WHO'S HE

By Greystephanie

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Dans la vie de Taehyung, les épreuves ont toujours été monnaie courante. Depuis son enfance, il est soumis à... More

Avant propos
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Concours Fyctia Révélation New Romance 2024

Chapitre 36

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By Greystephanie

Bonjour mes amours, comment allez-vous aujourd'hui ?

J'espère que vous avez tous et toutes passé de très bonnes fêtes de Noël ! Pour ma part ce fut le cas, on était que trois, et ça s'est super bien passé !

J'ai pu écrire ce chapitre ce weekend, et j'ai commencé le prochain chapitre qui sera lui aussi, assez dur au niveau des émotions !

Je ne vous retiens pas plus, je vous souhaite une bonne lecture ! ❤️

_________________________

- Qu'est-ce que tu as envie de faire ? On regarde un film ou on lance une partie d'Elden Ring ? me questionna Jimin, en déposant sur la table basse de son salon deux bols de biscuits apéritifs et une grande bouteille de coca. C'est toi qui choisis !

- Je ne sais pas trop..., murmurais-je d'une petite voix, en regardant fixement les biscuits apéritifs, qui ne me donnaient aucunement cette sensation de faim.

Je n'avais d'ailleurs plus faim depuis quelques jours.

Depuis que j'avais pris conscience que j'avais été violé et abusé psychologiquement pendant plus d'un an, par un homme qui avait réussi à me faire croire que son comportement et ses mots étaient normaux.

Nous étions quelques jours après le réveillon du nouvel An. Un réveillon que j'avais passé seul dans notre appartement, car j'avais insisté - ou plutôt ; m'étais mis en colère - pour que mon homme aille s'amuser et décompresser à la soirée qu'avait organisée Hoseok chez lui.

Je n'avais pas envie d'y aller pour plusieurs raisons évidentes, mais aussi pour le fait que je ne voulais pas qu'on me voie en fauteuil roulant. Je ne voulais pas attirer l'attention de cette foule, et encore moins redevenir la bête de foire que j'avais été, lorsque j'avais vomi mes tripes dans son salon à cause de tout l'alcool que je m'étais enfilé pendant que mes amis s'amusaient.

Je ne souriais presque plus.

Je ne riais presque plus.

Je ne vivais pratiquement plus.

Plus rien ne me donnait envie.

J'étais redevenu en seulement quelques jours, cette coquille vide que je redoutais tant.

C'était comme si j'avais fait un bond de vingt pas en arrière, balayant tous les efforts que j'avais réussi à mettre en place - grâce au soutien de Jeongguk et de mes amis - pour revenir à la case départ.

Pour revenir à l'état pathétique dans lequel j'étais, lorsque je fus libéré de l'emprise de Changkyun.

Depuis notre discussion, et depuis qu'il avait remarqué que j'avais commencé à me renfermer sur moi-même et que j'avais drastiquement diminué mes quantités de nourriture dans mon assiette, Jeongguk ne voulait plus que je sois seul la journée quand il devait partir durant un laps de temps.

En temps normal, il arrivait qu'il s'absente pour quelques heures. Pour ses séances de boxe, par exemple. Ou pour faire les courses pour renflouer notre frigo et nos placards, aller faire du shopping - dont il revenait souvent avec plusieurs sacs et quelques cadeaux pour moi.

Et quand il s'absentait, j'étais généralement seul dans notre appartement.

Mais ça, c'était avant...

- D'accord, alors je vais choisir pour nous, répondit Jimin avec une intonation bienveillante, tout en se saisissant de la télécommande pour naviguer sur le catalogue Netflix à la recherche d'un film intéressant.

Jimin ne m'avait posé aucune question quand Jeongguk m'a déposé pour la première fois chez lui, comme un enfant que l'on amènerait chez la nounou quand nos parents devaient partir travailler.

C'était humiliant.

Humiliant et dégradant pour moi, même si d'un autre côté, je savais pertinemment pourquoi il ne voulait pas me laisser seul.

Pourquoi il craignait de s'absenter.

Mais c'était aussi de ma faute si on en était arrivés là, à cette décision plus que contraignante pour moi.

J'avais tout simplement honte d'être en mobilité réduite, j'avais honte d'être en fauteuil roulant, honte qu'on me voie ainsi, mais surtout, j'avais peur qu'on ait pitié de moi, et plus particulièrement de Jeongguk.

Pitié de lui de devoir s'occuper de moi, de devoir être présent pour m'aider encore dans certaines tâches quotidiennes et de le priver d'une certaine forme de liberté.

- Si je mets le premier Very Bad Trip, ça te va, mon chat ? questionna Jimin, en s'arrêtant sur l'affiche du film pour me regarder avec un sourire affiché sur le coin de ses lèvres, illuminant son visage angélique. Ça peut être amusant, non ?

- Si tu veux, lui répondis-je dans un faible haussement d'épaules désintéressé, le regard vide, qui fit perdre ce merveilleux sourire des lèvres de Jimin.

Mon meilleur ami déposa la télécommande sur le rebord de la table basse, avant de se tourner complètement vers moi, en posant l'une de ses mains sur ma cuisse pour attirer pleinement mon attention sur lui.

