WHO'S HE

By Greystephanie

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Dans la vie de Taehyung, les épreuves ont toujours été monnaie courante. Depuis son enfance, il est soumis à... More

Avant propos
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Concours Fyctia Révélation New Romance 2024

Chapitre 28

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By Greystephanie

Bonjour mes chatons ! J'espère que vous allez bien en ce beau (?) Dimanche ? ☺️

Je vous offre ce nouveau chapitre de WHO'S HE, parce que je vous aime, voilà.

Je vous souhaite une bonne lecture ! ❤️

______________________

La période de réadaptation est une phase importante à la suite d'un réveil, après plus ou moins un long coma.

Cette phase de rééducation consiste à réapprendre au patient, avec des exercices tels que la kinésithérapie, orthophonie, ergothérapie et de psychologie, à retrouver la capacité motrice physique et psychologique qu'il avait avant le drame.

Cependant, selon la gravité des séquelles encourues et ayant provoqué le coma, chaque patient s'en sort avec des pourcentages de réussites différentes.

Il est important que je souligne cette information, car un coma n'est pas un simple réveil. Un coma a de lourdes conséquences sur le physique et le mental d'une personne.

Et j'étais loin, très loin de me douter qu'après mon réveil, j'allais encore devoir passer un long moment à l'hôpital, pour réapprendre à marcher, à mâcher, à parler sans zezotter ou bégayer, à déglutir correctement ma salive sans m'étouffer avec, à utiliser mes bras pour me laver, pour manger, tenir mes baguettes ou ustensiles sans les faire tomber par manque de force dans mes muscles, etc...

La liste est longue et fastidieuse, à tel point que durant le premier mois de ma rééducation, je peinais à avoir confiance en moi, à avoir une détermination, qui ne faisait que s'amenuiser, à mesure que je ne voyais aucune amélioration sur mes capacités à me déplacer seul, sur mes jambes, qui tremblaient comme des échasses à chaque fois qu'elles devaient porter le poids de mon corps.

J'aurais pu perdre toute motivation, tout espoir de m'en sortir un jour, mais c'était vraiment sans compter sur le soutien de mon petit-ami, de mon meilleur ami et de mes amis, qui venaient régulièrement me voir pour m'encourager, comme si on était dans un match de basket ou de football.

Je m'étais amusé à les appeler les cheerleaders.

Il ne manquait plus que des froufrous de couleur rose fluo dans leurs mains, et le tour était joué.

J'en rigole encore en y repensant, mais sans eux, sans leur soutien quotidien, je ne sais pas si j'aurais pu réussir à me relever et à reprendre goût à la vie.

Durant la phase de mon coma, qui avait été particulièrement longue, un kiné était venu me voir fréquemment pour masser mes jambes, mes bras, leurs faire faire des exercices réguliers pour empêcher les muscles de mon corps de s'atrophier, au risque de ne plus pouvoir du tout les utiliser, si jamais c'était arrivé.

Ces séances répétitives ont été particulièrement bénéfiques pour ma rééducation, car en l'espace d'un mois et demi, j'avais réussi à recouvrir l'usage complet de mes bras, de mes mains, de mes doigts, et pouvoir tenir des objets, sans qu'ils ne tombent, et surtout, pouvoir me laver sans que quelqu'un ne le fasse à ma place.

Et même si c'était Jimin qui m'accompagnait la majorité du temps dans la salle de bain, il était vraiment nécessaire pour mon intimité de me retrouver seul avec moi-même. De retrouver un semblant d'indépendance, même si j'étais encore loin de la victoire. Car quand je devais prendre ma douche, il m'était encore indispensable d'utiliser un tabouret sur lequel m'asseoir pour ne pas faire une mauvaise chute sur le carrelage.

Un mois, et deux semaines et demi après mon réveil. Nous étions à présent au mois de décembre, là où la neige avait commencé à recouvrir de sa douce poudreuse les rues de Séoul, nous emportant dans une ambiance magique aux douces nuances dorés et étincelantes qui émanaient des décorations festives, suspendues au-dessus des avenues et des ruelles, ainsi que sur les lampadaires, qui illuminaient, d'une féérie indescriptible, les yeux des enfants, comme des plus grands.

Et les miens.

Je me souviendrai toujours de cette journée, là où Jeongguk m'avait emmené faire un tour sur mon carrosse de fortune dans les marchés de Noël, qui bordaient les places de marché de diverses stands de friandises, de vins chauds et chocolats chauds, et des crêpes, ainsi que des gaufres qui faisaient frémir mes papilles gustatives à en presque baver, tant mon estomac réclamait de goûter à chacune de ces merveilles.

