Toxic

By DBeautyLoki

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June est une orpheline d'Asgard. Sa vie a toujours été semée d'embuches qu'elle a su surmonter. Pourtant, la... More

Préface
Casting
1. Le commencement
2. Nouveau départ
3. Soirée spéciale
4. Première fois
5. l'Attente
6. Refus
7. La faute
8. Une soirée de fête
9. Bouleversements en chaîne
10. l'Enfer
11. Chasse
12. Captive
13. Interrogatoire
14. Escapade
15. Case Départ
16. Restaurant
17. Perruche
18. Journée shopping
19. Danse
20. Une solution pour la condition
21. Journée porte-ouverte
22. Une soirée sur le toit
23. Réconfort
24. Matinée de lutte
25. Attente insupportable
26. Maudite blessure
27. Cautériser et communiquer
28. Juge
29. Mauvaise entente
30. Chair contre chair
31. Un réveil chaotique
32. La mariée
33. Une journée mouvementée
34. Mauvaise prise
35. Pourquoi
36. Une soirée au Jonathan's Family
37. Un faux pas fatal
38. Face au Diable
39. Un réveil sous tension
40. Une insouciance dangereuse
41. De puissants démons
42. Hors de contrôle
43. Dernier temps de tension avant l'apaisement
44. Terrasse matinale
45. Pillow
46. Un besoin de réconfort
47. Asgard
49. Des adieux déchirant
50. Dispute fraternelle
51. Planifier l'avenir
52. Emprise
53. Bataille dans la neige
54. Dégradation importante
55. Fête foraine
56. Déménagement
57. Une journée pas comme les autres
58. Venise
59. Face à face avec les ténèbres
60. Coma
61. Décision
62. Doutes
63. Instinct
Remerciements
Bonus 1 : Sapin de Noël
Bonus 2 : Noël
Bonus 3 : Nouvel An
Info importante !

48. Une mère ou un monstre ?

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By DBeautyLoki

Il est évident que tout le monde cherche à comprendre ce qui les entoure, que ce soit l'attitude des personnes, les paroles suspicieuses, les bruits... Aujourd'hui, June a décidé de comprendre pourquoi elle a été abandonnée. Il n'est pas forcément judicieux de le faire le même jour où sa mère de cœur va rejoindre les esprits. Mais, elle sait que c'est sa seule occasion de résoudre ce mystère qui continue de la ronger après tout ce temps.

Mais, pour retrouver la trace de cette femme, June a besoin d'aide. Elle n'a plus remis les pieds ici depuis longtemps, mais elle a toujours eu une bonne relation avec un homme légèrement plus vieux qu'elle. Il était aussi orphelin et vivait dans le même orphelinat qu'elle. Il aimait la taquiner sur sa différence, mais cela restait toujours bienveillant. Il avait une facilité à connaître et reconnaître les personnes. Cette capacité va se révéler très utile pour June aujourd'hui. Seulement, elle devra lui rendre la pareille d'une façon ou d'une autre. Pour le moment, elle doit juste le retrouver. Accompagné de Loki, elle se dirige dans la cité asgardienne. La jeune femme fait totalement abstraction des regards et des conversations qui cessent quand ils passent. Loki tentait aussi, mais quelques fois, elle le voit lancer des regards noirs à des Asgardiens un peu trop insistant. Grâce aux registres de la bibliothèque du palais, ils savent où le trouver.

Eddy habite dans un quartier ordinaire, non loin d'un des marchés de la ville. Il réside dans une petite maison aux murs de pierres de différentes natures. Un petit jardin entoure l'entrée. Une petite maison pour vivre une vie stable et probablement sereine. June soupire rapidement et pousse le portillon, mais elle ralentit le pas en voyant les quelques parterres de fleurs qui courent sur la pelouse récemment coupée. C'est en regardant cette petite maison qu'elle se rend compte qu'elle n'a rien fait de sa vie. Elle n'a rien fondé. Elle n'a rien construit. Elle n'a rien fait pour vivre en paix. Elle s'est simplement contentée de vagabonder en aidant au mieux les personnes oppressées en éliminant leurs oppresseurs.

