WHO'S HE

By Greystephanie

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Dans la vie de Taehyung, les épreuves ont toujours été monnaie courante. Depuis son enfance, il est soumis à... More

Avant propos
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Concours Fyctia Révélation New Romance 2024

Chapitre 40

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By Greystephanie

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Les bougies parfumées, à la senteur de fruits exotiques, se diffusaient progressivement dans l'enceinte de la salle de bain, là où la lumière était tamisée pour accompagner le massage que j'étais en train de pratiquer, à l'aide de mes connaissances, sur les épaules de mon amant.

Nous étions tous les deux assis dans la baignoire, dans cette eau chaude et vaporeuse, qui était agrémentée de quelques touches de couleur de l'arc~en~ciel, suite à la bombe de bain - elle aussi aux saveurs exotiques et relaxantes - que j'avais laissé fondre quelques minutes, avant que l'on ne vienne s'installer dans ce cocon intime, accompagné de musique de fond contenant le dernier album de the Weeknd.

Jeongguk était positionné de dos face à moi, le dos arqué et les bras croisés contre le rebord de la baignoire, dans lesquels il avait enfoui son visage pour profiter pleinement du massage qui le faisait soupirer de contentement, à chaque fois que j'appuyais sur ses boules de nerfs - causées par le sport intensif qu'il pratiquait régulièrement au quotidien, sans avoir de suivi kinésithérapique.

C'était agréable, mais aussi attendrissant, de voir l'homme que j'aime en train de s'évader lentement sous mes caresses, de somnoler sous la pression de mes doigts, en faisant rouler ses nerfs jusqu'à ce qu'ils ne soient complètement détendus. De pouvoir le soulager de tout ce stress qu'il avait accumulé au fond de lui durant ces derniers mois, se répercutant inconsciemment dans la globalité de ses muscles et de ses articulations.

J'étais heureux de pouvoir lui apporter ces quelques instants de détente. Et j'étais encore plus euphorique, à l'intérieur de moi, de savoir que c'était moi, et uniquement moi, qui était la cause du plaisir qu'il ressentait actuellement. D'être celui qui lui arrachait ses soupirs et ses gémissements mélodieux, lorsque mes mains glissèrent le long de son dos musclé à souhait, pour s'arrêter au niveau de ses hanches, et les remonter en faisant chanceler la pulpe de mes doigts sur sa peau, qui réagissait à chacune de mes actions, dans des vagues de frissons satisfaisantes.

- Il va falloir que tu me dises où tu as appris à masser aussi bien, chuchota Jeongguk d'une voix endormie, en terminant sa phrase par un souffle tremblant. C'est Jimin qui t'a appris ça ?

Un sourire suffisant naquit sur mes lèvres.

- Nulle part, et Jimin n'a rien à voir là-dedans, lui répondis-je d'une voix basse contre sa nuque, sur laquelle j'étais venu déposer de doux baisers, jusqu'à la racine de ses cheveux qu'il avait attachés en un chignon déstructuré. J'ai peut-être un don secret pour les massages, hm ? murmurais-je faiblement, en faisant remonter mes mains jusqu'à sa nuque pour la masser délicatement et détendre ses cervicales - elles aussi victimes des sévères coups qu'il emmagasinait durant ses séances de boxe.

- D'ailleurs, bébé, j'étais en train d'y penser, mais il y a quoi dans le carton qu'il t'a donné ? questionna mon compagnon, malgré le fait que son corps devenait de plus en plus endolori par le sommeil qui le guettait de près. Il avait l'air tout excité en te le donnant, tout à l'heure. Ça m'intrigue.

- Je ne sais pas, je ne l'ai pas encore ouvert, commentais-je, en me concentrant pleinement sur ma gestuelle pour ne pas perdre le fil de ma lancée. Et de toute façon, tu n'as pas à le savoir ! C'est top secret ! Enfin... c'est ce qu'il a dit.

Mon homme s'était mis à rire suite à mes dernières phrases, avant qu'un nouveau soupir ne fut parfaitement audible, quand l'un de mes doigts était venu appuyer sur une zone très sensible de sa nuque.

