À l'unisson

By -livresse

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Nouvelle année scolaire, nouvelle occasion pour Germain de se réjouir de la vie qui lui est offerte. Passion... More

LEVER DE RIDEAU
MOUVEMENT N°1
MOUVEMENT N°2
MOUVEMENT N°3
MOUVEMENT N°4
MOUVEMENT N°5
MOUVEMENT N°6
MOUVEMENT N°7
MOUVEMENT N°8
MOUVEMENT N°9
MOUVEMENT N°10
MOUVEMENT N°11
MOUVEMENT N°12
MOUVEMENT N°13
MOUVEMENT N°14
MOUVEMENT N°15
MOUVEMENT N°17
MOUVEMENT N°18
MOUVEMENT N°19
MOUVEMENT N°20
MOUVEMENT N°21
MOUVEMENT N°22
MOUVEMENT N°23
MOUVEMENT N°24
MOUVEMENT N°25
MOUVEMENT N°26
MOUVEMENT N°27
MOUVEMENT N°28
MOUVEMENT N°29
MOUVEMENT N°30
MOUVEMENT N°31
MOUVEMENT N°32
MOUVEMENT N°33
MOUVEMENT N°34
SALUT FINAL

MOUVEMENT N°16

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By -livresse

𝐋𝐄𝐒𝐋𝐘𝐄

On vient m'ouvrir après trois coups à la porte. La musique résonne à l'intérieur, le son doit être près de son maximum, me donnant mal à la tête à la seconde. Je repère Maely ainsi que certains de nos amis, assis sur un des canapés. Je vais donc poser mes affaires à l'entrée, au même endroit que les autres, où une pile de mentaux a été formée. Au loin, les garçons boivent, discutant avec plusieurs filles. Je croise le regard de Germain, il me tend son verre en signe de bonjour et je remarque qu'il est le moins amoché de son groupe. Celui que je me rappelle comme étant Mao me sourit, après avoir jeté un coup d'œil à son ami, remarquant qui j'étais.

Je ne connais pas très bien les amis de Germain, mais tous ont l'air d'avoir la même vibe. Un peu vintage, mais sans trop, avec leurs Vans aux pieds et leur style de skateur. C'est cela qui m'a directement attiré chez lui, son style. Je suis quelqu'un de très propre sur moi, à toujours me regarder trois fois dans le miroir pour voir si je n'ai pas fauté sur une partie de ma tenue. Alors que lui, on dirait qu'il s'habille dans le noir et que son seul objectif et seulement de se couvrir. Mais quand on le regarde plus en profondeur, c'est merveilleux. Ça donne quelque chose d'extraordinaire. Quelque chose qui semble juste lui aller. À lui et lui seul.

Comprenant que je ne suis pas là pour parler habits, je m'installe à côté des filles après que Maely m'a fait de la place sur sa gauche. J'écoute d'une oreille distraite leur conversation, plus intéressée par l'agitation qui se créé petit à petit autour de nous. Un des groupes décale les canapés, ne prenant pas la peine de nous en extraire et une Battle de hip-hop se développe. Je me retire des paroles des filles et me place avec l'ameutement de danseurs. Les musiques changent complétement, passant de pop à du rap américain, nous mettant directement dans l'ambiance New Yorkaise du début des années soixante-dix. C'est loin d'être déplaisant. J'ai beau m'être spécialisée dans le classique, depuis que nous avons commencé notre collaboration, j'apprécie de plus en plus ce genre artistique. Plus particulièrement les mélanges que l'on peut faire entre ces deux styles.

Je n'ai pas de mal à me mettre à danser. Je commence sur place, puis suis la foule et me mêle aux autres. Je ne vois pas le temps passer, et j'apprends même de nouveaux pas. Un des gars qui suit les mêmes cours que moi, nous demande de se décaler et de taper dans nos mains. Il évolue devant nous, maniant le hip-hop à la perfection. Jamais je ne m'étais rendue compte qu'avec le classique, on pouvait accéder à tout. Tant que nous avons des bases, les autres danses nous sont accessibles.

