playtime (sous contrat d'édit...

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"Tu veux baiser ?" Voilà ce qu'il m'a dit après avoir appris que j'étais puceau. Il me l'a dit avec tellement... More

UNE NOUVELLE AVENTURE
un
Watty Contest FR 2016
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bonus #2 (200k)

zéro

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L'alcool me brûle les lèvres et la gorge. C'est particulièrement désagréable. D'ailleurs, je fais une grimace, ce qui fait rire ma belle blonde, Ráhel. Je ne cesse de me répéter depuis plusieurs heures qu'elle est magnifique, d'ailleurs, j'ai dû le lui dire aussi plusieurs fois, entre quelques shots. Oh, Ráhel peut avoir tous les garçons qu'elle veut, mais elle ne m'aura jamais moi. Et c'est triste pour nous deux, sûrement. Oui, je la trouve magnifique. Oui, elle m'a clairement avoué plusieurs fois que je la faisais craquer, bon, à chaque fois, elle était complètement bourrée, mais je suppose que ça compte quand même. Elle est trop belle pour moi, son père me l'a d'ailleurs souvent dit, implicitement, il fallait savoir lire entre les lignes. Mais je pouvais clairement voir ses yeux qui me lançaient des éclairs et qui me disaient que je ne méritais pas sa fille. Puis elle n'appartient pas au même monde que moi, le maladif de service. On a été voisin pendant plusieurs années, alors c'est sûr que ça l'a aidé à comprendre le problème que je suis. Elle m'a connu avant que ma vie ne se brise.

Encore une fois, je dis, à ce qui se rapporte le plus comme ma meilleure amie, à quel point elle est magnifique et elle me jette un regard mi-amusé, mis-vexé. Dans un sens elle est flattée, mais elle ne doit pas comprendre pourquoi je lui dis ça alors que je l'ai toujours repoussé. J'ai peur de son père, simplement, honte à moi. Mais qui n'aurait pas peur du plus important avocat de la ville, rien que ça, et à qui on doit une fière chandelle. C'est vrai, je dois beaucoup de choses à son père, il a souvent fait jouer ses relations pour moi, alors je suppose que ma reconnaissance envers lui et la façon de payer ma dette est de ne pas attraper sa fille chérie entre mes filets pourris et détraqués.

Elle commence à onduler contre moi, au rythme de la musique et elle plante sa tête dans mon cou. Je frissonne malgré moi, je ne sais même pas si dans le fond elle me plaît. Je suis mal à l'aise d'avoir à la repousser. Si il n'y avait pas eu son père, je me demande si je l'aurais laissé me conquérir parce que j'en avais envie, ou tout simplement parce que je ne sais pas dire non aux gens. Peut-être que son père n'est qu'une excuse pour moi, pour pouvoir lui dire non.

Mon regard parcourt la foule. Plusieurs hommes nous fixent, sûrement jaloux que ce soit moi qui profite des formes parfaites de la blonde. Je ne peux m'empêcher d'avoir un petit sourire triomphant. L'alcool me libère, je me sens léger, prêt à tout. Je m'autorise à poser mes mains tremblantes sur les hanches de la belle. Je sens son sourire contre ma peau.

J'ai chaud, beaucoup trop chaud au milieu de cette piste de danse, en chemise. Je sens la sueur coller le tissu contre ma peau dans mon dos, je sens mes cicatrices cachées par le col de la chemise dans mon cou qui me piquent, il en est de même pour celles parcourant mon épaule droite et mon bras droit. Mon oreille droite, sourde, bourdonne terriblement, et si mon corps n'était pas aussi imbibé d'alcool, je ne supporterais sûrement pas le mal de tête qui assaillie mon crâne. Je suis un abîmé, un blessé, à l'intérieur comme à l'extérieur. La liste de mes cassures et autres fissures seraient trop longues à énumérer.

