WHO'S HE

By Greystephanie

85.1K 7.4K 12.4K

Dans la vie de Taehyung, les épreuves ont toujours été monnaie courante. Depuis son enfance, il est soumis à... More

Avant propos
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Concours Fyctia Révélation New Romance 2024

Chapitre 7

1.9K 174 257
By Greystephanie

Bonsoir mes chatons vous allez bien ?

Udapte surprise aujourd'hui, car je voulais vraiment vous remercier pour les 2k lectures... C'est incroyable... Merci pour votre soutien, pour vos retours.. Je sais que je me répète, mais sans vous je ne serais vraiment rien !

Alors pour vous remercier, je vous offre ce chapitre surprise ❤️

Bonne lecture ❤️

_________________________

- Ne serait-ce pas Kim Taehyung ?

La voix de Yeo-sang résonnait dans les vestiaires, accompagnée de l'écho de ses pas, ainsi que ceux des trois autres garçons qui étaient avec lui.

J'avais attendu que mes camarades de classe terminent de se changer, pour pouvoir me rendre dans les vestiaires du gymnase et enfiler ma tenue de sport, sans que d'autres regards ne viennent se poser sur mon corps à moitié dénudé.

Je n'avais pas une bonne relation avec ce dernier.

J'étais vu comme la bête de foire, comme celui qui n'était pas comme les autres, qui n'entrait pas dans les cases de la beauté qui reflétaient les exigences de la société. L'image du corps était déjà très imposée chez les plus jeunes, causant pour la majorité d'entre eux des troubles de l'alimentation, allant jusqu'à l'anorexie mentale et physique, ainsi que la boulimie, pouvant provoquer une rupture de l'estomac si la victime mangeait trop de nourriture pour combler un vide, un mal-être vis-à-vis de son image.

Certains se laissaient mourir de faim pour pouvoir ressembler à leurs Idols, qui, eux-mêmes, étaient victimes des attentes de la beauté.

Un cercle vicieux et sans fin qui pouvait littéralement nous mener jusqu'aux portes de la mort.

Pour ma part, dans mon cas personnel, j'étais devenu un peu rondouillet à cause du stress quotidien que je vivais dans mon cercle familial. Mon grand frère était à l'inverse de moi. Il était mince et ne mangeait pas énormément. Il passait la majorité de son temps dans sa chambre, à travailler si dur, pendant de longues heures, qu'il en oubliait pratiquement de manger.

Contrairement à moi, qui me réfugiait dans la nourriture pour pallier une certaine pression psychologique, la crainte de décevoir mes parents si je ramenais une mauvaise note à la maison.

C'était quelque chose d'inacceptable pour eux.

Alors, sans vraiment que j'en aie conscience, je mangeais, mangeais, et mangeais sans avoir faim, sans ressentir cette nécessité qui nous permettait de nous maintenir en vie. Et quand je me sentais sur le point d'imploser, je me mettais à pleurer, à regretter amèrement ce que je venais de faire, me sentant pathétique de succomber à ces fausses envies, à ce vide, que si je ne le remplissais pas, allait m'engloutir à jamais dans des pensées noires et profondes qui m'effrayaient.

Et en prime, en dépit d'un mal-être familial qui me rongeait de l'intérieur, je devais affronter le lycée tous les jours, affronter le regard méprisant des autres élèves, et les moqueries qui pleuvaient sans relâche à mon égard, qu'elles soient directes ou indirectes.

- Pourquoi tu es tout seul ? Tu as peur de nous montrer ton gras ? se moqua Eun-woo, en s'approchant de moi, tandis que je m'étais mis à reculer pour conserver cette distance entre nous deux. Comment tu peux autant te laisser aller comme ça ?

- A la place de tes parents, j'aurais honte d'avoir un gosse qui ne fait pas attention à son image, surenchérit Min Ho, qui me balayait de son regard de haut en bas, une expression de dégoût dominant les traits de son visage.

