Golos [PREMIER JET]

By CookieEcrivaine

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Agata Anholt est une jeune actrice dont sa renommée devient mondiale. Devant les caméras, elle joue son rôle... More

AVANT-PROPOS
PROLOGUE
CHAPITRE UN
CHAPITRE DEUX
CHAPITRE TROIS
CHAPITRE QUATRE
CHAPITRE CINQ
CHAPITRE SIX
CHAPITRE SEPT
CHAPITRE HUIT
CHAPITRE NEUF
CHAPITRE DIX
CHAPITRE ONZE
CHAPITRE DOUZE
CHAPITRE TREIZE
CHAPITRE QUATORZE
CHAPITRE QUINZE
CHAPITRE SEIZE
CHAPITRE DIX-SEPT
CHAPITRE DIX-HUIT
CHAPITRE DIX-NEUF
CHAPITRE VINGT
CHAPITRE VINGT-ET-UN
CHAPITRE VINGT-DEUX
CHAPITRE VINGT-TROIS
CHAPITRE VINGT-QUATRE
EPILOGUE

CHAPITRE VINGT-CINQ

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By CookieEcrivaine


___________________________


Derrière son ordinateur, même avec les yeux grands ouverts sur l'écran, Viki n'arrivait pas à comprendre ce qui s'y passait. Juste après qu'Agata soit tombée avec grâce au sol, comme si c'était une mise en scène, l'homme de sécurité qui les avait menacés plus tôt venait d'abattre le grizzli avec plusieurs coups de fusil à pompe. L'animal gisait au sol et une mare de sang en découlait de son corps sans vie.

L'homme vérifia le pouls de la blonde en posant ses doigts sur son poignet. Il soupira de soulagement et sortit un talkie-walkie de sa ceinture. Elle ne pouvait entendre ce qu'il disait, mais elle eut un soudain élan d'espoir qu'Igor s'en soit sorti.

Viki fit quelques clics de souris afin de revenir sur la caméra de la salle de réunion. Sous le feu de l'action, ils avaient cru d'abord que les loups étaient venus en meute, ils n'avaient été que trois. Et aucun d'eux ne semblaient bouger. Elle se rapprocha de l'écran pour essayer de trouver celui pour qui elle ferait tout pour lui. Et elle le trouva le dos contre le mur en fâcheux état. Son épaule était ensanglantée, tout comme une de ses jambes. Son teint était pâle et ses yeux si profonds étaient perdus dans le vague. Cette vision lui donnait la larme à l'œil. Alarmée de le voir dans les limites de la mort, mais rassurée de le savoir en vie. Mais sa joie ne fut que de courte durée.

Elle eut pourtant un grand espoir en voyant la femme à la tête de chien de garde entrer dans la pièce, une arme à feu à la main afin de se défendre face aux prédateurs. Malheureusement, cet espoir fut brisé ainsi que le reste de son cœur quand elle tira sans hésitation sur Igor qui, avant de mourir, eut un sourire lourd de sens.

Viki n'avait cependant pas le temps d'exprimer son désespoir. Elle devait vite prévenir Agata et voir si elle aussi allait bien. Car si cette femme de la sécurité avait tiré sur Igor, sûrement que le destin de la blonde serait tout aussi funeste. Elle changea alors de caméra, mais Agata n'était plus à l'endroit où elle était. La panique grandissait tandis que la brune essayait d'apercevoir son amie parmi toutes les autres caméras. Mais elle était introuvable.

— Non... Non... Où es-tu Agata ?

*

Lorsque ses yeux s'ouvrirent, elle ne vit que l'obscurité dans laquelle la pièce était plongée. Où était-elle ? Son corps endolori se réveillait peu à peu, lui permettant de s'asseoir lentement au bord du banc dans lequel elle était allongée. Un affreux mal de crâne la fit grimacer, se tenant la tête entre ses mains. Les souvenirs revenaient progressivement dans sa mémoire et les larmes se mirent à couler. C'était en entendant la voix de son amie, ainsi que la porte s'ouvrir, qu'elle sursauta de surprise.

