WHO'S HE

By Greystephanie

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Dans la vie de Taehyung, les épreuves ont toujours été monnaie courante. Depuis son enfance, il est soumis à... More

Avant propos
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Concours Fyctia Révélation New Romance 2024

Chapitre 26

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By Greystephanie

Udapte surprise mes amours !!

Pour vous remercier des + de 16k lectures pour cette histoire. Merci infiniment car grâce à vous, cette histoire verra sûrement le jour en papier !

Alors merci, merci de l'apprécier et de me soutenir ❤️

Donc voici un udapte surprise pour les meilleurs lecteurs que j'ai et pour la safe place que vous avez créé autour de cette histoire ❤️

________________________

L'amour. Un sentiment où on pense tout savoir à son sujet, alors qu'en réalité, on ignore tout sur ce qu'il en est réellement. Souvent, lorsqu'on ressent une certaine émotion vis-à-vis d'une personne, on en vient à la qualifier directement par le sentiment de l'amour. En outre, ce n'est rien d'autre, pour la plupart des cas, qu'une simple dépendance affective, un besoin de combler un vide à l'intérieur de nous, une peur de l'abandon, mais ce n'est en rien de l'amour.

Qu'est-ce donc l'amour ?

Comment des personnes peuvent dire à voix haute qu'ils sont amoureux ? Qu'est-ce qui fait qu'ils en sont convaincus pour pouvoir le crier haut et fort sur tous les toits ?

Je n'en savais rien, à ce moment-là. Je ne connaissais rien du véritable amour, celui qui nous fait perdre la tête, celui qui nous fait aimer un peu plus chaque jour la personne avec laquelle on vit, avec laquelle on a cédé une partie de nous pour qu'elle puisse s'y installer. Je ne savais rien à son sujet, car j'ai fait partie de ces personnes qui croyaient être amoureuse, alors qu'en fait, je n'étais qu'une personne parmi tant d'autres, à s'être laissée aveugler par mes phobies, par mes craintes, au point de me voiler la face et de croire que mes émotions étaient le reflet de l'amour que j'éprouvais pour Changkyun.

L'amour était donc, à mes yeux, qu'une vaste étendue d'un désert sans fin. Mais c'était avant que je ne tombe sur Jeongguk, que je ne découvre une personne digne des contes de fée, presque irréaliste pour être vrai. Il me comprenait, m'écoutait et m'apportait le soutien, le réconfort dont j'avais besoin, sans pour autant le lui demander.

Jeongguk était tout ce dont je rêvais, il était un rêve qui était devenu réalité.

Cependant, le jour où il m'avait avoué ses sentiments à voix haute, je n'y avais pas cru une seule seconde...

Au point de rejeter son amour.

Et pour mieux comprendre pourquoi, revenons-en à ce moment-là, où Jeongguk n'avait pas hésité une seule seconde à m'ouvrir son cœur...

Mon visage était baigné par les larmes, mon regard rivé vers ses yeux, dans lesquels je cherchais désespérément une faille qui pourrait me prouver qu'il mentait, que ça ne pouvait pas être vrai. Toutefois, les seules réponses que je trouvais à mes questionnements n'étaient autres que la vérité. Ses yeux ne mentaient pas. Je pouvais parfaitement y voir son cœur battre pour moi.

Et comment pouvait-il m'aimer ?

Comment pouvait-il éprouver ce sentiment envers moi, alors qu'il y a encore deux mois de ça, j'étais sur le point de m'abandonner à la mort ?

- Non... tu... tu ne peux pas, non..., réfutais-je dans un murmure, en secouant faiblement la tête. Tu ne peux pas me dire ça...

Les bouquets de fleurs, les chocolats, les pâtisseries et viennoiseries, ses câlins, et ses baisers sur mon front, étaient en fait l'accompagnement de ses sentiments. Je le savais, mais je n'arrivais pas à me convaincre du contraire. J'aurais pu y croire, si je n'avais pas décidé de mettre un terme à ma vie, si je n'avais pas sauté du pont en m'étant obstiné à penser qu'il n'y avait pas d'autres solutions pour être enfin en paix.

