Avance toujours / Bajifuyu...

De SayuriElendil

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ATTENTION RISQUE DE SPOIL pour les personnes n'ayant pas lu le manga jusqu'au bout. Mikey et Takemichi avaien... Mais

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Petit contretemps ?
Chapitre 14
Chapitre 15

Chapitre 6

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De SayuriElendil

Cela faisait maintenant trois jours que le violet passait ses journées dehors avec ses amis, et ce jour-là aucun de ses amis n'étaient disponibles, ils allaient se battre contre Moebius. Tous lui avaient demandé ne pas les joindre ou les rejoindre, ne voulant pas qu'il soit impliqué dans le combat. Il les avait rassurés, de toute façon il devait aller faire sa séance de rééducation l'après-midi même et ne sortirait donc pas le matin pour se préserver pour celle-ci.

Comme toujours, il quittait l'appartement avec ses affaires, traversait le parc pour se rendre sur l'artère principale et s'engouffrait dans la bouche de métro pour en descendre une dizaine d'arrêts plus tard. Il ressortit des couloirs souterrains du métro pour remonter à la surface et naviguait entre les rues pour se rendre à l'hôpital. Durant l'entièreté de son trajet, il eut l'impression d'être suivit, mais quand il regardait autour de lui rien ne sortait de la normale. Il se dit qu'il virait paranoïaque et ne fit pas plus attention que cela.

Comme toujours, il savait où se rendre et la séance fut épuisante, mais très bénéfique et le kinésithérapeute trouvait même qu'il avait fait un énorme bond en avant. Il était confiant quant au fait que l'adolescent allait pouvoir marcher sans aucune aide dans un futur proche, même s'il devait bien avouer que le violet avait encore du mal pour certaines tâches quotidiennes comme changer ses chaussures. Le professionnel avait bien vu que le garçon savait la théorie mais que la pratique n'était pas encore acquise et prenait plus de temps. Il le rassura en lui disant que cela viendrait. Le professionnel en profitait aussi pour vérifier que la prothèse soit toujours adaptée à l'adolescent, ce qui fut heureusement le cas.

Pendant plus de quatre heures, avec quelques pauses, l'adolescent fit plusieurs exercices et également de la musculation pour pouvoir se sortir de toutes les situations physiquement embêtantes. Le violet n'était pas le seul, beaucoup d'autres personnes dans la même situation que lui se trouvait dans cette énorme salle avec d'autres handicaps plus lourds ou légers que lui. Tous devaient réapprendre à vivre autrement.

Quand il ressortit de l'hôpital, le soleil avait déjà bien décliné montrant alors un beau dégradé d'orange. Il avait mal partout et pourtant était vraiment satisfait de sa journée. Il restait quelques instants devant les portes du bâtiment hospitalier à regarder le ciel, avant de commencer son chemin retour. Il soupirait, ce qu'il pouvait être claqué... Il avait hâte de rentrer chez lui, de se doucher, manger les bons petits plats de sa tante et surtout de DORMIR. Son lit lui manquait vraiment.

Il reprit le même chemin que plus tôt en sens inverse, hélas pour lui sans qu'il ne comprenne ce qui lui arrivait, à un croisement de rue, un groupe de plusieurs individus lui tomba dessus, le projetant contre un mur faisant office de clôture. Ryuji tomba sur les fesses, son dos et sa tête percutant durement le mur, lui coupant le souffle. Le violet n'eut pas le temps de lever la tête pour voir qui l'attaquait, que des coups de poings et de pieds violents lui fut asséner. La seule chose que le pauvre jeune homme put faire, fut de se rouler en boule pour se protéger du mieux qu'il pouvait. Il ne comprenait pas pourquoi on s'en prenait à lui. Son sang se glaça très vite quand il entendit ses assaillants lui hurler dessus des "c'est comme ça qu'on traitre les handicapés !", "c'est à cause de toi si on est pas à l'InterHigh" ou encore "handicapé de merde". Ceux qui l'attaquaient faisaient partie de l'équipe de volley de son collège ? Pourtant une des voix, il la reconnaissait, c'était celle du connard de la réunion du Toman... Il avait peur. Il espérait juste qu'ils en terminent rapidement.

Après un certain temps à se faire passer à tabac, il ne comptait plus le nombre de coups qu'il recevait. Il avait mal partout et sentait qu'à tout moment il allait perdre connaissance. Alors qu'il pensait que jamais ses agresseurs ne le laisseraient tranquille une voix s'éleva, une voix qu'il avait déjà entendue quelque part, mais il n'était pas en état pour se rappeler d'où.

- C'est nul de s'en prendre à un gars en groupe, vous faites pitié.

