Kentin & Moi - Love Life Vers...

By Cellyefish

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Quand il revient dans ta vie et que le hasard fait bien les choses. "Je n'arrive pas à la croire avec moi ce... More

Chapitre 1 - Rencontre.
Chapitre 2 - Deux mondes.
Chapitre 3 - Hilary.
Chapitre 4 - Des vies.
Chapitre 5 - L'exposition.
Chapitre 6 - Prémices.
Chapitre 7 - Alcool heureux.
Chapitre 9 - Longue nuit.
Chapitre 10 - Nous.
Chapitre 11 - Week-END.

Chapitre 8 - Temps des silences.

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By Cellyefish

Je remonte la couette sur mon visage, une sensation désagréable dans le ventre et un vertige terrible me secoue. Je perçois le son de la douche et je prends le temps de respirer. Je meurs de faim, je pense qu'une aspirine et un bon café ne me ferait pas de mal. Je sors lentement ma tête de la couette, la lumière du soleil m'agresse instantanément. Je grogne et réalise que je ne suis pas chez moi. Sacrée gueule de bois. Voyons voir, un petit coup d'œil circulaire à la pièce me rappelle rapidement la fin de soirée plus qu'agréable d'hier. Je suis chez Kentin ! Et la soirée d'hier était incroyable ! Je souris et décide enfin de me lever. Mon regard est attiré par un sweat que je connais plutôt bien et après avoir enfilé un boxer trouver dans un tiroir, je me pare du sweat. Mon ventre hurle, et je sors de la chambre en quête de nourriture. L'eau coule toujours dans la douche. Mon regard s'accroche aux multiples feuilles blanches sur lesquelles se trouvent des coups de crayons qui décorent le mur du couloir. Il fait trop sombre pour que je puisse distinguer réellement ce qu'il y a dessus. J'avance vers la pièce la plus éclairée, sans m'attarder sur ce qui m'entoure j'ouvre le frigo et m'empare d'un yaourt. Je farfouille quelques tiroirs à la recherche d'une cuillère. Quand enfin je trouve mon bonheur, je m'installe dans le canapé, Cookie dort sur le sol, exactement là où le soleil filtre les fenêtres.

Je me décide enfin à m'attarder sur ce qui m'entoure, à mon grand étonnement, je trouve beaucoup de jouets pour enfants. Une sensation désagréable s'immisce dans mon ventre, je pose mon yaourt sur la table basse, elle est recouverte de crayons de couleur. Je ne comprends pas. Mon bonheur de la veille s'étire lentement. Une ivresse nouvelle et horriblement gênante me prend. Sur le comptoir de la cuisine, un cadre photo. Mon bonheur s'étire encore. Kentin s'y trouve, il est accompagné d'une petite fille incroyablement mignonne et de Cookie. Mon bonheur craquelle. Non. Il doit y avoir une explication. Kentin ne m'aurait pas caché ça, je refuse d'y croire. L'eau de la douche s'arrête, mon cœur me supplie de trouver une explication afin de pouvoir battre normalement à nouveau. Au loin j'entends Kentin m'appeler, me demander si je suis réveillée. Je me le demande moi-même. Mes yeux se posent sur un dessin « Avec PaPa et couokie ♥ ». Le u au milieu du prénom de Cookie est barré, le dessin montre un chien, un homme et une petite fille dans une maison avec un cœur tremblant au-dessus. Mon bonheur s'émiette. Ma vue se trouble, mes larmes commencent à déferler sur mes joues. Je cours vers mon sac, enfile un pantalon et mes baskets. Comment ?..

« Bonjour mon amour, bien... dormi ? Sa voix s'éteint, il me regarde et s'avance vers moi. Qu'est-ce qu'il y a ? Tout va bien ? Mon bonheur se piétine...

_Tout va bien ? Ce qu'il y a ?! Il ne semble pas saisir le problème. Comment a-t-il pu me cacher ça ?!

_J'ai fais quelque chose de mal ?

_Hmpf ! Non. Non, non, non Kentin. Tu n'as pas fait quelque chose de mal. Au contraire, je ne l'avais pas vu venir !

_Mais de quoi ?

_Tu n'as rien fait. Tu n'as rien dit. Ou plutôt si, tu as fait... Tu m'as bien menti ! Comment as-tu pu me mentir sur ça !? Il semble frappé par la réalité. Son regard s'assombrit. Deux mois. Deux mois que l'on est ensemble, pas une fois tu t'es dit que tu allais me parler de ta fille ?!