- Ce n'est pas bien grave, reprit Yeo-sang, qui dégageait une aura malsaine.

Je pouvais parfaitement la ressentir, la voir émaner de son corps, flottant autour de lui.

- On va le faire courir un peu... gloussa-t-il, en se frottant les mains, me faisant comprendre qu'ils avaient préparé quelque chose à mon intention.

- Laissez-moi tranquille... avais-je répondu d'une voix fébrile, continuant de reculer dans les vestiaires, jusqu'à sentir mon dos s'écraser contre le mur froid, dans lequel j'aurais tant aimé pouvoir fusionner et disparaître.

- Tu ne vas quand même pas te mettre à pleurnicher ? ricana malicieusement Se-hun, qui avança d'un pied ferme vers ma personne. Allez, déshabille-toi.

Mes yeux s'agrandirent à cette soudaine demande, faisant manquer à mon cœur un battement d'une demi-seconde.

- Non ! répondis-je, en agrippant le tissu de mon t-shirt, craignant qu'ils ne viennent me l'arracher de force. Pourquoi je devrais faire ça devant vous ? Laissez-moi !

Durant cette période, Jimin et moi, nous ne faisions pas partie de la même classe. Il était parfaitement conscient de l'harcèlement que je subissais au sein de notre établissement et quand nous étions ensemble, il prenait constamment ma défense, quitte à s'attirer les foudres des autres camarades, au point d'en arriver parfois aux mains. Mais jamais Jimin ne m'avait abandonné.

Jamais il ne m'avait mis à l'écart pour rentrer dans un cercle privilégié, me laissant me faire harceler en toute impunité.

Non, Jimin a toujours été là pour moi.

Sauf à ce moment-là, où j'étais seul, sans arme, face à mes démons.

- Tu as fini d'aboyer ? répliqua Min Ho, en venant me saisir la mâchoire pour me forcer à le regarder dans les yeux.

Je tremblais de tout mon être, tant j'étais terrifié.

- Les chiens doivent être dressés de toute façon, commenta malignement Yeo-sang, qui se trouvait à présent à côté de Min Ho. Si tu as si honte de ton corps, pourquoi tu ne fais rien pour le changer ?

- Parce qu'il aime être le centre de l'attention, n'est-ce pas ? ajouta Eun-woo d'un air sarcastique. Ça te plaît en fait d'avoir les regards braqués sur toi, d'avoir autant d'attention rien que pour toi. Tu aimes ça et tu ne veux pas l'avouer, gros tas.

Non, c'était faux.

Tout était entièrement faux.

Je détestais qu'on me regarde avec autant d'insistance, je détestais entendre tout ce qui se disait à mon sujet, que ce soit verbalement ou par message, comme ils avaient l'habitude de faire, en me prenant en photo à mon insu, les faisant circuler sur le groupe Facebook de l'école.

Et j'étais terrifié à l'idée qu'ils me prennent en photo dans ces vestiaires.

- Allez, déshabille-toi, Taehyung. Sois fier de nous montrer qui tu es, s'impatienta Min Ho, qui vint agripper le bas de mon t-shirt pour le soulever, avant que mes mains ne vinrent arrêter son action.

- Ne fais pas ça. S'il te plaît, arrête ! m'écriais-je, au bord des larmes, en tirant le tissu vers le bas. S'il vous plaît, arrêtez !

Ils ne ressentaient aucune compassion à mon égard, riant à gorge déployée de leur plan diabolique.

Ils s'étaient mis à trois pour me maintenir les membres immobiles, tandis que Yeo-sang me déshabillait, déchirant mon t-shirt et baissant mon pantalon, alors que les autres élèves venaient de nous rejoindre dans le vestiaire, après avoir entendu mes cris et mes appels à l'aide.

Je me souvenais de ce moment de solitude intense où personne n'était intervenu pour les arrêter.

Personne, mis-à-part le professeur.

