WHO'S HE

By Greystephanie

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Dans la vie de Taehyung, les épreuves ont toujours été monnaie courante. Depuis son enfance, il est soumis à... More

Avant propos
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Concours Fyctia Révélation New Romance 2024

Chapitre 34

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By Greystephanie

Bonsoir mes chatons, comment allez-vous ?

Je sais que ça fait plusieurs jours que je n'ai pas posté, mais avec l'approche des fêtes, je n'ai pas le temps de prendre de l'avance sur mes écrits, comme je le faisais jusqu'à maintenant !

En tout cas, j'espère que tout va bien, et je vous souhaite une bonne lecture ! ❤️

____________________

Trois jours s'étaient écoulés depuis les fêtes de Noël. Trois jours, où Jeongguk et moi nous passions la majorité de nos journées ensemble, cloîtrés dans notre appartement, emmitouflés dans des plaids à regarder des films et séries en tout genre, en se goinfrant de biscuits de Noël et de chocolats chauds, préparés avec soin par mon homme.

Mais c'était aussi trois jours auxquels je n'avais toujours pas répondu aux messages de mon grand frère.

J'avais songé à le faire le lendemain, mais je m'étais retrouvé face à une étrange page blanche, sans savoir par où commencer exactement, sans savoir quoi lui dire en premier pour engager la conversation. Car j'imaginais que ça avait dû être la même chose de son côté, puisque ça faisait plus d'un mois que ma mère l'avait rejoint à Paris et qu'il m'avait seulement contacté le jour de Noël.

Pourtant, il y avait énormément de choses qui se bousculaient dans ma tête, tellement de questions que j'aimerai tant lui poser et pouvoir discuter avec lui jusqu'à pas d'heure.

Cependant, une fois que j'ouvrais mes messages, cliquant sur la conversation pour pouvoir enfin lui répondre, tout disparaissait en une fraction de secondes, me laissant comme un idiot à relire ses messages et cette phrase ; « Ton frère que tu as aimé », qui me poignardait le cœur à chaque fois que je la lisais dans ma tête.

Et encore aujourd'hui, je ne cessais de penser à lui, en étant blotti dans les bras de Jeongguk, qui était absorbé par le film qu'il avait mis à la télé. Et ne me demandez pas ce qu'il était en train de regarder, je n'en avais pas la moindre idée. Mon esprit était plus préoccupé par la manière dont je pouvais commencer le début de mon foutu message, que sur ce que mon homme était en train de visionner, tout en piochant dans son paquet de chips pour s'empiffrer de ces cochonneries qu'il allait dépenser à la salle de sport.

Le portable entre mes mains, je le faisais tourner mécaniquement depuis plusieurs minutes, tout en le fixant avec attention, jusqu'à ce qu'un soupir d'agacement ne m'échappe en venant plaquer brutalement mon cellulaire contre ma poitrine.

- Qu'est-ce qui ne va pas, bébé ? Tu n'aimes pas le film ? me demanda Jeongguk, tout en embrassant le haut de mon crâne, et bouffer quelques mèches de mes cheveux en prime. On peut changer, si tu veux ?

- Hein ?

- Deux, me répondit-il avec amusement, ce qui le fit rire et moi rouler des yeux, en soupirant une nouvelle fois d'agacement.

- Tu es chiant.

- Quoi ? s'exclama-t-il d'un air ahuri, avant de se mettre à rire un peu plus fort, tout en resserrant son emprise autour de moi. Je ne t'ai rien fait, bébé ! se défendit-il dans un gloussement. Je vois bien qu'il y a quelque chose qui te tracasse, tu es trop expressif pour qu'on ne le remarque pas.

- C'est une critique ? dis-je en tournant mon visage vers le sien, le transperçant de mon regard qui s'était soudainement assombri.

Toutefois, il ne semblait pas tellement perturbé, puisqu'il affichait ce fichu sourire goguenard sur le coin de ses lèvres, qui le rendait si attendrissant et terriblement mignon.

- Absolument pas, trésor. C'est une simple constatation, souligna-t-il, en venant déposer un bref baiser sur ma tempe. Maintenant, avant que tu ne te décides à me tuer avec tes yeux revolver, j'aimerai que tu me dises ce qui ne va pas.

Je m'étais contenté de le fixer silencieusement durant plusieurs minutes, pour ensuite expirer un plus fort soupir de lassitude, qui le fit rire une nouvelle fois, ce qui ne faisait que m'agacer encore plus, au fond de moi.

- Bébé, vraiment, je suis désolé, se plaignit-il, alors que sa cage thoracique tremblait contre mon dos. Mais tu devrais voir à quel point tu es drôle quand tu es énervé.

- On va voir si je serai toujours aussi drôle quand je t'aurais roulé dessus et que j'aurais fait plusieurs allers-retours sur ta sale tronche avec mon fauteuil roulant !

- Ouh, ça sonne terriblement sexy avec ta voix grave. J'aime quand tu es énervé. Tu devrais l'être plus souvent, me taquina-t-il, en haussant ses sourcils de manière suggestive, qui était remplie de sous-entendus.

J'avais fini par grogner d'énervement, en lui tapant, sans ménagement, les pectoraux qu'il avait fièrement gonflés sous mes yeux, comme s'il avait prévu mon geste.

- Tu es chiant, Jeongguk !

- Je sais, je sais, admit-il en ne pouvant s'empêcher de rire, avant de reprendre peu à peu son sérieux, quand il remarqua que je le dévisageais sérieusement. Qu'est-ce qui ne va pas, bébé ? Promis, je ne te taquine plus quand tu es énervé.

