WHO'S HE

Von Greystephanie

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Dans la vie de Taehyung, les épreuves ont toujours été monnaie courante. Depuis son enfance, il est soumis à... Mehr

Avant propos
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Concours Fyctia Révélation New Romance 2024

Chapitre 16

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Von Greystephanie

Bonsoir mes chatons ! J'espère que vous allez bien ? ❤️

Nouveau chapitre de WHO'S HE aujourd'hui ! Et je sais que la note sur laquelle je vous ai laissé dans le dernier chapitre, n'était pas très joyeuse...

Je ne peux rien dire de plus sans vous spoil, alors je vous souhaite une très bonne lecture !

_______________________

- Je vais enlever ton bandage pour pouvoir voir la plaie. Si jamais ça te fait mal, n'hésite pas à me le dire, d'accord ? dit le jeune interne, qui venait de me prendre en charge, après plus de quatre heures d'attente à l'hôpital.

Quatre heures à compresser du mieux que je le pouvais la plaie pour ne pas me vider de mon sang. Il était donc cinq heures du matin et je ne souhaitais qu'une seule chose ; c'était de retrouver mon lit et de plonger dans mes draps pour me laisser emporter dans les bras de Morphée, en espérant du plus profond de mon être, de ne jamais me réveiller.

La douleur n'était pas désagréable, mais elle n'était pas agréable non plus. Toutefois, elle me faisait tout de même du bien intérieurement, dans le sens où je ressentais cette affliction ailleurs que dans mon cœur et dans ma tête. Un petit moment de répit, que j'affectionnais tout particulièrement, à défaut de me faire du mal volontairement, car en aucun cas, je n'avais voulu m'ouvrir la main de moi-même.

- Tu as eu de la chance, commenta le jeune homme, en examinant ma plaie de plus près, après l'avoir nettoyée. Tu aurais pu te sectionner un tendon, si ça avait été trop profond. Là, ce n'est que superficiel. Je vais te faire quelques points de suture et tu devras désinfecter la plaie tous les jours, pendant une semaine, pour éviter de développer des infections durant la cicatrisation.

- D'accord, merci..., lui répondis-je simplement, en somnolant légèrement sur le siège sur lequel j'étais assis, ma main posée à plat sur une sorte de tablette à roulettes, où tous les instruments étaient encore protégés par un plastique.

Il y avait une seringue, une aiguille qui avait la forme d'un hameçon pour la pêche, ainsi que du fil, pour les points de suture. Mais aussi diverses bouteilles avec des substances qui, selon moi, devaient être du désinfectant.

- Je vais anesthésier localement ta blessure pour ne pas que tu aies mal durant la procédure, déclara le jeune homme, en s'apprêtant à la seringue et une petite fiole, avant que je ne réagisse.

- Non, il n'y a pas besoin d'anesthésier, s'il vous plaît, intervins-je, en étant sûr de moi. Vous pouvez le faire sans, je vous assure. Je gère plutôt bien la douleur...

Et ce n'était, en aucun cas, un mensonge de ma part.

D'ailleurs, j'avais appris, beaucoup plus tard dans le temps, que les personnes souffrant intérieurement d'une dépression sévère, d'un mal-être insurmontable, d'une souffrance indescriptible, étaient généralement insensibles à la douleur. Ou du moins, y trouvaient une certaine forme de plaisir, de satisfaction à ressentir une douleur à un autre endroit que celle qui leur faisait perdre la raison au quotidien.

C'était vraiment triste, en y repensant. De se rendre compte que l'on devenait insensible à certaines choses, à quelque chose qui faisait de nous des êtres humains, avec des sentiments.

Mais plus on souffrait, plus on finissait par s'habituer à cette douleur, au point de devenir aussi vide qu'une coquille, aussi vide que le néant, ne ressentant plus rien, pas même l'amour.

Je crois même que ce fut l'un de mes premiers déclics, ce soir-là.

Je ne voulais pas devenir cette coquille abandonnée et échouée sur le bord de la plage, vouée à rester seule pour l'éternité, balayée d'un endroit à l'autre par le rythme des vagues dans une spirale sans fin.

Parce qu'il y avait toi, Jeongguk.

- Tu es vraiment sûr de toi ? me demanda le jeune interne, en me sortant de ma rêverie. Parce que... j'ai au moins une dizaine de points de suture à faire...

