Annabeth Chase x Lecteur (Rea...

By Antovirlou

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Lorsque trois nouveaux demi-dieux arrivent à la Colonie des Sang-Mêlé, le seul refuge pour les enfants demi-d... More

Ainsi ça commence
Les esprits de la tempête
Les trois nouveaux venus
Très rare et très dangereux
La foudre, le vent, la forge et la colombe
Festus le dragon automate
Parlez-vous français ?
Le Vent du Nord
Les Moteurs du Monocle
Chicago
L'ennemi
Crève !
Le chant du loup
Frère et sœur
Autant en emporte le vent
La mère de tous les sales types
Face-à-face avec le diable
Quaeque ipse miserrima vidi
La Maison du Loup
Le sort en est jeté
Crainte et tremblement

Toucher le pactole

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By Antovirlou

Ils durent s'y mettre à trois pour maîtriser le satyre.

"Ho, m'sieur Hedge ! ordonna Jason. Baissez d'un cran !"

Un homme plus jeune déboula dans la pièce. Ethan supposa que c'était Lit', le fils du vieux monsieur. Il était en pantalon de pyjama et débardeur et brandissait une épée qui n'avait rien d'un accessoire de mode. Ses bras musclés étaient couverts de cicatrices et son visage, encadré de boucles brunes, aurait été beau s'il n'était lui aussi tout tailladé.

Lit' se tourna immédiatement vers eux, faisant tournoyer son épée au-dessus de sa tête.

"Une seconde !"

Piper s'avança d'un pas et prit sa voix la plus apaisante.

"C'est un malentendu. Tout va bien."

Lit' pila net, mais il garda l'air méfiant.

Évidemment, les cris de Hedge – "Je les aurai ! Vous inquiétez pas !" – ne contribuaient pas à calmer le jeu.

"M'sieur Hedge, plaida Jason, ils ne nous veulent peut-être pas de mal. En plus, nous sommes entrés chez eux par effraction.

- Merci ! dit le vieil homme en peignoir. Maintenant dites-moi, qui êtes-vous et que faites-vous ici ?

- Rangeons tous nos armes, ordonna Y/N. Hedge, vous en premier."

L'entraîneur serra les mâchoires.

"Même pas un petit coup ? tenta-t-il.

- Non, insista Y/N.

- Et si on faisait un compromis ? Je les tue d'abord et ensuite si on découvre qu'ils ne nous voulaient pas de mal, je m'excuse.

- NON ! trancha Y/N.

- Boh, soupira l'entraîneur en baissant son gourdin."

Piper adressa à Lit' un petit sourire d'excuse pour la scène qu'ils étaient en train de faire. Lit' grogna et rengaina son épée.

"Tu parles bien, jeune fille. Heureusement pour tes amis, sinon je les aurais pourfendus.

- J'apprécie, dit Ethan. J'essaie toujours de ne pas me faire pourfendre avant le déjeuner."

Le vieil homme en peignoir soupira et donna un coup de pied dans la théière que l'entraîneur avait cabossée.

"Bien, dit-il, puisque vous êtes là, asseyez-vous donc."

Lit' fronça les sourcils.

"Majesté...

- Non, non, ça va, Lit'. À nouveau pays, nouvelles coutumes. Je les autorise à s'asseoir en ma présence. Après tout, ils m'ont vu dans mes vêtements de nuit. Inutile d'observer le protocole."

Il sourit avec bonne volonté, mais on voyait que c'était un peu forcé.

"Bienvenue dans ma modeste demeure. Je suis le roi Midas.

- Midas ? Impossible, s'écria Annabeth. Il est mort."

Ils étaient assis sur les canapés, tandis que le roi avait pris place dans son trône. Il s'était laissé aller contre le dossier, ce qui n'est pas évident en peignoir – Ethan avait peur que le vieil homme oublie et décroise les jambes. Avec un peu de chance, il portait un caleçon en or en dessous.

Lit' était debout derrière le trône, les deux mains sur le pommeau de son épée.

Piper se pencha en avant.

