WHO'S HE

Da Greystephanie

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Dans la vie de Taehyung, les épreuves ont toujours été monnaie courante. Depuis son enfance, il est soumis à... Altro

Avant propos
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Concours Fyctia Révélation New Romance 2024

Chapitre 17

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Da Greystephanie

Bonsoir mes petits cœurs ! 😊😊 Je suis toujours aussi ravie de vous retrouver pour un nouveau chapitre de WHO'S HE ! Et j'espère que tout va bien pour vous en ce beau dimanche, digne de la période automnal (chez moi en l'occurrence c'est le cas !)

Je vous laisse donc avec ce nouveau chapitre, et on se retrouve à la fin comme d'habitude ❤️

________________________

Pain complet, œufs brouillés, toasts grillés, jus d'orange, café, chocolat chaud, saladier de fruits, et autres divers aliments et boissons étaient disposés sur la table à manger. Un vrai buffet digne d'un véritable festin qui se dressait devant moi, sans comprendre réellement pourquoi ma mère avait acheté et préparé autant de choses, juste pour nous deux.

En sortant de ma chambre, quelques longues minutes qui ont succédé à l'appel que j'avais eu avec Jeongguk, je m'étais finalement décidé à aller discuter avec ma mère sur certains sujets qui me faisaient de l'ombre dans mon esprit. J'avais besoin d'éclaircir différents questionnements qui restaient encore sans réponses et j'étais convaincu, au fond de moi-même, qu'avec ma mère, une potentielle discussion pourrait être possible, contrairement avec mon paternel, dont je connaissais déjà la finalité, avant même d'avoir ouvert, ne serait-ce que de quelques millimètres, ma maudite bouche.

Mais quelle ne fut pas ma surprise, en arrivant d'un pas silencieux, et d'un air intrigué et confus, dans la salle de séjour, attiré tel un appât accroché dans un hameçon par la douce odeur d'un brunch inhabituel, que ma mère avait soigneusement préparé avec passion durant mon sommeil. Je comprenais déjà mieux, en m'installant sur l'une des chaises, pourquoi elle n'était pas venue me réveiller, trop occupée à cuisiner tous ces plats.

Cependant, la réponse était malheureusement coupée en deux parties, et j'avais besoin de connaître la seconde pour cesser mon ruminage intarissable. Car si mon père apprenait par un simple bouche-à-oreille que je ne m'étais pas rendu à l'université aujourd'hui, je n'allais pas donner cher payé de ma propre vie, lorsqu'il reviendrait à la maison dans l'optique de me réduire en pièces, comme il l'a toujours souhaité réaliser dans ses rêves les plus fous.

Du moins, c'était ce que je m'imaginais, au vu de « l'amour » débordant de joie et d'eau fraîche qu'il portait à mon égard.

- Comment est-ce que tu te sens, Taehyung ? As-tu bien dormi ?

La voix de ma mère vint m'interpeller, me faisant réprimander un hoquet d'effroi. Je vins détourner ma tête vers la cuisine, la voyant sortir de la pièce avec une assiette de pancakes et de bacon dans les mains, qu'elle venait de terminer de préparer.

- J'espère que tu as faim ! Parce que je t'ai préparé tout ça pendant que tu dormais ! chantonna-t-elle d'un air joyeux, en déposant le plat qui venait s'ajouter aux restes des aliments.

C'était étrange, presque surréaliste pour moi.

J'avais comme la sensation de voir une autre mère sous mes yeux, une autre femme, totalement à l'opposé de celle que j'avais pu voir hier soir, en rentrant de ma douce sortie avec Jeongguk.

- Est-ce que tu as mal à ta main ? me demanda-t-elle, sans attendre une réponse de ma part. Je m'en occuperai après pour la désinfecter et te changer le bandage. Tu veux manger quoi en premier ? Tu sais, les -

- Mère..., soufflais-je sur une intonation décontenancée. Qu'est-ce que ça veut dire... tout ça... ? dis-je, en accompagnant mes mots par un geste de main visant à lui montrer tout ce qui se trouvait sur la table. Je ne comprends pas... Pourquoi ne m'avez-vous pas réveillé ? Si père apprend que je ne suis pas allé à l'université aujourd'hui, il va être furieux contre moi.

