Le Royaume perdu

Sheila_Letanovsky द्वारा

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Arcanya Lake vit dans le royaume d'Oriolen, où règne le roi sanguinaire Menevras Erhavsha. Chaque année ving... अधिक

1- L'Appel
2- L'Appel partie-2
3- Verité ou Mensonge
4- Terreur et Combat
5- Plans
6- Nid de Serpents
7- Rencontre surprise
8- Course poursuite
9- Une journée en Enfer
10- Se fondre dans le décor ou faire brûler le décor
11- Eveil
12- Rituel
14- Perte de controle
15- L'aide inespérée
16- Faire le grand saut
17- Evasion
18- En cavale
19- Ratrappés
21- Encore marcher
21- La grive
22- La region des Lacs
23-L'attaque
24-Ruines anciennes
Ruines anciennes 2
26- Vaenira
27- La cité des espoirs
28- La cité des espoirs partie 2
29- Liens de sang
30- La Bibliothèque
30- Reunion
31- L'arme
32-Les Liés
33- Le Haut Roi
34- L'arène
35- L'entrainement
36- Bataille
37- Affrontement
38- Le sanctuaire maudit
39- Le sortilege

20- Démons nocturnes

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Sheila_Letanovsky द्वारा

Je croisai mes mains pour cacher leurs tremblements. Mes cheveux tombaient devant mes yeux mais je distinguais sans peine Abrax toujours assis à deux pas de moi. Son regard sombre me n'informait guère sur ses pensées. Je remarquai à deux pas de lui un tas de petit bois abandonné et éparpillé. Je ne me rappelai même plus le moment où je m'étais endormit. Où j'avais suffisamment baissé ma garde pour me retrouver étendue sans défense dans cette forêt. Serrant les dents j'attendis une réplique sarcastique de l'ancien espion. Fidèle à lui même il ne manquerai pas cette occasion. Pourtant son visage resta de marbre et sa bouche fermée. Il finit par se lever d'une détente gracieuse et s'affaira sans un mot à allumer un feu.

Sous mes fesses, l'herbe était si humide que je fus rapidement transie de froid. Je croisai les bras pour tenter de me réchauffer. Abrax ne disait toujours rien. Avais je laisser échapper des mots durant cet enfer cauchemardesque ? Peut être avais laissé échapper des choses que ma conscience ne savait même pas. L'inconscient est parfois le réceptacle de tant de choses. Et y accéder n'est pas chose aisé. Pire avais je perdu un semblant de contrôle dans ce puit noir au fond de moi. Je frissonnais au souvenir de mon passage dans les couloirs du château, brûlant, fracassant tout sur mon passage. Mais j'avais beau le détailler de la tête au pieds je ne voyais aucune blessure sur sa personne. Accroupi au dessus des flammes, sa silhouette se détachait parfaitement.

Je me raclais la gorge.

- Les vieux démons nocturnes n'appartiennent qu'à nous, dit t'il me prenant de court.

Les yeux dans la vague il tâtonnait du bout d'un bâton les braises. L'éclat des flammes se reflétaient presque dans ses yeux semblables à deux obsidiennes chaudes.

Mes mots se coincèrent dans ma gorge.

- Tour comme il n'appartient qu'à toi de les partager. Ou non.

La ligne droite de sa mâchoire se contracta. Je le détaillai à la lueur du feu. Ses épaules crispés trahissait son état. Je n'avais pas oublié sa réaction durant notre fuite récente. Je devais avoir mes réponses. Ses paroles m'apaisèrent quelque peu. Il tourna la tête dans ma direction et son regard rencontra le mien. Je compris que ses paroles, s'il les adressaient à moi, ne me concernait pas uniquement. Mais ses yeux se voilèrent rapidement par une froide indifférence. Je restai silencieuse, reconnaissante qu'il ne me pose pas plus de questions. Je n'aurais été capable d'y répondre. A présent plus calme, je me figeai à l'écoute de mon esprit. La bête était toujours là au fond de moi. Mais restait immobile. Comme endormie.

