Une fois arrivés au lieu de la réception tous les invités se tenaient là et accueillirent sous un tonnerre d'applaudissements les mariés.
Il faut dire qu'ici Amélia connaissait pas mal de monde et ils avaient décidé de les recevoir pour un « punch d'honneur ». Les Antilles obligent pas de vigne, ni même de vignoble.
Donc, les mariés étaient ravis de voir cette cinquantaine de personnes leur souhaiter la bienvenue dans l'immense propriété de Grand Man.
Une immense piste avait recouvert la pelouse, et juste au-dessus diverses voiles d'ombrage de diverses couleurs pétillantes, donnaient une atmosphère de fête au jardin décoré de fleurs. Tout autour, se dressaient des tonnelles écrues ainsi que des tables pour le dîner.
Richard et Amélia reçurent les félicitations d'usage.
Lorsque la musique se fit entendre, il prit sa femme entre ses bras pour ouvrir le bal.
— Je peux maintenant me targuer d'être le plus heureux des hommes. Tu es magnifique mon caramel. Je t'aimerai jusqu'à la fin de mes jours et même au-delà.
— On va peut-être éviter de parler de mort pendant... les 20... non les 50 prochaines années, mon beau brun. Je te signale que ça ne fait pas si longtemps que cela, on a échappé au pire. Et je ne veux même plus imaginer ce qu'il aurait pu advenir de nous.
— Moi non plus, je ne veux pas l'imaginer mon amour.
Il s'était rapproché au fur et à mesure de sa belle, tandis qu'ils évoluaient sur une douce mélodie «When a man loves a woman» de Joe Cocker. Ils s'embrassèrent doucement, voluptueusement et ils s'enlacèrent tendrement sous les yeux attendris des invités.
— Tu es l'amour de ma vie également Richard.
—Je t'aime mon Amélia.
Pierre et Kendra prirent place sur la piste, ensuite vinrent Tamara et Bertrand, puis Pénéloppe et Maverick. Lorsqu'ils y furent tous, la musique changea avant la fin du morceau et devint plus rythmée, «Sex Machine» de James Brown se fit entendre. Les cavaliers et leur demoiselle mirent en place une ronde dansante autour des mariés qui se déhanchaient à cœur joie et offraient aux invités une magnifique prestation de danse.
A la fin du morceau tout le monde applaudissait encore une fois.
Un nouveau morceau sensuel « Sexual healing » de Marvin Gaye, par ce slow, les couples se reformèrent sur la piste.
Sauf qu'à ce moment précis, Pénéloppe lâcha Maverick, en même temps que Pierre relâchait la main de Kendra, afin que Maverick puisse enlacer Kendra et Pierre son épouse.
— C'est une blague ! s'exclama Kendra qui s'apprêtait à s'en aller.
— Ne bouge pas !
Il l'attira brusquement à lui et ses lèvres furent à quelques centimètres de celles de la jeune femme qui fut bloquée dans sa tentative de fuite.
Il la resserra entre ses bras et ils évoluèrent sensuellement sur la piste, au même titre que les autres couples autour d'eux.
Kendra n'en revenait pas, mais ne pouvait rien faire pour s'en aller sans se faire remarquer. Les invités avaient pu rejoindre la piste de danse. Elle ne put que l'enlacer de mauvaise grâce.
Il n'en fallut pas plus à Maverick pour profiter de ce moment tant souhaité et rêvé.
— Deux mois Ken que je n'ai pu te serrer contre moi de la sorte. Tu m'as mis au supplice tous ces mois. Tu es divine dans cette robe.
— J'ai envie de hurler, de te griffer. Si seulement tu savais.
— Oh mais je sens bien ta colère. Et crois-moi, je ne voudrai jamais te faire de mal. Je t'en prie détends-toi. Nous ne faisons que danser.
— Que danser ! Ta main est dans le décolleté de mon dos et tu me parles de ne faire que danser ! De qui te moques-tu ?
Heureusement que la musique assourdissait leur paroles, et que personne ne semblait les entendre.