Foutaises ! Je savais pertinemment que c'était un mensonge et qu'il allait recommencer à se jouer de moi lorsque je serais en colère. Toutefois, il m'était impossible de lui en vouloir, pas quand il se mettait à esquisser ce sourire aguicheur et à me charmer de ses yeux séducteurs, pour lesquels mon cœur pourrait tomber, encore et encore.

- C'est encore au sujet de mon frère, lui avouais-je en revenant me blottir dans ses bras, mon dos épousant parfaitement la forme de son torse, me permettant de poser ma tête contre son épaule. Je ne lui ai toujours pas répondu depuis Noël... Je... j'ai plein de choses à lui dire, mais quand je m'apprête à lui répondre, c'est le trou noir complet. Rien ne me vient...

- Je comprends... Enfin, je veux dire que ce n'est pas facile de renouer le contact après tant d'années, répondit Jeongguk, en même temps qu'il me caressait la joue à l'aide de son pouce, après avoir glissé l'un de ses bras par-dessus mes épaules. Mais est-ce que ça ne serait pas mieux de l'appeler ?

- L'appeler ? répétais-je avec une exclamation de surprise. C'est encore pire, justement ! Dès que je vais entendre sa voix, je vais beuguer ! Et puis... ce n'est même pas sûr qu'il me réponde...

- Tu n'as pas essayé, mon ange, répliqua mon homme, en m'adressant un doux regard. Écoute bébé, rien ne t'oblige à lui répondre ou à l'appeler maintenant. Par contre, si tu ressens le besoin de le faire, alors tente ta chance en l'appelant, les mots te viendront tout seuls.

Appeler mon frère...

Ce n'était peut-être pas une si mauvaise idée en fin de compte, mais je ne savais pas comment j'allais réagir lorsque j'allais entendre le son de sa voix pour la première fois, après cinq ans sans s'être parlés.

Est-ce qu'il allait même me répondre ?

Est-ce qu'il n'était pas déjà en train de regretter de m'avoir envoyé un message ?

Est-ce que mon frère pensait réellement ce qu'il m'avait dit ?

- Encore une fois, bébé, rien ne presse. Tu -

- Je vais le faire, le coupais-je subitement en attrapant mon portable pour le déverrouiller. Si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferais jamais. En plus, tu es là, avec moi. Alors, je vais le faire, tout de suite.

Mon cœur battait rapidement contre ma cage thoracique, tandis que mon regard s'était figé sur le nom de mon frère, que j'avais enregistré dans mes contacts. Mon pouce tremblait au-dessus de mon écran et j'hésitais fortement à appuyer sur « appeler », alors que mon subconscient me hurlait intérieurement de le faire.

Kim Jae-yeong était le nom complet de mon grand frère. La dernière vision que j'avais de lui était d'un jeune homme à la coupe presque militaire, quelques boutons d'acné - ou de stress - recouvrant son visage. Il n'était pas très développé niveau corpulence, plutôt mince comme je l'avais été, renfermé sur lui-même, très peu expressif et surtout, des cernes marquées sous ses yeux.

Lui comme moi, n'avions jamais osé nous affirmer, nous contentant de rentrer - tel était le souhait de notre père - dans les cases de la société, au point d'oublier qui nous étions réellement. Au point d'effacer nôtre personnalité et de prendre un rôle qui n'était pas à nôtre image.

Pour ce qui était du timbre de sa voix, je n'en avais plus aucun souvenir. Était-elle grave ? Ou tirait-elle vers les aigus ?

La seule façon de le savoir, était d'appuyer sur ce putain de bouton. Mais avant que je ne réalise quoique ce soit, mon pouce avait effleuré l'écran tactile et avait activé de lui-même le bouton d'appel.

Ce fut le bip sonore qui me fit réaliser que j'étais en train de l'appeler.

- Oh non ! Ce n'est pas -

J'étais en panique, affolé dans les bras de Jeongguk, et j'étais sur le point de raccrocher, lorsqu'une voix grave et charismatique prit la parole à l'autre bout de l'appareil, me coupant dans mon élan.

- Taehyung ? Taehyung, est-ce que c'est bien toi ?

Même si cela faisait cinq ans que je ne l'avais pas entendu, je pouvais certifier, à cent pour cent, qu'il s'agissait bien de mon frère, qu'il n'avait pas fait appel à un ami pour répondre à sa place.

C'était bien lui, c'était bien Jae qui était en train de me parler.

- Je... je ne sais pas si c'est une mauvaise manipulation de ta part, mais je peux t'entendre respirer, ce qui veut dire que tu m'entends, n'est-ce pas ? reprit la voix de Jae dans un raclement de gorge, qui signifiait qu'il n'était pas très à l'aise.

De mon côté, aucun mot ne voulait sortir de ma bouche. Mes yeux s'étaient gorgés de larmes - comme à mon habitude - et à ce rythme-là, j'allais finir par pouvoir ravitailler tous les océans, si jamais une pénurie d'eau venait à être annoncée dans les prochaines années. Mes ongles s'étaient plantés dans le bras de Jeongguk, qui souffrait en silence pour ne pas se faire entendre.

- D'accord, d'accord. Je comprends que tu ne veuilles pas me parler, mais vu que tu m'as appelé, par erreur ou non, permets-moi de m'exprimer sans me raccrocher au nez, s'il te plaît..., s'exclama à nouveau Jae.

On pouvait parfaitement entendre des bruits de fond provenir de derrière lui, nous indiquant, à moi et à Jeongguk, qu'il était en train de changer de pièce pour être plus à l'aise et intime dans cette conversation, qui n'était autre qu'un monologue de mon frère.

- Cinq ans déjà... ça fait un bail, n'est-ce pas ? gloussa-t-il avec un brin de tristesse perceptible dans le fond de sa voix. La première chose que j'ai à te dire, c'est que je suis profondément désolé de t'avoir abandonné du jour au lendemain.