Ráhel approche sa bouche de mon oreille valide, la gauche, et elle crit qu'elle a envie de fumer. Elle sait que je supporte difficilement la fumée, alors elle me plante là, au milieu de la piste de danse. Je la regarde se diriger vers le fumoir en titubant. Déjà, de nombreux regards viriles la suivent, et je ne peux m'empêcher de prier intérieurement pour qu'elle ne soit pas embêtée. À défaut de l'inviter dans mes bras, je me dois de la garder toute aussi innocente et joyeuse qu'elle l'est en temps normal.

Je me laisse porter pendant un petit moment par la musique, ce boum boum persistant dans mes oreilles, si fort que mon oreille sourde le perçois elle-aussi. Au final, je décide d'aller m'asseoir sur un tabouret près du bar, danser seul n'est pas particulièrement intéressant et ce n'est pas dans mon caractère de faire le show au milieu de la piste de danse.

Derrière le comptoir du bar, un immense miroir me renvoit mon reflet, celui d'un garçon aux cheveux blonds en batailles, et aux yeux émeraude vitreux, maladifs. Je fais fatigué alors que pourtant, je me sens tellement bien. C'est sûr que je ne suis pas très lucide, mais je tiens encore debout, c'est déjà ça. La barman vient me voir, en me demandant si je veux boire quelque chose, enfin je suppose que c'est ce qu'elle me dit car sa voix m'est à peine parvenue par dessus la musique. Je n'ose pas dire non, alors comme un idiot, je commande un shot. Je fouille dans mes poches à la recherche de monnaie, et heureusement, il me reste quelques pièces.

Je me demande si ça ne va pas être le verre de trop. Je ne sais plus tellement ce que j'ai bu avant de venir, mais je peux ressentir que j'ai atteint un stade déjà très avancé. J'espère que Gabrielle ne s'est pas endormie devant la télé et qu'elle ne sera pas dans le salon quand je vais rentrer, sinon elle va voir dans quel état je suis et ça va chauffer pour moi... Avec Ráhel, on a fait la tournée des bars avant de rentrer dans la boîte, et ma carte bleue a chauffé je pense, et avec Gabrielle qui vient de se faire virer, ça va être dur de tenir la maison en état, le frigo rempli pour notre petite troupe, les jumeaux mangent pour quinze en ce moment.

Je secoue la tête, et passe ensuite ma main dans mes cheveux pour dégager mes yeux. Ce n'est pas le moment de penser à la vie réelle, c'est le moment de s'en créer une autre, un peu plus déjantée, plus libre. Ráhel ne revient pas, ça ne m'étonnerait pas qu'elle ait trouvé de quoi s'occuper au fumoir. Je regarde rapidement autour de moi en pivotant sur le tabouret. Je n'ai toujours pas bu le shot, bien sûr, je ne vais pas le gâcher, mais si je laisse couler un peu de temps, peut-être qu'il passera bien.

Je reconnais rapidement un groupe de gens de ma fac, je ne sais pas en quel cursus ils sont, mais ils traînent souvent dehors, à fumer devant la bibliothèque ou bien devant la cafétéria. Ils forment un groupe assez hétérogène, aucun membre n'a le même look qu'un autre, ça va du petit minet au mec super musclé en passant par une semie gothique et une garçon manqué. Il y a une des filles de ce groupe qui est vraiment jolie, elle n'est n'y trop belle pour moi, ni trop éloignée de mes goûts. Je pense qu'elle pourrait même me correspondre. Elle est là ce soir, dans une petite robe blanche, ses cheveux bruns attachés en une queue de cheval toute simple. Elles dansent en rigolant, je crois qu'elle immite une danse brésilienne. Ils sont tous en train de danser comme des fous, en fait, sauf l'un d'eux, qui ne cessent de pianoter sur son téléphone portable. D'ailleurs, il quitte le groupe et se dirige vers le bar, il prend place à côté de moi. Il fait beaucoup plus jeune que les autres, je trouve même qu'il fait plus jeune que moi, alors que déjà j'ai une tête de minet. Pourtant, même si son visage est enfantin et qu'il semble sautiller au lieu de marcher, il est assez clair, lorsqu'on prête attention à son regard, qu'il a vécu des choses et que l'innocence de l'enfance est bien loin derrière lui.

