WHO'S HE

By Greystephanie

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Dans la vie de Taehyung, les épreuves ont toujours été monnaie courante. Depuis son enfance, il est soumis à... More

Avant propos
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Concours Fyctia Révélation New Romance 2024

Chapitre 29

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By Greystephanie

Bonsoir mes chatons ! J'espère que vous allez bien ??

Je suis super contente car j'ai pu clôturer le chapitre 30 et 31 en peu de temps ! Demain j'attaque le chapitre 32 ! ☺️

Je ne vais pas vous retenir plus longtemps, bonne lecture mes chatons !

_______________________

Sa poitrine ne tremblait plus. Son souffle s'était peu à peu apaisé contre ma peau, à mesure que je lui caressais du bout de mes doigts ses cheveux et son cuir chevelu.

Nous étions restés blottis l'un contre l'autre, sans bouger, pendant de longues minutes, à se contenter d'apprécier notre chaleur corporelle se mélanger pour fusionner et ne former qu'un, me faisant presque oublier ma colère, mais surtout l'inquiétude que je ressentais vis-à-vis de Jeongguk et de son absence durant ces derniers jours.

J'avais tant de choses à lui dire, tant de questions à lui poser, mais je savais tout aussi bien que ce n'était pas encore le moment idéal pour lui demander des explications sur la ou les raisons pour lesquelles il avait choisi de s'éloigner de moi et de m'ignorer. Rien qu'en pensant à cette plausible idée, je sentis mon cœur se serrer dans ma poitrine, ce qui vint me provoquer une certaine douleur dans tout mon corps, au point de resserrer mon emprise sur les cheveux de Jeongguk, ce qui le fit faiblement se plaindre dans un fredonnement d'affliction.

- Désolé..., lui murmurais-je contre son oreille, en relâchant la pression que j'exerçais sur cette poignée de cheveux, qui avait pris la forme de mes phalanges. Est-ce que... est-ce que ça va un peu mieux ?

Je me sentais un peu idiot de lui poser une telle question après qu'il se soit effondré dans mes bras dans des sanglots que je n'avais encore jamais entendus venant de lui. J'étais inquiet, terriblement inquiet de ce qui a pu le mettre dans un tel état, d'autant plus que ses mains étaient couvertes de blessures, dont le sang avait séché sur son épiderme.

La première question que je me posais, c'était : où est-ce qu'il était durant ces trois derniers jours ?

Et la deuxième, c'était : qu'est-ce qu'il avait bien pu faire pour avoir les mains et les phalanges défoncées ?

Et pour finir : est-ce qu'il s'était battu avec quelqu'un ?

Beaucoup trop de questions étaient en train de submerger ma pauvre tête, qui était épuisée à trop réfléchir, à trop penser sans lever le pied une seule seconde.

- Hm... ça va mieux, maintenant que je sens ton odeur, marmonna-t-il contre ma peau d'une voix particulièrement rauque, avant de déposer un petit baiser sur ma nuque, embrassant par la même occasion la salinité de ses larmes qui s'étaient écoulées le long de mon cou.

J'avais fermé les yeux le temps de quelques secondes, à la suite de ce baiser qui m'avait fait frissonner de la tête aux pieds.

- Jeongguk..., repris-je, toujours dans un murmure, en détournant mon visage vers sa tête qui était toujours cachée dans le creux de ma nuque. Parle-moi... s'il te plaît... Dis-moi pourquoi tu m'as ignoré.

Ce n'était peut-être pas la meilleure des façons pour tenter une quelconque communication, mais à-vrai-dire, j'avais réellement besoin de savoir, mais surtout, de comprendre pourquoi il n'a rien voulu me dire...

N'avait-il donc pas assez confiance en moi pour se confier ?

Rien que d'y penser, mon cœur s'était à nouveau serré dans ma poitrine.

- Bébé... on peut en parler plus tard ? me dit-il, en faisant glisser ses bras sous mon corps pour me serrer un peu plus contre lui.

