Golos [PREMIER JET]

By CookieEcrivaine

305 71 103

Agata Anholt est une jeune actrice dont sa renommée devient mondiale. Devant les caméras, elle joue son rôle... More

AVANT-PROPOS
PROLOGUE
CHAPITRE UN
CHAPITRE DEUX
CHAPITRE TROIS
CHAPITRE QUATRE
CHAPITRE CINQ
CHAPITRE SIX
CHAPITRE SEPT
CHAPITRE HUIT
CHAPITRE DIX
CHAPITRE ONZE
CHAPITRE DOUZE
CHAPITRE TREIZE
CHAPITRE QUATORZE
CHAPITRE QUINZE
CHAPITRE SEIZE
CHAPITRE DIX-SEPT
CHAPITRE DIX-HUIT
CHAPITRE DIX-NEUF
CHAPITRE VINGT
CHAPITRE VINGT-ET-UN
CHAPITRE VINGT-DEUX
CHAPITRE VINGT-TROIS
CHAPITRE VINGT-QUATRE
CHAPITRE VINGT-CINQ
EPILOGUE

CHAPITRE NEUF

4 3 3
By CookieEcrivaine

___________________________

Malgré l'heure tardive, la circulation à Saint-Pétersbourg n'était pas vide pour autant. Depuis une épidémie mondiale, les russes en avaient marre de craindre pour leur santé et profitaient de la vie et surtout de la nuit pour sortir en dehors du travail. Alors, il n'était pas rare que des soirées s'éternisent jusqu'à tôt dans la matinée. D'habitude, Igor s'en fichait pas mal, il avait été comme eux à l'époque. Mais à l'heure actuelle, cela l'agaçait fortement.

— Mais bouge ta caisse, connard ! cria-t-il après avoir klaxonné deux fois.

Mais cet élan de colère n'atteignait pas le conducteur, celui-ci prenant bien son temps pour essayer de se garer convenablement pour la troisième fois. Agacé, le flic soupira profondément en enfonçant son dos sur le dossier. Il jeta un coup d'œil du côté passager.

Le siège incliné au maximum, Viktor était à moitié allongé dessus. La berline était bien trop petite pour que l'homme puisse déplier les jambes et être dans une position plus confortable. Le teint pâle et les yeux clos pouvaient faire croire que l'individu était mort, surtout avec le vêtement en sang servant de garrot sur son flanc. Mais le léger soulèvement de son torse assurait à son oncle qu'il était encore en vie.

Celui-ci ne pouvait pas se permettre d'attendre plus longtemps. Attendant le bon moment, le plus vieux observait attentivement la scène devant lui. La voiture en face d'eux s'avança, puis se recula avec lenteur, virant trop le véhicule pour que ça rentre. Mais Igor appuya sur l'accélérateur et, sans un bruit de la berline électrique, fonça dans l'espace de la voie unique entre la voiture et le trottoir. Il se le prit d'ailleurs, lui lança un juron haineux puis reprit la route sans se préoccuper des limitations de vitesse. Il faillit même se prendre un cycliste qui circulait en face de lui. Il le dévia en se prenant un autre trottoir, tandis que le sportif lui faisait de grands gestes colériques. Il ne prit pas la peine de répondre et continua sur sa lancée.

— Satané d'écolo... Ils se croient tout permis...

Il s'attendait à une réplique venant de son neveu comme quoi l'écologie c'était l'avenir et tout le tralala. Mais le silence pesant lui rappela qu'il n'était pas en état de faire quoi que ce soit.

Sur les nerfs, il mit la radio dans l'espoir de trouver une station qui mettrait de la bonne musique. Il avait besoin de se détendre avant de faire des choses qu'il regretterait. Il changeait plusieurs fois de fréquence, cherchant alors une musique qui lui plairait. Soudain, il trouva ce qu'il cherchait. Il eut un sourire amusé et nostalgique. Il reconnaissait le début instrumental, un peu classique, puis le côté rap de la chanson mi-anglaise mi-russe dans une voix féminine prit le dessus. C'était vulgaire, il le savait, mais le rythme était prenant, et le clip vidéo repassait dans sa mémoire, mettant en œuvre l'extravagance russe que les autres avaient en tête. Il savait que pas mal de gens étaient aussi fous qu'ils le disaient, mais il y avait quand même des gens raisonnables. Même si, en étant jeune, il en avait fait des conneries. Mais ça c'était dans un autre temps, bien lointain de celui-là. C'était avec beaucoup moins de technologie, on ne se préoccupait pas tant que ça du réchauffement climatique, ils avaient bien d'autres problèmes à cette époque. La guerre, les conflits, la fête, les filles...

Sans qu'il ne s'en rende compte, il tapotait son index sur le volant et ses épaules se détendirent. Penser à autre chose lui faisait du bien. Et il ne remarqua même pas le mouvement qu'il y avait à ses côtés.

— C'est quoi le nom déjà ?

C'était un murmure d'une voix rauque, enrouée et faible. Mais Igor la distingua sans problème. Il eut un petit sourire en jetant un coup d'œil vers son neveu qui peinait à garder les yeux ouverts.

— Le titre c'est Uebok.
— Ah oui... D'Apache et Instasamka. Baisse le son ça me casse les oreilles...
— Tu adorais cette chanson, Vik'.
— Même pas vrai !

Il savait qu'il faisait une tête de renfrogné. Même sans le regarder, il connaissait ses réactions. Mais en entendant un grognement de douleur, il baissa quand même le son, concentré sur la route. Son sérieux le rendait plus mâture qu'à l'ordinaire, et Viktor savait qu'est-ce qu'il avait en tête. Il soupira.