Ma mère avait pris place sur l'une des chaises, non loin de moi, affichant un de ces étranges sourires qui était dessiné sur ses lèvres très peu habituées à s'étirer de cette manière, et qui vint subitement disparaître lors de mes questions, dans une expression assombrie qui m'était drôlement familière, au point de voûter ses épaules d'un sentiment désenchanté.

- Je ne voulais pas te réveiller, parce que tu avais besoin de dormir et de te reposer, Taehyung, me répondit-elle, en me donnant l'impression qu'elle essayait de fuir mon regard. Ton père n'en saura rien pour ton absence d'aujourd'hui, alors, tu n'as pas à t'inquiéter à ce sujet. Maintenant mange, Taehyung, tu as besoin de reprendre des forces, après la nuit que tu as passée.

- Je ne sais pas comment je pourrais manger, mère, tout en ne comprenant pas ce changement soudain de comportement, répliquais-je avec désinvolture. Hier soir, vous m'avez giflé injustement, et là... vous agissez comme si rien ne s'était passé.

- Tu n'étais pas censé sortir en dehors de tes séances de sport, dit-elle, en posant ses mains sur le rebord de la table, le regard abattu plongé vers son assiette, qui était vide de nourriture. Tu -

- Alors... ce que père décide est normal pour vous ? commentais-je, en lui coupant la parole. Vous... vous ne cherchez même pas à savoir si cette vie me plaît ou non... Si je suis... heureux...

C'était maintenant ou jamais de pouvoir dire ce que j'avais sur le cœur, de pouvoir exprimer ce que je ressentais au plus profond de mon être, et ce mal-être persistant qui me rongeait de l'intérieur, pourrissant mon âme jusqu'à la moelle.

- Tout simplement parce que c'est ainsi et pas autrement, Taehyung.

Mensonge.

- Pourquoi est-ce que vous pleuriez, hier soir, dans votre chambre ? répliquais-je, en sachant pertinemment que j'allais appuyer sur un sujet sensible. À chaque fois que père part en déplacement, vous pleurez...

- Taehyung ! s'exclama-t-elle furieusement, en se levant de sa chaise, qui grinça sèchement sur le parquet à son action. Je t'interdis de te mêler de ce qui ne te regarde pas !

- Pourquoi ? répondis-je dans un murmure, en venant mordiller de nervosité ma lèvre inférieure. Pourquoi vous ne voulez pas me dire la vérité ?

Il n'y avait pas besoin d'être devin pour pouvoir déchiffrer l'émotion qui traversait actuellement les prunelles noisette de ma mère, aux éclats d'or qui ornaient l'ensemble de ses iris.

Elle savait de quoi je voulais parler.

Elle savait à quoi je faisais allusion.

- Il n'y a qu'avec vous que je peux parler de ce qui me concerne. Avec père, il m'est impossible d'avoir une conversation ouverte, sans qu'il ne me rabaisse ou qu'il ne me fasse culpabiliser d'exister.

- Taehyung...

- C'est la vérité, mère ! m'écriais-je au bord des larmes, d'un fatidique épuisement mental. Vous agissez et pensez comme si toutes vos décisions étaient merveilleuses pour moi ! Comme si j'allais vous être reconnaissant de m'enfermer dans une cage comme un pauvre animal sans défense, condamné à tourner en rond et à en perdre la tête, au point de finir par exploser de rage !

J'étais tellement submergé et chamboulé par mes émotions, que je n'avais pas réalisé sur le coup que j'avais fermé mes mains en forme de poings, les écrasant fermement contre la table, avant qu'une douleur quasiment indescriptible ne vienne m'envoyer un choc électrique dans la longueur de mon bras, qui suivit les points de suture de ma main.

