Le Royaume perdu

By Sheila_Letanovsky

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Arcanya Lake vit dans le royaume d'Oriolen, où règne le roi sanguinaire Menevras Erhavsha. Chaque année ving... More

1- L'Appel
2- L'Appel partie-2
3- Verité ou Mensonge
4- Terreur et Combat
5- Plans
6- Nid de Serpents
7- Rencontre surprise
8- Course poursuite
9- Une journée en Enfer
10- Se fondre dans le décor ou faire brûler le décor
11- Eveil
12- Rituel
14- Perte de controle
16- Faire le grand saut
17- Evasion
18- En cavale
19- Ratrappés
20- Démons nocturnes
21- Encore marcher
21- La grive
22- La region des Lacs
23-L'attaque
24-Ruines anciennes
Ruines anciennes 2
26- Vaenira
27- La cité des espoirs
28- La cité des espoirs partie 2
29- Liens de sang
30- La Bibliothèque
30- Reunion
31- L'arme
32-Les Liés
33- Le Haut Roi
34- L'arène
35- L'entrainement
36- Bataille
37- Affrontement
38- Le sanctuaire maudit
39- Le sortilege

15- L'aide inespérée

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By Sheila_Letanovsky

Le sang rugissant dans mes tempes, je me ruais vers les escaliers. Je les dévalais et courut jusqu'à la cellule de cet homme étrange.

Il était debout, face aux barreaux. Les bras croisé et appuyé contre le mur. Comme un miroir de sa posture de la veille. Je remarquai fugitivement qu'il c'était changé. Ses habits ne faisaient plus aussi miteux que la veille. Mais étaient tous aussi sales.

- Ça vous plaît de jouer au feu follet dans les couloirs de ce château, je me trompes ?

Abasourdie, je restai plantée devant lui.

- Je vous demande pardon?

- Non, je dis simplement que enflammer deux fois le Palais Noir en moins de trois heures, c'est certainement un record jamais détenu, ajouta t'il en agitant les mains.

Je grondai et m'avançai résolument vers lui. Puis, comme la veille au soir, je le saisis par le col avant de le plaquer devant moi contre les barreaux rouillés. Sauf que cette fois ci, peu importait l'odeur ou son apparence. Ma colère et ma peur prenait le dessus sur tout. La joue écrasée contre la rouille, il ne paraissait nullement surpris de mon geste.

- Écoutez moi bien, espèce de souillon, persiflais je, je viens de passer la pire journée de toute une vie. Je dois trouver le moyen de sortir d'ici et de revenir sans me faire voir dans ce château pour sortir mon frère de la. Et cela en vitesse, avant que notre charmant roi n'est idée d'encore effectuer un obscur rituel sur moi, de manquer de me tuer, ou bien encore de torturer mon frère.

Je hurlai la dernière partie à son visage, ma rage prenant le pas sur ma peur.

Ses yeux noirs c'étaient agrandis.

- Qu'est ce que vous entendez par rituel? souffla t'il.

Je fronçais les sourcils avant de le lâcher. Je reculais de trois pas.

- Peu importe, crachai je, vous allez me faire sortir d'ici avant que le soleil ne se lève et m'indiquer, vous qui paraissait si bien connaître ce labyrinthe, le chemin le plus sûr pour m'y réintroduire ensuite. Vous sortez de votre prison, vous pourrez reprendre une vie normale, comme reprendre vos activités de voleur, ou bien encore vous laver. Et moi je suis en dehors d'un nid de serpents. Croyez moi tout le monde y gagne, ajoutai je en plissant le nez.

L'odeur commençait à me gagner.

Je m'attendais à une réplique encore ironique, un ricanement. Mais il paraissait effrayé.

- Nous devons sortir d'ici, dit il livide, immédiatement.

- Minute, je ne vous ferai sortir que lorsque j'aurais poser mes condi...

Je ne finis pas ma phrase. Les barreaux de fer venaient de se plier, sans que je comprenne comment. Abrax se profila alors à travers l'ouverture. Je reculai d'un bond et m'armai je.

- Comment, commençai je à crier.

Mais je fus de nouveau coupé.

- Non, cria t'il en me saisissant le bras, nous n'avons pas le temps.

Je me dégageais et le dévisageais. Je commençai a regretter mon choix. Peut être m'en serais je mieux sortit sans lui. Le peu que je connaissais de cet homme ne ressemblait en rien à ce qu'il m'avait montrer en dix secondes de liberté.

