Let Somebody Go T.1

بواسطة -livresse

1.4K 206 874

Au gré du vent, la vie de Marin passe entre bonheur et manque. Il y a un peu plus de deux ans, sa mère a pris... المزيد

là où tout commence.
00.
01.
02.
03.
04.
05.
06.
07.
08.
09.
10.
11.
13.
14.

12.

26 3 8
بواسطة -livresse

𝐞𝐯𝐚𝐧𝐞

Comme chaque fois, prendre la voiture m'angoisse. Je ferme les yeux et sers les poings mais rien n'y fait. Je vois tout, tout le temps. Leurs cris et mes larmes s'infiltrent d'un coup. J'essaie de respirer profondément, ma mère derrière moi qui me tient par les épaules. Elle me chuchote que ça va aller, que ce n'est qu'un simple trajet et que je suis bientôt dans le train. D'une oreille je l'écoute simplement, sans grande conviction. J'ai beau savoir pertinemment qu'elle a raison, une partie de moi ne cesse de me répéter que tout devait aller bien il y a quatre ans.

On ne sait jamais ce qu'il va se passer ni arriver. Trente secondes suffisent à tout démolir.

Alors j'enfonce mes écouteurs dans mes oreilles, avec comme seul objectif celui de me concentrer sur autre chose. J'embrasse ma génitrice, reste dans ses bras un peu trop longtemps pour que ça ne soit pas un appel au secours. Elle en est bien consciente alors elle prend le chauffeur de taxi, ainsi que mon père, à part, en attendant que je m'engouffre dans la voiture, pour leur parler de je-ne-sais-pas-quoi qui m'intéresse.

Je m'attache, lance un simple regard à mon ordinateur portable sur le siège à côté avant de regarder vers mes parents. Tout en parlant, ils ne cessent de m'observer, le visage pale. Mon père sourit puis embrasse ma mère, passionnément.

S'il y a bien une personne sur terre pour qui il pourrait mourir – après Colin, bien entendu – ça serait elle. Leur amour est le plus bel exemple que j'ai. C'est le plus beau dont j'ai accès, même si celui des parents de Kelly est particulièrement éblouissant aussi.

Penser amour me ramène immédiatement à lui. Aux sentiments que j'avais commencé à éprouver, aux mêmes qui ont dû, contre leur gré, s'évanouir. J'ai longuement essayé de les raviver, mais sa non-présence a eu beaucoup trop d'impact. Maintenant, je ne ressens plus rien de ce côté-là. Enfin du moins, je crois. C'est bien mon but premier, être tout sauf un livre ouvert à la vue des autres. Je ne souhaite pas que quelqu'un se serve de mon malheur pour se sentir supérieur. D'après ce que je lis et entends, je sais que c'est possible et que de nombreuses personnes ont été victimes de cela.

C'est l'une des douleurs les plus marquantes. S'être attaché à quelqu'un que tu pensais aimant et sincère, pour au final se retrouver une nouvelle fois seul(e) face à la même chose qu'avant. Sa venue qu'on pensait utile n'avait en fait aucun but, autre que la souffrance.

L'amour est de loin le sentiment qui peut le plus paraitre vrai alors qu'il ne l'est pas. Quelques idées préconçues suffissent à une personne pour croire tout ce qu'on lui dit.

Quand je ne pense plus à eux, mon père entre dans la voiture avant de finir sa dernière phrase, adressée à ma mère. Un je t'aime éternel, dont elle se souviendra toute la journée jusqu'à pouvoir le lui rendre ce soir. C'est vraiment cucul dit comme ça, mais ils fonctionnent toujours de la sorte.

Chaque matin, l'un deux dit je t'aime à l'autre. Celui qui a reçu l'amour, le lui rend le soir. Un jour, ils m'ont expliqué, que de cette manière, ils ne cessaient jamais de penser à l'autre. Je n'arrive pas à y croire, ni à me dire qu'on ne puisse pas répondre un simple moi aussi la seconde suivante. Je ne pourrais pas agir ainsi si j'étais à la leur place. Il faut constamment que je montre à la personne que j'aime, que je l'aime justement.

