WHO'S HE

By Greystephanie

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Dans la vie de Taehyung, les épreuves ont toujours été monnaie courante. Depuis son enfance, il est soumis à... More

Avant propos
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Concours Fyctia Révélation New Romance 2024

Chapitre 33

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By Greystephanie

Bonjour mes amours, j'espère que vous allez bien ??

On se retrouve pour la suite, que j'avais hâte de vous poster ! ❤️ (Tout comme pour les précédents 🤭)

Je ne vous embête pas plus longtemps et je vous souhaite une bonne lecture !

____________________

Le stress était monté en flèche dans toute ma poitrine. Et pour quelle raison, me demanderiez-vous ? Tout simplement parce qu'on se trouvait devant la porte d'entrée de la maison des parents de Yoongi, qui nous avaient gentiment invités à venir fêter Noël chez eux le soir-même, malgré le fait qu'ils ne me connaissaient uniquement que de nom.

Mais suite à notre discussion nocturne, je savais à présent à quel point la famille de Yoongi était importante pour Jeongguk et qu'il était tout à fait normal qu'il accepte cette invitation, en m'emmenant avec lui.

Cependant, je me sentais comme un véritable intrus dans cette soirée familiale, qui ne devait être destinée qu'à mon homme.

J'avais comme la sensation que j'allais rencontrer ses parents pour la première fois de ma vie. Et cela n'arrangeait rien à mon anxiété, qui ne faisait que de s'accroître et de se répandre telle une traînée de poudre dans toute ma cage thoracique, opprimant ma respiration.

Qu'allaient-ils penser de moi ?

Étaient-ils au courant de ma tentative de suicide ?

Est-ce qu'ils allaient me mépriser d'avoir rendu leur deuxième fils terriblement triste durant ces derniers mois ?

Est-ce qu'ils allaient mettre de la mort au rat dans mon assiette pour se venger de moi ?

Toutes ces questions plus loufoques les unes et les autres n'arrangeaient rien à mon angoisse, et je sentais mon cœur battre à vive allure dans ma poitrine, résonnant dans mes oreilles qui bourdonnaient à cause du stress.

J'allais littéralement m'évanouir, d'une seconde à l'autre...

- Bébé, respire. Tout va bien se passer, me chuchota la douce voix de Jeongguk, qui s'était penché près de mon oreille. Tu vas voir, ils sont adorables.

J'étais tellement crispé, qu'aucun mot ne voulait sortir de ma bouche, et que la seule tentative désespérée que j'avais réussi à faire pour tenter de me calmer, était d'attraper la main de Jeongguk dans la mienne et la serrer aussi fort que je le pouvais, lui arrachant du coin de ses lèvres, un sourire particulièrement douloureux.

- Tu vas vraiment finir par m'amputer d'un bras ou d'une main, marmonna-t-il entre ses lèvres.

- Je n'y suis pour rien si je suis autant stressé ! grommelais-je à mon tour dans ma barbe inexistante. C'est la première fois que je vais les rencontrer ! Ça se trouve, ils vont me tuer !

- Tu es ridicule, soupira Jeongguk avec attendrissement, en faisant rouler ses yeux vers le ciel. Jimin et toi vous devriez vraiment arrêter de regarder tous les jours des films d'horreur et des documentaires sur les tueurs en série.

À l'entente de ses mots, et dans un froncement de sourcils, je resserrais un peu plus mon emprise autour de sa main, le faisant grimacer d'affliction lorsque la porte d'entrée - qui était soit dit en passant, magnifiquement bien décorée d'une grande guirlande scintillante qui reprenait intégralement la forme de la porte, et d'une couronne de Noël -, vint s'ouvrir sous nos yeux, pour nous laisser voir une belle dame à la longue chevelure de jais, vêtue d'une robe noire aux nuances de doré, se reflétant dans les paillettes qui brillèrent de mille feux en rencontrant la chaleureuse lumière des spots extérieurs.

- Jeongguk ! Quel plaisir de te revoir, mon garçon, s'exclama-t-elle dans un sourire radieux, qui ne montrait aucun signe d'une ride sur le coin de ses yeux. Comment vas-tu ?