- Et pourquoi ? me demanda-t-il avec une légère confusion inscrite sur les traits de son visage. J'ai... j'ai essayé de t'avouer mes sentiments par des subtilités, par de simples petits signes et actions, en pensant que ce serait suffisant pour que tu le comprennes. Mais je pense que tu as besoin de l'entendre de vive voix, reprit-il calmement, en caressant délicatement ma joue, qui était noyée par un torrent de larmes. Taehyung, je suis amoureux de toi, et ce, depuis longtemps...

Amoureux.

Voilà qu'il venait de poser les mots sur ce qu'il ressentait pour moi.

Et qu'en était-il pour ma part ?

Qu'éprouvais-je pour lui ?

- Tu ne peux pas m'aimer, lui répondis-je d'une voix brisée. Tu ne peux pas, parce que je ne le mérite pas.

Jeongguk représentait tout pour moi. Il était devenu mon refuge, avant que la vie ne vienne à se décider de me jouer des tours. Il était celui qui occupait mes pensées, celui dont j'attendais avec impatience de me réveiller le matin, pour pouvoir lire ses messages. Il était celui que je désirais ardemment voir à l'université et de fondre dans ses bras, dans lesquels je me sentais en sécurité.

Jeongguk était celui qui parvenait à me faire rougir par ses mots et ses actions. Celui pour qui je pourrais supplier d'avoir ses lèvres sur les miennes.

Et pourtant, même en réalisant qu'il était tout ce que je souhaitais avoir dans ma vie, que mon cœur n'attendait que sa venue pour ne faire qu'un comme des âmes-sœurs, je n'arrivais pas à me convaincre de pouvoir accepter ses sentiments.

De pouvoir accepter mes sentiments envers lui.

Ce n'était pas une dépendance affective. Ce n'était pas une peur de l'abandon, et encore moins le besoin de combler le vide dans mon cœur.

C'était de vrais sentiments que j'éprouvais pour Jeongguk, qui étaient au-delà d'une simple attirance physique.

- Taehyung, pourquoi est-ce que tu penses ça ? répliqua-t-il dans un plissement de sourcils. Pourquoi est-ce que tu continues de croire que tu ne mérites rien ? Alors que tu mérites tout l'amour du monde.

Si vous pensiez qu'en me réveillant du coma ça allait être différent, c'était encore pire, que ce soit sur le plan physique et psychologique.

Physiquement, je n'avais plus rien d'attirant. Même en étant alimenté pendant deux mois par les sondes, j'avais perdu énormément de poids durant mon coma, rendant mes os visibles. Je m'étais vu dans le miroir, lors de ma première douche, les joues creusées, les cernes marquées, les clavicules qui étaient à deux doigts de sortir de ma peau, et mes côtes, dont on pouvait compter à l'œil nu, si elles étaient toutes bien présentes.

Mes jambes étaient devenues aussi fines que des baguettes et n'étaient plus en mesure de supporter le poids de mon corps. J'avais tenté à plusieurs reprises de marcher seul, de me débrouiller seul sans l'aide de Jimin, mais ça s'était révélé quasiment impossible.

Je n'étais plus qu'une putain de loque dépendante de quelqu'un pour faire les tâches quotidiennes que je faisais seul avant mon suicide.

Je n'étais plus qu'un tas de merde à mes yeux, subissant la punition que je méritais.

Et je ne voulais pas infliger ce calvaire à Jeongguk, car j'étais loin, très loin d'en avoir fini avec la rééducation qui venait seulement de commencer.

Réapprendre à marcher, réapprendre à manger et à déglutir, réapprendre à respirer, réapprendre à vivre, sans avoir besoin d'assistance au quotidien.

C'était comme si j'avais fait un bond de dix-neuf ans en arrière, me retrouvant à l'âge de nourrisson qui découvrait la vie pour la toute première fois, les premières expériences, les premiers pas, etc...