Je sentis son visage glisser contre le mien et ses lèvres s'emparer de la ligne de ma mâchoire pour remonter vers mes lèvres, où il vint s'arrêter, sans pour autant écraser les siennes contre les miennes.

- Je te promets de répondre à toutes tes questions... Mais là, tout de suite, j'ai juste besoin de te sentir contre moi, mon amour..., il s'était redressé sur ses mains, qu'il avait mis à plat sur le lit, derrière mon dos, pour rencontrer mon regard qui était encore rempli de confusion, de questionnements et d'inquiétude. Est-ce que... tu me détestes... ?

À cette soudaine question inattendue, je m'étais mis à froncer les sourcils dans un plissement dubitatif, me redressant à mon tour à l'aide de mes coudes, en faisant attention de ne pas les écraser sur les mains de Jeongguk.

- Je ne te déteste pas, non ! J'étais, et je suis toujours en colère, mais elle est surtout la réponse de mon inquiétude et de mes angoisses de ne pas avoir eu des nouvelles de toi, lui répondis-je pour réduire cette distance qu'il venait de créer entre nous. Mais je ne te déteste pas, non ! Je... je me demande juste si tu as assez confiance en moi pour te confier à moi..., ajoutais-je d'une voix peinée et brisée.

C'était à son tour, cette fois-ci, de plisser les sourcils, l'air étonné par ce que je venais de lui dire.

- Bien sûr que j'ai confiance en toi, Taehyung !

- Alors, pourquoi ? enchaînais-je d'une faible voix, en sentant mes yeux me brûler à force de pleurer. Pourquoi tu ne me parles pas ? Pourquoi tu n'as pas voulu me dire ce qui te tracasse, au lieu de m'ignorer et de t'éloigner de moi ?

- Bébé...

- Pourquoi ? insistais-je, en me redressant complètement lorsqu'il vint se mettre assis sur mes cuisses, le regard abattu. Tu... tu m'as toujours dit que je pouvais te parler, que je pouvais me confier à toi quand ça n'allait pas. Tu m'as toujours dit que je pouvais compter sur toi à n'importe quel moment... Alors, pourquoi tu ne le fais pas avec moi ?

J'avais tellement l'habitude de pleurer, qu'à force, je ne sentais même plus quand les larmes commençaient à couler le long de mes joues.

- Tae -

- Tu peux te confier à moi, le coupais-je de mes yeux larmoyants, en reniflant par moment de manière pas très gracieuse. Tu peux me parler quand ça ne va pas... J'étais tellement mal de ne pas avoir de nouvelles de toi, j'étais tellement inquiet et je me demandais même si tu ne m'avais pas largué...

- Taehyung, non ! Je -

- C'est ce que j'ai ressenti !

La culpabilité était présente dans le regard de Jeongguk, en même temps que des remords et des regrets.

- Je... j'imagine que devoir m'aider au quotidien doit être difficile pour toi, surtout mentalement, mais... mais j'ai tellement besoin de toi auprès de moi, Jeongguk... Je ne me vois pas continuer ma vie sans toi..., prononçais-je, en sentant ma lèvre du bas vaciller, tant j'essayais de ne pas fondre désespérément en larmes contre son torse. Et... et je suis désolé d'y avoir pensé, mais j'ai cru que tu m'avais abandonné, que c'était devenu trop dur pour toi...

- Putain..., jura-t-il à lui-même, en venant glisser l'un de ses bras autour de ma taille pour me rapprocher de lui et me permettre de poser ma tête contre son épaule. Je... je ne voulais pas t'en parler pour le moment, parce que je sais à quel point ce que tu traverses en ce moment est difficile pour toi. Et je ne voulais pas rajouter mes problèmes personnels sur ta conscience, je ne voulais pas t'inquiéter avec ça...

- Eh bien... c'est raté ! répliquais-je, en agrippant le tissu de son t-shirt entre mes mains, tout en plongeant mon regard dans le sien. Je croyais qu'on s'était promis de tout se dire, à présent... ? De ne rien se cacher, pour pouvoir mieux s'entraider...? Tout ce que tu me dis, c'est juste des excuses, Jeongguk... C'est juste des excuses !

