Golos [PREMIER JET]

By CookieEcrivaine

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Agata Anholt est une jeune actrice dont sa renommée devient mondiale. Devant les caméras, elle joue son rôle... More

AVANT-PROPOS
PROLOGUE
CHAPITRE UN
CHAPITRE DEUX
CHAPITRE TROIS
CHAPITRE CINQ
CHAPITRE SIX
CHAPITRE SEPT
CHAPITRE HUIT
CHAPITRE NEUF
CHAPITRE DIX
CHAPITRE ONZE
CHAPITRE DOUZE
CHAPITRE TREIZE
CHAPITRE QUATORZE
CHAPITRE QUINZE
CHAPITRE SEIZE
CHAPITRE DIX-SEPT
CHAPITRE DIX-HUIT
CHAPITRE DIX-NEUF
CHAPITRE VINGT
CHAPITRE VINGT-ET-UN
CHAPITRE VINGT-DEUX
CHAPITRE VINGT-TROIS
CHAPITRE VINGT-QUATRE
CHAPITRE VINGT-CINQ
EPILOGUE

CHAPITRE QUATRE

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By CookieEcrivaine


___________________________


14h09. Viktor avait mangé à la va vite un sandwich entre deux consultations. Après sa discussion avec son oncle, il était reparti travailler. Malgré la situation précaire, il en jugeait essentiel de prendre en charge ses rendez-vous. La santé de ses patients importait véritablement pour le brun. S'il ne l'avait pas fait, il s'en serait voulu durant plusieurs jours. Son métier, il ne le faisait pas, il le vivait. Il aimait aider les autres, trouver des solutions, et les soigner par les mots ou des activités.

Quelqu'un frappa à la porte, et machinalement, pensant que c'était son prochain patient, il incita à la personne d'entrer. Il ne leva pas son regard du dossier d'un de ses patients de la matinée qu'il n'avait pas pu prendre en charge, lorsque la porte s'ouvrit.

— J'en ai pour quelques secondes, Monsieur Markov. Vous pouvez vous installer sur le fauteuil en face de moi si vous le souhaitez.
— Désolé, je ne viens pas pour une consultation.

Il reconnut cette voix moqueuse et releva les yeux pour observer Ugo. Il eut un sourire pendant que son collègue posait une tasse de café sur son bureau.

— Merci, mais je vais avoir mon patient et...
— Pas de mais. Monsieur Markov est tombé malade, il ne viendra pas aujourd'hui, Carlota est en train de voir avec lui pour reporter le rendez-vous à la semaine prochaine.

Comme soulagé d'un poids, le brun en laissa tomber son dos contre le dossier de son vieux fauteuil, se disant chanceux de ne pas avoir la chaise d'Igor.

Le blond remarqua ça et il s'installa en face de lui, alors que Viktor attrapa sa tasse pour boire quelques gorgées de cette boisson amère qui allait le réveiller dans quelques instants.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu quittes le boulot comme si le diable était à tes trousses, tu reviens et je ne te vois pas sortir de ton bureau, et maintenant tu es soulagé ou presque que ton patient ne vienne pas.
— C'est compliqué...

Et avec le secret professionnel, il ne pouvait pas en dire grand-chose. Il aimerait en dévoiler une partie au moins à son ami, mais il ne le pouvait pas. Et ça, ça lui faisait de la peine de lui cacher des choses.

— Juste un problème familial... Je dois contacter quelques personnes le plus rapidement possible. Alors t'imagine bien que c'est une opportunité pour moi de le faire à la place du rendez-vous.
— Oh... Rien de grave j'espère ?
— Je ne le sais pas encore... Je te le dirai si jamais ça s'aggrave.

Et ceci n'était pas totalement un mensonge. Si Agata avait un état instable et dangereux, cela ferait certainement la une des journaux et il sera bien obligé d'en parler au blond, qui connaissait le nom de ses patients. À ce moment-là, ce ne sera plus un secret.