- Écoute... je n'ai pas voulu te bassiner de questions la première fois que Jeongguk t'a amené chez moi, pour ne pas que tu sois seul quand il n'est pas là. Mais ça va bientôt faire une semaine que c'est comme ça, et ni lui, ni toi, n'avez encore voulu aborder le sujet pour qu'on puisse comprendre ce qui se passe, me dit-il d'une douce voix, avec un brin d'inquiétude. Est-ce qu'il s'est passé quelque chose entre vous ? Vous vous êtes disputés ?

- Non ! m'exclamais-je soudainement, en écarquillant les yeux. Non, il ne s'est rien passé... Enfin, oui et non. Et on ne s'est pas disputés... ou du moins, pas vraiment.

Jimin plissa légèrement ses sourcils d'un air interloqué.

- Est-ce que... tu veux m'en parler ? élucida-t-il presque dans un murmure, tout en caressant lentement le long de ma cuisse du bout des doigts. Tu sais que tu peux tout me dire, mon cœur.

- Je sais, oui, soupirais-je dans ma barbe inexistante, en humidifiant mes lèvres sèches d'un petit coup de langue furtif. Mais je ne veux pas gâcher notre après-midi avec mes histoires insignifiantes...

- Alors là, je ne suis pas d'accord, répliqua Jimin sur un ton un peu plus marqué. Tes histoires ne sont pas insignifiantes. Et encore moins quand elles viennent te voler les étincelles de joie qu'il y avait dans tes yeux lorsqu'on a passé Noël ensemble. Alors, je t'interdis de dire que ça n'a pas d'importance.

À ses mots, je m'étais mis à sourire brièvement, en détournant le regard vers mes mains, me rendant compte que je jouais nerveusement avec la pulpe de mes doigts, grattant et m'arrachant les cuticules mortes autour de mes ongles.

Ce fut après avoir expiré un long soupir d'exaspération envers moi-même, que j'ai prononcé ces quelques mots :

- J'ai... j'ai juste l'impression de régresser énormément depuis ma sortie de l'hôpital, admis-je d'une voix fébrile, en sentant mon cœur s'accélérer progressivement dans ma poitrine. Je n'ai pas marché une seule fois depuis que je suis sorti, et j'ai comme la nette impression que je ne remarcherai plus jamais de ma vie...

- Taehyung, tu as le -

- Mais il n'y a pas que ça, le coupais-je - comme à ma fâcheuse habitude - en levant les yeux vers lui, avant de les rabaisser vers mes mains, qui étaient rongées et bouffées par le stress. Je n'arrive pas à savoir ce que pense réellement Jeongguk...

À cette phrase, les sourcils de Jimin se froncèrent tellement, qu'ils en étaient venus à lui former des rides sur son front.

- Comment ça ? Dans quel contexte ? voulut-il savoir, tout en continuant de caresser ma cuisse, qui avait pour objectif d'apaiser mon anxiété.

- Dans tout, je dirais, lui répondis-je, en me mordillant légèrement la lèvre inférieure. Il... il est incroyable, je ne peux pas dire le contraire. Il est même irréel à mes yeux, tellement il a toujours les bons mots pour effacer mes doutes et mes craintes, et me réconforter quand il me prend dans ses bras. Il a l'air... toujours optimiste, contrairement à moi, qui suis toujours pessimiste. Et je me demande si ses mots reflètent réellement sa façon de penser...

- Tu te demandes s'il te dit la vérité ? répéta Jimin dans une question, en essayant de savoir là où je voulais en venir.

- Est-ce qu'il me dit tout ça parce qu'il le pense vraiment ? Ou il me dit simplement ce que je veux entendre pour me faire plaisir ?

Les traits du visage de Jimin se déformèrent un peu plus, à mesure qu'il tentait de comprendre mon questionnement.

- Écoute, mon chat, je ne suis pas le gars le plus intelligent pour tenter de déchiffrer ou de décoder un code secret. Alors, si tu pouvais aller droit au but, et me donner un contexte particulier, ça m'éviterait d'avoir le peu de neurones que j'ai, en surchauffe.

- On a essayé de coucher ensemble à deux reprises et j'ai fait une crise d'angoisse et de tétanie sur ces deux essais, révélais-je, en débitant à une telle rapidité, que la confusion était discernable sur le visage de Jimin. Tu es content ?

- Vous -

- Oui.

- Deux fois ?

- Oui.

Jimin finit par hocher la tête, en se levant du canapé, sous mon regard qui était interrogateur.

- Où est-ce que tu vas ?

- Si on doit parler de cul, mon ange, j'ai besoin d'un verre de vin.

- Ramènes-moi en un, s'il te plaît, lui demandais-je, en me disant que ça ne me ferait pas de mal de me laisser tenter par un peu d'alcool, surtout que je n'étais pas seul dans cette distraction.

- Un seul, alors, abdiqua-t-il, en s'éclipsant rapidement dans la cuisine, et revenir avec deux verres à pied et une bouteille de vin blanc de Bourgogne, dont il remplit qu'à moitié mon verre, contrairement au sien qui débordait presque de cet alcool doré. Du coup, vous avez essayé et ça n'a pas marché ?

- C'est ce que j'ai dit, oui..., marmonnais-je entre mes lèvres, en me saisissant de mon verre pour en boire quelques gorgées, et grimacer par la suite à la sensation de l'effluve sèche dans ma gorge, tant je n'étais pas habitué à boire de l'alcool.