- Madame Min, répondit-il en lui rendant son sourire, avant de lâcher ma main pour venir enlacer la femme dans une douce étreinte. Je vais très bien, et vous ? Comment allez-vous ? Ça me fait vraiment plaisir de vous revoir aussi.

La mère de Yoongi se mit à glousser derrière sa main, en lui accordant une petite tape inoffensive sur le haut de son épaule.

- Appelle-moi Carole, depuis tout ce temps quand même ! Et arrête de me vouvoyer, j'ai l'impression de prendre dix ans de plus quand tu le fais.

- Ça ne change rien au fait que vous êtes toujours aussi rayonnante à mes yeux, répliqua-t-il, en gardant ce sourire charmeur qui étirait merveilleusement bien ses lèvres.

Carole esquissa un plus large sourire, qui fit ressortir encore plus la beauté qu'elle possédait et qui devait être illégale aux yeux de la société, tant il devait être certain qu'elle faisait des jaloux et jalouses dans son entourage.

- Toi, tu sais parler aux femmes. Pas comme mon idiot de mari qui ne m'a même pas fait un seul compliment sur ma tenue et sur ma coiffure ! Comme s'il ne voyait pas la différence !

Je les regardais s'échanger à nouveau quelques câlins, quelques petites taquineries, notamment au sujet de son mari. Ça me réchauffait le cœur de voir mon petit-ami aussi heureux, de le voir sourire à en avoir presque mal aux joues.

Mais, encore une fois, je ne me sentais pas à ma place.

J'étais assis sur mon fauteuil roulant, dans mon coin, couvert d'un plaid qui ne me tenait pas si chaud que ça - même si j'étais habillé chaudement -, mais trop frileux pour ressentir une once de chaleur sur mon épiderme, qui était frigorifié par les températures négatives en ce mois de décembre.

Et à mesure que leur discussion s'éternisait à l'entrée de la maison, je commençais à ressentir ce sentiment désagréable prendre de plus en plus de place dans mon cœur, me faisant me sentir invisible à leurs yeux.

Cependant, je m'étais mis à sursauter d'effroi lorsque je sentis des doigts effleurer ma joue, me sortant de mes pensées dans lesquelles je m'étais réfugié.

- Désolé, mon ange. Je ne voulais pas te faire peur, déclara Jeongguk d'une douce voix, en posant sa main à plat sur ma joue pour la réchauffer. Excuse-moi de t'avoir fait attendre...

- Non, non, c'est moi qui suis désolée ! s'exclama Carole avec un brin de culpabilité dans le fond de sa voix, en venant réduire la distance qui me séparait d'elle. Je suis désolée, mon garçon ! Comme ça fait un petit moment que je n'ai pas vu Jeongguk, je n'ai pas pu m'empêcher de le bombarder de questions !

- Ce n'est pas grave, ne vous inquiétez pas..., répondis-je, en lui adressant un faible sourire, qui ne fit qu'accroître sa culpabilité dans son regard.

- Allez, entrez les garçons ! Venez vous réchauffer à l'intérieur ! nous invita Carole, en nous laissant assez de place pour que mon fauteuil roulant puisse passer, guidé et poussé par Jeongguk, qui me fit avancer jusque dans le salon, où se trouvait un doux feu de cheminée qui faisait crépiter et ronronner les morceaux de bois sous la pression du feu.

Tout était parfaitement bien agencé et décoré pour les fêtes. On se croirait presque comme dans les films et maisons américaines, où il n'y avait pas un seul mètre carré qui n'était pas comblé par un objet ou une décoration de Noël.

Une grande table en bois trônait au milieu du salon, dressée pour six personnes avec une nappe de couleur vert sapin et une vaisselle blanche aux touches dorées pour les couverts et les verres à pied. Quelques couronnes de Noël et petites figurines de cerf et du père Noël avec son traîneau étaient disposées au centre de la table.

Un immense sapin décoré avec parcimonie se situait dans le coin du salon, illuminé par les guirlandes lumineuses qui scintillaient à des rythmes différents, sous lequel étaient disposés plusieurs cadeaux de Noël parfaitement bien emballés.