Raffermissant ma voix, je repliais mes genoux sur ma poitrine et demandai:

- Expliquez moi ce qu'il c'est passé ce matin.

Ses sourcils se haussèrent.

- Encore à donner des ordres.

- Vous ne laissez guère le choix, répondis je d'un ton sec, vos petits secrets et vos non-dits commencent à bien faire.

Agacé, il lâcha le bout de bois qui tomba dans le feu, se calcinant en quelques secondes. En se laissant tomber assis, ses cheveux lui tombèrent à nouveau devant les yeux. Ne pas discerner son visage me perturbait.

- Certaines choses ne peuvent être dites n'importe où, fit il d'un air toujours aussi mystérieux.

- Bah voyons, comme cela doit bien vous arranger, m'esclaffais je aigrement.

Nous nous affrontâmes durant un moment. Silencieux à l'affût de la moindre faiblesse de l'autre.

- Cela ne m'arrange pas comme vous dites, finit il pas dire, mais le plan doit être respecté.

- Respecté ?, me hérissais je. Qui que soit votre petit chef dans votre camp derrière les montagnes, je ne suis pas son pantin. Je viens de mon plein gré et j'estime pouvoir le faire en toute connaissance de cause.

- Vous êtes pourtant au fait de cette cause, riposta t'il, elle n'est pas bien difficile à deviner.

- Laissez moi deviner, abattre le grand méchant roi?, ricanai je, je parlais plutôt de vos manigances à mon sujet, de comment avez vous put être au fait de mon existence, comment avait vous put vous infiltrer dans le palais et pourquoi avez vous dut le faire alors que je vivais en pleine nature ces dix sept dernière années ?

La colère qui montait dans ma tête était à l'image de celle qu'Abrax affichait. Sauf que sa raison m'échappait. Pourquoi être énervé alors que je ne demandais que des explications ?

- Vous êtes la seule et unique personne capable d'arrêter un millénaire de mal et d'esclavagisme, persifla t'il, et vous persistez à vous conduire comme une enfant gâtée qui veut tout savoir au détriment de tout autre chose.

Sa remarque me fila droit au cœur. Parce que ce qu'il disait revêtait un fond de vérité certes, mais je ne l'avais jamais demandé. Je n'avais jamais voulut me retrouver dans cette situation, devoir fuir, laisser derrière moi mon foyer et ma famille. Et devoir me mettre au service d'une cause inconnue pour la simple raison du sang qui coulait dans mes veines. Mon silence soudain eut le mérite de gêner l'espion. Mais il ne se démonta pas et continua à me faire face. Ses paroles comme un liquide glacé coulait dans ma poitrine. Jamais plus je n'aurais de vie normale. Plutôt que de lui montrer l'impact de ses mots, je fis le vide dans mes yeux et lui retournai son regard d'un œil sans émotions.

- J'espère que vous vous rendez compte de la déception que je représenterais aux yeux de votre chef, soufflai je avant de mettre un terme à notre échange visuel.

Car c'était la vérité. Quoique je découvre la bas et quoique je puisse faire, je doutais d'être capable d'affronter Menevras un jour. Peu importe le plan qu'avaient élaboré les Révoltés à mon égard. Peut être s'imaginaient t'ils voir arriver une enchanteresse en pleines possessions de ses facultés, déterminée et fière. Il ne verrons arriver qu'une adolescente pauvre et décharnée. Une chasseresse sans aucune maîtrise de ses émotions et encore moins de son pouvoir.

Le silence qui c'était abattu sur notre campement était sans doute encore plus assourdissant que n'importe quel champs de bataille. Je ruminais seule ma souffrance. Peu m'importait le voleur devant moi qui restait toujours immobile.