"Ce que mon amie veut dire, Majesté, expliqua-t-elle, c'est que vous êtes le deuxième mortel que nous rencontrons qui devrait être – excusez-moi l'expression – mort. Le roi Midas a vécu il y a plusieurs milliers d'années.

- Intéressant."

Le roi porta le regard sur le ciel bleu illuminé par le soleil hivernal, derrière les vitres. Au loin, le centre-ville d'Omaha ressemblait à un jeu de construction pour enfants – beaucoup trop propre et trop petit pour une ville normale.

"Vous savez, reprit-il, je crois que j'ai été un peu mort pendant un bout de temps. C'est étrange. C'est comme un rêve, tu ne trouves pas, Lit'?

- Un très long rêve, Majesté.

- Et pourtant, maintenant, nous sommes là. Je suis très heureux. Je prends bien plus de plaisir à être en vie.

- Mais comment ça se fait ? demanda Annabeth. Vous n'avez pas eu de... protectrice, par hasard ?"

Midas hésita, mais une petite lueur s'alluma dans son regard.

"Quelle importance, ma chère ?

- On pourrait les tuer de nouveau, suggéra Hedge.

- Hedge, ça ne fait pas avancer les choses, gronda Jason. Vous ne voulez pas aller faire le guet dehors ?"

Léo toussota.

"C'est pas dangereux ? demanda-t-il. Ils ont un système de sécurité redoutable.

- Ah oui, dit le roi. Désolé. Mais c'est un bijou, non ? C'est fou ce qu'on peut encore s'offrir avec de l'or, aujourd'hui. Vous avez des jouets formidables, dans ce pays !"

Il repêcha une télécommande d'une poche de son peignoir et pianota sur quelques touches – un code, devina Ethan.

"Voilà, annonça Midas. Il peut sortir sans risque, maintenant."

L'entraîneur poussa un grognement.

"D'accord, dit-il. Mais si vous avez besoin de moi..."

Il leur adressa un clin d'œil éloquent. Puis il se désigna lui-même d'un geste, pointa deux doigts sur leurs hôtes et les passa en travers de sa gorge. Une langue des signes très subtile.

"Ouais, merci, répondit Jason."

Après le départ du satyre, Piper tenta un autre sourire diplomatique.

"Alors... vous ne savez pas comment vous vous êtes retrouvés ici ?

- Oh si, en gros, dit le roi, qui se tourna vers Lit' en fronçant les sourcils. Pourquoi on a choisi Omaha, déjà ? Je sais que ce n'était pas pour le temps.

- Pour l'Oracle, expliqua Lit'.

- Ah oui ! On m'avait dit qu'il y avait un oracle à Omaha."

Le roi haussa les épaules.

"Apparemment, c'était une erreur. Mais c'est une belle maison, non ? Lit'– c'est le diminutif de Lityersès, à propos... un nom horrible, mais sa mère y tenait – Lit' a tout l'espace qu'il veut pour s'entraîner. Il est très connu pour son maniement de l'épée, vous savez. On l'appelait le Faucheur d'Hommes, autrefois.

- Ah, trop chouette ! commenta Ethan avec tout l'enthousiasme qu'il put rassembler."

Le sourire de Lit' tenait plus d'un rictus cruel que d'autre chose.

"Alors, dit Ethan, tout cet or..."

Les yeux du roi s'allumèrent.

"Tu es venu pour l'or, mon garçon ? Prends une brochure, je t'en prie !"

Ethan regarda les brochures disposées sur la table basse. L'OR, UN INVESTISSEMENT ÉTERNEL.

"Euh, vous vendez de l'or ?

- Non, non, répondit le roi. Je le fabrique. Dans une période incertaine comme celle que nous traversons, l'or est l'investissement le plus sage, tu ne crois pas ? Les gouvernements tombent. Les morts reviennent. Les géants attaquent l'Olympe... Mais l'or garde sa valeur !

- J'ai déjà vu cette pub, marmonna Léo en fronçant les sourcils.

- Oh, ne te laisse pas embobiner par des imitateurs de pacotille ! s'exclama le roi. Je te garantis que je peux battre tous les prix, pour un investisseur sérieux. Je peux produire une large gamme d'articles en or dans un délai très court.

