๐˜ค๐˜ฐ๐˜ถ๐˜ต๐˜ฆ๐˜ข๐˜ถ ๐˜ฏ๐˜ฐ๐˜ช๐˜ณ

By thirtyheart

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โ€ข soixante-douze โ€ข
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รฉpilogue
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โ€ข trente-six โ€ข

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By thirtyheart

𝕹𝖔𝖚𝖗
SEPTEMBRE 2023

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée Nour.

Soufflant longuement, je passais mes mains sur mon visage avant de me laisser tomber sur la chaise où j'étais assise depuis pas loin de quinze minutes, à discuter avec ma sœur. J'avais pris les conseils du Docteur Pressier en note mais c'était compliqué pour moi de me dire que je devais recontacter ma mère, ça faisait pas loin de dix ans que je n'avais plus eu de ses nouvelles.

Au début, elle avait cherché à nous revoir, à nous envoyer des messages, des mails, des lettres, sans qu'on ne réponde à une seule de ses attentions. Je ne voyais pas ce que ça allait changer pour moi de lui parler, mis à part de faire remonter des souvenirs qui me donneraient la nausée.

- T'as réussi à avoir l'info ? demandais-je en esquivant royalement la dernière phrase de Cora.

- Ouais mais je maintiens ce que je pense, je n'irais pas.

- Ça tombe bien, je ne t'avais pas compté dans le voyage. ironisais-je en attrapant la feuille pliée qui était sur la table, avant que Cora ne tire dessus pour m'empêcher de la prendre. À quoi tu joues ?

- Nour, je veux pas qu'elle te manipule.

- Elle ne me manipulera pas. Pas plus qu'elle le fait déjà, j'ai besoin de guérir pour avancer.

- T'es déjà guérie, arrête de croire tout ce qu'un psy va pouvoir te dire, ils sont là pour bouffer ton argent et c'est tout.

- T'as eu combien de petit-ami depuis la mort de papa ?

- Quoi ? C'est quoi ta question débile là ?

- Combien, Cora ?

- J'en sais rien, une dizaine, sans compter les coups d'un soir. C'est quoi le rapport ?

- Moi je n'ai réussi qu'à avoir Allan dans ma vie, je n'arrivais pas à me détacher de son emprise à cause de l'affection qu'il me donnait, aussi mauvaise soit-elle. Toi et moi, on n'est pas pareil, on n'a pas vécu le décès pareil.

- Ah parce-que tu crois que c'est parce-que j'ai couché avec toute la population du Vatican que, forcément, je me suis remise de l'absence de papa ? Je vois pas en quoi revoir Helena va changer quelque chose, mis à part qu'elle te lâchera plus après.

- S'il te plaît Cora... Il faut que j'essaie, au moins même si ça échoue, je pourrais pas dire que je n'ai pas tenté.

Ma frangine me regardait longuement avant de soupirer et de secouer furtivement la tête. Puis, elle relâchait enfin la pression qu'elle avait faite sur la feuille, me permettant de la récupérer. Prenant une dernière respiration, je dépliais le papier afin d'y lire l'adresse postale que Cora avait réussi à me procurer.

C'était là où vivait notre génitrice et, comme je n'avais pas envie qu'elle prépare notre entre-vue à l'avance, je ne comptais pas la prévenir de ma petite visite surprise. C'était sûrement une mauvaise idée, se confronter à ses vieux démons n'était pas toujours la meilleure des choses à faire mais je devais tout tenter.

D'un côté, je le faisais certes pour moi, mais d'un autre, je voulais avancer avec Hakim, pouvoir m'ouvrir comme il le faisait naturellement avec moi, je voulais juste être avec lui.

(...)

La voiture se garait juste devant moi et je ne perdais pas de temps pour monter à bord, refermant la portière derrière moi. La clim légère d'Hakim venait refroidir mes joues et je me penchais par-dessus mon accoudoir pour claquer un baiser sur sa mâchoire, le faisant sourire.

- Merci. disais-je simplement, accrochant fermement ma ceinture.

