêt à passer sur les dettes de sa famille et qu'il tente « d'acheter » le joyau de la saison. Je comprenais sa situation, mais je ne pouvais rien pour elle.
- Je comprends vos inquiétudes comtesse, mais je ne vous épouserai pas, avouais-je honnêtement. J'espère de tout mon cœur qu'un autre homme se proposera pour vous sauver. J'espère que la douceur de ce thé pourra vous réconforter, m'inclinais-je avant de me lever. Je vous prie de m'excuser, je prends congé. Prenez votre temps pour observer la beauté de nos jardins tout en profitant de la brise agréable.
Je pris ses doigts entre les miens, déposant mes lèvres pour la saluer, puis je retournai vers ma maison, ignorant le fait que des larmes silencieuses coulaient sur ses joues. Je rejoignis Jungkook qui était en train de faire du sport, s'entraînant au combat avec Namjoon pour apprendre à se défendre. Lorsqu'ils me virent, Namjoon se reculant, étant bien trop proche de mon amant, tandis que Jungkook se précipitait vers moi.
- Elle est déjà partie ? Demandait-il étonné. Je pensais que ça allait prendre au moins une bonne heure.
- Il ne servait à rien de la faire miroiter. Je préférai ne pas la bercer d'illusions.
- A-Attend... Tu lui as dit de but en blanc que tu ne l'épouserai pas ?
- Oui.
- Oh putain... La pauvre... T'as été violent.
- Tu aurais préféré que je la revoie une autre fois ? Levais-je un sourcil, décontenancé par sa remarque.
- Non ! Bien sûr que non ! Ouais, t'as raison... Valait mieux être franc. J'espère que tu le seras aussi avec les autres. La comtesse Sana semble être un petit écureuil inoffensif, mais il y a de vraies lionnes à affronter encore.
- Sa situation est celle qui me peine le plus, mais elle est effectivement la prétendante qui m'inquiète le moins avec la Vicomtesse Suyeong.
- Oh, je l'avais même zappé celle-là.
- Il faudra que je trouve une manière plus subtile de refuser les avances de la princesse Chaeyoung et de celle du royaume de Gongpo. Il faudra aussi que je fasse attention à ne pas vexer les comtesses Jimin et Jinah.
- N'oublie pas que je suis ton excuse la plus solide, me fit-il un clin d'œil. En voyant mon gros fiac elles seront obligés de déclarer forfait !
Namjoon et moi, nous échangions un regard face au vocabulaire particulier et inconnu que Jungkook utilisait parfois. « Mon gros fiac » ? Peut-être parlait-il de manière imaginée de sa quantité d'atouts ? Je haussais les épaules pour faire comprendre à Namjoon de ne pas prêter attention à ses sottises, puis je m'avançais vers Jungkook.
- Va te doucher. Nous allons en ville.
- Vraiment ?
Ses yeux pétillèrent de joie comme un mignon labrador à qui on avait promis une ballade, me faisant sourire. Il était vraiment adorable. Il se pencha d'un coup me faisant sursauter, et posa ses lèvres sur ma joue avant de me crier de l'attendre en sortant de la pièce. Gêné par son baiser surprise, je jetai un œil vers Namjoon qui regardait la fenêtre.
- Pas un mot, déclarais-je d'une voix grave, le faisant sourire.
- Je ne me serai jamais permis de gêner notre Grand Duc par mes paroles.
Je ne pus cacher mon sourire, amusé par ses paroles et secouais la tête, d'un signe désespéré.
- Votre Grâce, dois-je vous escorter ou est-ce un moment intime entre vous deux ?
- Escorte-nous, mais pas un mot sur l'endroit où nous nous rendons. Pas même à Seokjin.
Ses sourcils se froncèrent d'une certaine curiosité à la notion d'avoir un secret envers mon secrétaire et donc son amant.
- Namjoon, quand nous rentrerons dans les terres de Bugjjog, désires-tu vivre au château ?