Je m'étais effondré au sol, sur le carrelage humide des vestiaires, en pleurant toutes les larmes de mon corps, couvrant ma peau exposée avec mes vêtements qui étaient à présent délabrés, abîmés, impossibles à porter.

Je me souvenais de cette photo qui avait tourné dans tout le lycée, remontant jusqu'au téléphone de Jimin, qui avait appris ce qui m'était arrivé, en la voyant.

Et je me souvenais de la direction, qui n'avait strictement rien fait contre les élèves en question, étouffant et mettant sous silence mon harcèlement pour ne pas salir l'image et la popularité de leur établissement.

Personne ne m'avait aidé.

Personne ne m'avait écouté.

A part, Jimin.

Et sans que je n'en aie conscience, le réalisant seulement à mon réveil, je m'étais mis à pleurer durant mon sommeil, pendant que mon subconscient me faisait revivre cette soudaine période sombre de mon passé, que je pensais avoir effacée à jamais.

Je n'arrivais pas à comprendre pourquoi tout remontait étrangement à la surface.

Tout comme lui.

Pourquoi maintenant ?

Pourquoi ?

❃ ❃ ❃ ❃

- Bonjour, fils. As-tu bien dormi ?

J'étais encore quelque peu endormi, lorsque je vins rejoindre mes parents dans la salle de séjour, déjeunant dans un calme plat, aussi silencieux que la mort elle-même.

- Pas vraiment, répondis-je en toute honnêteté, en m'installant sur l'une des chaises. Et vous, père ? Mère ?

- Parfaitement bien, fils, commenta mon père, en guise de réponse, sans pour autant me demander ce qui avait bien pu perturber mon sommeil.

Mais à quoi m'attendais-je venant de lui ?

- Nous avons bien dormi, mon cœur, reprit ma mère, en me servant un bol de chocolat chaud, comme je l'aimais, avec beaucoup de chocolat. Mais qu'est-ce qui a bien pu t'empêcher de dormir paisiblement ?

Je ne savais pas pour quelles raisons, mais j'avais besoin d'en parler à mes parents. J'avais besoin de me confier à eux.

Parce que normalement, les parents sont censés écouter leurs enfants, non ? Ils sont censés les aider, les réconforter, les soulager et leur apprendre les difficultés de la vie et comment réussir à les surmonter.

C'était ma vision des choses, ou plutôt l'exemple des parents de Jimin, que j'ai toujours rêvé d'avoir.

- Je... j'ai fait un mauvais rêve... me confiais-je à ma mère. Je me suis revu au lycée, dans les vestiaires du gymnase où j'ai été déshabillé de force...

Je sentais que mes mains étaient devenues moites, que mon corps était soudain pris de sueur froide, résultant d'une montée de stress incontrôlable. J'entendis le journal de mon père s'écraser contre la table, après l'avoir jeté en ayant entendu mes mots.

- Tu ne vas quand même pas remettre ça sur le tapis ? me fit-il remarquer sur une intonation exaspérée. C'est du passé, Taehyung. Ils étaient jeunes et ne savaient pas ce qu'ils faisaient, ajouta-t-il, sans prendre en considération l'impact que pouvaient avoir ses paroles dans mon cœur. As-tu oublié ce que nous avons dû faire pour ne pas que cette affaire s'ébruite dans les autres familles ?

Je ne pouvais pas regarder mon père dans les yeux, parce que je savais qu'à la seconde où j'allais rencontrer son regard, j'allais m'effondrer en larmes.

- Ça me fait encore mal, d'y penser...

- Ce n'est pas en pleurant que tu arriveras à avancer dans la vie, Taehyung, déclara mon paternel, en attrapant sa tasse de café pour boire quelques gorgées de ce nectar fumant.

Et comme à son habitude, lorsque mon père prenait la parole, ma mère passait sous silence.