-Écoutez, dit t'il se forçant visiblement à être calme, je n'ai pas le temps de vous expliquez. Il va falloir me faire confiance jusqu'à ce que nous soyons sortit. Ils ne vont pas tardez à arri...

Cette fois ce furent ses mots qui furent interrompus. Un terrible grincement venait de retentir dans les cachots. Il résonna sur les murs de pierre. Je blêmis. Mes choix se résumaient désormais à faire confiance à cet homme. Sans même avoir put négocier avec lui. Je ne pouvais pas tomber plus bas.

- Bien, souffla t'il, vous allez me suivre. Et vite.

Il se saisit de mon poignet et se mit à courir dans l'obscurité. Je voulut me retirer de sa poigne mais celle ci se resserrant et les bruits de pas s'accroissant dans mon dos, je n'eut d'autre choix que de courir derrière lui. Nous nous enfonçâmes dans les profondeurs. Le sol montaient en pente douce. Les cellules se succédaient. En arrière je pouvais entendre des cris et des ordres jetés. Le cachot vide d'Abrax devait avoir été découvert.

Je redoublai donc d'efforts. Au bout de longues minutes, Abrax me tira dans un renfoncement sur notre gauche. Il se posta derrière moi. Puis m'indiqua un trou dans le plafond au dessus de nos têtes.

- Grimpez, m'ordonna t'il.

- Vous voulez rire? lui demandai je incrédule.

Il se rapprocha de mon visage.

- Ai je l'air de plaisanter? Dépêchez vous donc, la paysanne!

Je le repoussai du plat des mains. Je grommelai et entrepris de me hisser sur le mur, en m'aidant des pierres inégales qui formaient des protubérances sur la paroi. Ma tête dépassa de l'ouverture et je vis une salle en pierre dépourvût de tout meubles. Je la balayais du regard, tentant de déceler une quelconque menace. Une main sur ma cheville, me fit brutalement sursauter.

- Je vous ai dit de vous dépêcher!!

De plus en plus agacée par cet individu, je me dépêchais de grimper sur le sol de cette salle. Je fus rapidement rattraper par Abrax. Il se releva aussitôt après avoir sauter depuis le trou.

Mal à l'aise, je ne savais plus quoi penser. Il venait de jaillir de ce trou, comme si les lois de la physique ne s'appliquaient pas à lui. Ou comme si il était habitué.

Normal pour un jeune homme, espion depuis son enfance. Mais étrange pour quelqu'un qui est censé être enfermé depuis trois années. Je l'observai sans même tenter de me cacher. Même si il semblait avoir beaucoup de choses à cacher, il paraissait sincèrement paniqué.

Il marcha rapidement jusqu'à l'extrémité de la pièce et me désigna un autre trou dans le plafond. Je soupirai et répétai la même action que plus tôt.
Mais je concédai intérieurement que sans lui je n'aurai jamais eut accès à ce chemin. Le tunnel dans lequel ce trou faisait déboucher était très étroit. Nous le suivîmes durant encore plusieurs minutes.

Continuant notre cavalcade, mes pas s'arrimèrent à son niveau.

- Expliquez moi le coup des barreaux, exigeai je essoufflée.

- Voyez vous ça, la paysanne devient une princesse qui donne des ordres, ricana t'il.

Il ne paraissait pas le moins du monde essoufflé. Ses foulées étaient rapides et assurées. Son souffle régulier. Et son regard...

La découverte me fit ralentir le pas.

- Attendez ! Comment pouvez vous vous y retrouver dans cette obscurité, m'écriais je.

Il parut amusé. Complètement perdue, je continuai à courir sans savoir si je devais le suivre ou lui flanquer un coup dans la nuque et détaler dans la direction opposée. Il c'était démarqué d'un ou deux mètres devant moi.

- Et vous alors? me rétorqua t'il.

Sans me laisser le temps de répondre, il se ressaisit de mon bras et me tira pour me faire accélérer le rythme. Le choc des dernières heures remontait et me laissait amorphe. Comment se fier aux bonnes personnes? Mes pas s'accélèrent et je me remis à son niveau. Peu importe. Autant lui faire confiance jusqu'au bout.

Lorsque nous débouchâmes sur la fin, je me stoppai. Le tunnel s'ouvrait sur une interstice assez étroite pour que j'eusses du mal à m'y faufiler.

- Très bien, sortez et surtout faite très doucement, dit Abrax.

