๐˜ค๐˜ฐ๐˜ถ๐˜ต๐˜ฆ๐˜ข๐˜ถ ๐˜ฏ๐˜ฐ๐˜ช๐˜ณ

By thirtyheart

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๐—ต๐—ฎ๐—ธ๐—ถ๐—บ ๐—ฎ๐—ธ๐—ฟ๐—ผ๐˜‚๐—ฟ "๐—บ๐—ฒ๐—ธ๐—ฟ๐—ฎ" โ€ข (face C) โ€ข ใ€Š Jamais d'"je t'aime", n'est sorti de ma bouche [...] Depu... More

โ€ข un โ€ข
โ€ข deux โ€ข
โ€ข trois โ€ข
โ€ข quatre โ€ข
โ€ข cinq โ€ข
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โ€ข sept โ€ข
โ€ข huit โ€ข
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โ€ข soixante-douze โ€ข
โ€ข soixante-treize โ€ข
รฉpilogue
โ€ข bonus 1 โ€ข

โ€ข quarante โ€ข

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By thirtyheart

𝕹𝖔𝖚𝖗
OCTOBRE 2023

Légèrement, voire complètement, perdue, je zigzaguais entre les corps qui représentaient des obstacles jusqu'au salon privatisé. Oria m'avait donné rendez-vous devant le bar à l'intérieur du Bercy, dans le coin privilégié, et impossible de la voir à travers cette masse informe. J'avais beau élever mon cou alors que j'étais déjà grande, je ne parvenais pas à distinguer la silhouette de la brune.

- Regarde, elle est là. Célia bousculait mon bras pour attirer mon attention, avant de me montrer du menton, Oria, qui guettait partout autour d'elle comme si un sniper s'apprêtait à faire feu sur son front. Elle est pas venue avec son fils ?

- Non, trop de monde et elle ne veut pas que des photos fuitent.

- Toi t'as pas peur d'être vue aux côtés de Mekra ? je levais les yeux au ciel alors qu'on se rapprochait d'Oria qui souriait en nous voyant arriver.

- Non. Et puis, ça m'étonnerait qu'Hakim m'attrape par la taille devant tout le monde.

- Il va attendre bien sagement d'être rentré à la maison pour te dire bonsoir.

Je pouffais de rire en ne réfutant pas pour autant ses paroles, et saluais Oria une fois qu'elle se pointait devant nous. La brune avait beau connaître pas mal de monde de l'entourage de son mari et de ses amis, ce n'était pas pour autant qu'elle ne m'avait pas demandé qu'on y aille ensemble, au concert du S-Crew.

Et moi ça m'arrangeait, j'avais une voix de crécelle et je n'avais pas envie que l'on m'entende hurler sur les couplets d'Hakim.

- Vous êtes arrivées à temps, ça ne va pas tarder à commencer. m'annonçait Oria en nous montrant notre rangée de sièges du doigt. Je reviens des loges, les gars sont comme des fous.

- Ils sont prêts ? Célia et Oria continuaient leur discussion tandis que je divaguais mon regard sur mon portable, qui venait tout juste de s'allumer dans ma main.

hakim❤️ : t arrivée ?

: Oui, je suis même assise.

Preuve à l'appui, je lui envoyais une photo de la scène à plusieurs mètres de moi, éloignée par un bain de foule grouillant qui n'attendait qu'une chose, la première montée du S dans une salle parisienne depuis des lustres. Ils allaient tout donner. Et les rappeurs, et le public.

: Pas trop stressé ?

hakim❤️ : nn jsuis pas tout seul

: C'est sûr qu'à quatre sur scène, c'est moins angoissant.

hakim❤️ : je parlais pas des gars

hakim❤️ : ms de toi

hakim❤️ : ça me motive grv de savoir que tu vas me regarder en direct pour la 1ere fois

hakim❤️ : faut que jte montre j'ai quoi dans le ventre

Relisant plusieurs fois les quatre messages arrivés d'un coup à la suite, je souriais doucement en me mordillant la lèvre, sentant mon ventre faire des siennes alors que je n'avais rien mangé d'épicé ce soir. Rapidement, je répondais à Hakim avant qu'il ne repose son téléphone, et me reconcentrais sur la conversation des filles qui n'avaient même pas remarqué que je m'étais tu pendant plusieurs minutes, littéralement pendue aux lettres que mon copain liait pour moi.