Il n'y avait qu'une seule chose à laquelle Jeongguk avait refusé de me faire goûter : le vin chaud, me faisant rappeler à quel point je ne tenais pas l'alcool.

Mais surtout, sans qu'il ne le veuille réellement, cela m'avait fait me souvenir de cette soirée chez Hoseok, où tout le monde m'avait regardé m'effondrer au milieu du salon, telle une bête de foire que l'on aurait payée pour rire de son spectacle.

- Je suis désolé, bébé..., m'avait-il dit dans la foulée, lorsqu'il avait vu mon visage se décomposer petit à petit, perdant la ferveur des festivités qui nous entouraient.

Je ne pouvais pas lui en vouloir. L'erreur est humaine, et même quand on essaye de réconforter une personne qui nous est chère, il nous arrive parfois de faire une gaffe dans nos mots, dans nos paroles, sans pour autant vouloir faire du mal à la personne que nous aimons.

La perfection n'existe pas.

Et il est bon de la rappeler à travers Jeongguk, qui était loin d'être l'homme le plus parfait de l'univers, même si à mes yeux, il était irréel, car je n'avais encore jamais rencontré un homme comme lui, si compréhensif, si doux et attentif envers moi.

Pour prendre un exemple plus concret, lors d'une de mes séances de rééducation qui consistait à me faire marcher entre deux barres en bois qui me permettaient de me tenir debout, il lui arrivait parfois de s'énerver indirectement contre moi, lorsque je finissais par m'arrêter en cours de route, épuisé par l'endurance physique que cela me demandait d'imposer à mon corps, tant il avait placé de l'espoir dans son souhait de me voir marcher à nouveau.

On pourrait le blâmer pour ça, oui. Pour s'énerver involontairement contre moi. Mais pour ma part, j'arrivais à le comprendre malgré tout, car il se sentait encore fautif de ce qui m'était arrivé. Il se sentait coupable de voir que mes efforts pour réapprendre à marcher étaient loin, très loin d'être aboutis, et qu'il était en partie responsable de l'état dans lequel je me trouvais.

Ce n'était pas une situation évidente. Pour moi, comme pour lui.

Toutefois, cela rendait nos liens encore plus puissants et plus solides qu'ils ne l'étaient auparavant, créant une certaine proximité et une intimité que nous n'avions pas, avant ma tentative de suicide.

Nous étions encore plus proches, plus inséparables, mélangeant nos peurs et nos craintes, que nous transformions en positivité sur la question de mon avenir.

Est-ce que j'allais pouvoir marcher à nouveau ?

Pourquoi mes jambes ne voulaient-elles pas coopérer avec mon cerveau ?

On m'avait fait passer des examens complémentaires ; radio, IRM, scanner pour voir les raisons de ce dysfonctionnement qui était étrange aux yeux des médecins, puisque je n'avais pas eu de traumatisme crânien, pouvant altérer les capacités motrices.

Les résultats n'ont rien apporté de concret sur leurs questionnements. Ma colonne vertébrale était intacte et en parfaite condition, je n'avais pas de hernie discale pouvant m'empêcher de me mouvoir, ni un pincement des vertèbres.

En d'autres termes, mon corps était sans anomalie physique, et mon problème provenait tout simplement de mes capacités psychiques.

J'avais un blocage psychologique, lié au traumatisme de ma tentative de suicide, et cela pouvait - plus ou moins - prendre du temps pour se résolver.

Comme jamais.

Et en apprenant cette nouvelle, Jeongguk s'était à nouveau senti terriblement mal au plus profond de lui. Au point de se renfermer sur lui-même durant le premier mois qui a suivi la rééducation et de refouler ses sentiments, ainsi que ses pensées.

Ça n'avait pas été une période facile pour nous deux, puisque nous sommes simplement deux êtres humains différents, avec des pensées contraires et des sentiments opposés, au vu du fait que nous réagissons tous deux différemment sur cette circonstance qui nous concernait tous les deux.

Et cette sortie dans les marchés de Noël était plus que nécessaire pour que nous puissions nous retrouver seuls, en tête-à-tête en amoureux, en dehors des murs de l'hôpital et de ce stress omniprésent, qui ne faisait qu'alimenter nos réflexions négatives sur le sujet de mes jambes.

Une bonne boisson chaude dans une de mes mains, une crêpe débordante à souhait de nutella et du gras de la pâte - qui contenait plus qu'un carré de beurre -, pour que je puisse, le temps de quelques minutes, oublier que j'étais assis sur un fauteuil roulant, emmitouflé comme un bonhomme michelin et dont les couches superposées des vêtements m'empêchaient de lever les bras jusqu'à mes lèvres.

