THE SCARLET CIRCLE

By OkeanosS__

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// EN COURS DE RÉÉCRITURE // Nolanne, une jeune femme atteinte de synesthésie du toucher miroir, une maladie... More

LE CERCLE ÉCARLATE : RÈGLEMENT
PROLOGUE
CHAPITRE 1
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
CHAPITRE 7
CHAPITRE 8
CHAPITRE 9
CHAPITRE 10
CHAPITRE 11

CHAPITRE 2

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By OkeanosS__


NOLANNE

L'angoisse monte en moi à l'idée de fouler les couloirs de la fac. Chaque bouffée de fumée de mon joint m'apporte un léger apaisement, un répit momentané à mes pensées tourmentées.

La fac est un moyen de prendre ma liberté par rapport à mes parents. Mon père est adorable, mais il peut être beaucoup trop envahissant parfois. Et, ma mère... je ne sais même pas quoi penser d'elle. J'ai l'impression qu'elle me déteste, qu'elle ne me comprend pas. Les sensations se mélangent dans mon esprit, mêlant les effets de la drogue et mes propres émotions. Je ressens un léger engourdissement, un flottement agréable dans mon corps.

Je laisse ma tête basculer en arrière sur la tête d'appui du siège. Les couleurs semblent se mélanger et danser devant mes yeux, créant un tableau éphémère et psychédélique. Pourtant, malgré cette tentative de relaxation, je sais que je ne peux pas rester dans ma bulle pour toujours. Je me le refuse.

La tension qui s'est accumulée en moi tout au long de ces derniers jours devient de plus en plus oppressante. Une anxiété constante me serre le cœur, et je lutte pour trouver un moyen de soulager cette souffrance intérieure.

Comme guidée par une force invisible que je connais bien, je saisis mon joint entre mes doigts tremblants. Je le rapproche de ma cuisse, sentant la chaleur menaçante de l'extrémité incandescente. C'est autodestructeur, mais en cet instant, c'est la seule manière de m'ancrer, de me reconnecter à ma propre douleur.

Une larme solitaire s'échappe de mon œil alors que la cigarette touche ma peau, provoquant une brûlure lancinante. La douleur s'insinue dans mon corps, se mêlant à la multitude de sensations qui émanent de l'extérieur. C'est comme si je cherchais à amplifier ma propre souffrance pour qu'elle étouffe celle des autres.

Le frisson de douleur me fait frémir, mais une partie de moi sait que cela ne fait qu'aggraver mes problèmes. Je suis prise dans un cercle vicieux, incapable de rompre le lien entre ma synesthésie et mon besoin irrépressible de ressentir davantage.

Je retire rapidement mon joint de ma cuisse, consciente du fait que cette action ne fera que masquer temporairement mes tourments. Je m'empresse de l'écraser dans le cendrier de la voiture, comme si je voulais effacer toute preuve de ma faiblesse momentanée.

Le parfum âcre de la fumée de cigarette flotte dans l'habitacle de la voiture, mêlant son odeur à mes pensées troubles. Je me sens submergée par un mélange d'émotions contradictoires : la satisfaction d'avoir ressenti ma propre douleur et la culpabilité d'avoir succombé à une tentation si destructrice.

Je sais que je dois trouver d'autres moyens de gérer ma synesthésie et mes émotions intenses. Je ne peux pas continuer à me blesser ainsi, car cela ne fait qu'aggraver ma culpabilité.

Alors que je sors de ma voiture, je regarde ma cuisse où la marque de la brûlure commence à apparaître. C'est une cicatrice physique, mais aussi le rappel de ma lutte intérieure. Je serre les dents et me dirige vers l'entrée de la fac. Les regards ne se posent pas réellement sur moi, mais, je me sens mal à l'aise. Je tente de me fondre dans la masse, de passer inaperçue. Je sens mon cœur se serrer, une douleur émotionnelle me percute. Je regarde autour de moi, et mes yeux tombent sur une fille en larmes, qui parle au téléphone. Je ne peux m'empêcher de ressentir sa tristesse physiquement. Mes yeux me picotent, je secoue la tête pour me recentrer sur moi-même et continue mon chemin jusqu'à ma salle de cours.

Merde, ils ne peuvent pas mieux indiquer où se trouvent ces foutues salles. Sérieusement, ce n'est pas bien compliquée.