Pendant quelle fixe ses parterres, elle entend quelques coups donnés à la porte d'entrée. Loki a pris les choses en main. Elle le rattrape donc et se cache derrière lui, pour voir la réaction d'Eddy à sa vue.

Eddy : Oh ! Mon Prince !

Derrière le dieu de la malice, elle étouffe son rire avant de se décaler et de se laisser voir. Eddy la regarde de haut en bas, donnant l'impression qu'il ne la reconnaît pas.

June : Bonjour Eddy. Ça faisait longtemps. Sourit-elle.

Eddy : June ? Répond-t-il surpris. Tu as... changé.

June : Contrairement à toi. Navré de te déranger... Toi et ta famille. Dit-elle en regardant rapidement l'intérieur.

Il lui a fallu peu de temps pour comprendre qu'il était marié et qu'il avait un enfant. Les jouets qui traînent ne sont pas anodins et le foulard accroché à l'entrée n'est pas fait pour être porté par un homme.

June : Mais je sais que tu sais où trouver ma mère.

Eddy : Euhm... Oui. Mais, je ne l'ai pas vu depuis longtemps.

June : Peu importe. Dis-moi où elle est.

Il regarde Loki, qui restait silencieux et qui observait.

Eddy : Elle ne voudra pas te voir, c'est certain.

June : Je sais, mais c'est moi qui décide dans l'histoire, pas elle.

C'est gentil de la prévenir et de la protéger, mais elle n'en a pas besoin. Elle a uniquement besoin de l'adresse. Eddy lui donne et ils quittent les lieux rapidement. Ils leur suffisent d'aller dans la rue adjacente et d'aller à la dernière maison pour la trouver. La bâtisse est vieille, mais bien entretenue malgré le lierre qui coure. En revanche, le petit jardin est à l'abandon.

Loki : Je t'attends ici. Je serai juste derrière toi.

La géante de feu acquiesce légèrement tout en poussant le portillon qui se met à grincer. Cet environnement devient de plus en plus oppressant. June sent cette tension s'abattre sur elle, au fur et à mesure qu'elle se rapproche de la porte de cette maison dans laquelle elle aurait dû grandir. Tout autour d'elle lui indique que c'est une mauvaise idée. Même le ciel commence à s'obscurcir. Mais, elle a besoin d'avoir des réponses. Elle a besoin de savoir qui elle est. Face à la porte, la géante de feu soupir et frappe doucement. Elle entend les bruits de pas s'approcher. Elle entend aussi le verrou être retiré et la poignée être saisi.

Jamais elle n'aurait cru la revoir.

Sa mère ouvre la porte avant de se figer et de se décomposer sur place. Le faux sourire qu'elle doit afficher en ouvrant la porte s'évapore en un clin d'œil. Il lui faut moins de deux secondes pour tenter de refermer la porte au nez de June. Cependant, la jeune femme pose violemment la main sur le dos de la porte, l'empêchant de la refermer totalement. Elle ne se laissera pas fermer la porte au nez.

June : C'est comme ça que l'on accueille sa fille, après tout ce temps ?

« Tu n'es pas ma fille. Tu ne l'as jamais été. »

June : Vraiment ? C'est pourtant toi qui m'as donné la vie.

« Que veux-tu ? » Demande-t-elle sèchement

June : Des explications.

« Qu'est-ce que ça changerait ? Va-t'en ! » Lui crache-t-elle en forçant sur la porte.

June grimace en constatant qu'elle ne voulait rien lui dire. Il est hors de question qu'elle reparte bredouille. Alors que sa mère réussie à repousser la porte, June cale son pied dans l'embrasure de la porte la bloquant. Puis, elle prend un peu d'élan et la repousse en y donnant un coup d'épaule, faisant reculer la blonde de quelques pas de l'entrée.

