WHO'S HE

By Greystephanie

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Dans la vie de Taehyung, les épreuves ont toujours été monnaie courante. Depuis son enfance, il est soumis à... More

Avant propos
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Concours Fyctia Révélation New Romance 2024

Chapitre 22

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By Greystephanie

Bonsoir mes chatons, j'espère que vous allez bien ?

Pour ma part, je suis exténuée avec la charge de travail qu'on a déjà en ce début de mois de novembre, et ce n'est pas fini 😭 Mais, je suis au rendez-vous ce soir, pour vous poster ce nouveau chapitre, que vous attendiez avec impatience !

Je ne vais pas plus papoter, je vais vous laisser lire tranquillement !

Je vous souhaite donc une bonne lecture ❤️

________________________


Ce magnifique rêve dans lequel je m'étais réfugié aux côtés de Taehyung avait très vite viré au cauchemar, à ce même souvenir que je faisais quotidiennement quand je me laissais emporter dans un sommeil profond, effaçant, dans un amas de poussières, la divine silhouette de ma belle étoile - ainsi que l'atmosphère chaleureuse dans laquelle on s'était blottis l'un contre l'autre, loin de la réalité -, pour laisser place à cet amère et familière épaisse couche de neige qui recouvrait la totalité du sol, en ce mois de décembre.

C'était à chaque fois le même schéma, les mêmes actions, les mêmes paroles, aux moindres détails près. C'était toujours la même maison qui était située dans le coin de la rue - qui rejoignait le terrain de basket du quartier où j'allais régulièrement m'entraîner - dans laquelle je pénétrais après avoir essuyé mes chaussures sur le paillasson qui était disposé à l'entrée, frappé par la douce odeur de pain d'épices et des gâteaux de Noël qui venaient tout juste d'être enfournés.

C'était une ambiance affectueuse qui régnait à l'intérieur de cette maison, dont on n'aurait jamais douté que du mal pouvait y être fait.

Il y avait encore ces portraits de famille qui étaient disposés sur le buffet, accrochés aux murs de la maison, qui représentaient ma mère, mon père et moi, le fils unique de cette famille aux exigences insatiables. D'après eux, je devais être un fils modèle, un exemple à suivre pour les autres élèves de mon collège. Les bonnes notes étaient sacrées, comme si cela prouvait l'intelligence d'une personne, alors qu'il ne s'agissait que de faire du par cœur et réciter, mot pour mot, ce que l'on avait appris - sans savoir réellement si on avait compris ou non les textes révisés, ce qui ne représentait en rien les facultés intellectuelles d'un individu.

Évidemment, cela ne concerne que mon avis sur le sujet, qui ouvre plusieurs portes sur de larges débats interminables.

Mes parents m'interdisaient énormément de choses, que je faisais en cachette dans leur dos, pour vivre ma vie d'adolescent comme tous « mes amis ». Je n'avais pas le droit de manger des bonbons, chose que je m'octroyais de faire quand nous allions dans le centre-ville après les cours, nous rassemblant devant cette épicerie qui était devenue notre QG, à force d'y venir. Je n'avais pas le droit de choisir mes propres vêtements et encore moins de manger à ma faim, car ils ne voulaient pas que je devienne l'un de ces enfants obèses et que je sois la risée de la société.

Un sujet sensible qui nous touche encore aujourd'hui.

Mais j'étais très loin d'obéir à leurs exigences. Je ne disais rien quand j'étais enfermé entre ces quatre murs en leur présence, qui pesait sur mes épaules, contrairement à l'extérieur où je me sentais aussi libre comme l'air, libre de réaliser mes rêves, libre de vivre comme je le souhaitais.

Je n'étais âgé que de quinze ans à cette période de Noël et j'avais seulement réalisé, depuis quelques mois, que les filles ne m'intéressaient pas. Je les trouvais marrantes et j'aimais écouter leurs potins qui n'en finissaient jamais, mais c'était tout ce qui me plaisait chez elles. J'avais toujours su que j'avais une attirance particulière pour les garçons, qui dépassait de loin l'attirance physique.

