Le jour où j'ai tout perdu

Da AliRosalys

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COUVERTURE : WEGRAPHISME. Lola Sanchez sort de ses études d'informatique pour découvrir le monde du travail e... Altro

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15

Chapitre 10

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Da AliRosalys

De nos jours

Je ne ressens même plus la brise extérieure. Elle a disparu à mesure que j'ai avalé du Fire Ball. Après ma tournée, Adam en a offert une autre, puis Samantha... Assez vite, l'alcool m'est monté à la tête. À présent, j'affiche un sourire bête qui ne trompe pas sur mon état pompette.

— Une autre tournée ? propose Fred, le frère de Sam.

L'autre ami métalleux de Naomi. Une passion que sa sœur et lui avaient en commun.

Fred porte un tee-shirt Metallica – le groupe de métal le plus connu du monde, d'après ses dires. Vu que le nom m'évoque légèrement quelque chose, je lui ai donné raison. Quand il se gratte la barbe, ses multiples bracelets en chaînes se chevauchent. Il en a un en cuir noir – en véritable cuir, fabriqué artisanalement a-t-il précisé – avec des piques et une plaquette argenté. Dessus, on peut y lire le nom de Sam. Après ce constat, je remarque que sa sœur arbore le même avec « Fred » écrit dessus.

— Allez, on ne va pas s'arrêter en si bon chemin, rigole Adam.

Je le rejoins. Son rire à la fois gras et harmonieux est communicatifs. Quand il parle, j'ai la sensation d'entendre un sage issu d'outre-tombe ayant pris possession du corps d'un jeune congolais solaire. Oui, solaire. Adam brille tellement qu'il contient le soleil dans le creux de ses mains.

— Je ne vois de serveurs passer, boude Fred. Je vais rentrer commander au bar... et en profiter pour faire un passage aux toilettes. Si quelqu'un veut venir ! Enfin... pas dans les mêmes toilettes, ahah. Même si vous en mourez d'envie !

Il conclut sa dernière phrase avec un clin d'œil dans ma direction. Je lui offre un visage gêné en secouant la tête, même si je meurs d'envie de pisser. De plus, les toilettes du Warzone sont aussi stylées que la décoration intérieure. Mon petit doigt me dit que l'on découvre une nouvelle référence geek à chaque fois qu'on pose un pied ici, surtout si ces références nous suivent jusque dans les toilettes. Ceci dit, je suis embêtée par le choix qui ont été effectués dans les toilettes : le symbole de Captain America dans celle des hommes, celui de Wonder Woman dans celle des femmes. Un peu sexiste, non ?

Surtout que, bon, on ne va pas se mentir : il doit sûrement exister autant – si pas plus ! – de femmes fans de ce super-héros. Peut-être pas pour les mêmes raisons, diraient certaines... Je dois être l'une des rares femmes à apprécier Steve Rogers pour son lore, sa personnalité et son bouclier.

Quand Fred revient, nos nouveaux verres se trouvent déjà devant nous.

— Tchin-Tchin ! entonne-t-il avec un rire gras.

— Santé ! lancé-je pour faire un pas vers lui.

Ainsi, nous engloutissons le liquide ambré, pour la cinquième fois.

Je me rends compte que j'ai beaucoup de mal à accrocher avec Fred. Depuis qu'il est éméché, il prend beaucoup plus de place dans le groupe. Il lance plein de blagues douteuses avant d'éclater de rire. Samantha et Adam le suivent, tandis que Naomi se contente d'esquisser des sourires en coin. Cette petite blonde dynamique ne semble pas énormément rire. Le maximum que les quelques piques drôles que Fred a dites – il y en a quand mêmes eues ! – ont tout juste suffit à lui tirer un faible hoquet. Après, puis-je vraiment lui jeter la pierre ? C'est pas comme si je trouvais Fred spécialement drôle non plus...