Après la première partie réalisée par un artiste pas trop connu et qui était pourtant bon, toutes les lumières du Bercy s'éteignaient, faisant s'époumoner une salle entière et moi la première. Les mains croisées sous mon menton, j'attendais patiemment que le quatuor débarque sur scène.

Oria m'avait prévenu que pour le final, elle allait s'éclipser pour rejoindre le groupe sur les planches, accompagnée de tout le reste des proches du S qui allaient faire une surprise à Hakim et ses pairs, qui eux n'en savaient rien. J'avais hâte de voir leurs réactions.

La brune m'avait par ailleurs proposé de venir avec elle mais je savais pertinemment que ça ne ferait pas forcément plaisir au monsieur que je sois là, il n'aimait pas trop qu'on soit vus ensemble afin d'éviter d'alimenter les tabloïdes le lendemain même. Manquerait plus qu'une photo d'Hakim m'embrassant ne fuite et on se retrouverait dans de beaux draps.


(...)


- Oh la nuit de ouf que j'viens de me taper putain de merde. je m'étirais longuement en grognant, fourrant ma tête dans le cou d'Hakim qui resserrait ses bras autour de ma taille en jurant de plaisir. Bébé j'te jure que ton matelas il est dix fois plus confort que ceux des hôtels à Marseille.

Je pouffais de rire en restant blottie dans les bras d'Hakim qui semblait se rendormir progressivement sur le sommet de mon crâne, tandis que moi j'émergeais doucement de mon sommeil. Hier s'était soldée la dernière représentation du S pour leur tournée et après une soirée bien prolongée, les garçons étaient tous rentrés chez eux pour se reposer.

J'avais assisté aux deux dates à Paris après avoir été charmée par la première et l'émotion que j'avais ressenti avait exactement été la même la deuxième fois. J'avais été conquise par la prestance des rappeurs sur scène, ils avaient une aisance incroyable avec leur public et c'était comme si j'avais été limite à côté d'eux pendant tout le concert.

Et là tout de suite, c'était le cas, je retrouvais mon petit artiste en privé.

- J'ai pas envie de bouger. grommelait Hakim en restant immobile.

- Je travaille pas aujourd'hui. murmurais-je contre sa peau, les yeux toujours clos.

- Grasse-mat' toute la journée ?

- C'est le programme mon chat.

J'entendais mon copain ricaner avant d'embrasser mon front à deux reprises, me faisant sourire. Ses attentions aussi m'avaient manquées, j'étais étonnée qu'à mon grand âge, je sois aussi demandeuse de ses caresses, ses baisers ou ses compliments. Ça m'avait vraiment fait défaut sur le dernier mois.

- J'ai volé des croissants hier dans la loge de Ken, on pourra s'faire un déjeuner de bâtard.

- C'est pas bien de voler Hakim.

- Tu seras bien contente quand t'auras ta viennoiserie.

Ne voulant pas admettre qu'il visait juste, je me redressais simplement pour m'asseoir sur le matelas, juste à côté du brun qui emprisonnait ma hanche avec une main afin que je ne m'évince pas sous ses yeux collants à cause de la fatigue. Lentement, je passais mes doigts dans ses cheveux défaits et souriais doucement, contente de l'avoir près de moi, ça me faisait du bien au moral.

- Tu racontes quoi sur ces derniers jours sinon ? articulait Hakim d'une voix rauque et matinale, celle dont je raffolais.

- Rien de bien terrible, le procès de monsieur Paige est passé, on a eu le verdict et tout.

- Alors ? un petit rictus venait progressivement sur ses lèvres à mesure que je laissais traîner le suspens, essayant de garder un visage neutre. Sur une échelle de un à dix, ma nana elle a déchiré à quel niveau ?

- Elle a déchiré à vingt-deux. Hakim rigolait silencieusement face à ma référence d'un des sons du dernier album et sans me consulter, il m'attrapait la taille pour me faire basculer sur son bassin. Il est acquitté.

- P'tain j'sors avec Dupond-Moretti ou quoi ? plaisantait-il en détaillant mon visage avec ses prunelles. Je suis fier de toi Hayati, j'aurais trop kiffé y assister.

- C'était pas une grosse affaire tu sais, recel de contrebande avec agression sans encourir la mort sur la victime, ça se défend vite quand on a des caméras et un bon client.

