The Survival Contract

By TAEForeverLuna

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Jeon Jungkook est un jeune travailleur qui cumule de nombreux emplois pour subvenir aux besoins de sa famille... More

AVANT PROPOS
Le duché
Rouge terrifiant
Personnages Royaume de Muhandae
Mise au point
Faire ami-ami
Seraient-ils des âmes-sœurs ?
Crime imaginaire
Soirée alcoolisée
Lutte achevée
Première danse
Amis d'enfance
La saison est ouverte
Princes ennemis
Je ne veux pas être ton ami...
Quiproquo
Je suis à toi
Espoir
Apprends-moi
Secret partagé
L'enfant béni
Nouveau contrat
Bal immaculé
Le rôle offert par les dieux
Adieu
L'union de deux dimensions
Epilogue

Contrat de survie

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By TAEForeverLuna

POV Jungkook

Luxe... Une notion bien étrangère à mes yeux. J'ai appris que ce mot dénonçait un mode de vie consistant à pratiquer des dépenses somptuaires et superflues, dans le but de s'entourer d'un raffinement fastueux ou par pur goût de l'ostentation. Mais je ne comprenais pas. Pourquoi faire une telle chose ? Pourquoi s'extasier devant une Ferrari ou une Rolex ? Pourquoi s'embêter à porter du Dior ou du Louis Vuitton en craignant de tâcher ces vêtements si coûteux ? Pourquoi préférer se complaire dans cette opulence tout en regardant avec mépris des personnes qui ne pouvaient se permettre ne serait-ce que d'envisager de payer son essence et de manger à midi ? Non... La vie était d'une telle injustice qu'elle pouvait être effrayante. Je n'avais jamais eu l'occasion d'imaginer une vie où j'aurais pu bénéficier de ce privilège.

Mes parents s'étaient toujours battus pour subvenir à nos besoins. Propriétaires d'un petit restaurant de poulet, joindre les deux bouts leur avait toujours demandé un effort surhumain pourtant, ils avaient tout fait pour nous rendre heureux. Même si j'avais grandi dans des vêtements usés qu'ils avaient sûrement trouvés dans une décharge à défaut de pouvoir m'en offrir de nouveaux, face à mes centimètres gagnés chaque années, j'avais vu le temps que ma mère avait passé a recoudre chaque trou, ou chaque bouton perdu, alors je ne m'en étais jamais plein. À quel point aurais-je été plus heureux de recevoir des vêtements neufs ? Je ne l'aurais pas été, car cela aurait fait souffrir mes parents de nouveaux maux. Alors même si j'étais au courant de leurs difficultés financières, j'avais agi comme si je l'ignorais tout comme ils le souhaitaient.

Parfois, l'injustice de ce monde brûlait mon cœur aussi usé que mes chaussures. Je couvrais souvent mes yeux, refusant de baisser ma main de peur de voir la souffrance visible dans mon foyer. Mais il n'y avait pas de place pour les faibles ou les regrets dans ce monde. Alors, le cœur sur le sol, je m'étais toujours relevé et avais souri à mes parents qui paraissaient bien plus âgés que leur âge réel, déjà éculé par la vie. J'avais fini par m'habituer au regard des gens. Des regards de pitié, des regards de dégoût, des regards méfiants. « Putain de clochard » devait être leur insulte favorite bien que je n'ai jamais fait la manche.