- Putain, c'est vraiment putain d'agréable, jura-t-il avec complaisance, en finissant par se redresser, puis de tourner de trois-quart la tête pour pouvoir me regarder du coin de l'œil. Mais dis-moi, mon amour, est-ce vraiment ainsi que tu comptais me dévorer ?

Non.

Ce n'était clairement pas de cette manière que je souhaitais le dévorer tout entier. Cependant, le massage qui m'était soudainement venu à l'idée fut une parfaite diversion pour me permettre de récolter assez de courage au fond de moi, pour pouvoir lui dire sans difficulté ce que j'avais réellement derrière la tête.

Comme Jimin m'avait suggéré de faire.

Toutefois, mon plan fut très rapidement mis à l'eau lorsqu'il me posa cette question - sur le ton de l'humour, chose que je n'avais pas discernée à ce moment -, qui me fit rougir instantanément sur place.

- Tu... tu ne peux pas juste profiter du massage ?! rétorquais-je, en faisant une mine faussement boudeuse. J'essaie de te faire plaisir... tu gâches tout, tu es chiant !

- Désolé, bébé, dit-il d'une voix peinée, en se retournant complètement face à moi. Je ne voulais pas te contrarier...

Je pouvais voir dans son regard qu'il était touché par mes mots. Et ce fut horrible pour moi de voir ce sentiment de culpabilité prendre place dans ses yeux, de sentir mon cœur s'affaisser lourdement dans ma poitrine, car je regrettais mes paroles et je m'étais senti affreusement con de lui avoir balancé cela en pleine figure.

Tout ça parce que je n'arrivais pas à lui avouer la véritable raison de ce massage.

- Non, non, je ne voulais pas te blesser ! paniquais-je, en venant poser mes mains sur ses épaules pour ne pas perdre l'équilibre dans le bain. Pardon, chéri, pardon. C'est juste que...

Je sentis l'une de ses mains se loger contre ma joue pour la caresser délicatement, en m'adressant un doux sourire réconfortant.

- Eh, il n'y a rien de mal, mon ange, commenta-t-il en rapprochant son visage du mien. Tu as tout à fait le droit de me le dire quand j'en fais trop, ou que je dépasse les bornes. Tu sais, je ne m'en rends pas vraiment compte. On réagit tous différemment à l'interprétation des mots.

- Je sais bien, mais là, ce n'était pas le cas ! répliquais-je, en secouant faiblement la tête. Je...

Bravo, Taehyung ! Tu as réussi, à toi tout seul, à gâcher la soirée que tu avais soigneusement préparée pour ton mec, pensais-je à mon intention, en ressentant une envie saisissante de pleurer d'être autant pathétique et misérable.

- Qu'est-ce qu'il y a, mon cœur ? me demanda Jeongguk, en ayant remarqué mon changement d'attitude.

- Je me sens... je ne sais pas comment dire, répondis-je honnêtement, en détournant les yeux d'un air honteux. Un coup, j'ai un regain de confiance et d'assurance, et la minute d'après, je perds tous mes moyens, parce qu'à chaque fois, mon cerveau ne peut s'empêcher de ressortir la carte des souvenirs...

- Par rapport à quoi ?

Allez, bon sang ! Dis-lui ! Comme tu l'as fait avec Jimin ! m'encourageais-je intérieurement.

C'était pourtant si simple, et je n'avais pas de quoi être effrayé par la réaction de Jeongguk.

Seulement, aucun mot concernant mon souhait ne voulait sortir de ma bouche à cet instant.

- Je ne sais pas pourquoi je n'arrive pas à te le dire, révélais-je avec un air de contrariété. J'ai comme un blocage et je n'arrive pas à te le dire oralement... C'est totalement ridicule !

- Ce n'est pas grave, mon amour, commenta Jeongguk, en se saisissant de mon visage entre ses mains, pour m'obliger à le regarder dans les yeux.