- Si tu n'es pas capable de surmonter cette épreuve, tu échoueras à chaque difficulté qui va se mettre à travers ton chemin. Un homme est censé être fort, Taehyung. Ça ne doit pas pleurer, ça ne doit pas montrer ses émotions. Il n'y a que les faibles qui font ça, dit-il sur un timbre de voix méprisant à mon égard. Un simple souvenir te met dans cet état ? C'est ridicule.

Il n'y avait pas un mot pour rattraper l'autre.

Chacun d'entre eux élargissait les plaies qui recouvraient mon cœur, me faisant souffrir à chaque impact, me rapprochant peu à peu du point de non-retour.

Celui de la destruction de mon cœur, lorsqu'il ne restera plus rien de lui.

- Mère... murmurais-je, en levant mon regard larmoyant vers sa personne.

Je pouvais voir dans ses yeux cet air abattu, mais aussi sa culpabilité à mon égard.

- Ecoute ton père, Taehyung... Il dit ces choses pour ton bien.

- Je n'arrive pas à vous comprendre... soufflais-je, en sentant ma lèvre inférieure vaciller. Je suis votre fils... Pourquoi vous ne m'écoutez pas ?

C'était là, le premier signal d'alarme que je donnais.

Celui qui devait normalement avertir que quelque chose n'allait pas.

- Ta question n'a aucun sens, Taehyung, déclara mon père pour contredire mes propres, d'un air harassé. Nous t'écoutons justement et on est fatigués de voir à quel point tu ne fais aucun effort ! Aucun !

Je sursautais, lorsque j'entendis le poing de mon père s'écraser contre le rebord de la table, accompagnant ses paroles qui ne faisaient qu'aggraver mon état mental. Je compris aussitôt que le silence était la seule chose que je pouvais faire en leur compagnie, qu'ouvrir mon cœur ne servirait à rien, à part le détruire plus qu'il ne l'était déjà.

Et comme si cela n'était pas suffisant pour m'achever, il ajouta :

- Changeons de sujet, fils. Nous avons pu t'arranger un rendez-vous avec la fille des Kim. Il se fera lorsqu'elle rentrera de son voyage aux Etats-Unis, c'est-à-dire, dans trois semaines, dit-il avec un timbre de voix beaucoup plus jovial que précédemment. Tâche de te montrer digne de recevoir sa main. Cet arrangement est primordial pour notre famille.

Ma vie était donc résumée à ça ?

A ne vivre que sous les directives de mes parents, sans avoir mon mot à dire sur les décisions qui étaient prises sans mon consentement ?

Je ne voulais plus de cette vie-là. Je ne voulais plus être rattaché à cette famille qui ne me voyait que comme un pantin qu'ils pouvaient manipuler à leur guise, pensant pouvoir faire ce qu'ils voulaient de mon corps, de mon esprit et de mon cœur. Je voulais tant tout foutre en l'air, tout balancer, mettre un terme à cette souffrance qui durait depuis trop longtemps.

Mais Jimin avait dit quelque chose de vrai, hier, durant le déjeuner.

Que j'étais beaucoup trop gentil.

Et cela pouvait s'apparenter à un compliment, tout comme à un reproche.

La gentillesse n'étant pas uniquement une forme de respect.

C'était aussi une faiblesse.

Celle qui vous faisait vous soumettre à tout et n'importe quoi. Celle qui vous obligeait à sourire faussement, lorsqu'une personne venait à vous faire une remarque et que vous n'aviez pas le courage de riposter. Celle qui faisait de vous la personne la plus vulnérable de la famille, ou d'un groupe d'amis.

Jusqu'au jour où vous finissez par exploser.

Mais lorsque ce fameux moment fatidique venait à se produire, il était généralement...

Trop tard.