Il se donna une claque mentalement. Comment pouvait-il imaginer le pire ? En tant que psychologue, il savait que tout pouvait changer par la mentalité de la personne. Il soupira alors, toujours aussi perdu sur quoi penser par rapport à l'actrice. Et ce trouble se faisait ressentir.

Ugo s'était approché pour se placer derrière son fauteuil, et avait posé ses mains sur ses épaules, le faisant sursauter.

— Qu'est-ce que...
— Calme-toi... Quoi que ce soit comme problème, tu vas y arriver. Tu as toujours solution à tout, et ici ne fera pas l'exception.

Ugo effectua de petites pressions sur cette zone, faisant lâcher un soupir d'aise provenant de brun. Il relâcha ses épaules, ferma les yeux, et se laissa guider par les mouvements réguliers de ses doigts sur ses épaules et sa nuque.

Une fois qu'il le sentait suffisamment détendu, il retira ses mains et lui fit une bise sur sa joue.

— Je ne vais pas te déranger plus longtemps. Si tu as besoin de parler, je suis là d'accord ? Tu connais le numéro de mon bureau ?

Cette boutade la fit rire et il secoua la tête d'un air amusé.

— C'est pas comme si on travaillait ensemble depuis des années.
— Sait-on jamais. Voici ma carte.

Il lui tendit ses coordonnées, et cela le fit encore plus rire. Il l'attrapa alors entre deux doigts, et le regardait.

— Très bien Docteur. À bientôt dans ce cas.

Le blond eut un dernier sourire, avant de sortir de son bureau, se sentant léger d'avoir réussi à faire sourire celui qu'il aimait.

Ce petit moment lui fit oublier ses soucis durant quelques instants. Il se sentait un peu plus d'aplomb lorsqu'il alluma son ordinateur portable pour contacter par mail deux personnes : Mary, la meilleure amie anglaise d'Agata, et la mère de celle-ci. Il aurait préféré les appeler, mais n'ayant pas leur numéro de téléphone – Agata n'ayant pas voulu de les lui communiquer certainement par crainte – il faisait avec ce qu'il avait. Il leur expliqua alors que, pour compléter le dossier du cas de l'actrice, qu'il aimerait les rencontrer pour savoir son état avec des personnes de son entourage. Il n'oublia pas de laisser son numéro de téléphone, sachant que c'était bien plus facile de parler avec cette interface.

Il posa ensuite l'appareil sur le bureau en métal et attrapa sa tasse pour boire une gorgée de café, plus lentement, savourant la dose de caféine qu'il avait besoin traverser sa gorge et réchauffer son corps. Durant un instant, il se permit de poser sa tête contre son siège, fermant les yeux pour méditer et avaler toutes les informations qu'il avait reçu ces dernières heures.

Le calme ne dura pas bien longtemps, car son Nokia se mit à vibrer. Comprenant que quelqu'un essayait de le joindre, il répondit sans observer le numéro.

— Oui allô ?
— Oui, bonjour Monsieur Tatarski. C'est Madame Anholt, la mère d'Agata. Je viens de recevoir votre mail, et je dois vous avouer que je m'inquiète.

La réponse rapide de la femme l'avait impressionné. Mais il se disait qu'elle avait dû être sur son portable lorsque le mail avait été envoyé. Tout le monde était connecté, surtout après les années 2000. Et ça n'avait pas changé en 2033. Pratiquement tout se faisait en numérique. Peu de magasins étaient encore ouverts, ayant opté pour la vente en ligne. Et ça, Viktor n'en comprenait pas l'utilité.

À l'appel de la femme derrière l'appareil, il fut marqué par l'inquiétude qu'il y avait dans sa voix.

— Alors Monsieur Tatarski ? Qu'est-ce qui ne va pas ?
— Du calme, Madame Anholt... J'aimerai juste obtenir quelques informations au sujet de votre fille. C'est pour voir son évolution entre aujourd'hui et la première fois que je l'ai rencontré, mentit le psychologue, ne voulant pas inquiéter plus que ça l'ancienne actrice.
— Oh... Je vois...