Cependant, l'homosexualité était encore un débat très sensible. Je n'étais pas le seul à me chercher, à savoir qui j'étais réellement. Certains de mes camarades avaient eu le courage d'affirmer leur homosexualité, quitte à se faire harceler et taper dessus. Ils étaient fiers de qui ils étaient et je ne voulais plus me cacher à mon tour. J'avais peut-être choisi la mauvaise date pour le faire, mais comme on dit souvent ; mieux vaut tard que jamais.

Alors, quoi de mieux que de faire mon coming-out la veille de Noël ?

Je me revoyais dans ce cauchemar, assis sur le canapé de la salle de séjour aux côtés d'un feu de cheminée, dont le bois crépitait sous la pression des flammes. Mes parents étaient assis, chacun sur un fauteuil en face de moi, comme si je m'apprêtais à vivre mon dernier jugement - ce qui n'était en aucun cas une exagération de ma part.

Comme à mon habitude, quand je revivais ce souvenir, je me tenais dans l'encadrement de la porte, les bras croisés contre mon torse, à regarder le pauvre adolescent que j'étais, stressé et angoissé par l'aura froide et glaciale que mes parents dégageaient, en attendant que je prononce enfin un seul mot.

Avouer à ses parents que leur seul fils unique est homosexuel était quelque chose qui me paraissait insurmontable, mais j'avais besoin de me libérer de ce poids, de ce fardeau qui commençait à peser de plus en plus lourdement sur mes épaules. C'était épuisant de continuellement jouer un rôle, de se cacher derrière un masque qui ne me représentait aucunement sur les aspects personnels, juste pour rentrer dans les cases créées de toutes pièces par la société - et être un monsieur-tout-le-monde, pour ne pas être critiqué ou être rejeté par nos proches.

Toutefois, qu'en était-il de nous ?

Qu'en était-il de nos ressentis, de nos sentiments ?

De notre vie ?

Je ne voulais plus faire semblant, je ne voulais plus jouer au rôle du petit élève modèle, à ramener que des bonnes notes juste pour favoriser l'augmentation de l'égo et la satisfaction de mes parents, qui n'en avaient rien à foutre de mes sentiments. Ils ne s'en rendaient peut-être pas compte, mais les études n'étaient vraiment pas ma tasse de thé. Je préférais de loin la musique et j'avais toujours aspiré - au fond de moi -, à devenir l'un de ces musiciens à la renommée mondiale et vivre enfin de ma passion. Malheureusement, je ne savais que trop bien que ce rêve, que cette sublime passion était déjà vouée à l'échec, que c'était un milieu très difficile d'accès et que pour gagner sa vie, il fallait réaliser un certain nombre de ventes et avoir une reconnaissance internationale, si on voulait pouvoir vivre de notre rêve.

Alors, en dépit de mon souhait qui me semblait totalement inaccessible du bout de mes doigts, je me contentais de jouer de la guitare dans ma chambre et de chantonner mes écrits, qui étaient mes seuls échappatoires à ma vie, que je trouvais tristement misérable.

Le vingt-trois décembre était une date que je ne pourrais jamais oublier, car il m'était encore difficile de comprendre comment des parents qui ont désiré avoir donné la vie, peuvent en venir à frapper leurs enfants, leur chair et leur sang, à les insulter de tous les noms et les réduire plus bas que terre, juste parce que leurs progénitures sont fiers d'aimer une personne qui est du même sexe qu'elles.

Et il n'y a pas plus beau que le véritable amour dans la vie, et non celui qui est monté par de simples tissus de mensonges.

Je m'observais trembler de toute part - me souvenant que j'avais la langue et la bouche pâteuses à cause du stress - et prendre une grande bouffée d'oxygène, avant de prononcer ces mots, qui ont par la suite déclenché la fureur de mes parents :

- Papa, maman, je suis gay.

