À l'unisson

By -livresse

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Nouvelle année scolaire, nouvelle occasion pour Germain de se réjouir de la vie qui lui est offerte. Passion... More

LEVER DE RIDEAU
MOUVEMENT N°1
MOUVEMENT N°3
MOUVEMENT N°4
MOUVEMENT N°5
MOUVEMENT N°6
MOUVEMENT N°7
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MOUVEMENT N°9
MOUVEMENT N°10
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MOUVEMENT N°24
MOUVEMENT N°25
MOUVEMENT N°26
MOUVEMENT N°27
MOUVEMENT N°28
MOUVEMENT N°29
MOUVEMENT N°30
MOUVEMENT N°31
MOUVEMENT N°32
MOUVEMENT N°33
MOUVEMENT N°34
SALUT FINAL

MOUVEMENT N°2

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By -livresse

𝐋𝐄𝐒𝐋𝐘𝐄

𝐌𝐀𝐈𝐍𝐓𝐄𝐍𝐀𝐍𝐓.



Mes yeux portés vers le ciel, je rêve. Sans savoir de quoi. Mes cours de maths étendus sur mon bureau me jugent, mais je ne m'en préoccupe pas. Quoi qu'ils décident de me dire, ils ne me feront pas changer de position. Pas même un torticolis peut m'en empêcher. C'est comme cela que je passe la moitié de mes journées. Peut-être que je perds mon temps, mais ce dernier ne sert à rien s'il n'est pas usé de la sorte.

Je m'imagine plus âgée, belle et talentueuse. Je m'imagine heureuse d'être celle que j'ai pu devenir. Sûrement pas la meilleure Leslye, mais celle que mon cœur veut. Il est rempli de folie et d'amour. Pour les autres et pour moi. Mes pointes sont toujours à mes pieds et mon tutu autour de ma taille. Des cris de joie proviennent de devant moi. Mes pères sont là, accompagnés de Lauris. Le grand sourire qui couvre chacun de leur visage me rend fière. Ils le sont de moi, pourquoi ne puis-je pas l'être en retour ? Il n'y a bien que dans mes rêveries que ce genre de réflexion vient à moi.

D'habitude, je ne le suis pas : fière de moi. Et je n'en ai pas honte. J'ai une bonne raison à cela. Je sais que je peux mieux faire, que la perfection que je souhaite plus que tout atteindre, sera un jour derrière moi. Car une nouvelle se sera présentée à moi, me suppliant de la prendre dans mes bras et de la laisser m'enivrer. Comment pourrais-je le lui refuser ? Pourquoi le lui refuserais-je ?

Me rendant compte que ceci ne sert à rien, et que penser à un futur qui ne m'appartiendra peut-être jamais n'est pas la bonne solution pour vivre pleinement dans le présent, je m'empare de mon crayon gris, de ma calculatrice et reconnecte mon cerveau de mathématicienne en herbe. Je calcule et recalcule, trace des figures toujours plus basiques les unes que les autres. Les mathématiques sont platoniques aujourd'hui. Quand je fini enfin les quelques exercices que j'avais à faire, je m'adosse à ma chaise de bureau, admirant mon cahier qui s'est peint de nombres et de traits. Malgré toute la bonne volonté que je peux y mettre, faire ceci ne me mène à rien. Je préfèrerais de loin danser ou même analyser.

Au moment où je range mes affaires dans mon sac de cours, Lauris crie mon prénom. Je grince des dents, me préparent au pire. Il déboule dans ma chambre, prenant quand même la peine de retenir la porte pour ne pas qu'elle claque contre le mur. J'essaie de retenir mon sourire ironique, mais quand je le vois le dos tourné en train de refermer la porte, je craque. Quitte à ce qu'il m'en veuille pour quelque chose, vaut mieux que ce soit maintenant. Lauris avance vers moi, le visage sérieux, une bouteille presque vide dans la main. Il s'est mis à boire ou je rêve ?

— C'est toi qui as bu mon jus de pamplemousse ? m'accuse-t-il en mettant en évidence la bouteille en plastique.

Je manque de m'étouffer et il le remarque. Je cache alors ma bouche derrière ma paume.