- Un espion dans le palais, fit soudain Abrax, ce fut un espion qui nous révéla ton existence. Lorsque le roi te remarqua pour la première fois tu avais sept ans m'as ton dit. Aussitôt les Révoltés ont vu en toi un espoir que l'on attendait depuis déjà trop longtemps. Le plan était de te laisser atteindre ta majorité et laisser le roi t'emmener dans son palais. Pour que tu rendes compte de la menace qu'il représentait. Des horreurs qu'il pouvait commettre. La Ville Basse a beau être au fait des événements dans la Haute, personne ne peut comprendre avant de l'avoir vécu. Un espion devait se faire emprisonner et attendre ton arrivée même si il devait prendre des années.

Je l'écoutais, consciente qu'il tentait de me prouver qu'il était digne de confiance par ses mots. Il ne pouvais pas avoir plus raison par ses mots. Le peu de temps passé dans le Palais Noir avait été un enfer triste et obscur. Rien ne pouvait préparer à cette ambiance étouffante. A ce qui se déroulait entre ses murs.

- La personne qui devait venir te récupérer, poursuivais Abrax, aurait dut être à ma place aujourd'hui. Mais pour des raisons que je ne peux t'expliquer maintenant c'est moi qui dut me rendre dans les entrailles de ce château maudit. Et je ne devais attirer aucun soupçons. Je me suis mué en loques pour arriver dans ses cachots. Puis je me suis arrangé avec des Révoltés infiltrés pour te rencontrer. Notre fuite aurait été rapide et propre. Mais ton Éveil a été bien plus tôt qu'on ne le prévoyais. Lorsque tu es arrivée devant la cellule pour me parler du rituel j'ai cru que nous avions échoué.

- Mais le roi a bel et bien fait quelque chose sur moi, l'interrompis je, il ne m'as pas trainé dans ce vieux temple pour son bon plaisir. Comment pouvez vous savoir que ce qui c'est produit n'était pas ledit rituel?

Il rit sans joie.

- Car si c'était bel et bien le cas, nous ne serions plus là. Leur malédiction a pour but de les murer dans un étau qui se resserre à chaque année qui passe. La briser reviendrai à leur céder à nouveau l'intégralité de leur pouvoir. Au roi, à Ravenna, Maven et tout ceux qui les secondent, le Cercle. Nous n'aurions put nous évader si cela avait été vrai.

Je pinçai les lèvres. Alors à quoi bien rimait ce que j'avais subit dans ce temple étrange ? Une fois encore j'avais la sensation qu'Abrax ne me disait pas tout. Il persistait à garder des éléments pour lui pour des raisons qui m'échappait.

- En quoi consiste le vrai rituel?, demandai je.

Son visage se ferma. Il secoua la tête.

- Je l'ignore.

Mais il mentait. Je le voyais dans ses yeux, ses épaules, sa posture. Tout son corps hurlait au mensonge. Je ravalai ma frustration. Il ne voulait pas répondre franchement, très bien. Mais il rêvait s'il s'imaginait que j'allais suivre au bout du monde un homme qui ne me faisait pas confiance. Aucune obligation ne me forçait à me rendre réellement derrière les montagnes. Si l'on persistait à me mentir m'enfuir ne serai pas un problème. Au moindre ennui, je pourrai disparaitre. Un long hurlement retentit au loin. Je sursautai et attrapai mes couteaux. Pour le moment nous n'avions eu aucun accident avec bêtes sauvages ou pluie de sang. Mais ce n'était qu'une question de temps. Je priais pour que cela ne tombe pas ce soir. Ma blessure me faisait encore bien trop souffrir.

- Très bien, fit je mine de capituler. Mais éclairez moi au moins sur votre peur de tout à l'heure.

- C'est un pouvoir chez vous d'ennuyer les gens en permanence, souffla t'il.

- Alors?, m'impatientai je.