C'est comme si en dévoilant notre cœur tout de suite, on prenait le risque de se le faire détruire. Peut-être que c'est pour cette raison que je ne peux pas aimer. Car je n'ai plus aucun cœur à donner à quiconque. Il est parti lors de cette soirée d'Avril. Les seuls morceaux qui me restent sont tranchants. Moi-même, je n'ose plus les toucher.

Jamais je ne prendrai le risque de couper celui d'un être. Chaque personne vivante ou morte dans ce monde mérite de garder son sang et son amour, pour la seule personne qui puisse lui bander les plaies et capturer ses battements.

La main de mon paternel vient se poser sur ma cuisse, me faisant sursauter et dévier mon regard. Je n'ai pas l'habitude de ce genre de contact avec lui, et ceci semble le troubler tout autant que moi.

— Ça va aller, Evane.

J'hoche la tête et prends mon index entre mes dents, le mordant pour ne pas penser à où je suis.

La voiture démarre, sans toutefois que sa paume quitte ma cuisse. Il la sert, comme s'il devait se rassurer de quelque chose, plus que de le faire pour moi. Je me tourne vers lui, alors qu'il était déjà en train de me regarder. Un sourire sincère pend sur mes lèvres. Sans penser que je pouvais un jour dire ça, j'articule :

— Je vais avoir besoin de toi, papa.

— Et je serai là, pour toi.

Je prends alors mon ordinateur, l'allume et change de playlist pour celle consacrée à mon histoire en cours. Je regarde un moment par la fenêtre, pensant à une phrase qui puisse me faire commencer mon nouveau chapitre. J'ai beau espérer, rien ne me vient. Des mots au hasard se battent dans ma tête, j'ouvre alors une nouvelle page pour tous les coucher ici. Mes yeux se portent intensément vers leurs significations et le pourquoi ils sont venus à moi maintenant. D'ailleurs, en quoi le mot jonquille a un rapport avec la peine ou l'espoir ?

Sentant que mon esprit dérive, je vais faire un tour sur Pinterest, au moment précisément où la chanson Let Somebody Go passe dans mes oreilles. Pour pleinement savourer les paroles qui, à mesure que je les écoute, me correspondent de plus en plus, je ferme les yeux et augmente le son. À cet instant, pas même le fait d'être dans une voiture ne m'inquiète, seules la peine et la reconnaissance m'encombrent.

La musique, n'est-ce pas passionnant ? Il m'arrive à de nombreuses reprises de pleurer en écoutant Loyan jouer de la guitare ou chanter quelques chansons qu'il vient d'écrire. Il connait notre amour mutuel pour cet art et sait pertinemment qui il faut appeler quand de nouvelles mélodies viennent de sortir de sa tête. Une fois, nous avons même collaboré. Rien d'extraordinaire. La fierté d'avoir réussi quelque chose de si personnel nous a poussés à n'en parler à personne. Aucun de nos amis n'est au courant de cela.

Dans cette chanson, nous avons dit tout ce que nous avons à dire. Personne n'est apte à l'écouter et la comprendre comme nous. Et même si elle est belle, que les mots sont puissants, elle nous trahit à chaque mélodie.

Après plus de vingt-minutes de route, nous arrivons à la gare, pile à l'heure qu'il voulait. Puis tout se passe vite. Mon père va payer le chauffeur et me fait un signe de tête comme quoi il est temps de décoller mes pieds du sol. Autour de moi, je ne fais que penser aux regards des autres. Je n'ai peut-être rien fait, mais j'ai l'impression qu'ils me jugent et me regardent. Quand un groupe d'ados rigole, ce sont mes paumes qui deviennent moites. Rien ne me fait plus peur que d'être dans cette situation.