- Tu as besoin d'aide, mon cœur ? m'avait-il demandé dans un brin d'amusement, en me voyant galérer et m'énerver, parce que je n'arrivais pas à taper un croc dans cette crêpe qui me donnait envie depuis que nous étions arrivés sur la place du marché.

- Non ? Tu crois ? avais-je rouspété, en lui jetant un regard noir, pour le dévisager de la tête aux pieds.

Jeongguk se mit à glousser, en posant son gobelet de vin chaud sur le rebord d'une table en hauteur, pour venir se saisir de ma crêpe, qui m'avait étalé une bonne partie du nutella sur ma main.

- Tu ne vas quand même pas m'en vouloir parce que j'ai pris soin de te couvrir correctement pour que tu n'attrapes pas froid ? a-t-il souligné, en arquant un de ses sourcils avec son satané sourire goguenard affiché sur le coin de ses commissures.

- Je te jure, Jeongguk... que je suis à deux doigts de te rouler dessus si tu ne me fais pas goûter à ma crêpe !

- Monsieur est impatient ?

- Jeongguk ! avais-je râlé, sur une intonation ferme pour lui faire comprendre que ma patience commençait à atteindre sa limite. Par ta faute, je ne peux même pas plier les bras à cause des couches de tissus !

- La nourriture est-elle donc plus importante que moi ? avait-il répondu, en même temps qu'il s'était penché pour se rapprocher de mon visage, pour faire glisser et effleurer le bout de ma crêpe contre mes lèvres.

J'étais venu humidifier ma bouche par un coup de langue furtif, alors que mon regard suivait à la lettre les mouvements de ma crêpe, sous les gloussements irrésistibles de Jeongguk qui s'étaient intensifiés à mesure qu'il me taquinait fièrement avec la nourriture.

- Non, mais tu devrais te voir, c'est à mourir de rire, bébé, a-t-il commenté sans prendre en compte la faim qui se faisait entendre à travers les gargouillements émis par mon estomac.

Sans plus attendre, tel un animal en proie à sa prochaine victime en mouvement, j'étais venu taper mon meilleur croc dans la crêpe, pinçant par la même occasion, à l'aide de mes dents, l'extrémité de l'un de ses doigts.

- Aïe ! Mais Taehyung ! s'était-il plaint dans une réaction de surprise inattendue, en reculant sa main pour vérifier qu'il ne saignait pas. Tu avais si faim que -

Jeongguk se tut en posant son regard sur mon visage aux traits enfantins, heureux de ma connerie, tandis que je mâchais avec fierté mon bout de crêpe, dont du nutella ornait l'intégralité de mes lèvres, tel un bambin qui dégustait avec passion son quatre heures - comme si c'était un plat gastronomique étoilé.

- Attends, bouge pas ! s'était-il exclamé avec une lueur brillante d'une idée fulgurante dans le fond de ses prunelles crépusculaires, avant de sortir de sa main de libre son téléphone de sa poche arrière, et de prendre une photo de moi, couvert de pâte à tartiner au chocolat. Ce sera ma nouvelle photo en guise de fond d'écran. Tu es adorablement craquant dessus.

A son action et son explication, mes joues s'étaient mises à se teindre d'une agréable couleur rose qui se diffusait progressivement sur mon épiderme, avant de devenir aussi rouge qu'une tomate luisante, qui prenait un bain de chaleur sous les rayons du soleil.

- Tu t'en es mis partout, en plus, a-t-il repris avec amusement, en venant faire glisser, d'une accommodante lenteur, la pulpe de son pouce sur mes lèvres, pour retirer cette couche de nutella qu'il vint essuyer sur la serviette en papier que nous avait donnée le crêpier au préalable.

- Tu es méchant avec moi, lui avais-je marmonné, sous le ton de l'humour avec une expression innocente qui arborait parfaitement les traits angéliques de mon visage.

- Je suis méchant ? a-t-il répété d'une voix plaisante, en même temps qu'il était en train de nettoyer ma main, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de chocolat dessus. Et que dois-je faire pour me faire pardonner de mon insolence ?

- M'embrasser, avais-je simplement murmuré, sans montrer la moindre hésitation à ma demande.

Jeongguk avait cessé tout mouvement pour pouvoir implanter son regard désireux dans le mien, un sourire cette fois-ci plus charmeur contemplait le coin de ses lèvres, que je souhaitais ardemment avoir sur les miennes.

- Monsieur a des goûts de luxe.