Sans même me répondre quoique ce soit, j'avais vu le regard de mon père se ternir de haine et de dégoût, se levant de son fauteuil pour s'approcher de moi d'un pas digne d'un prédateur, et m'asséner une gifle qui avait fait tourner ma tête de trois-quart par la puissance qu'il avait mis dans son geste. S'en est suivi un déferlement d'acharnement, que ce soit sur le plan physique et verbal, sur ma personne. Ma mère, elle, pleurait dans son coin, en se tenant le visage entre ses mains, comme si je venais de commettre un abominable crime contre l'humanité, tandis que mon père défoulait sa misanthropie, en ne me laissant aucune possibilité de m'exprimer ou de me défendre contre cette inimitié injustifiée.

C'était toujours difficile de revivre ces moments de ma vie, de voir que ma seule famille me rejetait pour une simple orientation sexuelle, qu'ils voulaient que je sois comme eux le désirent, et non comme moi, je voulais être.

Néanmoins, malgré les coups et les insultes que je prenais et que j'encaissais sans broncher, je me sentais enfin libre. Je n'étais plus prisonnier de ces chaînes et je pouvais enfin être la personne que j'étais. Cependant, même si je le craignais, tout de même au fond de moi, je ne m'étais pas attendu à me faire jeter de la maison la veille de Noël - dans tous les sens du terme - comme un vulgaire déchet rempli de moisissures que l'on voulait se débarrasser au plus vite.

La neige, que je comparais souvent à un doux et épais nuage blanc, s'était peu à peu teinte d'une couleur rouge, imprégnée par les gouttes de mon sang qui s'écoulait de mon nez et de mes lèvres, noyée par mes larmes qui ne cessaient de dévaler le long de mes joues, meurtries par les coups de mon père. J'ai toutefois eu de la « chance », ce soir-là, qu'il ne me batte pas à mort, car la haine que j'avais vue dans ses yeux reflétaient la destruction et l'animosité que pouvait engendrer la folie humaine.

Je m'étais vu tenter de me redresser sur mes mains tremblantes et frigorifiées par le froid hivernal, me retourner pour faire face à la porte d'entrée et me prendre en pleine figure deux sacs qui contenaient, l'un mes effets personnels, et l'autre mes cahiers de cours, accompagnés des jurons de mon père à mon égard :

- Dégage loin d'ici, sale pédé ! On ne veut pas d'une abomination sous notre toit ! Tu es la honte de notre famille !

Ce fut les dernières paroles que mon cher paternel m'a adressées, avant de me claquer la porte sous le nez, et de me laisser pieds nus à mon triste sort, dans ce froid qui pouvait être assassin, si on n'était pas assez couvert pour l'affronter toute la nuit. Je m'étais empressé de récupérer mes affaires et de m'enfuir loin de ce quartier, avant que quelqu'un ne me voie dans cet état.

Je ne savais pas où j'allais, je ne savais surtout pas où je pouvais aller pour me réfugier. Je n'avais pas un rond sur moi pour me prendre au moins une nuit dans un hôtel, et encore moins pour me payer des soins et soigner mes plaies qui me brûlaient à cause du froid. Je n'avais pas non plus mon portable en ma possession, qui était resté dans ma chambre, imaginant déjà mon père brûler mes affaires pour alimenter le feu de cheminée et ainsi faire disparaître mon existence au sein de cette famille, qui ne m'avait donc jamais aimé.

Et comme nous étions en pleine période de fêtes de Noël, les rues étaient désertes la nuit, durant les trois prochains jours qui ont succédé mon expulsion, me retrouvant seul à errer tel un zombie -comme dans Walking Dead -, dans les allées enneigées, cachant mon visage à l'aide d'une paire de lunettes de soleil et d'une d'écharpe, pour ne pas attirer l'attention sur ma personne, car je ne voulais en aucun cas qu'on me ramène chez mes parents, ni que la police se mêle de cette affaire et qu'on me fasse revivre cet enfer.

Je ne sais pas par quel miracle j'ai réussi à survivre dans cet air glacial de l'hiver, durant les trois jours et trois nuits que j'avais passés à l'extérieur, me réfugiant comme je le pouvais dans des endroits couverts, dans des lieux désaffectés - souvent squattés par des camés, superposant les couches de vêtements que je possédais, avec quelques cartons usagés, pour me couvrir comme je le pouvais.