❃ ❃ ❃ ❃

Je n'avais pratiquement rien fait de la journée, me contentant d'aller en cours comme à mes habitudes, discuter brièvement avec Jimin, qui avait très bien remarqué que quelque chose n'allait pas. Mais encore une fois, j'étais passé sous silence, ne voulant pas gâcher la journée de mon meilleur ami, ni celle de Yoongi, tous deux semblant avoir passé une soirée assez agitée, après le déjeuner de groupe, les rendant encore plus proches qu'ils ne l'étaient déjà, jusqu'à maintenant.
Et je ne voulais pas être le plombeur d'ambiance.

Alors, durant toute la journée, j'avais refoulé toutes mes émotions au plus profond de mon être, subissant les heures de cours, le repas que j'avais à peine englouti, sans m'être rendu compte que j'avais perdu du poids à vue d'œil, en l'espace de quelques jours. Mon corps était épuisé de tout ce que je lui faisais endurer, de toutes les tortures que je lui infligeais involontairement, et il me le faisait savoir en me faisant avoir des soudaines baisses de tensions qui survenaient par moments lors d'un cours, des vertiges, et parfois même, j'avais comme des étoiles qui brouillaient ma vue, lorsque je me levais trop vite de mon lit ou d'une chaise, signifiant une ou des carences dans mon organisme.

Jimin n'avait fait que de me répéter de faire attention à ma santé, que je devais impérativement me nourrir, si je ne voulais pas qu'il finisse par me gaver comme une oie lors des évènements festifs des périodes de Noël.

Et c'était peut-être ce qu'il fallait me faire pour que je prenne conscience de la gravité de la situation.

Le soir venu, j'étais rentré chez moi pour me changer, me questionnant en même temps sur le fait de savoir si c'était une bonne idée que j'aille à cette soirée. Je me posais exactement les mêmes questions que pour la sortie au parc d'attractions, qui s'était finalement avérée être la meilleure journée de ma vie, même si j'avais failli mourir six fois dans les montagnes russes et vomir quatre fois sur de parfaits inconnus en cherchant les toilettes.

Mis-à-part ces détails désastreux, j'avais tout de même passé une excellente journée aux côtés de Jimin et de son petit-ami.

- Ils seront là aussi, les autres aussi, marmonnais-je, en essayant de trouver une tenue convenable pour la soirée.

Jungkook allait être là, lui aussi, et je n'avais pas arrêté de penser à ce qu'il s'était passé hier soir, quand il m'avait demandé mon numéro de téléphone, lui ayant laissé pour seule et unique réponse, mon silence.

Est-ce que je l'avais blessé ?

Est-ce qu'il allait m'en vouloir de ne pas lui avoir répondu ?

Je m'étais tellement tourmenté l'esprit hier soir, que je n'avais pas eu l'envie de regarder le live de BJ Golden, qui était pourtant devenu ma source de réconfort, après les journées difficiles que je traversais. J'en étais même venu à me demander s'il était heureux dans sa vie, si ce qu'il faisait sur les réseaux n'était pas pour combler un vide au fond de lui. Je n'arrêtais pas d'y penser, peut-être parce que le fait que je ne sache pas qui il est, m'intriguait encore plus que je ne l'imaginais.

Il avait toujours les bons mots pour vous aider à aller mieux, même si cela ne durait que le temps de son live. Il était respectueux, toujours reconnaissant envers nous d'être présent à chacun de ses shows. Je me sentais libéré, de pouvoir me confier à quelqu'un que je ne connaissais pas, à travers un écran qui me permettait de parler anonymement sans que l'on sache mon identité, sans que l'on me reconnaisse. Je ne racontais pas non plus ma vie, mais quelques ébauches de mes pensées, qu'il arrivait à balayer avec seulement quelques mots.

Ce serait vous mentir, si je vous disais que je ne rêvais pas d'avoir un homme comme lui dans ma vie. Mais il n'était qu'un rêve inaccessible, qu'un fantasme que je n'atteindrais jamais, une illusion pouvant me faire croire qu'un jour, je rencontrerai un homme comme lui.