Abandonné...

- Je... je n'ai pensé qu'à moi à ce moment-là, à m'enfuir loin de notre père, qui ne voulait pas entendre, ni comprendre que j'en avais rien à faire de ses fichues entreprises immobilières, et encore moins à reprendre le flambeau qui m'était destiné. Je suis sincèrement désolé d'être parti durant la nuit et de te laisser sans ne t'avoir rien dit de mon départ... Je suis désolé, Taehyung, tellement désolé...

Au fil de son monologue, sa voix avait commencé à trembler et à vaciller, me faisant comprendre qu'il essayait au mieux de ne pas fondre en larmes, tandis que de mon côté, je me mordais la lèvre inférieure pour les retenir, et enfonçais plus profondément mes ongles dans la chair de Jeongguk.

- Je n'avais pas réfléchi et je n'avais pas pris en compte que tout ce que père essayait de m'imposer allait retomber sur toi, un jour au l'autre... Tu n'avais que quatorze ans. Tu n'étais encore qu'un enfant et tu avais besoin de moi, Taehyung.

Oui, j'avais besoin de toi. Tu étais mon repère, et tu es parti.

- Je... je sais que c'est complètement égoïste ce que je vais te dire, mais j'espère qu'un jour tu pourras me pardonner. J'espère qu'un jour tu sauras me pardonner d'être parti et de t'avoir laissé gérer et endurer ce que père t'a infligé..., ajouta-t-il, en se mettant à pleurer.

Rien que de l'entendre s'effondrer en larmes me fit craquer à mon tour dans un hoquet de sanglots, que je n'arrivais plus à retenir, tout en relâchant la pression que j'exerçais sur le pauvre bras de mon amant.

- Je t'aime tellement, Tae... Si tu savais comme je t'aime... Je n'ai jamais cessé de penser à toi, chaque jour que je passais ici. Je n'ai jamais cessé de me demander si je devais retourner ou non en Corée pour revenir à tes côtés et te prendre avec moi à Paris. Il n'y a pas un seul jour où tu ne hantes pas mes pensées, où je ne me maudis pas d'avoir été un frère ignoble en partant loin de chez nous.

Je t'aime aussi, Jae. Je n'ai jamais cessé de t'aimer et d'espérer te revoir un jour.

- Tu me manques, Taehyung. Mon petit frère me manque terriblement et j'espère que tu vas mieux, à présent. J'espère... que ta rééducation se passe bien, que tes amis sont là pour toi et qu'ils te soutiennent comme il faut. Et... j'espère que le garçon dont maman m'a parlé est gentil avec toi et prend soin de toi. Tu mérites tout le bonheur, tout l'amour du monde, Tae.

J'avais enfoui mon visage dans le creux du cou de Jeongguk pour pouvoir étouffer mes sanglots contre sa peau, qui était désormais noyée sous un torrent de larmes incontrôlables. Ses mots me faisaient du bien, comme ils me faisaient du mal.

Mais cinq ans après avoir été séparés, nous revoilà en quelque sorte réunis, à travers un appel téléphonique où j'étais resté silencieux, me contentant d'écouter mon frère parler et prendre sur lui pour se confesser et s'excuser, en pensant que je le détestais encore pour s'être enfui.

Pour m'avoir abandonné.

Alors qu'en réalité, avec du recul, j'avais compris les raisons pour lesquelles mon frère avait décidé de mettre un terme à notre relation familiale. J'avais compris pourquoi il avait choisi de partir loin de notre famille, là où il allait pouvoir s'offrir l'avenir qu'il avait toujours désiré, sans se voir être contrôlé et jugé par la haine de notre père.

- Je... je ne vais pas te déranger plus longtemps, Taehyung. Je te souhaite de pouvoir réaliser tes rêves, de pouvoir voler de tes propres ailes et que tu seras comblé d'amour pour le restant de tes jours, reprit Jae, en reniflant par moment, suite à l'apaisement de ses pleurs qui vinrent éclaircir le timbre de sa voix. Mais avant que je ne raccroche, je veux vraiment que tu saches que ma porte est ouverte, que je t'accueillerai les bras ouverts à Paris, et que je serai vraiment heureux de te présenter Isabella. Je t'aime, Taehyung. Passe une bonne journée, et j'espère que tu m'as écouté jusqu'au bout...

C'était là. C'était le moment propice pour intervenir et d'ouvrir ma saloperie de bouche qui était restée paralysée durant tout le long de son monologue.

C'était ma chance de m'exprimer.

C'était...

- Attends ! m'exclamais-je, en manquant de faire tomber mon téléphone par terre, le récupérant de justesse, en écrasant les testicules de mon homme au passage.

Et je ne le remercierai jamais assez d'avoir souffert en silence pour ne pas faire remarquer sa présence.

- S'il te plaît, attends, ne raccroche pas !

- Taehyung... Tu... tu m'as écouté ? Tu...

- Oui, oui, j'ai tout entendu, Jae ! Tout ! sanglotais-je en ayant un demi-sourire dessiné sur le coin de mes lèvres. Je ne te déteste pas, Jae ! Je ne t'ai jamais détesté pour être parti sans m'avoir rien dit. Je ne t'ai jamais maudit, même si ça m'a fait mal d'avoir perdu mon pilier, mon repère, mon grand frère que j'admirais tant...

- Taehyung...

- Moi non plus, je n'ai pas cessé de penser à toi, de me poser des questions, notamment si ta vie à Paris te plaisait, le coupais-je entre deux hoquets de sanglots, en me redressant complètement sur le canapé. J'ai toujours espéré, au fond de moi, que ce jour se réalise, que l'on se parle à nouveau. Et même si je m'étais habitué à ton absence, tu n'as jamais cessé de me manquer...