Le son se brouilla un peu. Mais le brun nota quelque part dans sa tête qu'elle n'avait pas l'air des plus rassurée à la nouvelle. Il prit rapidement un carnet ainsi qu'un crayon à papier, prêt à noter ce qu'il allait apprendre de cette conversation.

— Bien... Avant toute chose, décrivez-moi votre relation avec votre fille.
— Oh... Agata était une petite fille si adorable... Enfant, elle voulait me ressembler, être une grande actrice. Alors j'ai commencé à lui apprendre des choses dans ce domaine. Apprendre à jouer la comédie, à montrer des émotions, les intensifier. Tout ça, c'est moi qui lui ai appris.

En même temps, Viktor écrivait à côté les choses essentielles, se disant que cela concordait avec ce que lui avait dit la blonde lors de ses séances.

— Et plus tard ? Durant son adolescence et maintenant ?
— Oh vous savez... C'est l'âge ingrat comme on dit. Toujours en conflit avec ses parents, rebelle, elle ne m'écoutait plus.
— Et votre mari ?
— Absent. Il travaillait beaucoup. Il travaille toujours autant actuellement, mais je ne m'intéresse que peu à son travail.

Il nota également ce détail, comprenant à présent pourquoi le père de la famille n'était pratiquement jamais mentionné.

— Et actuellement ? Avez-vous resserré les liens avec votre fille ?
— Si seulement... Elle ne me parle que rarement. Pour me donner des nouvelles du tournage, et encore Katrina m'en donne bien davantage. Elle semble m'éviter... Bien sûr j'ai essayé plusieurs fois de faire le premier pas. Mais c'est comme si elle avait placé un mur infranchissable entre nous. Je vous jure Monsieur Tatarski, je ne sais plus quoi faire... J'ai l'impression qu'elle est de plus en plus froide ces derniers temps. Je ne la reconnais plus vraiment... Elle qui était si souriante et curieuse d'apprendre...

Ça, il le savait que la jeune femme était en froid avec sa mère. C'était d'ailleurs un des problèmes majeurs selon lui. Il ne savait pas s'il allait apprendre des choses nouvelles les concernant, mais il devait tenter tout de même. Il devait en savoir plus sur l'évolution de sa patiente.

— Donc vous n'avez pas été en contact avec elle depuis un certain temps ?
— Hm... La semaine dernière, elle m'a souhaité un joyeux anniversaire au téléphone. Au moins elle ne m'oublie pas à cette date-là... Enfin bon. Et il me semblait entendre une drôle de voix, celle d'un homme je crois. Je lui avais demandé avec qui elle était, mais elle m'a répondu qu'elle était toute seule à l'appartement. Je ne sais pas qui c'était... Peut-être un petit-ami.

L'ancienne actrice continua son monologue, mais Viktor ne l'écoutait déjà plus. Une voix grave. Alors qu'elle était seule. Il connaissait Agata, elle n'était pas du genre à mentir. Il la savait sincère et surtout sensible. Alors pour lui il n'y avait pas d'histoire de garçon. Surtout que si ça avait été le cas, il aurait été très certainement au courant de cette nouvelle. Par l'actrice ou bien Katrina.

— Monsieur Tatarski ? Vous m'entendez ? Avons-nous été coupé ?

Le psychologue reprit ses esprits et rassura son interlocutrice.

— Oui, oui, je suis toujours là.
— Croyez-vous que ma fille sorte avec quelqu'un et qu'elle me cache des choses ?
— Je ne sais pas, Madame Anholt. Je suis désolé mais... Je vais devoir raccrocher. J'ai un patient qui va arriver dans quelques minutes. Je...
— Oh je ne vais pas vous retenir ! Mais... Dites à ma fille que je l'aime.
— Oui, je n'y manquerai pas, mentit-il avant de couper la conversation.

Il soupira en se tenant la tête. Cela voulait dire que cette voix était présente dans la vie de la blonde depuis une semaine au moins. Et donc qu'elle ne s'en rendait pas compte qu'une autre personne prenait possession de son corps.