_S'il te plaît, laisse-moi m'expliquer.

_Pour quoi faire ?! Deux mois d'occasion ! Tu te fous de ma gueule ?! Ma voix déraille, j'enterre mon bonheur et récupère mon sac.

_Non je t'en prie. Ne pars pas. J'ai besoin de t'expliquer. J'ouvre la porte, je me rappelle que ma voiture n'est pas là. Soit je partirai à pieds ! S'il te plaît. Sa main agrippe mon bras.

_Lâche-moi !

_Je t'en prie. Sa voix déraille à son tour, malgré mes larmes de colère je vois la détresse dans son regard. Je n'arrive pas à me décider. Je t'en prie. Je soupire. Cède. À l'intérieur nous nous installons dans le canapé. Il calme sa respiration et commence. Merci.

_Rosa me reprochera de ne pas t'avoir écouter, je me le reprocherais... J'étouffe un sanglot.

_Je te demande pardon. Prends le temps qu'il te faut. Mais je souhaite de tout cœur que tu me pardonnes.

_Je ne peux pas te le promettre.

_Je me doute... Il s'empare d'une photo d'elle que je n'avais pas vu, poser sur une petite table à côté du canapé. Elle s'appelle Hilary. Ça faisait un an et demi à peu près que nous étions ensemble avec Carry, elle a fait un déni de grossesse. Rien n'était prévu, forcément. C'est pour elle que Carry et moi nous sommes mariés. Notre couple était bancale, mais on voulait tenir pour elle. Elle a six ans, elle est toute ma vie.

_Alors pourquoi ne m'as-tu rien dit ?

_J'ai eu peur ! Je m'immisce dans ta vie, mon mariage était un fiasco, toute ma vie je n'ai jamais aimé que toi comme je t'aime ! As-tu la moindre idée d'à quel point j'avais peur de te perdre?! De t'imposer une petite fille qui m'appelle papa ?! Je commence à comprendre ses craintes... J'ai essayé, tant de fois de t'en parler. Chaque fois ma voix se briser, chaque fois je fuyais parce que tu m'offres un bonheur si fort, si grand... Hilary est mon pilier, je reste en vie pour elle, mais toi tu m'aides à ne plus être l'ombre de moi-même ! Sa voix s'éteint. Je suis bousculée par bien trop de sentiments différents... Chacune de ses larmes me poignardent le cœur.

_Je comprends... Il relève la tête vers moi. Mais mets-toi à ma place comme je viens de le faire pour toi... Tu m'as menti. Et on ne parle pas d'un petit mensonge... Kentin, on parle de ta fille... Sa présence impacte forcément notre relation... Je prends une profonde inspiration. Je vais y aller pour aujourd'hui. Je suis désolée, mais j'ai besoin de temps, pour tout assimiler...

_Je suis si désolé... Comme pour nous réconforter tous les deux, je prends son visage dans mes mains, ravagé par les larmes, sûrement autant que le mien. Et par amour, je dépose un doux baiser sur ses lèvres.

_Je vais y aller. Laisse-moi du temps... »

Je récupère à nouveau mon sac, m'empare de mon téléphone et passe la porte sans le regarder, sachant bien que mon départ sera encore plus dur si je m'attarde. Je tente de taper un message à Rosa mais mes mains tremblent trop. Alors je l'appelle. Évidemment je tombe sur sa messagerie... La voix tremblante je lui explique le plus gros entre deux sanglots, j'essuie nerveusement mes larmes et lui demande de me rappeler le plus vite possible. Je fonce jusque chez moi, priant pour ne rencontrer personne qui voudrait me demander des explications. Une fois chez moi, je me laisse tomber dans mon canapé. Les larmes se sont taries, mon téléphone ne cesse de sonner mais je n'arrive pas à trouver la force de décrocher. Je finis par me rendre dans la salle de bain, j'imagine qu'on doit être au milieu de l'après-midi. L'ombre de moi-même s'observe dans le miroir un long moment. J'ai une tête affreuse. Je me glisse sous la douche, l'eau chaude me fait du bien.