- Je suis désolé pour la question que je vais te poser, mais il y a une raison qui a fait que ça n'ait pas marché ?

Cette fois-ci, c'était à mon tour de hocher la tête d'un signe approbateur à son questionnement.

- La raison, c'est moi, répondis-je, en tapotant nerveusement mes doigts sur le verre. Tout se passe bien au début, jusqu'à ce que...

Jimin ne savait rien de comment Changkyun se comportait avec moi quand nous couchions ensemble.

Ou plutôt, quand il utilisait mon corps pour se vider les couilles.

Jimin savait juste la manière dont il avait d'être avec moi, à me rabaisser constamment, à rejeter la faute sur ma personne quand l'un de ses amis s'intéressait à moi, ou qui riait à mes vannes.

- Jusqu'à ce que ?

- Que je sois complètement terrifié par la pénétration, ajoutais-je avec hésitation, en ramenant mon verre à mes lèvres pour me délecter de ce vin, auquel je commençais à m'habituer à sa saveur, à force d'y boire petite gorgée par petite gorgée. Dès que je commence à penser à la pénétration, je me fige et je commence à trembler de peur, à l'idée de la douleur et d'être déchiré de l'intérieur...

Même si je connaissais mon meilleur ami depuis des années, que je savais pertinemment qu'il ne me jugerait jamais sur quoi que ce soit, je ressentais quand même cette étrange et désagréable sensation, au fond de moi.

Cette petite voix enfouie au plus profond de votre être, et qui vous répète sans arrêt que vous n'êtes que de la merde aux yeux des autres. Que tout est faux et que les personnes qui vous entourent ne sont qu'illusions.

- Mais Taehyung, tu sais que c'est normal d'avoir peur du sexe, déclara mon meilleur ami, en se rapprochant de moi sur le canapé, après avoir déposé son verre à moitié vide sur le rebord de la table basse. Tu as le droit d'avoir peur du sexe, parce que oui, ça fait peur quand on n'y connait rien aux sensations.

Je ne savais effectivement rien des sensations qu'un sexe consenti peut nous faire ressentir.

Je crois même que le pire dans tout ça, c'était que j'en savais plus que trop bien des sensations que l'on peut sentir nous envahir pendant un acte non-consenti. Que j'en savais plus que n'importe qui sur la douleur insupportable et du déchirement indescriptible que l'on ressent à l'intérieur de nous, quand un corps étranger prend possession de nous avec force et puissance.

- Tu n'as pas à avoir honte d'en être terrifié, commenta-t-il avec douceur et compréhension, tout en venant glisser sa main dans mes cheveux pour caresser mon cuir chevelu, à l'aide de ses ongles fraîchement manucurés. Le plus important avant un acte sexuel, c'est de parler avec son partenaire. C'est important, la communication avant un rapport sexuel. Et même pendant, d'ailleurs ! souligna-t-il, en levant son index en l'air, le sourire aux lèvres. Puis, après, c'est la confiance envers son partenaire qui fait aussi la différence.

J'écoutais ses mots avec attention, à défaut d'avoir le crâne en compote, tambourinant dans ma tête comme les basses dans une boîte de nuit, avec seulement quelques gorgées de vin blanc, qui me firent comprendre que l'alcool et moi nous ne serons jamais les meilleurs amis du monde.

J'étais entre deux mondes avec les effets de l'alcool. D'un côté, j'avais l'impression d'être sur un nuage et de flotter dans les airs. Et d'un autre, un sentiment d'angoisse - beaucoup trop familier, à mon goût - commençait à prendre une trop grande place dans mon être, me rappelant de l'état dans lequel j'avais terminé à la soirée chez Hoseok.

- Jeongguk l'a été avec toi ? me demanda-t-il.

- De ? fis-je, en étant totalement absorbé par les effets de l'alcool, qui s'installaient progressivement en moi, diminuant mon temps de réaction et le traitement des informations qui m'entouraient.

Jimin se mit faiblement à glousser, en prenant conscience que j'étais quelque peu à l'ouest, m'enfonçant un peu plus dans le canapé, à mesure qu'il continuait de me caresser le cuir chevelu.

- Je t'ai demandé si Jeongguk avait opté pour la communication avant et pendant vos essais. Mais aussi après, lorsque tu étais angoissé, m'expliqua-t-il, avec un regard doux à mon attention.

- Il l'a fait, oui. Il me demandait à chaque fois mon approbation pour faire quelque chose. Et quand j'étais complètement tétanisé, il prenait le temps de me réconforter et il attendait que ce soit moi qui parle, pour m'apaiser et me rassurer, révélais-je, en me rappelant notre dernier essai, qui avait été une véritable catastrophe.

- Excuse-moi pour mon incompréhension, mais je ne comprends pas pourquoi tu te demandes s'il te dit la vérité ou non, m'avoua-t-il avec une parfaite confusion dessinée sur les traits de son visage, qui résonnait aussi dans le timbre de sa voix.

Et je ne pouvais pas lui en vouloir de ne pas réussir à me comprendre. Peut-être parce qu'il n'a jamais vécu ce que j'avais subi, ce qui fait que sa vision des choses, de la vie et des événements est différente des miennes.

