SEPT
« Anthoine, es-tu ici pour le Frenchie supérieur, ou pour ma petite personne ? »
« Pour vous deux en fait, papouille. » Anthoine Hubert sourit doucement à l'une de ses amies les plus proches. Elle tenait un smoothie à la mangue et aux fruits de la passion dans une main et un croissant dans l'autre.
Larissa poussa un cri de protestation alors que son ami lui volait son croissant de la main et en prenait une bouchée, déchirant une grande partie qui faisait environ la moitié de la taille de la pâtisserie qu'elle avait acheté pour le petit-déjeuner.
« Petite merde énervante ! » Larissa souffla d'agacement, avant de lancer un regard noir au son d'un rire bruyant, se tournant pour voir son coéquipier Pierre Gasly s'approchant du duo avec un sourire ravi sur son visage. « Docinho, l'asticot me harcèle et me vole ma nourriture ! »
« Oh, un croissant. » dit Pierre, mangeant l'autre moitié du croissant, ignorant les gémissements de défaite de sa coéquipière. « Hé, mon pote. » Il salua ses amis avec leur poignée de main habituelle.
« Hey, Pierre. Je ne peux pas rester longtemps, j'ai dit que j'irais aussi voir Charles et Esteban, mais jusque-là, j'ai pensé qu'on pourrait rattraper le temps perdu, et vous deux pouvez me dire comment Charles a appris que Larissa était la fille de Luiz. » Anthoine sourit alors que ses amis riaient, roulant des yeux à ses paroles.
« Eh bien, il n'a pas fait une Lando. »
« Pas d'évanouissement ? » haleta Anthoine en posant sa main sur son cœur. « Ce n'est pas juste, il aurait dû s'évanouir ! »
« Il s'est enfui. » avoua Pierre en riant.
Les yeux d'Anthoine s'agrandirent. « Oh, c'est bien mieux que de faire une Lando, dis m'en plus. »
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« Tu sais quoi faire, pas vrai ? » Zahra tenait les épaules de son amie, fixant le marron de ses yeux. « Accélère, ne t'écrase pas, fais un tour aussi rapide que possible. »
Larissa roula des yeux. « Vraiment ? Je pensais qu'après le premier virage, je rentrerais dans la barrière, tu sais. Ça semble une idée amusante. »
« Tu sais, c'est le problème avec toi. » souffla Zahra. « Tu es sarcastique mais en même temps, tu pourrais littéralement essayer. » La Bailey secoua la tête.
« Je ne serai plus là pour te sortir encore une fois de ta voiture accidentée, si tu le fais, je suis dans le garage Toro Rosso et je pense que Franz a demandé à l'un de ses ingénieurs de s'occuper de moi. » Zahra avertit sa meilleure amie de conduire prudemment.
« Détends-toi, c'est dans les gènes Cohen de bien faire à Bahreïn, j'ai compris. »
C'était vrai.
Larissa l'avait en elle.
Elle se qualifia à la 7e place, juste derrière son coéquipier qui l'avait également en lui, se classant 6e.
Zahra était à côté de Franz lorsque ses deux pilotes entrèrent facilement dans le top dix, et elle jura que l'homme avait failli faire une crise cardiaque à cause du choc.
Elle remarqua également que dès que sa meilleure amie sortit de la voiture, elle fut approchée par un certain directeur d'équipe, vêtu de rouge.
« Mademoiselle Cohen, excellente qualification. » Maurizio Arrivabene sourit à la jeune fille. Il remarqua son air renfrogné en sa présence. « Je suis venu vous souhaiter bonne chance de la part de Ferrari pour la course. »
« Je m'en fiche, laissez-moi tranquille. » Larissa regarda froidement l'homme qui était en charge de l'équipe qui avait tué son père.
« Nous espérons te recruter dans notre équipe Ferrari la saison prochaine, puisque tu as refusé le siège cette saison. » dit poliment Maurizio à la jeune fille.
« Je le déclinerai à nouveau la saison prochaine aussi, je vous l'ai dit. Je ne suis pas intéressée. » Larissa gronda pratiquement l'homme. Comment ne comprenait-il pas qu'elle ne voulait jamais conduire pour Ferrari.
« Mais nous pensons qu'il serait dans votre intérêt de- »
« Il serait dans votre intérêt de réparer vos freins pour ne pas tuer vos meilleurs pilotes, mais puisque vous êtes trop stupide pour le faire, surveillez vos arrières. Si mes oncles meurent dans l'une de vos voitures à cause de vos défaillances, je ferai en sorte que le monde entier sache que vous avez ignoré les inquiétudes de mon père concernant les freins et que vous l'avez envoyé quand même. » Larissa fit un pas en avant pour menacer le directeur de l'équipe de Ferrari, qui sembla incroyablement surpris.
Pas par sa menace. Mais sachant que son équipe avait sciemment envoyé le pilote brésilien en sachant qu'il avait un problème avec les freins.