Le silence assourdissant m'enivre. Sa voix résonne dans mon crâne comme un écho funeste. Toute ma vie, je n'ai jamais aimé que toi... Je sens au fond de ma gorge, cette douleur des larmes qui montent du tréfonds de soi. J'ai eu peur... T'imposer une petite fille qui m'appelle papa... Moi aussi j'ai peur... Je fuyais parce que tu m'offres un bonheur si grand... J'ai peur pour notre bonheur...

« TU SAIS PAS RÉPONDRE BON SANG DE BORDEL DE MERDE ?!

_AAH !! Rosa, les joues roses et Chani le regard plus qu'inquiet me dévisagent.

_Rosa m'a appelé pour me dire qu'elle n'arrivait pas à te joindre. On a décidé d'utiliser notre double pour venir te voir. Cet énorme sanglot que je tentais de retenir s'échappe, Rosa coupe l'eau et m'enroule d'une serviette. Je m'écroule de chagrin au sol, les filles m'entourent de leurs bras.

_Ça va aller. On est là. »

Chani part chercher des vêtements tandis que Rosa m'annonce préparer le repas. Quand je suis habillée, je me dirige vers le salon où les filles m'offrent un verre de vin. On s'installe dans le salon, elles m'encouragent à parler, et alors je leur raconte tout. Ses indisponibilités la nuit, les blancs dans certaines conversations, ses mensonges, chez ses parents concernant les jouets... Plus je raconte notre histoire et moins je comprends. Avait-il peur que je le juge ? Sur le fait d'avoir un enfant ? Alors qu'elle a le même âge que Thia ?! Je suis déçue, triste, à l'ombre de mon cœur, je regarde mon bonheur en miettes... J'ai mal.

« Tu sais... L'amour n'est pas toujours facile... Mais on parle de Kentin, tu es l'amour de sa vie. Je hausse les épaules, j'observe le liquide rouge dans mon verre en silence.

_Dis... Je n'imagine même pas un dixième de ta douleur, de ta déception. Et je ne te dis pas de te mettre à sa place maintenant. Je relève les yeux vers Chani, au son de sa voix, je sais déjà qu'elle va me dire ce que je dois entendre. Mais quand tu auras encaisser, imagine la situation inverse. Dix ans sans se voir, une petite fille et un mariage raté sur les bras...

_Sans compter sa blessure qui le prive de son travail.

_Toi, tu as ton travail. Certes il te prend du temps, mais, malgré des difficultés, c'est ta plus grande préoccupation. Je l'observe du coin de l'œil. Je n'arrive pas à savoir si je suis agacée ou plus triste encore.

_À t'entendre, gérer un café c'est facile ! Mais ça ne l'est pas ! Ma voix est montée malgré moi. Chani me prend la main pour me calmer.

_Je sais. Sa voix est douce, calme. Et jamais de ma vie, je ne décrédibiliserais ton travail titanesque. On t'a vu monté ton affaire, te battre pour la garder. Tu as reçu des artistes prestigieux, tu as soulevé des montagnes ! Je pouffe nerveusement. Ses paroles me réchauffent le cœur.

_Mais Kentin a dû gérer une enfant. Un divorce, une nouvelle vie, un accident, puis un deuxième. J'imagine aisément, avec ma vision de psy, qu'il a eu peur de faire cohabiter les deux sources de son bonheur. Mes larmes coulent à nouveau, je pose mon verre sur la table basse et m'empare d'un mouchoir. Prends le temps de réfléchir à ce que ça implique pour vous, pour ta vie. Prends le temps de te poser les bonnes questions... Mais il t'aime, c'est indéniable. »

Je crois que c'est bien ça qui fait le plus mal. Je sais l'amour qu'il me porte, et je sais que je l'aime aussi. Je soupire à nouveau, je tente de manger mais mon corps refuse catégoriquement de s'alimenter. Les filles restent avec moi toute la nuit, on se partage le lit à trois, ce qui n'est pas très pratique puisqu'il n'est pas taillé pour ça. Au milieu de la nuit, je quitte le lit. Mes amies dorment profondément, et je les remercie du fond du cœur d'être venue. Silencieusement, je vais dans le salon, me pose à la fenêtre et observe les étoiles. Ma tête fourmille de phrases dans tous les sens, mon cœur et ma raison se disputent le droit de dominer l'autre. Fichu cerveau ! Fichue situation... Je me demande comment Kentin vit la situation. Il avait l'air si triste, si désemparé... J'entends mon téléphone vibrer, et me souviens de son existence. Je vais le chercher, il affiche un nombre impressionnant de notifications. Rosa, Chani, Alex, lui... Il n'y a qu'un message.