- Tu es con ! avais-je dit dans une mine boudeuse, en venant gentiment lui taper le haut de son épaule. Tu gâches tout ! En plus, regarde, il commence à -

Il commençait à neiger. Voilà ce que je voulais dire avec émerveillement, lorsqu'il vint unir ses lèvres aux miennes - après s'être délicatement saisi de mon visage en coupe -, dans un baiser qui était à la fois froid par la température extérieure sur nos peaux, et chaud par l'humidité qui englobait notre intimité, dans laquelle nos langues se caressaient impudiquement, loin des regards méprisants de ces personnes qui n'aimaient pas l'amour sous toutes ses formes.

Et alors que nous échangions ce tendre baiser aux allures de chocolat chaud dégoulinant de tendresse, dans une embrassade passionnée, je sentais que quelque chose tracassait Jeongguk, intérieurement. Quelque chose qui était extérieure à ma situation et qui m'affectais par la même occasion. Cependant, Jeongguk était tellement préoccupé par ma santé, par ma rééducation pluridisciplinaire qui prenait une grande majorité de son temps, qu'il en oubliait presque ses propres sentiments, ses propres craintes et douleurs qui continuaient de le tourmenter, malgré les années déjà écoulées.

Et plus on s'approchait de Noël, plus il se montrait réservé comme je ne l'avais encore jamais vu, même derrière ses actes d'affection qu'il avait à mon intention.

Mais je ne voulais pas lui en parler à ce moment-là, je ne voulais pas aborder ce sujet qui devait être encore sensible dans l'une des failles de son cœur. Certainement pas durant cette sortie qui nous avait été accordée depuis un certain moment et qui était si importante à mes yeux - au point de répandre cette délicate chaleur dans ma poitrine bouleversée par mes sentiments -, tout comme elle était si significative pour Jeongguk.

Nous avions donc clôturé cette fabuleuse journée sous les flocons de neige, par une balade aux alentours du parc Namsan qui était transporté dans un paysage intemporel sous les couches de neige poudreuse, qui n'avait cessé de tomber depuis que nous nous étions embrassés dans les allées du marché de Noël. Nous empruntions uniquement les petites routes plates et aussi accessibles aux fauteuils roulants, du fait de la particularité de ce parc qui était principalement destiné aux amateurs et passionnés de randonnées.

On peut donc y trouver des petites routes et pas mal de chemins de randonnées, qui étaient composés de beaucoup, beaucoup d'escaliers, à vous en faire pâlir avant la montée. Et ce qui m'attristait encore plus sur l'instant T, dans le fait de ne pas pouvoir gravir cette montagne qui est située en plein cœur de Séoul, c'est qu'au-delà de la nature peuplée d'une dense forêt et plantes en tout genre, et de la vie sauvage qui y règne, nous avons la possibilité d'y trouver des points culminants au fur à mesure de la montée, vous offrant une échappée imprenable sur la ville de Séoul et les diverses montagnes en fond à perte de vue.

Et plus on monte, plus le panorama qui s'offre à nous est spectaculaire.

Puis, pour les plus téméraires en guise de randonnée, si vous parvenez à atteindre le sommet de la montagne Namsan, vous pourrez admirer, dans toute sa splendeur, la Seoul Tower qui est perchée au sommet du Mont.

Je ne vais pas m'éterniser plus longtemps à son sujet, car il y a encore énormément de choses à citer par rapport à la N Tower et les multiples activités qu'on peut y retrouver tout autour. Mais j'étais tout de même triste de devoir me contenter des petites routes enneigées en guise de promenade de gaieté, alors que la randonnée avec Jeongguk aurait peut-être pu être incroyable à ses côtés.

Je pense même que cela se voyait parfaitement bien sur mon visage et mon regard peiné qui avait du mal à profiter du spectacle de l'hiver, qui avait figé la nature par-dessus des cristaux de stalactites envoûtants.

- Hé bébé, m'a-t-il murmuré près de mon oreille, après avoir déposé un tendre baiser contre ma tempe. On aura tout le temps de profiter de ces beaux paysages quand tu en auras totalement terminé avec ta rééducation. Et puis, on en profite aussi, à notre manière, non ?

- Oui, mais...

- Mais, quoi, petit cœur ?

- Et si je ne retrouvais plus jamais la possibilité de marcher ? Et si... j'étais voué à rester cloué dans un fauteuil roulant pour le restant de ma vie ? lui avais-je demandé, en ayant une montée fulgurante de larmes dans le coin de mes yeux, sur le point de dévaler mes joues rougies par le froid.