- Parce que Changkyun ne m'a jamais dit tout ce que Jeongguk me dit depuis qu'on est ensemble, répondis-je, en sentant mes yeux me piquer. Parce que j'ai tellement été habitué à me faire rabaisser, humilier, traiter comme une merde par l'homme dont je pensais avoir aimé, que les mots de Jeongguk et sa façon de penser me semblent totalement irréels. Comme s'il n'était pas réel...

Je pouvais parfaitement voir la tristesse se mélanger à la haine sur les traits du visage de Jimin. Il détestait Changkyun et il n'avait pas besoin de me le dire à nouveau, car c'était littéralement inscrit dans ses pupilles, qui s'étaient dilatées de rage.

- Je suis tellement désolé, me murmura Jimin, en venant me prendre dans ses bras, me laissant totalement aller dans cette étreinte chaleureuse, que j'appréciais tant. Ton ex n'était qu'un putain de salopard de merde. Une sale vermine pourrie à l'intérieur comme à l'extérieur, qui méritait simplement qu'on lui marche dessus pour le faire disparaître à tout jamais, dit-il avec animosité. Que je ne le croise jamais, sinon je peux te garantir qu'il va bouffer le sol et il sera nourri à la sonde pour le restant de sa vie.

- Je ne sais même pas s'il vit toujours à Séoul, admis-je dans un murmure, en me blottissant un peu plus dans les bras de Jimin.

- J'espère pour lui qu'il a quitté le continent. Voir même la Terre, répliqua Jimin sans une moindre once d'humour dans ses paroles. Et j'espère qu'il ne t'a rien fait d'autre ? J'espère que ce n'est pas à cause de lui que tu as peur du sexe ? D'ailleurs, vous l'avez fait ? Ou... ?

Quand Jimin se mettait à boire de l'alcool, il ne possédait plus aucun filtre, disant à voix haute tout ce qu'il lui passait par la tête, sans s'en rendre compte sur l'instant T. Les mots sortant de sa bouche avant même qu'il n'ait pu réaliser que c'était déjà trop tard.

Quand il se mettait à boire de l'alcool, il lui était impossible de maîtriser sa curiosité, qui était déjà omniprésente dans son quotidien quand il était sobre.

Une fois l'alcool dans son sang, c'était fini et je ne pouvais pas lui en vouloir, car de toute évidence, un jour ou l'autre, j'allais devoir lui dire que j'ai été violé.

- On... l'a fait, oui, lui dis-je d'une voix étouffée par un sanglot. Et... il me faisait mal à chaque fois qu'on le faisait. Depuis... Je n'arrive plus à bander. Je suis impuissant et j'ai une peur terrifiante du sexe...

- Putain, je vais le tuer ce fils de pute, s'écria Jimin, en resserrant son emprise autour de mon corps. Ne me dis pas qu'il te frappait aussi ?

C'était la question de trop, qui me fit craquer dans ses bras, sous l'influence du degré du vin blanc qui s'écoulait dans mes veines.

Je n'étais pas prêt à remettre mon passé sur le tapis.

Ça avait été une véritable torture, lorsque j'avais dû le faire, pour expliquer à Jeongguk le pourquoi du comment j'appréhendais autant le sexe, au point d'en faire des crises de tétanie.

Je n'étais pas prêt à replonger dans les abysses de mes pensées.

Je n'étais pas prêt à revoir tout ce qu'il m'avait infligé.

Je n'étais pas prêt à voir ce masque tomber sous mes yeux, pour y rencontrer une nouvelle fois son vrai visage.

Celui qu'il était vraiment et qu'il cachait fièrement derrière une fausse personnalité.

- Je ne peux pas..., murmurais-je difficilement, en tentant de maîtriser mes sanglots, tout en secouant la tête. Ne m'en veux pas, s'il te plaît, mais je ne veux pas en parler à nouveau. Je ne suis pas encore assez prêt pour en parler encore et encore, comme si ça ne me crevait pas le cœur de le faire. Je suis désolé, Jimin, mais je ne peux pas, je ne peux pas, je ne peux pas...

Je n'avais pas pu terminer ma phrase, tellement mes sanglots avaient pris le dessus sur mon élocution et mes pensées. Je sentais simplement les bras de Jimin me serrer dans notre étreinte aussi fort qu'il pouvait le faire, pour me faire comprendre que je n'étais pas seul et que je pouvais me reposer sur ses épaules, me laisser aller et évacuer les tourments de mon cœur.

- Ce n'est pas grave, mon cœur, chuchota mon meilleur ami dans le creux de mon oreille. Le plus important dans tout ça, c'est que tu as eu le courage et la force d'en parler à Jeongguk. Et ça, Taehyung, tu ne te rends pas compte de la force qu'il faut pour réussir à le faire.

- Je ne suis pas fort...

- Si tu l'es, me contredit-il fermement, en me berçant délicatement dans ses bras. Tu es la personne la plus forte que je n'aie jamais connue. Et je comprends maintenant mieux ce que tu as voulu dire en ce qui concerne Jeongguk. Mais -

- Il n'est pas comme lui, je sais, l'interrompis-je, en relevant mon visage baignant dans mes larmes, vers le sien. Je sais que Jeongguk n'est pas comme lui. Qu'il ne me fera jamais de mal, qu'il est tellement compréhensible, doux, attentionné, délicat. Il... il est tout ce dont j'ai toujours rêvé et il est entré dans ma vie... Je ne pourrai pas avoir mieux, et je ne veux pas quelqu'un d'autre que Jeongguk à mes côtés.