From : Kentin ♥

« Je ne t'embêterai pas, je te le promets. Sache juste que je suis désolé. Je n'imagine pas à quel point je t'ai blessé... J'ai expliqué la situation à Hilary... Je t'aime. »

La tristesse m'étreint la gorge, la resserre dans son étau, mes larmes brûlent mes yeux et mes joues. Ce message finit de m'achever le cœur.

֎

Point de vue Kentin.

« Elle refuse toujours de t'adresser la parole ? Antoine pose sa bière sur la table basse. Hilary vient de s'endormir. Je prends mon verre de whisky et m'assieds à côté de lui.

_Oui et non. Ça reste une enfant, elle a besoin d'extérioriser. Mais elle m'en veut de ne lui avoir rien dit.

_Et elle ? Je soupire.

_C'est trop tôt. Ça fait tout juste une semaine. Je ne peux pas lui demander de revenir vers moi comme ça.

_Mais tu lui parles toujours ?

_Non. Je paie le prix de mon égoïsme, et je le paie fort. Mais Alexy et Rosa me parlent d'elle. Ils n'entrent pas dans les détails, mais je sais qu'elle analyse encore la situation. D'ailleurs, en parlant d'analyser... Sur les conseils de Rosa je... J'ai entamé une thérapie avec un psy, un collègue à elle..

_Ah ?! Mais c'est une bonne nouvelle ça ! Je suis content pour toi. Espérons que ça t'aide à avancer. Et puis elle te donnera peut-être les clés pour qu'Hilary te pardonne.

_Je n'ai pas besoin de psy pour ça... Juste de lui laisser le temps de conscientiser et extérioriser sa colère. »

Hilary est très en colère, elle a du mal à comprendre pourquoi je lui ai caché que je voyais quelqu'un. Plus encore que je n'ai pas parlé d'elle. Je la comprends et lui laisse le temps dont elle a besoin pour avancer. Ce week-end elle part chez les parents de Carry, je m'en veux de lui avoir menti... Mais même avec des mots simples, j'ai beaucoup de mal à lui expliquer pourquoi je me suis tu. C'est dur d'être honnête quand presque toute ta vie on t'a appris à cacher tes peurs. Cookie vient se poser à mes pieds. Je le caresse, au moins une personne que je n'ai pas déçu avec mes conneries... Antoine passe la soirée ici, il tente de soulager ma peine mais je crois que moi aussi je vais avoir besoin de temps.

Vers minuit je décide d'aller me coucher. Comme chaque soir depuis une semaine, je passe par mes réseaux sociaux. Je regarde certaines de ses photos, certains posts, je me rejoue le début de notre relation, m'imaginant plus courageux. Je lui raconte mon divorce, sans honte. La naissance de ma fille, la joie immense et le peur incommensurable qu'elle m'a apportée. Les difficultés de mon travail, les aléas de mon existence avant elle. Ma blessure, mon accident... Mon côté dépressif renié. Je l'imagine réagir à chaque histoire, comprendre ou essayer de comprendre mes choix, ma vie, mes relations. Elle répond, parfois maladroitement, me raconte sa vie à son tour, nous nous trouvons des points de vie similaires... Et nous décidons de prendre un peu de temps, avec Hilary, pour tester nos limites. Les larmes brouillent ma vue, je laisse tomber mon portable sur le matelas. Quel con !

« Papa... Je n'ai pas entendu la porte, Hilary se trouve dans l'encadrement avec Palpatin.

_Oui ma puce ? J'essuie mes larmes, et me dirige vers elle. Ça ne va pas ? Tu as fait un cauchemar ?

_Non. Mais je me suis réveillée. Je veux te dire un truc papa. Je l'invite à s'asseoir sur le lit, elle grimpe, se glisse sous la couverture et tapote ma place afin que je m'installe à côté d'elle.

_Je t'écoute.

_Papa... Je suis en colère, je crois. J'ai repensé à qu'est-ce que tu m'as dit. Mais moi je comprends pas pourquoi tu m'as caché ? Je crois que je dors pas parce que ça reste dans mon cerveau. Et puis... Ça me fait mal au cœur de t'être en colère contre toi ! Ouch ! Je souffle un bon coup, mes larmes reviennent au galop et mon cœur tente de retirer cette épée plongée en lui. Je me relève afin de lui faire face, j'allume la lampe de chevet pour qu'elle puisse me voir. Elle se relève un peu elle aussi, ses grands yeux me dévisagent, je m'en veux d'avoir causé tant de tristesse à ce petit être...