Mais même en sachant que tu étais là, j'avais besoin de ressentir cette douleur pour apaiser les mœurs de mon cœur.

Pardonne-moi.

- Oui, vraiment, alors allez-y, s'il vous plaît... J'aimerai pouvoir rentrer chez moi..., lui dis-je d'une douce voix, en ne montrant pas mon irritabilité qui commençait à prendre le dessus, suite à la longue attente que j'avais eue dans le hall de l'hôpital, avant ma prise en charge.

- Ok, d'accord, mais si jamais ça fait trop mal, n'hésite pas à me le dire, rétorqua-t-il, en commençant à préparer le matériel pour la suture. Tu t'appelles comment ?

- Taehyung... Kim Taehyung, ajoutais-je, en le regardant insérer le fil dans l'aiguille. Et... vous ?

- Kim Namjoon, me dit-il, en m'adressant un sourire, que je pouvais parfaitement deviner derrière son masque. Mais tu peux me tutoyer, tu sais, je pense que nous devons avoir le même âge.

- Je n'ai que dix-neuf ans...

- Oh ? fit-il d'un air agréablement surpris. Alors, non, je suis un peu plus âgé que toi, commenta Namjoon, en commençant à me suturer la plaie, tout en me jetant quelques regards pour s'assurer que je ne souffre pas en silence. Qu'est-ce qui s'est passé ? Tu t'es ouvert la main avec quoi ?

Je savais par avance qu'il avait entamé cette discussion pour me distraire, pour que je me concentre uniquement sur sa personne, et non sur ce qu'il était en train de faire.

- Avec un miroir, il m'a échappé des mains et j'ai voulu le rattraper, mentis-je sur la fin, mais pas sur le début.

- Et pour la marque sur ta joue ? lança-t-il dans la foulée, me faisant prendre conscience que la gifle que ma mère m'avait mise un peu plus tôt dans la soirée, avait été assez puissante pour me laisser une trace aux nuances rosées en-dessous de la pommette.

- Oh, ça ? Ce n'est rien, murmurais-je, en venant poser ma main libre sur ma joue, sans plus entrer dans les détails, car de toute évidence, je ne pouvais pas nier que c'était une marque de main bien nette ancrée sur ma peau.

Namjoon se contenta de fredonner à ma réponse, tout en terminant soigneusement et méticuleusement les points de suture. Il fit un nœud sur la base, qu'il coupa à l'aide de son petit ciseau, pour ensuite venir désinfecter à nouveau l'ensemble, et mettre par la suite une sorte de film qui me paraissait assez gras, enveloppant l'ensemble dans un petit bandage, qui n'était pas trop serré pour la circulation du sang.

Ça y est, c'était enfin fini, j'allais pouvoir rentrer chez moi.

Rentrer...

- Tu sais, Taehyung, il existe des centres d'aides pour les jeunes en difficulté, déclara soudainement Namjoon, en jetant tout son matériel usagé dans une poubelle adaptée. Des foyers, des organisations, qui sont là pour t'apporter de l'aide. Je peux te donner leurs numéros.

- C'est... c'est vraiment gentil, mais je n'ai pas besoin d'aide, merci..., lui répondis-je, en me levant du siège pour m'apprêter à partir, lorsque je sentis une main me saisir faiblement le poignet.

- Oui, tu as sans doute raison, répliqua-t-il d'une voix peinée, en lâchant mon poignet pour fouiller dans sa blouse et en sortir un post-it, sur lequel il vint écrire plusieurs notes. Je sais que tu es majeur, que tu es un jeune adulte, mais on a tous besoin d'aide, un jour ou l'autre, et c'est mon métier d'aider les gens. Alors, prends-le, et n'hésite surtout pas à contacter l'un de ces services, en cas de besoin.

Je fixais, le temps de quelques secondes, ce petit bout de papier, me décidant au final à le prendre pour le glisser dans la poche arrière de mon pantalon, qui était couvert de mon sang. Et je ne vous parle même pas de ma chemise, qui en était tout aussi recouverte.

J'étais triste à l'idée de me dire que j'allais devoir les laver et peut-être même les jeter, s'ils n'étaient pas récupérables, alors qu'il y avait son odeur qui s'était imprégnée dans le tissu.

Ce doux parfum de Cologne, qui avait cet étrange pouvoir de me réconforter et de m'apaiser.

- Merci beaucoup, Namjoon, répondis-je, en accompagnant mes mots d'une faible inclinaison, pivotant sur mes talons dans la seconde qui suit pour sortir de cet endroit, qui était anxiogène pour ma personne.