Travailler ? Oh ça, je pouvais certifier avoir déjà testé par mal de métier. Au collège, j'avais commencé par livrer les journaux et le lait, puis l'été, j'aidais aux fermes. Au lycée, j'avais continué mes livraisons, et avais travaillé dans une supérette le week-end et les vacances. Puis, une fois mon certificat obtenu, j'avais pu travailler plus intensément sans les heures de cours. Alors, désormais, je cumulais trois emplois, travaillant de neuf heures à seize heures dans une clinique vétérinaire en tant qu'assistant. Puis je rentrais dormir avant de prendre mon poste de barman à dix-neuf heures, poste que je tenais jusqu'à une heure moins le quart avant de troquer mon tablier contre mes accessoires et de monter danser sur l'estrade jusqu'à la fermeture, soit six heures du matin. Je rentrais ensuite, épuisé, aider mes deux petits frères et ma petite sœur à se préparer pour l'école avant de m'effondrer sur mon lit jusqu'à la prise de mon poste. Je travaillais donc dix-huit heures sur vingt-quatre, cinq jours sur sept, dormant et mangeant dès que j'avais un creux dans mon planning chargé. Le week-end, j'avais plus de temps pour me reposer, même si je faisais mon possible pour aider mes parents avec le restaurant puisque je ne travaillais que onze heures.

Bien sûr, j'étais épuisé, mais que pouvais-je y faire ? Ce n'est pas en priant que l'argent allait tomber du ciel ! Alors, je me battais pour survivre et aider ma famille du mieux que je le pouvais. J'espérais que ma fraternité n'ait pas à se soucier de l'argent, qu'ils puissent manger à leur faim, acheter des uniformes neufs et j'avais le rêve fou que, eux au moins, ils puissent faire des études. Car l'une des choses que j'avais le plus regretté dans mon adolescence était d'avoir dû refuser d'aller dans l'école qui me proposait le métier de mes rêves malgré la bourse. Elle n'aurait payé qu'une partie du prix de l'inscription et n'aurait ni logé ni nourri ma famille. Alors, à contrecœur, j'avais poliment refusé leur offre généreuse.

Exténué, je sortais de la douche, croisant Mingyu, un collègue du travail qui entrait dans le vestiaire. Il me salua avant de commencer à se déshabiller.

- Tu vas finir par t'évanouir, commentait-il en me zieutant.

- Tu me dis ça tous les jours et je suis encore en pleine forme, riais-je.

- Ce que tu fais, c'est inhumain Jungkook.

- Ce que je fais est nécessaire. On se voit ce soir ?

- Non. Je suis de repos et ce serait bien que tu poses un jour exceptionnellement.

- Si un généreux donateur solde nos dettes, pourquoi pas ? Bon, je te laisse, Jeonghyeon ne peut pas gérer seul Jihoon et Jieun.

- Ouais, à demain Kookie !

Je lui fis un check avant de quitter les vestiaires, saluant mon patron au passage, puis, une fois dehors, je prenais une grande inspiration d'air frais, supportant difficilement les immondes odeurs présentes au club. Nous étions en été alors, même au lever du jour, il faisait déjà chaud. Je frottais mes cheveux encore mouillés avant de mettre mes mains dans mes poches, marchant d'un pas rapide vers ma maison. C'était le dernier jour de cours pour mes frères et sœurs avant d'être en vacances. Ils allaient sûrement être de bonne humeur. Je m'arrêtais à une petite boulangerie, attrapant dans ma poche le peu de liquidité que j'avais puis j'entrais, leur achetant quelques viennoiseries qui leur donneraient le sourire aux lèvres pour la journée. Une fois le sac en main et les poches vides, je m'approchais du passage piéton qui donnait sur la rue où le restaurant de mes parents se trouvait. Le feu était déjà vert pour les piétons alors j'accélérais un peu le pas, étant assez loin. Mais le son d'une voiture arrivant à vive allure alerta mes sens. Je levais la tête vers la vieille femme qui avançait précautionneusement avec sa canne de peur de chuter puis sur le véhicule qui allait la percuter s'il ne freinait pas.

Pris d'un réflexe incontrôlable, je m'élançais sur le goudron avant d'attraper le bras de la vieille femme que je tirais brusquement en arrière. Je levais la tête une fois que je fus rassuré de la savoir hors d'atteinte. Mes oreilles captèrent le son du crissement du pneu sur le goudron chaud et mes yeux s'écarquillèrent en voyant la voiture d'une couleur rouge flamboyante arriver droit sur moi. Je n'eus pas le temps de faire un pas en arrière qu'elle me percuta de plein fouet, propulsant mon corps en l'air. Je sentais mes os se briser, ma peau s'arracher, ma tête cogner sévèrement la voiture puis le sol. Puis plus rien. J'étais complètement immobile sous les cris d'effroi des quelques personnes présentes. Je ne sentais plus rien. J'étais paralysé au sens propre comme au sens figuré. Je levais difficilement les yeux vers la pancarte du restaurant de mes parents. Puis ma respiration cessa et ce fut ainsi que ma vie cessa.