À plonger mon regard dans la douceur et la beauté de ses prunelles crépusculaires.

- Tout va bien, bébé ! Et puis, si ça te tient vraiment à cœur, tu peux très bien me le faire comprendre d'une autre manière, si c'est plus facile pour toi. Mais je ne veux en aucun cas que tu te forces à faire quelque chose que tu ne veux pas, d'accord ? ajouta-t-il sur un ton qui se voulait doux et ferme à la fois, avant de se pencher un peu plus vers moi pour me voler un tendre baiser que je ne refusais pas.

Un baiser qui me fit frémir de plaisir et fermer les yeux le temps de quelques secondes, pour savourer la passion de ses lèvres contre les miennes.

Et à travers cette embrassade, qui était délicieusement tentatrice et torride par la proximité de nos corps, se frôlant l'un contre l'autre en toute impunité, je sentis un pic de chaleur prendre naissance dans le creux de mon ventre, répandant dans tout mon être ce sentiment de confiance que j'avais possédé un peu plus tôt dans la soirée.

- Il y a quelque chose que tu aimerais que je fasse pour t'aider, mon amour ? souffla-t-il contre nos lèvres, en donnant un dernier coup de langue contre la mienne. Demande-moi ce que tu veux, je le ferai pour toi. Je ferai n'importe quoi pour que tu sois à l'aise et en confiance.

C'était ridicule. C'était tout bonnement dérisoire de ne pas être en mesure de lui avouer mon désir de lui procurer du plaisir de manière sexuelle.

Personne n'était en train de me forcer.

Personne n'était en train de me dicter ce que je devais faire ou non, sans mon consentement.

Personne ne me voulait du mal.

Car Jeongguk n'est, et ne sera jamais comme toi.

Il ne sera jamais cet homme qui me forçait à lui faire des fellations, jusqu'à la gorge profonde, où je souffrais atrocement en sentant son pénis s'enfoncer dans ma cavité buccale, en bafouant la résistance des muscles de mon gosier avec animosité, m'étouffant dans mes propres rejets.

Il ne sera jamais cet homme qui me forçait à le toucher, à le branler quand il le voulait, sans prendre en considération si j'en avais envie. Sans savoir si ça me plaisait de le faire en retour.

Il ne sera jamais cet homme qui me prenait avec violence, qui faisait abstraction de mes cris et de mes pleurs, qu'il étouffait sans remords en enfonçant mon visage dans l'oreiller, face à la douleur irradiante et néfaste qui me saisissait les parties intimes, écartelé avec brutalité jusqu'au saignement et la déchirure.

Il ne sera jamais cet homme qui me privait de ce qu'était une vraie relation sexuelle consentie et respectueuse, jusqu'à me rendre impuissant, et réussir à me faire croire que j'étais asexuel.

Il ne sera jamais le monstre que tu as été.

Et Jeongguk ne cessa de me le prouver une fois de plus, avec ses mots et ses gestes tout aussi prudents, tout aussi respectueux envers moi. De son regard, dans lequel je ne voyais que de la pureté et de la sincérité y régner. Un regard qui me disait tout ce que j'avais besoin de savoir pour être rassuré.

C'était toutes ces choses qui faisaient que je désirais ardemment mon amant, autant sur le plan sentimental que sexuel.

Je le désirais tout entier pour l'éternité. Parce que je ne voulais plus qu'il soit question de moi, mais de nous.

- M'aider, non, susurrais-je timidement contre ses commissures, en exerçant une faible pression sur ses épaules pour lui faire comprendre qu'il devait se remettre assis contre le rebord de la baignoire. Mais est-ce que tu peux juste te remettre comme tout à l'heure, s'il te plaît ? Face à moi, cette fois-ci. J'aimerais reprendre là où je m'étais arrêté...

Tu peux le faire, me dis-je dans mes pensées, malgré ton abominable image qui me traversait l'esprit. Je veux le faire.

Je méritais, tout autant qu'une autre personne, de profiter d'une vie sexuelle épanouie. Même si j'ai été violé, même si j'ai été battu...