Mon téléphone vibre. Encore. Je l'ouvre en m'attendant à un énième message de mon père mais je suis surprise d'y voir la notification d'un bête jeu mobile auquel je ne joue même plus.

Et pire encore.

D'y voir qu'en fait il est déjà plus de deux heures du matin !

Mes yeux s'arrondissent comme des soucoupes. Je sens une sorte de légèreté engourdir le moindre de mes membres, ma tête peser davantage sur mes épaules... et j'ai au moins trente bonnes minutes de marche jusqu'à chez moi. À cette heure-ci, la seule option possible, hormis le retour à pied, reste le taxi.

— Excusez-moi, dis-je au groupe, les interrompant dans une grande discussion. Je vais rentrer chez moi, il se fait tard. Merci pour cette super soirée !

Je me laisse glisser de ma chaise haute et me rattrape de justesse à la table. Je souris timidement à Adam qui a eu un geste de réflexe pour me retenir. Nos regards se croisent.

Et soudain, je meurs d'envie de l'embrasser.

Un sentiment que je n'ai jamais éprouvé jusqu'à aujourd'hui. Je suspecte l'alcool d'avoir un rôle à jouer là-dedans. C'est bien la première fois de ma vie que je chancelle à ce point. Et puis, cinq Fire Ball, sans compter toutes les autres boissons commandées... Vu comme ça, on ne dirait pas, mais ces mélanges tapent fort. D'ailleurs, je croise les doigts pour ne pas vomir.

Naomi s'est jetée hors de son siège.

— Je vais rentrer aussi ! Tu es de Cointe, non ? me demande-t-elle.

— Ouais, c'est ça.

— J'habite à côté et je suis venue avec Clémentine. Suis-moi, je nous reconduis.

Mes yeux clignent plusieurs fois, le temps de traiter certaines informations. Mais j'ai un peu de mal. Surtout à cette heure. Surtout avec tout cet alcool dans le sang. J'éprouve la désagréable sensation de me retrouver sur un bateau. Bon sang, pourquoi n'ai-je pas bu plus d'eau durant la soirée ?

— Clémentine ? marmonné-je alors que Naomi me tire à sa suite.

— Mon Dieu, tu ne connais pas Clémentine ? s'insurge Fred. C'est la tuture de Naomi. Son univers, sa vie, son tout. Ah la la, Clémentine...

Il mime des bruits de klaxons et des « vroum vroum » très peu convaincants, alors qu'Adam le rabroue sur son utilisation de l'expression « Mon Dieu » alors qu'il n'est pas croyant. S'ensuit un débat entre les trois amis.

Une vague de soulagement m'envahit. Je quitte le navire au bon moment !

***

— Est-ce que cette soirée t'a plu ? me demande Naomi, concentrée sur la route.

Je n'ai pas bien vu la fameuse Clémentine, puisqu'il fait noir et que je ne suis pas dans le meilleur des états. Tout ce que j'ai retenu c'est qu'il s'agit d'une sorte de van orange vieux mais fonctionnel.

— Difficile à dire, lui confié-je. C'est un peu la première fois que je fais ça.

— Ah ouais ?

— Je ne suis pas très soirée. Habituellement, on ne me voit jamais rester aussi longtemps dans un bar. Le Warzone m'évoquait vaguement quelque chose. J'en ai entendu parler mais n'y étais jamais allée. Avec mon groupe d'amis, on se rendait plutôt au Pot-Au-Lait pendant nos études.

Naomi ne quitte pas la route du regard, le front plissé par la concentration. Elle ne paraît pas aussi touchée que moi par l'alcool. Sans doute des années d'entraînement. J'en viens à me détester de lui faire quitter son groupe de potes pour me reconduire.

— Je vois, dit-elle. Pourquoi ne pas avoir invité tes amis, d'ailleurs ?

— Parce que... j'ai plus vraiment d'amis.