- Shinichiro, tu vas encore te prendre une dérouillée, fit une autre voix masculine plus trainante.

- Mais non, tu es là pour me protéger ! Bref, dégagez de là les gosses !

Les coups s'arrêtèrent de pleuvoir et tous se mirent à fuir en criant des "la première génération des Black Dragon, on dégage" ou encore des "le frère de Mikey".

Le violet, lui, resta à terre et en boule, effrayé et encore sous le choc de ce qui lui était arrivé. Il se demandait même quand les coups allaient reprendre. Il ne put que violement sursauter de peur quand il sentit deux mains se poser sur ses épaules pour le relever. Il avait mal à la poitrine, vraiment très mal, cela n'inaugurait rien de bon, surtout avec ses problèmes actuels.

- Putain, je le connais ce gamin ! Ryuji, ça va aller ? Hey, regarde-moi, c'est Shinichiro, lui secouait doucement l'épaule le brun.

- Shinichiro, il n'est pas en bon état, faut qu'il reçoive des soins.

Ryuji, avait de plus en plus mal et avait de plus en plus de mal à respirer. Sa respiration était bruyante et sifflante. Il avait extrêmement mal. Il avait l'impression d'étouffer.

- Merde, merde, merde. On l'emmène à l'hosto !

Shinichiro attrapait alors le bras droit du violet en lui tournant le dos pour l'y installer, aidé de son ami aux longs cheveux blond et violet. A peine Ryuji fut sur le dos de l'aîné des Sano qu'il se mit à cracher du sang, inquiétant ses deux sauveurs. Heureusement qu'ils n'étaient pas loin de l'hôpital. Le brun était très inquiet, il n'aimait pas du tout le bruit que faisait la respiration de l'ami de son frère.

Wakasa, prit de l'avance sur son ami pour ouvrir les portes des urgences rapidement. En voyant le t-shirt blanc du brun, l'équipe soignante se précipita vers eux et allongèrent rapidement Ryuji sur un brancard.

- Bipez le docteur Fugatsu ! Vite ! C'est Ikeda Ryuji ! Hurlait un membre du personnel. Placez-le tout de suite dans une pièce aseptisée ! Masque, gants, charlotte, surchaussures et tuniques obligatoires !

Les soignants partirent rapidement avec l'adolescents, laissant les deux jeunes adultes perdus, choqués et encore plus inquiet pour l'un des deux. Une infirmière vint rapidement les rejoindre, leur demandant ce qu'il s'était passé. Les deux adultes expliquèrent rapidement ce qu'ils savaient et demandaient si tout irait bien pour le plus jeune. La femme ne put leur répondre et leur demanda de patienter, compatissante. De son côté l'infirmière prit le téléphone et prévint la tante du jeune homme étant la personne à contacter en cas d'urgences.

Le couple franchit les doubles portes des urgences, paniqué, une vingtaine de minutes plus tard. Ils allèrent rapidement à l'accueil qui leur indiquait la salle d'attente où se trouvaient déjà les deux amis. La femme vint de suite se réfugier dans les bras de l'homme en pleurs. Elle semblait terrifiée. Quand elle eut repris le contrôle de ses émotions, ils allèrent rejoindre Shinichiro et Wakasa.

- Bonsoir, on nous a prévenu que vous aviez aidé notre neveu. Merci infiniment, fit l'homme en se courbant avec sa femme.

- Non, non, ne vous en faites pas, c'est normal, répondit Shinichiro en agitant les bras, très gêné. Ryuji est un ami de mon frère en plus...

La femme eut de nouveau les larmes aux yeux, quand son portable se mit à sonner. Elle s'éloigna un moment avant de revenir vers le groupe.

- C'était Eiko, n'est-ce pas ? Demandait Masao.

- Oui. Elle voulait savoir s'il y avait du nouveau... Elle est à deux doigts de tout plaquer pour venir... J'ai réussi à l'en dissuader, mais si...

La femme s'effondrait de nouveaux en sanglots dans les bras de son mari qui ne put que la soutenir en la faisant s'asseoir sur un des sièges. Le brun et le bicolor se regardaient dans l'incompréhension totale, certes son état était inquiétant mais de là à imaginer le pire...

Ce moment fut vite interrompu avec l'entrée d'un grand groupe de garçons ayant tous le même uniforme noir et avec des broderies or. L'un d'eux, un petit blond, avait la main enroulée dans un chiffon imbibé de sang. Shinichiro reconnu très vite son frère et ses amis et eux avaient bien reconnu également le brun. Draken fut le premier à réagir en reconnaissant la famille de Ryuji. Il courut comme un fou pour les rejoindre en voyant la femme dans un tel état.