Je méritais de vivre.

- Tout ce que tu voudras, fit-il en se laissant glisser dans l'eau, sans me quitter une seule seconde des yeux, pour coller son dos contre la paroi froide et humide de la baignoire, ses bras épousant à la perfection les bordures du bain. Je suis tout à toi, mon ange. Rien qu'à toi.

Et il n'y avait qu'avec toi, que je voulais le découvrir.

Jeongguk faisait tout pour me mettre en confiance avec moi-même, sans me bousculer ou insister pour que j'aille droit au but, en se souciant adorablement si j'étais à l'aise ou non dans cette situation. Il me laissait prendre le temps de faire les choses comme je l'entendais, et qui était le mieux pour moi, sans me reprocher quoi que ce soit, même si le risque de la finalité était que je finisse par jeter l'éponge, si je ne me sentais plus capable d'aller plus loin dans ma décision.

Il était tout ce que j'avais toujours voulu.

Il était la clé de ma guérison.

Et cette nuit-là fut l'une des plus belles de toute ma vie.

- Si... si jamais il y a quelque chose que toi, tu ne veux pas que je fasse, n'hésites pas à me le dire, lui dis-je d'une petite voix, en venant me positionner à califourchon sur ses cuisses.

Toujours sous l'œil attentif de mon amant qui épiait chacun de mes mouvements avec une attention minutieuse.

- Il n'y a pas une seule chose que je ne souhaite pas que tu me fasses, ma belle étoile, me répondit-il en toute franchise avec un sourire séducteur affiché sur le coin de ses lèvres. Alors, montre-moi ce que toi, tu aimerais me faire.

Face à ses mots, je m'étais inévitablement mis à rougir une nouvelle fois, en ajustant mes mains au niveau de ses clavicules, en me retrouvant dans l'incapacité de connecter mon cerveau à mon corps.

La raison était telle que je ne savais pas comment m'y prendre exactement.

Comment les couples faisaient-ils ?

Qu'est-ce que je devais faire en premier ?

Qu'est-ce que je ne devais pas faire ?

Qu'est-ce qui lui ferait plaisir ?

D'un souffle tremblant, je m'étais finalement décidé à faire descendre - avec appréhension - mes mains au niveau de ses pectoraux, sous lesquels je pouvais sentir à quel point ils étaient développés et imposants.

Sans le quitter des yeux, après avoir hésité durant de longues secondes, j'avais fini par bouger la pulpe de mon pouce contre l'un de ses tétons, ce qui le fit sursauter silencieusement de surprise, sans pour autant me réprimander quoique ce soit.

Pour autant, j'avais tout de même attendu qu'il me dise quelque chose ; comme arrêter ce que je venais de commencer, ou bien continuer pour voir jusqu'où je comptais aller.

Cependant, Jeongguk ne m'avait rien dit. Il s'était simplement contenté de me fixer longuement et silencieusement avec ses yeux ternis par l'excitation, jusqu'à ce qu'un sourire particulièrement sexy et envoûtant ne prenne place sur le coin de ses lèvres.

- Chéri, si tu n'aimes pas, dis-le moi et j'arrêterai, lui avais-je tendrement murmuré, avant de reprendre mes mouvements dans un brin d'assurance et de répéter cette action à plusieurs reprises, en admirant les traits de son visage se crisper d'une expression séduisante, en se déformant de plaisir à mesure que je faisais durcir son mamelon sous mes doigts tremblants.

- Je te rassure, mon amour, que ce n'est pas ça qui va me déplaire, loin de là, avoua-t-il dans un petit gloussement, qui était mélangé à de faibles gémissements érotiques.

En toute honnêteté, et ça, vous vous en seriez doutés, je n'étais clairement pas un expert en la matière. Toutefois, le simple fait de voir sa respiration se saccader progressivement, de contempler son buste s'élever et s'abaisser rapidement, ainsi que ses biceps se contracter en serrant ses mains en forme de poings, il était certain que Jeongguk ne me mentait pas et qu'il ressentait un certain assouvissement à ce que je torture son bout de chair rosé.