Je m'étais mis à renifler, avant de passer ma main sous mon nez, pour essuyer la morve qui commençait à couler.

- Je... je me sens parfois honteux de douter de ses mots, de ses actes, alors qu'il fait tout pour me rendre heureux...

- Mais Taehyung, tu n'as pas à te sentir honteux de quoique ce soit ! C'est même normal d'avoir du mal à faire totalement confiance à quelqu'un après ce que tu as vécu, commenta Jimin, en venant retirer, à l'aide de ses doigts, les perles d'eau salées qui continuaient de débouler le long de mon visage. Chaque chose en son temps, mon cœur. Et je suis certain que Jeongguk le comprend très bien.

- Je suis fatigué, Jimin, rétorquais-je, en passant mes mains sur mon visage. Je suis épuisé mentalement, car dès que quelque chose va mieux dans ma vie, une autre arrive pour tout détruire sur son passage, et je suis obligé de tout recommencer, encore et encore... Ça n'en finira jamais. J'ai l'impression que je n'y arriverai jamais, et pourtant, je veux vraiment m'en sortir, je te le jure...

- Je te crois, mon cœur, je te crois, répondit-il d'une voix attristée, avant de venir parsemer mon visage de doux baisers. Je ne sais pas comment faire, ni quoi dire exactement pour t'aider à aller mieux, car les mots sont plus faciles à trouver qu'à réaliser.

Et il avait raison.

Parfois, quand une personne est triste, ou qu'elle passe un mauvais moment dans sa vie, on lui répond très souvent que ça va aller, que demain sera un jour meilleur et qu'il faut rester positif.

Cependant, ce qu'il faut retenir, c'est que ce n'est en aucun cas de la mauvaise volonté, ni de la mauvaise foi, venant de la personne qui tente de nous réconforter.

Car, comme le dit si bien Jimin ; les mots sont souvent plus faciles à exprimer qu'à réaliser dans nos actes.

Parler et faire sont deux choses totalement différentes.

- Par contre, je ne te laisserai pas te renfermer sur toi-même. Tout comme Jeongguk t'empêche de le faire, abdiqua-t-il, en se saisissant de mon visage entre ses mains pour m'obliger à le regarder dans les yeux. Tu as peut-être l'impression d'être un enfant que l'on trimballe d'un endroit à l'autre pour ne pas qu'on le laisse seul, mais c'est pour ton bien qu'il le fait. Tu sais, il n'y a pas de mal à être casanier, et à aimer sa propre compagnie, c'est même très important d'aimer être avec soi-même.

- Alors, pourquoi vous me forcez depuis une semaine à être toujours en compagnie de quelqu'un ? Si être seul n'est pas un problème ? lui demandais-je inconsciemment, alors que je connaissais parfaitement la réponse.

Mais j'avais besoin de l'entendre de vive voix.

J'avais besoin qu'on me le dise sincèrement dans les yeux.

- Parce que tu ne t'aimes pas, Taehyung.

Je me déteste, oui.

- Tu n'as jamais aimé ta propre compagnie. Tu n'as jamais aimé la personne que tu es, et tu hais ton corps comme si c'était ton pire ennemi, élucida-t-il sans bégayer une seule fois, et en prononçant ces mots avec une telle assurance et confiance, que je sentis mon cœur s'effondrer dans ma poitrine.

Parce que c'était vrai.

- Alors, comment veux-tu qu'on te laisse seul, si tu te hais au point de vouloir te faire du mal ?

- Je ne me fais pas de mal ! répondis-je subitement d'un air particulièrement offensé.

- Si, Taehyung... Tu te fais du mal sans que tu ne t'en rendes compte, me contredit-il d'un air chagriné. Tu le fais déjà en te sous-alimentant, en te rabaissant certainement quand tu te regardes dans un miroir. Tu le fais quotidiennement, au point que Jeongguk ne puisse rien faire et penser à rien d'autre qu'à toi, et -

Jimin s'arrêta brusquement en prenant conscience de ce qu'il venait de me balancer en pleine figure. C'était comme une putain de gifle qui venait de s'abattre violemment sur ma joue. Comme un puissant coup de poing qu'on venait de m'assener dans le ventre, et qui vint me tordre les tripes d'une douleur à me couper le souffle.

Nous nous regardions dans les yeux un long moment, et je pouvais lentement apercevoir toutes les phases de la frayeur, du regret et de la culpabilité prendre place dans les profondeurs de ses pupilles. Son regard s'était agrandi d'effroi, ses yeux s'étaient mis à briller d'une montée de larmes, en cherchant désespérément mon toucher, alors que je m'étais éloigné de lui, encore sous le choc de ses mots.

- Je suis désolé, mon cœur, je suis désolé, ce n'est pas ce que je voulais dire ! Ce n'est pas -

- Si. C'est ce que tu pensais, et tu l'as dit, le coupais-je froidement, en détournant le regard vers la télévision, qui s'était mise en veille, croisant mon reflet sur l'écran.