L'ambiance qui en dégageait était particulièrement réconfortante, animée en fond sonore par quelques musiques traditionnelles de Noël. On s'y sentait bien. Vraiment bien. Et on pouvait parfaitement sentir l'amour et la joie émaner des lieux.

- Carole a toujours été très douée pour sublimer toutes les pièces de la maison, commenta Jeongguk d'un air attendri, après avoir remarqué que mes yeux pétillaient d'émerveillement, tel un chaton prêt à sauter sur les boules de Noël pour jouer avec.

- Merci pour ce joli compliment, Jeongguk ! intervint-elle, en étant fière de sa décoration, qu'elle contemplait avec passion. Dans ma région, Noël est une fête religieuse très sacrée. Et on aime les décorations qui tapent à l'œil, qui peuvent même nous faire gagner certains prix pas négligeables !

- D'où est-ce que vous venez, si ce n'est pas trop indiscret ? lui demandais-je, avec un brin de curiosité.

Carole pivota sur ses talons pour nous faire face.

- Je suis née à Vancouver, au Canada, me répondit-elle, en accompagnant ses mots d'un petit clin d'œil. Je me suis ensuite installée en Corée pour les études quand j'avais vingt-deux ans et je ne suis plus jamais repartie !

- Elle est tombée directement sous mon charme, c'est pour ça, répliqua une voix masculine, dont un homme sortit de la cuisine, un verre de vin rouge à la main. Jeongguk, ça fait tellement plaisir de te revoir, ajouta-t-il en s'avançant vers nous pour venir l'enlacer dans ses bras, dans une longue étreinte émotive, avant de détourner le regard vers moi. Est-ce le jeune homme dont tu nous as parlé ?

Mon cœur s'était arrêté une demi-seconde, lorsque je sentis les yeux sombres de l'homme se poser sur moi, me transperçant de toute part.

- Moi aussi, monsieur Min, je suis heureux de vous revoir ! Et oui, permettez-moi de vous présenter Kim Taehyung, mon petit-ami, dit-il fièrement, en se détachant des bras du père de Yoongi, pour venir à mes côtés, le sourire collé aux lèvres. J'avais vraiment hâte de vous le présenter !

- En-enchanté, monsieur Min..., déclarais-je timidement, en tendant ma main vers l'homme, craignant de me prendre un vent monumental.

Le père de Yoongi plissa ses yeux en me détaillant du regard de la tête aux pieds, ce qui me fit déglutir ma salive d'une manière parfaitement audible.

Puis, il se mit à rire, à ma plus grande surprise, ce qui eut l'effet d'une douche froide sur ma personne.

- C'est comme ça à chaque fois, s'exclama-t-il avec amusement, satisfait de l'impression qu'il eut sur moi. Il suffit que je plisse les yeux pour qu'ils aient peur de moi !

- Tu es un sombre idiot, Min Ga-eul ! le gronda Carole d'un froncement de sourcils, avant que son regard ne vienne s'adoucir en se posant sur moi. Ne fais pas attention à cet abruti, mon garçon. Il a fait exactement la même chose à Jimin quand Yoongi nous l'a présenté, la première fois !

J'expirais un soupir de soulagement, quand je sentis une main prendre la mienne et la serrer d'une poignée ferme.

- C'est un simple test pour m'assurer que mes fils ont fait le bon choix, la reprit-il, tout en m'accordant un franc sourire. Bienvenue dans la famille, Taehyung. Nous avons beaucoup de choses à nous raconter.

- Oui, et avant que tu ne l'effraies une nouvelle fois, tu vas les laisser rejoindre Yoongi et Jimin qui sont à l'étage, le temps qu'on termine de préparer le dîner.

Mais avant que Jeongguk ou moi ne puissions dire quoi que ce soit, Carole affichait une mine dévastée sur les traits de son visage.

- Je suis sincèrement désolée, Taehyung ! Je... je n'ai pas réfléchi avant de parler, excuse-moi ! Je suis vraiment désolée ! J'espère ne pas t'avoir offensé ?

- Ce n'est pas grave, la rassurais-je avec un petit sourire respectueux. Et puis, vous savez, je peux marcher avec de l'aide, donc monter un étage ne devrait pas être compliqué.

- Je vais te porter, répliqua subitement Jeongguk. Les escaliers sont un peu trop dangereux pour toi.