- Mais..."

Annabeth secoua la tête avec perplexité.

"Majesté, je croyais que vous aviez renoncé à votre faculté de changer en or ce que vous touchez ?

- Renoncé ? répéta le roi, visiblement étonné.

- Oui, dit Annabeth. C'était le don d'un dieu et...

- De Dionysos, acquiesça Midas. J'avais sauvé un de ses satyres et pour me remercier, le dieu m'a accordé un vœu. J'ai choisi la faculté de transformer en or tout ce que je touche.

- Mais vous avez changé votre fille en or par accident, se souvint Annabeth. Et vous avez compris que vous aviez été cupide. Alors vous vous êtes repenti.

- Repenti !"

Le roi Midas tourna un visage stupéfait vers Lit'.

"T'entends ça, mon fils ? Tu t'absentes un millénaire ou deux, et l'histoire est entièrement déformée. Dis-moi, chère petite, les légendes prétendent-elles que j'avais perdu mon pouvoir magique ?

- Je crois que non. Elles disent juste que vous aviez appris à en inverser l'effet avec de l'eau courante et que vous aviez ramené votre fille à la vie.

- C'est vrai. Il m'arrive encore de devoir inverser l'effet de ma magie. Il n'y a pas d'eau courante dans cette maison, parce que je ne veux pas d'accidents – il montra ses statues d'un geste – mais nous avons choisi de vivre près d'un fleuve, en cas de besoin. De temps en temps, par distraction, je donne une tape dans le dos à Lit'..."

Celui-ci recula de quelques pas.

"J'ai horreur de ça, dit-il.

- Je me suis déjà excusé, mon fils. Toujours est-il que l'or est quelque chose de merveilleux. Pourquoi voudrais-tu que j'y renonce ?

- Eh bien..."

Annabeth avait l'air vraiment perdue, maintenant, ce qui n'était pas son genre.

"Ce n'est pas la morale de l'histoire ? Que vous aviez compris la leçon ?"

Midas éclata de rire.

"Je peux voir ton sac à dos une seconde, ma chère ? Envoie-le moi."

Annabeth hésita, mais elle craignit d'offenser le roi. Elle vida son sac et le lança aux pieds de Midas. Dès que le roi l'attrapa, l'objet se changea en or, comme sous l'effet d'un givre qui se propageait sur le tissu. Il resta souple et doux d'aspect, mais c'était incontestablement de l'or. Le roi le renvoya à Annabeth.

"Comme tu vois, dit-il, je peux encore transformer n'importe quoi en or. Ton sac à dos est magique, en plus, maintenant. Vas-y, fourre tes petits esprits de la tempête dedans.

- Sérieux ? demanda Léo, subitement intéressé."

Il prit le sac des mains d'Annabeth et l'approcha de la cage. Dès qu'il défit la fermeture Éclair, les vents s'agitèrent et hurlèrent en signe de protestation. Les barreaux de leur cage tremblèrent. La porte s'ouvrit d'un coup et les vents furent aspirés dans le sac. Léo referma la glissière et sourit.

"Faut reconnaître que c'est très cool, conclut-il.

- Tu vois ? dit Midas. Mon pouvoir magique, une malédiction ? Tu rigoles. Je n'ai pas compris la leçon et la vie n'est pas une histoire, jeune fille. Honnêtement, Zoé était d'un commerce bien plus agréable en statue d'or qu'en vrai.

- Elle était trop bavarde, expliqua Lit'.

- Exactement ! Alors je l'ai changée en or de nouveau."

Midas tendit le doigt. Là, dans le coin de la pièce, il y avait la statue d'une fille à l'expression outragée, comme si elle pensait : Mais papa !

"C'est horrible ! s'exclama Piper.

- Mais non. Ça ne la gêne pas. En plus, si j'avais compris ma leçon, je ne serais pas affublé de ça..."

Midas retira son immense bonnet de nuit et Ethan se sentit partagé entre le rire et la nausée. Le roi avait de longues oreilles grises et velues qui dépassaient de ses cheveux blancs – comme Bugs Bunny, mais ce n'étaient pas des oreilles de lapin. C'étaient des oreilles d'âne.

