Weavershouse

By Heather_Dune

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Erin Weaver, 17 ans, vit avec son oncle. Née dans une famille riche, elle passe toutes ses vacances dans le... More

Chapitre 1: Des retrouvailles différentes
Chapitre 2: La Guerre est déclarée
Chapitre 3: Perdue
Chapitre 4: Passage vers un autre monde
Chapitre 5: Retour au Moyen Age
Chapitre 6: Le Palais
Chapitre 7: La Garde
Chapitre 8: Soif de Pouvoir
Chapitre 9: prétendante au Trône
Chapitre 10: Aujourd'hui, changements.
Chapitre 11: Brisée
Chapitre 12: Que La Partie Commence
Chapitre 13: Que nous réservent-ils?
Chapitre 14: Semi Cobalt - Semi Jade
Chapitre 15: Enlevée
Chapitre 16: Les Bagnards de Sarthe
Chapitre 17: Uriah, royaume d'Hadès
Chapitre 18: Rassemblement
J'ai été taguée.
Chapitre 19: Ils n'auront plus rien
Chapitre 20: En transe...
CECI N'EST PAS UN CHAPITRE
NOUVELLE HISTOIRE
Chapitre 21: Du côté de la Justice
Chapitre 22: Le crime de rêver...
Chapitre 23: Ce matin-là...

Prologue: Weavershouse

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By Heather_Dune

Je regarde le paysage défiler. Cela fait maintenant trois heures que nous roulons depuis la dernière pause. L'odeur pesante de cuire de la vieille Mustang m'étouffe. Le paysage rural, rendu monotone par une averse, commence à me lasser. 

Ma tête se repose contre la vitre froide et humide, et mon regard rencontre mon reflet qui me contemple depuis le rétroviseur. Mes traits son tirés, et des cernes dues à la fatigue du voyage, soulignent mon visage. Le moteur ronronne et sa vibration résonne dans ma tête.  Je ferme les yeux, et  un lourd soupir franchit mes lèvres. Les yeux à nouveaux rivés sur mon reflet, je peux maintenant voir un sourire éclaircir mon visage. Voila ce qui arrive souvent lorsque je songe à la destination vers laquelle nous porte la bagnole défraîchie. 

Quand je pense à la maison, je souri... 

Il faudrait peut-être que je précise que c'est un vieux manoir. Autrement dit, la propriété est énorme, et la place que ce lieu prend dans mon cœur, en comparaison, est gargantuesque. 

Je tourne la tête vers la gauche. Mon oncle a le regard concentré sur la route, mais quand il s'aperçoit que je le regarde, il me lance un sourire, que je lui rends aussitôt. C'est lui qui a obtenu ma garde à la mort de mes parents. Aussi loin que je m'en souviennes, j'ai toujours vécu avec Oncle Aaron. Ses cheveux châtains, habituellement tirés impeccablement vers l'arrière, retombent sur ses yeux. Une légère barbe commence à apparaître sur ses joues. Je jette un coup d'œil impatient sur la montre de marque qui orne le poignet de mon oncle.   J'exprime cette impatience par un énième soupir, et mon regard se porte à nouveau sur le paysage. La pluie a cessée, et le ciel  est moins couvert. 

Le rire du quarantenaire à mes côtés résonne dans l'habitacle. Il est homme d'affaires et gagne très bien sa vie. 

"Ne t'inquiète pas, nous sommes presque arrivés. Allonge toi sur la banquette arrière, et repose toi, tu a vraiment l'air fatiguée. Je t'éveille dès que l'on passe les portes du manoir."

Je réfléchir à sa proposition, et somnoler quelques instants me parait une bonne idée pour tuer le temps. Je détache alors ma ceinture, et enjambe difficilement l'espace entre nos deux sièges, et cale mon sac à dos sous ma tête. La fatigue scelle mes paupières et mes pensées divaguent. 

Le manoir est un héritage familial. Le nom de la propriété, « Weavershouse » vient de notre nom de famille Weaver. Il y a de cela un ou deux siècles, mes ancêtres vivaient dans cette maison. La seule chose qui nous empêchait d'y emménager définitivement, sont mes études.

Et j' attend avec impatience le moment où je pourrais enfin passer toute l'année dans cet endroit que j'adore. 