« Mademoiselle Cohen, je n'étais pas au courant de ça, je suis tellement- »
« Oui, oui. Vous êtes désolé, vous n'en aviez aucune idée et peu importe. Vous ne ramènerez pas mon père avec vos excuses. Donc, j'espère que vous comprenez que quand je dis que je ne conduirai jamais une Ferrari, je veux dire que je préfère lécher les pieds de chaque personne dans chaque garage que de monter dans n'importe quelle Ferrari. Et je déteste les pieds. » Le visage de Larissa se plissa de dégoût, mais c'était vrai. Il était hors de question qu'elle monte dans une Ferrari.
« Maintenant, hors de ma vue, je veux pouvoir célébrer avec une équipe qui est vraiment à l'écoute de ses pilotes. »
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« D'accord, donc nous allons avoir besoin de toi pour essayer de maintenir ta position aussi longtemps que possible. Nous avons une très bonne chance d'obtenir le double de points, continuons comme ça. »
« Bien reçu. »
Larissa était juste derrière Pierre sur la grille de départ, mais dès que la course commença, elle vrombit devant lui et le pilote devant lui, ayant pris un meilleur de départ que son coéquipier, mais heureusement, il était juste derrière elle.
Elle était cinquième, dès le départ, si elle pouvait tenir, elle prendrait de bons points, tout comme Pierre.
Il y avait eu un drapeau jaune peu de temps après, ce qui signifiait qu'il y avait une voiture de sécurité pendant quelques tours, jusqu'à ce que les débris soient dégagés, et dès qu'elle remarqua qu'elle ne pouvait pas voir son coéquipier dans ses rétroviseurs, elle parla à son ingénieur.
« Qui a été touché ? »
La voix de Larissa grésilla dans la radio. Elle slaloma pour garder ses pneus chauds pour s'assurer qu'une fois la voiture de sécurité partie, elle pourrait repartir et prendre de l'avance puisqu'elle avait remonté une autre place avant la voiture de sécurité.
« On dirait que Gasly a été poussé par derrière par Verstappen qui a été touché par Ricciardo. Ils sont tous éliminés. Tout dépend de toi, gamine. »
Son ingénieur radio avait l'air inquiet, sans doute parce qu'elle pourrait facilement perdre sa place et se retrouver en bas de la grille.
« Qui est derrière moi ? »
« Lewis. Il te rattrape, alors fais de ton mieux. »
Super. Larissa gémit. Les doubles points étaient maintenant hors de portée, et elle avait Lewis qui se dirigeait vers elle, et honnêtement, elle espérait juste qu'elle pourrait y arriver.
Elle pouvait voir la Mercedes de Valtteri Bottas devant elle, et sachant qu'il y avait une autre Mercedes en chemin, elle savait qu'elle allait devoir lutter mais elle décida de suivre le conseil de Zahra et d'accélérer.
Valtteri Bottas pouvait entendre son ingénieur radio lui crier de ne pas laisser passer la Toro Rosso et de se défendre jusqu'à ce que Lewis puisse arriver pour dépasser. Donc il fit exactement ça.
A chaque virage qu'il prenait, il prenait la ligne intérieure pour la forcer à prendre la ligne extérieure si elle voulait dépasser. La foule hurlait alors que les deux se battaient, la Mercedes se défendant juste assez pour permettre à son coéquipier de rattraper son retard.
Lewis était maintenant visible dans ses rétroviseurs, et même si elle aimait le garçon, elle n'était pas prête à le laisser passer. Il devrait le voler à une Cohen, une qui ne laisserait pas tomber sans se battre.
Les tours s'écoulèrent alors que les deux Mercedes étaient impliquées avec la Toro Rosso qui refusait de céder. La foule semblait aimer que juste au moment où ils pensaient que Bottas s'était éloigné de la Brésilienne, elle semblait reculer, tout en se défendant d'Hamilton en même temps.
Elle avait été informée à la radio qu'elle occupait actuellement la troisième place, puisque Raikkonen avait un abandon à son nom, ce qui était une grande réussite en soi pour même avoir un podium, même si elle risquait de le perdre à tout moment.
Elle passa aux stands pour de nouveaux pneus en même temps que Lewis et elle pria pour être sortie avant lui, et peut-être, juste peut-être, que son père veillait sur elle.
Parce qu'elle devançait Lewis à la sortie des stands.
« Allez Lis, tu peux le faire. » se murmura-t-elle alors qu'elle approchait du dernier tour, repoussant toujours la Mercedes de Lewis. Elle obtiendrait sûrement des points maintenant et potentiellement un podium. Sûrement.
« MERDE ! » cria Larissa alors que Lewis venait de réussir à la dépasser dans le dernier virage. Elle accéléra de nouveau pour tenter de reprendre la place mais après avoir retenu la Mercedes pendant 80% de la course, la Mercedes vrombit jusqu'au podium.