- Monsieur et madame Kurata... ?

- Que fais-tu ici, mon grand ? Lui demandait l'adulte avec un petit sourire triste sur le visage.

- Un problème lors de notre dernier affrontement... on est venu faire soigner Takemichou... Mais... et... vous ? Où est Ryuji ? S'inquiétait le géant blond.

Seuls les pleurs un peu plus forts de la femme lui répondirent et Draken commençait alors à se décomposer. Mikey vint également voyant son frère avec tout leur groupe d'amis que se posaient tous beaucoup de questions en voyant l'air de Draken. Shinichiro leur expliquait ce qu'il était arrivé au violet.

- Si je les retrouve, je les..., commençait Baji fulminant de rage.

- Tu n'es pas le seul.

Tous les garçons voulaient retrouver les responsables et en découdre. Ils avaient osé s'en prendre à leur ami et de manière si lâche ! Tous tremblaient de rage et de peur mêlé. Par automatisme, Chifuyu relevait sa manche et ne voyait que du rouge sur son lien d'âme sœur. Il relevait ses yeux vers Keisuke qui regardait également le poignet du blond et ce dernier comprit que s'il n'arrêtait pas son amant, celui-ci allait faire une connerie, mais il n'avait pas le courage. Lui aussi voulait retrouver les responsables et les passer à tabac, leur rendre la monnaie de leur pièce. Le seul qui pouvait leur remettre les idées en place était déjà partit avec un médecin pour sa main et le leader encore présent était aussi sur le point d'exploser et avait beaucoup de mal à savoir comment les arrêter.

- Les garçons, est-ce que je peux vous confier Aiko ?

Masao venait de briser le silence pesant qui avait pris place sur le groupe. Masao avait bien compris que les garçons, avec qui son neveu trainait, avaient le sang chaud et ne souhaitaient qu'une chose régler leurs comptes.

- Je dois aller voir la police. Il est hors de question que ceux qui ont fait cela à Ryuji s'en sortent. Je vais devoir vous demander de venir avec moi Sano et Wakasa. Votre déposition sera sûrement requise pour retrouver ces petits cons. Je vais faire de leur vie un enfer judiciaire.

- Ils méritent plus, fit Chifuyu.

- Je suis d'accord avec vous, mais Ryuji ne voudrait pas vous voir vous battre pour ça... En fait, il n'aime pas vous voir vous battre tout court, expliquait l'adulte. Je compte sur vous pour prendre soin de sa tante.

- Mais...

- Ecoutez-le. Cette histoire doit être réglée par la Justice, confirmait Shinichiro. Prenez soin de madame Kurata, après tout vous êtes des hommes, non ? Alors agissez comme tels. Les poings ne peuvent pas tout régler.

- Comptez sur nous, monsieur Kurata et toi aussi grand-frère, dit Mikey.

Draken prit la place de Masao aux côtés d'Aiko, c'était aussi celui qui connaissait mieux la femme, qui s'excusait platement de son état auprès des jeunes. Ce fut donc entouré Draken, Mikey, Mitsuya, Chifuyu, Baji, Takemichi, Smiley et Angry qu'Aiko attendait des nouvelles de Ryuji. Tous se soutenaient les uns les autres. Ils attendirent bien une heure des nouvelles du violet.

- Madame Kurata, l'appelait le docteur Fugatsu en rejoignant le groupe en retirant son masque chirurgical.

- Comment va-t-il ?!

Aiko se levait précipitamment, tant que Draken dût la rattraper alors que ses jambes flanchaient. Elle s'excusa rapidement auprès de l'ami de son neveu et le remerciait également.

- Doucement madame, ses jours ne sont pas en danger. Plus de peur que de mal. Beaucoup de bobos mais rien de trop grave, tout se soigne très bien. Il va rester juste rester avec nous jusqu'à ce que ses résultats d'analyses et autres nous reviennes pour être sûr que tout va bien et qu'il ne risque plus rien. Mais je suis plutôt confiant en vous disant qu'il ne devrait pas rester trop longtemps avec nous ici.

- Et son poumon... On m'a dit qu'il avait craché du sang !

- C'est pour cela que nous voulons le garder, par précaution. D'après les imageries que nous lui avons faites passer, rien de choquant n'est apparue. Vous n'avez pas à vous inquiéter, il est peu probable qu'il fasse un rejet de son greffon maintenant. Mais par précaution, pas de visite, du moins dans la même pièce que lui, jusqu'à la fin de sa période d'observation et on va le remettre sous son ancien traitement.

- Attendez... Greffon ?