Aucun son ne sortit de ma bouche qui était entrouverte dans un cri silencieux d'affliction, mes yeux écarquillés et engloutis par les larmes d'une souffrance intérieure titanesque, incapable de décontracter mon poing, dans lequel je pouvais sentir - sans exagération - mon cœur battre dans le creux, comme si je le possédais à main nue dans ma paume.

- Taehyung ! s'exclama ma mère dans un mouvement d'affolement, en se précipitant vers moi pour venir déposer un tissu humide et frais qu'elle avait pu imbiber d'eau tout droit sorti du frigo, grâce à la carafe qui était disposée sur la table à manger.

La froideur des fibres apaisa immédiatement, dans les secondes qui suivirent, cette douleur irradiante, sans pour autant faire disparaître cette sensation désagréable d'avoir mon pouls battant inlassablement dans une autre partie de mon corps - que ma cage thoracique.

- Respire mon cœur, respire calmement, ça va t'aider à te détendre, me chuchota ma mère d'une voix inhabituellement apaisante, qui se tenait à mes côtés, tout en exerçant de faibles pressions pour que le textile imprègne ma peau et l'anesthésie à l'aide du froid, me permettant de détendre les muscles de ma main, sans y ressentir la moindre douleur. Voilà, comme ça, laisse-moi regarder ta main...

- Ça va..., marmonnais-je dans ma barbe inexistante, en retirant ma main de son emprise. Je peux m'en occuper tout seul, je n'ai pas besoin de votre aide, mère.

- S'il te plaît, Taehyung, ne refuse pas mon aide...

- Votre aide..., répétais-je dans un faible soupir, avant qu'un sourire faussement sarcastique ne vienne prendre place sur le coin de mes lèvres. Votre aide ? dis-je à nouveau sur un ton un peu plus sec, en lui jetant un regard noir et transperçant de glace, brillant de mes nouvelles larmes qui s'accumulèrent dans mes yeux. Ça fait bien trop longtemps que je vous demande de l'aide et que vous ne faites rien, lorsque père s'en prend à moi ! Alors... Ne commencez pas à vouloir jouer la carte de la mère parfaite, alors que vous avez toujours fermé les yeux...

Quel euphémisme de ma part, n'est-ce pas ? De reprocher à ma mère de telles choses, alors que moi-même, je me voilais la face, trop apeuré d'affronter la vérité.

Dans tous les cas, que ce soit elle ou moi, nous vivions tous les deux avec une chaîne créée de toute pièce par mon père et enroulée autour de notre cou, dont nous étions les seuls à être capables de la briser.

Il suffisait juste d'avoir la force et le courage de le faire.

- J-je... je sais que je ne suis pas la mère parfaite, se défendit-elle d'une voix vacillante et terriblement brisée. Je sais que j'ai accumulé tant d'erreurs au fil de ces années, que je ne pourrai jamais me faire pardonner de tout le mal que je vous ai infligé, à toi et à ton frère... Mais s'il y a bien une chose sur laquelle je n'ai jamais menti, ou caché, c'est l'amour que je vous porte.

- De l'amour ? commentais-je, en ayant l'impression de vivre une hallucination, que tout ceci n'était qu'une foutue blague, une caméra cachée et qu'on allait bientôt intervenir pour y mettre un terme. Vous appelez ça... de l'amour ?

Je n'étais pas le mieux placé pour savoir ce qu'était réellement la définition de l'amour. Du moins, de ce que j'avais pu lire dans les livres, l'amour était quelque chose de beau, de tendre, de mou, qui était censé vous transporter à travers les nuages, vous emmener dans un monde au paradis idyllique.

Mais ce qu'ils oubliaient de montrer, en grande majorité pour éviter d'effrayer ou de dégoûter les lecteurs ou les spectateurs, c'est que l'amour pouvait aussi être à la fois terriblement destructeur et meurtrier.

Que l'amour pouvait nous faire faire des choses inimaginables.

Toutefois, et il faut le rappeler pour effacer toute confusion, cela n'excuse en aucun cas le comportement et les actes d'une personne agissant au nom de l'amour.