Plus aucun amusement subsistait sur son visage. Ainsi immobile, un frisson me remonta le dos devant sa ressemblance avec la froideur et la beauté du prince Maven. Sa cicatrice ne rajoutait que plus de similitude. J'avalais de travers. Le seul fait de penser à lui, me glaçait d'une peur irrationnelle. Mais je ne fléchis pas. Je voulais pouvoir lui faire confiance. Le suivre de l'autre côté des montagnes. Mais sa façon de rire et s'amuser de tout en flirtant avec tout ce qui bougeait, ne pouvais cacher que des choses sombres. Tout le monde avait des secrets. Mais ceux de l'ancien espion semblaient capitaux. A notre première rencontre il avait dit avoir découvert un secret sur le roi. Ce qui lui avait valut l'emprisonnement. Qui sait ce qu'il cachait d'autre après avoir passé sa vie à épier les gens. Les Révoltés avaient peut être du souci à se faire. Ce n'était qu'un soldat dans leur échiquier géant mais même le plus insignifiant des pions pouvaient abattre le roi.

Sa réponse vint bien après dans un murmure:

- Les Eravsha ont tourné le dos à la nature et à la Déesse. Ils ne côtoient plus que les ombres torturées et malsaines. De leur pouvoir peut naître beaucoup de choses, mais les monstres qu'ils engendrent sont les pires choses qu'il puisse exister.

- Des monstres?

Une fois encore la peur le remplissait et m'empêcher de respirer.

- Vous ne voulez pas les croiser. Jamais. Et celui qui est en ce moment même à notre poursuite peut me sentir.

- Pourquoi cela, demandai je paniquée.

- Ils sont comme des limiers. Une fois leur proie flairée ils ne s'arrêtent jamais.

Son ton aurai put être celui d'un mort. Je ne m'habituais pas encore à cette version du voleur. Celle souriante et virevoltante me manquaient presque. Mais son sérieux était tout aussi bienvenue.

- Celui ci me traque depuis maintenant trois ans.

Je me raclai la gorge à nouveau.

- Vous a t'il... à t'il déjà réussi à vous attraper?, demandai presque timidement.

Abrax se contenta de soulever sa chemise pour dénuder son flanc. Une longue balafre courrait le long et je m'étonnais de ne pas l'avoir vu plus tôt dans la journée. Peut être parce que je m'étais entêtée à regarder la cime des arbres plutôt que son torse.

- Ça à dut faire mal, lâchai je bêtement.

Je rougis presque de ma remarque. Bien sûr que cela avait été douloureux. La taille de la balafre et l'envergure parlaient d'elles même.

Un léger sourire vint danser sur ses lèvres.

- En effet, acquiesça t-il, mais j'ai déjà affronter bien pire.

Je ne répondis rien et l'observai doucement. Il ne me regardai pas trop absorbé par son feu. Quel personnage vraiment étrange.

Nous mangeâmes en silence, dans nos pensées et à l'affût des bruits autour de nous. Si ma première nuit dans la forêt avait été paisible, la deuxième serai différente. Mon état de fatigue de la veille avait fais que je m'étais écroulée comme une masse. Mais désormais l'angoisse de me trouver dans cet endroit reprenait le dessus. J'avais grandis avec les légendes de la Forêt Sombre. Ses créatures, ses phénomènes étranges. Le souvenir de mon cauchemar vint effleurer ma conscience. Ce tourbillon de ténèbres... Il m'avait semblé si bien et si attirant. Alors même que tout hurlais qu'il était malsain.

Le silence persista et nous nous couchâmes sans qu'un seul mot de plus ne fut échangé. Abrax tendit à nouveau la couverture et je le rejoins dessous après avoir étouffé les dernières braises brûlantes du feu. Je m'assis devant face à la pénombre signifiant sans paroles que je prenait le premier temps pour faire le guet. La nuit d'avant je m'étais égoïstement endormis sans m'en soucier. Mais je ne pouvais le laisser tomber de fatigue. Il restait mon seul guide.

