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(conseil lecture: "run boy run" de Woodkid :) )
Elya
Ses yeux vert me fixent avec intensité
Comme s'ils ne croyaient pas ce qu'ils voyaient.
Et pourtant je suis toujours là, debout et droite en face d'elle.
Comme elle a souvent l'habitude de le faire.
Je ne veux surtout pas qu'elle croit que je souffre, car tout est de sa faute.
Et je tiens bien à lui rappeler ce qu'elle à oser me faire.
Je tiens bien à ce qu'elle me voit, moi, sa propre fille qu'elle a voulu sacrifier contre une somme d'argent. Sa propre fille qu'elle a voulu vendre.
Elle me dégoute.
Et je compte bien lui faire savoir que je suis toujours vivante.
Elle me scrute, avec ses yeux écarquillés et sa mâchoire grande ouverte.
Elle n'en revient pas, et cela ne fait que augmenter la haine que j'éprouve à son égard.
Elle ne pensait certainement pas me revoir.
Et pourtant, me voilà.
Je dessine un grand sourire et un rire m'échappe lorsqu'elle essaie de se reprendre en main.
Elle relève les épaules et la tête, comme pour se sentir en état de supériorité face à moi.
Je la fixe avec mépris, tandis qu'elle ne compte pas me fournir des excuses ou encore des explications.
Mais moi j'ai compris.
Un nouveau rire m'échappe, cette fois plus amer, et elle semble perdre de sa confiance.
Comment ais-je pu être... si naïve... tout ce temps.
Je me moque ouvertement de moi et de la confiance que j'ai trop souvent accordé à celle qui m'a toujours trahi.
Je commence à m'emporter dans un fou rire lorsque je réalise tout ce qu'il s'est passé.
Tout ce qu'elle a voulu faire. Et qu'elle a échoué.
Et je compte bien lui rappeler. Lui faire regretter.
Je sors mon arme de sa cachette, et en une fraction de seconde la balle est partie se loger toute seule dans sa cuisse.
Un cri de douleur s'échappe de sa bouche alors ma joie augmente.
On va bien s'amuser toutes les deux, tu ne crois pas ?
La folie s'empare de moi, et je crois que si personne n'intervient, je ne serais pas prête de m'arrêter.
Tandis qu'elle recule en criant de douleur, je me rapproche d'elle à petits pas.
Elle relève son visage humide vers moi, mais je reste impassible.
Je n'ai plus aucune peine pour elle, pas après ce qu'elle m'a fait.
Ce qu'elle nous a fait.
Soudain je m'emporte, et je laisse tout sortir.
Ma colère, ma tristesse, mais aussi ma vengeance.
-Comment as-tu osé nous faire ça !? Dis-je en la frappant au visage. Maé ! Un coup. Ouma ! Un second. Mais pire encore, ma petite soeur Maddy ! Et un troisième coup dans sa mâchoire. Elle tombe au sol et je me place au dessus d'elle.
Son visage, à l'origine parfait, commence à se déformer et du sang coule de ses lèvres. Je lui ai aussi ouvert l'artère sourcilière mais lorsque je me rends compte de mes propres paroles, ma colère redouble.
-COMMENT AS-TU OSÉS NOUS FAIRE ÇA !! ELLES N'AVAIENT RIEN DEMANDÉ !
Elle se laisse faire, comme si elle sait qu'elle mérite toute ma colère, mais cela m'agace encore plus.
-Je te faisais confiance, je pensais que tu étais sérieuse quand tu disais que tu pensais à moi, tu- tu, TU NOUS A TRAHI ! Est-ce que tu t'en rends compte ?
Elle hoche doucement la tête, tandis que je m'éloigne d'elle d'un pas après lui avoir asséner un nouveau coup dans les côtes.
-Et moi j'y ai cru, reprends-je dans un sanglot, tout ce temps j'ai attendu que tu reviennes nous sauver. Tout ce temps j'avais espoir que tu étais encore là, en vie, et que tu faisais tout pour nous aider ! J'ai été si naive...me moque-je, Et tu- tu n'as rien fait ! Tu ne dis rien !