June : Je ne partirai pas avant que tu es dit toute la vérité.

La jeune femme s'avance lentement et regarde cette petite maison. Vue de l'extérieur, elle n'avait pas l'air spacieuse, mais à l'intérieur, c'est tout le contraire. Une cuisine suffisamment grande pour ne pas se cogner au moindre meuble, un salon charmant, un escalier en bois courant le long du mur du fond et une porte menant probablement à une cave. Une maison charmante...

« Que veux-tu savoir au juste ! Je t'ai abandonné, cela ne te suffit pas ? Tu aurais peut-être préféré que je mette un petit mot de retour ? »

June : Je veux savoir pourquoi tu m'as fait ça. Tu as abandonné une petite fille de quelques années à un orphelinat horrible. N'as-tu pas eu de remords ?

« Pas quand je sais d'où tu viens et ce que tu es. » Répond-t-elle froidement.

June : Une géante de feu, oui, mais ça ne m'aide pas à comprendre. Pourquoi toi, ma mère, ne ressemble pas à ces créatures, pourquoi je ne leur ressemble pas ?

« Ne me compare pas à ces monstres ! Vous êtes des êtres répugnants. Je suis Asgardienne ! Toi, en revanche, tu es comme eux et tu n'as rien à faire ici. »

La rousse reste un moment silencieuse. Sa mère est Asgardienne ? Alors, elle l'est aussi. Cela veut dire qu'elle est une bâtarde et que grâce au sang Asgardien, elle n'a pas la même morphologie et physionomie que son père.

« Maintenant que tu as ce que tu veux, part. Je ne veux pas de géant de feu ici ! »

La jeune femme sert des poings face à ce comportement.

June : Je n'ai pas fini. Qui est mon père ? Que s'est-il passé ?

Elle devait insister pour avoir toutes ses réponses. Elle ne partira d'ici qu'une fois qu'elle aura ce qu'elle attend de cette femme renfermée et ignoble.

« Ton père, tu dis. Ton « père » n'était qu'un pilleur et un destructeur ! Les géants de Muspelheim ont attaqué et violenté mon peuple. Eh bien pire encore... »

June baisse la tête, mal à l'aise. Il ne lui en faut pas plus pour comprendre ce qu'il s'est passé ce jour-là.

« Maintenant pars de chez moi. »

June : Tu m'as abandonné...

« J'ai essayé d'avorter, à de nombreuses reprises ! Mais, rien n'a fonctionné contre toi. Tu es une erreur de la nature ! Le fruit de la plus horrible des choses ! »

June : Et tu ne m'as pas tué à la naissance ! Tu as attendu que j'ai trois ans pour me virer de ta vie !

« J'ai tenté de te garder, du mieux que je pouvais, mais la moindre image de ton visage me dégoûtait et me dégoûte encore aujourd'hui. »

June : Alors me tuer aurait été une solution à tous tes problèmes. Si tu l'avais fait, je n'aurais pas vécu autant d'horreur. Tout ça tu aurais pu l'éviter en me supprimant !

« Tu es peut-être un monstre, mais je n'en suis pas un ! Ce n'est pas ma nature, mais la tienne ! Je suis persuadé que si tu te retrouves avec un bébé comme fardeau, tu n'hésiteras pas à le tuer pour t'en débarrasser. Je sais d'avance ce que tu feras parce que tu es un monstre ! »

June déglutit difficilement. Elle a été percutée de plein fouet avec ces paroles monstrueuses.

June : Tu as abandonné un enfant en bas âge, ce n'est pas si éloigné. Et, puis, puisque j'étais une erreur de la nature, ça n'aurait pas été compliqué pour toi.

« Je ne vais pas me répéter. Sors de chez moi. Une traînée n'a rien à faire dans ma maison ! »

June : Une traînée ! S'exclame-t-elle surprise.