- Alors, je t'emmènerai dans des endroits qui te seront accessibles, quitte à prendre l'avion pour te faire voyager et rêver comme tu le mérites, parce qu'il n'y a pas besoin de faire comme tout le monde pour profiter de la vie, Taehyung, m'a-t-il répondu, en venant se positionner devant moi pour s'accroupir, gardant l'équilibre en mettant ses mains sur mes cuisses couvertes d'un plaid en laine. Je te le promets, mon ange, que peu importe ce qu'il en adviendra pour tes jambes, je ferai tout ce qu'il faut pour que tu puisses profiter de la vie à son maximum.

Mes yeux étaient saisis par des picotements incessants, qui me firent cligner deux-trois fois des paupières et tomber quelques perles d'eau qui s'écoulèrent lentement le long de mon visage. Toutefois, elles n'avaient pas eu le temps de terminer leur course, qu'elles furent immédiatement retirées par les mains de Jeongguk - qui étaient de façon surprenantes, chaudes au toucher.

- Tout ce que je veux, là, maintenant, c'est que je puisse rentrer chez nous, avais-je commenté, en me mordillant la lèvre inférieure pour tenter de contenir mes émotions qui étaient bouleversées dans mon cœur. Je n'en peux plus de l'hôpital, Jeongguk, je n'en peux plus, je veux juste être chez nous...

- Je sais, bébé... Je comprends parfaitement ce que tu ressens, a-t-il dit, en se redressant pour venir couvrir mon visage de plusieurs petits baisers, aussi doux et prudents les uns que les autres. On rentrera bientôt, je te le promets aussi...

❃ ❃ ❃ ❃

Durant la semaine qui allait accueillir les préparatifs de Noël, Jeongguk s'était montré moins présent lors des visites à l'hôpital.

Quelques jours après mon réveil du coma, Jimin m'avait offert l'un de ses anciens portables, étant donné que le mien était porté disparu dans le fleuve Han, et que de toute évidence, il était hors d'utilisation.

Je pouvais donc rester en contact avec Jeongguk, même durant la nuit, ou lorsqu'il devait rentrer chez lui, car l'hôpital ne permettait pas qu'il y reste, sachant qu'il avait déjà l'opportunité d'être avec moi durant toute la journée. Mais cette semaine-là, même à mes messages, Jeongguk n'y répondait presque pas, me sentant complètement démuni dans mon lit d'hôpital, en ne sachant pas s'il lui était arrivé quelque chose, ou bien...

S'il s'était finalement lassé de moi, lassé d'un homme dont il allait devoir se coltiner toute sa vie sur son fauteuil roulant, s'il ne parvenait plus à marcher.

On était le vingt-trois décembre et j'étais seul dans cette chambre, que je ne pouvais plus voir en peinture.
Seul avec plusieurs questionnements qui me taraudaient l'esprit sur la distance qu'avait créée Jeongguk entre nous.

Pourquoi si soudainement ?

Je l'avais senti lors de notre dernière sortie, que quelque chose n'allait pas, que Jeongguk ne me disait pas ce qui le tracassait intérieurement. Et je me sentais encore plus démuni de savoir qu'il ne m'accordait pas assez de confiance pour me parler, pour se libérer de ses démons qui continuaient à lui rôder autour depuis toutes ces années.

Je m'étais habitué à sa présence quotidienne. Je m'étais habitué à ses baisers, à ses caresses, à son réconfort et à sa douceur qu'il m'accordait à chaque fois qu'il me rendait visite. Je m'étais habitué à ses bouquets de fleurs et ses petites friandises qu'il me ramenait chaque matin, le sourire aux lèvres. Et je m'étais habitué à ses je t'aime qu'il me murmurait dans le creux de mon oreille, à ses je t'aime qu'il me déclarait lorsque nos lèvres étaient liées entre elles dans un énième baiser endiablé par le désir ardent de nos corps trop longtemps séparés.

Il m'avait entraîné dans cette routine, dans laquelle je me sentais en sécurité, pour désormais laisser un énorme vide en plein milieu de mon cœur.

J'étais mitigé entre plusieurs possibilités. Lui envoyer des messages pour savoir ce que j'avais fait de mal, ou ne rien lui envoyer et attendre que ce soit lui, le premier, à revenir vers moi. J'étais coincé dans un dilemme perpétuel, car à la fois, je voulais de ses nouvelles et d'un autre, je ne voulais pas être encombrant au risque qu'il ne se lasse réellement de moi, si je me montrais trop imposant dans sa vie.

Mais je voulais savoir où il était. Je voulais savoir pourquoi il m'ignorait volontairement, pourquoi j'avais comme le sentiment que toutes ses paroles n'étaient que du vent, que du baratin insignifiant.

J'avais mal, terriblement mal dans ma poitrine, et je ne me rendais nullement compte que je ne faisais que pleurer et pleurer durant toute la journée à me torturer l'esprit sans fin, jusqu'à ce que je ne finisse par appeler Jimin, car je n'en pouvais plus d'être submergé de douleur.