Je détestais les hôpitaux. Je détestais cette odeur d'alcool et de désinfectant qui émanaient de ces lieux, me rendant presque nauséeux et anxieux.

Et en arrivant sur le parking de l'hôpital, je vis avec surprise ma mère, debout à côté de la voiture, qui m'avait attendue à mon plus grand étonnement, après toutes ces heures d'attente interminable.

Il était six heures trente du matin, l'heure où nous étions rentrés à la maison, sans s'adresser un seul mot durant le trajet. L'heure à laquelle je devais, en temps normal, me réveiller pour me préparer, prendre le petit-déjeuner et aller en cours.

Sauf que cette fois-ci, ce matin-là, ce fut l'heure où je m'étais endormi sur mes draps, dans mes habits souillés de mon propre sang, que je n'avais pas eu la force de retirer, avant de sombrer dans un sommeil tant désiré.

❃ ❃ ❃ ❃

- Taehyung, ma vie, où es-tu ??

- Taehyuuuuung ???

- Réponds-moi avant que j'appelle la police !

- Jungkook s'inquiète pour toi aussi !

- Taehyuuuuuuuung !!

Minie

Mon portable ne cessait de vibrer et d'émettre ces petits bourdonnements contre ma table de nuit, à chaque message que je recevais de Jimin. Au début, je n'y prêtais pas attention, plongé dans un sommeil assez profond, avant que les vibrations ne se fassent plus persistantes, dûes aux appels de Jimin, me sortant de ma somnolence, pour venir tâtonner à l'aveugle et du bout de mes doigts, la table de chevet à la recherche de mon téléphone.

J'avais le visage englouti dans mon coussin, que je vins relever pour ouvrir un seul œil, et regarder tant bien que mal, à cause de la luminosité de mon écran, qui essayait de m'appeler à plusieurs reprises et avec autant d'insistance :

Jimin (appels manqués) - x15
Messages de Jimin (35)

Sur le coup, je ne comprenais pas pourquoi Jimin me « harcelait » avec autant de messages et d'appels, remarquant par la même occasion que j'avais plusieurs notifications de Kakao, au nom de Jeongguk :

Appels manqués (5)
Messages de Jeongguk (10)

Puis, lorsque ma vue s'était suffisamment stabilisée pour que je puisse commencer à lire les messages, je vins réaliser que l'heure affichait quatorze heures quinze et que je venais de rater le coche pour les cours de l'après-midi.

- Merde ! soufflais-je, en me redressant beaucoup trop vite dans mon lit, ce qui vint me provoquer une soudaine chute de tension, me clouant inévitablement au lit, alors que je voyais plusieurs étoiles scintiller dans ma vue.

J'avais attendu une dizaine de minutes, avant de me redresser dans une nouvelle tentative, cette fois-ci plus lentement et prudemment, en faisant attention de ne pas écraser à plat ma main suturée sur le rebord du lit pour me lever et me mettre debout.

Pourquoi ma mère ne m'avait-elle pas réveillé ?

J'étais encore le flou, pour ne pas dire que j'avais la tête dans le cul, et que j'aurais aimé pouvoir dormir encore plus longtemps. Cependant, Jimin et Jeongguk étaient inquiets, ce qui était tout à fait normal, vu que je ne leur avais pas envoyé de message pour les prévenir de ce qui m'était arrivé, et je devais les rassurer pour éviter qu'ils n'aillent s'imaginer quoi que ce soit.

Et je ne voulais pas que Jeongguk pense que je l'ignorais, surtout pas après notre soirée, qui fut tant merveilleuse à mes yeux.

La plus belle que je n'avais jamais vécue.

- Désolé mon chat, je viens de me lever, je n'avais pas mis mon réveil.

Envoyais-je à Jimin, une fois que j'avais réussi à taper mon message à l'aide de mon pouce gauche.

- Ne t'inquiètes pas, tout va bien... enfin, je t'expliquerai plus tard ! J'ai dû aller à l'hôpital, cette nuit.

« Ne t'inquiètes pas » et « hôpital » dans la même phrase n'était pas la meilleure idée que j'aie pu avoir en lui envoyant ce second message. Car dans la seconde qui suivit l'envoi, Jimin m'appela pour la seizième fois.