Jimin pleurait. Il pleurait car il disait sûrement la vérité en voulant me faire comprendre que ce n'était pas de cette manière qu'il voulait me dire les choses. Mais dans tous les cas, qu'il en vienne à me caresser dans le sens du poil ou non, pour ne pas me blesser, le problème aurait été le même.

Jeongguk était littéralement coincé à mon chevet.

Jeongguk avait dû mettre une croix sur une bonne partie de ses loisirs, de son quotidien, de ses projets, pour s'occuper de moi, pour s'assurer que j'aille bien, que je ne manque de rien, que je me sente bien.

Jeongguk n'était plus que l'ombre de lui-même.

Et j'étais le fautif dans son malheur.

- Je te promets, Taehyung, que ce n'était pas ce que je voulais dire, répéta Jimin entre deux sanglots, tout en hésitant à se rapprocher de moi. S'il te plaît, écoute-moi, mon cœur, s'il te plaît...

- J'en avais déjà conscience quand j'étais à l'hôpital, commentais-je, en baissant la tête vers le sol. Jeongguk ne vit même plus pour lui, il vit pour moi, et moi je ne fais rien pour le soulager de toute la pression qui repose sur ses épaules.

- Taehyung...

- Je ne fais que me lamenter sur mon propre sort, encore et encore, à pourrir la vie de l'homme que j'aime et de mes amis, parce que ma vie c'est littéralement de la merde !

- Arrête, s'il te plaît, murmura mon meilleur ami, en posant une main sur sa poitrine, au niveau de son cœur. Tu ne pourris rien du tout, mon ange, crois-moi. Tu ne fais rien qui nous fait mal, je te le jure. On fait tout ça parce qu'on t'aime, Taehyung ! Et parce qu'on veut te voir heureux !

- Mais quand est-ce que vous allez arrêter de me mentir ? m'écriais-je furieusement, en le dévisageant de mon regard assombri. C'est peine perdue. Vous savez aussi bien que moi qu'on est bloqués dans une putain d'impasse, et que je ne m'en sortirai jamais !

J'étais en colère contre moi-même, contre cette stupide voix dans ma tête qui me contredit à chaque fois que j'ai le malheur d'avoir une pensée positive. J'étais en colère contre mon for intérieur, et contre celui que j'avais enfoui au plus profond de mon être, ces démons qui profitaient de mes moments de faiblesse pour me rappeler à quel point je n'étais qu'une sombre merde, et que je ne méritais pas le bonheur.

À quel point les mots de Changkyun avaient finalement eu raison à mon sujet.

- Je ne suis pas quelqu'un de bien, ajoutais-je, en me mettant à rire, tout en pleurant en même temps. Je ne suis même pas capable de rendre heureux l'homme que j'aime ! Je vais juste le détruire, le consumer à petit feu et faire disparaître la merveilleuse personne qu'il est, parce que je ne suis qu'un poison à moi tout seul !

- C'est faux ! cria Jimin à son tour, en se levant du sofa pour me surplomber de sa taille, son regard se noyant dans un nombre incalculable de larmes qui inondaient son pauvre visage meurtri par les regrets de ses mots. Tu dis tout ça, parce que tu n'es pas bien psychologiquement, mais je t'assure que tout ce que tu dis est faux, Taehyung !

- Pourtant, ce n'est pas ce que tu as voulu dire ! le pris-je de cours, en me levant à mon tour sur mes jambes, qui menaçaient de défaillir d'un moment à l'autre. Tu as clairement dit que Jeongguk ne pouvait plus rien faire, ni penser, sans que ça ne tourne pas autour de moi ! Je lui gâche complètement la vie !

Jimin se mit à secouer la tête d'un air désapprobateur.

- Dans ma tête, ça ne sonnait pas de façon péjorative, finit-il par dire, en tentant de canaliser ses sanglots, tout en venant glisser ses bras autour de ma taille pour me maintenir en équilibre. Jeongguk t'aime, Taehyung. Et il fait tout ça par amour pour toi, parce qu'il t'aime plus que tout. Il s'est promis de ne plus jamais t'abandonner, de ne plus faire les mêmes erreurs, et d'être toujours là pour toi, à tes côtés, dans les bons comme dans les mauvais moments.

- Ce n'est pas ça l'amour, Jimin... L'amour, ce n'est pas censé être ça...

- Et pourtant, ça l'est ! répliqua-t-il d'une voix plus douce, en posant son front contre le mien. L'amour, ce n'est pas toujours beau, l'amour c'est parfois douloureux. Jeongguk essaie du mieux qu'il peut de te protéger de tes propres démons, de t'empêcher de te faire du mal, parce qu'il t'aime, Taehyung. S'il n'en avait rien à faire de toi, il ne ferait pas tout ça, et il te laisserait galérer tout seul dans ta propre merde.

C'était horrible de se sentir complètement impuissant et démuni de tout sens moral.

C'était horrible de tout remettre en question, et ce, constamment dans mon esprit, pour me convaincre que j'avais raison, et non que j'avais tort.

C'était horrible d'être aussi fragile psychologiquement et de tout prendre au pied de la lettre, au point de voir l'effroi dans le regard de mon meilleur ami, qui ne pouvait pas s'exprimer sans avoir peur que je ne me sente offensé, ou blessé.