Il m'était difficile de m'arrêter de parler. Les mots débordaient d'eux-mêmes de mes lèvres, les uns après les autres, tel un robinet ouvert à son maximum.

Il n'y avait plus de doutes, plus de questionnements, plus d'incertitudes sur comment aborder mes pensées éparpillées dans un bordel sans nom dans mon esprit.

Tout se faisait naturellement, sans que je ne puisse contrôler les maux de mon cœur.

- Je voulais vraiment répondre à tes messages, mais je ne savais jamais par quoi, ni comment commencer le message. J'ai laissé traîner, encore et encore, alors que je mourrais d'envie de te parler, mais surtout, d'entendre le son de ta voix ! Il y a tant de choses que je veux te dire, tant de choses à te raconter, Jae ! Si seulement... si seulement l'on pouvait se voir...

Je l'entendais s'effondrer à nouveau en larmes à travers le haut-parleur de mon téléphone, suivi d'une voix féminine qui parlait en français - m'empêchant de comprendre ce qu'elle disait - mais qui devait certainement tenter de l'apaiser et de le réconforter comme elle pouvait le faire.

Ce fut la même chose pour moi, quand je sentis l'un des bras de mon homme s'enrouler autour de ma taille et son menton se poser sur mon épaule pour venir embrasser le creux de mon cou, me donnant le courage de prononcer ces mots :

- Tu sais, Jae, je serais vraiment heureux de pouvoir rencontrer Isabella. Je suis certain qu'elle est une femme incroyable et qu'elle prend soin de toi, déclarais-je d'une vive émotion en chuchotant presque mes paroles, qui le firent sans doute sourire. Et... j'aimerais vraiment que tu rencontres Jeongguk... Il... Il est extraordinaire et je suis sûr que vous vous entendrez à merveille, tous les deux...

Je pouvais percevoir un sourire prendre forme sur les lèvres de Jeongguk, ces dernières capturant mon épiderme pour sucer ma peau - m'obligeant à réprimander un gémissement qui était resté coincé dans le fond de ma gorge -, et y laisser un petit suçon discret, qui le fit soupirer de satisfaction contre ma peau.

- Je serais vraiment heureux de pouvoir le rencontrer. Et maintenant que nous avions repris contact ensemble, nous allons pouvoir organiser des retrouvailles physiques, tu ne crois pas ?

- Vraiment ?! commentais-je avec stupéfaction. Tu vas venir nous voir, Jae ? Tu vas venir en Corée ?

Mon frère se mit à glousser face à mon excitation, qui était perceptible dans mes expressions.

- Bien sûr que je vais faire en sorte de pouvoir venir te voir. Et puis, ça te donnera aussi l'occasion de venir à Paris, répondit-il avec tout autant d'émotion dans le fond de sa voix. Je te promets, Taehyung, que tu vas tomber amoureux de cette ville.

Paris...

Un jour, j'irais à Paris !

La ville des amoureux, de la passion, de la poésie, de la mode et de l'art.

Et ce voyage, je le ferais avec Jeongguk, m'imaginant déjà nous embrasser sur le pont des Arts, là où les couples se promettent un amour éternel, enchaîné à un cadenas, scellé pour l'éternité.

Paris, Paris, Paris...

- En attendant de pouvoir organiser tout ça, j'espère que l'on va échanger plus souvent des messages.

- Bien sûr ! J'ai encore pleins de choses à te raconter...

- Moi aussi, petit frère. Mais nous avons tout le temps pour le faire, dit-il d'une tendre voix réconfortante. Je vais devoir te laisser, Taehyung, maman et Isabella m'attendent pour aller nous promener. Je te souhaite une bonne journée, à bientôt, Tae.

- D'accord ! Passe le bonjour à maman de ma part ! lui répondis-je en sentant une douce chaleur se répandre dans ma poitrine en l'entendant parler de notre mère. Et, Jae...

- Oui ? Qu'est-ce qu'il y a ?

Je m'étais laissé glisser contre le torse de Jeongguk, les yeux fermés, et mes lèvres s'étiraient en un sourire radieux et prospère.

- Je t'aime, grand frère. Je n'ai jamais cessé de t'aimer depuis tout ce temps.

- Putain... je vais raccrocher parce que je sais que tu vas me faire encore chialer, petit con ! s'exclama-t-il en étant ému d'entendre ce je t'aime sortir de ma bouche. Je t'aime aussi, prends soin de toi.

Et sans que je ne puisse répondre quoique ce soit, Jae avait mis fin à l'appel téléphonique, me laissant en compagnie de mon homme, dans un doux silence, qui n'était absolument pas désagréable pour nous deux.

J'avais comme la sensation d'avoir un poids en moins dans ma poitrine, me sentant presque aussi léger qu'une plume.

- Comment est-ce que tu te sens, bébé ? murmura Jeongguk près de mon oreille, en faisant effleurer la pointe de son nez contre ma joue.

- Je me sens tellement bien... Tu avais raison. J'aurais clairement regretté de ne pas l'avoir appelé et je remercie aussi mon pouce d'avoir glissé.

Jeongguk se mit à rire, en écrasant ses lèvres sur ma joue.

- Je suis heureux de l'entendre, mon amour. Même si tu as failli me castrer tout à l'heure.

- Oh non ! m'écriais-je en ouvrant brusquement mes yeux pour me retourner face à lui. Je suis désolé, pardon ! Je n'avais pas fait attention !

- Ce n'est rien, tout va bien, m'assura mon petit-ami avec un brin d'amusement dans son regard énigmatique. Je vais juste devoir me justifier auprès de mes potes à la boxe sur le pourquoi du comment je me retrouve avec des marques de griffures sur mon bras, ajouta-t-il en me pointant du doigt les traces de mes ongles, que j'avais plantés un peu plus tôt dans son épiderme.