Il s'accoude au bar, à ma gauche, et observe rapidement la foule. Je vois qu'il me lance quelques regards interrogatifs, alors je me dis qu'il va vouloir me parler. L'alcool ne m'enlève pas toujours ma timidité passagère, alors je baisse les yeux, mal à l'aise. En réalité, je ne suis pas réellement timide, dans la vie de tous les jours, je suis plutôt simplement indifférent à tout. Mais il y a certains types de personnes qui m'intimident, et notamment ceux comme lui, d'un enthousiasme débordant et d'une confiance en eux sans limite.

Ils me mettent mal à l'aise, mais au final, je ne sais pas réellement pourquoi je m'inquiète que ce garçon me parle, peut-être parce qu'il a cette aura étrange, celle qui me dit qu'il ne va m'apporter que des problèmes. Pourquoi ? Je ne sais pas, mais il paraît si différent de moi, comme si nous vivions aux extrémités complètes d'un même monde.

"C'est toi Eddie ?" finit-il par me dire en se penchant vers moi, au bout de plusieurs minutes d'hésitation. Il a crié pour que sa voix soit plus forte que la musique. Ses pupilles ne sont plus que deux petites fentes, signe qu'il a consommé pas mal de subtances illicites en son début de soirée. Il fait tellememt sombre que je ne suis pas capable de discerner la couleur de ses yeux. Ses cheveux bruns sont plaqués sur son visage à cause de la sueur, un peu comme tout le monde ici, la chaleur de la boîte n'épargne personne. Il attend ma réponse avec un petit regard interrogatif, mais il a sur les lèvres un sourire particulièrement plaisant.

"Euh, non, désolé." je parviens finalement à lui répondre. Mais pourquoi je m'excuse ? Ah mais quel idiot. Il paraît sceptique pendant un moment. "Ah, pardon." crie-t-il par dessus la musique avant de sortir son téléphone portable et de regarder ses textos. Comprenant que c'est assez malpoli de ma part d'épier son téléphone, je relève rapidement les yeux. Du coin de l'oeil, je vois ses lèvres remuer, mais je n'ai rien entendu de ce qu'il m'a dit.

"Quoi ? J'ai pas entendu." je lui demande en me penchant vers lui. Il tourne un regard surpris vers moi. "Non mais je te parlais pas." me répond-t-il sur un ton nonchalant avant de reporter son attention sur son téléphone. Zut, la honte. Je me détourne de lui en regardant mes chaussures. Est-il réellement à la fac ? Je ne suis même pas sûr qu'il ait l'âge pour rentrer dans cette boîte. Même en le voyant de plus près, il donne encore plus l'impression d'avoir un visage d'enfant.

Je finis par avaler mon shot après que le garçon se soit éloigné vers un garçon arrivant au bar. Sûrement ce Eddie. De nouveau, ma gorge s'enflamme et je me sens immédiatement plus léger. C'est plus psychologique qu'autre chose on dirait. Au moment même ou je pose mon verre, Ráhel me tombe dessus et m'entraîne sur la piste, sans même me laisser le temps de lui demander ce qu'elle fichait dans ce fumoir. Elle se déhanche comme une folle et je la suis du mieux que je peux. Nous sommes juste à côté du groupe des gens de la fac, et c'est presque naturellement qu'ils se mélangent à nous. D'ailleurs, je suspecte Ráhel d'avoir tout manigancé. Je sais qu'elle admire ce groupe, pour une raison qui m'échappe. Tout le monde à la fac les connaît, pas forcément de nom, mais au moins de visage. C'est peut-être cette popularité qui attire Ráhel.

Forcément, je jette des petits regards à la jolie brune, et souvent elle me répond par un sourire. Le garçon de tout à l'heure n'est pas avec eux, et je ne le vois plus au bar. Ils sont donc cinq, la semie gothique, la jolie brune, la garçon manqué, le minet au pull en coton et le musclé moulé dans son t-shirt. D'ailleurs, il lorgne ostensiblement sur ma blonde, et elle l'a clairement vu. La soirée est loin d'être finie, après tout.

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