— Ah bon ? Ils ont été bouffés par une faille du continuum espace-temps, bloqués dans un monde parallèle duquel ils ne peuvent sortir que par grâce à eux-mêmes, ce qui les bloque puisque s'ils rencontrent leur alter du futur, leur univers explose ?

Je cligne des yeux, abasourdie par ce que je viens d'entendre.

— T'es une geek ?

— Moi ? Nan, lance-t-elle avec désinvolture. Ma sœur, oui.

— Oh cool, elle aime quoi ?

Elle ne répond pas, concentrée sur le tournant à prendre. Dans un souffle, le grognement du moteur s'arrête. Je remarque que nous sommes garées près du parc de Cointe.

— Je ne sais pas trop où t'habites, m'indique-t-elle. Est-ce que ça te gêne si je t'abandonne ici ?

— Non, merc...

— T'as l'air d'avoir une vie vachement triste, Lola.

Tout à coup, la reconnaissance qui m'animait laisse place à un sentiment douloureux d'injustice et d'incompréhension. Comment peut-elle s'exprimer sur ma vie, ainsi ? Qui est-elle pour ça ? Elle ne me connaît pas !

Ma main se relâche doucement de la portière qu'elle se préparait à ouvrir.

— Je t'en prie, développe, dis-je avec amertume.

— Tu sors jamais, t'as pas d'amis, t'as ignoré les notifications toute la soirée et t'as affiché des cœurs dans tes yeux dès qu'Adam prenait la parole, juste parce qu'il t'offrait un peu d'attention. T'as repoussé Fred, surtout quand il était très léger. Samantha a essayé plus d'une fois de t'inviter subtilement à sa soirée d'anniversaire. Je crois qu'elle t'apprécie. Et pourtant, soit t'as fait exprès de pas comprendre ce qu'elle te disait, soit t'es juste vraiment à côté de la plaque.

Ma bouche s'ouvre tellement fort que ma mâchoire se serait décrochée dans un cartoon. Non mais pour qui se prend-t-elle ? Réellement ? Le rouge me monte aux joues, et je rétorque, cinglante :

— Ah parce que ta vie n'est pas triste, Naomi ? Nos conversations de ce soir m'ont pourtant appris que tu venais presque tous les soirs te saouler la gueule à ce bar, avec des amis différents, et que t'enchaînais des métiers minables.

— Qui a dit que mes métiers étaient minables ? s'enquiert-elle. Je n'ai pas employé ces mots.

— Adam, oui. Quand tu étais aux toilettes. T'es payée une misère, tu cumules que des petits jobs de merde alors que tu aurais apparemment un diplôme d'art. À St-Luc pour être plus précise. Alors, dis-moi, Naomi : qui de nous deux a la vie la plus triste ?

Tout à coup, son visage se tourne vers moi. Elle ne regarde plus la route. Ses yeux verts se sont plantés dans les miens, sombres et chargés d'éclair. Quant à elle, seules ses mains serrées sur le volant trahissait son inconfort.

Un souffle s'échappe de ses lèvres. Ses mains relâchent la pression, donnant la sensation d'être simplement posées sur le volant.

— Celle qui est incapable de voir qu'elle ne vit pas vraiment.

— Ah ouais ?

J'ai ouvert la portière, piquée au vif. Ses propos me blessent plus que je veux l'admettre.

— Et en quoi je ne vis pas, selon toi ?

— T'es un zombie, Lola. La première fois que je t'ai vue, tu sombrais. Tu as sûrement tes raisons, je ne les remets pas en cause. Mais t'as arrêté de survivre, là. Une gameuse dirait que t'es en mode automatique. Moi, j'le dis avec mes mots : ta vie craint. De ce que j'ai compris ce soir, si tu veux jouer à ça, tu as perdu ton travail, tes amis et... autre chose. Dont tu ne veux pas parler. Tu ne penses pas qu'il serait temps pour toi de trouver un sens à ta vie ?

Mes poings se sont serrés. L'envie de la gifler me démange mais je me remémore sa clé de bras au parc de Cointe la semaine dernière. Ce même parc devant lequel nous nous trouvons.