- Ça va aller, je peux le faire.

- Non. Non, Taehyung. Je refuse que tu montes les escaliers, même avec mon aide. Tu n'as pas encore assez d'équilibre et de force dans tes jambes pour le faire.

J'étais contrarié et quelque peu blessé par ses mots. Je m'apprêtais à dire quelque chose pour contredire les craintes de mon petit-ami, lorsque Ga-eul prit l'initiative de le faire à ma place.

- C'est vraiment touchant de voir comment tu te préoccupes de Taehyung, dit-il, en venant poser une main sur l'épaule de Jeongguk pour lui murmurer quelque chose à l'oreille, que j'entendis brièvement, en tendant la mienne. Mais ne le couve pas trop non plus. Tu risquerais de l'empêcher de voler de ses propres ailes.

Jeongguk ne répondit rien, se contentant d'enfoncer sa langue dans sa joue en détournant le regard vers moi. Et ce regard, je le connaissais plus que trop bien, l'ayant déjà vu à maintes reprises, après que je sois sorti de mon coma.

Un regard rempli de remords et de culpabilité à mon égard.

- Ne bougez pas, les garçons. Je vais aller les chercher, ajouta Ga-eul, en s'éloignant de nous pour avancer - avec toujours son verre de vin rouge à la main - vers les escaliers en colimaçon. En attendant, mettez-vous à l'aise et installez-vous à table, on va pas tarder à prendre l'apéro !

Qu'il avait déjà commencé, avant notre arrivée.

❃ ❃ ❃ ❃

- Non, non ! Ça, ça date du collège ! rouspéta Jeongguk, pris au piège dans une discussion qui ressassait son attitude qu'il avait quand il était adolescent. Et pour ma défense, il n'avait qu'à pas lui soulever la jupe, s'il ne voulait pas se prendre mon poing dans sa gueule !

- Jeongguk, les gros mots ! souffla Carole, en haussant ses sourcils pour le tuer du regard.

- Désolé, Carole.

- Je te ferais rappeler, Jeongguk, que tu as failli te faire virer à plusieurs reprises, parce que tu frappais tes camarades ! souligna Ga-eul, en buvant quelques gorgées de son énième verre de vin rouge.

Mon petit-ami se coupa un morceau de son rôti de viande saignante pour venir le manger, tout en haussant les épaules d'un air condescendant.

- Je sais très bien que le comportement que j'avais au collège et au lycée n'était clairement pas un exemple à prendre, mais ce n'était pas de ma faute si c'était tous des fils de pute mal éduqués ! tenta-t-il de se justifier, avant de s'attirer les foudres de Carole.

- Les gros mots, Jeongguk ! Mais que diable ! Où as-tu appris ce vocabulaire ?!

Cela se voyait nettement sur le visage de Carole, qu'elle était outrée et choquée par la manière qu'avait Jeongguk de s'exprimer, sans être capable de ne pas y mettre un juron dedans.

Yoongi et Jimin ne pouvaient s'empêcher de rire, ainsi que Ga-eul, qui avait sans doute abandonné l'idée de refaire l'entièreté de son éducation depuis tout ce temps.

- À la boxe, sûrement, commenta Jeongguk d'une manière parfaitement innocente, en remplissant sa bouche d'une nouvelle bouchée de viande bien juteuse, ainsi que quelques champignons à la crème qu'il s'empressa de dévorer.

- Je suis désolé, madame Min, déclarais-je dans un faible gloussement, en ne le quittant pas du regard. Je n'ai pas encore réussi à le faire s'exprimer sans utiliser de gros mots.

- Sale traître, murmura Jeongguk, en rencontrant mon regard, dont une lueur lascive était perceptible dans le fond de mes yeux, me sentant dévoré à la place de sa viande, dans laquelle il planta son couteau pour se couper un nouveau morceau.

Carole détestait les gros mots et encore plus la violence. Mais elle savait aussi pourquoi Jeongguk s'était tourné vers ce comportement, qui malgré les faits, n'excuse en rien qu'il ait envoyé plusieurs de ses camarades de classe à l'hôpital.