- Hey, mon cœur ! Comment vas-tu aujour -

Jimin s'était subitement arrêté de parler, quand il m'entendit pleurer à l'autre bout de l'appareil.

- Taehyung ! Qu'est-ce qui ne va pas ?! Qu'est-ce qui se passe ?! s'emballa-t-il dans un sentiment de panique.

- Jeo... Jeongguk..., sanglotais-je, en ne parvenant pas à placer deux mots sans les bouffer dans mes pleurs.

- Jungkook ? répéta Jimin dans une intonation de voix interloquée et qui était mélangée à de l'incompréhension. Qu'est-ce qu'il y a avec Jungkook ? Il lui est arrivé quelque chose ?! Taehyung, dis-moi ce qui se passe !

- Je ne sais pas, bafouillais-je dans mes sanglots. Il... ça fait trois jours qu'il n'est pas venu me rendre visite et qu'il ne répond pas à mes messages, Jimin... Je... je ne comprends pas pourquoi...

- Quoi ?! s'offusqua Jimin dans un cri d'étonnement et colère qui était montée en lui en une fraction de secondes. C'est une blague, Taehyung ?! Dis-moi que c'est une putain de blague, parce que là, je suis prêt à le démonter !

Si seulement ça n'avait qu'une plaisanterie de mauvais goût.

Malheureusement, c'était bien la vérité.

- Je me sens si seul, Jimin... Je me sens tellement seul, il me manque, il me manque tellement, Jimin ! continuais-je de sangloter, alors que je pouvais entendre Jimin s'énerver de plus en plus et jurer dans sa barbe inexistante.

- Je vais aller voir Yoongi pour savoir s'il sait où il peut se trouver ! Mais je te garantis que si je le croise avant lui, je lui arrache la tête ! menaça-t-il sur une intonation de voix qui ne laissait aucunement place au doute sur le fond et la sincérité de ses pensées. Je me dépêche de faire ça vite, et je te rejoins à l'hôpital, ne t'inquiètes pas !

- Mais... tu n'as pas cours, aujourd'hui ? lui demandais-je, en sentant tout de même une vague de réconfort me submerger, en sachant que Jimin comptait venir me voir à l'hôpital.

- Pas aujourd'hui, non ! J'étais en train de repeindre ma chambre, mais ça attendra plus tard, ce n'est pas le plus important, fit-il, en mélangeant un peu d'humour à sa voix qui était crispée par l'énervement. Je vais raccrocher, mais vraiment, ne t'inquiètes pas, ma vie, je serai bientôt là !

Et aussitôt dit, aussitôt fait. Il ne lui avait fallu qu'une bonne quarantaine de minutes avant qu'il ne franchisse la porte de ma chambre pour se précipiter vers moi et me prendre dans ses bras dans une puissante et ferme étreinte, dans laquelle je m'étais permis de fondre à nouveau en larmes, comme si mon monde s'écroulait une nouvelle fois autour de moi.

- Je suis là, mon cœur... Je suis là, me chuchota Jimin, en me berçant délicatement dans ses bras, alors que mes sanglots sortis tout droit de ma poitrine étaient déchirants à entendre pour lui. Je suis allé demander à Yoongi s'il sait où est Jungkook, en me permettant de lui expliquer la raison de ma question. Il m'a répondu qu'il pense savoir où il peut être et -

- Et quoi ? pleurais-je à n'en plus pouvoir respirer. Il m'a vraiment abandonné ?

- Non ! Non ! me contredit-il subitement, en faisant relever mon visage noyé par les larmes vers le sien. Crois-moi, il ne t'a pas abandonné !

- Qu'est-ce que tu en sais ? rétorquais-je entre deux sanglots, en fronçant les sourcils avec mon air dubitatif. Tu dis ça comme si tu savais quelque chose, alors que quand on s'est eu au téléphone, tu n'as pas réagi de la même manière...

Jimin n'était pas non plus très doué pour mentir, et je voyais très bien dans son regard que j'avais raison.

- Même si je sais effectivement quelque chose de la part de Yoongi, je peux t'assurer qu'il va quand même se prendre mon coup de pied dans son cul, commenta Jimin avec assurance, en venant s'asseoir sur le rebord du lit, sans pour autant relâcher l'étreinte dans laquelle on s'était enveloppés à l'aide de nos bras. Et Yoongi m'a demandé de ne rien te dire, même si je meurs d'envie de le faire...