- Oui, tu as raison, c'est en partie des excuses, mais pas que, commenta-t-il, en posant sa main derrière mon oreille pour caresser ma joue à l'aide de son pouce. Tout ce que je viens de te dire, je le pense réellement. Je ne voulais pas t'infliger mes problèmes personnels, alors que tu as déjà les tiens à gérer et -

- Mais toi, tu gères les miens, en plus des tiens ! On... on est censé être un couple... non ?

- Taehyung...

- C'est bien ça, non ? Un couple ? lui demandais-je avec une faible incertitude dans le timbre de ma voix. Et dans un couple, on est censé se soutenir l'un comme l'autre... Ou alors, je me trompe, et ce n'est pas ça...

Jeongguk me fixa un instant de ses yeux rougis et irrités par ses précédents sanglots, avant de fondre sur mes lèvres en resserrant son emprise autour de ma taille. Je fus quelque peu surpris par cette action, qui n'avait pas été prévisible pour ma part, mais sentir le contact de ses douces lèvres humides contre les miennes était tout ce dont j'avais besoin à cet instant.

- Non, tu as raison, tu as entièrement raison, me chuchota-t-il contre mes lèvres, entre deux baisers. Mais... je réitère encore une fois ce que j'ai dit ; je ne voulais pas que ça joue sur ton moral. Tu es ma priorité, Taehyung, crois-moi... et je voulais simplement que tu te concentres pleinement sur ta rééducation, et non sur moi...

Je hochais faiblement la tête, en écoutant les paroles de Jeongguk, alors que je percevais de nouvelles larmes qui dévalaient le long de ses joues, et que je vins essuyer du bout des doigts, dans une action délicate et prudente.

Le voir pleurer était tellement déchirant à mes yeux.

- Je te le jure, Taehyung, que ce n'était pas du tout ce que je voulais, je ne voulais pas te faire de mal, crois-moi...

- Oui, oui..., lui soufflais-je contre ses lèvres, avant de lui voler un petit baiser furtif et de goûter à ses larmes qui s'étaient égarées sur ses commissures. Je te crois, Jeongguk. Tu... tu avais tes raisons, mais maintenant, tu sais qu'il faut m'en parler, si quelque chose ne va pas. Il ne faut pas tout garder pour toi, je ne veux pas que tu fasses les mêmes erreurs que moi...

Je sais, je n'étais pas le mieux placé pour donner cette « leçon de morale ». Il y avait encore tellement de choses que je n'avais pas dites à Jeongguk à ce moment-là, car je n'y pensais plus avec ma rééducation, avec ce qui s'était passé durant ces mois écoulés et le début de notre relation.

Et pourtant, avec du recul, je réalise que j'aurais dû lui en parler plus tôt, mais je m'étais dit que j'avais le temps de le faire, sans savoir que les choses iraient... aussi vite entre nous.

L'appel de deux corps se désirant ardemment étant plus fort que tout le reste.

Au final, Jeongguk avait agi de la même façon que moi.

Il pensait qu'il avait le temps de m'en parler, de se confier, lui aussi.

- Je te promets de tout te dire ! me répondit-il, en m'offrant un nouveau baiser, avant de s'allonger sur le lit, en me faisant signe de venir contre lui.

Mais mon regard était maintenant figé sur ses mains abîmées, que je n'arrivais pas à quitter des yeux.

- Bébé... ce sont juste des égratignures, ne t'inquiètes pas, dit-il après avoir remarqué mon insistance sur ses blessures. Viens contre moi, s'il te plaît, allonge-toi avec moi.

Alors, j'étais venu m'installer contre lui, en restant tout de même dubitatif sur le fait que ce ne soit que des égratignures. Ma tête était venue se loger contre son épaule et ma main caressait lentement son torse, descendant jusqu'à son ventre pour remonter à nouveau vers sa poitrine, et dont je répétais l'action durant quelques minutes, en sentant sous le bout de mes doigts - et à travers le tissu de son t-shirt - sa musculature de rêve, digne des plus grands athlètes.