On peut effectivement dire que j'ai eu une chance in extremis de ne pas succomber à une potentielle hypothermie, lorsqu'en plein milieu de la journée du vingt-sept décembre, deux adultes s'étaient arrêtés devant moi, alors que j'étais assis dans un coin de rue, à trembler sans pouvoir m'arrêter, épuisé sans avoir mangé ni bu de l'eau durant ces derniers jours. Je savais pertinemment que si je passais une nuit de plus dans ce froid hivernal, je n'allais jamais me réveiller le lendemain matin, ni même voir le soleil se coucher pour laisser les astres danser dans cette scintillante robe étoilée, qui aurait été mon dernier souffle dans cette triste vie.

C'était sans compter que ces deux adultes étaient en réalité les parents de mon meilleur ami - qui m'avaient quand bien même reconnu malgré les différentes couches de tissus qui camouflaient l'intégralité de mon corps, m'interpellant tous deux, d'une voix étonnée :

- Jeongguk ? Mais qu'est-ce que tu fais ici dans cet accoutrement ? Où sont tes parents ?

C'était peut-être un signe du destin que la vie m'avait accordé, ce jour-là.

Une possibilité de me relever et de me battre pour continuer à affirmer avec fierté, la personne que j'étais.

Ce cauchemar avait pris fin lorsque les parents de mon meilleur ami, Yoongi, m'ont recueilli gracieusement chez eux jusqu'à mes dix-huit ans, l'âge où je m'étais décidé à me trouver du travail et ne plus dépendre d'eux, ce qui m'avait permis de me louer un studio étudiant avec l'aide de mes parents de substitution, que j'ai pu rembourser grâce à mon activité actuelle sur les réseaux sociaux.

En ce qui concerne Yoongi, il était devenu bien plus qu'un simple best friend. Il était désormais comme mon frère de sang et nos liens s'étaient durement renforcés au fil de ces dernières années, que l'on avait passées ensemble, et qu'on continuait encore d'entretenir, au jour d'aujourd'hui.

Un frère qui ne m'a jamais abandonné et dont j'entendais partiellement sa voix résonner étrangement dans mon rêve :

- Jungkook !

Son appel me paraissait si lointain, que j'avais du mal à le percevoir correctement dans mon esprit. Je ne sentais plus la froideur de l'hiver, qui avait pris possession de mon corps, mais plutôt une douce chaleur entraînante qui se diffusait à partir du creux de ma main et qui se répandait dans tout mon être, me faisant me sentir agréablement bien dans ce petit cocon réconfortant.

- Hé mec ! Réveille-toi ! Jungkook !

Cette fois-ci, j'entendis plus nettement le timbre de voix qui était à quelques centimètres de mon oreille, avant de sentir une main venir se poser sur mon épaule, ce qui me fit sursauter d'effroi, ainsi que sortir de mon sommeil, pour ouvrir subitement mes yeux et rencontrer le regard ahuri de Yoongi sur ma personne.

- Putain mec, tu m'as fait une frayeur ! s'exclama Yoongi dans un soupir de soulagement, en amenant l'une de ses mains à sa poitrine, juste au niveau de son cœur. Ça fait six fois que je t'appelle et tu ne réagissais même pas !

J'étais totalement plongé dans une totale confusion, encore dans le flou de ma somnolence, mais je pouvais d'ores et déjà constater, au fur et à mesure de mon éveil, qu'il n'y avait plus de neige autour de moi, que j'étais assis sur un fauteuil dans une pièce peinte intégralement de blanc, dominée par les sons répétitifs des monitorings. Et en bougeant l'une de mes mains, je sentis un poids qui était présent dans le creux de cette dernière, réalisant que c'était celle de Taehyung, que je n'avais pas quittée une seule seconde durant mon sommeil.

- C-combien de temps est-ce que j'ai dormi ? lui demandais-je dans un froncement de sourcils, encore perturbé par ce soudain réveil, qui m'avait littéralement retourné le cerveau.

- Aucune idée, Jungkook. On vient seulement de revenir avec Jimin, me répondit-il, en prenant une chaise à son tour pour venir s'asseoir à mes côtés. Mais on dirait que tu t'es directement endormi après notre départ, ce matin.

