La jeune femme souffla de contentement. La journée avait été longue, mais heureusement, grâce à la sieste qu'elle avait fait dans les bras du monégasque, elle ne se sentait pas fatiguée. Elle s'était endormie en quelques secondes, et Charles ne l'avait réveillée qu'au dernier moment.
Enfin, la journée se terminait au restaurant. Elle venait tout juste de finir de nettoyer le restaurant et de préparer à nouveau la salle pour le lendemain. Elle récupéra ses affaires au fond du restaurant et se dirigea vers le bureau où Giovanni était caché derrière des tonnes de papiers.
Elle toqua doucement à la porte pour ne pas effrayé son vieux parrain, et le restaurateur leva la tête en souriant.
« Et voilà tout est propre, et dressé pour demain matin !
- Super ! Merci Stella. »
Il lui lança un regard empli de reconnaissance, avec la jeune femme à ses côtés, il n'avait pas besoin d'aller faire le tour de la salle, il savait que tout était propre et parfaitement rangé.
« Pour demain, tu veux que je viennes pour quelle heure ? »
Le vieux restaurateur lança un regard surpris à la jeune femme. N'était-elle pas au courant ?
« Tu es en congé demain, Stella...
- Quoi ? Mais je croyais que j'étais en congé ce week-end... »
Un air triste se dessina sur le visage de la jeune italienne. Elle pensait avoir son week-end de libre, et avait prévu de le passer en compagnie du jeune monégasque. Elle voulait profiter de la semaine off du jeune homme pour aller se balader quelques jours loin de Maranello.
« Ça n'a pas changé, enfin si, il y a eu un petit changement de programme.
- Pourquoi est-ce que je suis en congé demain ? On a du monde ce week-end ? Est-ce que c'est juste demain ou est-ce que j'ai deux jours à la suite ?
- Tu es en repos jusqu'à samedi matin. »
La jeune femme lâcha un petit cri de surprise qui fit légèrement rire son parrain.
« J'ai quatre jours de congé ? Mais pourquoi ?
- Oh, tu verras ça avec ton amoureux.
- Quoi ? Comment ça ? Pourquoi ?
- Va lui demander à lui, au lieu de me poser mille questions. Allez oust, je ne veux plus te voir, passez une bonne semaine tous les deux. »
Giovanni fit des gestes exagérés avec ses mains qui firent rire la jeune femme. Elle s'avança vers lui et le prit dans ses bras.
« Grazie padrino.
- Prego, picola Stella. »
Elle attrapa ses affaires et quitta le restaurant. Elle marcha rapidement jusqu'à leur appartement, hâtive de connaître les raisons de Charles pour demander quatre jours de congé à son patron.
Elle n'avait pas couru, mais elle était rentrée si vite que cela avait surpris Charles. La porte avait claqué et un courant d'air avait traversé l'appartement.
« Pourquoi est-ce que tu as demandé à Giovanni de me mettre en congé quatre jours ?
- Bonsoir, d'abord non ? »
Le jeune homme sourit amusé de la réaction de Stella. Il savait que dès l'instant, où elle serait au courant, elle allait poser des tonnes de questions.
« Oh, ça va, Charles. Bonsoir, comment tu vas depuis hum... »
Stella baissa son regard vers sa montre et releva le regard amusé vers le jeune pilote.
« Depuis trois heures et quart ?
- Très bien. J'ai eu le temps de faire une lessive et de préparer le dîner, très passionnant n'est-ce pas ? »
Il lui lança un clin d'œil avant d'exploser de rire.
« Bon alors, maintenant, dis-moi !
- J'ai demandé à ton patron s'il était possible que tu puisses prendre quatre jours de congé à la suite, d'ici à lundi prochain. Je lui ai dit que c'était seulement si ça ne le dérangeait pas et que ça ne posait pas de problèmes pour le restaurant.
- Et il a dit oui apparemment, puisque je suis en congé pour quatre jours. Maintenant, dis-moi pourquoi tu tenais tant à ce que je sois en congé QUATRE JOURS ?
- Parce que je t'emmène en week-end. »
La jeune femme se sentit soudainement très excitée à l'idée de partir plus longtemps que prévu avec le monégasque. Ils allaient enfin quitter tous les deux Maranello, ensemble, pour la première fois.
« Sérieux et on va où ?
- Surprise ?
- Non, Charles. Dis-moi s'il te plaît. »
Stella lui fit les yeux doux et Charles ne réussit pas à tenir bien longtemps.