- Pourquoi je sens que c'est un reproche ça ? me demandait-il innocemment alors que je me penchais jusqu'à ce que nos torses se touchent, ainsi que nos mentons.

- Peut-être parce-que ça en est un, monsieur Akrour.

- J'crois toi tu vas pas trop dormir pendant la grasse mat' si tu continues à me chauffer comme aç.

Me mordillant la lèvre jusqu'au sang, je ricanais et finissais par embrasser Hakim qui reprenait une longue respiration, comme si l'absence de contact entre nos lèvres, l'avait tenu en haleine tout ce temps. Ses mains s'agrippaient à mes hanches pour que je reste bien sur les siennes, alors que j'approfondissais le baiser dans un soupir.

- Je vais nous faire chauffer les croissants. murmurais-je en me séparant brièvement de la bouche de mon copain qui grognait pour que je continue. Mon chat j'ai faim.

- T'habitues pas trop vite à c'surnom non plus. il tapait ma fesse au moment où je descendais du lit, lui valant un regard noir de ma part. J'te fais payer ton affront princesse.

Je dévisageais longuement Hakim avant de soupirer et d'enfiler une robe de chambre par-dessus ma nuisette rosée. Décoinçant les mèches qui s'étaient glissées sous la polaire, je rejoignais ma cuisine en chantonnant et je m'étonnais même à préparer le petit déjeuner avec beaucoup d'entrain. D'habitude, c'était plus le grand brun qui s'occupait de ça, il mettait tout sur un plateau qu'on dégustait au lit, sans bouger.

La vie de pacha quoi.

La hanche sur mon plan de travail, je perdais mon regard sur la cafetière qui était en train de produire son jus, emplissant mes narines d'une odeur très agréable pour un réveil matinal. Je n'étais pas trop du matin, plutôt du genre grognon quand on me demandait le moindre effort mais là, Hakim était à la maison, je ne l'avais pas serré dans mes bras toute la nuit depuis un mois, je ne pouvais qu'avoir un sourire sur le visage quand même.

- Nour ? cinq minutes après, mon colocataire déboulait dans la cuisine, les bras croisés derrière son dos et les sourcils légèrement froncés.

- Oui ? je dressais les tasses sur un plateau, tout en amenant les croissants chauds qui sortaient du grille-pain, accompagnés de confiture et de pâte à tartiner.

- T'sais... Y a dix minutes, quand j't'ai demandé si y avait rien eu en mon absence ?

- Oui.

- Pourquoi tu m'as menti ?

Mes membres se bloquaient instantanément et je n'osais pas relever la tête vers Hakim qui était à ma droite et qui, lui, avait bien les yeux sur moi. Du coin de l'œil, je reconnaissais les dimensions d'une enveloppe dans sa main gauche et, dans mon cerveau, tout s'assembla très vite. L'enveloppe, l'agression, le mensonge. J'étais grillée sans avoir ouvert la bouche.

- Il s'est passé quoi pendant que j'étais en tournée ?

- Rien de grave. abrégeais-je en feintant une occupation dans le frigo, comme si je cherchais la bouteille de jus d'orange qui était juste sous mon nez.

- Arrête de mentir.

- Hakim vraiment, y a rien, un gars qui a voulu m'effrayer y a de ça trois semaines et depuis, plus rien.

- On te menace de t'cogner et pour toi, c'est rien ?

Cette fois, c'était à mon tour de froncer les sourcils, ne voyant pas ce qu'Hakim voulait dire. Soucieuse, je finissais par lever les yeux sur lui et constatais ses prunelles faire des allers-retours entre la lettre dans ses mains, et ma personne.

- Comment ça ? lentement, je refermais la porte du frigo, sentant que la conversation allait durer.

- "J'espère que mon avertissement a été clair, tu vas payer pour ce que t'as fait". Sans signature. Quel avertissement Nour ?

- C'était r-

- Non c'était pas rien ! son éclat de voix me fit involontairement fermer les yeux et je l'entendais soupirer juste après, comme pour se canaliser. Pardon. Bébé, j'veux juste que tu m'expliques, je comprends rien. Nour, regarde-moi s'te plaît, j'aime pas c'qui était en train de se créer dans ton crâne là.