« Ne fais pas ta sainte ! Tout le monde, c'est ce que tu es. Si j'étais ta mère, comme tu l'aurais tant souhaité, j'aurai eu honte de ton comportement et je t'aurai immédiatement renié ! »

La géante de feu sert des poings et ses dents sont pressés les unes contre les autres tellement qu'elle sert sa mâchoire.

June : C'était une erreur ! Une simple erreur ! Est-ce un crime d'avoir fait une erreur ? Personne ne m'a appris à me débrouiller dans ces situations ! Et puis, tu n'as pas à me donner de leçon. J'ai su m'élever dans la société, sans toi et sans tes leçons de morales !

« Coucher avec deux frères, d'autant plus les Princes d'Asgard, fait de toi une traînée. Et puis si sans moi, tu as réussi, alors, soit va continuer, mais hors de chez moi ! »

Elle n'allait plus rien tirer d'elle, et puis elle a eu les réponses qu'elle attendait, même si elle les a reçues avec une telle violence qu'elle a eu du mal à les traiter dans l'immédiat.

June : Tu as raison. Je n'ai rien à voir avec une connasse comme toi ! Hurle-t-elle en ouvrant la porte. J'espère que tu regretteras chaque jour de ta vie immonde cette conversation et tes actes passés !

La jeune femme sort et claque violemment la porte, faisant trembler une bonne partie de la maison.

June ne perd pas de temps et sort de la propriété de sa mère. Elle claque le portillon et s'en va précipitamment. Loki, lui, l'attendait patiemment.

Loki : Ça ne s'est pas bien passé...

June : Pas du tout ! J'ai eu la pire idée de ma vie ! La pire !

La jeune femme poursuit son chemin, ne ralentissant pas le pas. Elle devait partir de cet endroit. Elle devait extérioriser ce qu'elle retenait en elle. June est au bord des larmes. Elles menacent de couler. Elles menacent de montrer aux autres sa vulnérabilité et elle ne peut pas se le permettre, surtout aujourd'hui. June est freinée par la poigne du dieu de la discorde, la retenant et la faisant cesser dans sa fuite.

Loki : June. Que s'est-il passé ?

June : Je suis une traînée ! Je suis le fruit d'un viol ! Je suis à moitié Asgardienne. Elle m'a abandonné parce qu'elle n'arrivait pas à me tuer avant ! Elle m'a traité de monstre !

Trop tard. Ses larmes se sont mises à couler le long de ses joues. Elle s'empresse de les essuyer, mais plus elle tente de s'en débarrasser, plus elles reviennent. Alors qu'elle s'acharne à les faire disparaître, Loki la prend délicatement dans ses bras et la serre contre lui. June enfuit son visage contre son torse, ne trouvant pas une meilleure solution pour faire cesser ses larmes.

Loki : Je suis vraiment désolé que tu aies dû entendre toutes ces horreurs... Il la serre davantage. Mais, au vu de comment tu m'en parles, tu ferais mieux de l'oublier. Elle ne mérite pas que tu te soucies d'elle.

June : J'aurais dû la tuer... Marmonne-t-elle.

Elle se détache de lui et remet ses cheveux en ordre avant de baisser la tête tout en finissant de s'essuyer le visage.

June : Cette femme n'est pas ma mère. Ce n'est pas possible. Ce n'est pas ma mère...

Loki : Souviens-toi que tu n'as pas eu besoin d'elle pour devenir celle que tu es aujourd'hui. Ce n'est pas grâce à elle que tu es la femme que tu es.

June : ... C'est grâce à Frigga... C'est à elle que je dois tout...

Loki : Parfaitement... Je suis persuadée qu'elle t'aurait déconseillé d'aller voir cette femme, pour ton bien.

Il lui caresse le visage et lui embrasse tendrement le front. June ferme les yeux et souffle longuement, se détendant à son contact. Une dernière larme coule le long de sa joue.