Au bout de quelques instants, je sens une présence à mes côtés, et quand je tourne la tête c'est celle de Germain que je rencontre. Mon cœur fait un léger arrêt avant de se décider à me maintenir en vie.

Il n'avait, il me semble, jamais été aussi proche de moi. Du moins, sans que nous soyons en mouvement, corps contre corps.

— Je ne savais pas que ça t'intéressait tant, il crie, rapprochant sa bouche de mon oreille, essayant de couvrir la musique qui bat son plein. Tu aurais dû me le dire plus tôt.

Je m'avance vers lui, pour pouvoir mieux l'entendre et ne pas nous forcer à s'époumoner.

— Il a beaucoup de choses que tu ne sais pas sur moi, Germain.

— J'aime bien les filles cachotières, il réplique, toujours le même sourire collé sur ses lèvres.

J'en viens à me demander quelle sensation ça doit avoir de les gouter, mais ce n'est pas raisonnable. Depuis quelques temps, plus précisément depuis l'altercation avec Baptise, il se passe des choses particuliers en moi en sa compagnie. Alors quand il se rapproche encore plus de moi, je me sens tomber.

— Je te vois regarder mes lèvres, Leslye, il se marre, fier de lui.

— Faux, je réfléchissais.

— À quoi donc ?

— À comment je pouvais te faire manger ton verre.

Il rigole, de ce rire qui me donne envie de l'entendre tous les jours. Oulala, ne pense plus à ça, ça devient flippant, Leslye.

— Je ne pensais pas que tu viendrais, ce n'est pas ton style d'habitude ce genre de fête.

Alors là, je suis offusquée. Que sait-il de moi ?

— On m'a forcé, ne crois pas que je suis là pour toi.

— Tu me brises le cœur, là. Je pensais qu'on était amis, mais même pas.

— Désolée, mais les mecs comme toi, qui aiment les filles cachotières, ce n'est pas ma tasse thé.

— Moi qui disais ça pour faire le mec sympa, c'est loupé. Note à moi-même : ne plus être gentil avec toi, il déclare, mimant le fait de s'écrire sur la main.

Je le regarde bizarrement et croise son regard, hilare. Il ne s'arrêtera jamais de me surprendre. Et étonnement, le voir comme ça me plait. Il aime jouer ce rôle, celui du rigolo. Ça lui va bien, plus que bien même.

— Que dirais-tu, si je t'invite à danser ?

— Que ce n'est pas comme ça que tu risques de te trouver une copine.

— Je ne cherche pas de copine.

— Tant mieux, moi non plus.

Germain hausse un sourcil et je comprends qu'il a mal interprété mes dires.

— Tu aimes les filles ?

— Non ! Je voulais dire, que je ne me cherche pas de copain.

— C'est normal, tu m'as moi.

Je lève les yeux au ciel. Qu'il peut être bête.

— Germain. Tu as trop bu.

— Ne raconte pas des conneries. C'est juste du jus de pomme.

M'emparant de son verre pour le sentir, je remarque qu'il fait des infidélités au jus de pamplemousse. Cette information va être répétée au plus grand défenseur de ce jus.

— Y'en avait pas, me dit-il, comme s'il avait lu dans mes pensées.

— Mais comment...

— Je suis un expert de ce côté-là.

Quand je lui rends son verre, une de mes mèches me tombe devant les yeux. Je vais pour la remettre en place, mais il le fait à ma place. J'en tremble, sans savoir pourquoi.

— Alors, ma danse ? Je t'attends toujours, se plaint-il.

— Tu peux toujours rêver ! Je danse déjà avec toi deux fois par semaine.