Je pouvais sentir et entendre sa respiration qui était douce et apaisée, me faisant comprendre qu'il appréciait chacune des caresses que j'exerçais sur son corps. J'étais heureux de le sentir à mes côtés, de pouvoir à nouveau humer son parfum mentholé, qui était mélangé à un soupçon de transpiration. Mais je m'en foutais. Car j'étais heureux, à cet instant, de pouvoir me blottir dans ses bras, de pouvoir poser ma tête contre sa poitrine, et de percevoir les battements de son cœur contre le creux de mon oreille.

- Jeongguk ? Tu dors ? murmurais-je, en esquissant un petit sourire affectueux, avant de relever mon visage vers le sien, qui était paisiblement endormi. Effectivement... tu dors, ajoutais-je d'un air attendri, en venant embrasser le bout de son nez, que je trouvais particulièrement craquant. Je t'...

Je m'étais tus dans la seconde qui suit, réalisant que je ne pouvais pas me permettre de lui déclarer une telle chose, alors qu'il était en train de dormir paisiblement juste en-dessous de moi. Il était beau, incroyablement beau avec ses traits angéliques et détendus, qui me permettaient de contempler l'homme qui se trouvait à mes côtés. Mon petit-ami, mon meilleur ami, mon compagnon.

Tant de choses se sont écoulées en si peu de temps, tant de choses se sont passées durant mon coma, et je souhaitais ardemment que l'on puisse rattraper ce temps perdu, une fois que j'aurais quitté cette maudite chambre, qui était tout de même plus accueillante que les salles de soins intensifs dans laquelle je me trouvais encore, quelques mois plus tôt.

Ni lui ni moi n'étions parfaits, et j'étais loin, très loin d'être légitime de lui reprocher quoique ce soit, et pourtant, je sentais encore mon cœur me faire mal quand je repensais à ces trois jours passés sans lui, jusqu'à ce que je ne me prenne une claque dans la figure, en imaginant la souffrance qu'avait dû endurer Jeongguk pendant mes deux mois et demi de coma. Mais j'avais mes sentiments, et lui les siens, et nous devions parler, communiquer pour s'assurer une bonne entente entre nous deux.

Je voulais que cette relation soit comme la première que je n'avais jamais eue. Je voulais que Jeongguk soit le premier petit-ami de ma vie. Je voulais qu'il soit mon tout à tout jamais, et pour le restant de nos vies.

Que l'on s'habille lors des périodes festives avec les vieux pulls de Noël aux couleurs rouges avec des motifs de cerfs imprégnés dessus, à décorer notre appartement de guirlandes, de chaussettes de Noël, et d'un sapin plus grand que nous, qui trônerait fièrement dans notre salon, avec nos futurs animaux.

Je voulais que cet appartement soit à notre image, que notre amour se ressente à travers chaque parcelle des murs qui confineront nos sentiments dans notre intimité.

- Dors bien, mon doux prince, lui murmurais-je dans le creux de son oreille, en venant me blottir dans ses bras, m'en foutant complètement de ce que pouvaient dire les infirmières, si jamais elles nous voyaient ainsi, collés l'un contre l'autre, telles des âmes-sœurs qui s'étaient retrouvées pour ne former qu'un.

Et dès l'instant où j'avais fermé les yeux pour me laisser bercer par la douce mélodie de sa respiration et de son rythme cardiaque, je ne mis que quelques secondes pour rejoindre les bras de Morphée.

❃ ❃ ❃ ❃

Nous étions le lendemain, le vingt-quatre décembre, et l'horloge qui se situait dans ma chambre d'hôpital affichait midi trente.