June : Je ne vais pas rentrer maintenant. J'ai besoin de marcher un peu.

Loki : Le temps se couvre. Fais attention. Je t'attendrai dans la chambre.

Elle acquiesce faiblement et part dans une petite ruelle, quittant la route principale. Elle aurait aimé rentrer avec lui, mais c'est au-dessus de ses forces. Elle ne peut pas tourner aussi facilement la page. Elle doit continuer dans la douleur pour s'en libérer. Pour cela, elle sait où allait.

En moins de temps qu'il n'en faut, le ciel s'est brusquement obscurci. Les épais nuages noirs ont dissimulé le soleil printanier du royaume des dieux. En ce jour de deuil, ce changement aggrave la peine et la douleur des Asgardiens. Le départ de leur reine annonce des jours bien sombres.

Alors que les citoyens s'abritent de la future tempête, June continue son chemin dans les rues devenues désertes. À son passage, elle observe que tout bâtiment, quel qu'il soit, est décoré d'une étoffe de couleur noire ou violet. Elle n'a jamais douté du vide que laisserait la reine Frigga à sa mort. Ces étoffes le montrent parfaitement. Elle ralentit le pas, comme ralenti par l'un d'entre eux. Ses yeux bleus se posent sur le morceau violet, entourer sur la poignée d'un volet.

Ce simple morceau de tissu à bien plus de signification que le silence du royaume. La gorge de la jeune femme se noue rapidement. Ses mâchoires se serrent. Son corps se tend. Ses yeux seraient déjà noyer de larmes si elle en était encore capable. La disparition de sa mère de cœur l'affecte énormément. Seulement, aucun signe physique ne permet de le communiquer. Seuls ses poings serrés est un indicateur de son état émotionnel. À force de les serrer, la peau de ses mains blanchies, des traces rouges apparaissent au fur et à mesure que ses ongles s'enfoncent dans sa chair. Ses veines sont de plus en plus visibles sur le dos de ses mains. Les gouttes d'eau coulent le long de ses poings. Certaines entrent en passant entre ses doigts. La pluie s'abat progressivement sur Asgard. C'est comme si elle accompagnait les pensées de June. Elle ferme les yeux et desserre ses mains. Elle reprend sa respiration. Une fois le calme revenu en elle, la jeune femme poursuit son chemin.

Ses longs cheveux roux mouillés par la pluie qui se fait de plus en plus forte, se collent au visage de la jeune femme. Il est compliqué pour elle de garder son calme, mais les temps de pluies lui permettent. La pluie apaise le feu intérieur de la jeune femme. Les géants de feu sont une race impulsif et particulièrement sanguin. La moindre chose peut les faire sortir de leur gond. June ne déroge pas à cette norme. Heureusement, qu'elle est à moitié Asgardienne, ce qui lui permet d'avoir un self-contrôle minime sur ses réactions.

La pluie s'abat avec force sur Asgard. L'orage gronde. Le vent souffle. Le moindre objet léger s'envole suivant le sens du vent.

À chacun de ses pas, June entend le bruit de l'eau quand elle marche dans une flaque formée entre le creux de deux pavés du chemin. La pluie continue de s'abattre sur Asgard. Plus June avance, plus la pluie se fait violente, comme si elle s'approchait d'un lieu maudit. Les pas de June la mènent rapidement devant un bâtiment abandonné, se situant dans des quartiers défavorisés. June s'immobilise. Une sensation étrange parcours son corps à l'instant où elle pose son regard sur lui. Des souvenirs lui reviennent à l'esprit, mais ils ne la déstabilisent pas pour autant. Son regard détaille chaque partie du bâtiment. La toiture est pratiquement inexistante. Grâce à son absence, la jeune femme constate que les poutres en bois sont fragilisés par le temps et les intempéries. Les murs sont recouverts de fissures imposantes. La porte d'entrée a été sauvagement défoncé. June s'en approche et la pousse pour voir l'intérieur. Elle se met à craquer et couiner. Elle ne tient à rien. Un coup de poing suffirait à la faire dégringoler sur le sol trempé de l'orphelinat.