Intérieurement, je me battais contre mon cerveau qui s'amusait à comparer cette scène à la première fois où Allan avait levé la voix sur moi, sans même s'excuser derrière, il avait juste modéré son ton avant de repartir de plus belle. Pas comme Hakim.

- C'était je crois, trois jours après que tu sois partie pour ta tournée et je sortais du cabinet un peu plus tard vu que j'avais fait des heures supplémentaires. débutais-je en me collant au mur dans mon dos, face à Hakim qui ne bougeait pas ses prunelles d'un quart des miennes. Je rejoignais ma voiture dans le parking derrière et d'un coup y a... Y a ce type qui m'a intercepté et qui a commencé à me bloquer la route, en me disant des trucs que j'entendais mais que je ne comprenais pas, j'avais peur.

- C'était qui ?

- J'en sais rien.

- Il ressemblait à quoi ?

- Je ne sais pas non plus, il avait un bonnet et des lunettes.

- P'tite bi-

- Et il m'a passé l'enveloppe, enfin il a chopé mon sac pour la mettre dedans avant de détaler. J'avais oublié qu'elle était dans mon sac. Attends, je m'arrêtais de parler pour réfléchir, d'ailleurs comment tu l'as eu, l'enveloppe ?

- J'cherchais dans ton sac le chargeur de mon portable que j'avais mis hier et je suis tombé dessus par hasard. Elle avait pas l'air en bon état et j'ai juste voulu vérifier que c'était pas un truc important pour ton taff, que tu l'oublies pas quoi. C'est tout ce qu'il y a eu ?

- Oui.

- Alors pourquoi il parle d'un avertissement ?

- Je sais pas, il a dû se prendre pour un délinquant à me pseudo-menacer et ça s'est arrêté là.

- Hmm, j'vais faire un tour vite-fait dans Paris.

- Hakim, non.

- Quoi wesh, j'ai pas le droit d'aller m'aérer l'esprit ?

- Tu n'iras pas le voir.

- J'sais que c'est lui Nour, et même toi tu le sais. claquait sérieusement le monsieur en me regardant durement, ayant perdu toute envie de rire. Tu crois qu'on peut te menacer comme ça, sans que je dise rien ?

- T'as rien à dire, on sait même pas si c'est vraiment Al-

- Qui d'autre ? Hein ?! Qui mis à part c'fils de pute pourrait venir jusqu'à ton cabinet, quand je suis pas là, pour te dire ça ?! Il a parlé de moi ?

- Quoi ?

- Putain. Hakim ricanait en passant nerveusement sa main sur son menton, se retenant certainement d'envoyer valser mon panier de fruits. Il t'a dit quoi ?

- Rien de b-

- Nour arrête ! Dis-moi tout, arrête de cacher des trucs qui vont m'faire partir au quart de tour, j'sais qu'on t'a pas simplement parlé, ça se lit sur ton visage bordel, tu sais pas mentir !

- C'était y a trois semaines, y a rien eu de plus et j'ai toujours fait gaffe à ce que Fabien, mon confrère qui travaillait dans les mêmes locaux que moi, m'accompagne à ma voiture pour être sûr que tout allait bien !

- Donc on te menace, on te parle de moi, on t'intercepte quand j'suis pas là et tu crois que j'vais laisser couler ? Mais réveille-toi, tu vois rien ! T'aurais pu te faire cogner ce soir-là et moi j'étais où ? En putain d'tournée alors que si tu m'avais raconté juste un pourcent d'c't'histoire, je serais déjà remonté sur Paname !

- C'est ça que je ne voulais pas ! Tu vas pas lâcher un projet sur lequel tu bosses en groupe avec tes amis, je suis pas assez folle !

- Tu passes avant tout ça Nour, tout ! il tendait ses bras pour accompagner ses paroles, me faisant me cloîtrer encore plus contre le mur. J'en ai rien à foutre du son, de la tournée, de mon groupe de musique, quand t'entres dans l'équation ! C'est toi avant tout le monde mais tu l'comprends pas encore !

Soûlée par la conversation dont je ne voyais pas le bout et qui commençait à dériver sur un début de dispute, je soufflais bruyamment avant d'attraper mes cheveux dans mes mains, de les lever un peu pour me faire de l'air, et je finissais par les laisser retomber sur mes épaules. Le visage impassible, je regardais à nouveau Hakim qui avait les yeux sur mon cou, sans que ses rétines ne bougent d'un millimètre.