Nous prenons le train avec eux, ils sont juste devant nous. Pour ne pas prendre chaud, je ne les regarde pas. Mon père, assis en face de moi a sorti son ordinateur pour travailler, plusieurs dossiers sont étalés sur la petite table. Il écrit, gomme, puis soupire. Etre maire n'a jamais été facile, mais c'est ce qui le passionne.

Il m'a toujours dit qu'il a toujours aimé la politique. Mais pas n'importe laquelle. Celle qui aide les gens, sans pour autant aider sa fille. Sa vie a été consacrée à la politique et à la capitainerie. Je suis née après cela, après la dernière place dans son cœur. Il y a bientôt dix-huit ans, sa famille était déjà complète. Je suis arrivée, un jour d'Avril, et ce sont toutes ses espérances qui sont parties en fumée. Et même si je ne doute pas de son amour, je sais qu'il ne sera jamais aussi grand que celui pour Colin et notre mère. Ce sont eux sa vraie famille. Penser cela ne me fait même pas mal. L'habitude est plus forte que la peine, je suis consciente de ça aussi.

J'ai trop longtemps espéré que ce soit faux, pour ne pas m'avouer cette vérité maintenant.

Je me force à penser à autre chose, étant donné que l'inspiration n'est pas encore décidée à m'envahir. Comme si c'était le moment parfait, je reçois un message.

KELLY: Tu m'envoies un message quand tu vois ton frère :)

EVANE: Tu ne préfères pas le voir en visio ? Je peux très bien lancer FaceTime lorsqu'on est dans la train.

Elle met un moment avant de me répondre. Je vois quand même les trois bulles qui bougent, signe qu'elle écrit. Elle est en train de m'écrire un roman, ou je dois avoir peur en rentrant ?

KELLY: Non. Profite de lui pour moi.

Comme ça, c'est clair.

EVANE: Kelly, ce n'est pas parce que c'est mon frère chéri que j'aime à la folie (à ne pas répéter), que je ne peux pas le partager avec des personnes qui je sais l'aiment autant que moi. Colin n'est pas que mon frère, il est aussi l'ami de mes amis.

Cette fois-ci, elle ne met que quelques stupides secondes pour me répondre, comme si ces mots étaient prêts à sortir depuis tant de temps. Et ils signifient la chose la plus bête qu'elle pouvait un jour me dire.

KELLY: Désolée, je pensais juste que durant un instant, tu voulais être seulement avec lui.

Je ferme un instant mes yeux et froncent les sourcils. Comment a-t-elle pu penser un instant ceci ? Kelly est ma meilleure amie, la personne avec laquelle je veux tout partager, celle avec qui j'ai tout partagé. Elle mérite d'être tout le temps là et je réfléchis à son enlèvement depuis quelques mois maintenant. Il me faut sa présence à mes côtés tout le temps, sinon tout semble fade et sans sens.

J'ai vite compris que le sens aux choses, ce sont les personnes que nous aimons qui le donne.

EVANE: Oui, je souhaite être avec lui tous les jours de l'année, mais y'a déjà mon père pour nous embêter. Ça lui fera autant plaisir de te voir qu'à moi.

KELLY : Oublie, Eva. Reste avec lui, on se voit quand il arrive à Hossegor.

Je ne rajoute rien mais me promets de quand même lui envoyer une photo de nous deux quand on sera ensemble et mets en mode avion mon téléphone avant de sortir de nouveau mon ordinateur de mon sac à dos.

Sans savoir d'où ça sort, j'écris sans pouvoir m'arrêter. Des centaines de mots et émotions fusent en moi, faisant des prochaines heures les plus belles depuis quelques temps. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas tant souris et eu la conviction de faire de cette passion mon métier.