Ses yeux s'écarquillèrent face à ma proposition. J'y avais longuement songé. Étant donné que Seokjin était à mon service vingt-quatre heures sur vingt-quatre, le seul moyen pour eux deux de se voir était mon domicile. De plus, j'avais nommé Namjoon responsable de la sécurité de Jungkook. Il serait plus facile pour lui d'exercer sa mission ainsi.
- Vous m'avez déjà anobli... Je ne peux espérer plus.
- Ce n'est pas une offre irréfléchie. Cela sera plus pratique pour moi de t'appeler si j'ai besoin de tes services.
- Alors dans ce cas, j'accepte puisque ma vie vous appartient.
- N'exagère pas, souriais-je. Te crois-tu dans un roman, Namjoon ?
Lorsque Jungkook revint, il nous trouva assis à discuter. Je m'empressais de me lever et nous enfilions chacun une cape pour nous cacher. Nous allions discrètement aux écuries, avant que je ne me tourne vers Jungkook.
- Sais-tu monter à cheval ?
- Seulement une 47,5 chevaux, répondait-il en riant.
- Pardon ? Fronçais-je les sourcils dans l'incompréhension.
- Je ne monte pas d'animaux vivant, regardait-il Taz. Je ne monte que sur des motos.
- Qu'est-ce donc ?
- Une sorte de cheval ? Mais en fer. Donc, pas de risque de morsure.
- Quel est donc l'intérêt de monter sur un cheval s'il est en fer ?
- Laisse tomber Taehyung. C'est trop futuriste pour ton monde, chuchotait-il à mon oreille.
- Tant pis. Taz nous portera tous les deux.
J'entrais dans le box caressant l'encolure de mon étalon caractériel qui henni d'approbation, puis je m'occupais de le sceller pendant que Namjoon s'occupait de sa propre monture. Fin prêt, je montais en premier sur mon compagnon, puis je tendais ma main à Jungkook pour l'aider à me rejoindre. Taz s'agita légèrement. Je savais qu'il n'aimait pas les inconnus, mais nous n'avions pas le choix. Puis nous partions en direction du centre-ville, nous aventurant plus en profondeur pour quitter les quartiers nobles. Une fois arrivée à l'endroit pour lequel j'avais fait des recherches, je descendis de Taz puis j'aidais Jungkook à en faire de même. Namjoon s'occupa de ma monture tandis que je rentrais dans la petite boutique en compagnie de Jungkook.
- Tu t'es décidé ? Me demandait-il avant de prendre ma main.
- Tu as raison. Si je déteste à ce point voir ce sceau, autant le recouvrir.
- Bonjour messieurs ! S'avançait un jeune homme d'une trentaine d'année. Que puis-je faire pour vous ?
- Je viens pour recouvrir une vieille cicatrice.
- Puis-je la voir ?
Je plaçais une main sur ma chemise, incertain à l'idée de la montrer à nouveau, mais Jungkook m'encouragea du regard alors je défis un à un mes boutons, laissant tomber le tissu sur une de mes épaules pour montrer cette horrible marque.
- Je ne sais pas qui vous a fait ce tatouage, mais il a été très mal fait, grimaçait-il légèrement. Son matériel ne devait même pas être propre vu comment il a mal cicatrisé. Je vais vous corriger tout ça, sourit-il. Avez-vous une idée de tatouage ?
- Oui. Je sais déjà ce que je veux.
J'expliquai avec précision mes souhaits quant au symbole qui allait prendre la place de cette horreur, puis je fus escorté dans une salle à l'arrière, retirant entièrement ma chemise pour m'installer sur la table. Le tatoueur prépara son matériel tandis que Jungkook prit place sur un siège à ma droite, serrant ma main libre dans la sienne.
- Je sais que tu as peur de confier à nouveau ton corps aux mains d'un inconnu qui manipulent des aiguilles, mais ne t'inquiète pas, je serai là pour veiller sur toi, me sourit-il. S'il ose quelque chose de trop téméraire, je lui saute dessus, chuchotait-il, me faisant sourire.
- Prêt ?
- Bah... Vous n'avez que cette aiguille ? Demandait Jungkook en observant son ustensile.