Il n'allait pas croire aux histoires de démons et d'exorcismes. Ça n'arrivait que dans les films ce genre de chose. Et si cette personnalité d'Agata s'avérait être dangereuse, il fallait l'arrêter au plus vite. Il fallait qu'il la voit aujourd'hui, observer son comportement, sa posture. Il attrapa son téléphone à nouveau et appela la metteuse en scène.

*

Quelque chose clochait. Elle le savait. Elle le sentait dans ses tripes. Déjà qu'hier soir, des doutes sur les dires de son psychologue s'étaient installés, mais aujourd'hui rien. Aucune nouvelle. Si ça avait été un individu qui s'était introduit chez elle, ou bien que personne n'était venu, elle en aurait été la première à en être informée.

Elle sortit par réflexe son portable alors que la coiffeuse venait de sortir une fois son chignon travaillé fait. Cette coiffure, aussi élégante que décontractée, faisait agrandir son fin cou parsemé de quelques grains de beauté cachés par un collier en argent.

Fixant l'appareil de son regard bleu glace, elle observait les multiples notifications. Mais aucune attira son attention. Elle soupira et observa l'heure. 15h35. Et aucune nouvelle.

Elle se balada sur son téléphone, analysant chaque application qu'elle possédait. Ayant les réseaux sociaux principaux tels que Twitter, Instagram et Snapchat, il y avait de rares jeux qui occupaient la place de l'appareil. Mais un icône la fit stopper dans sa promenade numérique.

Le petit micro sur un fond bleu clair semblait la narguer. Il savait la réponse. Pas elle. Toute la journée elle avait résisté en de concentrant sur son rôle à jouer. Si bien que Katrina en avait été ravie de ses performances. Elle s'était également confortée à l'idée que Viktor ne tarderait pas à l'appeler, pour une bonne ou mauvaise nouvelle. Qu'importe, tant qu'elle savait ce qui se tramait, ça lui irait bien.

Mais plus les heures passaient et plus elle doutait. Et puis ne serait-ce pas plus simple si elle se laissait tenter ? Elle s'était plusieurs fois posée la question durant la journée. Mais la peur maintenait cette curiosité obsédante. La peur de découvrir la vérité. D'entendre à nouveau cette voix grave, autoritaire, mais dont le calme en était pas si menaçant. Comme si ce qu'elle disait était des plus banales.

La tentation était trop forte. Il fallait qu'elle sache. Elle démarra alors l'application, cliquant avec hâte sur le bouton play. De légers grésillements en sortaient du portable, signe que l'audio commençait. Elle attendit que la voix résonne, qu'elle brise le silence de la nuit. Mais pour l'instant, seuls les frottements de tissu lorsqu'elle bougeait le perturbait. Pressée, elle accéléra l'enregistrement. Attentive, malgré la vitesse à laquelle elle faisait défiler l'audio, elle pouvait percevoir quelques bruits. Respiration, froissement, le vent même. Pour une raison qui lui était obscure, des grésillements légèrement plus forts se firent entendre. Sûrement un de ses appareils électroniques dans sa chambre qui émettait des ondes tel que son ordinateur. Elle oubliait souvent de l'éteindre le soir.

Sans comprendre, son cœur s'emballait. Elle voyait trouble alors qu'elle écoutait d'une manière plus distraite l'enregistrement.

— Agata ? Mais qu'est-ce que tu fais ?

Son moment de transe s'effaça aussitôt que la voix de Katrina résonnait dans la pièce. Comme prise en plein délit, elle appuyait rapidement sur le bouton pause avant de verrouiller rapidement son téléphone. Son organe vital battait à tout rompre alors que la blonde resta stoïque extérieurement.

Elle regardait son portable avant de se lever sans le prendre. La femme hésitante et apeurée n'était plus. Elle se sentait plus assurée et calme.

— Excuse-moi, je n'ai pas vu le temps passé.
— Aller, on doit reprendre. Tu flâneras plus tard.

Elle hocha la tête et sortit de la pièce, laissant Katrina perplexe l'observer sortir avant de la rejoindre. Ils avaient une scène à tourner.

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