Je pourrais crier de joie quand j'aperçois enfin le nom de mon amphithéâtre. Je fonce et.. Je percute violemment un homme qui descendait les marches. L'impact est brutal, nous nous retrouvons tous les deux déséquilibrés. L'homme, visiblement en colère, m'insulte et s'énerve contre moi.

— Mais merde ! éructe-t-il, il se masse l'épaule. Je sens immédiatement une douleur vive à l'épaule.

— Oh mon Dieu, je suis désolée ! Je ne t'ai pas vu arriver... Je -

— Tu pourrais faire attention, bon sang ! Regarde où tu vas, espèce de petite conne !

Pardon ? C'est une blague j'espère quel enculé celui-là.

Je n'ai pas le temps que m'énerver que je grimace sous l'effet de la douleur intense.

La douleur dans mon épaule est intense, comme si mon propre bras était dans un état pitoyable. Ce n'est pas parce qu'on s'est percutés, la douleur est plus ancienne.

Je suis submergée par une vague d'émotion qui ne sont pas les miennes. Haine et colère. Je les ressens avec une telle intensité que ça me terrifie, je n'avais jamais ressenti ça au contact d'une autre personne. J'essaie de garder mon calme malgré la confusion qui règne en moi.

— Écoute, je suis vraiment désolée pour ce qui s'est passé. Est-ce que tu vas bien ? Je peux t'aider d'une manière ou d'une autre ? le questionné-je

Je ne peux pas m'en empêcher, mon père m'a toujours dit que je devais m'occuper de moi avant de vouloir sauver le monde entier. À Chaque fois, je ricane. Il ne comprend pas.

L'homme me regarde avec méfiance, mais il semble légèrement se calmer.

— Ouais, oublie ça. Ça va, je vais m'en remettre. Fais juste attention la prochaine fois et dégage sur mon passage.

Je lève les yeux au ciel, bien sûr ce n'est que de ma faute si on vient de se rentrer dedans.

— Bien sûr, je ferai plus attention. Encore une fois, je m'excuse sincèrement.

Il me regarde droit dans les yeux. Je pourrais presque danser d'un pied à l'autre sous l'intensité de ses iris bleue qui contraste avec sa chevelure noire. Je sens une tension palpable entre nous, mais je me concentre sur la douleur de mon épaule pour me remettre les idées en place. Je décide de prendre les devants et de continuer mon chemin vers ma salle de cours, malgré la gêne persistante. Les gens autour de nous me regardent interloqués.

C'est bon, calmez-vous, je n'ai pas percuté le président des États-Unis.

Alors que je m'éloigne de l'homme, ma douleur à mon épaule se dissipe enfin. Je tente de me calmer, de me concentrer sur ma respiration, pour dissiper le malaise de cette rencontre. Je suis déterminée à ne pas laisser cet incident perturber ma journée. Cependant, il est difficile d'ignorer la souffrance qui m'a envahie, il a dû se blesser et ne pas se faire soigner. Pourquoi ?

Je ne fais que quelques pas, avant qu'une fille débarque en rigolant, l'air insouciant, comme si rien ne pouvait la perturber. Elle s'approche de moi avec un large sourire.

— Eh, salut ! Ça va ? J'ai vu toute la scène, c'était assez comique, je dois dire. Je suis Emma, ravie de faire ta connaissance ! glousse-t-elle joyeusement.

— Heu... Salut Emma. Oui, ça va... enfin, je suppose. Je m'appelle Nolanne. J'ai fait quelque chose de mal avec lui ? Tout le monde m'a regardée bizarrement.

— Oh, ne t'en fais pas pour ça. Kade, l'homme que tu as percuté, est un peu du genre à s'énerver pour un rien. Ne prends pas ça personnellement. C'est le mec le plus populaire de la fac. Enfin, si on peut appeler ça de la popularité... Je peux entendre le cynisme dans la voix d'Emma lorsqu'elle parle de Kade.

Elle semble ne pas attacher beaucoup d'importance à sa popularité. C'est rafraîchissant. Je sens que je vais bien aimée cette fille, elle me fait sentir bien.

— Ah, d'accord. Donc en résumé, c'est un connard qui se prend pour une star ?

Emma explose de rire avant de prendre mon bras et de nous mettre en marche.

— Je t'aime bien toi. Je n'ai pas encore envie de te gifler, ce qui est un exploit pour moi.

Je rigole sincèrement, je la trouve cool cette fille.

— Eh bien, je suis nouvelle ici, alors j'espère, je ne connais pas encore grand-chose sur les différentes personnes de la fac.