Et j'en étais le second à en être empli de joie.

Car même s'il ne touchait aucune partie de mon corps avec ses mains, je pouvais ressentir, dans le bas de mon ventre, - rien qu'à l'observer prendre son pied -, des picotements et une sensation d'excitation, pulsée directement dans mon pénis.

- Je savais que le massage n'était qu'un leurre, finit-il par soupirer entre ses lèvres, qu'il vint humidifier d'un coup de langue provocateur. Tu m'en caches bien des choses, bé... Ah !

- Non... Je voulais vraiment te faire un massage en plus, niais-je sans vraiment mentir, en me penchant vers lui pour lui embrasser le cou, avant de venir taquiner son deuxième téton, en sentant sa verge se dresser à son paroxysme contre la mienne.

- Menteur ! me taquina-t-il en serrant la mâchoire sous mes actions maladroites.

Néanmoins, je l'entendais gémir de contentement contre mon oreille à chacune de mes caresses modérées, et de mes baisers le long de sa gorge, qu'il avait fièrement exposée à mes yeux, en basculant sa tête en arrière pour me permettre de le dévorer sans retenue.

Et chacune de ses plaintes intensifiaient inexorablement les picotements dans le bas de mon ventre, me faisant presque gémir à mon tour contre son épiderme par cette divine ivresse qui m'était encore inconnue.

- Tu sais, bébé, tu peux aussi utiliser ta langue pour jouer avec mes tétons.

Suite à sa soudaine proposition, je m'étais redressé pour croiser son regard qui s'était assombri par le plaisir - sans pour autant m'arrêter de le caresser - en amenant ma main libre à son visage pour la poser contre sa joue.

- Tu aimerais que je le fasse ? lui demandais-je assurément, en glissant mon pouce contre ses lèvres qui étaient entrouvertes. C'est ce que tu veux ?

En lui posant cette question, je voulais être certain que c'était bien ce que souhaitait mon homme, que ce n'était pas une phrase pour me charrier.

Je sentais son souffle chaud et irrégulier s'écraser contre ma peau, ainsi que son appétit dévorant s'accroître dans ses pupilles, à présent complètement dilatées par l'excitation.

- Putain, ouais, haleta-t-il. Mais ne t'oblige pas à le faire, si tu -

Habituellement, c'était Jeongguk qui me faisait taire, soit en posant un doigt sur mes lèvres, soit en m'embrassant avec voracité. Mais cette fois-ci, c'était à mon tour de l'empêcher de terminer sa phrase, en venant écraser mes lèvres contre les siennes, tout en pressant mon bassin contre le sien pour apporter une certaine friction entre nos pénis.

Ses gémissements - aussi graves étaient-ils - étaient tellement bons à entendre, tellement bons à engloutir dès qu'ils vinrent s'égarer dans ma bouche.

Mon corps réagissait spontanément à l'appel du sien, comme s'ils étaient connectés et liés par une forme spirituelle. Je n'avais pas eu besoin d'avoir recours à une leçon sur le sexe de la part de Jimin pour que mon corps sache comment s'y prendre, comment bouger instinctivement contre le sien, car tout se faisait naturellement, à partir du moment qu'on était en parfaite symbiose avec son partenaire.

- Je ne m'oblige en rien, chéri, murmurais-je contre ses lèvres, en enfouissant ma main dans son chignon déstructuré. Je veux te satisfaire, ce soir.

Mon cœur battait à la va-vite contre ma cage thoracique et je me sentais peu à peu étourdi de toute cette effervescence qui s'accumulait dans mon organisme, chamboulant mes muscles et mes organes, en les faisant se contracter de bien-être.

- C'est ce que je veux, te donner du plaisir, ajoutais-je sans bégayer, en étant épris de cette confiance que je pensais avoir définitivement perdue. Je veux te faire jouir de mes doigts, Jeongguk.