- Ce matin ? répétais-je dans un sentiment d'égarement, en caressant à l'aide de mon pouce le dos de la main de Taehyung. Il est quelle heure ?

- Dix-huit heures, me dit-il, en jetant un coup d'œil à sa montre pour ne pas me répondre des conneries. Jimin et moi on est rentrés à la maison, il devait être neuf heures et demi.

- Putain, maugréais-je avec déception dans ma barbe inexistante. Je ne voulais pas m'endormir pour pouvoir surveiller l'état de Taehyung...

- Jungkook, tu n'as pas à faire ça, répliqua Yoongi, en venant reposer sa main sur mon épaule pour y exercer une faible pression. Il y a des infirmières qui viennent régulièrement vérifier ses constantes. Tu n'as pas à t'inquiéter pour ça, surtout que tu as besoin de te reposer, toi aussi, sinon tu ne vas pas tenir le coup.

- C'est plus facile à dire qu'à faire, lui répondis-je dans un faible soupir, avant de détourner mon regard vers le visage de Taehyung. J'ai rêvé de lui. J'ai rêvé que nous étions assis tous les deux sur le canapé de notre appartement et il était positionné sur moi, ajoutais-je, en me redressant légèrement pour venir déposer un doux baiser sur son front. J'avais l'impression que tout était réel, qu'il était réellement conscient, et que rien de tout ça ne s'était produit. Que ce n'était que le fruit de mon imagination.

Yoongi me fixait d'un air silencieux, en attendant de savoir où je voulais en venir, car la façon que j'avais de raconter mon rêve laissait sous-entendre qu'il y avait quelque chose d'autre qui se cachait derrière cette illusion.

- Mais comme à chaque fois que je suis plongé dans un sommeil profond, je finis toujours par me rappeler ce vingt-trois décembre...

- Jungkook...

- Je finis toujours par inlassablement revivre cette date qui est ancrée à jamais dans ma mémoire. Mais plus je la revis, moins elle me fait mal, moins je ressens de rancœur envers ces individus.

- Tu les appelles ainsi ? questionna Yoongi dans un plissement d'yeux interrogeant.

- Ouais, ils ne méritent même pas que je continue à les considérer comme mes propres géniteurs, soufflais-je d'une faible voix, après avoir glissé mon autre main dans la chevelure de Taehyung, pour délicatement lui caresser le cuir chevelu.

À travers cette action, j'espérais qu'il pouvait ressentir mon geste et qu'il sentirait ma présence à ses côtés, qu'il sache qu'il n'est pas tout seul, même dans cette épreuve qu'il était en train d'affronter.

- Les seuls que j'estime être des parents, des vrais parents aimants et compréhensibles, ce sont les tiens, repris-je à l'attention de Yoongi, en ne quittant pas Taehyung du regard. Ce sont les seuls que je peux considérer comme étant mes parents, et qui m'ont sauvé la vie, ce jour-là...

Je pensais réellement ce que je disais à propos des géniteurs de mon meilleur ami. Ils étaient l'exemple type de ce que des parents devraient être envers leurs enfants. Être à leur écoute, essayer de comprendre ce qui ne va pas sans les juger, essayer de savoir ce qui les tracasse pour les aider à aller mieux. Leur faire savoir que quoiqu'il arrive, ils les aimeront toujours, qu'ils seront toujours là pour les épauler et les pousser au plus haut dans leurs objectifs, dans leurs souhaits, car ils sont fiers de leurs enfants, fiers de ce qu'ils ont créé par amour.

C'était ma vision des choses en ce qui concerne les parents, et si je venais à adopter un enfant dans un futur proche, je ne reproduirai pas les erreurs du passé.

- Je leur serai éternellement reconnaissant pour tout ce qu'ils m'ont apporté, pour tout ce qu'ils ont fait pour moi et qu'ils continuent de faire encore aujourd'hui, quand ils m'invitent à manger chez eux avec toi, notamment pour les fêtes de Noël, dis-je pour clôturer mes pensées.