June s'arrête à l'embrasure de la porte. Ça lui demande beaucoup d'énergie et de courage de faire ce qu'elle s'apprête à faire. Il n'y a que des mauvais souvenirs et de mauvais moments. La jeune femme arrache un morceau de bois de la porte et en un claquement de doigt, le bout prend feu. Elle s'engouffre dans les entrailles de ce bâtiment qu'elle haït de tout son cœur. Le parquet craque sous son poids. Certains endroits sont déjà sous l'eau et la boue. Il est abandonné depuis des siècles et personne n'a voulu le reprendre. Intérieurement, June est soulagée que ce soit le cas. Aucun enfant n'aurait dû y vivre dont elle.

À la lumière de sa torche de fortune, la jeune femme entre dans une grande salle. Le regard de la géante de feu se durcit. Son cœur se met à se serrer dans sa poitrine. Elle se souvient des heures passées ici. Elles étaient trente filles dans cette salle. Elles n'étaient que des enfants de cinq à douze ans, en âge terrien. Les plus âgés faisaient des travaux manuels et suivaient des cours de conduite dans une autre salle plus petite. Parmi le temps passé dans cet endroit, ce fut à cette période que sa vie s'est transformé en enfer. Elle était le bouc-émissaire de plusieurs gardiennes qui l'a considéré comme une abomination de la nature. Ses cheveux roux étaient une malédiction. Sur Asgard, comme à Vanaheim, les cheveux roux sont synonymes de prostitution et de malheur. Mais l'adolescente qu'elle était, ne se laissait pas insulter facilement. Mais être rebelle en plus d'être rousse n'était pas mieux. Elle se voyait attribuer les pires tâches possibles. Le soir, elle allait directement dans sa chambre. Elle évitait tout le monde et tous là fuyait. Seuls quelques orphelins venaient vers elle. Un fin sourire s'affiche sur le visage de June à cette pensée : Éon, Siara, Folgrin et Nidja étaient les seuls à l'approcher et à ne pas la juger pour sa couleur de cheveux. Personne n'était au courant de ses gènes, même pas elle.

Alors qu'elle se remémorait ces souvenirs, la jeune femme a continué de marcher en direction de la petite salle d'éducation de bonnes conduites. Puis, elle est partie en direction des cuisines et de la salle à manger.

Elle poursuit son chemin vers l'escalier qui mène aux dortoirs des filles. Elle resserre sa poigne sur le bout de bois avant de poser son pied sur la première marche. Plus elle monte, plus son calme s'agite. June constate que les murs sont craquelés. Les portes sont pour la plupart absentes. Des personnes sont sûrement venu récupérer ce qu'il y avait à prendre. Les lits sont quant à eux abandonné depuis longtemps aux intempéries. Les matelas sont moisis. Les pieds de certains sont brisés, probablement l'œuvre des termites. La jeune femme retrouve la chambre qu'elle occupait avec une fille dont elle ne se souvient plus aujourd'hui. Elle se retrouve en face de son lit. Elle se revoit assise, en direction de la fenêtre. Elle a toujours eu espoir que sa mère revienne la chercher, comme elle lui avait promis.

June baisse les yeux, se mord la lèvre et tourne rapidement les talons, ne supportant pas de revoir cette pièce qui fait ressurgir ce type de souvenir.

La jeune femme redescend à toute vitesse les escaliers. Elle jette au loin le bâton et le feu disparaît instantanément. Néanmoins, elle s'arrête devant la porte d'entrée. Son esprit n'a pas fini de lui rappeler qui elle était. June se voit enfant, assise sur la marche d'entrée, regardant au loin. On pourrait croire à un fantôme tellement que c'est réel.