Et je ne voulais pas que Jeongguk soit amoureux d'une épave.

- S'il te plaît, arrête, murmurais-je, en m'éloignant, à contrecœur, de son toucher. Toi et moi, ce n'est plus possible, non...

C'était difficile à regarder, c'était difficile de voir à travers ses yeux son monde s'écrouler autour de lui, sans savoir que c'était la deuxième fois que ça lui arrivait.

La première fois étant le jour de ma mort.

Je venais de le détruire une nouvelle fois, à croire que je n'étais bon qu'à faire ça : détruire ceux que j'aime.

- Quoi... ? souffla-t-il d'un air hébété, montrant très clairement qu'il ne s'était pas attendu à cette réponse.
Pou-pourquoi tu dis ça, Taehyung ? S'il te plaît, dis-moi pourquoi...

Il était apeuré et il cherchait certainement à se convaincre que je ne pensais pas un traître mot de ce que je disais. Il avait tenté de me toucher à nouveau, en souhaitant poser sa main sur ma joue, comme pour se rassurer. Cependant, je m'étais une seconde fois écarté de son toucher, retirant les draps qui me couvraient pour tenter de me mettre debout, sous le regard incompréhensif de Jeongguk.

- Attends, Taehyung ! Tu vas tomber si tu essayes de te lever tout seul !

- Justement ! m'écriais-je, en détournant mes yeux gorgés de larmes vers lui. Regarde bien ce qu'est devenue la personne que tu aimes, avais-je dit assez froidement, en m'aidant de mes mains pour prendre appui sur le matelas et soulever mon corps avec le peu de forces que j'avais dans mes bras, et qui tremblaient comme des quilles sur le point de céder.

Et l'inévitable s'était produit, après que j'aie posé les deux pieds au sol, m'effondrant tel un château de cartes. J'étais aussi fragile qu'une personne âgée et c'était assez surprenant que je ne m'étais rien cassé lors de cette chute, qui avait effrayé Jeongguk, se précipitant vers moi pour m'aider à me relever, en craignant que je m'étais blessé.

- Taehyung ! Qu'est-ce qui t'arrive ? Pourquoi tu me rejettes subitement ? me dit-il, en étant complètement désemparé.

Il me tenait d'un geste prudent par les hanches, une action à laquelle j'étais venu mettre fin en retirant ses mains, pour reculer tant bien que mal vers la grande fenêtre de la chambre et prendre appui contre l'encadrement pour ne pas m'écrouler par manque de force dans mes jambes.

Je le fixais, alors que mes larmes dévalaient le long de mes joues, en même temps que celles de Jeongguk.

- Mais regarde-moi ! hurlais-je, entre plusieurs sanglots, attirant immédiatement l'attention des infirmières qui se trouvaient dans le couloir avoisinant ma chambre. Comment pourrais-je accepter tes sentiments, alors que j'ai abandonné ma mère sous les pluies de coups de mon père ? Comment pourrais-je les accepter, alors que j'ai abandonné mon meilleur ami, celui qui avait toujours été là pour moi, et qui s'est sacrifié sur bon nombre de choses pour s'occuper de moi ?! Comment pourrais-je me sentir légitime d'être aimé par toi, que tu me combles de ton amour, alors que je t'ai annoncé la fin de mon existence par téléphone ?

Jeongguk n'osait pas m'approcher, peut-être par crainte que je ne fasse une connerie s'il osait bouger d'un millimètre et réduire la distance qui nous séparait l'un de l'autre. Il se contentait de rester là où il se trouvait, debout à côté du lit, à me supplier du regard de revenir vers lui, à me supplier de ne pas le rejeter.

- Je ne mérite rien, Jeongguk ! repris-je sans lui laisser la possibilité de s'exprimer. Regarde ce que je suis devenu !

Et pour accompagner mes mots, j'avais défait la blouse que je portais. La fameuse blouse blanche de l'hôpital, à motifs de couleur bleu, avec laquelle vous aviez le cul à l'air. Je l'avais jetée, sous le regard affligé de Jeongguk, qui me voyait nu pour la première fois de sa vie.