Pourtant, ce n'est pas l'envie qui me manque. Le regard que je lui lance me trahit. Il le prend de la manière que j'espérais et s'empare de ma main, avant de poser son verre sur une table. La musique change, pour un registre plus festif. Exactement au bon moment, pensais-je.

Nous nous plaçons face à face, souriant comme des gamins. Et puis, nous nous lâchons complètement. Je ne pense plus à où je suis ni au fait que je ne devrais pas faire ça devant lui. Le rire que je lui donne est le plus juste depuis des semaines. Ici, Paris est loin, Baptise aussi. Il n'y a que Germain. Germain et moi. Sur la piste de danse, à une fête où je ne pensais pas le voir en réalité.

Sa main vient se placer sur ma taille. Et son visage à quelques centimètres du mien. Je sens sa respiration qui butte contre mes lèvres, et ce doit être la même chose pour lui.

Jamais je n'aurais cru que je m'amuse autant à être avec lui. Ce moment est de loin l'un des plus beaux depuis des années.

D'un coup, la musique se coupe et une voix inconnue s'élève.

— Stop, la fête est finie. Les voisins nous ont dénoncés et la police risque d'arriver.

Des « non, c'est nul » ou des « oh les cons » se font entendre dans la foule. Quand je me tourne pour voir si Germain est toujours là, il a disparu. J'essaie de passer à travers les mécontents afin de retrouver Maely, mais elle me fait le même coup que mon partenaire. Je vais vers le buffet à l'entrée de l'appartement, où se trouvaient nos affaires. La moitié est par terre et je mets trois minutes à trouver les miennes.

Je pars comme une voleuse sans dire au revoir à personne. Enfin bon, après tout, les seules personnes que je connaissais et appréciais vraiment se sont barrées, donc ce n'est pas si grave.

L'appartement où la fête se déroulait n'est pas très loin du mien, je n'ai que quelques minutes en bus et à pied avant de rentrer chez moi. Ça me convient plus que bien, la nuit me fait un peu peur, à vrai dire. On ne sait jamais vraiment ce qu'il peut arriver. Il suffit de deux personnes et un drame peut avoir lieu. Les films en sont un bon exemple.

Le bus, le dernier de la journée, est vide. De ma place du fond, je remarque un garçon qui me dit quelque chose. Je fais marcher mon cerveau, un peu embrumé par l'heure tardive mais quand il se tourne vers la vitre et je j'aperçois l'une de ses mèches bouclées, je n'ai aucun doute.

Voilà que nous nous retrouvons. Après m'avoir laissé seule, avec comme seul compagnie mon cœur qui battait un peu trop vite, il est là. Non loin de moi.

Je crois bien que je tombe amoureuse de lui à ce moment-là, le voyant au loin, avec ses écouteurs dans les oreilles et ne jouant pas ce rôle de gigolo. Il est vulnérable et magnifique. Il se retourne vers moi et je croise ses pupilles marrons. Il me sourit et je le lui rends, sûre de moi et de ce que mon cœur me dicte. Je me lève de ma place, me tiens aux barres du bus pour ne pas tomber et viens me placer sur le siège à côté du sien. On reste comme ça, à se regarder et se sourire un petit moment, assez en tout cas pour que je loupe mon arrêt et que je ne m'en aperçoive pas. Pour être honnête, je m'en fou, je sais où j'habite et je connais Angers, je n'ai donc aucunement peur de me perdre dans la ville.

Je me perds dans ses yeux, et malgré leur banalité : ils m'éblouissent. C'est bien la première fois que je remarque leur beauté. C'est bien la première fois que je remarque sa beauté, aussi. Je me sens un peu coupable. 

Mais il n'y a qu'une seule beauté qui m'intéresse à l'heure d'aujourd'hui : c'est celle de son cœur. Et je suis persuadée que c'est la plus belle. 

nous y sommes, enfin. 

j'attendais ce moment autant que vous & avoir pu l'écrire m'a fait un bien fou.

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