J'inspirai. Je sentais l'air frais de la nuit. J'étais presque libre. Plus que quelques directives et ordres de l'homme à côté de moi, et je ne le reverrai plus. Je comptai bien m'éloigner de la direction opposée à la sienne afin d'entreprendre le sauvetage de mon frère.

Je passai mes jambes puis le reste de mon corps dans l'ouverture. Le vent soufflait violemment et la tresse fouetta mon dos. Je vis une corniche sous mes yeux d'une soixantaine de centimètres. Au delà plongeait un grand vide qui se perdait dans la nuit. Remerciant une fois de plus la déesse pour ma vision nocturne inée, je passai l'interstice. Je crus entendre Abrax criait quelque chose mais sa voix fut emportée.
Au moment où ma tête franchit la limite entre le tunnel et l'extérieur je fus happée par une rafale. Seul mes excellents réflexes me permirent de m'en sortir. Alors que mon corps encore plié était précipité vers le gouffre sans fin devant moi, je plantai mes talons dans le sol friable et me propulsais contre le mur à ma gauche. Je m'y plaquais, le souffle court, et tentai de reprendre mon équilibre. Ma courte robe de fortune manquait de se soulever à chaque secondes. Je maudis l'absence de pantalon pour les femmes de la Haute Ville. L'air froid s'infiltrait dans chacun de mes os et me faisait frissonner.

Une main se plaqua soudain sur mon ventre. Je criais de surprise.

- Vous êtes sourde, je vous ai dis « attention au vide », hurla Abrax dans mon oreille.

Trop occupée à reprendre mes esprits je ne l'avais pas sentit arriver. Je le foudroyais du regard et choisit de ne pas répondre. Comme si il n'aurait pas put me prévenir avant que je manque de faire un plongeon de cent mètres.

Le bout de terre sur lequel on tenait ne faisais pas plus de trente centimètres. Elle longeait la paroi de la falaise et disparaissais a un tournant une centaine de mètres plus loin. Le Palais était construit sur une montagne. L'avant été taillé en pente douce sur laquelle pouvait s'étendre la Ville Haute. Mais l'arrière... reposait sur une falaise à pic.

- On à peur?

Aussitôt les mots de l'énergumène à mes côtés me firent sortir de ma léthargie.

- Vous comptez profitez encore un peu de cette douce brise printanière où enfin me dire où nous devons aller, lui criai je au visage pour me faire entendre par dessus les longs hurlements du vent.

Son rire fut emporté et ne parvint pas à mes oreilles, mais le sourire qui lui découvrait les dents en disait long. Il me fit un petit signe de la main et commença à longer la paroi. Ses longs cheveux, sales et emmêlés me cachait son visage.

J'entrepris alors de suivre ses pas.

C'est une branche. C'est comme dans la forêt, me répétai je en boucle.

Le précipice devant moi, semblait m'attirer et m'ouvrir ses bras. Je pouvais presque le sentir me tirer vers le bas. Je me forçais à garder mon regard droit, fixé sur les montagnes Maudites en face de moi. La cime des arbres de la forêt Sombre devant moi, semblaient nimbés de ténèbres. On les percevaient à peine dans la lumière tamisée de la lune.

Un pas après l'autre, je progressais lentement mais sûrement. Je calmais ma respiration. Et me persuadait que j'étais de retour dans ma forêt, prête à chasser, prête à sauter de branche en branche. Branche qui étaient bien souvent pas plus grosse que l'espace sur lequel j'évoluais.

Assez rapidement, je fut assez calme, pour pouvoir observer Abrax devant moi. Il devait faire deux têtes de plus que moi, des épaules larges et bien trente kilos de plus. Pourtant il avançait rapidement, sans crainte et sans appréhension.

L'étrangeté de ce personnage, m'intrigua une fois de plus. Je comprenais mieux sa musculature développée. Il devait souvent être en dehors de sa cellule et déambulait dans les passages secrets du château bien plus souvent que n'importe quel serviteur. En tant qu'ancien espion il devait en connaître un rayon. Cela expliquait sûrement aussi pourquoi il me connaissais et avait voulut me rencontrer. Qui sait même s'il n'avait pas assister au massacre de la salle du trône, à la réunion du cercle intérieur, où même encore au malheureux incident de l'atterrissage du plat dans la figure de l'autre imbécile!