— Agata ! T'es réveillée ? Agata ! Ils vont te...

La communication se coupa, car une personne qu'elle n'arrivait pas à distinguer lui retira l'appareil auditif, mais sans pour autant vérifier si quelqu'un parlait ou non. La lumière s'alluma, et elle dut plisser les yeux le temps de s'habituer à la nouvelle luminosité.

Devant elle se trouvait sa protectrice, Katrina, qui l'observait avec sévérité, mais avec un soulagement non dissimulé. Agata fut des plus surprises de la voir. Elle ne l'avait pas averti de sa destination. Alors comment pouvait-elle savoir où elle était précisément ? Elle n'avait ni pris de portable pas précaution, donc elle éliminait la géolocalisation.

Le cerveau en ébullition pour savoir le pourquoi du comment, elle regardait dans le vague pour réfléchir. L'étonnement dans son regard se vit, car la tutrice la regardait avec tendresse avant de parler.

— Je me suis inquiétée de ne pas avoir de tes nouvelles... C'est quand la directrice m'a prévenu de ta venue ici que j'ai pris le premier vol pour te rejoindre. Tu sais que j'ai de bonnes intuitions en ce qui te concerne, et je sentais que tu étais en danger...

Rien ne tenait debout. Rien. L'avion était certes un moyen de transport rapide, mais Agata avait des doutes sur la rapidité de sa réaction, de la voiture, mais aussi les horaires des voies aériennes. Elle la regardait alors sans rien dire, et Katrina sourit, mais pas de tendresse. Plutôt de malice.

— Je sais que tu m'entends très bien, sans cette oreillette.

Sentant le piège à plein nez, Agata eut la sagesse de ne pas réagir. Pas de hochement de tête, ni de tentative de parole, juste son regard sur ses lèvres, comme si elle essayait de les déchiffrer. Son comportement intrigua la plus vieille et lança un regard derrière elle. Agata comprit alors qu'elle était observée et qu'on l'écoutait attentivement. Puis, Katrina se tourna vers elles et s'assit sur le banc d'en face dans un soupir.

— Très bien, j'imagine alors que tu ne vas pas entendre ce que j'ai à te dire. Ça me soulage, car enfin je vais te dévoiler la vérité.

Un test. Agata le savait que c'était un test. Et ce qu'elle fera lui donnera la vie sauve, ou bien très certainement une balle dans la tête. Elle resta droite, la regardant en l'interrogeant du regard. Ses talents d'actrices allaient être évalués, remerciant les cours de théâtre improvisé qu'elle avait tant adoré.

Elle observa cette femme qu'elle considérait comme une tante croiser les jambes, posant ses mains sur ses genoux, signe qu'elle cherchait par où commencer.

— Je savais où tu étais.

Cette simple phrase lui mit le froid dans le dos. Ça laissait sous-entendre que la suite allait être dur à entendre. Mais ce constat l'arrangeait dans un sens, car maintenant elle se préparait mentalement à tout faire pour ne pas réagir. Elle devait jouer son rôle de sourde durant toute la discussion. Enfin plutôt de son monologue. Elle inspira profondément avant de relâcher l'air qu'elle avait dans ses poumons, la détendant. Elle était prête à tout entendre.

Du moins, c'était ce qu'elle croyait.

— Je sais que tu as pris des précautions, mais il faut savoir que payer par carte laisse toujours des traces.

La blonde se maudit intérieurement. Elle aurait dû écouter Igor quand il lui disait de ne payer qu'en liquide. Mais de cette manière, il aurait fallu faire des déplacements que l'actrice ne pouvait pas se le permettre à cause de son emploi du temps, et elle trouvait ça plus logique de tout commander sur internet.

Elle serra les dents, mais gardait son regard sur les lèvres de son interlocutrice. Elle se concentra dessus pour ne pas faiblir.

Puisque la blonde ne réagissait pas, Katrina continua alors. Mais la blonde ne savait pas au final si c'était plus pour se libérer d'un poids, ou bien si c'était toujours juste un test.