- Jungkook, c'est comme cela que l'on se tatoue ici, lui chuchotais-je.
- Vous n'avez pas de machine ?
Je secouais ma tête, craignant que le tatoueur le trouve étrange avec ses questions, mais Jungkook sembla comprendre qu'il s'agissait encore d'une différence culturelle.
- J'en ai pour plusieurs heures, il va falloir s'accrocher, sourit le tatoueur.
- Allez-y. Je ne suis pas douillet.
En apparence du moins. Mes dents se serrèrent inconsciemment lorsqu'il commença ses premiers coups d'aiguille sous le regard curieux de Jungkook qui observait sa technique. Lui, qui avait le bras entièrement tatoué, semblait ignorer nos techniques pour marquer notre peau. J'avais cessé de compter les minutes, ou plutôt les heures, la douleur anesthésiant désormais mon pectoral sous ses coups d'aiguille précis, minutieux et réguliers. Jungkook hochait de temps en temps la tête en observant l'évolution de ce nouveau symbole sur ma peau. Lorsqu'il termina enfin son travail, essuyant d'un mouchoir les gouttes de sang présente, je me relevais, étirant légèrement mon dos qui s'était crispé. Il m'invita à regarder son œuvre sur le miroir alors je me plaçais en face et écarquillais les yeux face à la beauté de son art. Un tigre rugissait de toutes ses dents avec réalisme désormais. Il n'y avait plus aucune trace de Gongpo sur ma chair.
- Ça vous plaît ? Demandait-il.
- C'est... Juste... Waouh... C'est vraiment bien réussi, réussis-je à dire après quelques bredouillements.
- Oui. C'est somptueux, souriait Jungkook en se plaçant à côté de moi.
- On ne la voie plus, chuchotais-je avec émotion.
- Oui. Tu as repris tes droits.
Je serrais la main au tatoueur à défaut de pouvoir le prendre dans mes bras puis m'empressais de sortir une bourse importante.
- Ce n'est pas le prix que je vous ai annoncé, dit-il les yeux ronds.
- C'est bien peu pour le miracle que vous avait fait pour moi. Acceptez-le. Je parlerai en bien de votre établissement.
- C'est déjà bien trop d'honneur d'avoir reçu un duc ici, dit-il dans un petit sourire complice.
Il avait dû reconnaître mon visage sur la presse. Je souriais, légèrement gêné qu'il m'ait reconnu, puis je remis ma chemise, satisfait. Nous quittions la boutique, retrouvant Namjoon à l'extérieur et nous remarquions que la nuit était tombée.
- Nous pouvons rentrer. Tu n'as rien vu de suspect Namjoon ?
- Rien du tout Votre Grâce.
- Parfait.
Alors que nous nous dirigions vers ma demeure, Jungkook finit par poser la question qui brûlait ses lèvres depuis le début.
- Pourquoi un tigre ? Parce que c'est un animal fort ?
- Non, secouais-je la tête. C'est le symbole de ma famille. Tout comme l'aigle royale est celui de la famille royale.
- Oh, je vois.
- Force, courage, détermination et indépendance. Voilà ce qu'il représente à la fois comme animal, mais aussi pour le domaine du Nord.
- Ça claque ! Moi aussi, j'ai un tigre sur mon avant-bras, juste en dessous du creux de mon coude !
- Oui... Je l'avais vu la dernière fois. A-t-il une signification ?
- C'est un peu comme le Nord de chez toi. Le tigre a un lien particulier avec la culture coréenne, l'endroit d'où je viens. On appelait autrefois notre péninsule la « Terre des tigres », car elle abritait une importante population de tigres. Ce sont des animaux vénérés et aimés chez nous qui jouent un rôle de premier plan dans la mythologie et l'art coréens.
- Ça nous fait un point commun, souriais-je.