"Oh, non ! fit Léo. Je me serais dispensé de voir ça !

- C'est abominable, hein ? soupira Midas. Quelques années après que j'ai reçu mon pouvoir magique, j'ai été le juge d'un concours de musique entre Pan et Apollon, et j'ai déclaré Pan vainqueur. Apollon, en mauvais perdant, a dit que je devais avoir des oreilles d'âne, et voilà le résultat. Voilà comment j'ai été récompensé d'avoir dit la vérité. J'ai essayé de garder le secret. Personne ne le savait sauf mon coiffeur, mais il n'a pas pu se retenir de parler."

Midas montra du doigt une autre statue un homme chauve en toge, une paire de ciseaux à la main.

"Le voilà. Il ne divulguera plus les secrets de personne."

Le roi sourit. Brusquement, Ethan cessa de le voir comme un vieillard inoffensif en peignoir de bain. Une lueur joyeuse brillait dans ses yeux : l'expression d'un fou qui se savait fou, qui acceptait sa folie et s'en réjouissait.

"Oui, reprit-il, l'or a de nombreux usages. Je crois que ça doit être pour ça que j'ai été ramené à la vie, hein, Lit' ? Pour financer notre protectrice."

Lit' hocha la tête.

"Oui, dit-il, pour ça et pour mon adresse à l'épée."

Ethan jeta un rapide coup d'œil à ses amis. La température de la pièce semblait avoir chuté de quelques degrés d'un coup.

"Vous avez donc une protectrice, déduisit Y/N. Vous travaillez pour les géants."

Le roi Midas fit un geste dédaigneux.

"Personnellement, je n'apprécie pas particulièrement les géants, bien sûr. Mais même les armées surnaturelles doivent être payées. J'ai une grande dette envers ma protectrice. J'ai essayé de l'expliquer au dernier groupe qui est venu, mais elles se sont montrées très hostiles. Impossible de les faire coopérer.

- Le dernier groupe ? demanda Y/N.

- Des Chasseresses, grommela Lit'. Maudites servantes d'Artémis.

- Quand ça ? demanda Jason. Qu'est-ce qui s'est passé ?"

Lit' haussa les épaules.

"Il y a quelques jours, peut-être, dit-il. Je n'ai pas pu les tuer, malheureusement. Elles cherchaient une meute de loups maléfiques, un truc de ce genre. Elles ont dit qu'elles allaient vers l'ouest, qu'elles suivaient une piste. Une histoire de demi-dieu disparu, je me souviens plus."

Percy, pensa Ethan.

Midas gratta ses oreilles d'âne.

"Très antipathiques, ces Chasseresses, dit-il. Elles refusaient catégoriquement de se laisser changer en or. J'ai installé une grande partie des systèmes de sécurité du jardin pour éviter ce genre de problèmes, vous savez. Je n'ai pas de temps à perdre avec des investisseurs qui ne sont pas sérieux."

Y/N se leva et jeta un coup d'œil à ses amis, qui reçurent le message.

"Bien, conclut Piper avec un sourire. Ce fut un grand plaisir de vous rencontrer. Bon retour à la vie et merci pour le sac en or.

- Oh, mais vous ne pouvez pas partir ! s'écria Midas. Je sais que vous n'êtes pas des investisseurs sérieux, mais c'est pas grave ! Il faut que je reconstitue ma collection."

Lit' arborait un rictus cruel. Le roi se leva, et ils s'écartèrent.

"Ne vous inquiétez pas, dit le roi d'un ton rassurant. Vous n'êtes pas obligés de vous changer en or. Je laisse le choix à tous mes invités entrer dans ma collection ou mourir des mains de Lityersès. Les deux sont bien, vraiment."

Piper tenta de l'enjôler.

"Majesté, vous ne pouvez pas..."

Avec une rapidité qu'on n'aurait jamais imaginée chez un vieillard, Midas s'élança vers elle et l'attrapa par le poignet.

"Non ! hurla Jason."

Déjà, un givre d'or recouvrait Piper, et une fraction de seconde plus tard, elle n'était plus qu'une statue étincelante.

