Chapitre 31 : Têtes de cochons (suite)

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La Ministre plissa les yeux sous l'assaut, mais ne fléchit pas. Cet homme était vraiment celui qu'il leur fallait. Il n'avait vraiment pas froid aux yeux.

— Vous avez raison Mr Meyer, nous prenons les décisions. Nous ne mettons jamais nos vies en danger directement. Pas comme vous les agents, pouvez le faire. Vous êtes un homme tenace. C'est sûrement ce qui fait que vous avez un tel palmarès à votre actif. Et vous voudriez que nous renoncions justement à vous ? Impossible !

— Je n'ai jamais dit que je ne voulais pas participer à cette mission ! Je ne veux pas être en première ligne, nuance ! Je peux faire partie de l'équipe sans entrer en scène, non ?

Il se tourna vers Raymond qui le regardait, une question muette dans les yeux. Ce dernier se tourna vers les ministres.

— Il pourrait être le responsable de l'équipe d'intervention et briefé les agents sans pour autant s'infiltrer.

— Cela donnerait-il les mêmes résultats, voire meilleurs que s'il était lui-même infiltré ?

— Je pourrais sélectionner les agents susceptibles de correspondre au niveau d'exigence d'une telle opération.

— Monsieur le chef d'Interpol, intervint le Ministre de l'Intérieur, combien d'hommes pensez-vous, être capables d'accomplir cette tâche aussi bien que Monsieur Meyer ?

— C'est certain qu'un seul agent ne le pourrait pas, il en faudrait plusieurs.

La ministre plissa les yeux et Maverick ne courba pas l'échine.

— Ils seront fins prêts, après une préparation intense de ma part.

Les deux ministres se regardèrent. Ils semblaient se comprendre comme par télépathie. Il annonça :

— Nous vous laissons cinq jours ! Si ces agents ne sont pas prêts, passé ce délai, c'est vous qui irez Mr Meyer !

Afin de couper court à la discussion ou à toute velléité de la part de Maverick ou du directeur d'Interpol, les deux ministres se levèrent comme un seul homme et prirent la direction de la porte par laquelle ils étaient arrivés, sans même une salutation au reste de l'assistance.

Maverick fulminait, quel manque de tact et de courtoisie ! Avait-on jamais vu cela !

« Si Ken avait été là ! Elle leur aurait dit leur quatre vérités sans se soucier de grade, ni de position sociale ».

Il se rendit compte qu'il avait fait référence à elle, spontanément. Lui qui pensait s'être barricadé. En une seule pensée, se retrouvait propulser vers celle qu'il aimait. Il secoua la tête. Arriverait-il seulement à ne pas penser à elle ? Il n'en était plus aussi certain.

Il eut un petit sourire et constata que certains avaient déjà quitté la salle. Il se retrouvait en tête à tête avec un Raymond circonspect, qui l'analysait, semblait-il.

— Je me demande bien si tu prêt à t'investir dans cette mission...

— Tu sais plus que quiconque que je n'ai aucune envie d'être là !

— Je le sais bien. D'ailleurs, que t'est-il arrivé tu as littéralement vu rouge lorsque la ministre a parlé de ta Kendra.

L'intonation lui déplut ... « ta Kendra ».

Même si lui, il disait qu'elle était sienne. Il y avait quelque chose qui le dérangeait fortement quand c'était Raymond qui le disait. Tout comme le ton dédaigneux de la ministre l'avait mis hors de lui. Il observa son vis-vis, sans montrer aucun signe de son état d'esprit et prit son temps pour lui répondre :

MOI...EMMERDEUSE? TOUJOURS!Место, где живут истории. Откройте их для себя