June : Arrêtez. Supplie-t-elle les Nornes.

La présence fantomatique se met à changer. Elle vieillit. Comme si June se voyait évolué en quelques secondes. Elle a passé près de deux siècles dans cet orphelinat. Revoit-elle s'est deux siècles de vie passée ici ?

Après une trentaine de seconde, la présence cesse de vieillir et de bouger. June se décale sur le côté pour la voir de profil. Son fantôme est à présent adulte. Elle a de longs cheveux roux. Elle a une peau pâle, mais surtout, elle est amaigrie. La géante de feu se tend l'espace de quelques instants en se voyant dans cet état. Elle mangeait ce qu'elle pouvait, car les réserves de l'orphelinat n'était pas suffisante pour tous les orphelins qu'elle abritait. Les rations étaient petites et ne pouvaient pas combler la faim de tous. Le fantôme est immobile, les yeux rivés sur le chemin en face. Ses yeux se mettent à se remplir de larmes. Ses lèvres tremblent. Ses mains sont serrées les unes dans les autres. Sa respiration est encombrée par les conséquences produites par la tristesse immense qui l'envahi.

June se souvient de ce jour fatidique.

June : Elle ne reviendra jamais. Elle a menti. Souffle faiblement le fantôme de la jeune femme.

June la regarde et s'accroupie à côté d'elle. En se voyant, elle se rend compte qu'elle a été vraiment naïve de croire que sa mère reviendrait un jour.

June : Ça suffit. Il est temps que je prenne ma vie en main.

La présence fantomatique se lève et se tourne vers elle, le visage fermé. June se fige et la regarde droit dans les yeux. La jeune femme constate que dans le regard qu'elle avait, on pouvait voir non seulement de la tristesse et de la colère, mais aussi de la détresse. En vérité, elle cherchait de l'aide auprès de quelqu'un, mais elle n'en n'a jamais eu. Son fantôme disparaît tout en revenant à l'intérieur de l'orphelinat.

La géante de feu se redresse et soupire longuement en regardant le long couloir délabré derrière elle. Cette vision n'est probablement que le produit de son inconscient qui s'amuse a lui rappeller sa naïveté d'antan, mais cela lui a permis de se rendre compte qu'elle avait plutôt bien agi en quittant ces lieux. Si elle était restée, rien de ce qu'elle a vécu par la suite ne se serait produit. Elle aurait simplement sombré dans l'anonymat total : sans reconnaissance, sans amour, sans gloire...

Revenir était une décision risquait, mais elle l'assume. June s'empresse de faire le tour du bâtiment pour sécuriser les lieux. Ce qu'elle s'apprête à faire nécessite des vérifications importantes. La jeune femme détend chaque muscle de son corps, canalisant son énergie pour ce qui va suivre. Elle ferme les yeux et écarte légèrement les doigts de sa main droite. Dans son esprit, elle visualise la bâtisse. June ouvre les yeux. Une lueur rouge se met à danser dans ses pupilles. Un flux rouge apparaît dans sa main, dansant entre ses doigts. Parmi le bruit de la pluie se fracassant avec violence contre le sol et les maisons, de petits crépitements se font entendre dans l'orphelinat. En l'espace de deux minutes, un feu né de la magie de la jeune femme et dévore le squelette de l'orphelinat abandonné. Elle le regarde s'effondrer sur lui-même sans sourciller. Personne n'est en mesure de comprendre le soulagement que lui procure cet évènement. C'est comme si on lui retirait de lourdes chaînes qu'elle se traîne depuis bien trop longtemps. Ce poids est sur le point de la quitter.

« June ! Qu'est-ce que tu fais... » Résonne une voix qui se rapproche rapidement.

June : Je fais définitivement disparaître ce lieu d'Asgard.

« Est-ce vraiment nécessaire ? »

June : Oui, Loki. J'ai besoin de le voir disparaître, dévoré par les flammes.