- Pourquoi ? Pourquoi tu ne veux pas me le dire ?! Pourquoi je dois être le seul à n'être au courant de rien ?! m'emportais-je dans mes mots, sans être capable de maîtriser le timbre de voix qui montait à mesure que je me laissais dominer par mes émotions. Pourquoi ?!

- Parce que Yoongi m'a demandé de lui faire confiance, et j'ai confiance en mon petit-ami, me répondit Jimin avec sincérité, tout en tentant, en vain, d'essuyer mes larmes qui ne faisaient que de couler comme un robinet ouvert. Même si, encore une fois, je suis très énervé contre Jungkook, qu'il t'ait laissé sans nouvelles pendant trois jours.

- Il ne m'aime plus... c'est ça ? concluais-je, en déversant un nouveau torrent de larmes. Il... il s'est lassé de moi, pas vrai ? Parce que je n'arrive pas à marcher... Je suis devenu un fardeau pour lui et il s'est enfui... Il a eu raison, en fait...

- Non et non ! Je t'interdis de dire ça, Tae ! réfuta Jimin pour me contredire. S'il te plaît, fais confiance à Yoongi, je t'assure qu'il dit toujours la vérité, et que s'il me demande de lui faire confiance, c'est qu'il sait de quoi il parle ! Jungkook t'aime, Taehyung. Il t'aime vraiment plus que tout, crois-moi...

J'aurais aimé que ce soit aussi simple que ça. J'aurais aimé pouvoir croire aussi facilement aux mots de mon meilleur ami, qui avait essayé, tant bien que mal, durant toute l'après-midi, de me changer les idées, en me racontant les mésaventures qu'il avait rencontré avec Yoongi lors de leur week-end à Incheon, et cette fameuse nuit où ils avaient loué un Airbnb, qui était situé juste en bas d'un réseau de prostitution et qu'ils avaient tout entendu de leurs ébats avec leurs clients, au vu de l'isolation qui était aussi fine qu'un bout de carton ; ou bien, en me racontant des blagues auxquelles j'aurais pu rire à gorge déployée, si mon mental n'était pas descendu au plus bas dans mes chaussettes.

Cette baisse importante de moral m'avait empêchée de profiter pleinement de la présence de Jimin, qui m'avait énormément manqué, du fait qu'avec Yoongi, ils avaient décidé de refaire toute la peinture de leur appartement pour le mettre à leur goût, et bricoler quelques travaux par-ci, par-là - autorisés par le propriétaire qui les louait - pour l'aménager comme ils le désiraient.

Mais lorsque la nuit avait commencé à pointer le bout de son nez, je savais d'ores et déjà que j'allais me retrouver à nouveau seul, dans cette chambre qui était devenue encore plus anxiogène, au point de ressentir cette fameuse boule d'angoisse se loger dans le fond de ma gorge.

- Même si je dois partir, n'hésite pas à m'envoyer des messages, d'accord ? m'avait dit Jimin, quelques minutes avant de quitter ma chambre. Même si je ne réponds pas dans l'immédiat, envoies-moi des messages, j'y répondrai, ok ?

Je lui avais répondu en fredonnant faiblement, accompagné d'un petit mouvement de tête attristé.

- Je t'aime, Tae. Je t'aime tellement...

- Je t'aime aussi, Jimin... Je ne remercierai jamais assez la vie de t'avoir mis sur mon chemin...

Et ce fut sur ces dernières paroles que nous nous sommes quittés, dans une nouvelle étreinte à laquelle on ne voulait pas y mettre fin. Puis, il y eut ces petits baisers sur le front de chacun, un dernier « je t'aime », un dernier « au revoir », suivi d'un : « bonne nuit », avant que le silence ne reprenne les rênes de son règne dans cette pièce désormais vide, comme mon cœur.

D'ailleurs, je ne me souviens plus combien de temps j'étais resté seul, assis dans mon lit, à réfléchir au sens de ma vie, à réfléchir aux paroles de Jimin qui faisaient écho à celles de Yoongi. A me demander ce qu'ils savaient à propos de Jeongguk et les raisons pour lesquelles il avait cessé de me répondre du jour au lendemain et de venir me voir à l'hôpital.

Mais cet instant de solitude m'avait permis de mieux comprendre les sentiments que je portais à l'égard de Jeongguk.

De comprendre que je ne voyais pas ma vie sans lui, que je ne me voyais pas avancer dans la vie sans l'avoir à mes côtés, sans être auprès de lui. Que je souhaitais me réveiller dans le même lit que lui, de me loger dans ses bras lorsque nous serions assis sur le canapé de notre salon à regarder une série ou un film.
Cela m'avait permis de réaliser à quel point j'étais tombé amoureux de lui. A quel point je venais de découvrir la vraie signification de ce qu'est l'amour, et de le ressentir pour la personne qui nous est destinée depuis le début.