- Putain Taehyung, tu es sérieux ? cria Jimin dans la panique, contre le téléphone, sans me laisser le temps d'en placer une. Qu'est-ce qui t'est arrivé ? C'est grave ? Comment est-ce que tu te sens ?

- Tout va bien, Jimin ! Je me suis juste ouvert un peu la main en faisant tomber mon miroir, répondis-je, en reprenant ce vieux mensonge que j'avais sorti à cet interne. Et en rentrant chez moi, j'ai oublié de mettre mon réveil. Désolé de vous avoir inquiétés...

- Je suis rassuré que tu n'aies rien eu de plus grave, mais... combien t'as de points de suture ? me demanda Jimin d'une voix fébrile.

Je m'en voulais de l'avoir autant inquiété.

- Une dizaine. J'en ai pour une semaine à peu près, le temps que ça se cicatrise correctement.

J'étais dépité.

Car ça voulait dire que pendant une à deux semaines environ, je ne pourrais pas aller à mes cours de boxe.

Je ne pourrais plus le voir en dehors de l'université.

- Oh mon cœur, repose-toi bien ! Je vais prendre tes cours pour aujourd'hui, dit-il, en sentant sa voix qui changeait peu à peu de ton, devenant joyeuse, au fur et à mesure qu'il me parlait. Est-ce que tu seras là demain ?

- Je serai là demain, sans faute, promis ! J'espère que tu vas bien, toi ? rétorquais-je, en esquissant un doux sourire. Et... dis voir... est-ce que Jeongguk est dans les parages ?

- Jungkook ? Non, il est en cours avec Yoongi là, me dit-il d'un air déconfit. Notre prof à nous est en retard, du coup, là, je suis dans l'amphi, à attendre qu'il arrive. Tu me manques trop...

- Oh d'accord, je lui enverrai un message alors, pour ne pas qu'il s'inquiète, répliquais-je, en m'asseyant sur le rebord du lit pour ne pas rester debout trop longtemps. Tu me manques aussi, Jimin... Tu sais, j'ai tellement de choses à te raconter par rapport à ma sortie d'hier soir...

- Ta sortie ? Où ça ?

Même si je n'avais pas Jimin à proprement parler devant moi, je pouvais très bien imaginer l'expression du visage qu'il devait avoir actuellement, suite à mes mots. Un air confus et presque vexé de ne pas être au courant de mon fabuleux premier rencard.

- Eh bien... Jeongguk m'a invité au cinéma hier soir, lui révélais-je, en sentant mon rythme cardiaque s'emballer. On est allés voir le film Titanic, qui était à nouveau diffusé, puis après, on s'est installés au bord du fleuve Han pour manger une pizza qu'on s'est partagé. Et pour finir, on est allés au Columbus coffee pour discuter encore un peu, avant qu'il ne me ramène chez moi...

Il y eut un petit moment de blanc, entre le moment où j'eus terminé de lui raconter brièvement ma soirée, et l'attente d'avoir une réponse de sa part, dont j'entendis uniquement le souffle de sa respiration, qui me faisait penser que Jimin était choqué de ce qu'il venait d'entendre.

Pas dans le mauvais sens du terme évidemment.

Il ne s'y attendait certainement pas, à ce que j'accepte le rencard d'un autre garçon après ma dernière relation « amoureuse » qui, je le répète, était un véritable désastre, que je ne souhaite à personne, même pas à mon pire ennemi.

- Tu... Quoi ? finit-il par répondre, en bégayant d'étonnement. Jungkook t'a invité à un rendez-vous ? chuchota-t-il, alors que je savais qu'au fond de lui, s'il le pouvait, il le hurlerait de toutes ses forces. C'était comment ? Il est toujours aussi gentil ? Dis-moi tout, Taehyung, je veux tout savoir de comment ça s'est passé avec lui !

Est-ce que j'avais le droit d'en parler ?

Est-ce que Jeongguk était d'accord pour que j'en parle avec Jimin ?

J'aurais dû me poser les questions beaucoup plus tôt, mais c'était désormais trop tard pour faire machine arrière et effacer ce petit moment qui me faisait paniquer intérieurement, à l'idée que cela puisse frustrer Jeongguk.

- Est-ce que... est-ce que je pourrais t'en parler plus tard, mon chat ? lui dis-je, en me disant que c'était la meilleure solution pour ne pas entrer plus sérieusement dans le vif du sujet. Je dois désinfecter la plaie et ranger le bordel qu'il y a dans ma chambre. On pourra s'appeler ce soir, pour en discuter ?