- Interdit de visite ?

- C'est si grave que ça ?

Tout le groupe de jeunes s'inquiétait, personne ne comprenait ce qu'il se passait ou presque. Mikey avait déjà eu vent de toute l'histoire par ses âmes sœurs. Il avait vu ses âmes sœurs la veille. Ils venaient d'emménager et ils lui avaient tout dit.

- Ryuji a été pris dans un gros carambolage il y a environ un an et a failli y passer, expliquait le leader du Toman sous le regard étonné d'Aiko.

- Il t'a...

- Shin et Toru sont mes âmes sœurs, dit le blond pour répondre à la femme. Il nous a juste dit qu'il avait eu un accident avec Draken. On est au courant de certaines choses tous les deux...

- Je vois, fit simplement la femme. Cela explique pas mal de choses.

Tous comprirent que Draken et Mikey étaient au courant de quelque chose que Ryuji taisait et cachait à tous. Cela faisait enrager les âmes sœurs du violet. Ils se sentaient tant à l'écart... Baji sortit rapidement du bâtiment. Il avait besoin d'air. Chifuyu connaissant son amant et chef le suivait. Il devait l'empêcher de faire une connerie qu'il regretterait par la suite.

Keisuke se rendit dans un coin désert du parking et frappait le premier mur qu'il trouva. Il était tellement frustré ! Chifuyu, lui, restait juste derrière son amant, il savait qu'il avait besoin de tout extérioriser.

- Keisuke..., murmurait Chifuyu, triste.

- C'est notre âme sœur Chifuyu ! C'est notre âme sœur et pourtant il agit comme si nous étions de simples amis ! Il nous tient même à l'écart de tout ! Hurlait le brun en colère et blessé.

- Je sais...

Les deux savaient déjà qu'ils étaient les âmes sœurs du violet, cela était récent, même très. Ils avaient deviné définitivement ce qu'il en était après qu'ils soient partit trois jours plus tôt pour se changer avant la réunion du Toman. Après tout, toutes les crises de paniques de Ryuji correspondaient avec celles de leur âme sœur. En fait, tous les sentiments que ressentait leur âme sœur étaient exactement les même que ceux de Ryuji, du moins pour les plus fortes. Ils ne comprenaient pas pourquoi Ryuji refusait de se dévoiler et être avec eux. Qu'avaient-ils fait de mal ? Ils ne comprenaient réellement pas du tout ce qui pouvait pousser Ryuji à agir de la sorte et cela leur faisait du mal. Ils avaient mal quand il ne partageait pas avec eux ou leur cachait des choses.

- Je ressens exactement la même chose ! Mais tu sais aussi qu'on ne peut pas le forcer à parler ! Tout ce qu'on peut faire c'est attendre ! Même si ça fait putain de mal !

- Il a toujours tellement mal...

- Tout ce qu'on peut faire, c'est être présent pour lui et l'attendre.

Keisuke se tournait vers son blond et vint dans ses bras. Il avait besoin d'urgence de sa dose de Chifuyu et Chifuyu de sa dose de Keisuke. Ils étaient morts d'inquiétude et ils avaient vraiment besoin de réponses.

- Vous êtes donc Chifuyu et Keisuke, les firent sursauter la voix de Masao derrière eux.

- Euh... et vous vous êtes l'oncle de Ryuji, c'est cela ? Fit Chifuyu un peu intimidé en se tournant vers l'adulte avec Keisuke.

- C'est exact, et si j'ai bien entendu, vous êtes donc au courant que vous êtes les âmes sœurs de Ryuji. Je ne peux pas parler de ce qu'il a vécu à sa place, mais je peux vous dire une chose. Le soir de votre rencontre, quand il est rentré après avoir vu votre lien d'âme, il en aurait pleuré, de joie mais aussi de tristesse. Il cache beaucoup de choses et il sait qu'en se taisant il va vous faire du mal. S'il ne vous dit rien, ce n'est pas à cause de vous, loin de là. Il est même bien plus heureux qu'avant, grâce à vous deux.

- Alors... s'il ne nous dit rien ce n'est pas à cause de nous... ? Fit Chifuyu plein d'espoirs.

- Non, vous subissez et lui aussi toutes les conséquences de ce qui lui est arrivé il a un peu plus d'un an maintenant...

- Le carambolage.

- Oui, confirmait Masao. Cet accident est encore vif dans son esprit et aussi sur son corps. Un rien lui rappelle le pire jour de sa vie, ne lui en voulez pas trop. Pour tout vous dire, il a peur d'être un poids pour vous plus que tout autre chose, c'est la seule chose que je peux vous dire. Mais je suis certain d'une chose, il vous aime de tout son cœur.