— Lauris, dis-je, plus calme, tu es le seul imbécile dans la famille à boire ce truc dégueulasse. Tu crois vraiment que je vais m'amuser à faire passer cette substance que je n'ose même pas sentir dans ma gorge ?

Il hoche la tête et je penche la mienne. Bon ok, j'en suis capable, c'est vrai.

— Ce n'est vraiment pas sympa.

— Mais ce n'est pas moi ! m'offusquais-je.

— Qui est-ce alors ?

— Un cambrioleur, sûrement.

Je ne sais dire qui est le plus imbécile, entre lui et moi, à ce moment précis.

— Les cambrioleurs ne volent pas les jus de pamplemousse.

— Qui t'a dit ça ?

Lauris commence à devenir rouge, pour je ne sais quelle stupide raison. Mon frère a toujours été bizarre, mais jamais je n'aurais pensé qu'il pourrait s'énerver parce qu'il n'y avait plus de ce jus pour tarés. Entre son addiction pour les animés, celle pour les jeux vidéo et le scrabble, ce gosse ne doit pas être fini. C'est dans ce genre de situation que je suis contente de ne pas avoir les mêmes gênes que lui.

— Je vais m'énerver, Lyly.

— Énerve-toi, ça fera du feu pour la cheminée.

— On vit dans un appartement, on n'a pas de cheminée.

— Qui t'a dit ça ?

Nous sourions tous les deux en même temps. Je sais qu'il n'est pas énervé, mais je prends quand même un malin plaisir au fait qu'il le devienne. Comme si cela ne nous suffisait pas, il débouche la bouteille et boit devant moi le reste de sa boisson dite favorite. Comme heurtée, je me protège les yeux pour ne pas avoir à assister à cette souffrance qui devrait être punie par la loi. Après cette démonstration, il s'essuie la bouche et souffle vers moi, dégageant une odeur particulière, mélangeant la honte et l'envie de meurtre. Mon nerf olfactif souffre mais je fais de mon mieux pour ne pas le lui montrer.

— J'ai adoré regarder mon faux frère boire. Tu refais ça quand tu veux.

— Quand tu m'auras rendu ce qui m'appartient. Il faut rendre à César ce qui est à César.

— T'es vraiment en train de te comparer à ce grand homme ? Et puis t'as dû le boire ton jus, je n'y suis encore pour rien.

Il laisse planer trente secondes le silence de sa réflexion.

— Comment te dire que je ne te crois pas ?

— En français.

Sachant que ceci n'est pas drôle, je m'excuse avant qu'il ne me demande de le faire. Puis nous rions tous les deux et il finit dans mes bras. La complicité que j'ai nouée avec lui est tellement précieuse que ces petits moments comptent fois mille dans mon cœur. Alors oui, peut-être que ce n'est pas mon vrai frère et que mes pères ne sont pas mes vrais pères, mais la famille que j'ai, je ne l'échange contre aucune autre. Les gênes ne nous unissent pas, j'en suis consciente, seuls des papiers ont créé notre famille.

L'envie de Marius et Augustin de nous avoir était aussi grande que celle de nombreux couples hétéros. Dans les deux cas, les instants de doute ont été durs, mais ceux de joie étaient bien plus beaux. Alors oui, ils peuvent être vus et interprétés comme bizarres car leur amour et leur détermination est la même que les gens jugés normaux. C'est pour cette raison que j'aime la vie qui m'a été donné. Elle est différente, et la différence a toujours choquée. Quand j'ai l'imbécilité de crier librement que je ne connais ni mon père ni ma mère, on me rit au nez ou on a pitié de moi. À quoi bon les connaitre, s'ils ont décidé de m'abandonner ? Maintenant, la famille que j'ai, est une famille aimante. Je ne saurais jamais si elle l'est plus que l'aurait été l'autre, mais je m'en moque. Sans leur abandon, Lauris n'aurait pas été mon frère et Marius et Augustin mes pères.

Je lui embrasse ses cheveux blonds et il en profite pour se séparer de moi, remettant en place son tee-shirt. Lauris place ses mains dans les poches avant de son jean et se balance d'avant en arrière. Quand il est comme ça, c'est qu'il a quelque chose à me demander, ou à se reprocher.