- C'est de ça dont tu es amoureux ?! Mais regarde-moi, Jeongguk ! lui criais-je dessus, sans me rendre véritablement compte de l'état psychologique dans lequel je m'étais plongé, bouffé par les remords et les regrets de mes actes. Je ne suis qu'un tas d'os ! Une putain d'épave qui pourrit avec le temps ! Je ne tiens même plus sur mes jambes, je ne peux même plus aller aux toilettes sans devoir être accompagné et me faire torcher le cul, parce que je suis encore trop faible pour le faire moi-même ! C'est de ça dont tu es amoureux, Jeongguk ?! C'est ça que tu veux comme vie avec moi ?! À jouer aux infirmières, à perdre de ton temps pour t'occuper de moi ?!

Je savais que chacune de mes paroles était comme un coup de poignard dans le cœur de Jeongguk. Qu'à chaque fois que je prononçais un mot, ça lui crevait un peu plus le cœur.

Depuis mon réveil, je me posais énormément de questions sur mon avenir. Si j'allais garder des séquelles physiques et devoir marcher avec une canne, parce que je n'aurais pas retrouvé à cent pour cent mes capacités motrices à me déplacer de moi-même. Si j'allais pouvoir reprendre des études, car il m'arrivait par moment d'avoir des pertes de mémoires passagères. Si j'allais parvenir à trouver un travail avec les conditions physiques dans lesquelles je me trouverai d'ici quelques années.

J'étais dans le flou total concernant mon futur, baigné dans un tas de questions et d'incertitudes. Et même si Jeongguk s'était montré optimiste en me disant que l'hôpital ne serait plus qu'un lointain souvenir, je continuais de croire désespérément que ma vie était fichue.

Que je l'avais foutue en l'air en une fraction de secondes, et que j'en payais à présent les conséquences.

- Tu ferais mieux de m'oublier, Jeongguk ! Je ne t'apporterais rien de bon, au contraire ! Je ne ferai que t'entraîner avec moi au fin fond des enfers ! Je ne suis pas une bonne personne, Jeongguk ! Tu n'aurais jamais dû me sauver ! Jamais !

Je continuais de hurler ces mots, m'épuisant en pompant dans le peu de ressources que mon corps possédait. Mes jambes tremblaient et s'entrechoquaient l'une contre l'autre, avant que je ne finisse par me laisser tomber, par manque de force. Je pensais que j'allais inévitablement entrer en contact avec le sol. Toutefois, je ne sentis étrangement rien de dur contre ma peau nue, ni de froid, simplement deux bras puissants qui m'avaient réceptionné pour me blottir contre une chaleur apaisante.

Je l'entendais pleurer. Je pouvais sentir sa cage thoracique vibrer contre mon oreille, par le rythme de ses sanglots.

- Je suis désolé, Taehyung, articula-t-il tant bien que mal, en resserrant son emprise autour de mon corps, qui était aussi fragile qu'une feuille de papier. Mais je ne t'écouterais pas. Pas cette fois-ci. Ne t'attends pas à ce que je t'abandonne, parce que je ne le ferai pas. Je ne regrette pas de t'avoir sauvé et je compte bien te prouver que la vie vaut le coup de se battre.

- Jeongguk -

- Non, me coupa-t-il, en venant couvrir mon corps dénudé dans la blouse qu'il avait récupérée. Je pense que ton état actuel ne favorise en aucun cas ton optimisme sur l'avenir, que tu crois que tout est fini pour toi. Mais c'est faux. Quoi que l'avenir te réserve, je serais là pour te relever, Jimin sera là pour t'épauler, Yoongi sera là pour te réconforter, Bobby et Jackson seront là pour te changer les idées. Tu n'es pas seul, Taehyung, tu nous as nous, à tes côtés. Et tu m'as moi, pour partager ta vie et la mienne, ensemble.