Je pense même qu'au fond d'elle, qu'elle aurait aimé pouvoir changer le cours du temps et faire en sorte que Jeongguk soit son deuxième fils légitime. Qu'il soit né dans leur famille pour lui épargner cette difficile période de sa vie.

- Je doute, mon garçon, que tu puisses réussir à l'empêcher de jurer à chaque fois qu'il ouvre la bouche, commenta Carole, en s'avouant vaincue, tout en se servant un nouveau verre de vin. J'espère qu'à ton travail, tu ne parles pas comme ça à tes supérieurs !

Son travail ?

Jeongguk était employé dans une entreprise ?

J'étais assez surpris de l'apprendre par la bouche de Carole, et au vu de la réaction de mon petit-ami - qui s'étouffait presque avec son morceau de viande -, je compris bien assez vite qu'il ne s'attendait pas à ce que la mère de Yoongi en vienne à parler de ce sujet.

Comme s'il ne voulait pas en parler en ma présence.

- Je ne travaille plus pour eux, réussit-il à dire, après avoir bu une bonne gorgée de son verre d'eau, lui permettant de s'éclaircir la voix.

- Oh ? Ça fait combien de temps que tu ne travailles plus pour eux ? s'exclama Yoongi d'un air étonné. Tu ne m'en avais pas parlé.

J'étais perdu. Complètement perdu. Et je ne faisais que bouger ma tête d'un côté à l'autre, lorsque l'un prenait la parole pour suivre avec attention la discussion.

- De quel travail vous parlez ? demandais-je, sans m'en rendre compte dans l'immédiat, mettant sous silence toute la table qui avait le regard rivé vers moi.

- Il ne t'en avait pas parlé ? questionna Carole, elle aussi étonnée, avant qu'un grand sourire ne prenne place sur ses lèvres. Jeongguk a réussi à ses dix-huit ans, à décrocher un job étudiant dans une entreprise renommée, qui s'occupe des graphismes pour les cartes de visites des maisons de luxe et des grandes enseignes de la mode dans le monde entier !

Carole en parlait avec tellement de fierté, que j'étais littéralement absorbé par son récit, sans me rendre compte que la jambe de Jeongguk était prise de soubresauts incessants.

- C'est pour ça qu'il refusait pratiquement tous les soirs de sortir avec nous, ajouta Yoongi, en s'essuyant la bouche avec sa serviette. Il avait tellement de travail et d'heures à effectuer, qu'il n'avait même pas le temps de venir s'amuser avec nous ! Ce qui fait qu'on pouvait le voir uniquement pendant nos heures de cours, puis à la salle de boxe. Jusqu'à ce qu'ils aménagent son emploi du temps et qu'il ait quelques soirées de libre.

- Mais on ne peut pas lui en vouloir ! Il avait énormément travaillé pour y parvenir, surenchérit Ga-eul, qui entamait son nouveau verre de vin.

J'essayais du mieux que je pouvais de ne pas montrer que j'étais un peu triste, de ne pas avoir eu connaissance de tout ça à propos de mon petit-ami. Mais j'étais aussi heureux d'un autre côté, d'en découvrir davantage lors de cette soirée et d'avoir le sentiment de briser cette barrière invisible qu'il avait instaurée entre nous.

- Du coup, Jeongguk, ça fait depuis combien de temps que tu as démissionné de l'entreprise ? s'enquit Carole. Et est-ce que tu as trouvé un autre travail ?

À ses questions, j'avais détourné mon regard vers Jeongguk, et j'étais tombé de haut en constatant tardivement qu'il n'était pas à l'aise dans cette situation. Que parler de son travail était quelque chose qu'il voulait éviter à tout prix. Puis, comme une évidence - maintenant que mes idées s'étaient éclaircies et dissipées -, j'avais pu remarquer la jambe de mon homme qui tremblait, tellement il était anxieux et stressé.

Alors, dans un geste que je voulais discret, j'étais venu glisser ma main sur le haut de sa cuisse pour y exercer une faible pression, tout en la caressant lentement pour tenter de l'apaiser du mieux que je le pouvais. Chose, qui a ma plus grande surprise, fut d'une rapidité efficace, en sentant sa jambe se stabiliser sous mes doigts au bout de quelques secondes, et une main puissante se loger au-dessus de la mienne, répandant dans mon cœur une certaine fierté d'avoir pu aider mon amant à se calmer.