- Tu auras juste à leur dire que tu t'es battu avec Freddy Krueger avant d'arriver à la salle.

Mon homme s'était mis à cligner des yeux à plusieurs reprises, avant de s'esclaffer à mes mots, au point de se laisser tomber en arrière sur le canapé, en m'entraînant avec lui dans sa chute, me retrouvant allongé sur son torse tonique, où je pouvais sentir tout ses muscles se contracter sous la paume de mes mains.

Il n'y avait plus aucun espace qui séparait nos deux corps, faisant de cette soudaine proximité un terrain dangereux pour moi, comme pour Jeongguk, nous souvenant parfaitement de ce qui s'était passé le jour de Noël, lorsque nos corps s'étaient laissés dominer par nos pulsions sexuelles.

Ce fameux jour où mes souvenirs avec Changkyun avaient trouvé ce moment particulièrement idyllique pour resurgir et me frapper de plein fouet au visage par inadvertance, pour me rappeler à quel point j'étais effrayé par le sexe.

Et que je n'étais qu'un homme impuissant, sans intérêt, sans réelle expérience en la matière.

- Je vais aller me préparer, déclara soudainement Jeongguk, qui me sortit de mes pensées. Sinon, je vais être en retard pour la séance de boxe, ajouta-t-il en se redressant sur le canapé, tout en me tenant par les hanches pour ne pas que je tombe. Je ramène quelque chose à manger sur le retour ?

C'était comme ça à chaque fois, depuis ce matin-là... C'était comme ça à chaque fois où Jeongguk commençait à me désirer, mettant subitement un terme à ce désir, comme s'il craignait, au fond de lui, de commettre les mêmes erreurs, alors que le problème ne venait aucunement de lui...

Et encore une fois, je me sentais terriblement coupable.

Coupable de ne pas pouvoir satisfaire mon homme comme j'aimerai pouvoir le faire.

- Oui... si tu veux...

- Ok, fit-il en m'embrassant tendrement sur le front, avant de se détacher complètement de moi pour se mettre debout et se diriger vers le couloir qui menait à notre chambre.

Notre chambre où se trouvait mon ordinateur portable, que je n'avais toujours pas allumé depuis que j'étais arrivé chez nous, me faisant penser que je devais vérifier mes mails, notamment par rapport à l'université, ainsi que mon compte bancaire, dont je n'avais eu aucune surveillance sur ce dernier depuis ces quelques mois écoulés.

- Ah oui, Jeongguk, attends ! Tu pourras me ramener mon ordinateur quand tu auras fini de te préparer ? lui demandais-je, en lui faisant mes yeux de biche pour tenter de le charmer. S'il te plaît, je n'ai pas envie de bouger du canapé.

Jeongguk se retourna et m'adressa un tendre sourire affectueux.

- Bien sûr bébé, je t'apporte ça tout de suite.

❃ ❃ ❃ ❃

Après cinq paquets de M&M'S entamés, ainsi que le paquet de chips saveur barbecue ouvert un peu plus tôt par mon homme, mon ordinateur portable était enfin prêt à l'utilisation, pour mon plus grand bonheur.

Cependant, je me trouvais face à une épreuve à laquelle je n'avais pas pensé : mon mot de passe pour le déverrouiller.

Depuis mon réveil du coma, il m'arrivait encore d'avoir des pertes de mémoires sur des choses simples. Parfois, le lendemain d'une soirée - sans avoir consommé une seule goutte d'alcool -, je ne me souvenais plus de certains détails et il me fallait du temps pour m'en rappeler, comme jamais.

C'était la même chose pour mon mot de passe que j'avais installé, pour ne pas que mes parents - et plus précisément mon père - ne viennent fouiller dans mes archives et recherches personnelles.

- Putain, allez, fais marcher tes neurones, marmonnais-je furieusement à moi-même, en me grattant le cuir chevelu, comme si cette action allait faire revenir mon mot de passe dans mes pensées. Ça ne doit pas être si compliqué que ça !

Et en réalité, ça ne l'était pas du tout, puisque la réponse était quelque part sous mes yeux.

- Qu'est-ce que j'ai pu mettre comme putain de mot de passe de merde ? jurais-je dans ma barbe inexistante, en commençant à perdre petit à petit patience.

Et sans m'en rendre compte, j'étais en train de jouer nerveusement avec le bracelet de perles que Jimin m'avait offert pour symboliser notre amitié. Je l'avais retrouvé dans mes affaires que les infirmières avaient mises de côté lorsque j'ai été admis en soins intensifs. Je faisais tourner les perles entre mes doigts, grognant de frustration en ayant le cerveau aussi vide qu'une coquille échouée sur le bord de la plage.

- Mais putain ! Comment je vais faire si je ne me souviens de rien ? Cerveau de merde ! continuais-je de rouspéter, en balançant les sachets vides de M&M'S sur l'écran de mon ordinateur, avant que mon regard ne se tourne vers le bracelet de perles, qui vint retenir toute mon attention.

Et si c'était ça, pensais-je en entrant la date de naissance de Jimin, en guise de mot de passe.

Un sourire se dessina sur le coin de mes lèvres quand je vis le message de Bienvenue s'afficher sur l'écran, ainsi que mon tableau de bord se mettre en place, me faisant soupirer de soulagement.

- Putain Jimin, je t'aime, je t'aime, répétais-je en laissant mon ordinateur se préparer.

Toutefois, j'aurais dû me douter, lorsque j'avais démarré mon ordinateur, que j'allais me retrouver face à une montagne de mises à jour à installer et quelques CCleaner à lancer pour nettoyer et faire fonctionner correctement mon pauvre PC, qui était resté en sommeil pendant tout ce temps.