- Mes parents t'aiment aussi, Jungkook. Tu seras toujours le bienvenu dans notre famille, parce que tu es comme mon frère ! Et je suis certain qu'ils accueilleront Taehyung avec grand plaisir, répliqua Yoongi sur une intonation d'une vive émotion. Alors, je comprends parfaitement pourquoi tu veux rester au chevet de Taehyung, pourquoi tu veux autant veiller sur lui et le protéger...

- Mais j'ai échoué..., murmurais-je, en baissant la tête. J'ai lamentablement échoué, Yoongi...

- Ne dis pas n'importe quoi !

- Regarde-le, Yoongi ! m'exclamais-je, en lui adressant un regard qui était gorgé de larmes, prêtes à dévaler le long de mes joues d'un instant à un autre. Je m'étais toujours promis de protéger de ce monde, la personne dont je serai fou amoureux. De toujours tout faire pour le rendre heureux, de le faire sourire, et rire. De lui montrer que la vie est belle quand on aime réellement quelqu'un. D'être à son écoute, de comprendre et de partager ses peines. Mais surtout, surtout de le protéger du mal, et j'ai échoué avec Taehyung. Je n'ai pas su le protéger...

- Jungkook... tu n'y es pour rien dans ce qui lui est arrivé, intervint Yoongi, en se levant de sa chaise pour réduire la faible distance qui nous séparait, et enlacer ma taille de ses bras pour poser son menton sur mon épaule. Il était prêt à emménager chez toi, Jungkook. Il était prêt à venir vivre avec toi, tu te rends compte de ce que ça signifie ?

Je vins mouvoir légèrement la tête à ses paroles.

- Non, puisqu'il est là, cloué dans ce putain de lit d'hôpital, branché à des putains de machines qui l'aident à respirer.

- Tu n'as pas échoué, voilà ce que ça veut dire, ajouta Yoongi sur un timbre de voix ferme. Tu as tout fait par amour et sincérité, et il l'a très bien ressenti, au point d'accepter de venir vivre avec toi ! Ce qu'il s'est ensuite passé n'est en rien de ta faute, Jungkook.

- Mais je continue de croire que si j'avais insisté un peu plus, il ne serait jamais retourné chez lui pour récupérer ses affaires. Ou que j'aurais dû rester devant son immeuble, à l'attendre. Dans tous les cas, Yoongi, j'aurais pu faire quelque chose, lui répondis-je, en me retenant de ne pas pleurer, de ne pas laisser mes émotions prendre le dessus, car je ne voulais pas que Taehyung ressente la tristesse qui pourrait l'affecter.

- Il se réveillera, me murmura Yoongi dans le creux de mon oreille, en resserrant son étreinte autour de ma taille. Et en attendant qu'il ouvre les yeux, tu dois impérativement te reposer, car quand Taehyung sera réveillé, il aura besoin de toi. Et si tu es faible, tu ne pourras pas l'aider.

Taehyung se réveillera...

Oui, Taehyung finira par ouvrir les yeux et j'espérais, au fond de moi, que la première personne qu'il verra à son réveil, ne sera autre que moi.

C'était peut-être égoïste de ma part, mais je voulais vraiment être le premier à croiser son regard, lors de son réveil.

- Je deviendrai plus fort pour toi, commentais-je, en amenant la main de Taehyung à mes lèvres, pour y déposer un long baiser, avant d'entrelacer mes doigts aux siens. Quand tu seras revenu parmi nous, je serai devenu beaucoup plus fort pour toi... Je te promets de toujours veiller sur toi, mon ange, qu'ensemble nous construirons cet amour qui sera indestructible, chuchotais-je contre sa peau, que je couvrais de tendres baisers, qui étaient accompagnés de mes chaudes larmes s'écrasant sur son épiderme. Nous t'attendrons, mon amour, qu'importe le temps que ça prendra. Nous serons toujours là pour toi.

Je pouvais entendre Yoongi renifler par-dessus mon épaule, avant de sentir sa main se rallier à la mienne sur celle de Taehyung.