Jeongguk avait passé la nuit à mes côtés, et à mon réveil - qui fut bien plus tôt que le sien - j'avais interpellé mon infirmière quotidienne pour qu'elle vienne vérifier les mains de mon petit-ami, et qui n'étaient couvertes que de plaies superficielles, et dont je me demandais encore comment il s'était fait ces blessures qui restaient tout de même inquiétantes à mes yeux.

Cependant, j'allais lui épargner, pour cette veille de Noël, des questions qui pouvaient être compromettantes pour lui, car je ne savais toujours pas la ou les raisons pour lesquelles il ne m'avait pas donné de signe de vie durant ces trois derniers jours. Mais je fus quelque peu soulagé d'apprendre par le biais de Jimin - lors de nos échanges par messages - que Jeongguk avait ignoré tout le monde de son entourage.

Même ses parents de substitution, que j'ignorais totalement l'existence sur le moment.

Ce n'était pas censé être super rassurant non plus, mais quelque part dans mon cœur, c'était un peu suffisant pour effacer mes quelques craintes d'être devenu un fardeau pour lui, un poids mort qu'il ne voulait plus traîner derrière lui.

Ce matin-là, je m'étais réveillé aux alentours de sept heures et demi, lorsque la première tournée d'infirmières était venue toquer à ma porte pour me sortir de mon sommeil et s'assurer que tout allait bien. Jeongguk n'avait rien entendu, trop épuisé pour réagir aux moindres bruits qui avaient pourtant occupés la chambre durant une bonne heure, avant de laisser place à un nouveau silence de mort, que j'aurais pu détester, si j'avais été seul.

Après avoir déjeuné le plateau qu'elles m'avaient apporté, et dormi à nouveau aux côtés de Jeongguk, je fus réveillé par cette envie irrépressible d'aller aux toilettes.

Toutefois, je ne voulais pas déranger Jeongguk dans son sommeil pour qu'il m'aide à marcher jusqu'à la salle de bain, qui se situait à quelques pas de mon lit. Pour quelqu'un qui pouvait se servir de ses jambes, la distance n'équivaut en rien à un retour canapé-télévision, mais pour moi, ça représentait - sans exagération - la montée du Kilimandjaro.

Mais je voulais être indépendant, je voulais retrouver cette indépendance que j'avais autrefois, et je m'étais dit qu'un miracle de Noël pouvait bien se produire aujourd'hui pour moi, non ?

J'avais sans doute trop espéré, lorsque je mis le premier pied au sol, suivi du deuxième, que je tatônnais à l'aide de mes doigts de pieds, que je pouvais fièrement bouger, en étant reconnaissant de ne pas avoir perdu l'usage de mes jambes lors de cette chute du haut du pont Banpo.

Mes mains étaient posées sur le rebord du lit, hésitant quelques secondes à me lever, avant de placer toute ma force dans mes bras pour soulever mon corps et me retrouver debout, à balancer mes bras d'avant en arrière pour tenter de trouver mon point d'équilibre et de ne pas m'écrouler sur le sol.

Un pas avant et mon corps se balançait sur mes jambes qui ne faisaient que trembler, mais qui résistaient un peu mieux au poids de mon corps, qu'il y a quelques semaines plus tôt. J'essayais au mieux de contrôler ma respiration, positionnant mon autre pied devant moi, tout en essayant de contrôler ma vessie que je pouvais entendre hurler de douleur.

Au bout du quatrième pas, qui fut clairement un exploit pour moi, car j'avais réussi à avancer sans avoir besoin de me maintenir à un mur - ou aux barres en bois, entre lesquelles je pouvais me tenir pour faire la rééducation -, je sentis mes jambes flancher et mon corps me lâcher.

C'était avant que je ne sente deux mains se positionner sur mes hanches pour me tenir fermement debout, ainsi qu'un souffle chaud venir s'écraser contre la naissance de mes cheveux, qui étaient attachés en un chignon pour éviter les nœuds.

- Jeongguk ! Pardon, je suis désolé, je ne voulais pas -

- Je suis fier de toi, me coupa-t-il d'une voix encore endormie mais satisfaite, en venant embrasser ma nuque, pour ensuite effleurer le bout de son nez contre ma peau. Où est-ce que tu voulais aller ?