— Ne t'inquiète pas, je vais te faire un petit résumé rapide. Ici, il y a toutes sortes de gens, des étudiants sérieux, des fêtards, des geeks... Tu trouveras ta place, ne t'en fais pas.

— Donc on est dans un vieux film des années 2000 ? Il ne manque plus que la plastique qui va vouloir marquer son territoire ? rigolé-je.

— Tu viens de percuter la star de notre université alors, on est bien partie pour une comédie romantique ! Tu es ici pour étudier quoi, au fait ?

— Je suis inscrite en premier cycle de médecine, j'aimerais devenir chercheuse.

— Génial ! Je suis en première année aussi... Pour la deuxième fois, donc si tu as besoin de conseils ou d'aide, n'hésite pas à me demander. Je suis là pour ça. Sauf quand je n'ai pas bu mon café du matin...

Elle laisse un silence avant de reprendre.

— Sérieusement, sans mon café je deviens violente, plaisante-t-elle.

— Merci, c'est vraiment gentil de ta part. Je me sens un peu perdue en ce moment. Je n'ai pas vraiment l'habitude de l'école, j'ai fait ma scolarité chez moi !

— Ne t'en fais pas, ça va aller. La fac peut être intimidante au début, mais tu t'y habitueras. Et si jamais tu as besoin de te détendre un peu, on organise souvent des soirées étudiantes et des activités sympas. Tu devrais venir, ça te permettra de rencontrer du monde. Je souris timidement à Emma, reconnaissante de son attitude amicale.

— Merci, Emma. J'essaierai de venir à ces soirées, ça pourrait être amusant.

— Alors, le cours des premières années et juste dans cet amphithéâtre ! Tu vas voir le prof est graaaave sexy !

Sa bonne humeur me fait du bien, elle me fait un peu oublier la sensation de malaise qui me tient depuis que je me suis garée sur le parking de ce zoo géant. 
Je m'installe à ma place en compagnie d'Emma, laissant derrière moi les tumultes de mon esprit pour me concentrer sur le cours qui va débuter. Le professeur fait son entrée dans la salle, attirant l'attention de tous les étudiants.

— Bonjour à tous ! Je suis le professeur Johnson, et je serai votre enseignant pour ce cours. Avant de commencer, permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue à cette nouvelle année universitaire. Les murmures s'estompent progressivement, laissant place à un silence attentif.

— Cette année, nous allons travailler sur un projet très spécial qui vous permettra d'approfondir vos connaissances et d'acquérir une expérience pratique dans le domaine médical. Les premières années auront l'opportunité de collaborer avec des étudiants de quatrième année pour réaliser une étude qui comptera pour 70 % de votre note finale.

Les regards des étudiants s'illuminent d'excitation. Des sifflements fusent dans la salle quand ce que je présume être des quatrièmes années rentre dans la salle. Ils font le show, ils lèvent les bras comme des sportifs qui rentrent sur le terrain sous des cris de groupies.

— Du calme, s'il vous plait ! Les étudiants qui se distingueront lors de ce projet auront la possibilité de décrocher un stage dans la structure médicale de leur choix. Cela peut être un hôpital, une clinique ou même un laboratoire de recherche. C'est une opportunité incroyable pour vous immerger dans le monde de la pratique et acquérir une expérience concrète.

La salle est envahie par un murmure d'enthousiasme. Je sens une vague d'excitation monter en moi, mais également une pointe d'anxiété. Ce projet représente une chance unique, mais aussi un défi de taille.

— Putain merde, les groupies sont de sortie... ricane-t-elle. Regarde qui est là, elle me tape légèrement dans les côtes pour me montrer du doigt un étudiant en particulier.

Kade.

Kade, qui me regarde avec haine. Bien sûr, cette putain de comédie ne pouvait pas s'arrêter à juste le percuter. Il faut que mon groupe de classe travaille avec le sien. Mais, je ne le voyais pas en médecine. Loin de là, il est plus du genre à être en sport avec sa carrure.

Mon cœur bat la chamade alors que le professeur annonce les noms des groupes. Je retiens mon souffle, j'aimerais que le destin me réserve une surprise agréable.

— .... Pour le groupe suivant, nous avons Mademoiselle Ratchet Nolanne et roulement de tambour Monsieur Ridler Kade, vos travaux...

MERDE.

Un silence lourd s'abat dans la salle de classe, et je sens les regards brûlants de mes camarades se poser sur moi. Leur hostilité est palpable, et je me sens comme une intruse, une étrangère indésirable dans cette salle.