J'avais mal partout. Mon corps était entièrement endolori et le vent glacial qui soufflait me brûlait la peau douloureusement. Comment se faisait-il qu'un vent digne de l'hiver du pôle Nord soit présent en plein été ? J'ouvrais difficilement les yeux et constatais, effaré, que j'étais allongé sur de la neige, et non pas du goudron, et que ce n'étaient plus les grandes tours de Namsan qui étaient visibles, mais bel et bien d'imposants chênes au sommet de cette montagne. Mais bordel ! C'était quoi ce délire ? Où étais-je ? Que s'était-il passé ? Je me souvenais de la rue, de cette mamie et de cette voiture rouge... Oui, elle m'avait percuté de plein fouet. Mon corps ! Je penchais la tête et observais mes nombreuses blessures et mes vêtements déchirés, vestiges de mon accident. Mais je ne comprenais pas... Je pensais que la vie m'avait quitté. Et si je m'étais fait percuter par cette voiture en plein centre ville, qu'est-ce que je foutais en plein milieu d'une forêt au pôle Nord ? Putain... J'avais tellement froid... C'était pourtant l'été il y a deux minutes ! Qu'est-ce qui se passait ? Est-ce que... j'étais mort ? Non... J'avais bien trop mal. On n'était pas censé avoir mal une fois mort, pas vrai ? Est-ce que je rêvais ? Est-ce que j'étais dans le coma ? Mon choc, avait-il été si violent ? Quoique... au vu de la vitesse de la voiture, ce n'était pas étonnant.

Un bruit rapide et inquiétant se fit entendre. On se rapprochait de moi à grande vitesse. J'eus à peine le temps de me redresser en me tenant le bras qu'un énorme sanglier apparut, fonçant droit sur moi. J'écarquillais les yeux, choqué, avant de hurler. Je n'avais aucune possibilité de fuite face à cette bête ! J'avais bien trop mal et courir avec des claquettes dans la neige ne me mènerait pas bien loin. Putain... Le sort s'acharnait sur moi encore une fois. Résolu, je couvrais mon visage de mon bras gauche pour limiter les dégâts, mais le son tranchant de l'acier et la giclée de sang qui suivit me firent tomber au sol de peur.

Droit sur son cheval à la robe sombre, un homme me regardait sans aucune expression au visage alors qu'il venait à l'instant de trancher la tête de la pauvre bête. Pauvre bête qui avait semblé le fuir et qui avait failli me piétiner dans sa course folle. Le héros sanguinaire descendit de sa monture avant de s'approcher de moi. La frayeur toujours présente sur mes traits me laissa néanmoins mieux distinguer cet individu sans émotion et je ne pus qu'être choqué de sa beauté. On aurait dit l'un de ces personnages graphiques de jeu vidéo tellement la synergie de son visage semblait avoir atteint la perfection. Ses yeux brillaient d'un éclat particulier. Il avait un regard aussi dur et froid que de la glace, mais il s'en dégageait quelque chose de presque doux et innocent. Je pouvais discerner sous son œil droit, sous le bout de son nez et près de sa lèvre inférieure des grains de beauté qui apportaient un charme de plus à son aura. Son corps semblait musclé, peu étonnant au vu de la facilité avec laquelle il avait brandi son épée pour trancher la tête de ce sanglier d'un seul coup.