- Pas de soucis, Bussy-Saint-Georges donc.

- Ouais. soufflais-je en me réchauffant les cuisses qui étaient déjà à température ambiante. T'es sûr que ça te dérange pas ?

- Nan Nour, je préfère être avec toi pour les trucs comme ça, on sait jamais.

- On sait jamais quoi ?

- Comment tu vas réagir et tout, je préfère être là.

- D'accord... Je te paierai un bout de l'ess-

- Commence pas, j'ai même pas encore démarré.

Un petit rire éclatait dans ma gorge alors que je me renfonçais dans mon siège, ne disant pas plus pour ne pas énerver le monsieur derrière son volant. Il s'était directement proposé pour m'emmener dans le 77, là où ma génitrice vivait, dans un petit pavillon sympa selon les photos. Elle n'avait pas changé d'identité comme j'avais pu l'imaginer et je redoutais la femme que j'avais découvrir, ça m'effrayait.

Avait-elle changé ? Une nouvelle coupe de cheveux ? Un nouveau métier ? De nouveaux amis ?

Je ne savais absolument rien d'elle, c'était une parfaite inconnue à mes yeux et quelque part, ça ne me rassurait, j'allais apprendre à connaître une nouvelle personne. Dommage que ce soit ma mère.

- T'as réfléchi à ce que t'allais lui dire ? me questionnait Hakim après cinq minutes de route dans le silence.

- "Bonjour Helena, c'est ta fille, celle qui t'a renié à ses dix-huit ans, tu t'en souviens ?". le brun pouffait de rire devant l'intonation faussement joyeuse que j'avais donné à mes dires, pour les enjoliver alors que le fond était cru. Non franchement je sais pas, ça va venir comme ça.

- Lui saute pas à la gorge hein.

- T'inquiètes, même si l'envie est présente, je vais me contenir. Tu pourras rester dans la voiture.

- Sérieux ? Tu veux pas que je t'accompagne ?

- Non, faut que je fasse seule.

- Donc je vais pas bouger de la caisse pendant une heure ?

- Je sais pas encore comment ça va se passer, si je vais rentrer chez elle pour mettre les choses au clair, si on va aller se boire un café dans le tabac du centre-ville ou si je vais lui claquer ses quatre vérités, sur son perron, avant de me barrer, j'en ai aucune idée.

- C'est toi qui vois Hayati, j'resterai devant de toute façon.

- D'accord. Merci encore sérieux, j'aurais pu y aller toute seule.

- J't'ai dit quoi y a deux minutes à ce sujet ? T'as besoin d'être avec quelqu'un après, je t'aurais jamais laissé reprendre la route comme ça, comme si de rien n'était. Retrouver sa daronne après dix ans sans nouvelles, c'est pas rien.

- Ouais... Je sais.

- Elle a dit quoi Cora ?

- Pas d'accord, comme Jida d'ailleurs.

- Ah tu l'as dit à ta grand-mère ?

- Hmm. je hochais de la tête en perdant mon regard par la fenêtre, suivant les voitures qui faisaient la course sur l'autoroute avec la nôtre. J'étais un peu obligée, elle m'aurait boudé jusqu'à sa mort si je m'étais tu.

- Et alors ?

- Elle voit pas trop l'intérêt et elle espère juste que je n'en ressortirais pas dans un état pire qu'actuellement.

- Elle a raison, c'est une bonne personne ta grand-mère.

- Ouais, tu peux lui rendre visite si tu veux. plaisantais-je en tournant la tête vers Hakim qui avait un sourire au coin des lèvres, les yeux toujours vissés sur la route devant lui.

- Et j'me présente en qualité de qui ?

- Je sais pas. Peut-être le futur copain de sa petite-fille ?

Mon allusion osée fit ricaner le rappeur qui posait alors sa main sur ma cuisse après avoir très rapidement embrassé ma tempe. Le trajet à Bussy-Saint-Georges était assez long depuis la capitale et je m'attendais vraiment à ce que ma génitrice ait fui plus loin que la banlieue parisienne. Après avoir bien vu qu'on ne comptait plus lui donner l'heure de toute notre vie, à sa place j'aurai carrément quitté le pays pour aller m'installer dans les îles.