POV Hoseok
Je quittais le petit salon lorsque je vis Taehyung revenir et monter à l'étage, sans doute pour retrouver Jungkook. Il avait déjà fini son rendez-vous avec Sana ? Pourtant, cela faisait moins d'une heure qu'elle était arrivée. Je m'empressais de quitter les murs chaleureux du château et me précipitais dans les jardins, la retrouvant en pleurs sur la chaise de la terrasse, une tasse fumante devant elle qu'elle n'avait pas touché. Mes poings se serrèrent de douleurs et d'inconfort. Taehyung l'avait rejeté. Bien sûr, je connaissais ses sentiments à l'égard de Jungkook et leur réciprocité, cela restait douloureux de savoir que le dernier espoir de Sana venait de s'envoler. Moi, je ne pouvais rien pour elle... J'étais juste impuissant face à sa douleur. Je m'avançais lentement jusqu'à elle, cherchant mes mots, mais aucun ne me vint à l'esprit. Je m'accroupissais devant elle et sa beauté et osais lever la main pour essuyer les larmes qui coulaient silencieusement sur la douceur de son visage.
- Sana...
- Tout est perdu Hoseok... Que vais-je faire ? Je... Je suis condamnée...
- Pardonnez-moi... Je suis votre ami et je suis juste inutile.
J'attrapais mon mouchoir et séchais son derme délicat et brillant avant de lui tendre le tissu qu'elle prit entre ses mains tremblantes.
- Ne vous inquiétez pas tant, tentais-je de sourire. Vous êtes le joyau de la saison. Vous avez été choisi par la Reine elle-même. Tous les hommes désirent vous épouser !
- Mais ils n'éprouvent aucun intérêt réel en raison de nos dettes ! Hoseok... La situation est vraiment très sérieuse. Tous nos meubles disparaissent, tous mes bijoux et mes objets de valeurs... Si je n'étais pas parrainée, je n'aurais même pas la possibilité de porter ce genre de robe, caressait-elle le tissu de son vêtement, aussi décolleté, sont-elles... Il n'y a qu'un homme qui se propose de régler nos dettes en échange de ma main.
- Qui ? Demandais-je, le cœur serré.
- Le baron Song Kangho...
- Q-Quoi ? Je le pensais mort de vieillesse ! Comment ose-t-il espérer épouser une jeune femme aussi bien que vous ?
Voyant qu'elle s'apprêtait à pleurer à nouveau, je pris ses mains dans les miennes, attirant ses grands yeux magnifiques plein d'innocence sur moi.
- Il y a un autre homme célibataire qui a la capacité de vous sauver et qui pourrait prendre soin de vous.
- Q-Qui ? Demandait-elle la voix tremblante.
- Le prince Jimin, dis-je d'une petite voix. Il est en âge de se marier même s'il n'a pas annoncé publiquement son intérêt de trouver une princesse consort.
- Le prince Jimin ? Répétait-elle, effarée de mon audace.
- Vous plaisez à sa mère. Et... c'est une bonne personne. J'ai eu l'honneur de le côtoyer dans sa jeunesse. Je sais qu'il peut vous rendre heureuse, dis-je à contrecœur.
« Contrairement à moi », pensais-je intérieurement. Si Sana devenait la princesse consort, elle gagnerait tous les combats. Sa famille serait sauvée, elle serait libre de ses parents, mais aussi de son destin, et Jimin... Il prendrait soin d'elle, l'aimant comme elle le méritait. Oui... Sana méritait d'être aimée par quelqu'un qui était digne d'elle. Sa main frêle et délicate se posa sous mon menton qu'elle redressa. J'avais baissé la tête sans m'en rendre compte.
- Merci, Hoseok, sourit-elle avec affection, faisant battre plus vite mon cœur. Merci d'être toujours de mon côté, même après toutes ces années.
- Je ne veux que votre bonheur...
- Et je ne désire que le tien. Cela fait tant d'années que nous n'avons pas pu discuter et voilà dans quel état honteux tu me retrouves, rit-elle, gênée. Comment te portes-tu depuis toutes ces années ? Suis-tu toujours aussi fidèlement le Duc dans ses mésaventures ?
- Heureusement pour moi, il s'est assagi, me relevais-je pour m'asseoir sur le siège à côté.
- Oui. Il est bien plus mature, sourit-elle.
