SIX MOIS PLUS TARD !
Un vendredi matin, aux environs de 10 heures, Malia, comme sa nouvelle routine lui imposait de toujours de se dépêcher, venait tout droit de l'école de commerce à la fac de médecine.
Elle se préparait à la hâte pour se rendre en cours de chimie.
Malia était en train de prendre quelques documents dans son casier et n'avait pas vu qu'une silhouette s'approchait.
Quand elle ferma son casier et se retourna, à peine un pas qu'elle rentre en collision avec la personne.
Le téléphone de cette dernière lui échappa des mains et l'écran se fissure sur le coup.
Excitée au plus haut point, elle commence à lui crier dessus, ce qui attire l'attention des gens autour :
- Garce ! Sale garce, mais ça ne va pas la tête, tu ne peux pas regarder où tu vas espèce d'idiote ! Mon téléphone est fichu.
- Je suis vraiment désolée !
Dît Malia calme mais légèrement anxieuse en essayant de ramasser le téléphone :
- Je ne vous ai pas vu arriver.
Ne voulant rien entendre, elle continue de crier.
- Mais je m'en tape de tes excuses moi, mon téléphone est complément fichu, parce que tu courais comme une grosse vache, et tu me dis simplement que tu es désolée.
- Puisque je te dis que je ne l'ai pas fait exprès, pourquoi t'emporter ainsi ?
Malia reste toujours calme.
- Mais je rêve, et je suis censée récupérer mon téléphone avec ce que tu me radotes là ?
Elle rit de façon hystérique.
- Tu vas me le payer !
- Je t'achèterais un autre téléphone alors si c'est ça ton problème !
D'une voix calme et d'un geste calme, Malia ouvre son sac pour prendre de l'argent quand l'autre continue de l'insulter.
- Non mais tu t'es regardé un peu avec ces fringues, on a dû sûrement te gratifier d'une bourse ici, parce que tu pues la misère à dix mètres, tu penses pouvoir acheter un téléphone pareil, regarde le bien, il pourrait te nourrir toi et ta maudite famille pendant tout un mois !
Paf !
Malia en colère de l'entendre insulter sa famille lui donne une gifle assez forte pour que quatre de ses petits droits restent sur ce beau petit visage blanc mais trop insolent à son goût, et lui parle maintenant d'une voix sévère.
- Écoutez-moi bien, tu n'as absolument aucun droit de m'insulter, on n'est pas copines, tu ne me connais pas et encore moins ma famille. C'est juste un téléphone qu'on achète dans tous les magasins de la cité, alors tu arrêtes ton mélodrame tout de suite !
- Comment oses-tu lever la main sur moi, sale garce.
Elle s'avance pour répliquer quand une autre voix l'interrompit.
- Que se passe-t-il Sarah ?
La fille s'approche d'elles, les yeux de Sarah s'illuminent à sa vue et répond en regardant Malia avec dégoût.
- Ah c'est toi Serena, c'est cette garce qui non seulement a bousillé mon téléphone et m'a ensuite giflé, tout le monde ici en est témoin.
Serena regarde Malia quelques secondes, elle réfléchit un moment et voulu détourner les yeux quand une lueur de surprise passe dans ses yeux :
- Mais je te connais, toi !
C'était toi la fille qui était dans cette boîte avec Nicolas ?
À ce moment-là, le cœur de Malia loupe un battement puis se remet à battre rapidement.
Sarah fut d'abord étonnée ensuite énervée :
- Que racontes-tu Serena, tu l'as vu, Nicolas ne s'en approcherait jamais !
- Je te jure que c'est elle, j'étais là en personne ce soir-là.
Rétorque Serena d'une voix sûre.
Sarah hoquète de surprise :
- Alors là miss Lewis ne vas pas en revenir. Dit Sarah avec un sourire machiavélique : Elle va faire ta fête la conne !
Les autres étudiants commençaient à chuchoter entre eux, certains regardent Malia avec étonnement d'autres avec envie.
Le directeur attiré par tout le vacarme fait par Sarah, sortit pour voir ce qu'il se passait, lorsqu'il s'approcha, les chuchotements s'estompent peu à peu :
- Je peux savoir ce qu'il se passe ici ?
- Monsieur Petit, c'est de sa faute à elle, (en pointant Malia du doigt, Sarah s'empresse de répondre avec une voix douce et innocente).
Elle a cassé mon téléphone et m'a giflé par la suite. Vous pouvez demander aux autres, ils sont tous témoins.
