TRENTE-SEPT
« LEWIS HAMILTON PRENDRA SA RETRAITE DE LA FORMULE 1 À LA FIN DE LA SAISON 2018 ! »
« C'est une plaisanterie. »
Larissa Cohen regardait l'article ouvert sur une application d'actualités sur son téléphone, incrédule, alors qu'elle était assise dans la salle de sport avec son entraîneuse, Lucy, assise derrière elle, tressant ses cheveux.
Lewis Hamilton prenait sa retraite ?
Pourquoi ne lui avait-il rien dit ?
Elle savait que Lewis savait qu'elle avait été enrôlée pour conduire pour Mercedes, mais elle n'était pas encore censée devenir une vraie pilote là-bas.
Ce n'était pas le marché qu'elle avait accepté.
Elle ne voulait pas prendre la place de son frère, car tout ce qu'elle voulait faire, c'était de piloter aux côtés d'Hamilton, pas de prendre sa place.
Elle savait qu'il voulait battre le record de sept titres mondiaux de son oncle Michael, mais maintenant qu'il prenait sa retraite, il ne serait plus en mesure d'y parvenir.
Pourquoi prendrait-il sa retraite alors qu'il lui restait encore tant d'années en Formule 1 ?
Les gens la détesteraient-ils pour avoir forcé Lewis Hamilton à quitter la Formule 1 ?
La détesterait-il ?
« Lis, essaie de ne pas trop y penser. » Lucy Appleton tentait d'apaiser la jeune fille en remarquant que la fille Cohen lisait l'article de presse à plusieurs reprises.
« Mais il prend sa retraite ! Il ne peut pas prendre sa retraite, pas encore ! » La voix de Larissa devint plus forte, car elle ne voulait pas y croire. Elle refusait de le croire.
Dès que son entraîneuse finit de lui tresser les cheveux, elle quitta brusquement le garage Toro Rosso, et se dirigea vers le garage Mercedes.
Elle avait besoin de l'entendre de sa part.
« Il vaut mieux que ce soit un mensonge ! »
Lewis Hamilton et Toto Wolff levèrent les yeux du sol en entendant la voix tonitruante de la Brésilienne s'approcher d'eux.
Les deux hommes de Mercedes se regardèrent pendant un moment avant de laisser échapper un soupir de défaite, sachant qu'elle découvrirait la vérité bien assez tôt.
« Je vais déjà perdre oncle Nando cette saison, je ne vais pas te perdre non plus ! »
Lewis Hamilton trébucha alors que la jeune fille poussait sa poitrine avec ses mains, un air renfrogné sur le visage qui lui rappelait son père.
« Lis, laisse-moi t'expliquer. » Lewis essayait de lui expliquer, mais remarqua à quel point elle était agitée et savait qu'elle ne se calmerait pas de sitôt.
« Tu m'as menti ! Tu as dit que tu serais toujours à mes côtés ! Tu as dit que tu serais là pour moi et que tu m'aiderais, mais tu pars ! »
Elle le repoussa à plusieurs reprises dans sa rage et sa colère, la trahison remplissant son corps sachant qu'une fois de plus quelqu'un qui était sa famille lui avait menti.
Toto ferma les yeux pendant une seconde avant de tendre la main pour saisir ses poignets, l'empêchant de frapper davantage Hamilton.
« Larissa- »
« NON ! Tu m'as menti aussi ! Tu as dit que Lewis resterait ! Tu as dit que je ne prendrais pas sa place ! Vous m'avez menti tous les deux, pendant des mois ! »
Larissa était folle de rage.
Elle se sentait trahie par eux deux, puisqu'ils lui avaient tous deux promis que Lewis ne prendrait pas sa retraite et qu'elle n'allait pas prendre sa place.
Elle n'avait jamais voulu expulser quelqu'un de la Formule 1.
Elle ne voulait pas pousser son frère hors de la Formule 1.
« LIS ! » cria Lewis, l'arrêtant temporairement de crier.
« Lis, tu dois m'écouter, d'accord. Je ne vais nulle part. Je te soutiens, quoi qu'il arrive, mais tu dois comprendre ce que je fais. »
Larissa le regarda une fois de plus. « Oui, tu me mens ! Tu me mens en face ! »
« Non ! Je prends ma retraite parce que je veux te manager ! »
Larissa se figea sur place, ses yeux s'écarquillant tandis que sa bouche s'ouvrait sous le choc.
Quoi ?