Il nous permet seulement de comprendre pourquoi, et non de l'accepter. Ce qui était deux choses totalement différentes et à ne pas confondre pour éviter un potentiel malentendu.

Comprendre aussi l'importance de grandir et d'évoluer dans un environnement stable, entouré de bienveillance, de compréhension et d'amour pour le développement psychologique et moral d'un enfant.

Tout comme cela peut concerner le cercle amical et amoureux d'un adulte.

Ma mère m'aimait, elle nous a aimés. Et même si à cet instant j'avais encore dû mal à y croire, c'était pourtant la vérité. Je savais que mon père n'était pas tendre avec elle, qu'il lui en faisait baver au quotidien, l'empêchant d'exprimer ses idées, ses convictions, ses choix, qu'elle devait dire « oui » à tout ce qu'il voulait, à tout ce qu'il disait, si elle ne voulait pas qu'il en vienne à défouler sa colère sur elle.

Autrement dit, mon père battait ma mère, mais contrairement à ces autres hommes qui frappaient au visage, à des endroits visibles du corps, lui, marquait la peau de ma mère là où lui seul pouvait voir les traces qu'il avait laissé derrière lui. Et vous voulez savoir pourquoi ? Pour la simple et bonne raison qu'elle l'accompagnait à des dîners d'affaires, à des soirées entre députés, et qu'elle devait être parfaite aux regards des autres invités.

Je ne savais rien de tout ça au moment où je vous raconte cette histoire. Je n'en savais rien que ma mère souffrait en silence des coups de mon père, qu'elle subissait sans broncher, pour nous protéger, moi et mon frère.

Et les seuls moments de répit qui lui étaient accordés, c'est quand mon père s'absentait pour ses voyages d'affaires, ses déplacements loin de la maison, lui permettant de s'effondrer en larmes dans leur lit conjugal, en priant pour qu'un jour, ce calvaire cesse à jamais, et qu'elle y trouve enfin la paix.

Maman, si tu savais comme je m'en veux de ne pas t'avoir cru.

À mes mots, ma mère me lança un regard éploré, en esquissant un faible sourire, qui n'atteignit pas la hauteur de ses joues.

- Un jour, tu finiras par le comprendre, me répondit-elle sur une intonation attristée, en venant caresser ma joue d'un geste hésitant - qu'elle avait giflée un peu plus tôt - , et dont la marque avait commencé à s'estomper petit à petit, ne laissant plus qu'une simple couleur rose sur l'épiderme.

Cependant, son toucher ne m'était aucunement agréable - contrairement aux caresses de Jeongguk -, me rappelant le choc que j'ai eu lorsque sa main s'était écrasée sur ma joue, me marquant intérieurement en ouvrant une nouvelle plaie dans mon cœur déjà meurtri par les actions du passé.

- Il n'y a rien de plus à comprendre, lui répondis-je froidement, en éloignant mon visage de sa main. Un jour, je vais finir par partir, moi aussi. Et ce sera trop tard pour faire machine arrière, mère.

Je le voyais dans ses yeux, que mes paroles étaient en train de la briser, qu'elle savait ce que cela signifiait.

- Un jour, mère, je m'envolerais de mes propres ailes...

❃ ❃ ❃ ❃

Mon retour, le lendemain, à l'université, ne s'était pas déroulé en toute discrétion. Et pour cause, Jimin avait crié mon nom lorsqu'il m'avait vu descendre du bus, en se précipitant vers moi pour se jeter dans mes bras - comme si cela faisait des années que l'on ne s'était pas vus, ni parlés - , alors que nous nous sommes eu pendant des heures au téléphone la veille, durant toute la soirée, avant que le sommeil ne nous rattrape et ne mette fin à notre interminable discussion.

C'était assez étonnant de voir que nous avions toujours un sujet sur lequel discuter et débattre sans se lasser, pour ensuite rebondir sur un autre évènement qui nous avait marqué et qu'on venait de se souvenir sur le moment, et ainsi de suite, malgré le fait que l'on se voie pratiquement tous les jours à l'université.