Mais si j'avais été à sa place dès le départ, je n'aurais jamais poussé mon mari à mettre fin volontairement à ses jours, laissant deux gamines sur le carreau derrière lui.

- Tu sais comment me faire plaisir.

Je riais doucement quand la jolie mélodie d'une de mes chansons préférées, emplissait la voiture et me donnait un son agréable à l'oreille. J'étais définitivement dépendante de la voix d'Aaliyah, elle avait un timbre tellement unique que je la regrettais fortement. Je n'avais que huit ans quand mon père m'avait appris son décès, par un crash d'avion.

J'étais restée enfermée une journée complète dans ma chambre à réécouter tous ses vieux CD.

- J'kiffe bien ses sons. avouait Hakim. Elle chante bien, mieux que toi déjà.

- Vu que tu parles de la reine Aaliyah, ton pic ne m'atteint pas, il est même véridique.

Sans gêne, je tournais la molette sur la droite afin d'augmenter le son et me permettre de chanter un peu plus fort. Quelque part, ça m'aidait à évacuer le stress, que de réciter des paroles que je connaissais sur le bout des doigts.

- J'espère mes raps tu les fais avec la même intonation hein.

- T'aimerais. souriais-je en lui adressant un regard complice.

- J't'emmènerai à une séance studio un jour si tu veux.

- Pour me chanter du Aaliyah ?

Le gronchon râlait avant de carrément changer de piste, me faisant pester et lui frapper le bras. Alors que j'allais remettre la chanson d'avant, une nouvelle musique d'Aaliyah me fit taire immédiatement et rire Hakim. Il savait parler aux femmes.

(...)

- Bonjour, vous vous rappelez de moi ?

Regardant fixement la porte fermée devant moi, je plissais les sourcils pour jauger le pourcentage de crédibilité de ma phrase, avant de soupirer en secouant la tête, ça faisait trop formelle. Depuis une minute, je restais telle une brindille devant la porte fermée de la maisonnée d'Helena. Le GPS nous avait mené vers une petite baraque bleue pâle, qui donnait directement sur le trottoir.

Heureusement pour moi, il n'y avait pas trop d'influence à cette heure-ci, donc pas trop de personnes qui pourraient potentiellement me dévisager vu comment je poireautais comme une imbécile.

- Allez Nour. sans réfléchir, je tapais deux coups sur le bois de la porte, avant de très vite le regretter. Merde, quelle débile-

- Ah, enfin vous voilà !

Mes sourcils se fronçaient devant un homme tout joufflu qui venait juste d'ouvrir, un énorme sourire soulagé au visage. Je ne le connaissais pas. Et comment ça, "enfin vous voilà" ?

- Excusez-moi, je crois que je me suis trompée de maison. souriais-je nerveusement en vérifiant l'adresse sur le post-it. Je suis bien au 10 allée Louis Lépine ?

- Oui c'est ça, et vous êtes bien Ophélie Schuman qui doit garder Noémie, Colin et Sasha ?

- Ah euh non, un rire excessif faisait vibrer ma gorge, ce, ce n'est pas moi la baby-sitter.

- Oh, autant pour moi mademoiselle. souriait-il en essayant de me rassurer. Du coup, qu'est-ce que je peux faire pour vous ?

- Est-ce que... Est-ce que Helena est là ?

- Helena ? Oui bien sûr. Vous êtes une collègue à elle ?

- Exactement. je saisissais toutes les branches qui pourraient me rattraper du fiasco où j'approchais. On doit discuter d'un... D'un dossier qu'on a laissé au bureau et, comme j'étais dans le coin, je me suis dit que j'allais passer la voir.

- Très bien, je vous l'appelle. Encore désolé de vous avoir sauté dessus, j'attends la baby-sitter, on devait déjà être parti en rendez-vous avec ma femme depuis une heure !