Ce ne fut donc qu'au bout d'une bonne heure et demi d'installation et de nettoyage, que j'ai pu accéder en toute tranquillité à ma boîte mail, qui contenait le même mot de passe que mon écran de déverrouillage.

En en voyant la multitude de mails à traiter, j'avais déjà envie de me pendre à l'aide d'une corde.

- Mail de l'Université, c'est le plus important en premier, commentais-je à voix haute, en faisant défiler les mails sous mes yeux, en faisant bien attention de lire chaque début de ligne pour trouver celui qui m'intéressait.

Celui qui contenait mon renvoi de l'université, suite à ma longue absence - qui était pourtant justifiée -, mais surtout vis-à-vis de mes impayés mensuels pour mes études, que je finançais de moi-même.

Un autre détail qui était tout aussi important, puisque j'avais toujours eu l'argent nécessaire sur mon compte, jusqu'à ce que j'apprenne que mon père avait délibérément vidé mon compte en banque suite à leur divorce - avant que ma mère n'ait eu le temps de retirer l'autorisation parentale pour avoir accès à mon compte -, et s'en mettre plein les poches pour ne pas partir les mains vides de nos vies.

Et tout ça, pendant que j'étais dans le coma.

Connard.

Mais ce n'était pas la seule chose que j'avais perdue, après mes études et mon argent. Il y avait aussi mon job étudiant, qui de toute évidence, je ne pouvais plus exercer, au vu de ma situation actuelle.

En d'autres termes, il ne me restait plus rien, je n'étais plus rien, et sans Jeongguk, je ne serai rien.

Ou du moins, c'était ce que je croyais.

Une fois le mail en question trouvé, je l'avais téléchargé dans mes dossiers pour pouvoir l'imprimer plus tard et préparer un nouveau dossier pour une autre université, spécialisée dans l'étude des lettres et des langues étrangères.

S'il y avait bien une chose que je ne voulais pas devenir, c'était une vieille loque desséchée, le cul collé sur le canapé à longueur de journée, à ne rien faire à part trimer devant la télévision, alors que mon homme s'était mis de son côté à la recherche d'un nouvel emploi pour pouvoir subvenir à nos besoins. Même si pour le moment, on n'avait rien à craindre de ce côté-là, au vu de l'argent qu'il avait placé sur ses différents comptes bancaires.

Malheureusement, qui dit université, dit argent, et c'était la deuxième raison pour laquelle j'avais allumé mon ordinateur ; vérifier mon compte en banque, même si je savais déjà par avance qu'il était aussi vide que mon avenir.

- Mes codes, putain, mes codes, soupirais-je de lassitude, en frottant sèchement mes mains sur mon visage pour dissiper mon énervement naissant. Pourquoi il y autant de codes à retenir dans la vie ?!

Pour ce qui était de mon numéro de compte, je n'avais eu aucun mal à le retrouver dans mes relevés qui m'étaient envoyés par mail. Cependant, pour ce qui était de mon mot de passe, c'était une autre histoire.

Et pourtant, il était aussi simple que les autres...

Puisqu'à chacun de mes mots de passe, j'ai mis la date de naissance de mon meilleur ami, qui est né le cinq novembre.

- Jimin, Jimin, je te dois une fière chandelle, murmurais-je en ayant réussi à accéder à mon compte bancaire, avant de me figer subitement sur place, la mâchoire grande ouverte, prête à se décrocher de mon visage, en voyant le montant qui était inscrit et qui ne possédait pas qu'un seul zéro, contrairement à ce que je pensais. C'était quoi ce bordel ?

J'étais encore sous le choc d'une telle somme qui était séparée en deux comptes, et en cliquant sur le compte principal, j'avais accès aux versements qui ont été faits récemment, avec la date du virement, et plus particulièrement avec le nom de la personne en question ; Kwon Ji-Eung.

Kwon étant le nom de jeune fille de ma mère.

- Maman..., soufflais-je en sentant mes yeux s'humidifier d'émotion, en remarquant que tous les versements ont été réalisés la veille de Noël. Mais pourquoi ?

Pour avoir les réponses à mes questionnements, j'avais envoyé un message à ma mère, en lui disant qu'elle était folle de m'avoir versé une telle somme, que je qualifiais d'astronomique.

- Pourquoi elle a fait ça..., pensais-je à voix haute, en étant encore abasourdi par ce que je voyais.

Je faisais descendre les différents virements, jusqu'à ce que je ne tombe sur mes anciens prélèvements ; Université, carte jeune pour mon ancienne carte bancaire qui était introuvable, mon abonnement téléphonique qui n'était plus d'actualité, et un autre prélèvement qui attira mon attention :

Carte X6968 02/09 Camtv - 5€

- Camtv ? C'est quoi ça ? me questionnais-je en n'ayant aucun souvenir de quoi il pouvait s'agir. Camtv... Camtv...

J'avais beau me le répéter maintes et maintes fois dans ma tête, aucun souvenir au sujet de Camtv ne refaisait surface dans mes méninges.

- Ce sera plus simple en le tapant sur Google, m'étais-je dit en mettant en exécution mes pensées, me retrouvant à présent devant un site dédié aux camboys, avec des miniatures qui bougeaient, sur lesquelles on voyait des hommes se toucher. Oh mon dieu ! m'exclamais-je de stupeur en refermant brusquement l'écran de mon ordinateur, pour ensuite jeter quelques coups d'œil furtifs à droite et à gauche, pour m'assurer que j'étais toujours bien seul dans l'appartement.

Et après quelques minutes de silence - qui étaient bafouées par les battements de mon cœur, que j'entendais résonner dans tout mon corps -, je m'étais mis à expirer un long souffle pour reprendre mes esprits et faire redescendre la pression artérielle.