Les deux adolescents se mirent à regarder le sol, soudainement honteux de leurs doutes envers le violet. Masao vint passer ses bras autour des épaules des deux garçons pour ensuite leur ébouriffer leurs cheveux dans un geste affectueux. Il les trouvait vraiment attachant ses deux ados, son neveu avait beaucoup de chance de les avoir.

- Rentrez chez vous, je vous préviendrais quand il pourra recevoir de la visite. Vous serez même les premiers au courant. Il est tard et vous êtes amochés, allez vous reposer. Pour le moment, vous n'aurez pas de nouvelles de son état avant plusieurs heures. D'accord les garçons ?

- D'accord... Mais...

- Promis, les premiers au courant de son état.

Les deux adolescents hochèrent de la tête et écoutèrent ce que dit l'adulte, même s'ils voulaient faire tout l'inverse et rester à l'hôpital. Chifuyu prit la main de Baji, il avait besoin du contact de son petit ami. Il relevait sa manche droite et posait sa main sur le lien de son petit ami pour donner du courage et du soutien à Ryuji. Le brun vint poser sa main sur celle de son blond et fit la même chose.

- Je peux... rester chez toi Kei, ce soir et... ?

- La question ne se pose même pas Fuyu. On reste ensemble et dès que Ryuji va mieux, on le kidnappe et on ne le libère plus jamais.

Chifuyu ne put que lâcher un petit rire aux dires de Baji et de raffermir sa prise sur lui. Il stressait et avait peur, tout comme Keisuke. Il sentait qu'il tremblait et le brun également. Il était évident qu'ils n'allaient pas réussir à trouver le sommeil. Ils étaient bien trop inquiets pour lui.

- Tu vas pouvoir conduire ? S'inquiétait Chifuyu.

- Oui, t'en fais pas. On sera vite rentré.

- D'accord.

Les deux montèrent sur la GSX250E de Keisuke et le blond ne le lâchait pas une seule seconde pour le soutenir. Il savait que son brun devait être encore sous le coup de ses émotions, tout comme lui. Il avait peur qu'il lâche tout d'un coup. Chifuyu savait aussi que son brun était encore plus imprévisible qu'à l'habitude. Un rien pouvait le faire partir en vrille et ce n'était clairement pas le moment.

Dès qu'ils furent tout deux enfermés dans la chambre du brun, celui-ci s'effondra contre la porte, ses nerfs lâchaient. Comme toujours, il ne pleurait pas, mais Chifuyu savait qu'intérieurement c'était la guerre dans tout ce qu'il ressentait. Il vint donc s'agenouiller à côté de lui pour le prendre dans ses bras. Il l'entourait comme pour le protéger de l'extérieur.

- Kei, viens, on va prendre une douche chaude, d'accord ?

Le brun ne répondit pas mais se levait tout en gardant son Fuyu contre lui. Les deux partirent sous la douche, Chifuyu dû s'occuper de tout, Baji étant dans un état apathique. Les deux se mirent ensuite sous les couvertures de l'adolescent aux cheveux longs. Keisuke vint directement dans les bras de son blond.

Baji changeait totalement de façon d'agir dès qu'ils étaient seuls et isolés du monde. Baji devenait dix fois plus câlin et devenait demandeur de papouilles, encore plus ce soir-là. Chifuyu vérifia son portable et également celui de Keisuke pour voir s'il n'y avait rien de nouveau. Il mit tout de même les deux téléphones en sonnerie au cas où, même s'il ne pensait pas avoir de nouvelles tout de suite.

- Tout ira bien pour lui, hein ? Murmura Keisuke inquiet contre le torse de Chifuyu.

- Ryuji est fort et son médecin confiant.

- Oui, mais il reste sous observation...

- C'est normal, Kei. Il fait son travail et veut être vraiment certain que tout va bien. Regarde, Ryu semble avoir moins mal, l'avertit le blond en regardant son poignet. Même si, je pense que c'est dût aux antidouleur, mais au moins, il souffre moins.

Le brun soupira, un peu soulagé de voir le rouge diminuer d'intensité. Il vint capturer les lèvres de son petit ami pour un baiser rempli de tendresse. Les deux passèrent ainsi toute la nuit, ayant besoin de se rassurer l'un et l'autre et de tendresse. Ils ne dormirent pas beaucoup cette nuit-là, bien trop inquiets.