- Tu n'es pas drôle, Taetae, me répondit-il, en faisant sûrement cette mine boudeuse qui le rendait si adorable. Mais pas de soucis ! De toute façon, je comptais t'appeler à nouveau ce soir, donc on fait comme ça ! Je t'aime ma vie, à plus tard !

- Je t'aime aussi, Jimin, très fort, lui avais-je dit, avant de mettre fin à notre appel et d'expirer un long, très long soupir d'exaspération envers ma personne.

Tu n'es vraiment qu'un pauvre idiot..., pensais-je, en me souvenant subitement des messages de Jeongguk, que je n'avais pas encore ouverts, me précipitant alors à ouvrir l'application et découvrir ce qu'il m'avait envoyé :

Jeongguk à 1h30 : Je te souhaite de passer une bonne nuit, Taehyung. J'espère que tout va bien pour toi ? Sache que je suis là si tu as besoin de parler. Dors bien, petite étoile.

Jeongguk à 7h15 : Bonjour, petite étoile filante, comment vas-tu ce matin ? J'espère que tu as bien dormi ?

Jeongguk à 11h45 : Taehyung ? Est-ce que ça va ? Je suis un peu inquiet de ne pas avoir de tes nouvelles...

Jeongguk à 13h : Désolé de t'envoyer encore un message, mais je suis vraiment inquiet pour toi, Taehyung.

Jeongguk à 13h50 : Je viens de voir Jimin, qui est autant en panique que moi de ne pas avoir de tes nouvelles et de ne pas savoir où tu es. S'il te plaît, Taehyung, réponds-nous quand tu verras nos messages...

Petite étoile...

Ce surnom peu habituel et venant d'autant plus de la part de Jeongguk, fit rater à mon cœur un stupide battement de quelques secondes, avant de repartir à vive allure, telle une gazelle contre ma cage thoracique, et de me faire rougir intensément devant ses messages, qui me procurèrent aussi un sentiment de peine et de culpabilité, de voir à quel point il s'était montré inquiet pour moi de ne pas avoir de mes nouvelles et de réponses à ses appels.

Je fis alors la même chose qu'avec Jimin, lui répondant comme je le pouvais avec ma main gauche, à taper à la vitesse d'un escargot sur les touches, en vérifiant bien à ne pas faire d'erreur de frappe, comme la dernière fois.

Tae✩Minie :

- Coucou Jeongguk, désolé de te répondre que maintenant, j'avais oublié de mettre mon réveil et mon portable était en mode silencieux, donc je n'ai pas entendu tes appels, ni tes messages.

- Je vais bien, je te rassure ! Enfin... j'ai dû aller à l'hôpital cette nuit, parce que je me suis blessé à la main, mais je te rassure que tout va bien !

- J'espère que tu ne m'en veux pas, je suis vraiment désolé...

Je ne savais pas quand est-ce que j'allais avoir une réponse de Jeongguk. Et en attendant que ce moment arrive, je m'étais laissé tomber en arrière, sur le matelas, faisant rebondir mon corps, en regardant le plafond pour me souvenir des évènements de la soirée que nous avions passée ensemble.

Tout avait été si parfait, tout, dans les moindres détails.

Jeongguk était une personne remarquablement adorable, attentive, d'une douceur incontestable, et dont je n'aurais jamais imaginé avoir le privilège d'en recevoir autant de la part d'un homme aussi gentil que lui. Il n'y avait rien de cette soirée que je n'avais pas apprécié. La séance de cinéma, où nous nous sommes retrouvés lui et moi, collés l'un à l'autre, enveloppé autour de son bras terriblement puissant, pour qu'il me tire vers lui, et que je puisse poser ma tête contre son épaule - comme les scènes que j'avais pu voir à plusieurs reprises dans les films ou les dramas coréens -, était encore une situation que j'avais du mal à réaliser.

Avoir sa veste sur moi pour me protéger du froid de la climatisation, son parfum qui se diffusait agréablement dans mes narines et son bras dans lequel je m'étais senti inévitablement en sécurité, ont fait me sentir comme sur un petit nuage flottant dans les airs à l'écart de tout danger. Et son rire, cette douceur mélodieuse et féerique qu'était son rire, me fit sourire, rien qu'en y repensant, en me souvenant de ces petites secousses, de ces vibrations qui émanèrent de sa poitrine, quand j'avais ma tête posée contre son torse vers la fin du film.