— Cette entreprise appartenait à mon mari, Adelino. Je ne t'en ai jamais parlé, car avouer qu'il n'est plus à mes côtés m'est douloureux. Il voulait créer un téléphone pouvant capter l'esprit humain afin de mieux les diriger vers une idée. Il a été tué lors d'une expérience ayant dégénéré, avec un animal mal gardé.

Elle l'écoutait et faisait alors le lien avec l'attaque de loups. Était-ce également une expérience ayant mal tournée, ou bien était-ce fait exprès ?

— Ta mère n'était pas bien d'accord avec la nouvelle directrice, elle allait nous dénoncer, tu comprends ? Alors elle a été la première personne possédant un téléphone Kolpi. Avec ou contre son gré.

Les larmes menaçaient de couler. Elle avait envie de crier, de lancer des injures et de la secouer dans tous les sens. Mais elle se tenait droite, les mains sur ses genoux, fixant inlassablement ses lèvres pour ne pas l'assassiner du regard. Elle comprenait alors. Toute cette histoire de perfection, le comportement changeant de sa mère qui la rendait plus sévère et lointaine, tout ceci provenait du téléphone et de son maudit réseau.

Le manque de réaction encouragea Katrina à continuer. Maintenant, elle était allée trop loin pour revenir en arrière.

— Mais avec toi c'était différent ! Quand tu es arrivée, sans ta mère en soutien, je t'ai guidé comme pour ma propre fille que je n'ai jamais eu la chance d'avoir... Et de te voir aussi perdue, et aussi bouleversée par tout ce qui t'entourait, je ne pouvais pas laisser ces mauvaises rumeurs t'anéantir. Sur le réchauffement climatique, sur la « fin » de notre monde. Alors j'ai pensé que ce téléphone t'aiderait...

La blonde fut surprise de ne voir aucune folie dans les yeux de sa tutrice, mais une émotion si forte qu'elle ne savait plus si elle devait lui en vouloir ou non.

Mais son corps lui criait d'exploser face à ces révélations. Elle lui avait volé sa manière de penser, changer ses humeurs, créer ces insomnies et ces doutes qui s'étaient ancrés en elle. Si elle n'avait pas écouté son amie et ne pas avoir enregistré ses nuits, jamais elle n'aurait émis l'hypothèse qu'elle était manipulée depuis un moment.

Gardant la face, elle ne réagit pas, penchant même sa tête sur le côté en fronçant les sourcils. Elle contrôla à la perfection sa voix, jouant l'innocente sourde.

— Katrina, je suis désolée mais je ne t'entends pas...

Elle devait réussir à la berner. Elle se le devait.

Katrina l'observa attentivement avant de regarder vers la vitre et de hocher la tête. Alors, la femme qui leur avait fait la visite entra accompagnée de la garde du corps. Elle replaça ses lunettes et lui rendit son appareil auditif. Elle le remit en place et remarqua que la guide lui faisait don d'une clé USB.

A son étonnement, celle à lunettes rajouta alors :

— Celui qui vous a sauvé a trouvé ça, auprès de vous. J'imagine que c'est à vous.

La blonde se rappela alors des données qu'elle avait trouvé dans la salle de réunion et acquiesça la tête lentement en prenant l'objet.

— Oui. Merci.
— Levez-vous maintenant. Les secours sont là, vous devez vous reposer. Malheureusement, les journalistes sont là, ils vont vouloir vous poser des questions.

Agata hocha la tête et obéit et sortit de la pièce en compagnie de Katrina, dont elle ne pouvait pas montrer sa rancœur sans se trahir. Sa tutrice profita alors de son silence.

— Ne leur dis rien. Sinon tu es foutue...

Elle se sépara ensuite de sa protégée en voyant la guide les rejoindre. Agata eut un frisson, mais savait ce qu'elle devait faire. En empruntant la porte de sortie, elle savait alors qu'elle allait jouer le plus grand rôle de sa vie.

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