_Ma puce... Bon sang, je suis si désolé. Tu ne devrais pas te poser tant de questions, et c'est de ma faute. Je vais réessayer de t'expliquer. Je n'ai pas voulu te cacher. Ni te mentir. Je l'ai fait sans le vouloir. Mes larmes coulent, ma voix se casse. Je me sens pitoyable. Papa... Il voulait attendre le bon moment. J'espérais pouvoir vous présenter plus tôt, mais chaque fois j'avais peur. Elle s'est avancée pour me prendre dans ses bras, je la serre contre moi. Tu sais, j'ai aimé maman. Mais cette femme, je l'aime plus encore. Et dans mon cerveau d'adulte, qui est parfois idiot... J'avais peur qu'elle ne veuille pas de toi. Et donc je t'ai caché, parce que je ne voulais pas la perdre. C'était égoïste, parce que je voulais la garder.

_Pourquoi la dame du café elle aurait pas voulu de moi ?

_C'est là que papa est idiot. Même s'il y a des raisons, j'aurais dû lui dire. Tu es toute ma vie Hilary. Dans ce monde, tu es la personne que papa aime le plus !

_Moi aussi je t'aime papa. Je sais pas si j'ai tout compris, mais je suis moins en colère. Je crois. Je vais dormir dans ton lit, et je verrais demain si je suis toujours fâchée. Je souris. J'aimerais bien lui parler. On ira la voir bientôt ?

_Dès qu'elle ne sera plus fâchée contre papa. »

Je l'embrasse sur le front. J'espère avoir su mieux m'exprimer cette fois, qu'elle puisse en revenir à des questionnements de son âge, à des problématiques moins grandes et pesantes. J'éteins la lumière et m'allonge à mon tour, je pose mon téléphone sur la table de nuit et quand je ferme les yeux, cette fois, je me sens le cœur moins lourd.

Ce soir on dîne avec mon père, et contrairement à d'habitude il est en retard. Ma mère est partie pour la semaine chez une amie, Hilary a donc invité son papy à dîner. Elle a d'ailleurs déjà mis la table alors qu'il n'est que dix-huit heures. Enfin... Que dix-huit heures. Papa m'avait dit qu'il viendrait plus tôt pour passer du temps avec la petite, je suis étonné qu'il n'ait même pas appelé. Afin de passer le temps, je propose à Hilary de commencer un nouveau dessin qu'elle pourra donner à Carry lorsqu'elle ira la prochaine fois. Ravie à l'idée de sortir ses crayons, elle se précipite dans sa chambre pour entamer son œuvre. J'essaie d'appeler mon père, au cas où il aurait oublié même si ce n'est vraiment pas son genre...

֎

Point de vue Sucrette

Pff, quelle journée encore ! La fin de l'exposition approche et on retrouve notre clientèle habituelle depuis seulement quelques jours ! Le succès retentissant de l'exposition a amené une clientèle nouvelle très appréciable. Je regarde l'heure tandis que je m'installe pour commencer ma comptabilité du jour. Nina et Dambi me font signe et rentre chez elles. La radio diffuse un air gai et entraînant, il est passé quand on était en boîte avec Kentin... Pff, je n'arrive pas à lui reparler pour le moment. Je ne doute pas de mes sentiments pour lui, mais je n'arrive pas à m'imaginer avec une enfant si tôt dans la relation. Je comprends bien que je ne suis et ne serai jamais sa mère, mais si notre relation dure, il me faudra bien m'impliquer, et... Ça m'fout la trouille !

Perdue dans mes pensées, je vois soudainement une main se secouer devant ma figure. Je sursaute et manque de peu de tomber de ma chaise. Peggy se trouve devant moi, un sourire aux lèvres. J'attends que mon cœur se calme et lui sourit à mon tour. Derrière elle arrive Léon, tout sourire également. Je suis surprise de les voir ensemble. Après les avoir mis en contact, ni l'un ni l'autre ne m'a parlé de leur entrevue. Je ne les ai même pas revu pendant tout le temps qu'a duré l'expo. Je leur propose de s'installer et vais fermer la porte du café, je me doute qu'ils ne sont pas venus consommer hors horaires. Je nous sers des verres d'eau et m'installe autour de la table où ils m'attendent.