Monsieur Petit regard alors Malia en attendant sa réponse.
Cette dernière, les sourcils froncés, tremblant un peu, elle était en train de regarder Sarah qui finit de parler avec sa moue innocente.
Sans que sa mine ne change, Malia regarde alors le directeur droit dans les yeux et parle avec un calme qui l'étonne elle-même :
- Monsieur Petit, comme je viens de le dire à Mlle Sarah, je ne l'ai pas fait exprès puisque je ne l'ai pas vu arriver, et je suis disposée dès maintenant à lui rendre un téléphone de la même marque et de la même couleur.
Elle marque une toute petite pause avant de continuer :
- Mais voyez-vous monsieur, que Mlle prenne plaisir à nous insulter moi et ma famille sans pour autant nous connaître, et bien je n'ai pas pu empêcher ma main d'atterrir dans son petit visage insolent. Mais bon, ce qui est fait est fait ! Alors avec sincérité je présente mes humbles excuses à mademoiselle, devant vous et devant tous les autres ici présent !
Le directeur a envie de sourire face à la réaction de Malia mais se garde de le faire, il faut garder son autorité, il regarde juste autour et dit simplement en tapant des mains :
- Et bien tout est réglé, maintenant le spectacle est fini, rentrez en cours !
Puis tout le monde tourne les talons et chacun continue à vaquer à ses activités comme si de rien était.
Quant à Sarah, visiblement toujours en colère contre Malia, debout à côté de Serena, elle lance :
- Oh que non ! Le spectacle vient juste de commencer !
**
Deux heures plus tard, le cours de Malia déjà terminé, elle venait de finir de déjeuner.
Assise toute seule sur un banc de la cafétéria, en train de discuter au téléphone avec Sam et lui racontait sa mésaventure.
Elle arrête de parler sans retirer le téléphone de son oreille quand deux silhouettes féminines font leur apparition devant elle.
C'est Sarah qui vient encore lui chercher des embrouilles sûrement, elle a même ramené du renfort.
- Miss Lewis je te présente Cendrillon !
Dit ironiquement Sarah en pointant Malia du droit.
Alors là, Malia se fige un instant en entendant le nom et regarde la fameuse miss Lewis avec minutie, elle est grande et mince.
La peau blanche, cheveux blonds, ses seins bien rebondis sont bien en évidence dans cette robe grise à demie manches en col V, plaquée et courte.
*Ses jambes sont trop longues pour porter ses chaussures de 15 centimètres en plus*
Pensa Malia, elle est très belle mais avec ce visage hautain... pff elle ressemble plus à une actrice qu'à autre chose...
- Malia, Malia, tu es encore là ?
La voix de Sam retentit soudain de l'autre bout du fil.
- Sam je te rappelle plus tard !
Malia met fin à l'appel.
Elle se lève et voulu partir pour éviter les ennuis quand miss Lewis choisit de lui barrer la route :
- Où comptes tu aller comme ça, Cendrillon ? On n'a pas encore fait connaissances.
Elle accentue sur le Cendrillon en la toisant de bas en haut avec un tel mépris, que Malia se sentit un peu vexée mais ne répond pas à sa provocation.
- Tu te trompes de personne !
Répond calmement Malia et essaye de prendre congé d'elles.
Et là, miss Lewis éclate de rire, puis son visage redevient sérieux dans la seconde qui suit en faisant un pas de plus
- Ah bon ! Tu penses ? Mais moi tu vois (en faisant une petite grimace, retroussant le nez et la bouche, et secoue la tête de gauche à droite), mon instinct me dit le contraire.
Malia la regarde en haussant les sourcils :
- Et tu espères me faire peur avec cette mine bizarre là ? Ton instinct te joue des tours.
- Non, je veux juste te donner un conseil, Cendrillon, tu restes loin de Mon Nicolas, c'est clair ?
Malia l'ignore, soupire et les contourne pour partir parce qu'elle voit qu'elle perd son temps avec cette fille qui lui parait un peu folle.
*Stella avait raison, elle est timbrée*
- Où vas-tu sale garce ?
Sarah prend la parole en criant après Malia.
- Loin de la peste !
Murmure Malia, et continue tranquillement son chemin.
Stupéfaite, miss Lewis regarde la silhouette de dos qui s'en va sans les prêter la moindre attention.
Elle qui a grandi en ayant toute l'attention sur elle. Ce qu'elle déteste le plus c'est de se sentir méprisée.