Et je ne pouvais pas le blâmer pour ça. Il faisait tant d'effort pour essayer de me comprendre. Il faisait tant d'effort pour essayer de ne pas me blesser avec un mot de travers, mais parfois, l'inévitable se produit, comme ce qui venait tout juste de se passer.

- Mon ange, je suis désolé si j'ai pu te faire du mal avec mes mots. Je suis désolé, chuchota-t-il contre mon oreille, en caressant de haut en bas la ligne de ma colonne vertébrale. Tout comme Jeongguk, je veux que tu sois heureux.

- Je n'y arriverai jamais, jamais... Tout comme faire l'amour avec Jeongguk, je n'y arriverai jamais. Je ne pourrai jamais lui rendre à égalité tout ce qu'il me donne en amour...

- Ça, c'est parce que dans ta tête, tu as fini par y croire, me dit-il, en venant tapoter le bout de son doigt sur le milieu de mon front. Là, dans ton crâne, il n'y a que des pensées négatives, c'est pour ça que tu n'arrives pas à voir le bon côté des choses.

À ses mots, je sentis une douloureuse pression thoracique me couper le souffle.

- Mais ce n'est pas de ta faute si tu penses ainsi, reprit-il, en me faisant m'asseoir sur le rebord du canapé, par peur que je ne finisse par m'effondrer d'épuisement. On t'a harcelé dès ton entrée au lycée, on t'a agressé et forcé à te déshabiller dans les toilettes du gymnase. Changkyun t'a dit et t'a fait des atrocités pendant plus d'un an. Ton père n'a jamais cessé de te rabaisser et de t'humilier du matin au soir. Comment veux-tu penser positivement, après tout ça ?

Et j'ai été violé et battu, Jimin.

Mais est-ce que tu en avais conscience, à ce moment-là ?

Est-ce que tu l'avais deviné, toi aussi ?

- C'est mon rôle de meilleur ami de t'aider à te relever. À te donner des coups de pied dans le cul pour te faire avancer, fit-il dans sa lancée, en me faisant faiblement sourire face à ses mots. Alors, à partir d'aujourd'hui, on va faire un marché. Évidemment, je ne te forcerais à rien faire si tu ne le veux pas.

- Comment...

- Qu'est-ce qu'il y a, Taehyung ?

- On... on vient de se disputer et maintenant tu agis comme si rien ne s'était passé...

Jimin vint s'accroupir devant moi, en posant ses mains sur mes cuisses pour se maintenir en équilibre.

- On s'est disputés par ma faute. Et ce n'était pas une grosse dispute, non plus. Alors, pourquoi en faire tout un drame ? me demanda-t-il, en arquant ses sourcils, malgré les quelques larmes qui continuaient de couler le long de ses joues. Et puis, les disputes, ça arrive à tout le monde. Par exemple, moi et Yoongi on se dispute par moment, et ce n'est pas pour autant qu'on se déteste.

- Je ne te déteste pas, tu sais...

- Moi non plus, je ne te déteste pas, mon cœur.

J'étais venu poser mes mains sur les siennes, les serrant aussi fort que je le pouvais, comme si j'avais peur que mon meilleur ami disparaisse soudainement sous mes yeux.

- Je t'aime, Jimin. Je t'aime tellement, et je suis tellement désolé de t'avoir crié dessus. Je ne voulais pas, je ne voulais pas, pa -

- Chut, me souffla gentiment Jimin, en posant son doigt sur mes lèvres pour me faire taire. Je t'aime aussi, mon cœur, et je vais te dire la première étape du marché, si tu l'acceptes ; d'arrêter de t'excuser pour tout et n'importe quoi.

- Mais -

- Deuxième étape du marché ; apprendre à t'aimer toi-même. Que ce soit sur le plan psychologique et physique. Parce que tant que tu n'arriveras pas à faire les deux, tu n'arriveras pas à aimer et avoir confiance aux autres, comme tu aimerais pouvoir le faire.

Apprendre à m'aimer.

Ça a l'air tellement facile à faire, dit comme ça, mais tout bonnement irréalisable sur le plan pratique.

Comment pourrais-je aimer un corps qui a été humilié et rabaissé tout au long de sa vie ?

Comment pourrais-je aimer une conscience qui a été détruite par les actes d'un homme que je pensais avoir aimé ?

Comment pourrais-je réaliser l'impensable ?

- Jimin...

Il fallait que je lui dise ce qui m'était réellement arrivé avec Changkyun.

- Oui, qu'est-ce qu'il y a, mon cœur ?

Il fallait que je me libère de cette parole, que je m'étais trop longtemps interdit de prononcer.

- Je dois te dire quelque chose avant -

Des bruits de pas et une porte qui claque attirèrent mon attention, jusqu'à ce que deux voix familières se firent entendre :

- On vient de rentrer de la boxe ! s'écria Yoongi dans le hall d'entrée.

- On a aussi pris des pizzas sur le chemin, ajouta Jeongguk à son tour.

- C'est parfait ! On est dans le salon ! répondit Jimin sur la même intonation de voix, avant de détourner son attention sur moi, le sourire aux lèvres. Qu'est-ce que tu voulais me dire, Tae ?