Sa respiration calme m'indiqua que le voleur derrière moi venait de tomber dans le sommeil. L'air froid de la nuit me piquait les bras. Mais la sensation de liberté l'éclipsait. L'enfermement que j'avais ressenti dans le Palais Noir... Après avoir passé toute une vie dans la nature, dans la forêt a plus parler aux feuilles et aux écureuils qu'à des êtres humains, la nausée me remonta à la gorge au souvenir de cette épreuve. La scène dans le salon de thé en compagnie des prétendantes au prince, me fit presque sourire. Elle apparaissait comme banale et ordinaire face aux autres événements. Et puis la sensation de plaisir et de défoulement que m'avait procurer d'écraser ce plat sur ce démon rouquin...

Les bras enroulés autour de mes jambes je posai mon menton sur mes genoux. Le léger tiraillement que me renvoya ma plaie sur ma hanche me ramena à l'instant présent. L'obscurité sous mes yeux n'était plus menaçante à mes yeux. Je pouvais entrevoir à un rayon de dix mètres n'importe quelle créature s'aventurait trop près de nous. Et j'étais prête à les recevoir comme il se devait. Une dague pendait de ma main droite. Je la faisais tourner doucement en rythme avec mes pensées. La tristesse m'enserrait encore comme un étau. J'avais tout perdu. Et cette réalité avait eut le temps de se frayer un chemin jusqu'à mon cerveau. J'ignorais si un jour je reverrais mon frère. Ma mère... je grimaçais. Aurai je envie de la voir? Alors même qu'elle n'avait eu que mépris pour moi et m'avait vendu sans état d'âme pour de l'argent. Je réfléchis et arrivai à la conclusion que même si elle n'avait pas accomplie ce geste j'aurais terminé dans les entrailles du château des Erashva. Mais son acte restait monstrueux. Je ne pouvais désormais que me tourner vers les Révoltés. Je doutais de pouvoir survivre de moi même dans cette forêt et les gardes royaux me chercheraient sans relâche dans la moindre ville et le moindre village. Notre continent n'était pas étendu. La Haute Ville s'entendait en plein milieu et avait une influence sur les villes tout autour sur des kilomètres, dont Vengeria d'où venait Abrax. L'île marchande d'Irioth était bien trop petite pour se cacher et celle au sud n'était rien de plus qu'un exploitation de diamants et n'abritait que des ouvriers travaillant dans des conditions proches de l'esclavage. La région de mon village était extrêmement pauvre et les gens seraient prêt à vendre n'importe qui pour un peu d'argent. Même une mère... La taille des villages me ne permettraient guère d'y passer mon exil. Plus au sud se trouvait la pointe de Skamâ où se dressait la ville de Blaeviah. Cette cité était réputée pour son extravagance et était l'une des seules à être d'une grande richesse sans se trouver dans la Haute Ville. Sa taille et sa diversité de population me donneraient peut être une opportunité. Mais je refusais de passer ma vie en paria. Je préférais encore risquer tout y compris ma vie en tentant de renverser Menevras. Nous nous dirigions vers la région des lacs et de là nous pourrions faire le plein de provisions. J'espérais que Abrax connaissais vraiment bien le trajet car le passage des Montagnes Maudîtes ne me paraissais guère aisé. Leur taille, leur envergure et le froid qui devait y régner ne devait pas être très propice pour une ballade.