« Je prends ma retraite parce que je veux te manager. Je veux t'aider à battre le record de cinq titres mondiaux de ton père. Je veux que tu prennes ma place chez Mercedes et que tu montres au monde ce que tu sais faire. »
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C'était le Grand Prix de Hongrie.
Le dernier Grand Prix avant la trêve estivale.
Lewis Hamilton devait prendre sa retraite à la fin de la saison 2018, tout comme Fernando Alonso.
Larissa perdait deux membres de sa famille, et bien qu'ils aient tous deux promis de rester près d'elle et de la soutenir, ce ne serait pas la même chose.
Ils ne piloteraient pas à ses côtés.
C'était aussi la première qu'elle rentrait dans une voiture de Formule 1 depuis son accident fulminant au Grand Prix d'Allemagne.
Pierre, lors des qualifications, avait fait des performances absolument incroyables, atteignant la Q3, et avait réussi à se qualifier à la sixième place.
Larissa, cependant, n'avait pas réussi à enregistrer un temps au tour, ce qui signifiait qu'elle participerait à la dernière course avant la pause estivale, à la dernière place, en fond de grille.
« Gamine. »
Franz Tost tapota sa pilote rookie sur l'épaule, dans une tentative de la réconforter car il savait qu'elle serait en colère de ne pas avoir fait de temps au tour.
Il savait aussi qu'elle prendrait mal la nouvelle de la retraite de Lewis Hamilton, car elle n'avait pas non plus bien pris la nouvelle de la retraite de Fernando Alonso.
« Respire, gamine. »
« Non merde, je prévoyais juste de retenir mon souffle jusqu'à ce que je m'évanouisse et meure, tu sais. Ça me semble être une chose plutôt amusante à faire. Quelle façon de terminer la première partie de la saison. » grogna Larissa, retirant ses mains de son épaule.
Elle ne voulait même pas participer à ce Grand Prix.
Mais elle n'avait pas le choix.
Et elle jura de laisser sa colère prendre le dessus sur elle pendant qu'elle conduisait, sans se soucier si ça la faisait avoir un accident ou un podium.
Elle ne s'en souciait plus.
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« Raikkonen a 1,5 seconde d'avance, Ricciardo 6,1 secondes derrière. »
Son ingénieur radio, Matthew, parlait à la Brésilienne alors qu'elle occupait actuellement la quatrième place.
« Va te faire foutre. »
« Compris. »
Larissa Cohen s'approchait rapidement de son oncle Kimi, alors qu'elle se rapprochait d'un podium. Son oncle Sebby était deuxième et son frère Lewis premier.
Dès que sa voiture fut au niveau de la Ferrari de son oncle Kimi Raikkonen, ils étaient arrivés dans un virage, faisant freiner la Ferrari plus tôt que la Toro Rosso.
En raison du freinage tardif, elle put contourner la Ferrari et la dépasser, avant que sa main ne jaillisse pour faire un doigt d'honneur au Finlandais.
À seulement trois tours de la fin de la course, elle avait réussi à rattraper à la fois la Ferrari de son oncle et la Mercedes de son frère.
Les trois finirent par se battre les uns contre les autres, se défendant et attaquant chaque fois qu'ils le pouvaient.
La colère de Larissa refit surface lorsqu'elle dépassa la Ferrari, et était donc côte à côte avec la Mercedes, et elle savait ce que ça signifiait.
Conduite dangereuse.
Lewis Hamilton remarqua à quel point son style de conduite semblait changer alors que sa voiture était à côté de la sienne, le faisant presque sortir de la piste plusieurs fois.
« A quoi diable joue-t-elle ? »
Lewis pouvait entendre la voix de Toto retentir à travers la radio alors que son ingénieur radio était poussé à l'écart, et il souhaitait vraiment pouvoir répondre.
« Je n'en ai aucune idée. »
Lewis répondit avec la seule chose qu'il pouvait, la vérité. Il n'avait aucune idée de ce qu'elle faisait, mais il remarqua à quel point ça semblait délibéré qu'elle rapproche sa voiture de plus en plus près des barrières ou du gravier.
C'était peut-être sa colère.
C'était peut-être la trahison qu'elle ressentait.
Il ne le savait pas, mais il aurait pu jurer à plusieurs reprises lorsque sa voiture fit une embardée directement dans la sienne, les expulsant tous les deux de la course alors qu'ils dérapaient tous les deux.