Je n'arrivais pas à comprendre comment Jeongguk pouvait continuer de penser ainsi, après les atrocités que je venais de lui balancer en pleine figure. Je n'arrivais pas à savoir d'où il puisait une telle force mentale, qui m'était clairement inaccessible du bout des doigts.

- Et... je pense que tu as aussi besoin de savoir ce qu'il en est au sujet de ta mère et de ton père, reprit-il d'une faible voix, en faisant relever délicatement mon visage vers le sien, après s'être saisi de mon menton entre ses doigts. Mais avant, je te ramène dans le lit, d'accord ?

Je hochais simplement la tête en guise de réponse, en m'accrochant du mieux que je pouvais aux épaules de Jeongguk, lorsqu'il vint me soulever par la seule force de ses bras, et me ramener dans le lit, avec lequel je n'allais plus tarder à fusionner si je ne parvenais pas à retrouver ma motricité. J'avais encore du mal à me dire que la possibilité que je ne puisse plus jamais me déplacer comme autrefois était envisageable.

Ça m'effrayait de m'imaginer avec une canne omniprésente à mes côtés en guise de troisième bras, ou en fauteuil roulant pour le restant de mes jours. Mais je ne voyais là que le côté négatif du sujet, ce qui était tout à fait légitime dans mon cas. J'étais encore incapable de voir le côté positif, de me rendre compte que des personnes à mobilité réduite pouvaient vivre parfaitement bien et profiter de la vie sous toutes ses formes, malgré les hauts et les bas qu'ils pouvaient rencontrer.

Jeongguk était venu me déposer avec soin dans le lit, sous le regard inquiet des infirmières qui étaient venues m'examiner pour s'assurer que j'allais bien et que je n'avais rien de cassé ou de fracturé.

- Il n'y a rien d'alarmant à signaler, commenta l'une des infirmières, après m'avoir ausculté. Mais il faudra que vous soyez vigilant envers votre ami et s'assurer qu'il ne se déplace pas sans votre aide, ou sans l'aide de ses amis.

- Bien sûr, on veillera comme il faut sur lui, répondit Jeongguk d'une faible inclinaison. Merci beaucoup. Si jamais on a besoin de vous, on vous le fera savoir.

L'infirmière se contenta de lui accorder un remerciement en s'inclinant, avant de quitter la chambre avec sa collègue et de nous laisser seuls, dans ce silence qui s'était soudainement installé et qui m'effrayait.

- Je... je suis un monstre..., chuchotais-je avec une voix rauque, abîmée par mes sanglots déchirants pour briser ce vide, tout en souhaitant me rendre invisible.

- Taehyung -

- Je suis un monstre, Jeongguk, repris-je, en n'osant pas le regarder dans les yeux. Je t'ai fait du mal et je continue encore de le faire, alors que tu m'as ouvertement avoué tes sentiments. Normalement... normalement, j'aurai dû me sentir heureux de savoir que tu m'aimes, j'aurais dû pleurer de joie et non de -

La main de Jeongguk s'était posée sur mes lèvres en guise de signe pour me demander de me taire. J'étais encore à fleur de peau, mes sanglots ne s'étaient pas complètement arrêtés et le moindre mot, la moindre phrase pouvait me faire partir dans les chutes du Niagara.

- Tes mots m'ont fait mal, oui. Tes mots m'ont vraiment blessé, si c'est ce que tu veux entendre, commenta-t-il d'une intonation sérieuse, en se penchant vers moi pour rapprocher son visage du mien. Par contre, ce que moi je ne veux pas entendre sortir de ta bouche, c'est que tu rendes invalides tes sentiments. Même si ça a pu me blesser, tu avais besoin d'extérioriser tes craintes, tes peurs.

Je ne pouvais pas répondre pour contredire ses paroles, car il exerçait une certaine pression sur mes lèvres - sans pour autant me faire mal - qui m'empêchait de pouvoir articuler correctement et lui faire part de mes pensées.

Alors, pour lui faire comprendre que je souhaitais prendre la parole, je m'étais mis à lui mordiller faiblement la paume de la main, lui faisant relâcher la pression qu'il maintenait sur ma bouche.