— Je sais bien que je n'aurai pas dû y aller sans te prévenir...
— Et comment.
— Mais... Je sais pas pourquoi j'ai fait ça.

Il y eut un silence, accompagné par une faible musique qu'ils n'écoutaient plus. Pour Igor, c'était par rancune, mais pour le plus jeune, il appliquait simplement son analyse de psychologue sur lui-même. Une première. Il ne prenait jamais le temps pour s'examiner et essayer de se comprendre. Les autres importaient bien plus, et c'est normal de penser ainsi avec sa profession. Mais il devait reconnaître que son comportement a été dangereux pour lui-même, et il ne voulait pas laisser sa bien-aimée sans mari ni père pour leur futur enfant.

Et l'évidence apparut, comme une soudaine idée de génie. Mais il était difficile de se l'admettre et surtout, de l'admettre au concerné.

— Je l'ai fait car... Je voulais te prouver que je pouvais le faire. Que j'étais un homme d'action, que ton boulot n'était pas aussi éreintant que tu le laissais paraître. Et que je n'étais pas la petite tafiole que tu me disais si souvent. Mais... Je dois avouer que tu n'as pas tout à fait tort. Je ne suis pas fait pour ce genre de choses. Alors vas-y, moque-toi de moi. Traite-moi de tafiole si tu le souhaites, après tout, je le suis.

Mais son oncle ne disait pas un mot. Il l'avait laissé parler sans l'interrompre, sans ricaner, sans le taquiner. Pas habitué à cette réaction, il le regardait, incrédule. Mais Igor ne disait toujours rien, les traits de son visage tendu, ses yeux gris devenant plus sombre qu'ils ne les étaient déjà.

Résigné, il tourna le regard vers le paysage qui défilait sous ses yeux, même s'ils étaient lourds de fatigue il s'efforçait à les garder ouverts, car il savait que sinon, il pourrait ne plus se réveiller. Se perdant dans ses pensées, il essayait de se remémorer des évènements passés avant que ce ne soit le noir complet. Il se souvenait de sa peur, de son angoisse, de cet horrible claquement de talons sur le sol humide.

— Que s'est-il passé après que je me sois évanoui ? demanda-t-il d'une voix toujours rauque, comme endormie.
— Nous sommes arrivés et alors qu'elle allait te planter encore une fois, on s'est interposé. Elle s'est débattue comme une véritable diablesse, mais on a réussi à l'incarcérer. En ce moment, mes collègues doivent sûrement être en route au commissariat pour l'enfermer.

En parlant de son lieu de travail, il vit son portable s'allumer. Le prénom de Viki s'afficha, mais aucun son n'en sortit. Il l'avait mis en silencieux, il le faisait à chaque fois qu'il partait en patrouille.

Désolé Viki, mais je ne peux pas.

Il retourna l'appareil pour que l'écran n'arrête de lui rappeler que la secrétaire l'appelait. Ils étaient à quelques minutes de l'hôpital, et il n'allait pas abandonner son neveu dans cet état. Il soupira.

— Je sais que tu m'en veux pour tes parents... malgré le silence du brun, il continuait. Mais sache que j'ai fait tout mon possible. Jamais je ne les ai abandonnés, et toi non plus je ne t'abandonnerai pas. Si je te disais tout ça, tous ces surnoms, c'était surtout pour que tu réagisses... Autre chose que de l'ignorance en mon égard.

Sa voix se cassa. Ce n'était pas de son habitude de se dévoiler ainsi. Il préféra ne rien ajouter, mais il savait qu'à présent Viktor l'observait. Heureusement pour lui, il voyait à quelques mètres un grand bâtiment aux fenêtres allumées, avec une enseigne lumineuse qui annonçait qu'ils arrivaient à l'hôpital.

— Tiens le coup gamin.
— J'en suis pas un...

Un petit sourire en coin se dessina, et il se gara rapidement devant. Tant pis si ce n'était pas une place, il y avait une urgence. Il descendit d'un pas rapide de la voiture, ayant failli éclater la portière avec la force dont il l'avait ouverte. Il fit le tour et ouvrit celle de Viktor. Il l'aida à se lever, le portant presque en passant son bras sur ses épaules. Soulevé, Viktor donna tout de même un coup de pied pour fermer la portière, et ensemble ils entrèrent dans le bâtiment de soin d'urgence.

Dans la voiture de police, un grésillement se fit entendre, ainsi qu'une voix d'un supérieur qui annonçait, un peu pressé par les événements.

— A tous les policiers, besoin de renfort au commissariat. Un attentat attaque le personnel de nuit. Appel à toutes les unités en urgence !

Continue Reading

You'll Also Like

34K 750 22
Lucy heartfilia une jeune mannequin natsu dragnell Le chanteur du grand groupe fairy tail Vont il se rencontrer ? Va t'il se passer quelque chose e...
5.3K 150 9
Les opposés s'attirent-ils vraiment ? De la haine à l'amour n'y a-t-il réellement qu'un pas ? 100 % AU.
1.8K 375 85
Nouveau départ. Nouveaux projets. Nouveau book. Ici pour partager mon travail de graphiste amateur. Je précise bien que je ne suis pas professionnell...
6.8K 143 15
Faby, l'ange noir de la Formule 1 est une saga, un thriller dans le milieu de la course automobile. Le premier tome, Je t'aurai au tournant, racont...