Notre petite virée au bord du fleuve Han avait été un véritable coup de cœur pour moi. Comme je vous l'avais dit, je n'y étais encore jamais allé, que ce soit de jour, comme de nuit. Alors, quand j'ai vu pour la première fois, ce paysage qui me sortait tout droit d'un animé, d'un univers imaginaire de par la beauté de l'environnement et des animations qu'il y avait couramment le soir, je fus inéluctablement amoureux de cet endroit. Et il faut le voir, pour y croire. Il y a tellement de choses que l'on peut faire aux alentours du fleuve et que j'ignorais totalement. Comme pique-niquer ou camper, louer des vélos et se balader le long du fleuve, ou bien - comme nous l'avions fait, Jeongguk et moi -, s'installer sur une bordure d'herbe fraîchement coupée pour admirer la fontaine arc-en-ciel du pont Banpo, qui nous a offert un spectacle des plus magnifiques de jeux d'eau et de lumières, accompagné d'une musique qui était accommodante pour la soirée.

Sans oublier cette pizza végétarienne qui avait été particulièrement délicieuse et bien garnie.

Il y avait aussi le ciel, ce soir-là, qui avait décidé de nous gâter, en se vêtissant de sa somptueuse robe étoilée, et la Lune qui s'était montrée faiblement intimidée à se dévoiler, sous nos yeux ébahis d'admiration.

Petite étoile...

En repensant à ce surnom, que Jeongguk m'a attribué, je commençais à me demander s'il avait contemplé le ciel comme je l'avais fait, ou bien si... il m'avait simplement regardé, en me répondant à ma remarque sur la beauté du ciel, que...

- oui, c'est magnifique..., murmurais-je à voix haute la réponse de Jeongguk, en passant ma main saine sur mon visage, que j'effleurais du bout de mes doigts et qui chauffait intensément de rougeur, en prenant conscience que c'était moi, la belle étoile à ses yeux.

J'étais tellement parti loin dans les souvenirs de cette soirée, qu'il m'avait fallu quelques secondes pour prendre conscience que mon téléphone vibrait à côté de moi, recevant un appel, dont je m'étais empressé de répondre, lorsque je vis le nom de Jeongguk s'afficher sur l'écran de déverrouillage.

- Salut, Jeongguk..., dis-je, en commençant à me sentir moins sûr de moi, tout à coup. Est-ce que tu vas bien ?

- C'est plutôt moi qui devrais te demander comment tu vas, me répondit Jeongguk dans un faible gloussement. Qu'est-ce qui s'est passé ? Avec quoi tu t'es blessé la main ? me questionna-t-il, sur une intonation qui montrait de la sollicitude à mon égard.

- Je... Eh bien, je vins me racler la gorge, en ne me souvenant plus sur le coup, de ce que j'avais inventé comme mensonge à l'interne. J'étais dans la salle de bain pour me laver et au moment de terminer, le miroir au-dessus du lavabo s'est décroché. J'ai voulu le rattraper et ça m'a ouvert la main...

- Taehyung ! Tu te rends compte que c'est super dangereux ? répliqua Jeongguk, sur un ton plus que sérieux, ne faisant qu'accroître son inquiétude. Tu aurais pu te retrouver avec un tendon sanctionné, ou pire encore !

- Je sais... j-je... je suis désolé..., répondis-je d'une voix vacillante, en pensant que Jeongguk m'en voulait.
Je n'ai pas réfléchi, j'ai agi sur le coup sans vraiment réfléchir, je ne m'en suis rendu compte qu'après, je suis désolé...

Pour le coup, c'était vraiment vrai ce que je disais. Même si la version des faits était différente, j'avais réellement agi sur l'instant T, m'ayant laissé envahir par mes sentiments, ma rage, au point de frapper contre mon miroir, sans réfléchir une seule seconde aux conséquences que cela pouvait avoir sur ma main.

Je m'effrayais moi-même, de ne pas être capable de contrôler mes émotions.

J'étais un danger pour les autres, mais surtout... pour moi-même.

Une bombe qui attendait le moment propice pour exploser à tout moment.

- Non, non, non, Taehyung ! Ne pleure pas, s'il te plaît ! répliqua aussitôt Jeongguk, qui éprouvait subitement de l'affolement. Je ne disais pas ça pour te faire pleurer ! J'étais juste tellement inquiet pour toi de ne pas avoir eu de tes nouvelles, et je le suis d'autant plus de savoir que tu as été à l'hôpital, cette nuit.