Ma main sur mon couteau se resserra. Ma haine envers les Eravsha avait toujours été la. J'avais grandis dans la misère, la faim et une terreur constante. Mais elle était flamboyante maintenant que je savais combien de vies ils avaient pris pour régner. Combien de sacrifices avaient eut lieu pour leur pouvoir. Comment la paix avait été détruite pour leurs intérêts. La façon dont ils avaient plongé un continent tout entier dans la désolation. Dont ils m'avaient enlevés à ma vie pour briser leur malédiction en me mentant, en me trompant. Je revoyais l'air d'espoir de la reine Ravenna lors de la réunion du Cercle. Le regard impassible de Menevras lorsqu'il me promettait la sécurité. L'expression du prince Maven lors de nos échanges. Presque comme un intérêt à chacune de nos interactions. Puis j'avais vu leur air glacials après qu'ils m'est agressés dans ce temple. Pervertis et malsain. Voilà ce qu'ils étaient tous. Œuvrant encore et toujours dans leur intérêt. Ils m'avaient même mentis sur mes ancêtres les faisant passer, eux pour les victimes. Comment avait je put douter ne serais ce qu'une seconde ? Rien de vrai ou de bon n'était sortit de leur bouche durant ces vingt quatre heures.

Je continuais à guetter les arbres, les fourrés. Cet endroit me mettait mal à l'aise mais pas autant que le palais. Les heures passèrent. Mon regard restait fixe. Je ruminais une colère qui tournoyait en moi. Elle s'infiltrait dans le puit sombre de mon esprit. Faisant remuer la bête a l'intérieur. Seul ma frayeur qui me tétanisais empêchait cette haine de se déverser. Je n'avais plus aucune notion du temps qui c'était écoulé depuis que l'espion derrière moi c'était endormit. Je soupirais et empoignais de mes deux mains la masse de mes cheveux encore tressés. Je les tirai jusqu'à ce que la brûlure me fasse grimacer. Abrax remua. J'entendis des marmonnements et le bruit du tissu sur l'herbe. Puis une main se posa sur mon épaule. Je ne sursautais pas, l'ayant entendu arriver. Je ne détournais pas la tête de la masse ténébreuses qui s'étendait sous mes yeux.

- Allez dormir, je prend le relais, fit il doucement.

D'un geste expert je fis tourner à nouveau le couteau entre mes mains.

- En êtes vous sur, vous vous étiez pourtant endormit ce matin, le piquai je.

Il s'esclaffa à mi-voix. Puis s'assit à mes côtés.

- Vous ne serez pas une déception, laissa t'il tomber.

- Comment?

Je tournais la tête vers lui. Il me regardait et ses yeux qui brillaient presque dans le noir étaient tels deux volutes de fumée qui s'étiraient. La beauté de ses traits me frappa à nouveau. Jamais je n'aurai put soupçonner un tel visage à notre première rencontre. Sa cicatrice ne l'enlaidissait pas. Au contraire elle accentuait les traits droits de sa mâchoire et de sa pommette.

- Pour notre... chef.

J'eus l'impression qu'un autre mot aurait dut sortir à la place de chef. Mais je me concentrais plutôt sur le sens de ses mots qui faisaient écho à mes paroles de tout à l'heure.

- Vous ne nous décevrez pas, continua t'il, car si vous êtes la clé de notre réussite, vous n'êtes pas la seule protagoniste. Vous ne serez pas seule.

Je clignais des yeux.

- Je n'ai jamais voulu me retrouver ici, commençai je, mais je sais que je ferai n'importe quoi pour mettre fin à ce règne malsain de ces êtres abjects.

Son visage resta impassible mais un éclair de souffrance traversa ses yeux. Je ne me repris pas car je pensais mes paroles mais je grimaçais intérieurement car elles étaient crues. Il avait beau les détester, les Eravsha avaient été ce qui se rapprochait le plus d'une famille pour lui.

Mais il finit par hocher lentement la tête et détourna ses yeux. Je détendis mes jambes et reculais en arrière. Je me pelotonnais sur la terre et les feuilles craquantes et nauséabondes. Je mis un moment à trouver le sommeil. Mes yeux s'ouvraient et se refermaient, alternant entre la vision du dos musclé d'Abrax et le néant derrière mes yeux clos. Mais les muscles crispés et la nuque raide je finis par sombrer dans mes rêves.

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