« C'est quoi ce bordel, Lis ! »
Lewis criait en sortant de sa voiture, la regardant partir comme si ça ne lui avait pas seulement coûté une victoire et beaucoup de points.
« Quoi ? Ce n'était pas ma faute ! »
Larissa Cohen haussa les épaules, s'éloignant avant qu'Hamilton ne lui attrape le poignet, la tirant pour lui faire face.
« Tu m'as percuté ! Tu viens de me coûter la victoire ! Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? Tu ne peux pas me faire sortir juste parce que je prends ma retraite ! Ce n'est pas comme ça que fonctionne le monde de la Formule 1 ! »
Lewis remarqua son regard dur dès qu'elle retira son casque et sa cagoule, ses sourcils froncés alors qu'elle se renfrognait.
« Pourquoi ne peux-tu pas te mettre dans ta grosse tête stupide et débile que ce n'était pas ma putain de faute ! » lui cria Larissa dessus, pressant sa poitrine contre la sienne alors qu'elle lui lançait un regard notoirement familier.
Le regard de son père.
« Tu m'as percuté ! »
« Pas ma faute ! »
« Mais tu m'as percuté ! »
« Pas ma faute ! »
« Tu m'as percuté parce que tu ne supportes pas que les gens te quittent, n'est-ce pas ? » cria Lewis, plein de rage d'avoir perdu une victoire.
Il sut instantanément dès que les mots sortirent de sa bouche que ce n'était pas quelque chose qu'il aurait dû dire.
Sa joue lui faisait mal alors que son poing heurta son visage, le faisant reculer sous la force du coup de poing.
« Répète ça ! » Larissa hurla de colère. « Vas-y, répète ça ! »
« Je- Je. » bégaya Lewis, sous le choc d'avoir été frappé par sa petite sœur, au bord de la piste, devant les stewards, les commissaires et les fans.
« Vas-y ! Répète ça, et je te mettrai dans une tombe plus profonde que celle dans laquelle mon grand-père a mis mon père ! »
Larissa lui criait dessus, le regardant tressaillir alors qu'elle levait la main une fois de plus.
« J'ai dit que ce n'était pas ma faute, mais vas-y et blâme-moi ! Parce que je ne te veux pas comme manager ! Je préfère avoir Nico comme manager que toi car tu ne fais que me mentir ! »
Lewis ne l'avait jamais vue aussi énervée et en colère, jamais. Et il n'avait aucune idée de ce qui en était la cause.
On ne lui avait même pas dit que le grand-père de Larissa, André Santos s'était évadé de la garde à vue.
Alors qu'elle l'avait fait.
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Il s'était avéré que ce n'était vraiment pas la faute de Larissa Cohen qui l'avait amené à percuter le quadruple champion du monde, Lewis Hamilton.
Elle avait été forcée de dévier brusquement lorsqu'un animal avait couru sur la piste.
Lewis avait tenté de s'excuser de l'avoir blâmée et de l'avoir accusée de l'avoir délibérément percuté, mais la trouva en train de se faire hurler dessus par son directeur d'équipe.
Franz Tost avait crié sur la pilote rookie pendant plus de vingt minutes à propos de la façon dont elle avait géré l'accident.
La FIA enquêtait sur son agression contre Lewis Hamilton ainsi que sur sa soi-disant conduite dangereuse, mais ils l'avaient déjà sanctionné.
Une qu'elle pensait être pleine de merde.
Elle avait reçu une amende de vingt-trois mille dollars pour avoir giflé Lewis, et elle faisait également face à une éventuelle suspension pour ça.
Selon son directeur d'équipe, en tout cas.
« Toastie, est-ce que tu penses vraiment, honnêtement que je me fous de ce que tu as à dire ? Penses-tu vraiment que tu as encore une quelconque autorité sur moi ? » Larissa roula des yeux alors que l'homme cessa finalement de lui crier dessus.
« Je suis ton directeur d'équipe, je suis ton patron ! Le moins que tu puisses faire c'est de me respecter ! »
Le visage de Larissa se plissa de dégoût aux mots sortant de la bouche de son directeur d'équipe alors qu'elle commençait à rire.
« Non, ça va. »
Elle se leva de son siège et sortit de la pièce, entendant son directeur d'équipe lui crier dessus alors qu'elle s'éloignait.
Elle ne pouvait que se retourner avec un sourire sur son visage et donner à l'homme deux majeurs.
Elle était finie.
« Kevin ! Rendez-vous dans ta chambre d'hôtel pour boire des verres ! »