Évidemment, vous vous doutez bien que Jimin n'allait pas passer à côté de ce que je lui avais teasé un peu plus tôt dans la journée par rapport à Jeongguk, et qu'il ne s'était pas privé pour revenir là-dessus, en m'arrachant sans peine les vers du nez.

Cependant, je m'en voulais terriblement vis-à-vis de ça. Pas que je ne fasse pas confiance à Jimin, ne vous méprenez pas. J'avais juste peur que Jeongguk le prenne mal s'il venait à l'apprendre un jour ou l'autre, et qu'il souhaitait sûrement que cela reste entre nous. Il fallait que je lui en parle, que je lui dise que j'avais raconté notre soirée à mon meilleur ami, pour que j'aie enfin la conscience tranquille.

Parce que je pense que vous l'auriez déjà deviné depuis le début de mon histoire, que j'étais le genre de personne à en faire tout un drame, à me faire des films et des montagnes pour un sujet en particulier, en me demandant si je n'aurais pas mieux fait de me taire, ou de dire les choses différemment, ou tout simplement d'aller me faire foutre.

Mais pendant que j'étais en train d'épiloguer sur mes tracas, que c'était la troisième guerre mondiale dans mon esprit - comme dans le film d'animation Pixar Vice-Versa -, il se tenait là, à seulement quelques mètres de moi, avec son sourire charmeur et son regard pétillant d'ivresse à mon égard.

Mon cœur ne pouvait pas s'empêcher de refaire ce petit truc ridicule, qui était de cesser de battre durement une demi-seconde, avant de tambouriner comme un dingue contre ma poitrine.

Et il faisait ça à chaque fois que mon regard se posait sur lui.

Stupide cœur.

- Comment vas-tu, Taehyung ? dit-il, avant que je ne remarque qu'il avait réduit la distance qui nous séparait, se trouvant désormais en face de moi, ne laissant entre nous qu'un infime petit espace de quelques centimètres. Et comment va ta main ? Je peux la voir ?

- Euh... j-je... je vais bien, et ma main va bien, nous allons bien.

Jeongguk émit un faible gloussement d'amusement à ma réponse, même si je pouvais très bien discerner dans le fond de son regard, cette même inquiétude qui était présente ce soir-là, quand nous nous sommes quittés.

- Alors, je suis heureux de savoir que tout va bien, commenta-t-il, en baissant les yeux vers ma main, qui était habillée de son nouveau bandage flambant neuf.

Mais son regard avait changé, montrant à présent de la culpabilité.

- Jeongguk... ne me regarde pas comme ça, s'il te plaît...

- Je le savais, tu sais...

- De quoi ? réagissais-je, en fronçant faiblement mes sourcils d'un air dubitatif.

- Je l'avais senti, qu'il allait se passer quelque chose en te laissant partir, m'expliqua-t-il, en venant effleurer du bout de ses doigts le bandage, sans pour autant y toucher. Je me sens coupable de ce qui t'est arrivé et je sais, Taehyung, que la version que tu m'as dite n'est pas vraie.

Il fallait être un idiot pour croire en mes mensonges, et je m'en doutais, au fond de moi, qu'il ne me croirait pas, pas après la manière dont on avait mis fin à notre rencard.

- Mes mots sont maladroits, je l'admets, reprit-il, avant que je ne puisse m'exprimer. Mais... je n'ai pas arrêté de me dire que j'aurais pu faire quelque chose, ou que j'aurais dû insister un peu plus pour que tu viennes chez moi, quand j'ai appris que tu étais allé à l'hôpital.

- Non ! Jeongguk, non ! répliquais-je, en étant brisé de voir à quel point il s'en voulait, à quel point il pensait que c'était de sa faute, parce qu'il avait vu que quelque chose n'allait pas et qu'il n'avait rien pu faire pour m'aider, parce que j'avais refusé qu'il le fasse.