- C'est quoi la trace ? je ne répondais pas, fixant simplement mon copain qui semblait bloqué. Nour ?

- Il m'a plaqué contre un mur. lâchais-je, ça ne servait à rien de cacher des choses. Il a mis sa main sur mon cou pour faire une pression dessus et en me poussant, mon bras a raflé le crépi, ce qui m'a égratigné. je levais la manche de mon haut de pyjama pour lui montrer la blessure légère que j'avais sur la peau. Et ça, je pointais du doigt le haut de ma tempe après y avoir dégagé mes mèches de cheveux, ce n'est pas à cause d'une brûlure au lisseur mais c'est quand il m'a poussé aussi, ma tête a cogné le mur. Voilà, là c'est vraiment tout.

- Et c'est tout ? J'apprends ça trois semaines plus tard et tu m'dis ça comme si tu me racontais une putain d'histoire qui serait arrivée à un de tes clients ? T'as quoi dans les yeux ?

- Hakim c'est bon, on arrête d'en par-

- Non, Nour, non ! Moi j'laisse pas passer ça !

- S'il te pl-

- Bordel c'type était en train de t'étrangler, tu comprends ça ?! T'as une marque sur le cou, un bleu sur la peau à cause de ses putains de doigts qui t'ont attrapé la gorge et tu penses que j'vais me poser sur le canapé en remerciant le ciel que ça ne soit arrivé qu'une fois ! Je t'avais dit de me dire tout ce qu'il se passait ! J'en ai rien à foutre de tes histoires de boulot à partir du moment où t'as tout ça à me dire ! C'était la première chose à faire, tu captes ou pas ?!

Le cœur serré dans la poitrine, j'avais l'impression de me faire engueuler par ma tante tellement Hakim semblait fou de rage. Il n'avait pas tort dans le fond, je comprenais son état mais la constriction de ma cage thoracique commençait à me bloquer la respiration, j'avais du mal lorsqu'on levait la voix sur moi et ça me terrorisait presque, j'avais pas à réagir comme ça pour si peu.

- Nour putain tu m'entends pas ou qu-

- Tu peux, tu peux aller faire un tour s'il te plaît. déclarais-je froidement en regardant le carrelage de ma cuisine, tordant mes doigts entre eux pour me calmer.

- On parle d'un truc sérieux là, j'compte pas me barrer et laisser ça en plan, on va régler le problème.

- Hakim, s'il te plaît.

Ma psy m'avait informé que, si un jour je commençais à avoir des flashbacks de mon ancienne relation, il fallait mieux que je prenne du recul sur la situation et que je ne me laisse pas submerger par mes émotions, qu'il fallait que je m'apaise moi-même, sans l'aide de personne. Et à la vue des yeux vides d'Hakim qui me fixaient, je devinais qu'il se sentait coupable immédiatement.

Alors qu'il n'avait pas de quoi.

- S'il te plaît. répétais-je une dernière fois, comme mon troisième vœu.

Impuissant, mon copain me regardait encore de longues secondes, avant de hocher tristement de la tête et de reculer, jusqu'à disparaître de mon champ de vision et que la porte d'entrée claque derrière lui, tout doucement. Les larmes de panique que j'avais stocké, commençaient à dévaler sur mes joues et je m'empressais de les essuyer avec du sopalin, alors qu'elles coulaient seules, sans que je ne sanglote.

- C'est bon Nour, calme-toi, y a rien. chuchotais-je en avalant plusieurs fois des boules de salives.

Je jurais en voyant mes mains se mettre à trembler et il fallait même que je m'asseye sur une chaise pour détendre tous mes muscles qui me faisaient mal. J'étais en train de faire une crise de panique en en étant pleinement conscience et en voulant pourtant tout faire pour qu'elle s'arrête. Mais c'était automatique, ma mâchoire claquait d'elle-même et je devais souffler en me murmurant des phrases confort afin que ça s'apaise.

L'ancienne Nour aurait tout fait pour rattraper Hakim et le supplier de l'aider à se calmer mais la nouvelle-moi voulait absolument réussir toute seule. J'avais besoin de guérir.





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purée la sensation de Nour c'est la pire, quand t'as les larmes qui coulent alors que t'essaie de les contrôler, non vraiment mauvais souvenirs ça

comment vous alleeeez ?? prenez soin de vous et à vendredi !

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