Mes personnages sont la partie externe de l'iceberg, mais quoi que je leur fasse vivre, il y a une part de vérité. La part que je cache ou que je ne peux pas refouler. Elle est celle dont je ne suis pas pleinement consciente mais qui quoi que je puisse bien faire, prend toujours le dessus. Et même malgré tous les efforts que je fais au quotidien pour me contenir, écrire est la seule façon que j'ai choisis pour user de ma si faible voix.

Personne ne peut m'entendre, alors j'utilise les mots. Car eux seuls me donnent la certitude qu'ils ne vont pas me juger. Nous vivons la même chose et sommes identiques. Quand je cherche à divulguer la vérité, ils viennent à moi, me demandant le plus calmement de me calmer, que mon tour n'est pas encore arrivé et que j'ai un cœur, moi, et qu'il faut que j'en prenne soin.

Si je le détruis, il ne me reste plus rien qui m'unisse à lui. Il est le seul survivant de cet instant fatal pour nous deux.

C'est ainsi que je me suis perdue, lors de cet accident. J'ai perdu la raison qui me faisait exister, celle qui me permettait de rire, de sourire, mais aussi la seule pour laquelle je pouvais avant me battre. Maintenant, il n'y a que son souvenir, ce petit souvenir qui ne manque pas de me hanter tous les jours, en s'imaginant que revoir son visage puisse me consoler. En vain. Il ne fait que me faire un peu plus sombrer, faisant de ce même sourire que je lui donnais avant, le plus beau masque que je me vois porter.

Il n'y avait que lui, et maintenant il n'y a plus personne.

Célian ne peut rien faire pour moi, ni même Kelly qui se force de jour en jour à agir comme si je ne m'éteignais pas, ou alors Abigaïl et Loyan qui, à leur hauteur, essaient de faire en sorte que cette version d'Evane que je leur donne est celle qu'il avait, lui aussi. Aucun de nous n'a le courage de se poser autour d'une table et de rétablir la stricte vérité : je ne suis plus moi, quoi qu'on veuille bien comprendre ou dire.

Mais nous sommes vivants et je vis pour lui. Nous avons beau nous voiler la face, nous sommes tous heureux d'être en la compagnie des autres, même si chacun de nous n'est plus le même. C'est l'effet qu'il a sur nous, cet être qui était avant tout.

Alors, pour éviter de jouer la comédie, j'emploie les mots qui me sont mis à disposition. Sûrement que je ne m'en sers pas comme il m'était au début donné, mais à quoi bon respecter ces règles si jamais elles ne m'ont été dictées ?

Il me faut parler, il nous faut tous parler. Certains le font, comme Kelly, le plus fort qu'ils peuvent, alors que d'autres, comme moi, le font dans le silence le plus complet des touches de notre clavier ou de la musique qui s'échappe de nos écouteurs. Personne ne sait ce qu'on dit, nous sommes les seuls maitres de ces significations et de nos émotions.

N'est-ce pas magnifique, après tout ?

C'est le plus bel art, pour moi, qui a un jour été découvert. Sans ces écrivains, aucune histoire n'aurait été racontée, aucune personne n'aurait été créé et aucun sentiment ne serait plus grand que le précédent. Parce que c'est bien cela la réalité de l'écriture, quoi qu'on décide, ce qu'il se passe dans notre tête quand toutes nos pensées sont vers nos écrits, les sentiments qu'on ressent ne sont jamais les mêmes.

La haine et l'amour peuvent devenir les meilleurs amis, tout comme la peine et le bonheur.

☼ ☼ ☼

Ses cheveux blonds sont bien plus courts que la dernière fois que je l'ai vu et ceci me fait un petit quelque chose au cœur. En quelques secondes, après avoir aperçu son beau sourire qui allait vers moi, ma tête se niche dans son cou, du moins, la partie que j'arrive à atteindre de ma taille moyenne. Il passe, par amour, ses bras autour de moi et me prends par la taille pour me porter. Je me laisse faire, comme si ce câlin allait réparer tous les mois passés sans la compagnie l'un de l'autre. Il nous faut ce contact pour être sûr que l'autre est bien là, contre nous.