J'aimais Jeongguk, et en prendre réellement conscience dans cette situation, était la pire des choses que j'aurais pu imaginer.

Néanmoins, ce moment de solitude oppressante a pris fin au moment où la porte coulissante de ma chambre s'était mise à glisser sur le côté avec lenteur, permettant à mon regard de s'y attarder pour y apercevoir - au fur et à mesure - une grande silhouette, qui se définissait de plus en plus comme étant celle de Jeongguk.

Et lorsque mon cerveau comprit qu'il s'agissait réellement de lui, une montée de rage et de colère s'était emparée de moi, me saisissant du coussin sur lequel mon dos était installé, pour le lui balancer en pleine figure.

- Tu m'as abandonné ! m'écriais-je, sans lui laisser le temps de s'exprimer ni de se justifier. Tu m'as laissé sans nouvelles de toi pendant trois jours ! J'étais inquiet ! Terriblement inquiet qu'il te soit arrivé quelque chose ! Pourquoi ?! Pourquoi, Jeongguk ?! m'étais-je mis à pleurer, en même temps que j'avais envie de me gifler pour oser lui reprocher quelque chose, alors que j'avais fait bien pire que ça, il y a trois mois en arrière.

Cependant, Jeongguk était aussi muet qu'une tombe et immobile qu'une statue de pierre ou de cire. Il se contentait de rester planté à l'entrée de la chambre sans réagir, sans avoir stoppé le coussin que je lui avais lancé, et qu'il aurait pu parfaitement bien rattraper sans difficulté.

C'était d'ailleurs ce détail qui m'avait interpellé, me faisant me calmer à mesure que les minutes défilaient, pour ainsi mieux regarder Jeongguk et m'apercevoir que son regard était vide, chose que je n'avais encore jamais vue dans ses yeux. Puis, je fis descendre mon attention jusqu'à ses mains, sur lesquelles il y avait du sang, du sang qui avait séché, et qui me fit écarquiller les yeux de stupeur.

J'avais, devant mes yeux, un homme qui était affreusement torturé au plus profond de lui, par des souvenirs inoubliables du passé.

- Jeongguk ! Mais qu'est-ce qui est arrivé à tes mains ?! Pourquoi tu ne me réponds pas ?! Pourquoi tu -

Je me tus subitement lorsque je le vis enfin se déplacer depuis la porte de la chambre, jusqu'à mon lit, pour venir s'effondrer dans mes bras de tout son poids et nicher son visage dans le creux de mon cou. Je ne savais pas quoi dire, je ne savais pas comment réagir, ni comment gérer mes émotions.

D'un côté, je désirais l'étriper, déchaîner ma colère sur lui, et d'un autre, j'avais envie de lui crier combien je l'aimais et combien il m'avait manqué.

Je pouvais sentir son souffle chaud s'écraser contre ma peau, ainsi que ses bras m'envelopper dans une forte étreinte, avant que je n'en vienne à l'entendre vaguement pleurer dans mes bras, pour ensuite se laisser emporter par des sanglots qui me rappelaient bien des choses, des souffrances que j'avais pu vivre.

Son corps était pris de soubresauts qui le faisaient trembler contre le mien, englobant à mon tour sa taille d'un de mes bras, et d'une de mes mains dans sa dense et longue chevelure de jais.

J'avais là, contre moi, un homme complètement détruit et bouffé par des marques d'un passé douloureux que la vie lui avait fait, et qu'il avait tenté de camoufler derrière un masque qui s'effondrait à chaque fois que ce jour fatidique approchait...

Par des marques qui étaient encore à vif dans son cœur, qui saignait depuis toutes ces années.

______________________

Fin du chapitre, mes chatons !

J'espère qu'il vous aura plu ??

En tout cas, tout ce que je peux vous dire c'est que la perfection n'existe pas, et que derrière notre enveloppe corporelle ce cache des sentiments bien enfouis auxquels on essaie ne pas y penser. Que parfois une date dans l'année peut devenir notre pire cauchemar à tout jamais.

Jeongguk n'est pas parfait, non. Et je tiens vraiment à briser cette idée pour vous montrer qu'il est humain lui aussi, et qu'il a dû encaisser beaucoup de choses ces derniers mois. (Attention, ne nous méprenez pas, lui comme Taehyung s'y prennent mal sur certains points et c'est qui font d'eux des êtres humains, comme vous et moi) !

Sur ce, je vous souhaite une bonne après-midi et on se retrouve dans quelques jours pour la suite ! ❤️

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