Un nouveau rire m'échappe.
Je pointe une nouvelle fois mon arme sur elle tandis que sa voix parvient jusqu'à mes oreilles:
-Arrête, s'il te plait, Élya.
Mon prénom dans sa bouche me donne envie de vomir, mais je m'arrête dans mes mouvements.
Je la dévisage, dans l'attente qu'elle dise autre chose, mais rien.
Elle se relève et je la regarde faire.
-J'y ai vraiment cru. Je pensais que tu étais sincère, que tu nous aiderai... Mais en fait, depuis le début tu avais tout prévu... je croyais vraiment que tu étais de notre côté, je me suis vraiment trompée. Pourtant je ne fais pas beaucoup d'erreur dans ma vie, mais celle-ci...
- Je ne voulais pas-
-MAIS J'HALLUCINE ! LAISSE-MOI RIRE DOUCEMENT !
-Elya s'il te plait, pardonne-m-
Mais alors que je pointe de nouveau mon arme sur elle, ce n'est pas ma balle qui brise le silence qui venait de s'installer entre nous.
Ce n'est pas ma balle qui est partie se loger dans son abdomen.
Non...
Quand elle s'effondre au sol, je vois l'ombre d'une silhouette se dessiner face à moi.
Et je la reconnais de sitôt.
Les lèvres tremblantes, je regarde le corps de ma mère au sol se vider de son sang, et celui qui se rapproche de plus en plus dangereusement vers moi.
Ses yeux noirs dans les miens, il me regarde avec un petit sourire en coin.
-Elle parlait pour rien dire, n'est-ce pas ?
Lorsque je comprends qu'il me met de son côté, un dégout me prend aux tripes et je pointe mon arme sur lui instinctivement.
Mais je ne m'étais pas rendue compte qu'il était si proche de moi.
Avec sa main, il baisse l'arme que je pointais sur lui et met le canon face au sol, sans se défaire de son sourire qui me hante tant.
Puis soudain, un corps vient me tirer vers lui, brisant le contact visuel que je maintenais avec le directeur, et il vient se placer devant moi.
Lui aussi, je le reconnais, mais je me rappelle qu'il a déjà risqué sa vie pour la mienne tout à l'heure, alors je ne peux pas le laisser faire une seconde fois.
-Hugo, Hugo, Hugo ricane Mr Chank, tu veux finir comme elle ?
Quand il pointe de son doigt le corps de ma mère avec un mouvement de tête, j'ai envie de lui sauter dessus, mais je suis retenue par Lucie.
Elle me tire vers elle en tenant fermement mon poignet et nous éloigne d'eux.
Pourquoi faut-il toujours que je sois mise à l'abris de ce genre de situation ? Moi aussi j'ai envie de les protéger.
Je me débat et j'arrive à me défaire de son emprise mais très vite, Martin prend le relait, et cette fois, je me laisse faire, à bout de force. Mes sanglots s'emparent une nouvelle fois de moi et je ne fais rien pour les retenir.
Mon corps tremble encore et mes blessures me font affreusement mal. De même que mon mal de tête persistant que je garde depuis plusieurs jours.
Mais je n'ai pas le droit d'y penser. Parce que des personnes de notre âge viennent de perdre la vie par ma faute, et que je suis toujours vivante.
De nouvelles larmes dévalent mes joues.
Soudain, malgré ma vue embuée, je vois que le directeur et Hugo sont en train de se battre.
J'aimerai pouvoir les rejoindre, pourtant je ne le fais pas. A l'inverse, je me laisse guider et rapidement, la scène est hors de ma vue.
Je ne sais pas où nous sommes.
Des enfants courent encore dans les couloirs pour s'échapper.
Mais je n'entends plus rien autour de moi.
Comme si je venais de plonger.
Mes oreilles bourdonnent, mais je n'entends que les battements de mon coeur qui me rappellent aussitôt le danger dans lequel nous sommes encore.
Je reprends petit à petit mes esprits mais quand je me relève, je manque de tomber, et me rattrape contre le mur le plus proche de moi.