À ses paroles, je m'étais mis à rougir, sentant mes joues s'empourprer de gêne lorsque j'allais devoir répondre à sa question.

- Aux toilettes..., murmurais-je, en humidifiant mes lèvres d'un coup de langue furtif. Je... j'ai besoin d'aller aux toilettes... c'est urgent...

- D'accord, fit-il d'un air approbateur, en glissant l'une de ses mains sous mes cuisses pour me porter comme une princesse et m'emmener jusqu'à mon trône, devant lequel il s'arrêta pour me regarder. Debout ou assis ?

Voilà. C'était ça qui me gênait dans l'invalidité dans laquelle je me trouvais, car dans tous les cas, j'avais besoin de quelqu'un pour ces tâches quotidiennes que l'on fait normalement seul, dans l'intimité la plus totale.

Lors des premiers jours ou mois de relation, les couples n'osent pas péter à côté de leurs partenaires, où aller aux toilettes sans faire le maximum pour camoufler le bruit de leurs besoins, par gêne d'être jugé par leur partenaire.

Pour le coup, Jeongguk et moi nous n'avions jamais connu ces moments de gêne, vu qu'il m'accompagnait tout le temps aux toilettes, car je n'avais pas encore de fauteuil roulant ou de canne à ma disposition pour me déplacer.

- A-assis... je vais me débrouiller tout seul, s'il te plaît...

- Très bien, dit-il dans un mouvement de tête, tout en me posant au sol pour me laisser prendre place sur les WC.

De toute évidence, avec ces blouses d'hôpital, on avait constamment le cul à l'air.

- Tu veux prendre une douche après ? me demanda-t-il, en faisant face au mur et dos à moi, pendant que je faisais ma commission.

- Oui... et changer cette maudite blouse par des vêtements plus confortables qu'avoir les fesses à l'air...

- Tes fesses sont belles.

- Jeongguk ! ralais-je, en m'empourpant encore plus dans la honte.

- Quoi ? répondit-il dans un haussement d'épaules, sans pour autant se retourner, mais je pouvais imaginer ce sourire suffisant qui était collé à son visage d'ange. Tu as le plus beau cul du monde.

Je m'étais mis à couiner d'embarras, en m'armant du rouleau de PQ pour le lui balancer en pleine tête, dans un lancer plutôt bien maîtrisé.

Si vous vous posez la question, je n'étais plus dérangé par le fait qu'on me voie nu, ou plutôt, il n'y avait que Jimin et Jeongguk que j'autorisais à voir mon corps nu, lorsqu'ils devaient m'aider pour me laver.

Pour ce qui est des infirmières, c'était une toute autre histoire. Je n'avais pas vraiment eu le choix durant mon coma, et ni Jimin, ni Jeongguk n'étaient autorisés à s'occuper de ma toilette, et même durant les premiers jours qui ont succédé à mon réveil.

- Tu mens..., marmonnais-je dans ma barbe inexistante, en détournant le regard. J'ai tout perdu avec la nourriture de l'hôpital...

- Taehyung -

- J'ai fini. Tu peux me passer le rouleau que je t'ai jeté, s'il te plaît ? lui demandais-je un peu honteux, en le coupant.

Jeongguk ne disait rien pour me contredire, puisqu'il savait par avance que c'était peine perdue d'entamer une discussion sur ce sujet. Alors, il se baissa silencieusement pour récupérer le rouleau et se tourna pour me l'apporter, en essayant de chercher mon regard, fuyant le sien.

- Bébé -

- Merci, lui dis-je, en l'interrompant une nouvelle fois.

Et une fois que j'avais fini de faire ce que j'avais à faire, je vins tirer la chasse d'eau, en rencontrant le doux regard affectueux de Jeongguk sur ma personne, qui me tendait la main avec un sourire attendrissant dessiné sur le coin de ses lèvres.

- Allez, maintenant la douche, bébé, me dit-il en m'aidant à me relever.