Simplement, je lui adressais un sourire compatissant qui sonnait tellement faux que le même la jolie photo de famille accrochée sur le mur derrière lui, aurait senti l'embrouille. Elle était mariée. Elle avait refait sa vie. Elle avait refait des enfants.

- Chérie ! Ta collègue est là ! Je suis bête, votre nom mademoiselle ?

- Nourine. affirmais-je dans un énième rictus hypocrite.

- Très joli prénom, je ne l'avais jamais entendu. Nourine est là !

- Nourine ? mes poils s'hérissaient devant une voix qui tonnait depuis le salon de la maison et bientôt, une silhouette bien familière se pointa devant moi. Bonj-

En un clin d'œil, un voile opaque traversa ses rétines avant que ma génitrice ne se racle la gorge en reposant l'enfant qu'elle portait jusque là dans les bras. Ne sachant pas trop ce que je ressentais à l'intérieur de mon ventre, je souriais encore plus pour ne pas laisser les larmes me submerger. Je devais sûrement ressembler à la parfaite voisine de quartier qui venait proposer des gâteaux aux nouveaux arrivants.

Mais la réalité en était tout autre

- Merci Daniel, je vais discuter un peu avec elle, tu nous laisses ? demandait-elle à son mari, à la vue de l'énorme caillou qui ornait son annuaire gauche, tandis qu'elle lui souriait pour laisser paraître que tout était OK.

Rien n'était OK.

- Oui, pas de soucis. J'espère juste qu'Ophélie, la vraie du coup, ricanait-il, va finir par arriver parce-que sinon on va louper la soirée chez les Querelles.

- Oui, j'espère aussi.

Le mari trop sympathique finissait par enfin s'éclipser, me laissant seule face à la démon de mon enfance, celle qui se cachait sous les airs d'une mère parfaite alors que c'était plutôt une marâtre qui se déguisait en femme épanouie. Mon sourire ne voulait pas quitter mon visage, il me permettait de tenir car, dès que je serais de retour dans la voiture d'Hakim, il était certain que j'allais fondre en larmes.

- Nourine... Mon Dieu. elle montait ses mains à mes joues mais je reculais mon visage au dernier moment, ne voulant pas qu'elle me touche. Tu as grandi et... Tu es tellement belle.

- Et toi... Tellement mariée et maman. Noémie, Colin ? Pourquoi j'ai l'impression que ça sonne comme des synonymes de nos prénoms avec Cora ?

- Je ne vous ai jamais oublié.

- Avant ou après avoir produit trois nouveaux enfants qui vivent avec un dragon ?

- S'il te plaît, parle moins fort. grimaçait-elle en faisant un pas vers l'extérieur pour pousser légèrement la porte afin que notre conversation ne soit pas entendue.

- Ce serait bête que Daniel apprenne la vérité sur toi.

- C'est... C'est ta sœur et toi qui n'avaient plus voulu entendre parler de moi, vous ne pouvez pas m'en vouloir d'avoir refait ma vie.

- Quelle personne censée, accepterait de garder contact avec l'humain capable d'en pousser un autre à se mettre une corde autour du cou ? Hein ?! crachais-je dans un murmure, n'ayant pas honte de lui refaire passer la bande de notre passé.

Elle n'avait pas le droit d'être heureuse alors que je n'arrivais pas à m'en remettre, non c'était complètement injuste.

- Ce n'est pas à cause de moi si Xavier s'est pend-

- C'est à cause de toi. j'écrasais un doigt meurtrier sur sa poitrine, couverte d'une robe hors de prix. C'est à cause de toi si je n'ai plus de père, si avec Cora on n'a plus de père. Tu lui as privé de notre présence, quelle mère et ex-femme ferait ça ?!

- Je voulais vous protéger.

- Tu voulais lui faire du mal ! Au travers de ses propres enfants, c'est pire ! J'ai tout perdu alors que j'étais qu'une gamine maman ! Tu l'as tué ! mon visage était déformé par la douleur, mon sourire était devenu une grimace de mal-être profond, il fallait qu'elle souffre.