- Pourquoi j'étais abonné à ça ? me demandais-je, en finissant par rouvrir l'écran de mon ordinateur, après quelques secondes d'hésitation, et me retrouver à nouveau sur cette fameuse page. Top 1 des BJ cette semaine ; BJ Hotman, lisais-je à voix haute, en ne sachant toujours pas pourquoi j'avais souscrit un abonnement sur ce site.

Ce fut en faisant descendre les classements des BJ, que mon regard s'était arrêté sur un nom qui m'était particulièrement familier ; 23ème du classement : BJ Golden.

- BJ Golden...

J'avais mis quelques secondes supplémentaires pour me rappeler des lives de ce camboy que je visionnais auparavant, le soir, dans ma chambre.

Cependant, j'étais d'autant plus surpris de voir qu'il avait énormément baissé dans le classement, alors qu'au moment où j'avais découvert ce site par le biais de mon meilleur ami, il était classé numéro un dans toutes les catégories.

J'étais curieux de savoir ce qu'il devenait aujourd'hui, s'il faisait toujours des lives ou non. Je sentais mon cœur battre à nouveau rapidement contre ma cage thoracique, me mordillant les lèvres en me demandant si ça ne serait pas tromper Jeongguk, si je finissais par céder à la tentation de ma curiosité malsaine.

- Juste une fois... Juste une seule fois pour voir s'il est toujours actif, tentais-je de me convaincre, en guettant une nouvelle fois autour de moi pour vérifier que j'étais bien seul. Tu ne fais rien de mal, Taehyung, tu ne fais rien de mal...

Et c'était en me répétant ces mêmes mots, que j'avais cliqué sur le profil de BJ Golden et constaté qu'il n'avait pas fait de live depuis le mois d'août. Toutefois, son tableau de bord pour les messages d'accueil étaient remplis de diverses notifications, dont la plus récente datait du mois de décembre ; le vingt-quatre décembre, plus précisément.

« Bonsoir à tous, c'est BJ Golden, j'espère que vous allez bien ?

Je tenais à vous tenir informé de la prolongation de ma pause. Comme vous le savez depuis un moment déjà, l'un de mes proches a eu de très gros soucis de santé et nécessite ma présence quotidienne à ses côtés.

Je peux comprendre que cette décision ne va pas enchanter certains d'entre vous. Cependant, mon entourage compte énormément pour moi, alors, je vous serai reconnaissant de prendre en considération ma décision.

Je reviendrai vers vous pour vous informer de mes prochaines décisions.

En attendant, je vous souhaite de passer un bon réveillon de Noël.

Prenez soin de vos proches, c'est important. »

- Oh non, c'est tellement triste pour lui, m'exclamais-je au bord des larmes, en étant touché par le message qu'il avait laissé.

J'étais ému, car je savais à quel point ce genre de situation pouvait être difficile à endurer, que ce soit pour la victime ou l'entourage, car ça faisait écho avec ce que Jeongguk et moi avions vécu, jusqu'à maintenant.

Suite à ça, je m'étais mis à lire ses autres posts, qui étaient assez espacés au niveau des dates :

30 octobre,

« Bonjour à tous, c'est BJ Golden, j'espère que vous vous portez bien ?

Je vous avais promis que je vous tiendrais au courant de l'avancée, en ce qui concerne l'état de santé de l'un de mes proches, qui est maintenant hospitalisé depuis deux mois et demi en soins intensifs.

Je suis heureux de pouvoir partager avec vous que son état s'améliore de jour en jour. Ce qui est une très bonne nouvelle, en soi.

Toutefois, je ne compte pas reprendre dans l'immédiat mon activité sur Camtv. J'espère que vous le comprendrez.

Je vous souhaite une bonne journée, à bientôt. »

Et sous ce post, il y avait divers messages. Des bienveillants, comme d'autres qui étaient juste atroces à lire :

« Qu'il crève ton proche ! Comme ça tu pourras revenir ! »

« Putain, tu fais chier ! On paye pour du contenu, et non pour savoir que ton daron, ton frère ou ta sœur était sur le point de crever ! »

« Je suis déçu. Nous aussi on est là, et tu nous oublies complètement. Je te déteste, BJ Golden ! Tu vas perdre ta première place si tu ne reviens pas »

J'étais sous le choc de voir de tels propos aussi dégradants les uns que les autres. Cependant, je ne pouvais pas m'empêcher de remonter dans les messages, et plus précisément celui qu'il avait posté, le tout premier qui soulignait le début de sa pause indéterminée :

17 août,

« Bonjour à tous, c'est BJ Golden.

Je tiens tout d'abord à vous informer que ce message ne sera pas joyeux et signera le début de ma pause, dont je vais vous expliquer brièvement le pourquoi du comment.

Hier soir, l'un de mes proches a été admis en urgence à l'hôpital dans un état très grave. Je ne vous détaillerai pas les raisons pour lesquelles il a été admis, mais tout ce que je peux vous dire, c'est que j'ai failli perdre l'être le plus cher qui me tient le plus à cœur, et qui est actuellement plongé dans le coma.

Pour cette raison, je ne pourrai pas assurer mes prochains lives, car ce n'est aucunement ma priorité.

Je sais que mes mots risquent de blesser certains d'entre vous et je m'en excuse par avance. Je vous écris à cœur ouvert, avec mes plus sincères sentiments et toute l'honnêteté que je peux avoir envers vous.

J'aurais pu déserter la plateforme sans rien vous dire, mais ça n'aurait pas été respectueux envers vous.

Pour clôturer ce message, j'aimerai vous dire de profiter de vos proches et de leur répéter autant que vous le pouvez que vous les aimez, car tout peut basculer du jour au lendemain en une fraction de secondes.