- Tu n'es pas réel..., avais-je marmonné dans ma barbe inexistante, en ne le quittant pas du regard.

Jeongguk avait très bien entendu ce que je venais de dire, arquant un de ses sourcils d'un air dubitatif.

- Pourtant, je suis bien là, devant toi, Taehyung.

- Tu ne peux pas être réel..., répétais-je sans cligner des yeux. Car j'avais peur que si je venais à battre des cils, Jeongguk allait disparaître à jamais, me faisant prendre conscience qu'il n'avait jamais existé. Les gens comme toi n'existent pas... tu ne peux pas être vrai...

- Hé, Taehyung... Je suis bien réel, en chair et en os, me répondit-il sur la même intonation de voix que la mienne. Je suivais ses moindres faits et gestes, en observant sa main se glisser jusqu'à l'un de mes poignets. Tu permets ?

Je ne savais pas pour quelles raisons il me posait cette question, mais par simple mécanisme - mais aussi par curiosité -, je vins lui autoriser sa demande d'un mouvement de tête approbateur. Suite à cela, je le vis se saisir de ma main avec douceur, qu'il vint poser contre sa poitrine, au niveau de son cœur.

Il m'avait fallu quelques secondes, avant de pouvoir percevoir les battements de son rythme cardiaque dans le creux de ma main.

- Tu vois, tu le sens contre ta paume ? me susurra-t-il dans le creux de mon oreille. Tu sens mon cœur qui bat ?

- Oui... mais... mais j'ai encore du mal à me convaincre du contraire, commentais-je, en commençant à sentir mes yeux me brûler, accompagnés de petits picotements, au vu du fait que je n'osais toujours pas cligner des yeux. J'ai peur que ce ne soit qu'une hallucination de mon cerveau, qu'en réalité, je suis mort et que ce sont les dernières visions avant de partir.

J'avais lu ça quelque part dans un livre - à mes heures perdues - sur ce qu'on pourrait voir après la mort. Beaucoup d'hypothèses étaient relevées dans cet ouvrage. La plus abordée, en temps normal, est sur cette étrange et chaleureuse lueur qui nous accueille vers l'au-delà après notre mort. Il y aussi celle où rien ne se passe, où les rideaux se ferment et mettent un terme au spectacle de notre vie.

Et il y avait la troisième, qui m'avait fait réfléchir sur le fait que le cerveau humain - qui continue de fonctionner quelques minutes après notre mort - peut nous faire vivre des hallucinations, des rêves, avant que tout ne devienne noir, comme l'écran d'une télévision que l'on vient d'éteindre avant d'aller se coucher.

J'étais persuadé et effrayé que j'étais mort. Que tout ce qui était en train de se produire sous mes yeux n'était en rien le reflet de la réalité.

- Alors... admettons que ce soit le cas, déclara Jeongguk, en venant positionner son visage face au mien, ne laissant qu'un infime espace entre nous deux. Qu'est-ce que tu aimerais pouvoir faire ou dire ?

Je louchais à moitié dans les yeux de Jeongguk, jonglant entre ses lèvres et ses prunelles crépusculaires, qui me transperçaient de toute part.

- Je... je, ma main s'était refermée sur la chemise que portait Jeongguk, saisissant le tissu de soie dans une poignée qui n'était pas particulièrement puissante, puisque je n'avais pratiquement plus de force dans mes muscles. Je m'étais mis à penser, quand on se parlait, ce que ça me ferait de sentir tes lèvres contre les miennes...

Même si nos visages étaient proches l'un de l'autre, je pouvais très clairement entrevoir un sourire se dessiner sur ses commissures, en même temps que son regard s'était adouci.

- Demande-le moi, Taehyung.

Ce serait une action parfaitement utopique, surtout après ce qu'il venait de se passer, après lui avoir dit de telles atrocités en pleine face.