Je ne comprends plus ce que je fais là ni pourquoi j'y suis encore.
Et je veux sortir d'ici au plus vite.
Tout en boitant, je me déplace avec lenteur et remarque un groupe plus loin courir dans ma direction.
Je ne sais pas ce qu'ils ont fait, mais apparemment le temps presse.
En passant à côté de moi, quelqu'un me prend par le bras et m'entraîne avec lui dans la course.
Une lueur de lumière nous fait face, et je n'ai jamais ressenti autant de joie face à quelque chose qu'à ce moment précis.
Tous ensemble, nous courrons vers cette lumière qui nous attire tant.
Quand je reconnais ma petite soeur dans le tas, je me rapproche d'elle et prends sa main dans la mienne.
Elle me lance un regard rapide, et je peux voir ses joues humides, et le petit sourire qu'elle m'offre pour me rassurer.
Je l'aime tant ma soeur. Elle a été si courageuse tout ce temps, et je n'ai même pas eu le temps de le lui dire. Alors je lui souffle à l'oreille:
-Je suis si fière de toi, et de ton courage. Je te suis tellement reconnaissante pour tout ce que tu as fait. bravo. Je t'aime Maddy.
Si je pouvais la prendre dans mes bras je le ferai, mais la situation est plus complexe, alors je tourne ma tête dans sa direction, et cette fois, ce sont mes larmes qui dévalent mes joues quand je luis offre mon plus beau sourire, malgré ma respiration saccadée.
Et je repense aussi à tout ceux qui m'entourent.
Et un autre large sourire vient se dessiner sur mes lèvres.
Quand je relève ma tête face à moi, je peux voir que nous avons traverser la lueur qui brillait à l'horizon.
Un vent frai vient frapper de plein fouet mon visage, et m'apaiser instantanément.
En ce début de matinée, le soleil s'est déjà levé et éclaire tout ce qui nous entoure.
Je reconnais le petit chemin que nous avons emprunter la toute première fois que nous sommes venus ici.
Et je reconnais aussi la porte derrière laquelle on va retrouver notre liberté dans peu de temps.
Mais des bruit de pas lourds viennent tout gâcher. Il était encore là, et cette fois s'en était trop.
Mais au lieu de me retourner, j'accélérai ma course et veillais à ce que tout le monde suive.
sept... huit... et neuf avec moi.
Lorsque nous traversons tous la grande porte métallique, un poids énorme s'enlève de mes épaules, et une joie intense se répand dans tout mon corps.
Nous y somme presque.
Partout autour de nous, des personnes par centaines de millier sont en train de courir.
Dans tous les sens. En hurlant ou en pleurant.
De joie ? De tristesse ?
Et le temps semble soudain s'arrêter. Tout parait lent autour de moi.
Certains agitent leur bras, d'autres lèvent la tête vers le ciel percé par les faibles rayons du soleil qui surgissent à l'horizon dans des tons roses et oranges.
Cette même lumière qui nous a guidé jusqu'à elle pour qu'on puisse s'échapper d'ici et retrouver notre liberté.
C'est magnifique.
Ce spectacle qui s'offre à nous me laisse un instant le souffle coupé.
Pas un seul bruit ne se fait entendre, hormis celui de nos pas qui frappent contre le sable qui recouvre les routes.
J'entends aussi celui des battements de mon coeur frénétiques qui tapent dans ma cage thoracique, et qui brisent ce silence qui règne dans ce large désert qui nous entoure.
Quand soudain, quelque chose vient briser notre atmosphère paisible.
Un seul bruit retentit.
Celui d'un coup de feu.
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Hello !!
Comment allez-vous ??
Que pensez vous de ce chapitre ?👀
Petit retour d'un personnage inattendu, petit plot twist ? 🙈
J'ai beaucoup aimé écrire ce chapitre, et j'espère qu'il vous aura plus !
J'ai hâte de vous retrouvez pour les prochains chapitres !
A très bientôt 😻
Bonne lecture à vous
Prenez soin de vous.💗
Kiss 🤍
L.