Ils étaient déjà réveillés quand le soleil se leva. Les deux adolescents étaient fatigués mais n'arrivaient pas à dormir. Ils restèrent l'un contre l'autre pendant encore quelques minutes avant que Chifuyu ne décide de bouger, faisant bouger aussi Keisuke. Les deux changeaient donc de pièce allant dans le salon pour se mettre devant la télé, qu'ils ne regardaient absolument pas. Elle servait plus à faire des bruits de fonds, plus qu'autre chose.

Keisuke finit par aller dans la cuisine pour voir ce qu'il pouvait faire comme petit déjeuné. Il finit par aller s'habiller sous le regard étonné de Chifuyu qui lui demanda de l'attendre, qu'il venait avec lui. Les deux partirent donc dans les rues encore vides de monde de la capitale à la recherche de ce qu'ils pouvaient prendre pour le déjeuner. Ils finirent dans un Kombini et prirent trois soupes misos toutes faites et des poissons grillés. Ils avaient la flemme de chercher et de faire le repas.

Une fois rentrés, ils mirent la table et préparèrent le tout. Ils passèrent à table dans le silence, ils avaient encore le moral dans les chaussettes. Quand ils eurent fini, ils retournèrent devant la télé collé-serré. Ils ne savaient pas quoi faire. Ils s'ennuyaient et pourtant pas le moral de bouger. Ils voulaient juste voir Ryuji, avoir de ses nouvelles.

- Bah les garçons, vous êtes malades pour être aussi calme et silencieux ? Il va pleuvoir de la merde ! S'exclamait la mère de Baji.

Le brun était le portrait craché de sa mère mais en homme. La femme avait juste coupé ses longs cheveux pour un carré assez récemment et portait comme toujours son survêtement rouge.

- C'est quoi ces têtes d'enterrement ? Vous êtes vraiment beaucoup trop calme, ça pue le coup foireux. Bon, Keisuke, qu'est-ce que t'as foutu encore ?

- Pourquoi tout de suite j'ai fait de la merde ?! S'énervait le brun en se levant du canapé.

- Tu parles autrement à ta mère !

- Je te parle comme je veux !

Le blond roulait des yeux. "Et c'est reparti pour un tour" pensait-il. Décidément, c'était leur passion familiale de se battre... Il était vraiment rare qu'il ne les voit pas se battre au moins une fois quand les deux se trouvaient dans la même pièce.

Soudainement le portable de Chifuyu se mit à sonner interrompant le combat du brun et de sa mère ce qui lui causa un beau coup de pied dans la joue, mais Keisuke ne s'en formalisa pas pour se précipiter aux côtés du blond qui regardait l'écran de son portable en tremblant, le contact de Ryuji s'y trouvant.

- Décroche, vite ! S'exclamait Keisuke.

- J'ai... Peur et si...

- On ne le saura que si tu réponds. Je suis là, et regarde, notre lien est toujours là et encore coloré !

Keisuke avait levé son avant-bras pour que les deux puissent voir le lien de Ryuji toujours présent et moins rouge. Mais ils virent aussi un bleu glace, le violet n'allait vraiment pas bien mentalement. De la tristesse profonde était présente. Le blond inspirait un grand coup avant de répondre et Baji se coller à son oreille pour entendre la conversation.

- Allô ? Demandait-il peu sûr de lui.

- Chifuyu ? C'est Masao, pardon de te déranger, il est encore tôt, mais je vous avais promis que vous serez les premiers au courant de l'état de Ryuji. Il est réveillé et son état est très bon, même s'il a été mis sous morphine pour calmer les douleurs. Il plane un peu, mais les visites sont autorisées, tous les résultats de ses tests sont de retour et il pourra même rentrer à la maison aujourd'hui.

- Alors, on peut...

- Venir ? C'est même une obligation, il ne va pas pouvoir rentrer en marchant, il n'est pas en état, et la voiture et lui... Je compte sur vous pour m'aider à le rentrer dans ce qu'il appelle un cercueil ambulant.

- Comptez sur nous, on arrive tout de suite ! S'exclamait Chifuyu.

- Attends ! Une dernière chose, quand vous le verrez, ne regardez pas trop... Ses jambes, d'accord ? C'est... Il risque de vraiment mal le prendre, déjà que je vais avoir des problèmes, juste en vous faisant venir pour sa sortie... Il ne risque pas d'être de bonne compagnie, vraiment pas. Il pourrait même vous mettre à la porte. Ne lui en voulez pas. C'est compliqué pour lui, et aussi pour vous.

- On ne regardera que son visage ! Vraiment ! On arrive le plus vite possible !

Chifuyu raccrochait et regardait Baji avant d'hurler de joie et de soulagement faisant crier les voisins qui dormaient, sous le regard d'incompréhension de la mère. Les deux s'embrassèrent de joie et de soulagement.

- On y va ! Vite !