Mais cette fierté fut très bien bafouée, lorsque Jeongguk répondit :

- J'ai arrêté quand... quand Taehyung...

Il n'avait pas besoin de continuer sa phrase pour qu'on sache tous de quoi il parlait, et je sentis mon pauvre cœur s'effondrer, en réalisant qu'à cause de moi, mon petit-ami a dû démissionner ou s'est fait virer pour être à mes côtés, durant mon hospitalisation.

- Oh..., soupira faiblement Carole, tandis que Ga-eul posait son verre sur la table, comme si l'information avait du mal à être traitée par son cerveau, à cause de l'alcool qui s'écoulait dans ses veines.

Et moi, je crevais d'envie de mourir sur place ou d'être englouti par les enfers, que je priais pour que le sol s'ouvre sous mes pieds et disparaisse à jamais. Je n'osais même plus lever la tête pour rencontrer le regard des parents de Yoongi, les imaginant avoir des lasers à la place des yeux pour me punir d'avoir fait perdre à Jeongguk son précieux travail...

- C'est vraiment admirable, Jeongguk, déclara finalement Ga-eul, dans un hoquet qui indiquait que son corps avait assez ingurgité d'alcool pour la soirée. Je connais très peu de personnes, du moins, par chez nous, qui auraient arrêté de travailler pour leur partenaire. Parce que malheureusement, la conjoncture ne nous permet pas de le faire, en général.

- C'est une belle preuve d'amour, commenta Jimin, vers qui je levais le regard pour rencontrer le sien et son sourire, qui s'agrandit à mesure que je le fixais, faisant disparaître ses yeux en forme de croissant de lune.

Une preuve d'amour.

- Désolé, bébé, me murmura Jeongguk près de mon oreille, en serrant plus fermement sa main dans la mienne, jusqu'à entrelacer nos doigts ensemble. Je ne voulais pas que tu l'apprennes comme ça. J'aurais aimé pouvoir t'en parler, de moi-même...

- Ce n'est rien, Jeongguk, le rassurais-je en caressant le dos de sa main à l'aide de mon pouce, tout en ancrant mon regard attendri dans le sien. On aura le temps d'en discuter chez nous, n'est-ce pas ?

Mon homme se mit simplement à hocher la tête, tout en amenant sa main libre à l'une de mes joues et déposer ses lèvres sur les miennes dans un petit baiser, contre lequel il me chuchota :

Je t'aime.

Je n'avais rien contre le fait que Jeongguk m'embrasse dans la rue, même devant de parfaits inconnus. J'en avais rien à faire, car ses lèvres étaient l'une des choses que je désirais le plus au quotidien. Toutefois, le fait de me dire que ses parents étaient en train de nous fixer, sans rater une miette de ce qui était en train de se passer sous leurs yeux, me fit instantanément rougir de la tête aux pieds.

Jeongguk se mit à sourire en me voyant changer progressivement de couleur. Mais je crois que ce qui fut le coup de grâce pour clôturer cette soirée, furent les mots prononcés par le père de Yoongi :

- Tu sais, Jeongguk, il y a encore ta chambre à l'étage, si tu veux. Elle est restée telle quelle depuis ton départ !

Autant vous dire qu'à cet instant - alors qu'ils étaient tous en train de rire à gorge déployée, lorsque mon visage était devenu aussi rouge qu'une boule de Noël - je désirais inéluctablement devenir l'homme invisible et m'enfuir le plus loin possible à grandes enjambées, sans jamais me retourner.

Et pour Jeongguk, ce devait être le même sentiment qu'il éprouvait intérieurement. À croire que sa chambre d'adolescent était quelque chose qu'il voulait garder secret, rien que pour lui.

❃ ❃ ❃ ❃

Les ouvertures des cadeaux n'en finissaient plus. Déjà que ce matin à notre appartement, nous avions ouvert ceux qui m'étaient destinés, nous revoilà ce soir, en train d'en déballer des nouveaux, cette fois-ci pour Yoongi, Jimin et Jeongguk.