L'étonnement était discernable sur les traits de son visage. Et en toute sincérité, j'étais tout aussi surpris que lui d'avoir été finalement capable de prononcer ces mots à voix haute et de sentir cette fierté se répandre dans ma poitrine, parce que merde, moi aussi je voulais donner du plaisir.

Moi aussi, j'avais le droit de voir mon petit-ami défaillir sous mes yeux, et me supplier de l'aider à atteindre le sommet de sa délivrance.

- Putain... si tu continues, je vais finir par jouir juste avec tes mots, se plaignit-il en résistant difficilement à l'envie de venir sur le champ, tant il était durement excité.

Mais aussi parce que ça faisait certainement longtemps qu'il n'avait pas été touché par quelqu'un d'autre que sa propre main.

- Tu es incorrigible, gloussais-je faiblement, en caressant ses cheveux d'une main, et l'une de ses joues de l'autre. Tu es incapable de commencer une phrase sans dire « putain » à chaque fois, fis-je remarquer, en me baissant vers son torse sans le quitter du regard, ni sans prendre connaissance de l'effet dévastateur que cela était en train de lui provoquer intérieurement.

Parce que je m'étais simplement laissé dominer par le besoin irrépressible de le satisfaire, de le voir se tordre de jouissance et d'exaltation sous mes caresses.

De l'entendre à nouveau émettre ces gémissements que j'adorais tant.

Et ce fut exactement ce qui s'était produit dans les secondes qui ont suivi, lorsque ma langue était venue effleurer le bout de sa chair une première fois, faisant sursauter son corps à cette action. Puis, une seconde fois, et une troisième, avec cette fois-ci un peu plus de fermeté et d'entrain dans les mouvements exercés, avant de gober entièrement son mamelon dans ma bouche, pour le sucer jusqu'à lui arracher un cri de plaisir.

Je ne saurais comment vous décrire ce que je ressentais à ce moment-là, au fond de moi, quand mon homme s'était mis à gémir plus fortement, à se cambrer un peu plus vers mon corps, chaque fois que ma langue le torturait paresseusement.

Je n'avais pas besoin d'être un devin pour savoir qu'il était pratiquement proche de l'orgasme, qu'il n'allait plus tarder à jouir si je continuais de m'amuser ainsi avec ses tétons.

J'aurais pu faire perdurer ce moment, mais je ne voulais pas qu'il vienne maintenant, car mon objectif principal était de l'amener au bord avec mes mains, en le regardant dans les yeux.

J'avais donc cessé mon action pour me redresser convenablement face à mon bien-aimé et pouvoir l'admirer, lorsqu'il luttait désespérément pour ne pas se toucher lui-même et se soulager. Cela devait être terriblement douloureux, de sentir son propre pénis être gorgé de sang, pulser de plaisir et d'impatience d'être enfin délivré, sans pouvoir faire quoique ce soit pour y remédier le plus rapidement possible.

- Tu comptes me laisser comme ça ? me demanda-t-il d'une voix rauque et essoufflée, le regard suppliant. Touche-moi, bébé... prends-moi dans ta main !

En guise de réponse, j'avais secoué la tête en collant mon corps au sien, une main posée derrière lui, sur le rebord de la baignoire, et l'autre qui s'était frayée un chemin entre nos deux enveloppes charnelles, pour venir s'emparer de son pénis et le faire gémir à nouveau, pour mon plus grand plaisir auditif.

Jusqu'à sentir cette contraction traverser mon pénis.

- Non... Je veux juste te regarder dans les yeux et te contempler jusqu'à ce que tu ne jouisses dans ma main, lui répondis-je sans aucune lucidité de mes propos, car j'étais tout bonnement plongé dans un état second qui était propre aux effets du sexe. Dis-le moi, chéri, si je te fais mal, d'accord ?

Si vous pouviez le voir, vous comprendriez mieux la raison pour laquelle j'avais tant désiré voir ce moment de mes propres yeux.

Et j'étais comblé d'un bonheur et d'une fierté incommensurables.