Comme dit précédemment, je n'étais plus gêné par le fait que Jeongguk me voyait nu. Néanmoins, c'était toujours la même chose lorsque je sentais ses mains qui parcouraient mon dos jusqu'à la recherche de ce bout de ficelle, qui était noué au niveau du creux de mon dos, faisant frissonner ma peau de son toucher si prudent et délicat.

Ces vagues de frissons qui étaient d'autant plus accentuées lorsque le tissu de la blouse venait glisser le long de mon corps, me retrouvant entièrement vulnérable sous les yeux de mon petit-ami. qui ne me dévisageait pas comme un vulgaire tas de viande. Non, loin de là. Son regard était particulièrement respectueux et admiratif du corps qui me soutenait tous les jours.

Ses mains vinrent redessiner les courbes de ma silhouette, même s'il pouvait sentir la forme des os de mes côtes sous son toucher, qui ne le répugnait pas. L'une était venue se poser par la suite sur ma taille, et l'autre s'était logée dans le creux de mon cou, caressant ma mâchoire à l'aide de la pulpe de son pouce.

- Tu es la plus belle personne à mes yeux, et tu le resteras à jamais, mon amour, chuchota-t-il près de mon oreille, en venant ensuite déposer un baiser le haut de mon crâne, alors que je levais la tête vers son visage, les yeux fermés, à la recherche de ses lèvres.

Je l'entendis glousser d'amusement et sentis sa main remonter vers ma mâchoire pour la maintenir dans une poignée douce et ferme à la fois.

- Je t'aime, Taehyung, prononça-t-il dans un timbre de voix aussi bas qu'un murmure, avant de venir écraser ses lèvres contre les miennes, me faisant soupirer de contentement à ce baiser si convoité.

Et si vous vous posez la question ; non, je ne pensais pas encore à ce qui pourrait arriver si nos corps finissaient par céder à la tentation. Non, je ne pensais pas encore à la pénétration, mon cerveau étant trop préoccupé par d'autres pensées que celles-ci.

Et pourtant...

❃ ❃ ❃ ❃

Durant le restant de la journée, j'ai trouvé Jeongguk assez suspicieux dans son attitude. Il faisait beaucoup d'allers-retours entre ma chambre et le couloir de l'hôpital, et était souvent sur son téléphone, à pianoter avec je-ne-sais-qui, alors que j'étais assis sur le lit à le regarder faire les cent pas dans la chambre, jusqu'à ce que je ne finisse par craquer de stress.

- Tu vas arrêter de tourner sur toi-même ?! Tu vas finir par creuser un trou à force de retracer le même parcours inlassablement. C'est stressant !

Jeongguk s'arrêta et arqua un sourcil d'amusement, en détournant le regard vers ma personne.

- Mais dites-moi, mon petit-ami serait-il en train de me montrer sa véritable personnalité ? me taquina-t-il, en terminant d'écrire ce qu'il avait à faire, avant de glisser son téléphone dans la poche arrière de son pantalon.

Et en guise de réponse, je lui octroyais fièrement mon doigt d'honneur, qui le fit écarquiller les yeux, pour ensuite le voir être pris d'un fou rire incontrôlé.

Je le regardais s'esclaffer sans pouvoir maîtriser, dans mes yeux, la passion que j'éprouvais pour lui, étirant un petit sourire sur le coin de mes lèvres, lorsqu'il vint s'approcher de moi pour prendre mon visage en coupe et plonger son regard - brillant par les larmes de rire - dans le mien.

- Toi, ça sent que tu commences à saturer de l'hôpital.

- Je suis prêt à commettre un meurtre pour pouvoir voir autre chose que ces quatre murs blancs.

- Si jamais tu tues quelqu'un, ce seront les quatre murs d'une prison que tu pourras contempler pour une durée indéterminée, dit-il dans un haussement de sourcils, avant de me voler un baiser pour tenter de faire disparaître cette mine boudeuse, qui s'était appropriée les traits de mon visage suite à sa réponse.