Malgré la connexion internet, wifi, télé, ... manquante, je ne m'ennuie jamais au manoir.

Premièrement Weavershouse possède une bibliothèque gigantesque avec un nombre incroyable de livres accumulés à travers les générations de Weavers.

Ensuite, le jardin est un réel paradis, avec ses champs de fleurs, arbres fruitiers, le lac et les buissons parfaitement taillés.

Quand l'envie m'en prend, je dépose mon chevalet dans les hautes herbes et reporte le paysage idyllique sur ma toile. La peinture est une de mes passions favorites, venant juste après la lecture. J'ai toujours préféré la retranscriptions des mots et de la pensée, que le dessin et la peinture sont parfois incapables d'apporter. 

  Je jalouse mes ancêtres qui y vécurent paisiblement. Les Weaver, autrefois famille nombreuse, n'est aujourd'hui composée plus que deux héritiers. Moi et mon oncle.  

Je ne me souvient ensuite plus que de rêveries incohérentes et de souvenirs anciens.  

***

La voix de mon oncle me fait émerger lentement. La voiture est arrêtée devant un grand grillage. Oncle Aaron me demande gentiment d'aller ouvrir la grille. Mes yeux s'ouvrent difficilement, et je remarque que des rayons de soleil sèchent à présent les gouttelettes qui parsèment les vitres.  Au moment ou mon cerveau fait la liaison entre "Grillage" et "Manoir", j'ouvre avec précipitation la lourde portière arrière, et je manque de me retrouver au sol à cause d'une racine d'arbre qui rend le chemin en terre battue inégal. Je claque la porte avec fracas, et j'entend les protestations assourdies de mon oncle à l'intérieur de la voiture. Je n'y fais pas attention, trop impatiente de rejoindre le manoir. La main sur le métal froid et partiellement rouillé, mes yeux rencontrent les larges haies flanquées par de petits buissons fleuris. Mes Doc Martens noires abîmées rencontrent le début du pavement gris, menant vers le but ultime. Mon cœur se gonfle de joie, et avec un sourire à m'en déchirer la mâchoire , je regarde bêtement mon oncle derrière moi. Il se demande ce qui me prends tellement de temps, et après avoir jeté ses cheveux vers l'arrière à l'aide de sa main droite, de la gauche, il descend la fenêtre à coups de manivelle empressée. Il sort son épaule et sa tête par l'ouverture et il me demande, avec une touche d'amusement, si je compte passer le séjour devant les portes du manoir. 

D'un geste large et magistral, je tire la porte vers la droite, afin de pouvoir laisser entrer la voiture. J'exécute une révérence et j'accompagne mon geste d'un bruyant: "Si vous voulez bien vous donnez la peine...". J'éclate de rire, quand je vois l'exaspération sur le visage d'oncle Aaron lorsqu'il passes les larges portes de Weavershouse. Je ferme précipitamment les portes, et je me hâte de rejoindre la voiture, quand je prend conscience qu'il ne compte pas arrêter la voiture. 

Je crie: "Hé, mais attends moi!", et j'accélère la cadence pour essaye de rattraper cette foutue voiture.

Au lieu de s'arrêter, il passe à nouveau la tête par la fenêtre, vers l'arrière cette fois-ci, et hurle:

"rendez-vous au manoir", accompagné d'un rire que je considère comme particulièrement sadique. 

Je m'arrête brusquement, sous le choc. Et je crois encore naïvement qu'il va s'arrêter. Mais il continue et ose encore passer sa satanée tête par la fenêtre pour me tirer la langue. Décidément, lui aussi a vraiment besoin de repos.

J'ai vraiment envie de regagnée le manoir tranquillement, feintant la maturité devant son acte immature, mais c'est moi l'enfant, et j'ai vraiment très envie d'arriver. Alors je cours, plus vite, toujours plus vite. Mes bottes pèsent une tonne, et les manches trop longues du pull que j'ai emprunté à mon oncle, battent contre mes jambes quand je cours. Autrement dis, je ressemble à rien. Au bout du chemin, l'esprit embrumé par ma course folle, et mon halètement sauvage, je discerne la voiture rouge écarlate derrière le dernier buisson. 