Léo essaya d'invoquer le feu, mais il avait oublié que son pouvoir ne marchait pas dans cette maison. Midas lui effleura la main et Léo fut transformé à son tour en or massif.

Ethan se trouva paralysé d'horreur. Piper et Léo... terrassés, tous les deux. Et lui et les autres n'avaient rien pu faire.

Midas sourit, l'air de s'excuser.

"Eh oui, l'or l'emporte sur le feu."

Il balaya d'un grand geste les meubles et les rideaux en or.

"Dans cette pièce mon pouvoir atténue tous les autres : le feu, l'enjôlement... Ce qui ne me laisse plus qu'un trophée à remporter.

- Hedge ! cria Jason. On a besoin d'aide !"

Pour une fois, le vieux satyre ne chargea pas. Ethan se demanda s'il avait été abattu par les lasers, ou s'il était tombé au fond d'un piège.

Midas gloussa.

"Pas de bouc à la rescousse ? Dommage. Mais ne te fais pas de bile, mon garçon. Ce n'est vraiment pas douloureux. Demande à Lit'."

Ethan vit un lueur passer dans les yeux d'Y/N.

"Nous choisissons le combat, déclara-t-il. Vous avez dit que nous avions la possibilité de nous battre avec Lit'."

Midas haussa les épaules, l'air un peu déçu.

"J'ai dit que vous pouviez mourir des mains de Lityersès. Mais bien sûr, si tel est votre choix."

Le roi recula et Lit' brandit son épée.

"Je vais prendre plaisir à ce combat, dit-il. Je suis le Faucheur d'Hommes !

- Viens donc, moissonneur !"

Jason invoqua son arme. Cette fois-ci, elle se matérialisa sous sa forme de javelot. L'épée d'Y/N se matérialisa dans sa main. Ethan et Annabeth dégainèrent lance et poignard.

"Oh, des armes en or ! dit Midas. Très joli."

Y/N fit un pas vers Lit'.

"Abandonne. Nous sommes quatre, tu es seul. Tu n'as aucune chance."

Le visage de Lit' se fendit d'un sourire.

"J'aime bien mes chances, dit-il."

Et il chargea. Il était rapide. Il fendit, piqua et enchaîna les estocades ; Ethan avait du mal à suivre du regard. Y/N fit quelques pas en arrière, puis interposa sa lame, qui vint arrêter net l'épée de Lit' juste avant qu'elle ne lui tranche la jambe. Avant que Lit' ne puisse se désengager, reculer pour être hors de portée, Y/N lui donna un coup de pied en plein ventre.

À cet instant précis, Ethan entendit un hoquet de surprise à côté de lui. Il fit volte-face et vit Annabeth en train d'être progressivement changée en or. Midas se tenait à sa gauche, la main posée sur son épaule.

Le roi prit une mine faussement désolée.

"Je ne vais quand même pas vous laisser affronter à quatre mon fils, dit-il. Il faut bien équilibrer le combat, non ?"

Ethan brandit sa lance vers Midas, mais le roi était rapide. Il esquiva la pointe de bronze et attrapa le manche en bois. De l'or commença à se propager sur toute la lance. Ethan la lâcha sur-le-champ et bondit en arrière. Erreur. Midas en profita pour se jeter sur le dos d'Y/N. Y/N eut tout juste le temps de se retourner qu'il était figé en statue d'or.

Midas et Lit' se tenaient côte à  côte, tous deux avec un sourire carnassier qui faisait bien ressortir leur lien de parenté. Tel père, tel fils.

"Maintenant, dit Midas, je crois que ce combat est un plus équitable. Vas-y, Lityersès. Tue-les."

Ethan ramassa sa lance, maintenant faite d'or. Il eut à peine le temps de se dire qu'elle était plus lourde que Lit' l'attaquait. Son esprit changea de mode : il se mit à analyser les schémas d'attaque et à décortiquer le combat de Lit', qui était entièrement dans l'offensive.

Ethan parait les coups, les esquivait. Lit' sembla surpris, au bout de quelques instants, qu'il soit toujours en vie.