J'étais venu essuyer mes dernières larmes d'un rapide coup de main pour ne pas éveiller les soupçons de Yoongi et de mon amant, avant de rendre le sourire à mon meilleur ami.

- Je voulais te dire que tu allais devoir t'accrocher avec moi, vu que j'accepte le marché.

Le regard de Jimin s'était soudainement illuminé, suite à mes mots.

- C'est vrai ? s'exclama-t-il de joie, avant de se jeter dans mes bras d'un air euphorique. On commencera alors dès demain, par une session shopping et relooking ! Parce qu'être bien avec son corps et son image, c'est important pour le reste !

- De quoi est-ce que vous parliez ? demanda Yoongi avec un brin de curiosité, en nous rejoignant dans le salon aux côtés de Jeongguk.

- D'un plan top secret, fit Jimin en se redressant, tout en posant ses mains sur ses hanches pour le dévisager de haut en bas. Et vous n'êtes pas concernés, alors du balai.

- Ce n'est pas sympa, ça, conclut Yoongi, en s'approchant de Jimin pour lui voler un doux baiser, tandis que Jeongguk était venu me rejoindre sur le canapé pour s'y allonger et poser sa tête sur mes cuisses.

- Tu vas bien, mon cœur ? Tu as l'air un peu fatigué.

J'avais simplement hoché la tête en guise de réponse à sa question. Puis, par réflexe, j'étais venu glisser ma main dans ses cheveux pour les caresser dans toute leur longueur, avant que mes doigts ne viennent se coincer dans un petit nœud qui le fit grimacer.

- Putain, il faudra vraiment que je me coupe les cheveux. Ce n'est plus possible, en plus, ils me gênent pour les séances. J'ai beau les attacher, il y a toujours des mèches qui tombent sur le visage, grommela-t-il dans sa barbe inexistante, avant de fermer les yeux et d'apprécier les caresses que j'exerçais sur son cuir chevelu.

- Elle s'est bien passée, ta séance ? le questionnais-je, en me penchant au-dessus de lui pour lui embrasser le front.

- Ouais, nickel. À part un nouveau qui nous casse les couilles, mais sinon, c'était bien, fit-il en ouvrant un œil pour me regarder. Tu devrais m'accompagner, la prochaine fois. Ça me ferait plaisir que tu viennes me voir m'entraîner.

- Vraiment ?

- Bien sûr, bébé, me dit-il, en se redressant sur ses coudes pour approcher son visage du mien. Tu sais, tu pourrais même reprendre les séances avec moi, ajouta-t-il, en m'adressant un doux sourire de confiance. Je ne voulais pas t'embêter avec ça, parce que tu n'étais pas trop dans ton assiette, ces derniers jours, mais peut-être que ça te ferait du bien de te défouler un peu ?

Il est vrai que lorsque je m'étais mis à faire ce sport de combat, j'avais pu constater, à mesure des entraînements, que les séances de boxe avaient eu un véritable point positif sur mon assurance et ma confiance.

Cependant, je n'étais pas en fauteuil roulant à ce moment-là.

- Bébé, eh, regarde-moi, murmura-t-il, en cherchant mon attention. Je peux te garantir que personne ne te jugera. Et si quelqu'un ose le faire, je lui ferai bouffer les roues de ta Ferrari.

Je m'étais mis soudainement à rire de sa comparaison sur mon fauteuil roulant à une voiture de luxe. Un rire, qui même s'il était léger et camouflé par les précédents sanglots, fit sourire d'attendrissement mon amant et mes amis.

- D'accord, finis-je par accepter, en hochant finement la tête, avant de venir sceller mes lèvres aux siennes dans un doux petit baiser furtif. Je veux bien essayer à nouveau une séance de boxe.

Voir ce bonheur se dessiner sur le visage de Jeongguk, faisant briller ses yeux ténébreux de mille feu, aurait dû me rendre tout aussi heureux qu'il ne l'était.

Pourtant, cette décision hâtive que je venais de prendre sans y avoir vraiment réfléchi au préalable, me terrifiait plus qu'autre chose, dans la mesure où je me sentais pas encore prêt à affronter le jugement et le mépris des autres à mon égard.

Mais je n'avais pas pris cette soudaine décision pour moi. Je l'avais prise pour lui, et uniquement pour mon amant, car je voulais vraiment que Jeongguk soit fier de moi.

Je voulais le rendre heureux à défaut de lui détruire la vie et de le rendre malheureux.

_________________________

Fin du chapitre mes chatons !

Comme d'habitude, j'espère qu'il vous aura plu, car celui-ci est très concentré sur le dialogue et la communication !

Je ne vais rien vous spoil pour la suite, mais tout ce que je peux vous dire, c'est que régresser dans la phase de guérison n'est pas un signe de faiblesse, ni de retour en arrière. Il est normal d'avoir des moments de doutes, de se poser des questions, quand on essaye de se sortir la tête de l'eau !

Et si vous traversez ce genre d'épreuve, sachez que vous êtes beaucoup plus fort et forte que vous ne le pensez ! Faire face à ses démons n'est jamais facile, et le combat peut être éprouvant, mais ça ne veut en aucun cas dire que vous êtes faible !

Sur ces petites paroles, je vous souhaite une bonne fin d'après-midi ! À la semaine prochaine pour la suite ❤️

Je vous aime ! Passez de bonnes ❤️

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