Sans un regard, ni même une explication envers la mère de famille, les deux partirent comme des voleurs de l'appartement et surtout comme des fusées.

- Ils ont le feu au cul ou quoi ? Qu'est-ce qu'ils leur prennent ? Décidément les adolescents... Plus une once de respect pour leurs parents ! Bande d'ingrats garnements ! Finit-elle par crier en prenant son petit déjeuné. Dégueu, Keisuke s'est encore glandé entre le sel et le sucre... Comment fait Chifuyu pour manger ça sans broncher ? ah la, la, l'amour rends certaines choses impossibles, possibles.

De leurs côtés les adolescents ne tenaient pas en place, le trajet fût un véritable supplice autant pour eux que les autres passagers. Chifuyu dû même retenir son petit ami de frapper quelqu'un, parce qu'il était trop fatigué et irrité, lui rappelant que s'il frappait quelqu'un ils allaient devoir attendre encore plus de temps pour voir Ryuji. L'argument ne passa pas dans l'oreille d'un sourd ! Le brun se tint de suite à carreau. Il ne voulait vraiment pas attendre encore plus de temps.

Dès qu'ils descendirent du métro, les deux se ruèrent en direction de l'hôpital et entrèrent comme des sauvages pour ensuite aller à l'accueil où ils se firent réprimander par l'homme qui s'en occupait. Le réceptionniste finit tout de même par soupirer, comprenant que les deux adolescents étaient juste trop enthousiastes. Il finit par les renseigner en leur disant qu'ils allaient devoir attendre les tuteurs de leur dans la salle d'attente de l'étage de la chambre de leur ami avant de pouvoir aller le voir, faisant augmenter leur frustration.

Ils durent attendre ce qu'ils appelaient une éternité dans cette salle d'attente. Ce fut Masao qui vint les rejoindre, amusé de les voir présents aussi rapidement.

- Ryuji vient de se rendormir, il pourra sortir en fin de matinée. Vous voulez attendre son réveil avec lui ? Mais il faudra être silencieux, il a vraiment besoin de se reposer. Après j'allais chercher quelque chose à manger dans la superette en bas, vous voulez venir avec moi ?

- Voir Ryuji, firent les deux d'une même voix. On veut voir Ryuji.

- Très bien. Je vais vous y accompagner.

Masao leur frottait les cheveux affectueusement et leur fit signe de le suivre. Arrivé en face d'une porte d'une des chambres, l'adulte s'y arrêta.

Avant toute chose, Ryuji dormant, ça vous laisse le temps de comprendre et de voir ce qu'il vous cache, mais à son réveil, ne regardez plus ses jambes, d'accord ? Je compte sur vous.

- Monsieur, vous nous inquiétez, vraiment, là...

- Moi aussi, je m'inquiète tout seul.

L'adulte ouvrit la porte doucement en faisant signe aux adolescents de rester silencieux, pour ne pas réveiller le blessé. En rentrant dans la pièce, ils virent tout de suite la tante de Ryuji assise sur une chaise à côté de celui-ci. Elle les saluait de suite de la tête tout en silence et leur fit signe de venir s'asseoir avec elle, sur les autres chaises.

Les deux l'écoutèrent en silence et vinrent s'installer, ils eurent alors enfin l'occasion de voir leur ami. Celui-ci semblait dormir profondément. Ils purent voir de belles poches et cernes sous ses yeux et aussi des marques rouges, montrant qu'il avait beaucoup pleuré. Il avait toujours une perfusion qui devait contenir les anti-douleurs et autres médicaments. Il portait une superbe tenue d'hôpital, du peu qu'ils pouvaient voir, les draps étant remontés assez haut pour qu'il n'ait pas froid.

Il était tout de même bien amoché, juste sur le visage, Ryuji avait reçu des points de sutures pour son arcade sourcilière gauche, l'œil droit était caché par un gros pansement spécial et sa lèvre inférieure était fendue à gauche. Son poignet gauche était emprisonné dans une attelle et pour le reste du corps, ils ne préféraient pas y penser, le peu qu'ils pouvaient déjà voir, les mettait hors d'eux. Les deux durent se faire violence pour ne pas quitter la chambre pour aller frapper ceux qui lui avaient fait cela.

Alors que Chifuyu continuait de constater les dégâts que ces enfoirés avaient causé sur son aimé, la main de Keisuke vint saisir fermement la sienne soudainement, comme un mouvement de panique. Le faux blond regardait aussi vite son petit ami sans comprendre ce qui lui arrivait. L'air profondément choqué de son petit ami, lui fit tourner la tête vers ce que celui-ci fixait. Là, il comprit, il comprit ce qui avait tant choqué son brun. En regardant non pas ce qu'il y avait, mais ce qu'il y aurait dû avoir, devant leurs yeux. La jambe de leur âme sœur n'y était pas. La jambe droite avait disparue.