Jeongguk était l'homme le plus magnifique que je n'avais jamais vu de ma vie. Les traits de son visage s'étaient une nouvelle fois crispés, quand ma main s'était serrée autour de sa verge pour commencer à le branler en y exerçant des mouvements lents et légèrement irréguliers. Je n'avais pas encore le bon rythme dans mes gestes, mais je pouvais voir, rien qu'à ses yeux qui se révulsaient vers l'arrière - et ses plaintes de complaisance qui se faisaient de plus en plus présentes et bruyantes -, qu'il aimait ce que j'étais en train de lui prodiguer.

- Putain, bébé ! gémit-il.

Il était à bout. Son corps tremblait sous le mien, ses hanches s'élevaient vers les miennes à la recherche de cette libération tant convoitée. Et plus je le voyais s'abandonner sous mes doigts, plus je l'écoutais savourer la masturbation que je lui offrais, que j'avais fini, moi aussi, par ressentir cette envie de me toucher, d'explorer cette zone que j'avais tenté d'oublier.

Un nouveau pic de plaisir s'était vu remonter jusqu'à mon aine, pour se loger directement dans mon pénis, dans cet organe que je croyais mort.

Toutefois, je faisais totalement abstraction de cette sensation qui m'avait été longtemps interdite, trop obnubilé par la beauté de mon compagnon qui perdait littéralement la tête, à se faire branler par ma main.

- Vas-y un peu plus vite, s'il te plaît, bébé ! me supplia-t-il, en retenant son orgasme du mieux qu'il le pouvait. C'est tellement bon ce que tu fais !

Mon sourire s'agrandissait en exécutant sans hésitation sa demande, sous ses compliments qui me donnaient un nouveau regain de confiance.

J'avais accéléré les mouvements de ma main, le branlant le long de son érection qui était au maximum de sa dureté, avant de glisser mon pouce, par inadvertance, sur la fente de son extrémité, devenue la zone la plus sensible de son intimité, qui le fit lâcher un cri de surprise, en manquant d'éjaculer dans le creux de ma main.

- Putain, merde...

- Chéri, regarde-moi, lui murmurais-je intimement près de son visage, en reproduisant la même action, en y allant plus doucement pour le rendre encore plus fou. Chéri, s'il te plaît, regarde-moi.

Jeongguk finit par relever, tant bien que mal, sa tête vers la mienne. Il se concentrait du mieux qu'il pouvait pour ouvrir les yeux, et ancrer son regard absent et brumeux dans les miens.

Il n'y avait rien de plus beau au monde que de voir son partenaire s'abandonner totalement à vous, en brisant l'entièreté du barrage qu'il s'était construit autour de lui, cédant toutes ses craintes, toutes ses peurs, pour vous laisser entrer dans son cœur à tout jamais.

- Je t'aime, mon amour, lui soufflais-je d'une voix fébrile, en pressant mon front contre le sien. Je t'aime tellement, chéri.

C'était à travers cet échange de regard que tout se passait en premier lieu. Que notre amour, notre passion et notre désir communs l'un pour l'autre étaient partagés mutuellement. C'était dans cet acte que nos corps s'étaient réclamés et unis par la symbolique de l'orgasme, qui avait fini par le frapper de plein fouet, alors que nos prunelles ne s'étaient pas quittées une seule fois, pour immortaliser ce moment dans notre esprit.

Puissant et indescriptible.

Et c'était aussi dans cette jouissance que je m'étais mis à gémir pour accompagner érotiquement ses dernières plaintes de plaisir, subjugué par la splendeur effervescente de son propre orgasme, jusqu'à ce qu'une écrasante chaleur ne jaillisse des profondeurs de mes entrailles, et ne me fasse jouir à mon tour, sans avoir conscience de ce qui venait de se produire, sous les yeux ébahis de mon bien-aimé, alors qu'il reprenait peu à peu ses esprits.

J'avais joui sans avoir été touché.

J'avais joui par le simple fait d'avoir ressenti énormément de plaisir à satisfaire mon homme.