Mais outre son faciès digne d'un acteur populaire, ce sont bien ses habits qui attirèrent ensuite mon attention. Une tenue digne des années du XIXe siècle, des bottes en cuir et une immense cape blanche épaisse contenant une fourrure ébène au niveau du cou. Une tenue de prince ! Mais qu'est-ce que c'était que ce bordel ? C'était bien un être humain ? Ce n'était pas un ange qui venait m'emmener vers la mort, pas vrai ? Il était désormais face à moi, détaillant mon corps qui tremblait de la tête au pied et mes dents qui claquaient en raison du froid. Il leva son épée me faisant suffoquer. Je n'arrivais pas à me lever, j'étais complètement tétanisé face à lui. C'était sûr ! C'était un ange de la mort ! Il était venu pour moi !

- Qui es-tu ? Demandait-il d'une voix sombre avant d'essuyer son épée avec mouchoir.

Je n'arrivais pas à répondre, toujours pétrifié par ce qui venait de se passer. Il n'y a même pas dix minutes, j'étais en route vers ma maison ! Bon sang... S'il n'était pas là pour me tuer... Ce changement brusque de lieu et de saison... Cet homme sortit tout droit d'une autre époque... Est-ce que... j'aurais changé de dimension ? Mais existait-il vraiment d'autres dimensions ? Ou étais-je encore dans l'erreur ? C'était quelque chose qui ne se passait que dans les livres ou dans les bandes dessinés ! Je sursautais à nouveau en le voyant esquisser un mouvement. Il s'était penché vers moi. D'aussi près, je pouvais sentir une douce odeur de fraise émaner de lui. C'était assez étrange de sentir un parfait si sucré sur un homme qui arborait une expression aussi froide !

- Es-tu muet jeune homme ?

- N-Non... Secouais-je la tête.

- Bien. Alors ressaisis-toi et réponds à ma question. Qui es-tu ?

- Hé ! Me ressaisir ? Est-ce que vous savez ce que je viens de vivre ? M'agaçais-je. N'importe qui serait désemparé !

- Je l'ignore et je m'en moque. Je ne le dirais qu'une dernière fois, qui es-tu et que fais-tu sur mes terres ?

- Vos... Terres ? Répétais-je comme un robot.

- Je suis Kim Taehyung, seul héritier de la famille Kim et je suis le duc de Bugjjog qui gouverne sur les terres Nord du royaume de Muhandae, déclarait il solennellement.

- Eh bah... À vos souhaits.

Il fronça les sourcils à ma réponse alors que je repassais sa présentation dans ma tête. Un duc... Au moins, ce n'était pas un prince ! Bordel, mais qu'est-ce que je racontais ? Un duc... Ça avait quelle position un duc à l'époque dans la hiérarchie ? C'était important ? Il avait droit de vie ou de mort sur moi ? Je sursautais en entendant le hurlement d'une meute de loups. La forêt semblait regorger de dangers... Et l'homme me faisant face connaissait cet endroit et avait une arme. Je devais absolument collaborer pour survivre.

- Ravi de vous rencontrer. Je m'appelle Jeon Jungkook.

- Jeon Jungkook... Murmurait-il.

- Et... Il semblerait que... Cela peut paraître ahurissant, mais... Je crois que je viens d'une autre dimension. Je crois que... je suis mort avant d'être transporté ici...

Ses sourcils tiquèrent avant qu'un léger sourire ne se place aux coins de ses lèvres.

- Et bien... Bienvenue sur les terres de Bugjjog, Jeon Jungkook.

Il se tourna après avoir rangé son épée et marcha jusqu'à son cheval. Il partait ? Il me laissait seul... Ici ? Je paniquais en réalisant ses intentions, le rejoignant difficilement.

- Attendez !

- Que me veux-tu ?

- Laissez-moi vous accompagner.

- Pourquoi l'autoriserais-je ? À quoi pourrais-tu donc bien me servir ?

- Vous n'allez pas me laisser seul ici ! Je risque de mourir ! Tentais-je de faire appel à sa pitié.

- Tout dépend de toi, revint-il vers moi avant d'attraper mon menton pour me regarder. Il faudra que tu saches te montrer utile, si tu veux sortir vivant de cette montagne, m'annonçait-il sinistrement.