Sur ces derniers mots, je tiens à vous promettre de vous tenir au courant, notamment au sujet de ma pause et sur quand elle prendra fin.

Merci d'avoir lu ce message jusqu'au bout.

À bientôt. »

- C'est terrible, chuchotais-je le cœur brisé, en ne m'étant pas rendu compte que j'avais une larme qui coulait le long de ma joue.

Et au moment où je m'y attendais le moins, pleurant de petites larmes - tellement j'étais à fleur de peau ces derniers jours -, la porte d'entrée s'ouvrit, me faisant sursauter et fermer brusquement l'écran de mon ordinateur, en entendant Jeongguk me rejoindre dans le salon.

- Mon ange, je suis rentré ! Je nous ai pris les tteokbokki que tu adores de chez Madame Wang, avec supplément oeuf et bœuf, parce que je sais que tu es gourmand, fit-il d'une vive voix, en jetant son sac de sport dans un coin du salon.

Il était trop tard pour effacer mes larmes, puisque mon homme s'était immédiatement précipité vers moi pour prendre mon visage en coupe et le relever vers le sien, sans me laisser le temps de réagir.

- Pourquoi tu pleures, mon amour ? Qu'est-ce qui ne va pas ? s'enquit-il en essuyant les perles d'eau à l'aide de ses pouces.

Parce que le camboy auquel j'étais abonné et à qui j'ai versé de l'argent pour le voir retirer sa chemise vit exactement la même chose que nous.

Non. Il ne valait mieux pas que je lui dise ça de cette manière, car je n'étais pas vraiment fier d'avoir regardé un homme se toucher derrière une caméra, et je ne savais pas comment Jeongguk allait le prendre, si je venais à lui avouer.

Est-ce qu'il serait furieux ?

Est-ce qu'il serait jaloux, tout comme Yoongi l'a été avec Jimin ?

Comment est-ce qu'il allait le prendre, tout en sachant qu'il y a quelques jours, je l'ai repoussé, alors qu'on était sur le point de franchir le pas pour la première fois dans notre couple ?

- Mon amour ? S'il te plaît, dis-moi ce qui t'a fait pleurer, reprit-il d'une douce voix, en me sortant de mes pensées, tout en venant déposer ses lèvres sur mon front.

- Je... j'ai juste regardé un film de Noël et la fin m'a fait pleurer, avais-je répondu en rencontrant son regard, qui était dominé par l'inquiétude. Tout va bien, Jeongguk. Je suis désolé de t'avoir inquiété.

Mon petit-ami était en train de me fixer silencieusement, avant que je ne voie son regard s'attendrir et qu'il ne laisse un soupir de soulagement s'échapper d'entre ses lèvres.

- Tu m'as fait peur, répondit-il dans un faible gloussement, tout en venant embrasser mes lèvres dans un petit baiser furtif.

Profitez de vos proches et dites-leur à quel point vous les aimez, car tout peut basculer du jour au lendemain.

Il avait raison.

Tout peut s'arrêter d'un moment à l'autre et c'est ainsi qu'est faite la vie, c'est ainsi qu'est faite notre vie. Et il n'y a pas de bon ou de mauvais moment pour dire à quelqu'un qu'on l'aime.

- Profites-en pour commencer à manger tant que c'est encore chaud ! Je vais aller prendre ma douche, je n'en ai pas pour longtemps.

- Jeongguk...

- Ah oui, j'allais oublier ! Je t'ai aussi pris du coca et un tiramisu comme dessert, ajouta-t-il sans m'avoir entendu l'appeler. Tu vas te régaler, même si je vois que tu as bien grignoté devant ton film de Noël, gourmand !

- Je t'aime.

Jeongguk s'immobilisa subitement en entendant ces mots sortir de ma bouche, comme s'il croyait qu'il était en train de rêver, et cela se voyait nettement sur les traits de son visage.

- Quoi ? Qu'est-ce que -

- Je t'aime, Jeongguk, répétais-je en sentant mon cœur s'affoler dans ma poitrine, alors que je venais de soulager mon cœur de ce petit secret que je ne voulais plus garder pour moi-même. Je voulais attendre le bon moment pour te le dire, je voulais vraiment que ce soit symbolique et -

- Tais-toi, me coupa Jeongguk en m'attrapant délicatement par les bras pour m'aider à me relever et s'emparer de mes lèvres dans un baiser fougueux, tout en me soulevant dans ses bras - ce qui me fit couiner de surprise contre sa bouche -, et en glissant ses mains sous mes cuisses pour me maintenir.

Je sentais mon bas du ventre me picoter d'excitation et d'euphorie, répondant sans attente à notre baiser, tout en ouvrant mes lèvres pour laisser nos langues se caresser dans une embrassade langoureuse.

Ce ne fut qu'au bout de plusieurs minutes, qu'on était venus mettre un terme à ce baiser pour reprendre notre respiration.

- Redis-le, murmura Jeongguk en ayant un sourire lumineux placardé sur le coin de ses lèvres. Redis-le moi encore une fois...

Mes mains s'étaient glissées dans ses longs cheveux noirs détachés, et je ne pouvais empêcher mes lèvres de s'étirer à leur tour dans un large sourire rempli d'émotions.

- Je t'aime, Jeongguk. Je suis fou amoureux de toi, mon amour.

_____________________

Fin du chapitre mes chatons !

J'espère qu'il vous aura plu ? D'ailleurs il est encore plus long qu'un autre de mes chapitres !

J'aimerai aussi vous dire que les udaptes se feront maintenant une fois par semaine, jusqu'à ce que les fêtes passent, et que je puisse reprendre de l'avance sur mes écrits ! ☺️☺️

J'espère que vous le comprendrez !

Je vous souhaite maintenant une bonne soirée, à bientôt ❤️

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