À quoi je m'attendais en acceptant l'invitation d'une meuf qui me met dans des positions inconfortables ? Ne suis-je pas un peu masochiste ?

Après... La soirée en elle-même m'a paru incroyable. Hors du temps. J'ai rencontré des personnes exceptionnelles, tels qu'Adam et Sam. Naomi, elle-même, dégage une aura mystique. Elle semble porter beaucoup de poids sur ses épaules. Des cicatrices que même la lumière infrarouge la plus perfectionnée ne pourrait rendre visibles. Ces blessures, ancrées profondément en elle, qu'elle canalise, maîtrise et contrôle. Ou plutôt qu'elle laisse couler ? Qu'elle prend le temps de vivre ? Comment fonctionne vraiment cette fille ?

— Tu penses être la personne indiquée pour me suggérer de trouver un sens à ta vie, alors que toi-même t'as aucun objectif ? Tu sembles vivre chaque jour sans te projeter, sans même te créer un objectif à long terme. Comment peux-tu me donner un conseil que tu ne suis pas toi-même ?

Un silence de quelques secondes s'abat sur la voiture. L'air frais du dehors s'infiltre pour me chatouiller le nez, les joues, les oreilles. Ballotter quelques mèches de mes cheveux. L'alcool descend doucement, et la température froide me mord un peu la peau.

— Je ne sais pas si j'ai une vie triste, La, mais j'ai une vie. Mouvementée, pleine d'aventures et complètement imprévisible. Est-ce que ça me convient, ça j'en sais rien. Mais au moins j'ose. J'ose, et rien que ça, ça me rend fière. J'suis personne pour te donner des conseils. Une chose est sûre : d'un point de vue extérieur, oui, je trouve que ta vie a l'air triste.

— Et comment pourrais-je la rendre moins triste, selon toi ? soupiré-je en feintant d'ignorer qu'elle a mangé une partie de mon prénom avec son « La ».

— En te donnant la chance de réaliser tes rêves. Tu as bien des rêves, non ?

Des... rêves. Des objectifs. Une liste. Du temps. Le moment présent. Trop tard pour réaliser. La vie n'est qu'éphémère. Maman, tu avais promis. Maman... tu avais dit qu'on réaliserait toutes les choses que Papa et toi m'aviez refusées. T'es partie. T'as pas tenu ta promesse. Maman...

— Euh, je...

Déstabilisée, je me sens greffée au siège de la voiture, la portière toujours ouverte à mes côtés. Mon regard se perd dans le vide.

— Et si tu listais toutes les choses que t'as toujours rêvé de faire, La ? Celles que tu ne t'es jamais permises parce que pas l'temps, pas l'envie, pas l'occasion. Ou simplement pas les moyens, pas les ressources... Si ce que tu as dit sur ton ancien travail est vrai, tu as trois ans de salaire quasi intact sur ton compte bancaire, et tu voudrais ne rien en faire ? Tu as le temps, les ressources et les moyens.

— Mais j'ai personne... J'ai plus personne pour réaliser ça avec moi, soufflé-je.

— C'est vrai que vivre des aventures toute seule, c'est chiant, me dit-elle avant de se tourner vers moi. Mais faut pas mentir comme ça. T'as pas « personne » dans ta vie. Y a des gens autour de toi. J'accepte de me sacrifier et de réaliser toutes les choses de cette liste avec toi. Même les plus abracadabrantes.

— Quoi ? T'es sérieuse ? réponds-je. Mais t'es la meuf la plus casse-couille que j'aie jamais rencontrée !

Elle relève le menton de fierté.

— Ouais j'sais. Je pratique ce grand art de faire chier le monde avec plaisir, La.

Dépitée, je me résigne.

— OK.

— OK ?

— OK !