- Et bien... Il a été écrasé par la responsabilité de porter tout le duché dès qu'il s'est rétabli de sa terrible maladie.
- Oui... Ses parents... Quelle tragédie, dit-elle, peinée. Pour toi aussi cela a dû être difficile Hoseok, posait-elle une main sur mon bras. Je sais que tu adorais la défunte duchesse.
- Qui ne l'aimait pas dans ce royaume ? Elle était la personnification même du mot amour.
- Tu l'as pris comme modèle.
- J'essaye d'appliquer les enseignements que j'ai appris de son exemple.
- Et tu y arrives à merveille, me sourit-elle. Il suffit de voir avec quelle bonté tu as réconforté une pauvre comtesse désespérée, rit-elle nerveusement. Et... Tu es en couple ? Voyant à quel point, tu es beau et gentil, tu dois mettre toutes ces demoiselles en émois.
- Non... Je suis célibataire actuellement, avouais-je les joues rougies à l'idée de mentionner ma vie intime avec une jeune femme de son rang.
- Actuellement ? Sourit-elle, taquine. Alors tu as déjà eu des amantes ?
- Et bien... Oui, avouais-je le feu aux joues.
- Alors... Comment est-ce d'aimer quelqu'un Hoseok ? Joignait-elle ses mains tout en se penchant en avant, intéressée par le sujet.
- Je dirai que c'est euphorisant... On ne pense plus à ses soucis et on est toujours heureux en sa présence.
- Ça a l'air d'être si bien d'être amoureux...
- Vous ne l'avez jamais été, Sana ?
- Et bien, rougissait-elle, j'ai eu un premier amour plus petit, mais je n'étais qu'une enfant. Ça ne compte pas. C'était un amour bien plus innocent que ceux passionnels que l'on vit adulte.
Je mourais de curiosité au sujet de son premier amour. Ce n'était pas simple d'oublier la première personne que l'on aimait. Et j'étais bien placé pour le savoir puisque mon premier amour se trouvait à l'instant devant mes yeux, vêtu de sa prestance de comtesse inaccessible pour quelqu'un comme moi, me souriant avec bonté et bienveillance malgré nos rangs différents.
- Oui... Le premier amour est toujours innocent et pur. Mais il est aussi douloureux et nostalgique.
- Quelle jeune femme peut bien hanter ton esprit à ce point mon petit Hoseok ?
- Un ange inaccessible, répondis-je dans un murmure.
- Cela s'est mal terminé ? Demandait-elle inquiète de ma voix basse.
- Rien n'avait commencé, riais-je. Elle était inaccessible dès le début alors il valait mieux que je ne tente rien. Je connais ma place et elle n'a jamais été, et ne sera jamais à ses côtés.
- Hoseok... Se pourrait-il que... tu aimes toujours cette jeune fille ?
- Je pensais mon amour éteint, mais il suffit d'un regard vers elle pour ranimer cet amour oublié, dis-je en la regardant.
Je plaquais ma main contre ma bouche. Cette dernière phrase m'avait échappé. Je sentais mon visage s'enflammer, tout comme mes oreilles, et craignais d'avoir été un peu trop franc dans mes « indices ». Je sursautais en sentant Sana prendre ma main libre dans la sienne. Je reportais mes yeux sur elle et constatais qu'elle avait la tête baissée, mais que ses oreilles étaient aussi rouge que les miennes.
- M-Merci, bafouillait-elle dans un murmure. Merci pour tout.
- S-Sana... Pardonnez mes mots... Ils ont été trop loin, m'excusais-je, embarrassé.
- Cela ne fait rien. Cela me fait plaisir, sourit-elle avant de serrer ses fins doigts autour des miens.
POV Jungkook
Nous rentrions tardivement à la résidence. Taehyung congédia Namjoon, ordonnant à la relève de monter la garde devant notre chambre, puis il alla prendre son bain. Il allait sûrement accepter un peu plus facilement son corps maintenant. Ce tatouage allait être un renouveau pour lui. Je me déshabillais déjà, lassé de l'attendre et je ne pus me retenir de rire lorsqu'il s'étouffa littéralement avec sa salive en me voyant allongé en sous-vêtement sur le ventre dans le lit.