« Je t'emmène à Monaco... »
La jeune femme ouvrit grand les yeux avant de courir vers le pilote monégasque et de se jeter dans ses bras.
« C'est vrai ? Tu vas me faire visiter Monaco ?
- Absolument. Je suis censé y aller après le Mexique pour des rendez-vous avec mes sponsors, et je me suis dit que ce serait mieux si tu connaissais déjà un peu la ville avant que je ne t'y laisse toute seule... »
Stella mit quelques secondes avant de comprendre les propos du jeune homme.
« Attends, on va retourner à Monaco dans pas longtemps ?
- Si tu en as envie oui. Et j'ai déjà demandé à Giovanni si je pouvais t'embarquer avec moi à nouveau et il n'est pas contre te donner la semaine en repos. Il va négocier avec Angie, et je crois qu'il a parlé de te faire faire un peu plus d'heures pour rattraper.
- Je veux bien faire toutes les heures qu'il veut si ça me permet de passer une semaine avec toi sur ton petit rocher.
- Ce n'est pas mon rocher.
- Tout le monde sait que c'est ton rocher. Tu es Charles Leclerc, le pilote monégasque. C'est chez toi là-bas, et tous les autres pilotes qui y vivent ne sont que des squatters. »
Ils éclatèrent de rire tous les deux et lorsque Stella reprit une respiration normale, elle serra plus fortement Charles contre elle.
« Merci Charles.
- De rien, mais pourquoi ?
- Pour accepter de me faire entrer dans ton monde.
- Stella, on a acheté un appartement à deux, à Maranello, en plus. Sincèrement, tu es déjà tout mon monde, c'est normal que tu découvres enfin Monaco.
- Je suis ravie d'être tout ton monde Sole mio. On part quand ?
- Quand tu auras mangé, on partira juste après, je conduirais et tu pourras dormir un peu dans la voiture.
- Sérieux ? Oh, j'ai hâte d'être à Monaco.
- Tant mieux, parce que ma mère nous a invités à déjeuner demain midi.
- C'est un amour ta maman, ça ne me dérange pas du tout de déjeuner avec elle.
- Mais la connaissant, elle va avoir invité mes frères aussi. Et s'ils ont toujours décidé de jouer au con comme ton frère, le repas risque d'être tendu.
- Ça ne s'est toujours pas arrangé ?
- Je ne sais pas... Je ne leur ai pas parlé depuis Monza.
- Mais ça fait un mois Charles...
- Peut-être, mais ils n'avaient pas à te juger sans te connaître.
- Charles...
- Je t'aime Stella, et s'ils ne l'acceptent pas qu'ils aillent se faire foutre. Ma mère t'a accepté alors je ne vois pas pourquoi eux ne le feraient pas. »
Cela faisait déjà plusieurs heures qu'ils roulaient en direction du rocher. Stella s'était endormie lorsqu'ils avaient contourné Parme. Charles était concentré sur la route, il donnait de temps en temps un coup d'œil à la jeune femme pour savoir si elle dormait toujours.
La douce musique du moteur de la Ferrari se mélangeait avec les notes de piano qui sortaient de l'autoradio, un compositeur autrichien, jouait de douces notes. Il aimait ses instants de calme, quand la musique accompagnait à la perfection le son du moteur.
Lorsqu'il aperçut les panneaux indiquant la proximité de la principauté, il secoua doucement l'épaule de la jeune italienne.
« Amore mio... Stella... Réveille-toi mon amour, on va arriver. »
La jeune femme ouvrit difficilement les yeux, avant de laisser apparaître un sourire sur son visage en voyant le paysage.
« On arrive dans vingt minutes, on vient de passer la frontière, mais je voulais que tu puisses voir les alentours...
- Rien qu'ici, c'est déjà magnifique... »
Ils longèrent le bord de mer à travers la ville de Menton, puis traversèrent Cap Martin, où ils aperçurent les premiers immeubles de Monaco.
« Tout ce qui est là-bas, c'est Monaco. De cette première montagne jusqu'à celle que tu vois tout au bout.
- Ça a l'air tout petit.
- Ça l'est. Mais ça rend tout ça plus exceptionnel. »
Stella hocha simplement la tête, le regard perdu sur la ville qui se dessinait devant elle. C'était tellement différent de tout ce qu'elle avait connu jusqu'à maintenant.
Elle était née au cœur de l'Italie, avant d'emménager en Sicile. Et même si elle avait vécu en bord de mer, rien ne ressemblait à ce qu'elle avait sous les yeux.
« Bienvenue à Monaco, amore mio ! »