- Ne dis pas ça ! son regard se noircissait et si elle s'attendait à ce que je m'aplatisse, elle ne me connaissait pas ça.

- Mon, père, s'est, pendu ! À cause de toi ! le cœur au bord des lèvres, je perdais mon sang-froid. Tu l'as tué !

- Pourquoi tu reviens dix ans plus tard Nourine, si c'est pour me cracher dessus devant ma propre maison ? Pour qui tu te prends ?

- Une putain de psy qui m'a conseillé de venir pour soigner mes traumatismes. Je ne vais pas bien "maman". je faisais des guillemets pour illustrer mes propos comme si ce n'était rien.

Les yeux de la femme face à moi s'éteignaient peu à peu et je ne ressentais pas une onde de compassion envers elle, j'avais besoin qu'elle ait mal, qu'elle souffre, rien qu'une minute. Après tout, ce n'était rien en comparé de la brèche non-colmatée que j'avais dans le cœur depuis tant d'années.

- Et... Et Coraline ?

- Elle respire. C'est tout ce dont tu as besoin de savoir. elle hochait de la tête.

- Comment tu as eu mon adresse ?

- Deux-trois recherches ne font pas de mal, c'est tellement facile de traquer n'importe qui avec la nouvelle technologie.

- Et maintenant ?

- Quoi maintenant ?

- Tu veux rencontrer tes... Demis-frères et sœurs ?

Incrédule, je fixais Helena, essayant de savoir si elle se foutait ouvertement de ma gueule ou si elle était sérieuse dans ses propos. Mais vu comment son attention était pendue à mes lèvres, je me rendais compte qu'elle pensait vraiment ce qu'elle venait de me dire. J'aurais eu besoin qu'on me pince, j'aurais eu besoin qu'on me dise que ce n'était qu'une supercherie, un coup monté, qu'une dizaine de personne vienne même m'applaudir en me félicitant pour cette caméra cachée.

Mais rien, pas de bouquet, pas d'applaudissement, juste la respiration tendue de ma génitrice.

- Plutôt crever. Sincèrement. J'en ai assez vu je pense.

Sans rien ajouter, je reculais jusqu'à descendre la petite marche du perron, avant de croiser mes bras et de me retourner pour m'éloigner d'elle, elle arrivait à me faire sentir mal sans même me parler, juste sa présence suffisait à m'irriter. Alors je le sentais, il valait mieux pour moi que je prenne de l'espace, de la distance, et c'était à une vitesse ahurissante que mes pieds traversaient la route pour rejoindre la voiture d'Hakim qui n'avait pas bougé.

Me voyant revenir, j'apercevais mon sauveur froncer les sourcils, avant qu'il ne sorte en trombe de sa caisse. Très vite, il se retrouvait face à moi et c'était juste quand ses bras encerclaient ma taille, que je me permettais de relâcher la pression et d'éclater en pleurs contre son torse.

- C'est bon, respire Nour. m'incitait-il en caressant mon dos avec sa grande main. C'est fini Hayati, c'est fini. ses bras se resserraient autour de moi et j'avais envie qu'il m'étouffe avec ses muscles, que mon cœur refroidi sente sa présence. J'suis là, j'suis avec toi, je nous ramène à la maison.

Difficilement, je hochais de la tête avant de le laisser essuyer mes joues, et me conduire jusqu'à ma portière. Me faisant passer pour une princesse comme dans les contes de fées, Hakim me donnait ma ceinture et embrassait longuement ma joue, je sentais même sa respiration sur mon épiderme.

Quand il repartait s'installer de son côté, je croisais le regard d'Helena qui était encore sur le pas de sa porte, les yeux sur Hakim et moi qui s'était immobilisé devant son capot. Il lui fallut une bonne dizaine de secondes avant qu'il ne retrouve l'usage de ses jambes et qu'il parte s'asseoir sur son siège, claquant la porte derrière lui. Plus vite on serait parti, mieux je me sentirais.

Ma psy avait intérêt à être fière de moi, je venais de faire le plus gros effort de toute ma vie.

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Holaaaaaa comment allez vous ?

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