- Ce sont eux qui...? Grondait de colère contenue Keisuke tout doucement pour ne pas réveiller Ryuji.

- Non, ça date du carambolage, répondit Aiko.

Celle-ci voyant le choc que provoquait la nouvelle sur les deux arrivants, vint les rejoindre, les éloigner un peu de son neveu et s'agenouillait en face des deux avec un regard tendre. Elle posa sa main droite sur celles enlacées du couple pour qu'ils la regardent elle et non plus la jambe.

- Venez avec moi. Allons en discuter ailleurs qu'ici, il a besoin de repos. Je répondrai à un maximum de vos interrogations. Allons dans un coin tranquille, leur chuchotait-elle en se relevant. On va aller à la cafétéria, j'ai besoin de boire quelque chose.

Les deux adolescents obéirent et durent se faire violence pour ne pas embrasser le front de Ryuji avant de sortir de la pièce. Ils suivaient silencieusement de la chambre jusqu'à la cafétéria où elle prit un jus pour elle et les garçons, en passant par la case ascenseur et dédale de couloirs. La femme prit place à une table proche des baies vitrées pour prendre un peu le soleil.

- Vous devez avoir beaucoup de questions, n'est-ce pas ? Je vais essayer d'y répondre ou en partie. Certaines ce sera à Ryuji d'en parler par contre. Je ne peux pas tout vous raconter, c'est son histoire après tout et ce serait déplacer de parler en son nom alors que je ne connais pas tout.

Les deux collégiens étaient perdus, véritablement perdu.

- C'est donc ça qu'il nous cachait ? Commençait doucement Keisuke.

- Oui et aussi sa greffe et son lien avec vous. Mais tout cela est lié.

- A l'accident, c'est cela ? La coupa Chifuyu en comprenant.

- Non, tout cela se sont les conséquences de l'accident. Même nous, on ne sait pas exactement pourquoi il agit comme ça.

- Ça lui fait encore très mal ? Je veux dire sa jambe.

- La blessure est cicatrisée depuis déjà quelques temps, mais la douleur mentale est toujours présente tout comme les douleurs fantômes et tout cela joue énormément sur ses nerfs.

- Les douleurs fantômes ? L'interrogea Chifuyu.

- Des douleurs dans le pied ou le tibia droit, dit-elle triste.

- Mais...

- Il n'en a plus, oui. C'est neurologique, on ne peut rien faire de plus que ce qu'il a comme traitement... A part attendre que la crise passe, on ne peut rien faire d'autre. Tout ce qu'on peut faire, c'est d'être présent pour lui.

- Sa jambe, il l'a perdue, de suite... Ou...

La femme soupirait douloureusement. Elle passa sa main sur son ventre pour le masser un peu et les larmes lui montaient aux yeux.

- Je... Il a souffert, vraiment souffert...

Les deux garçons fermèrent les yeux de douleur pour leur âme sœur. Ils avaient si mal pour lui... Ils voulaient courir à lui pour le prendre dans leurs bras et le protéger et le soutenir de tout leur cœur. Ils voulaient tout faire pour lui, se plier en quatre pour le faire sourire.

- Je ne peux pas vous raconter l'accident, juste les conséquences et pas toutes...

- Je veux le voir, dit Chifuyu. Je veux... Le prendre dans mes bras ! Déclarait-il.

- Moi aussi.

La femme se mit à leur sourire tendrement, ils ne voulaient pas en entendre plus d'elle et ne semblaient pas avoir de réactions extrêmes.

- Faites juste attention à vos réactions, il est très susceptible sur le sujet.

- Monsieur Kurata nous a déjà prévenu.

- Mais vous pouvez être insistants, le connaissant il va vouloir vous repousser au début. Je serais là pour lui remettre les idées en place s'il est trop extrême.

- Merci beaucoup madame.

Quand ils revinrent dans la chambre, Ryuji était réveillé et en position assise. Sans laisser le temps à qui que ce soit de réagir, ils vinrent de suite le prendre dans leurs bras et le chouchouter etc. Ils étaient vraiment collants, comme toujours, voire pires. Mais ils étaient fidèles à eux-mêmes, ou presque, les deux pleuraient à chaudes larmes.

- Tu nous as fait peur, putain !

- Ne nous refais jamais une peur pareille ! Crétin de... de... j'en perds mes mots que j'ai pas ! S'exclamait Keisuke. 

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