« P4 ! C'est la P4, gamine ! Tu as des points, bravo ! Ne t'en veux pas pour le podium, tu as été incroyable. »
« P4 fera l'affaire, je suppose. »
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Deux courses lors de sa première saison de Formule 1 et elle avait réussi à marquer des points. Certes, elle savait qu'elle aurait pu et aurait dû décrocher un podium, mais elle ne pouvait pas y faire grand-chose, elle devait juste espérer voler un podium à Mercedes dans un avenir proche.
La vengeance sera une garce.
Mais en attendant, douze points lui feraient bien. Franz était ravi qu'elle ait remporté ses premiers points, tout comme son coéquipier, qui malgré son élimination lorsque les deux Red Bull s'étaient affrontés et avait été éliminé en cours de route, ne laissa pas son sourire s'estomper en félicitant la Brésilienne.
« Ma Chérie, tu as été incroyable ! Je suis si fier de toi. » Pierre la serra fort contre lui, l'embrassant sur les joues.
Il remarqua qu'elle ne faisait que marmonner et il savait qu'elle s'en voulait d'avoir laissé passer Lewis, mais il n'y avait rien qu'elle aurait pu faire. Elle avait tout fait correctement, et seules l'expérience et la rapidité du quadruple champion du monde lui ont volé le podium.
« Merci, docinho. Je suis désolée que tu n'aies pas pu obtenir de points. » Elle s'excusa auprès de son coéquipier en lui permettant de la serrer fort dans ses bras, trouvant un peu de réconfort dans ses bras.
« Ne t'inquiète pas, je les aurai bien assez tôt tout comme tu auras ton podium. » Pierre la réconforta, avant d'enrouler fermement son bras autour de sa petite taille et de l'accompagner jusqu'à l'endroit où le fan club de Larissa Cohen était au complet.
« Bon travail, gamine. Ton père serait fier. » Kimi lui tapota doucement la tête, un regard affectueux dans ses yeux bleu acier qui était réservé uniquement à sa meilleure fille. Sa nièce.
« Il est probablement en train de crier à quel point il est heureux. » Fernando s'avança vers elle en la serrant dans ses bras.
« Je dois faire vite puisque j'ai gagné, mais je suis si fier de toi. » Sebastian Vettel courut dans le garage Toro Rosso, l'embrassant sur la tempe, la prenant dans ses bras par derrière avant d'être forcé de s'enfuir, alors que Lewis lui faisait signe de la main, courant également vers le podium.
« Lis, tu sais que je pourrais pleurer de bonheur, et je le ferais, je le ferais vraiment, mais- »
« Ton fond de teint est cher, ouais je sais. » ria Larissa alors que Zahra l'attrapait, la tirant contre sa poitrine, la paire se cramponnait désespérément l'une à l'autre.
« Tu m'as botté le cul cette fois, c'est sûr. » la taquina Esteban Ocon en entrant dans le garage en faisant un clin d'œil à son amie. Il vint derrière elle, enroulant ses bras autour de sa petite taille, les posant sur ses épaules alors que sa poitrine se nichait sur le dessus de sa tête.
« Je t'avais dit que je le ferais, Estie. Tu ne m'as tout simplement pas cru. » Larissa eut un sourire narquois, une étincelle dans ses yeux qui fit que ses oncles marquèrent un temps d'arrêt. Ils savaient qu'ils avaient déjà vu ce regard, car c'en était un qu'ils avaient vu de très nombreuses fois.
Elle était définitivement la fille de son père.
Son téléphone prit vie, la faisant froncer les sourcils lorsque sa meilleure amie le lui tendit. Immédiatement ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'elle reconnut le contact qui apparut sur l'écran du téléphone. Elle cliqua sur le bouton décrocher et mis rapidement le téléphone sur haut-parleur.
« Chérie, je suis si fière de toi. » La voix de Sara Cohen retentit dans le haut-parleur de son téléphone, ce qui fit que Zahra laissa tomber son verre d'eau de surprise.
Ses oncles surveillaient attentivement ses expressions faciales, au cas où ils auraient besoin d'intervenir et de couper court à la conversation, mais constatèrent que ce n'était pas nécessaire.
« Bonjour, mère. Comme c'est gentil de ta part de te souvenir de moi. » cracha froidement Larissa, surprenant ses proches autour d'elle.
« Je suis tellement désolée bébé, j'ai juste été super occupée. »
Larissa hocha la tête, une expression d'amertume sur le visage. « Ah oui, je sais. Les manucures et les massages sont nécessaires à ta survie, j'en suis bien consciente. »
« Ne sois pas comme ça, je fais de mon mieux, chérie. » La voix de Sara était triste, comme si ça lui faisait mal de savoir que son enfant unique était mécontente d'elle.
« Tant mieux pour toi, fais de ton mieux ailleurs. Maintenant, si ça ne te dérange pas, je vais fêter ça avec ma famille qui assiste à mes courses. » Larissa raccrocha au nez de sa mère, voyant les regards inquiets de ses amis et de ses oncles.
« J'ai besoin d'alcool. »