Autour de nous, il y a une trentaine de personnes et la moitié doit bien nous regarder, mais qu'importe quand je le sens avec moi. Je sens qu'il essaie de décaler sa tête et que sa bouche se place juste à côté de mon oreille, après avoir décalé quelques-uns de mes cheveux.

— Quoi que tu aies pu penser, tu m'as plus manqué que papa.

Au lieu de sourire, je fais la grimace. Je sais que cette réplique avait pour but ironique de me faire comprendre le contraire, mais je ne peux m'empêcher de me dire que c'est peut-être vrai.

— Et moi, tu ne m'as pas du tout manqué, idiot.

Il me sourit, sachant tout autant que moi que je ne cherche juste à cacher ma contradiction derrière ces paroles. Après cela, Colin me repose par terre, juste avant de me poser ses paumes sur mes hanches et de me murmurer :

— Je t'aime tout simplement, Eva. Même avec ton égo qui a mal et ta rancœur.

Et là, j'ai de réels frissons, pour une raison qui m'échappe encore. Entendre mon frère me dire qu'il m'aime, même si c'est loin d'être la première fois, me procure un petit quelque chose spécial.

Je lui souris de ce sourire qui cache bien plus qu'un simple "je t'aime aussi". Non, celui-ci lui dit tout ce que je ne peux lui dire ici. Je détourne juste après mon regard, de peur que tous mes sentiments ne se disent que c'est un moment sympa pour sortir tous en même temps. Alors, je le regarde aller dire bonjour à notre père, lui faisant une simple accolade. Puis, il va embrasser quelques personnes qu'il connait et se dit que c'est une bonne idée de tous me les présenter, comme si nous avions tout le temps devant nous.

Je fais donc la connaissance des gens qui ont fait partie de la vie de Colin le plus gaiment possible, comme si je n'avais pas eu, il y a, à peine, dix minutes, des pensées allant à lui. Je lui dois au moins de beaux sourires et mes plus beaux signes de reconnaissance.

Après tout ce qu'il fait pour moi au quotidien et depuis dix-sept ans, bientôt dix-huit.

Ensuite, nous rentrons, le plus calmement chez nous, après de longues heures de train, passées en la compagnie l'un de l'autre. Notre père avait des appels à passer et ce pour le mieux. Il m'a tout raconté, passant de son repas de hier soir à tout ce qu'il a appris. Le voir si épanoui est la chose la plus belle que je pouvais avoir aujourd'hui.

Son sourire est ma bouée de sauvetage, qu'il le veuille ou non.

De mon côté, je reste vague sur ce qu'il s'est passé à la maison. Je lui parle de mes amis, du lycée et de l'écriture, mais omet, intentionnellement, de mentionner Karine, Néréo et Marin. Ce n'est pas le moment et ça ne le sera jamais. Il n'a pas besoin d'entendre cette information de ma bouche et après ce qu'il s'est passé entre Marin et moi, je suis de loin la personne la moins bien placée. S'il veut que je lui explique qui ils sont, ça sera à lui de me le demander, je ne le ferai pas de moi-même.

cette evane, qui parle de sa peine, me brise le cœur.

واصل القراءة

ستعجبك أيضاً

67.2K 4K 34
Guiliana est une brillante étudiante en médecine. Depuis son enfance ses parents ont planifié chaque étape de vie, l'encourageant à poursuivre une ca...
2.2M 179K 52
Si tu m'aimes, tu devras accepter que j'ai une première épouse !
250K 14K 51
Il a suffi d'un regard à Isaac Miller pour tomber sous le charme de Lev. Rongé par la timidité, il n'a jamais osé faire le grand saut. Cette dernière...
207K 4.9K 87
Chronique réelle. La devise : toujours dire al hamdulillah.