"Qu'est-ce que c'est que ce style ? grommela-t-il. Tu ne te bats pas comme un Grec.

- Normal, je suis un satyre, rétorqua Ethan. Moi, tu ne me faucheras pas aussi facilement."

Il pivota sur le sabot, frappa Lit' en plein torse avec le bout de sa hampe et l'envoya s'écraser dans le trône de Midas.

"Ouh là ! s'écria Midas. Ça va, Lit'?

- Ça va, grogna ce dernier.

- Vous feriez mieux de l'aider à se relever, suggéra Ethan.

- Non, papa ! hurla Lit'."

Trop tard. Midas posa la main sur l'épaule de son fils et, soudain, une statue au visage rageur occupa le trône du roi Midas.

"Malédiction ! pesta celui-ci. C'est un sale tour que tu nous as joué, satyre. Tu me le paieras."

Il tapota l'épaule en or de Lit'.

"T'inquiète pas, fiston, je te porterai au fleuve dès que je lui aurai réglé son compte."

Sur ces mots, Midas s'élança vers Ethan, qui fit un bond de côté. Le vieil homme était étonnamment leste. D'un coup de pied, Ethan lui envoya la table basse dans les jambes et Midas s'étala, mais il n'allait pas rester à terre longtemps, c'était clair.

Alors Ethan sentit comme une force le tirer au creux de son ventre, et la pression atmosphérique chuta si abruptement que ses tympans tintèrent. Midas devait le sentir, lui aussi, car il se releva et attrapa ses oreilles d'âne à deux mains.

"Aïe ! Qu'est-ce qui se passe ? Mon pouvoir est suprême, ici !"

Le tonnerre gronda. Dehors, le ciel vira au noir.

"Tu connais un autre bon usage de l'or ? demanda Jason."

Midas dressa les sourcils, soudain intéressé.

"Nan ?

- C'est un excellent conducteur d'électricité."

Jason brandit son javelot et le plafond vola en éclats. Un éclair fendilla le toit comme s'il s'agissait d'une simple coquille d'œuf, toucha la pointe du javelot de Jason, puis ricocha en arcs d'énergie électrique qui déchiquetèrent les canapés. Des blocs de plâtre se détachèrent du plafond. Le lustre grinça, sa chaîne rompit et Midas hurla quand il le reçut sur les épaules. Le cristal se changea immédiatement en or.

Quand les grondements se turent, une pluie glaciale se mit à tomber dans la maison éventrée. Midas, bel et bien cloué au sol par son lustre, jurait et pestait en grec ancien. Sous l'effet de la pluie qui trempait tout, le lustre en or se retransformait en cristal. Y/N, Annabeth, Piper et Léo se métamorphosaient, eux aussi, tout comme les autres statues de la pièce.

Alors, la porte d'entrée s'ouvrit brusquement et Hedge déboula, le gourdin à la main. Il avait la bouche pleine de terre, de neige et d'herbe.

"Qu'est-ce que j'ai raté ? demanda-t-il.

- Où étiez-vous ? rétorqua Jason."

L'effort qu'il avait fourni pour invoquer la foudre avait été violent, car il paraissait avoir le tournis être à deux doigts de s'évanouir.

"Je vous ai appelé au secours."

L'entraîneur rota.

"Je cassais la croûte, désolé. Qui faut tuer ?

- Personne, maintenant ! Emportez Léo, je m'occupe de Piper.

- Ne me laissez pas comme ça ! supplia Midas."

Tout autour du roi, les statues de ses victimes redevenaient de chair et d'os – sa fille, son coiffeur, et un tas d'hommes armés d'épées, l'air en colère.

Ethan attrapa le poignard d'Annabeth ainsi que ses propres affaires. Puis il jeta un tapis sur la statue de Lit'. Avec un peu de chance, cela empêcherait le Faucheur d'Hommes de reprendre vie humaine – du moins avant les victimes de Midas.

"Partons d'ici, lança-t-il à Jason et Hedge, tout en traînait Y/N et Annabeth – par les dieux, ce qu'ils étaient lourds ! Je crois que ces gens ont deux mots à dire à Midas."

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