Ce n'était pas ce que je voulais.

Je ne voulais pas lui faire de mal.

Et pourtant, c'était ce qui était en train de se produire sous mes yeux.

- Taehyung..., murmura-t-il, en humidifiant ses lèvres, qui vinrent s'étirer dans un petit sourire triste. Hé, ne pleure pas petit cœur, s'il te plaît.

Je sentis son bras s'enrouler autour de ma taille et me tirer délicatement vers lui pour me serrer dans une douce et agréable étreinte réconfortante. Ma tête reposait contre son torse particulièrement tonique, percevant chacune des pulsations cardiaques, qui s'étaient subitement emballées, au moment où j'avais glissé mes bras autour de son corps, renforçant cette étreinte qui en disait plus que nos propres mots.

Petit cœur...

Voilà un nouveau surnom qui n'allait plus jamais me quitter.

- Il y a tellement de choses à dire, que je ne sais pas par quoi commencer..., chuchotais-je contre sa poitrine, baignant mes larmes dans son t-shirt.

- Prends tout le temps dont tu as besoin, Taehyung, me dit-il sur une même intonation de voix, tout en insérant l'une de ses mains dans ma chevelure, caressant mon cuir chevelu à l'aide de ses ongles fraîchement coupés. Je ne veux pas te forcer à te confier à moi dans l'immédiat, ce n'est pas ce que je veux que tu penses.

- Je sais, mais je ne peux pas non plus continuer de te mentir dans le blanc des yeux, lui répondis-je sincèrement, en relevant le visage vers lui, pour croiser son regard dans le mien. Je veux pouvoir me confier à toi, comme je le fais avec Jimin, sans avoir peur de déranger, sans avoir peur de croire que je vais devenir un fardeau et que tu finisses par te lasser de moi, parce que j'ai une putain de vie de merde et que tu risques d'en avoir marre de mes problèmes, et que je ne veux pas que tu sois un pansement pour mes blessures...

Jeongguk me fixa intensément dans les yeux, sans pour autant cesser de caresser mon cuir chevelu dans des mouvements lents et circulaires, qui me donnèrent une certaine sensation de plénitude et d'affermissement, au point d'en ressentir une soudaine envie de plonger dans un sommeil et de me blottir un peu plus fortement dans ses bras, à la recherche de cette chaleur et de ce parfum que j'avais commencé à apprécier.

- Taehyung, je ne sais pas où tu es parti t'imaginer toutes ces choses, mais jamais tu ne deviendras un fardeau pour moi, jamais je ne me lasserais de toi. Je...

Son regard vacillait de droite à gauche dans le mien, qui brillait d'une lueur indescriptible, en laissant le début de sa phrase sans suite, ce qui attira mon attention et me fit plisser des sourcils d'une expression interrogative, avant qu'il ne reprenne aussitôt :

- Je veux que tu te sentes suffisamment en confiance avec moi pour que tu te décides de toi-même à venir me parler. Je veux que tu aies parfaitement conscience que je serais toujours là pour t'écouter, pour t'épauler, qu'importe la situation, qu'importe le sujet.

- Mais Jeongguk... j'ai suffisamment confiance en toi..., rétorquais-je sur une intonation honnête. C'est juste moi... qui estime que mes problèmes ne sont pas assez graves pour être écoutés. Il y a pire que moi dans -

- Non, intervint Jeongguk avec fermeté, en venant m'interrompre dans ma lancée. Non, je ne veux pas t'entendre dire ça. Je ne veux pas que tu mettes tes soucis de côté juste parce qu'il peut y avoir pire que toi dans la vie, déclara-t-il, en prenant une expression beaucoup plus sérieuse, qui fit contracter sa mâchoire et plisser les traits de son visage. Merde, Taehyung ! Si on commence à penser tout le temps aux autres, à se dire qu'il y a pire que nous dans la vie, au point de minimiser nos sentiments, nos émotions, on ne s'en sortira jamais.

Il avait raison.