— Effectivement ma main est dans le bas de ton dos et tu ne devines même pas la volonté qu'il me faut pour ne pas descendre plus bas que là où je suis. Ma main touche avec plaisir la dentelle de ton dessous qui doit être aussi sexy que sa maîtresse.
— Maverick...
— Chut Kendra. Savourons cette danse. Sens-moi, ressens-moi.
De fait, il appuya sur le bas de son dos et elle ressentit son érection.
— Ressens l'effet que tu me fais. Tu sais pourtant que je me maîtrise en toutes circonstances et regarde ce que tu réussis à faire de moi en à peine quelques secondes.
Kendra en resta littéralement bouche bée.
Il n'en fallut pas moins à Maverick pour s'approcher des lèvres de celle qui hantait ses journées, comme ses nuits.
Il commença d'abord par l'embrasser aux commissures des lèvres, des deux côtés. Puis, il remonta le long de son nez et de son front. Il repassa par ses joues.
— Je suis à toi Ken, fais-moi confiance. Je t'en prie. Je sens que tu es toi-même dans le même état que moi. Laisse-nous une chance. Laisse-nous vivre cette histoire ma tigresse.
Kendra soupira, puis pausa la tête contre son épaule, en proie aux tourments de sa pensée. Céder et vivre l'histoire bouleversante et brûlante de passion qui les unissait ou vivre loin de cet homme et de toutes ces émotions si fortes qu'il la faisait ressentir tel un ouragan.
— Tu aurais pu m'embrasser tout de suite, pourquoi avoir fait le contour de mon visage ?
— Je te respecte Ken. Je te veux dans mon lit, je ne le cache pas, et mon désir palpite contre toi suffisamment pour te prouver mes dires. Seulement, je ne veux pas que tu penses que je ne veux de toi que de cette façon. J'ai bien eu le temps de réfléchir et je sais ce que je veux. Et je te veux non pas pour une nuit de plaisirs, mais pour bien plus que cela. Je veux essayer de construire quelque chose avec toi. Ose me dire que tu ne penses plus à moi.
— Je...
— Ne me mens pas Ken.
Il passa sa langue sur ses lèvres. Elle en perdit son souffle. Un frisson la fit trembler dans ses bras. Elle en ressentit les effets jusque dans son bas ventre. Elle ne pouvait pas faire semblant.
— Maverick ne...
Il réitéra le même geste et elle sembla se ramollir dans ses bras.
— Ne nous punit pas Ken.
Il frôla ses lèvres des siennes sans plus.
— Mave... murmura-t-elle dans un souffle.
Son entêtement et sa froideur fondaient comme neige au soleil.
— Laisse-nous une chance Kendra, je t'en prie et il rapprocha ses lèvres d'elle de quelques centimètres, tandis qu'elle le fixait, tout comme lui. Il voulait qu'elle fasse le reste du trajet.
Il sut qu'il avait gagné quand elle referma les paupières en soufflant, tout en se rapprochant de ses lèvres pour venir les poser contre les siennes, et il ne put s'empêcher de la serrer contre lui plus fortement, heureux de sa reddition.
Ils dansèrent un moment sans se soucier de ce qu'il se passait autour d'eux. Ils se dévoraient de baisers.
Pierre et Pénéloppe qui avaient pu mettre en place ce petit guet-apens avaient cru au départ que ça allait mal finir, tant Kendra semblait énervée au début. Pourtant, elle était restée dans les bras de Maverick.
— Tu es une horrible entremetteuse mon amour.
— Je te rappelle que tu n'as pas dit non, mon cher et tendre quand je t'ai proposé mon plan.
— J'avoue ! Je n'en pouvais plus de les voir se regarder avec ces yeux de merlans frits sans rien faire. Cela se voit comme le nez au milieu de la figure qu'ils s'aiment, mais ils sont tellement orgueilleux ! C'est le pire modèle d'égocentrisme que je n'ai jamais vu avec un foutu caractère qui plus est !
— A qui le dis-tu mon chéri ! Mais je pense que leur caractère volcanique devrait les aider à s'apprivoiser. Ils ont du retard à rattraper. Tu sais, si pour la suite du plan tout est prêt ?