— Nolanne et Kade, vous serez donc partenaires pour ce projet... Il continue comme s'il ne venait pas de me mettre une cible sur le dos. Emma ne mentait quand elle me disait que ce mec avait la cote dans cette fac. Les filles présentent me lancent des regards remplient d'envie.

Je vous laisse le connard de service quand vous voulez les groupies.

Je sens la tension augmenter d'un cran alors que Kade se tourne lentement vers moi. Son regard est empli de mépris et de colère, comme s'il voulait me transpercer de ses yeux. La pression est écrasante, et je me sens démunie face à cette situation délicate. Il se dirige droit vers la place vide à côtés de moi avant de balancer son sac sur la table.

— Euh... Rebonjour. Écoute, je suis vraiment désolée pour tout à l'heure. Ce n'était pas intentionnel, je te promets.

J'essaye d'agiter le drapeau blanc, mais à la vue du regard qu'il me lance, je comprends que ça va être compliqué.

— Désolée ? Tu crois que des excuses suffisent ? Tu as failli me faire tomber dans les escaliers, tu te rends compte ? Je ne sais pas ce que tu fais ici, mais tu ferais mieux de rentrer chez papa maman la petite fille de riche.

Les mots de Kade résonnent dans la salle, amplifiant l'hostilité ambiante. Je baisse la tête, cherchant désespérément une issue à cette situation tendue.

Mes tenues sont généralement classiques, c'est vrai, j'ai toujours vu ma mère s'habiller comme ça. Elle ne fait que me répéter que je dois être bien habillé, parfaite, elle ne me laisse tout de façon pas grande marge de manœuvre pour être autre chose.. La fille du maire ne peut pas se permettre de déraper. C'est pour cela que j'ai fait mon inscription sous le nom de ma mère. Je ne voulais pas être associée à mon père.

— Ferme ta gueule Ridler lui parle pas comme ça, intervint Emma.

Il ne répond rien et s'enfonce dans son siège. La vive douleur qui me reprend à l'épaule me rappelle notre micro-altercation de ce matin. Je ne sais pas pourquoi, mais les exercices du médecin pour contrôler ma synesthésie n'ont pas l'air de marcher aujourd'hui.

— Tu devrais faire quelque chose pour ton épaule, lui chuchoté-je pour ne pas déranger le professeur dans ses explications.

C'est plus fort que moi, je ne peux pas me contenir, il me lance un regard à faire froid dans le dos.

— Qu'est-ce que tu racontes sale débile, mon épaule va très bien. Mêle-toi de ton cul.

Je le regarde sans rien répondre, un peu sonné par la véhémence de ses propos.

— Je dis ça juste pour.. commencé-je.

— Ferme ta gueule merde ! hurle-t-il. Je recule sous la surprise.

— Monsieur RIDLER ! Ça ne va pas ? Vous vous êtes cru où ? s'insurge le professeur.

Mon poing se serre instinctivement, et sans réfléchir davantage, je lâche une claque cinglante sur son visage qui résonne dans toute la salle de classe. Un silence stupéfait s'installe, tandis que les regards se fixent sur nous tandis que ma joue gauche me brûle. Je n'y suis pas allé de main morte bordel.

Le professeur, pris de court par cette altercation soudaine, tente de reprendre le contrôle de la situation.

— Calmez-vous immédiatement, tous les deux ! Ce comportement est inacceptable !

Kade, qui se tient la joue, me regarde avec stupeur et un mélange de rage.

— Tu vas me le payer, petite salope. Personne ne me frappe impunément !

Le professeur intervient rapidement pour apaiser les tensions et reprendre le cours.

— C'est assez ! Je ne tolérerai pas d'autres débordements. Je veux que vous vous asseyiez et que vous vous concentriez sur le cours.

S'en est trop, toute ma bonne volonté de ce matin envolée, sans rien dire, je me lève. Emma me laisse passer interloquer. Je sors du cours sous les chuchotements de la salle entière.

— Nolanne tu vas où ? Dégage de mon passage connard ! rage Emma.

Je ne veux plus rien savoir, je dois sortir, sinon je vais exploser et je vais finir par le frapper. Je n'ai jamais été très violente ce que j'ai ne me permet pas de l'être. Quel intérêt de mettre un coup à quelqu'un si vous ressentez la même chose.

Les livres mentent, la fac, c'est vraiment de la merde.

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