Pour Yoongi, ses parents lui ont offert une enveloppe avec de l'argent à l'intérieur pour l'aider à financer les derniers meubles pour leur appartement, ainsi qu'une nouvelle console de jeux, au plus grand bonheur de Jimin, qui avait les yeux débordant d'amour pour la PS5.

Jimin lui, s'était vu recevoir une carte cadeaux d'un montant de cent cinquante euros pour un magasin de vêtements « Le temps des cerises », qu'il affectionne particulièrement, et dont il passe la plupart de ses heures de shopping dans celui-ci. Il eut, en plus, de la part de Yoongi, un petit coffret Swarovski, dans lequel se trouvait un fin bracelet en argent, avec en écriture « Serendipity », qui était orné de quelques petits diamants, qui fit état de leur rencontre inattendue et qui a changé le cours de leur vie, à tous les deux.

Jimin, lui, avait offert à Yoongi un collier de chez Pandora, qui possédait une moitié de cœur en argent, sur lequel était gravé la date de leur officialisation de couple.

Et Jimin avait la seconde moitié autour de son cou.

C'était mignon. Cliché, mais tellement mignon, car c'était leur premier Noël en amoureux. Ce qui était la même chose pour moi et mon petit-ami.

À un détail près, vu que je n'avais rien à lui offrir...

Pour Jeongguk, les parents de Yoongi lui ont offert deux cadeaux de tailles diverses et une enveloppe. Dans l'une des boîtes - que je l'ai aidé à ouvrir -, y était soigneusement pliée une longue veste noire à doublure de la marque Men & Grey, parfaite pour affronter les températures hivernales. Dans une autre , il s'était vu recevoir une montre de la marque Rolex, et dans l'enveloppe, un chèque que les parents de Yoongi lui faisaient à chaque fois pour Noël, mais aussi pour son anniversaire.

Un anniversaire que je n'avais pas pu fêter avec lui, car j'étais dans le coma.

J'étais ému et heureux de le voir autant comblé pour ce soir de Noël. De le voir recevoir un amour pur et sincère déborder des bras de Carole et de Ga-eul, quand ils le prirent tous les deux dans une puissante étreinte.

Ils étaient plus que les parents de Yoongi. Ils étaient devenus ses parents à lui aussi, et je comprenais encore mieux la relation fusionnelle qu'il entretenait avec son meilleur ami, qui n'était autre que son frère en réalité, même s'ils n'avaient pas le même sang qui coulait dans leurs veines.

Je savais aussi que Jeongguk avait préparé un cadeau de Noël pour eux, tout comme Yoongi et Jimin l'ont fait en leur offrant une semaine à Busan, dans un spa privatif, avec massages illimités et soins du corps et du visage à souhait. Comprenant la nourriture, le logement, le déplacement pour ce séjour, que Carole attendait désormais avec impatience.

Mon homme était stressé. Je le voyais dans son regard et dans ses mains qui tremblaient, lorsqu'il sortit de la poche intérieure de sa veste en cuir, une enveloppe qui contenait un document, mais je ne savais pas de quoi il s'agissait exactement. Mais au vu de l'anxiété qui commençait à prendre place dans le corps de Jeongguk, je pouvais parfaitement deviner à quel point cela devait être important pour lui.

- Jeongguk, murmurais-je à son attention, attirant son regard angoissé sur ma personne. Tout va bien se passer. Je crois en toi, ajoutais-je, toujours dans un murmure, en attrapant sa main pour le tirer vers moi. Respire calmement.

Jeongguk se mit à sourire à mes mots, en venant écraser ses lèvres sur mon front, non loin de la racine de mes cheveux.

- Merci, mon amour. J'avais besoin d'entendre ces mots, me répondit-il avec sincérité, et je tendis mon cou vers lui, à la recherche de ses lèvres, qu'il m'offrit sans une once d'hésitation. Gourmand, souffla-t-il avec amusement, avant de se redresser pour s'avancer vers Carole et Ga-eul, l'enveloppe dans ses mains.

Il prit une grande inspiration et se racla la gorge pour attirer l'attention des parents de Yoongi.

- Madame Min, monsieur Min, j'ai aussi un présent à vous offrir.