Je restais complètement coi à sa réponse. Être utile ? Quelle utilité attendait-il de moi ? Il ne cilla pas une seule fois, ses grands yeux bruns me fixant froidement. Je sentais qu'il s'impatientait... S'il croyait que j'allais m'aplatir comme un microbe...

- Je... Je vous le jure... Je suis quelqu'un de très utile monsieur le duc ! Ma seule existence fait pousser des patates sur une terre aride et apporte de la lumière au monde ! Je suis sûr de pouvoir être aussi utile ici que je le suis sur terre ! Vous ne trouverez pas plus travailleur et polyvalent que moi ! Vous ne serez pas déçu ! Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour devenir indispensable ! Prenez-moi avec vous... Pitié... Attrapais-je sa main à deux mains tout en faisant les yeux doux.

Mon attitude sembla l'ébranler un instant avant qu'il ne retire vivement sa main des miennes.

- Si tu comptes vivre sur mes terres, il est évident que tu dois donner tout ce que tu as.

- Je... J'ai juste ce bracelet et...

- Je n'ai que faire de tes affaires de paysan. Tu ne pourrais rien m'offrir de ce que je ne possède déjà. Ce qui m'interrogeait était de déterminer si tu avais quelque chose à offrir au développement de Bugjjog.

Ce que j'avais à offrir ? Alors il ne visait pas un côté matérialiste, mais plutôt un côté pragmatique... Et bien... Pour les entretiens d'embauche, j'avais de l'expérience !

- Je maîtrise de nombreux domaines, passais-je une main dans mes cheveux pour les remettre en arrière. Du physique, aux mathématiques, en passant par la littérature et les arts, Monsieur le Duc. Dans mon monde, je suis apprécié pour ma persévérance et mon dévouement ! Je suis doué pour me servir de mon cerveau, mais aussi de mon corps, en particulier pour attirer le regard.

- Attirer le regard ? Réfléchissait-il. Très bien. Montre-moi, dit-il avant de s'asseoir sur le cadavre du sanglier.

- Q-Quoi ? Me figeais-je. Là ? Comme ça ?

- Attire mon regard si tu es si doué, me dit-il sans pitié.

- Mais je suis blessé et...

- Pourquoi ? Me coupait-il froidement. Tu en es incapable ? Fronçait-il les sourcils.

Putain... Attirer le regard d'un sans-cœur comme lui ? Comment avais-je pu être aussi con pour sortir un truc comme ça ? Aller... Concentre-toi Jungkook ! Tu peux le faire ! Je n'avais pas le choix sinon je mourrai de froid... Si je ne finissais pas dévorer avant ! Un duc... Qu'est-ce qui pouvait attirer un duc ? Soudain, une idée germa dans mon esprit. Je relâchais mon bras blessé et laissais une expression de froideur prendre place sur mes traits. Sans me soucier de mes douleurs et du froid qui brûlait mon derme, je m'avançais d'un pas déterminé vers lui, lui faisant froncer les sourcils. D'une poigne ferme, j'attrapais sa chevelure brune et fis basculer sa tête légèrement vers l'arrière, mon nez frôlant le sien en raison de notre proximité. Ses yeux s'agrandirent de stupeur tandis que sa bouche s'entrouvrait.

- Hé, le hélais-je. Pour qui te prends-tu à me donner des ordres ? Tu crois que me sauver fait de moi ton esclave ?

- Tu...

- Ferme-la, le contrecarrais-je. Tu crois que tu peux tout dire et agir librement parce que tu es duc ?

Putain ! Je prenais un risque de dingue ! Il allait me tuer lui-même, c'était sûr ! Mais quel plan de merde ! Comment avais-je pu penser à le brutaliser pour le séduire ? Je me paralysais intérieurement en voyant un sourire apparaître au coin de ses lèvres avant qu'il ne se mette à rire plus franchement.

- Je vois, murmurait-il.