Dans la plupart des cas, je suis certain qu'on m'aurait craché dessus, qu'on m'aurait rejeté pour ce que j'avais dit, ce qui aurait été tout à fait normal, et pour moi, une réaction plus commune que la sienne.

C'était l'une des raisons pour laquelle il me paraissait dorénavant irréel.

Et si c'était le fruit d'une hallucination après ma mort, pourquoi devrais-je me priver du contact de ses lèvres ?

- J'aimerai... j'aimerai sentir tes lèvres contre les miennes, lui chuchotais-je, en sentant mes joues s'empourprer subitement, faisant monter la température dans mon corps.

Le sourire de Jeongguk s'était un peu plus agrandi. Son souffle qui était si doux et si chaud, venait s'écraser contre mon épiderme, m'arrachant quelques vagues de frissons qui traversaient l'intégralité de mon enveloppe charnelle.

- Et si maintenant, je te disais encore une fois que tout ceci est bien réel, Taehyung. Que notre proximité est plus vraie que nature, que seulement quelques petits millimètres séparent nos lèvres les unes des autres ; est-ce que tu souhaiterais toujours que je t'embrasse ?

- Oui, répondis-je sans la moindre hésitation. Je veux... que tu m'embrasses... S'il te plaît, Jeongguk, embrasse-moi.

Et sans plus attendre une seconde de plus, Jeongguk avait littéralement fondu sur mes lèvres, unissant ses commissures, que je désirais tant, aux miennes, dans un baiser qui semblait si délicat, hésitant, suspendu dans le temps, à savourer le souffle, l'humidité de la langue, de la salive de l'un et de l'autre.

Comme si on prenait le temps de mémoriser et de graver à jamais cet instant dans nos esprits, pour que l'on puisse se rappeler, à chaque moment, de la douceur de ce baiser si épuré.

Mes paupières étaient closes, frémissant de plaisir à chaque fois que le muscle rosé de Jeongguk venait taquiner ma langue, pour l'emmener danser dans un ballet amoureux, avant d'y mettre un terme au moment où mes yeux vinrent s'ouvrir, pour rencontrer le doux regard de Jeongguk sur ma personne.

Il était bien là, devant moi. Tout ceci n'était pas un rêve, ni une hallucination produite par mon cerveau.

Je n'étais pas mort, me sentant heureux, à cet instant, d'être vivant.

- Tu vois, j'avais raison, je suis bien -

- Encore, le coupais-je soudainement dans sa lancée. Embrasse-moi encore une fois, Jeongguk.

Un nouveau sourire prit place sur le coin de ses lèvres, mais cette fois-ci, il ne vint pas les écraser directement sur les miennes, s'amusant à me taquiner en les faisant s'effleurer, tout en venant frotter son nez contre le mien.

J'étais désespéré de cette torture physique, de cette attente qui me semblait interminable et qui fit glousser Jeongguk dans un air victorieux de satisfaction.

- Jeongguk, s'il te plaît, le supplais-je avec envie dans un gémissement de plainte.

- Tout ce que tu voudras, mon ange, me répondit-il, en mettant un terme à cette attente languissante, dans laquelle il m'avait plongé, en liant à nouveau ses lèvres aux miennes dans un baiser qui se montrait plus désireux, plus passionné, accompagné de nos mains qui glissaient le long de nos corps - par-dessus la couche de tissu qui couvrait notre peau - mais qui nous permettait, malgré tout, d'être submergés par des vagues de frissons intenses.

Mes cellules grises avaient cessé de fonctionner à travers ce délicieux baiser, me permettant d'arrêter de penser et d'oublier, le temps de quelques minutes, mes craintes et mes peurs face à l'avenir incertain qui se dressait devant moi.

________________________

Fin du chapitre, mes bébés ! (🤭❤️)

Alors ? 🌝 Ce premier bisous ?

On avance tout doucement dans leur relation et je vous remercie de comprendre que ça peut mettre du temps, avant qu'il y ait plus de rapprochement physique entre eux ! ❤️

Je vous aime, à bientôt pour la suite ! ❤️

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