Une vengeance s'impose. Je le vois sortir de la voiture, alors que je me réfugie derrière la végétation pour me cacher. Il ouvre le coffre, et y jette mon pull, car le temps s'est amélioré. Je me dis qu'une approche à pas de loup est moins digne de moi qu'une attaque directe accompagné d'un boucan infernal. je choisis donc cette dernière option. Pendant que j'accours tel un éléphant, je le vois relever la tête et faire signe vers une des baies vitrées de l'édifice. 

Je me poserais la questions plus tard de l'identité de la personne qu'il salue. Trop occupé avec la personne qui se profile derrière la fenêtre, il ne fait pas attention à mon vacarme. Arrivé derrière lui, je prend mon élan, et saute sur son dos, en agrippant ses larges épaules. Il est surpris, et manque de tomber sous mon poids. Il parvient tant bien que mal à rester debout, et dans euphorie du moment, il cours vers le large escalier de Weavershouse, en beuglant: "CHARGER!". Malgré mon age approchant de quelques mois de la majorité, et de ses quatre décennies, nous nous esclaffons tels des enfants, en gravissant les marches de ce que j'appelais autrefois; Château. 

Arrivé au sommet de l'escalier, je retrouve la terre ferme et avec ma délicatesse habituelle, je pousse énergiquement la lourde porte. 

"ON EST LAAA!" je m'époumone, et je peux entendre résonner douloureusement mon cris à travers toutes les pièces du manoir. 

Je dois vraiment avoir l'air d'une écervelée, moi et mon sourire étiré, mes cernes épaisses, mon front en sueur, les cheveux en bataille et mes yeux écarquillés. Oncle Aaron bouche ses oreilles à l'aide de ses paumes et fronce ses sourcils suite à mon annonce bruyante. Je ne l'attends pas, et entame ma course à travers les énormes pièces. 

Je n'ai à présent plus qu'un seul objectif. Je parcours chaque pièce, sans trouver ce que je cherche, et réfléchis. Puis je le souviens du signe d'Oncle Aaron vers la fenêtre de la cuisine. Je pars à trouve allure vers cette dernière. Avec un fracas monumental, je foule le carrelage de la salle à manger pour trouver la cuisine. 

Lorsque j'aperçois la petite femme au tablier, devant la cuisinière, je crie: "Faria!"

La résidence est habitée en permanence par des domestiques qui sont au service des Weavers depuis des générations et des générations.Pour moi, ce sont des membres de la famille.

Cette dernière fait un bond et se retourne avec une main sur le cœur.

Je me jette aussitôt a son cou.

" Oh mon dieu Erin, tu m'as fait une de ces frayeurs !Je suis si contente de te voir !"

"Tu m'as tellement manquée !"

Elle met fin à notre câlin de retrouvailles et me regarde de ses prunelles dorées.

"Mais tu as tellement grandis depuis que je t'ai vue ma chérie ! Tu es vraiment belle, tu sais, tu ressembles tellement à ta mère."

Pour toute réponse, je lui fait un petit sourire triste.

Ses yeux commencèrent à se remplir de larmes, alors elle se reprend précipitamment.

"Allez, tu devrais aller voir ce que fait cet idiot d' Hayden."

Je rigole face à sa remarque. J'acquiesce et part donc vers la porte donnant vers le jardin.

J'entends Faria qui me crie depuis la cuisine :

"Il doit être dans l'écurie !"

Je reprends ma course folle, traversant le jardin à grandes enjambées. Hayden est mon meilleur ami depuis que je m'en souviennes. Faria est sa grand-mère, et il aide à entretenir Weavershouse durant les vacances d'été.

Quand je vois apparaître l'écurie derrière les grands arbres, un sourire s'étale sur mon visage.

Retour à mes plus anciens souvenirs.

Après quelques secondes, j'entreprends de contourner le bâtiment en bois pour surprendre Hayden.

Un sourire sournois s'étale sur mon visage et j'approche à pas de loups de la porte ouverte. Je suis tellement occupée à l'idée de ne pas faire de bruits que je n'entends pas que quelqu'un se glisse derrière moi.

La personne pousse un énorme cri, qui me fait sursauter comme jamais. Un hurlement pas très courageux, je l'admets, sort de ma bouche. J'entends alors Hayden se tordre de rire, car oui, c'est bien lui qui a été plus habile que moi. Il est plus vif que Oncle Aaron apparemment. 