Cet homme restait un mystère. A la solde du roi durant la moitié de sa vie, son allégeance pourrait très bien changer, aussi vite qu'un coup de couteau tue. Mais, il avait insister pour me parler, pour me révéler des choses et était au moment même en train de me faire évader.

Cette réflexion me fit oublier le précipice à mes pieds. Mes vieux réflexes faisaient avancer mes pieds l'un après l'autre avec presque autant de facilité qu'Abrax devant.

Tout à coup, Abrax s'immobilisa. Nous nous tenions sur le bord de la falaise et mes yeux cherchèrent une issue. Mais je ne distinguait que des arbres à perte de vue. Ceux devant nous étaient si haut qu'ils arrivaient à notre hauteur. Leurs branches s'étiraient dans tout les sens. Cette forêt était sûrement aussi vieille que le monde.

Abrax tapa dans ses mains.

- Bien, vous n'avez qu'à tenter de prendre de l'élan, puis je suis sure que vous saurez vous débrouiller, laissa t'il tomber.

Le vent qui continuait de rugir dans mes oreilles, se fit encore plus fort, se mêlant à mon sang qui ruait dans mes tympans. Incrédule je fixais. Il voulait rire ? Ce n'était pas une échappatoire c'était une voie qui menait droit au suicide.

Nous nous tenions face à un arbre tricentenaire. Il était si grand qu'il montait encore une dizaine de mètres au dessus de nos têtes, malgré que ses racines soit cent mètres plus bas. Ses branches à notre niveau était fines mais pouvait tout de même soutenir le poids d'un homme. Elles semblaient s'étirer vers nous et bougeaient doucement au rythme du vent. Mais je savais que ce n'était qu'une illusion. Une fois dessus, les secousses devaient être aussi violentes que sur un radeau en pleine tempête. Je me sentais certes capable d'évoluer sur ces ramifications, mais le problème n'était pas là. Non, le problème était que la partie de la branche dure et capable de nous recevoir après un saut, se trouvait plus de trois mètres après le bord du précipice. Un saut risible si l'on est au sol avec la possibilité de prendre de l'élan. Mais je me trouvais largement au dessus de la terre sur un parapet de trente centimètres, des rafales manquaient de me décrocher à chaque instants et malgré ma vision améliorée, il faisait encore nuit noire.

- Vous voulez rire, hurlai je en le fusillant du regard.

Effectivement il riait. A gorge déployée. Je pouvais voir ses dents scintillaient et le bruit tenu que faisais son éclat de rire au milieu du vent. Puis d'un large geste de la main, comme s'il venait de m'ouvrir une porte et faisait preuve de la plus grande des galanterie, me fit signe de passer. Cet homme était fou. Complètement fou. Je laissai échapper un sifflement de rage lorsque je dut me rendre à l'évidence que je n'avais plus le choix.

Mon univers c'était réduit à un mince point sur le feuillage que je regardais désespérément. C'était une cible qui me paraissait aussi inaccessible que possible. Le vent hurlait dans mon cerveau. Mes pensées se mélangeaient et s'y joignaient. Plus je le fixais, plus il me semblait mouvant et instable. Je me forçais à respirer. J'avais déjà courut d'arbres en arbres. Sauté et virevolter dans les airs. Ma stature ne devrait pas faire ployer la branche plus que de raison, à moins que le choc ne soit trop violent. Je devais donc mesurer mon saut avec le plus grand soin. Si par miracle j'atteignais la branche, le vent me faucherais aussitôt. Je devrais donc me baisser le plus possible afin d'offrir le moins de prise aux rafales. Et gagner rapidement le tronc de l'arbre. Le vent y serai moins violent, les branches moins sujettes à des mouvements irréguliers.

Je soufflais doucement par la bouche. Je ne pouvais me permettre de tergiverser plus longtemps. Si le roi remettait la main sur moi, qui sait quel autre incantation il pourrait proférer à mon encontre. Et qui sait ce qu'il pourrai infliger à mon frère, pour le seul plaisir de me faire ployer. Je fléchis mes genoux et m'armai de tout le courage que je pouvais. J'inspirai a nouveau. Le point sur la branche se stabilisa l'espace d'une seconde. Les rafales n'étaient pas constantes. Je guettais, aussi immobile qu'un prédateur le moindre signe d'une accalmie. Mes pieds se collèrent le plus possible contre la paroi. Les feuilles s'agitaient en tout sens. Puis, ralentirent imperceptiblement. J'expirai. Puis dans une longue détente, je sautai dans le vide.

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