Il détourna les yeux, mais je raffermissais ma prise sur ses cheveux, le faisant légèrement rougir, à moins que ce ne fut mon imagination.

- Pourquoi tu ricanes tout seul ? Tu ne vois pas que je suis face à toi, duc ? Quitte à laisser un joli son sortir de tes lèvres tu pourrais...

- Tu es pris ! Déclarait-il.

Je m'éloignais, retenant mes larmes de bonheur d'être sauvé. Mon Dieu... J'avais réussi le test sans savoir comment !

- Si tu es capable d'avoir autant d'aplomb face à moi, tu pourras convenir au rôle que je vais t'attribuer.

- Le... Le rôle ? Me figeais-je à ses mots, cassant mes cris de joie intérieure.

- Tu deviendras mon concubin aux yeux du monde, m'annonçait-il calmement. Et tu deviendras par la même occasion la cible numéro une à éliminer dans ce royaume, sourit-il.

Je toussais, ayant avalé ma salive de travers. Il était sérieux ? Son concubin ? Pourquoi donnait-il un rôle aussi dangereux à un parfait inconnu ? En plus, un homme comme concubin ? Pourquoi envisager un tel stratagème ? Que cherchait-il à faire en « m'exposant » de la sorte ? Devenir l'ennemi numéro un du royaume ? Parce que je serai son faux concubin ? N'a-t-il pas un ami pour jouer ce rôle ? Pourquoi moi ? Me laissera-t-il seul ici si je refuse ?

- C'est d'accord. Cependant, qu'aurais-je en échange ?

- Et bien, tu sortiras d'ici vivant.

- De cette montagne peut-être, mais ne devrais-je pas affronter d'autres personnes qui me voudront du mal ? Pouvez-vous garantir que ma vie ne sera pas en danger ?

Il prit un long moment pour réfléchir sérieusement à ma question puis il se leva, s'avançant vers moi.

- Très bien. Tu pourras vivre dans ma demeure où tu trouveras le confort nécessaire. Quand je n'aurais plus besoin de tes services, je veillerai à te garantir le confort que tu auras eu jusqu'à présent et... je ferai ce qui est en mon pouvoir pour te garantir la vie sauve.

- Quand est-il de mon monde d'origine ? Pouvez-vous remédier à ma venue dans cette... dimension ?

- Je chercherai des réponses sur... Cette renaissance dont tu as bénéficié.

- Une renaissance ? Écarquillais-je les yeux.

- Ne m'as-tu pas dit que tu étais mort dans ton monde ?

- Et bien... Je... Je ne sais pas, avouais-je.

- Je ferai ce qui est en mon pouvoir pour trouver la vérité à ton sujet. Cela, te convient-il, Jeon Jungkook ?

Il attachait des cordes au sanglier alors que je frottais ma peau, frigorifié. Mes parents... Mes frères et mon adorable petite sœur... S'en sortiront-ils sans moi ? Moi qui n'étais déjà pas grand-chose sur terre, ici, je n'étais rien. Je n'avais plus de famille et plus de souvenirs. Je n'étais plus le Jeon Jungkook que tout le monde connaissait. Ici, je n'étais qu'un étranger sans famille. Je n'avais plus rien.

- Je vous promets de faire de mon mieux, duc.

- Bien, retirait-il sa cape épaisse avant de la poser sur mes épaules. Poursuivons cette discussion au château.

- Merci, me blottis-je contre la chaleur de son manteau.

Il attacha les cordes à la selle de sa monture puis m'aida à monter dessus avant de se placer derrière moi. Le cheval avança tranquillement tandis que je fermais les yeux, complètement exténué par tout ce qui c'était passé. Je ne me réveillais qu'en entendant un groupe d'individus bruyant et constatais que nous arrivions à proximité d'un petit groupe.

- Duc ! Nous commencions à croire qu'une bête vous avait dévoré ! S'exclamait un homme de la cinquante à la barbe bien entretenu et à la graisse du ventre bien fourni.

- Aucun animal ne pourrait me blesser Marquis Sin. Tout comme vos fils n'y sont pas parvenus.