Je sors de la voiture et me penche. Je ne manque pas de souffler un coup pour lui montrer à quel point cette situation me bouscule trop. Un coup dans l'eau, puisque Naomi n'en a rien à faire. Après, je pense que la vérité se trouve plutôt entre son propos et le mien : certes, des gens m'entourent, néanmoins il ne s'agit pas du tout de ceux que j'avais en tête. Je ne connaissais même pas cette petite blonde casse-pied il y a deux semaines !

— Je vais voir ce que je peux faire.

— J'ai fourré mon numéro de téléphone dans ton sac, glisse-t-elle avec un regard malicieux. Le petit oisillon coincé du cul va enfin sortir de son nid ! Que d'émotions !

— Eh ! J'ai quand même une condition et une question.

— Je t'écoute.

Le fait que cette situation l'amuse à ce point me déstabilise.

— Ma condition, c'est que toi aussi tu fasses une liste.

Elle ne le sait pas, pourtant de vieilles blessures se rouvrent. Des plaies psychologiquement que je pensais cicatrisées, qui font mal, qui remuent. Peut-être que si je lui demande de faire une liste, comme moi, cela rendra la tournure que prennent les événements un peu plus... supportable.

— Ah mais je n'attendais pas une condition pour le faire. Mais je pose une condition sur cette condition !

— Mais t'es vraiment chiante, ma parole !

— De rien.

Je lève les yeux au ciel. Pour quelle raison je m'inflige ça, d'abord ? Pourquoi est-ce qu'une part de moi crève d'envie d'entrer dans son jeu ? À quel moment c'est supposé me stimuler ? Beaucoup trop de questions, de doutes et d'incompréhensions se marchent dessus dans mon esprit. Pire que tout, l'alcool imbibe beaucoup trop mon sang pour que je puisse réfléchir correctement.

— OK on se montrera nos listes, conclus-je.

— Non ! s'exclame-t-elle. Seulement la tienne. C'était mon idée. Et puis j'ai pas besoin de me retirer les doigts du cul, moi.

Elle croise les bras, et nous nous fixons au moins dix secondes. Je capitule.

— Bon, si tu veux. Et ma question... Pourquoi tu m'appelles La ?

— C'est une note de musique. Do, Ré, Mi, Fa, So, La, Si, Do... Je trouvais ça mignon et original. Si on enlève les deux premières lettres de ton prénom, il ne reste que La. C'est harmonieux. Personne ne t'appelle La.

— Mais du coup... toi, ce sera Mi.

— Coup dur. Mais j'accepte cette revanche avec honneur et courage. Puis si on répète nos deux notes très vite, ça donne ; La, Mi, La, Mi... L'ami, l'amie. Nous voilà liées par des gammes et des listes.

Cette absurdité m'arrache un léger sourire que je tente de cacher. Je hoche la tête, lèvres pincées, et me prépare à fermer la voiture, quand Naomi me stoppe quelques secondes pour me dire :

— J'parie que t'es même pas capable d'écrire une liste stylée, coincée comme tu es.

À nouveau, mes joues ont rougi. J'ai claqué la portière sans lui répondre pour partir sans me retourner. Dans mon dos, la voiture reste silencieuse et immobile.

Pourtant, une part de moi imagine des éclats de rire bruyants à l'intérieur du van. Les premiers de Naomi ce soir. Un gros fou rire monumentale, incompréhensible et énervant. Ses propos me chamboulent. Alors que j'atteins la porte de mon immeuble, je ne ressens qu'une envie : envoyer chier cette conne, lever mon majeur au monde et déchirer la liste que j'avais entamée il y a trois ans.

Avant qu'elle parte.

Sans un adieu.

Avant que mon monde cesse de tourner.

Parce qu'elles sont mortes à deux.

Cette liste, je l'ai entamée sans jamais la terminer. Maman, tu ne l'a jamais lue, mais son ébauche existe. Je te le promets.

Je pense qu'il est temps que je la finisse.

Et Mi sera la première à poser les yeux dessus. 

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