« Que me vaut l'honneur ? Peggy sourit, une lueur étincelante dans le regard. Léon tient à peine en place sur sa chaise. Apparemment j'ai posé la bonne question du premier coup !

_Pour ma part je viens juste te dire au revoir. J'ai été heureuse de te revoir, d'avoir travaillé avec toi sur cette merveille que tu as créées, et ouverte à tous. Et je veux te remercier de m'avoir présenter Léon. Son sourire s'étire, Léon ressemble à une puce sur le dos d'un chien ! Il s'avance, prend mes mains dans les siennes et, j'en suis sûre, s'empêche de crier.

_Oui ! Merci, merci ! Grâce à toi je vais pouvoir réaliser mon rêve ! Tu te rends compte ?! Fini les petits journaux locaux, à moi le monde et sa découverte ! À moi les articles de niches, ceux qui me mettront à l'épreuve ! Son engouement est tel qu'il fait tomber sa chaise tandis qu'il se lève ! L'émotion le prend et les yeux brillants il me regarde intensément. Peggy a proposé que je l'accompagne lors de sa prochaine mission.

_C'est un test. Dit-elle posément, visiblement amusée et déjà habituée aux élans théâtraux de notre ami.

_Qui sera concluant, tu peux en être certaine ! Enfin voilà ! Je viens également te dire au revoir, et merci. Car cette opportunité, je l'ai en partie grâce à toi, et ça, je ne l'oublierai jamais !

_Je suis contente pour vous. Surtout toi Léon, ça me fait bizarre de me dire que je ne te ferais plus comme avant mais je sais comme ça compte pour toi. Vous partez quand tu coup ?

_On rejoins un hôtel dès ce soir, et demain on sera dans l'avion pour sa première mission. Il a eu beaucoup de choses à régler, moi aussi avec mes supérieurs et partenaires... C'est pour ça qu'on ne passe que maintenant.

_Je vois. C'est un départ rapide mine de rien, enfin pour moi. Ceci dit, leur joie est contagieuse, et je ne peux m'empêcher de sourire.

_D'ailleurs je suis désolée, on part aussi abruptement que nous sommes arrivés mais nous avons encore de menus détails à régler, et chaque minutes comptent dans le journalisme ! Ils se lèvent, je les imite. Je prends Léon dans mes bras, il me glisse un nouveau remerciement au creux de l'oreille. Je leur souris, puis ils passent la porte.

_Merci ! »

Ils s'éloignent en voiture, je suis contente et triste à la fois. Je jette un coup d'œil à l'heure, il est passé dix-neuf heures. Je récupère mes affaires et rentre chez moi. Le soleil se couche seulement, l'air est agréable et chargé d'une chaleur douce qui me fait un bien fou. Une fois chez moi, je me dis que je vais appelé Rosa pour lui parlé du départ de Léon, et lui demander à nouveau de m'aider avec Kentin. Mais avant, une bonne douche et une tenue plus chill s'imposent ! Évidemment, il me trotte dans la tête, je me mets à parler seule à voix haute, j'essaie de mettre mes idées en place mais il m'est vraiment difficile d'y voir clair. Je soupire. J'essaie de me mettre à sa place et comme toujours quand j'essaie, je suis chiffonnée. J'imagine qu'il m'a caché Hilary pour ne pas me l'imposer, et peut-être qu'il s'est dit, sûrement à raison, que je ne me sentirais pas prête à avoir une enfant dans ma vie... Mais on était plutôt sur la même longueur d'ondes. On cherchait tous les deux une relation durable, comment peut-elle durer si déjà sur le court terme tu ne dis rien sur ce pan de ton histoire ? En y réfléchissant, au début je me serais comportée comme une tata, exactement comme avec Thia... Même si, dans le cas de Thia, je ne me demanderais jamais s'il me faudrait me mêler de son éducation... Pff !

Je retourne dans le salon, et m'empare de mon téléphone. J'espère que je ne dérangerais pas Rosalya. Qu'est-ce que... Kentin a essayé de m'appeler plus de vingt fois ! Mes doigts se resserrent autour de l'appareil, ça ne lui ressemble pas mais je ne sais pas quoi faire... Une fenêtre de texto apparaît sur l'écran.

From : Kentin ♥

« Je t'en supplie rappelle-moi »

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