Elle est égoïste, hautaine et vaniteuse, elle regarde les gens toujours de haut, et se croit toujours sur un piédestal.
Ses parents obéissent à tous ses caprices depuis toute petite.
Et partout où elle va, elle espère qu'on lui déroule le tapis rouge.
Et là, le mépris de cette fille est un coup fatal porté à son ego surdimensionné.
Elle suffoque presque de colère, et tape des pieds.
- Sarah, est-ce que cette fille de seconde zone vient de me tourner le dos alors que je lui parlais ?
Ne croyant toujours pas que cette Malia l'ait méprisé ainsi.
Sarah ne sait quoi répondre pour ne pas l'énerver beaucoup plus, parce qu'elle voudrait toujours restée dans les bonnes grâces de miss Lewis, elle hoche de la tête.
Et là, miss Lewis sort en trombe de la cafétéria pour rattraper Malia et lui mettre la correction qu'elle mérite.
Malia était déjà sortie du bâtiment et s'avançait un peu plus vers la route quand elle sentit qu'on lui saisit violemment le bras et la forcer à se retourner pour faire face à des yeux rouges de colère et haineux.
- Comment est-ce que tu oses, espèce de petite garce ?
Miss Lewis est tellement en colère qu'on pourrait voir de la fumée imaginaire sortir de ses oreilles.
- Qu'est ce qui ne va pas chez toi ? Demande Malia en enlevant sa main de façon brusque pour se défaire de l'emprise de Sylvana : Pour qui tu te prends, tu n'es pas le centre du monde. Et d'ailleurs peux-tu m'expliquer ce que j'ai bien pu te faire de mal ?
- Toi tu n'es rien, Nicolas n'est pas aussi aveugle, je n'ai rien à craindre de toi, mais toi, tu devrais t'estimer heureuse de jouir le privilège de respirer le même air que nous, alors tu n'as pas besoin de quelqu'un pour te rappeler ta vraie place !
- C'est tout ? Dit Malia un peu fatiguée, de l'entendre, elle fait une moue ennuyée et continue : Je n'ai pas que ça à faire tu sais.
- As-tu la moindre idée de qui je suis, petite effrontée ?
- Une tarée sans doute !
Dit Malia avec son sourire moqueur.
Transportée par une vague de colère, miss Lewis ne pouvait plus se contrôler, elle leva la main et voulu lui mettre une gifle phénoménale.
Malia qui a vu son geste se préparait à l'éviter quand la silhouette d'un grand homme apparaît juste devant elle et stoppa la main de Miss Lewis, en faisant un pas de plus, il se tient dos à Malia et en face de Miss Lewis.
Il est tellement grand que Malia, ressemblant à un enfant, ne voit plus rien en face à part sa carrure vu de dos, et ses longs cheveux coiffés en une seule tresse tombant sur son Polo blanc, ses longues jambes ferme dans un jeans noir, et son eau de Cologne que Malia identifie tout de suite.
Elle est tellement surprise que ses lèvres restent complètement soudées.
- Si un jour j'apprends que tu as touché ne serait-ce qu'un seul de ses cheveux, tu auras affaire à moi !
La voix grave et sévère de l'homme avec qui elle pensait, retentit.
*Et cette douce mélodie de violoncelle dont je rêvais presque toutes les nuits, enfin ! *
Malia cligne des yeux rapidement au moins trois fois.
Il a déjà lâché la main de miss Lewis et saisit celle de Malia qui est toujours dans un état second et se fait entraîner jusqu'à la voiture.
Alors que les jambes de miss Lewis ont failli se dérober sous elle sous l'effet du choc, c'est Sarah qui est venu la soutenir et l'aide à trouver une place où s'assoir.
- Mais qu'est-ce qui vient de se passer Sarah ?
Demande-t-elle un peu perdue
- C'était bien Nicolas..., euh, il...
- Je sais que c'était lui idiote, cria-t-elle de sa voix hystérique : Mais pourquoi, pourquoi il a pris sa défense ?
- Je ne sais pas, répond Sarah : je ne comprends pas non plus.
Miss Lewis réfléchit quelques minutes.
- Alors là ma chère Malia tu viens de te plonger directe en enfer !
Dit miss Lewis en grinçant ses dents avec haine.
Elle se lève avec un autre visage ni choqué, ni triste ni en colère, tout simplement neutre et se dirige avec une démarche gracieuse, ondulant ses hanches, vers le bâtiment de l'USS, comme si de rien n'était.