- Jeongguk ! Combien de fois vais-je devoir te rappeler de m'appeler Carole ? s'injuria-t-elle, en posant ses mains sur ses hanches.

- Ça fait des années qu'il t'appelle comme ça, chérie. Ça va être dur de lui faire changer d'avis ! répliqua Ga-eul, qui avait eu le temps de dessaouler un peu durant le reste du repas et des ouvertures des cadeaux.

Mon petit-ami sentit à nouveau le stress l'envahir et il jeta un regard furtif par-dessus son épaule pour me regarder et s'apercevoir que je lui souriais de toutes mes dents avec émotion, boostant sa confiance, qui lui permit de leur tendre la fameuse enveloppe, d'une main tremblante.

- C'est pour vous, et il faut prendre le temps de lire pour comprendre de quoi il s'agit, dit-il sans plus entrer dans les détails, en laissant Carole ouvrir l'enveloppe sous ses yeux, d'un air dubitatif, et en sortir les quatre documents, qu'elle déplia pour les lire silencieusement avec son mari.

Il n'y avait plus un seul bruit dans le salon, mis-à-part la chanson ; « Last Christmas » de Wham, qui résonnait en fond sonore.

Jeongguk était toujours debout, terriblement stressé et nerveux face à Carole et Ga-eul, qui étaient devenus subitement sérieux en lisant un à un les documents, jusqu'à ce que leurs visages ne se décontractent et ne laissent place à une vive émotion dans leurs regards. Tous deux tremblaient comme des feuilles, et Ga-eul peinait désespérément à retenir ses larmes, qui avaient fini par s'échapper du coin de ses yeux.

Ce fut Carole, la première à se séparer de son mari pour venir enlacer Jeongguk dans une forte étreinte, avant que des pleurs ne soient audibles et firent froncer les sourcils de Yoongi, qui ne comprenait pas ce qui était en train de se passer, ni pourquoi ses parents s'étaient mis à pleurer dans les bras de Jeongguk.

- Que se passe-t-il ? interrogea Yoongi, en s'éloignant de Jimin, avec une certaine forme d'inquiétude dans sa voix.

Mon meilleur ami et moi étions restés en retrait, car on avait très vite compris qu'il s'agissait d'une affaire de famille, et au fond de nous, on avait deviné de quoi parlaient ces documents.

C'est son père, Ga-eul, qui se tourna vers son fils en s'essuyant les larmes pour lui montrer les papiers en question.

- Jeongguk... Jeongguk a réuni les documents nécessaires pour... pour qu'on l'adopte. Ce sont des papiers d'adoption, expliqua Ga-eul avec une vive émotion dans le timbre de sa voix.

Yoongi était resté bouche-bée face à cette annonce, sa mâchoire étant prête à se décrocher de son visage, quand il posa son attention sur Jeongguk.

- Tu es sérieux ? Une demande d'adoption ? Tu es vraiment sérieux ?

J'étais soudainement inquiet pour Jeongguk, parce que j'espérais, au plus profond de moi, que cette réaction de Yoongi soit positive.

- Putain, tu es vraiment sérieux ? répéta-t-il, en jetant de rapides coups d'œil sur les documents. Je... merde... Tu fais chier, espèce de sale con !

Puis, Yoongi se mit à trembler lui aussi, jusqu'à finir par fondre en larmes dans les bras de Jeongguk, qui l'accueillit dans une étreinte fraternelle.

Et s'il y a bien une chose que la vie m'a fait comprendre en si peu de temps, c'est qu'elle peut être horrible, écoeurante, dévastatrice. Tout comme elle peut être terriblement magnifique, douce, poétique et passionnante.

Et en ce dernier soir de Noël, elle vint me prouver, une fois de plus, que l'amour dépasse toutes les frontières et qu'il est plus puissant qu'on ne l'imagine.

Un amour sans limites.

Un amour titanesque.

__________________________

Fin du chapitre mes chatons !

Oui on est encore en train d'ouvrir les cadeaux, et c'est le dernier chapitre sur la période de Noël ! ❤️ Mais comme j'aime tellement cette fête, il était important pour moi de l'écrire, surtout vis-à-vis de leur histoire ☺️❤️

Je vous souhaite une bonne journée et à bientôt pour la suite !

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