— Tu voudrais bien m'accompagner au skate-park une ou deux heures pour que je m'entraine ?

Je ne réponds pas directement, pensant qu'il connait déjà la réponse, commençant à me lever pour le suivre. Mais il ne comprend pas, et fronce les sourcils.

— Ça veut dire quoi, ça ?

— Purée, t'as deux de tension ou je rêve ?

Il me tape le bras puis fonce mettre ses chaussures. Quand nous sommes tous les deux emmitouflés dans nos doudounes, que mon écharpe est autour de mon cou et que son skate est dans ses mains, nous disons au revoir à nos pères et prenons le chemin du skate-park.

Ce n'est pas la première fois qu'il me fait cette requête et je ne l'espère pas la dernière. Lauris a beau avoir quatorze ans, je l'imagine encore en avoir sept. Il devient de plus en plus mature et j'aime ça. J'aime savoir que je peux parler de choses grandes personnes avec lui, sans avoir peur d'en dire trop ou de lui avouer, sans faire attention, que le père noël n'existe pas.

Cela fait quelques années qu'il a commença à faire du skate. Au début, ce n'était pas trop ça, jusqu'à aujourd'hui. Maintenant, il participe à de nombreuses compétitions et pratique des figures plus extraordinaires les unes que les autres. En tant que grande sœur peureuse, il m'arrive souvent d'avoir peur qu'il tombe et se fasse mal. Alors oui, ça lui est arrivé quelques fois, mais jamais rien de grave. Heureusement.

— J'ai complètement dégommé un mec hier sur un jeu.

— Je m'en fous, Lauris.

— Et tu sais quoi, j'en suis super fier.

— Tu t'abrutis, tu le sais ?

— Mais purée, encore heureux, j'vais plus jouer contre lui. Attends quoi ?

Je lève les yeux au ciel.

— J'ai dit que je n'en avais rien à foutre de savoir que t'avais tué ou je-sais-pas-quoi un mec que tu ne connais même pas, qui plus est, sur un de tes jeux vidéo de mes deux.

— C'est trop sympa. Je crois même que c'est la meilleure chose que tu m'aies jamais dite.

— Super, on va le noter sur le calendrier alors.

Lauris ne parle plus avant que l'on arrive à destination. Je sais qu'il est assez susceptible et que je n'aurais pas dû lui parler de la sorte, mais quand j'ai quelque chose sur le cœur, il faut que je le dise. Oui, je n'aime le voir passer des heures devant son ordinateur, à crier parce qu'on lui a tiré dessus.

Ce n'est pas contre toi, mais contre cette addiction. Je préfère largement quand tu dévoiles ton amour à Naruto, ou à moi.

— T'es juste jalouse.

— Ouais, je suis jalouse. Je n'aime pas mon frère quand il ne sort pas de sa chambre et qu'il s'abruti devant cet écran.

— T'inquiète, ce n'est rien.

Comment ça, ce n'est rien ? lui demandais-je, pile au moment où il saute sur sa planche.

Je ne pense plus à ça durant l'heure est demie que nous passons là-bas. Je regarde les gens autour de moi, et pour une fois, j'aime ce que je vois. De nombreux skateurs manquent de s'écrouler sur moi et Lauris vient vers moi toutes les dix minutes pour me demander si je n'ai pas froid aux fesses. À chaque fois la même réponse, et même si elle est positive, je ne veux pas partir pour autant. Être ici est ce qui le fait sourire et sortir, alors le fait que je ne sente plus mon postérieur n'est pas une raison valable pour rentrer.

Dix-sept heures sonnent quand je remarque un duo de garçon qui se débrouille super bien en skate. L'un d'eux semble blessé, j'aimerais lui dire qu'il vaudrait mieux qu'il arrête. Mais il réussit une figure qui a l'air difficile, je me dis alors que je n'ai pas à m'inquiéter. Je croise son regard après avoir souri. Il rayonne de bonheur, et apporte un petit peu de soleil là où je suis.


je ne sais pas trop quoi penser de ce chapitre. d'un côté, je le chérie infiniment et de l'autre, je trouve qu'il y a un truc qui cloche.

et vous ?
première rencontre avec leslye, mais aussi lauris ! qu'avez-vous pensé d'eux ?

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