- Couvre-toi ! M'ordonnait-il. Il fait encore frais !
- C'est bon ! Il fait quand même bien moins froid qu'à Bugjjog ! Et puis je crois que je commence à m'habituer aux températures fraîches, souriais-je fier de moi. Le bain t'a fait du bien ?
Taehyung ne répondit pas. Il ne m'avait même pas sans doute écouté. Son regard parcourait ma peau de haut en bas et je vis ses yeux s'arrêter brièvement sur mon fessier rebondi. Et bien... Pas si innocent le duc !
- Qu'est-ce qu'il y a mon petit duc ? Tu veux le toucher ? Ça ne me dérange pas, tu sais, fis-je bouger mes sourcils de haut en bas.
- Tu me désespères, jetait-il la couverture sur moi.
- C'est ça... Fais donc ton prude, riais-je.
Dès qu'il fut allongé, je m'empressais de me placer à califourchon sur ses cuisses, le faisant rougir de manière adorable.
- Descends ! Ordonnait-il.
- Tu m'as demandé si je savais chevaucher tout à l'heure. En fait, j'avais oublié que j'avais un talent inné pour ça.
La panique gagna son visage alors qu'il tentait de plaquer sa main sur ma bouche, main que je mordais lorsqu'elle tenta de s'approcher.
- Ce n'est pas amusant Jungkook. Je reste un homme. Tu joues avec le feu.
- Comment ça ?
- Si tu continues à te montrer aussi... Désinvolte... Je vais vraiment finir par perdre le contrôle, dit-il les joues rouges.
- Tu veux dire que tu pourrais me sauter dessus ?
- Alors arrête ça. Je ne compromettrais pas ton honneur.
Je le regardais les yeux ronds en silence, tandis qu'il était très sérieux de la phrase qu'il venait de sortir. Et après un très long blanc, je finis par exploser de rire sous son regard surpris.
- Qu'est-ce qui t'amuse ?
- Si pour toi être puceau, c'est avoir un honneur, je l'ai perdu il y a des années Taehyung, continuais-je de rire.
- J-Je sais que dans ton monde... Tout est différent. Mais ce n'est point le cas ici. Avoir... Ce genre de relation intime avant le mariage est extrêmement mal vu parmi les nobles.
- Alors, premièrement, j'imagine que cela s'applique aux femmes, non aux hommes connaissant votre vieille manière de penser. Deuxièmement, la haute société pense qu'on batifole déjà ensemble depuis longtemps, tout comme papy. Et dernièrement, tu... Tu voudrais attendre un possible mariage entre nous deux avant de pouvoir me toucher ? Tu... Voudrais vraiment que je devienne ton fiancé ?
Taehyung ne répondit pas de suite, semblant réfléchir à mes mots. Et enfin de compte, il garda le silence, se contentant d'attraper ma nuque et de me tirer soudainement vers lui pour m'embrasser.
- Tu es intelligent, murmurait-il contre mes lèvres alors que je tentais de calmer les battements de mon cœur face à son baiser surprise. Il n'y a que lorsque cela t'intéresse que tu te rappelles des coutumes de mon monde.
- Je plaide coupable. J'ai toujours eu une meilleure mémoire quand le sujet m'intéressait, riais-je. Mais tu n'as pas répondu.
- Je ne veux plus les rencontrer.
- Qui ?
- Mes prétendantes. C'est une perte de temps et je n'aime pas en perdre. Il me reste bien trop de choses à faire. Jungkook, posait-il une main sur ma joue, si tu penses que ton cœur continuera à brûler d'amour pour moi dans le futur, accepterais-tu de m'épouser ?
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Youpi !!!
Je suis trop contente d'être arrivée à ce chapitre que je voulais écrire depuis un bon moment ☺️
J'espère que vous avez apprécié autant le côté du TaeKook que celui de HoNa 🩵💜🩵
A bientôt !
I purple you 💜