Je lui saute au coup, trop heureuse de le revoir enfin. Ma vengeance viendra après.

Il me soulève et me fait tourner, nous faisant rire tous les deux.

Mais comme je n'avais pas encore oublié le mauvais tour qu'il m'avait joué, je le fait trébucher, provoquant sa chute...

Et la mienne...

Ma conscience me lance aussitôt :

- Quelle imbécile tu fais !

Trop tard, je me retrouve écroulée sur lui.

- En fin de compte, je retire ce que j'ai dis, commente conscience.

C'est elle l'imbécile.

Je me sens soudainement embarrassée,...

Et je ne sais pas pourquoi. Je n'ai jamais eu ce problème avec Hayden. Jamais.

Il ne semble pas remarque mon gène et commence à arracher de l'herbe pour me le jeter à la figure.

Nous nous tordons de rire et je sens déjà les larmes perler dans le coin de mes yeux.

Essoufflés, on se laisse tomber dans l'herbe, côte à côte et un silence agréable s'installe.

On n'a pas encore échangé un seul mot depuis nos retrouvailles.

Il tourne la tête vers moi et il est le premier à briser le silence.

"Tu m'as manqué Erin..."

"Moi aussi tu m'as manqué Hay'. Si je pouvais, je ne quitterais jamais Weavershouse."

Je lui souris et on se regarde, étudiant chaque détail qui a changé depuis les dix mois de séparation.

Hay' est un an plus âgé que moi et me dépasse largement en taille, malgré mon mètre soixante-dix ( ou un mètre septante pour les compatriotes :D) .

Ses yeux bleus sont plus foncés que dans mes souvenirs.

Et il me semble que ses cheveux châtains le sont également.

Il a un peu grandi, et ses épaules sont plus larges, il est plus musclé. Il a mûri, tout simplement. J'ai surement changé moi aussi.

Mais malgré tout cela, c'est bien mon ami d'enfance qui se trouve devant moi.

Il me sourit et se redresse, m'entraînant avec lui.

"Viens, j'ai sellé Faun."

L'équitation est une des activités qui s'ajoute à ma longue liste de passions.

On se dirige donc au pas de course vers les boxes, en se bousculant comme des enfants.

Quand j'entre dans l'écurie, je vois immédiatement le bel étalon, à la carrure imposante et crinière ondulée, noire comme la nuit.

Je me précipite dans sa direction et d'un mouvement fluide, je me hisse sur le dos de l'animal.

J'adore ce cheval. Je me penche en avant, pour lui caresser la tête.

Lui aussi m'a terriblement manqué.

Pendant ce temps-là, Hayden est déjà sorti de l'écurie, chevauchant Amerrie, sa jument grise. Il me dit tel un enfant de cinq ans :

"Bouge-toi ! Je parie que j'arrive le premier au Lac !"

"C'est ce qu'on va voir !"

Un rictus de défis se dessine sur mes lèvres. Aussitôt, il lance son cheval au galop à travers la forêt.

Je fais de même et bientôt, nous nous retrouvons côte à côte, à toute vitesse, essayant de se dépasser mutuellement.

Soudain, un tronc d'arbre nous barre la route et Faun, bien entraîné, effectue un joli saut, évitant ainsi l'obstacle.

Mais Amerrie ne fait pas de même. La jument têtue s'arrête abruptement, envoyant Hayden voler dans les airs. Sa trajectoire s'accompagne d'un cri peu viril, et il termine sa chute, tête la première dans le Lac.

J'en ai le souffle coupé, mais pas pendant longtemps car Hay' remonte à la surface et je ne peux retenir un fou rire.

Il essaye de sortir de l'eau, mais glisse, ce qui n'arrange en rien mes rires moqueurs.

C'est en me tordant de rire, que je perds l'équilibre et tombe de mon cheval, un pied encore dans l'étrier.

Heureusement, Faun ne bouge pas. Sous le choc, ma respiration s'est bloquée et maintenant c'est Hayden qui prend plaisir à se moquer de moi.

Il vient m'aider à me relever et on se regarde, l'un trempé et l'autre remplie de poussière et de boue.

Evidemment, ça repart en fou rire.

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