Elle peut l'entendre souffler, désespérer par la situation. Loki se retient probablement de la sermonner pour son comportement en ce jour de deuil, mais en ce qui la concerne, elle fait également un deuil douloureux et tout aussi important que celui de Frigga.

Loki : Tu es trempé. Tu devrais rentrer. Tente-t-il

Gentiment, la jeune femme repousse sa main sans jamais détacher son regard des flammes. C'est comme si la lumière et la chaleur que dégage le feu l'hypnotisé.

June : Aujourd'hui est un jour douloureux ; bien entendu, la disparition de Frigga est au-dessus de tout. Mais aujourd'hui j'ai eu les réponses que j'attendais. J'ai retrouvé la femme qui m'a abandonné et qui m'a menti... Je compte clôturer cette histoire avec l'anéantissement de cet orphelinat. La douleur que je ressens sera dissimulée aux yeux de tous par celle que nous partageons aujourd'hui.

La main du dieu de la discorde glisse jusqu'à attraper la sienne, la faisant cesser d'alimenter le feu qui englouti tout sur son passage. La pluie n'a aucun effet sur lui puisqu'il est d'essence magique. Le feu se perpétuera jusqu'à ce que l'orphelinat soit totalement rayé d'Asgard.

Loki : Rentrons. Nous devons nous préparer pour la cérémonie.

Les yeux de la géante de feu retrouve leur couleur naturelle. Sa magie se rendort.

Une fois avoir repris conscience de ce qui l'entourait, June sent de nouveau l'eau couler sur elle. Elle se regarde rapidement dans une flaque d'eau à ses pieds. Ses cheveux sont aplatis. Le peu de maquillage qu'elle avait, a disparu ou bien a coulé en même temps que les nombreuses gouttes qui ont coulé le long de sa peau. La jeune femme soupire avant de profiter de l'eau qui leur tombe dessus.

Entre le bruit et l'odeur de la pluie et la chaleur et la lumière qui se dégage du feu, June se sent plus libre que jamais. Elle se rend enfin compte que ce qui l'a freiné depuis toujours, était simplement son enfance et les questions qu'elle se posait qui la rongeait. Si la pluie n'était pas là, elle aurait totalement perdu le contrôle d'elle-même et elle aurait laissé sa colère dévastatrice s'exprimer, menaçant tout le monde sur Asgard. Sans la pluie, elle ne serait plus libre. Grâce à elle, beaucoup de vie ont été sauvées.

La pluie peut se révéler un point faible pour les géants de feu, mais pour June, elle s'est révélée une alliée précieuse autant pour elle que pour les autres.

June : Odin m'en tiendra rigueur ?

Loki : Je ne lui laisserai pas le temps. Lui sourit-il faiblement. Sa disparition était un besoin nécessaire pour toi et je le respecte. Et il devra le respecter.

Elle lui sourit.

Loki : Mais à présent, tu dois te vêtir de la magnifique robe que Frigga avait laissé pour toi.

June : Ah oui ?

Loki : Elle l'avait faite pour toi peu avant que... Que l'on se perde de vu. Se reprend-t-il. Je l'ai gardé tout ce temps. Ça lui aurait fait plaisir que tu la portes ce soir.

June : Alors, je la porterai pour elle avec fierté.

Bonjour !

J'espère que vous allez bien.

Comment avez-vous trouver ce chapitre ?
Est-ce que vous êtes d'accord avec June ou bien avec sa mère ? Ou avec aucune des deux 😅.

Il me reste quelques chapitres à écrire et j'aurais terminé l'histoire et, par conséquent, il y aura 2 chapitres par semaine : Vendredi et peut-être Mardi.

Je vous préviens que beaucoup de chapitre, à la fin dépasse les 4 000 mots (j'ai même fait du 7 000 👀).

Je vous souhaite une bonne journée et une bonne lecture si vous continuez sur Wattpad !

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