Au même moment, la porte de la chambre s'ouvrit avec douceur et lenteur, permettant à Jimin d'entrer dans la pièce dans un pas silencieux. En croisant son regard dans le mien, je m'aperçus immédiatement qu'il avait les yeux affreusement rouge et bouffis, ce qui me laissait présager qu'il s'était enfermé dans les toilettes durant plusieurs minutes pour pleurer, avant de nous rejoindre dans la chambre.

Mais inévitablement, il éclata à nouveau en sanglots lorsque ses yeux se posèrent sur Taehyung, en s'approchant de nous, et se blottit contre nous pour renforcer cette étreinte, avant d'épouser à son tour la main de Yoongi avec la sienne.

Nous tenions, à nous trois, ta main dans les nôtres, et j'osais espérer qu'à travers ce simple petit geste, tu sentes notre présence malgré le coma dans lequel tu étais plongé. J'osais croire, naïvement, que tu entendais tout ce qu'on te disait, que tu comprenais et ressentais tout dans les moindres détails.

Mais je n'avais pas encore pris, avec advertance, que la bataille était loin, très loin d'être terminée.

Que le temps allait être si long, sans toi.

-

Ça va, bébé ? demanda Yoongi, en remarquant l'inquiétude qui était parfaitement discernable sur les traits du visage de Jimin.

- Je... j'ai croisé dans les couloirs les mêmes policiers qui étaient venus nous parler, ce matin...

- Quoi ? dis-je avec étonnement. Mais pourquoi est-ce qu'ils sont revenus... ?

Jimin s'humidifia les lèvres, en déglutissant difficilement sa salive.

- Ils sont venus pour sa mère, ajouta-t-il, en adressant un regard attristé vers son meilleur ami. Elle vient de se réveiller de son opération, et même si elle ne peut pas parler, ils vont lui poser des questions dans quelques heures, le temps de la laisser se réveiller, pour en savoir plus, et si elle veut déposer plainte contre son mari.

La mère de Taehyung était consciente ?

- J'ai peur..., murmura Jimin d'une voix fébrile. J'ai peur de ce qu'elle peut confirmer, j'ai peur pour Taehyung, j'ai peur que son père soit libéré, j'ai peur de tout...

Tandis qu'il s'était effondré en larmes dans nos bras, je commençais à réaliser que la chance venait de se présenter à nous, comme sur un plateau d'argent. L'avenir de Taehyung était en train de se jouer juste devant nous, tout comme le jugement de son père, et que cette chance ne tenait plus qu'à un fil sur ce que sa mère pourrait dire aux policiers.

- Il faut que j'aille la voir.

- Attends, quoi ? répondit Yoongi dans la foulée, d'un air effaré. Tu es malade, ça peut se retourner contre toi !

- Elle va être effrayée et elle va défendre son mari qui va s'en sortir les doigts dans le nez, argumentais-je pour ma défense. C'est malheureusement ce qu'il se passe à chaque fois dans ce genre de situation, leur dis-je, en me séparant délicatement de leur étreinte. Je dois la convaincre de porter plainte contre son mari, et qu'il ne s'approche plus d'elle, et de Taehyung ! Je ne veux pas que son père s'en sorte facilement et qu'il s'en prenne à nouveau à lui !

- Jungkook... tu peux tout aussi bien envenimer la situation en te mêlant de leurs histoires..., intervint Yoongi avec inquiétude. Ne fais pas quelque chose que tu pourrais regretter...

- Et si je ne fais rien, je vais regretter de ne pas l'avoir fait, répliquais-je, en croisant son regard qui était dominé par la peur. Et je suis certain qu'elle doit se demander où est son fils.

________________________

Fin du chapitre, mes amours !

Vous êtes beaucoup à me demander si on est proche de la fin ou pas ! Nous en sommes encore un loin, sachant que j'ai prévu une quarantaine de chapitres (voire plus), par rapport aux derniers sujets que je dois encore aborder !

De toute évidence, je vous préviendrai lorsqu'on se rapprochera de la fin, ne vous inquiétez pas ❤️

Je vous souhaite une très bonne soirée, et on se retrouve dans quelques jours pour la suite !

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