- Belle prise votre grâce ! S'avançait un chevalier pour détacher l'énorme sanglier.

- Et quelle est donc cette deuxième prise ? Demandait le fameux Marquis.

- Ce... C'est...

Le duc sembla complètement se figer à cette question. Il n'avait de toute évidence pas prévu de réponse à cette question privée. En gros, il avait commencé un plan sans en écrire les détails. Un vrai boulet ! J'allais devoir prendre les choses en main. Je me blottissais contre son torse avant de lever la tête pour que mes lèvres soient à son oreille sous les yeux ahuris des personnes présentes.

- Duc... J'ai froid... Allons nous réchauffer.

- Bien. Mettons fin à cette chasse, se contentait-il de dire avant de quitter ce point de rendez-vous.

- Comment n'avez-vous pas pu prévoir de stratégie pour une question aussi simple que celle de ce crétin au gros ventre ? M'agaçais-je une fois éloigné du groupe. Il semble de toute évidence ne pas vous porter dans son cœur !

- Je ne suis pas un expert dans ce genre de... Domaine. Et toi ? Comment as-tu pu répondre quelque chose d'aussi... Inconvenant au Marquis.

- Premièrement, je dois agir comme votre concubin ! C'est logique que je me montre entreprenant ! Et deuxièmement, parce que j'ai vraiment super froid ici ! Sérieux... C'est quoi ce pays ?

- Je te donnerai des vêtements chauds, ne t'en inquiète pas, mais fais attention à tes paroles. Elles portaient à confusion, dit-il avant de rougir légèrement.

- C'est le but, non ? Levais-je un sourcil. De leur faire croire que vous et moi... On s'aime follement.

- Non ! Tu dois juste leur faire croire que tu m'attires.

- Ça revient au même ! M'exclamais-je. Je dois être séduisant à la fois dans mes paroles et dans mes actions pour montrer aux autres pourquoi je vous plais. Même si vous ressemblez à un iceberg quand je parle ! Essayez d'être plus convainquant, bon sang !

- Que veux-tu dire ? Me regardait-il.

- Bah... Montrez-leur avec un plus de conviction que vous m'aimez ! Ce n'est pas sorcier !

- Que je...

- Je vous y aiderai. N'avez-vous aucune expérience ?

- En as-tu ?

- Comme tout le monde, haussais-je les épaules. Je sais faire l'hypocrite.

- Faisais-tu l'hypocrite dans les relations que tu partageais avec tes intimes ?

- Bien sûr ! Je n'avais pas de temps à accorder à une relation sérieuse. Nous ne sommes pas tous Duc d'un domaine !

- Je n'ai eu aucun intime en raison de mes occupations.

- Je peux vous poser une question ?

- Demande.

- Pourquoi avoir choisi un homme pour le rôle de concubin ? Une femme, n'aurait-elle pas été plus facile à trouver ? Et cela n'aurait-il pas mieux préserver votre... Réputation dans la société ?

- Une femme n'aurait pas convenu, sourit-il. Si tu avais été une femme, mon grand-père m'aurait certainement ordonné de t'épouser dans la semaine.

Et bien... Cette histoire promettait ! Mais... ce n'était pas un mauvais contrat. Je ne savais pas où j'étais ou si ce n'était qu'un simple rêve fantaisiste. Mais, au moins, tant que je serai ici, je serai protégé par ce joli duc de je ne sais plus quel domaine ! Je devais survivre !


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Hello !!!

Me revoilà avec le tout premier chapitre de ma nouvelle fanfic' Que d'émotions 🥹

Peut-être certains connaitront mais cette histoire a été inspiré par le Webtoon "Je vais séduire le Duc du Nord" d'où une grosse ressemblance dans ce 1er chapitre mais rassurez vous, dès le prochain ça part en cacahuète 🤣

En espérant que ce départ vous ait plût. ☺️

Hâte de lire vos retours sur JK et sur Taehyung 

I purple you 💜

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