- Pardon, Jeongguk... je ne voulais pas que tu t'inquiètes autant pour moi, dis-je, en faisant du mieux que je pouvais pour ne pas m'effondrer en larmes. J'ai tout gâché...

- De quoi tu parles ? Hé... Taehyung, écoute-moi, tu n'as rien gâché du tout, me contredit Jeongguk, en prenant une voix beaucoup plus douce et apaisante. Je ne sais pas pourquoi, ni comment tu es parti imaginer une telle chose, mais c'est totalement faux, crois-moi.

- Parce que je ne pourrais pas venir aux séances de sport, pas avant une à deux semaines..., ajoutais-je, avec un terrible pincement au cœur.

- Ce n'est pas grave ça, Taehyung... Le plus important, c'est que tu te reposes et que tu soignes correctement ta main avant de revenir aux séances, d'accord ?

J'avais terriblement envie de le lui dire. Je voulais tant lui dire à quel point ces séances étaient importantes pour moi.

À quel point j'étais heureux d'être en sa compagnie et de passer de merveilleux moments à ses côtés.

Qu'il était mon échappatoire, mon refuge.

- Taehyung, reprit Jeongguk dans la foulée, en m'entendant sangloter faiblement à l'autre bout de l'appareil. Parle-moi, s'il te plaît. Dis-moi ce qui ne va pas...

- Je... je crois que je suis un peu sous pression, ces derniers temps, répondis-je, en reniflant pour stopper mes sanglots. Je vais profiter de cette journée pour me reposer et demain, ça ira mieux.

- D'accord, Taehyung, commenta Jeongguk, sans se montrer insistant. On se voit demain alors ?

- Oui, on se voit demain, lui dis-je, en souriant bêtement, m'estimant heureux qu'il ne puisse pas le voir. Et... je tenais à te dire que cette soirée a été vraiment agréable à tes côtés...

- C'est totalement réciproque, belle étoile, répondit Jeongguk, alors que je l'imaginais avoir un sourire tout aussi béat dessiné sur ses lèvres. Allez, je vais te laisser te reposer. À demain, Taehyung.

- À demain, Jeongguk, lui soufflais-je dans le micro du téléphone, avant de regarder mon portable, qui affichait désormais un écran noir à la fin de cet appel qui m'a tant réchauffé le cœur en entendant la voix de Jeongguk contre mon oreille.

Je peux comprendre à quel point ça peut être frustrant de voir que j'étais incapable d'avouer la vérité à Jeongguk sur ce qui me tourmente au quotidien.

En l'occurrence, principalement mes parents.

Mais à ce moment-là, j'étais dans l'optique d'affronter mes propres démons par moi-même, avant de chercher de l'aide en cas de défaite, sans me dire que l'inverse était sûrement la meilleure des solutions pour y parvenir.

Et nous sommes beaucoup à refouler nos sentiments, à minimiser ce que l'on vit, pour ne pas déranger les autres avec nos problèmes, en se disant qu'il y a pire dans la vie que nos petits soucis.

Qu'il y a pire que nous.

Alors, nous nous mettons sous silence, en pensant que c'est la meilleure chose à faire, en attendant le moment fatidique de cette histoire...

En attendant la liberté.

_______________________

Fin du chapitre, mes amours !

J'espère qu'il vous aura plu ? Tout comme les précédents ❤️🥺

Ce n'est pas un chapitre très joyeux non plus et à vrai dire, c'est assez logique que Taehyung ne saute pas de joie du jour au lendemain, comme si ne rien était.

Mais on peut voir qu'il essaie tout de même de s'en sortir, même si ce n'est pas évident ! Il faut du temps, beaucoup de temps pour pouvoir sortir complètement de l'eau.

En tout cas, je tiens à vous remercier encore une fois pour tout vos retours, tout vos commentaires et vos partages. Je remercie aussi certains lecteurs qui ont assez confiance en moi pour venir se confier, me parler de ce qui les tourmente etc... En me disant que cette histoire leur permet de se sentir bien, d'avoir l'écoute qu'ils n'ont pas autour d'eux...

Alors merci, et sachez que vous êtes incroyablement forts(es). Je vous aime ❤️

Passez une très bonne soirée et à bientôt pour la suite ! 🥺❤️

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