- Je suis sérieux, Jeongguk... et en plus... on est le vingt-quatre décembre... Je vais passer le réveillon tout seul..., répondis-je, en me sentant soudainement triste, d'autant plus qu'il faisait déjà nuit dehors, alors que l'horloge murale affichait désormais dix-sept heures quarante-cinq.

Je le vis entrouvrir ses lèvres dans l'optique de répliquer quelque chose, mais il les referma aussi vite, me faisant faiblement froncer les sourcils.

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? lui demandais-je sur un ton pas très aimable sur le coup, je l'admets. Mais j'étais tellement irrité et stressé d'être cloîtré entre ces murs, que j'en venais à perdre toute la patience que je possédais.

- Eh bien...

- Oui ? soufflais-je avec irritabilité.

Mais Jeongguk ne put rien répondre, lorsqu'au même moment, quelqu'un frappa à la porte, avant de la faire coulisser sur le côté et permettre à une infirmière d'entrer, en poussant devant elle, un fauteuil roulant vide.

Un fauteuil roulant ?

Mon regard jonglait entre le fauteuil et les yeux de mon petit-ami, dans lesquels je pouvais très clairement percevoir une vive émotion s'y installer.

- Ne... ne me dis pas que...

Je ne voulais pas m'avancer dans des conclusions hâtives, ou me faire de faux espoirs sur une potentielle sortie d'hôpital. Je sentais mon cœur battre à tout rompre contre ma cage thoracique et le sourire de Jeongguk et des infirmières ne faisaient que balayer les doutes qui planaient autour de moi.

J'avais passé, en tout - en comptant mon coma - cinq mois à l'hôpital. Cinq mois à ne voir que les murs blancs et l'odeur du désinfectant qui avait imprégné l'intégralité du bâtiment au fil du temps. Cinq mois à voir mon intimité s'envoler lors des passages des infirmières, surtout après mon réveil, et que j'avais besoin de quelqu'un pour me torcher les fesses, à manger etc... comme si j'étais déjà dans un EHPAD.

Loin de là une critique gratuite. Mais je peux vous garantir que c'est assez humiliant au début de se voir se faire toucher pour la toilette, et aider aux tâches quotidiennes à mon si jeune âge, car on est incapable de le faire soi-même.

- Jeongguk... tu....

Je n'arrivais pas à prononcer un seul mot sans bégayer, me contentant de le regarder signer un papier qu'une infirmière venait de lui donner, avant de le récupérer en se tournant vers moi, le sourire aux lèvres.

- Monsieur Kim Taehyung, nous vous souhaitons une bonne rééducation et un bon rétablissement chez vous.

- Chez... moi ? répétais-je avec incompréhension, mon cerveau ayant soudainement des difficultés à traiter cette information que je pensais inaccessible. Chez nous ? Jeongguk, on rentre à la maison ?

C'était assez éprouvant pour moi d'en prendre réellement conscience. Ces trois derniers jours, j'avais été seul, sans Jeongguk, et me voilà la veille de Noël, à rentrer chez nous, avec lui.

Mais c'est ainsi que la vie est faite.

Elle est imprévisible et faite d'imprévus qui font partie de notre quotidien.

Un jour, nous sommes seuls, et le lendemain, on est accompagnés.

Et aujourd'hui, en ce vingt-quatre décembre, la magie de Noël avait opéré, loin des films télévisés, et je quittais enfin l'hôpital pour écrire un nouveau chapitre de ma vie, aux côtés de mon petit-ami, dont je suis fou amoureux.

_______________________

Fin du chapitre mes chatons !

J'espère que ce chapitre et cet fin de chapitre vous aura plu ! ❤️❤️

On se retrouve bientôt pour la suite de l'histoire ! Mais plus on avance, et plus on se rapproche de la fin de WHO'S HE...

Je n'en reviens pas que demain, ça va faire 3 mois que j'ai lancé cette histoire 🥲

Merci encore de la faire vivre, je vous aime !

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