Jeongguk avait raison dans ce qu'il disait, même s'il s'était un peu égaré du sujet - chose qui nous arrive couramment lors d'une discussion -, il avait raison. On ne devrait pas se dire qu'il y a pire que nous dans la vie. On ne devrait pas mettre de côté nos sentiments, nos émotions, nos problèmes, en nous disant que d'autres personnes ont pire que nous et ne se plaignent jamais.

Nous sommes tous différents. Nous gérons tous différemment les difficultés que nous affrontons dans la vie. Et si on se laisse tomber dans l'oubli, en jugeant bon qu'on ne vaut rien, comparé à certaines personnes qui arrivent à surmonter les épreuves que leur donne la vie, alors que restera-t-il de nous ?

Que restera-t-il à la fin ?

Rien.

La réponse est rien.

Nous deviendrons cette pauvre coquille vide et insignifiante échouée au bord de la plage.

Nous deviendrons ces êtres, qui se sont renfermés sur eux-mêmes, ne laissant aucune possibilité à l'amour, à l'amitié, aux sentiments. À subir la vie plutôt que de l'aimer. À attendre que la mort vienne frapper à notre porte et emporter avec elle ce qui restera de nous...

Le néant.

- Taehyung, on ne doit pas s'arrêter de vivre, on ne doit pas s'arrêter de rire, de sourire, d'aimer, d'être heureux et de profiter de la vie, sous prétexte qu'il y a pire que nous ailleurs, renchérit-il, en venant prendre mon visage en coupe pour s'assurer que je ne détourne pas mon regard. Nous n'avons qu'une seule vie et ce n'est pas quand on sera six pieds sous terre qu'il va falloir se dire qu'on aurait dû en profiter. Et il ne faut pas tout mélanger non plus !

Jeongguk était incroyablement admiratif par sa façon de voir le monde, de trouver toujours une raison d'aimer un peu plus la vie et d'en tirer profit pour l'avenir, pour notre bien-être.

Sa manière de réfléchir me faisait d'ailleurs penser à ce camboy, que je regardais de temps en temps le soir quand je me sentais seul, et qui avait toujours d'aussi belles paroles que les siennes, avec une morale psychologique et philosophique derrière...

C'était assez étrange, comment la vie m'avait mise sur le chemin de ces deux garçons énigmatiques.

Je regardais silencieusement Jeongguk dans les yeux, tandis que ma vue était en train de se brouiller au fur et à mesure que mes larmes s'accumulèrent dans mes yeux et se mirent à couler le long de mes joues, débordant sur ses mains, qui caressaient toujours mes joues avec tendresse.

Tout ce qu'il disait était vrai.

Evidemment, il ne faut pas non plus se comporter comme un connard pour profiter de la vie. Il ne faut pas faire de gaspillage alimentaire, il ne faut pas consommer à outrance, au-delà de nos propres moyens, sous prétexte qu'on profite de la vie. Il ne faut pas jeter nos déchets dans la nature, qui souffre déjà assez des erreurs commises par l'humanité, et cetera, et cetera...

On se doit de penser aux autres, de respecter les autres, tout en pensant à nous en priorité, sans nous plonger dans l'oubli.

Et cela valait surtout pour nos sentiments.

Nous ne devrions jamais minimiser les souffrances que notre cœur endure.

- La vie est belle, comme elle peut être affreusement laide... c'est injuste et malheureux à dire... Mais nous ne sommes que de passage dans cette vie, alors, faisons en sorte de la rendre aussi belle et douce que l'on peut le faire, termina-t-il, en continuant de caresser mes joues, qui étaient affreusement humides à cause de mes larmes. Rendons-la plus belle ensemble... Taehyung...

________________________

Fin du chapitre mes amours !

La question ne se pose même plus à force de vous le demander, mais, j'espère qu'il vous aura autant plu que les autres !

J'espère qu'à travers les mots de Jeongguk, vous vous sentirez mieux, et écoutez !

Je vous souhaite à présent une belle soirée, et on se retrouve dans quelques jours pour le prochain chapitre ❤️

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