Car oui, si vous ne le saviez pas encore, on peut avoir un orgasme sans pénétration. On peut avoir un orgasme rien qu'avec un baiser torride et passionné, comme on peut jouir avec de simples caresses et de souffles sur la peau.

Mon corps vibrait de façon incontrôlable contre le sien, et c'était comme si nous ne formions qu'un.

En réalité, cela n'avait pas été qu'un acte sexuel à proprement parler, où l'on cherchait à tout prix à jouir pour en finir au plus vite.

Ce n'était pas qu'une question de faire plaisir à mon amant.

C'était simplement nous.

Notre union sans pénétration, ce nous que j'avais tant désiré, et que je pensais ne jamais connaître de mon existence. Le consentement, le partage, le plaisir d'être écouté, d'être compris, la satisfaction de se sentir existant aux yeux de la personne que l'on aime, tout ça, j'avais pu le découvrir pour la première fois avec toi, à mes côtés.

Parce qu'il n'y avait rien de plus pur que l'amour que l'on éprouvait l'un pour l'autre.

Parce qu'il n'était question que de nous.

De toi et de moi.

Ce fut au moment où je m'étais écroulé contre ton corps, que j'ai senti tes bras s'enrouler autour de moi pour me serrer aussi fort que tu le pouvais sans me blesser. Aucun de nous deux ne voulait bouger, aucun de nous ne voulait parler. Alors, nous étions restés ainsi, dans ce silence qui nous berçait, blottis l'un contre l'autre, à reprendre calmement nos esprits en écoutant les battements de nos cœurs et nos respirations s'apaiser.

Il y avait cependant une seule chose qui était venue mettre un terme à ce mutisme respectif ; mes larmes contre ta peau.

J'étais en train de pleurer, ce qui aurait été totalement incompréhensible si je ne l'avais pas fait, et tu l'avais remarqué, sans pour autant t'en inquiéter, car tu savais, tu avais vu de tes propres yeux ce qui s'était passé.

- Tu as été incroyable, mon amour, m'as-tu chuchoté contre mon oreille, en me berçant délicatement dans tes bras. Incroyable, extraordinaire, et tellement magnifique, as-tu ajouté en embrassant le haut de mon crâne. Je t'aime, mon ange.

Mes larmes n'étaient en aucun cas des perles de tristesse. Elles étaient le signe d'une délivrance, d'un cadenas crocheté, qui m'ouvrit les portes de la liberté.

Mes larmes me rappelèrent douloureusement les souvenirs de mon passé, où j'ai été violenté et abusé à plusieurs reprises, où mon corps réagissait par nature.

Mais cette nuit-là, à tes côtés, fut la première où j'ai pu jouir de mon propre gré, sans y avoir été forcé.

J'avais découvert, sans pour autant que tu ne m'aies touché, ce qu'était le véritable échange de notre union, de ma chair contre ta chair, de nos corps brûlants, de cette passion qui nous animait. Ce qu'était d'expérimenter le sexe en toute liberté, sans avoir peur d'être jugé, d'être maltraité.

C'était une nuit dont j'allais me rappeler toute ma vie...

La première, vers le chemin de la rédemption.

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Bonjour mes amours, vous allez bien ?

Non je ne vous ai pas oublié en ne vous accueillant pas en début de chapitre ! 🤭 La raison était que je voulais que vous vous plongiez directement dans ce chapitre, que vous vous imprégnez de cette atmosphère du début à la fin.

J'espère en tout cas que ce chapitre vous aura plu ! Car pour ma part, j'en suis très fière. Très fière de voir Taehyung combattre petit à petit ses peurs vis-à-vis du sexe.

Le puzzle se met tout doucement en place dans sa tête. Il prend de plus en plus conscience des événements qu'il a vécus, des incohérences, des choses qu'il n'avait pas compris et senti. Il fait de plus en plus les rapprochements entre eux, et on se doute bien, que rien n'est encore gagné.

Il le dit dans sa tête, mais un jour, il finira par le dire à voix haute.

Sur ces dernières paroles, je vous souhaite une bonne soirée ❤️

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