Cependant, je m'étais déjà voué à passer ma vie seul, en compagnie de mes souvenirs qui avaient décidé de resurgir en moi du jour au lendemain.

Et même s'il avait un physique à en faire tomber plus d'un et plus d'une, c'était avant tout sa personnalité, celui qu'il était, lui, qui avait réussi à prendre mes pensées.

Peut-être qu'à vos yeux cela pouvait paraître d'un ridicule sans nom.

Mais pour ma part...

J'avais hâte d'être à demain soir, pour pouvoir le retrouver.

❃ ❃ ❃ ❃

- Putain, Hoseok ! C'est toujours autant bondé de monde tes soirées ! s'exclama euphoriquement Jackson, qui ne tenait plus en place. On va s'éclater !

Je ne m'étais pas dégonflé.

J'avais fini par m'y rendre, après avoir menti une énième fois à mes parents, leur faisant croire que j'allais réviser à nouveau avec Jimin, et je vous épargne évidemment le ton condescendant de mon père vis-à-vis de ce sujet.

- Je suis toujours ravi de vous recevoir chez moi, répondit le fameux Hoseok, que je ne connaissais pas. Allez-y, entrez ! La fête a déjà commencé !

- C'est parti ! s'écrièrent Bobby et Jackson, qui après avoir enlacé Hoseok en guise de remerciement, s'étaient déjà précipités dans la maison pour rejoindre le coin où étaient disposées les diverses boissons alcoolisées.

- Ça fait plaisir de vous revoir, les gars, ajouta Hoseok à l'attention de Yoongi et de Jungkook, qu'il vint à son tour enlacer dans une douce étreinte amicale. Ça fait aussi plaisir de te revoir, Jimin ! Même si on a eu que quelques occasions de se rencontrer, ajouta-t-il, en lui adressant un agréable sourire, avant que son regard ne se pose sur ma personne. Qui est-ce ?

- C'est mon meilleur ami, Taehyung ! répondit joyeusement Jimin, en m'attrapant par le bras pour me rapprocher de lui. C'est la première fois qu'il va à une soirée de ce genre.

- Oh d'accord, je vois ! sourit Hoseok, en me tendant sa main, que je vins prendre dans la mienne après une longue, très longue hésitation, pour le saluer. Enchanté de faire ta connaissance, Taehyung. J'espère que tu t'amuseras bien à ma soirée !

Même quand il ne parlait pas, Hoseok avait toujours un grand sourire dessiné sur ses lèvres, exprimant la joie et la bonne humeur, qu'il transmettait facilement à son entourage.

Ça se voyait, sans même lui parler, qu'il était une personne avenante, drôle et amusante.

Mais... il avait été comme ça, lui aussi, à nos débuts. Avant de faire tomber son masque et de me montrer sa véritable identité, une fois que j'étais pris dans ses filets, prisonnier de son emprise, tel un insecte condamné à mourir sur une toile d'araignée.

Alors, derrière ces sourires qui m'entouraient, il y avait toujours une part de méfiance dans ma tête, qui me disait de faire attention aux faux-semblants.

Ne leur laissant aucunement le bénéfice du doute.

- Je suis aussi content de faire ta connaissance, Hoseok, lui dis-je en retour, en lâchant délicatement sa main, ne me sentant pas à l'aise que quelqu'un d'autre me touche.

- Bon, suivez-moi ! Il est temps d'aller s'amuser, reprit-il, en nous laissant entrer dans la maison, qui était déjà prise d'assaut par de nombreux étudiants, qui ne venaient pas de la même université dans laquelle j'étais.

La musique était montée au volume maximum, faisant trembler les basses, au point que je sentais les vibrations traverser tout mon corps, des pieds jusqu'à la tête. Les étudiants dansaient, étaient collés entre eux, se laissant totalement abandonner par l'alcool et certainement aux substances illicites que je ne préférais pas savoir.

Il fallait crier pour qu'on entende ce que l'autre essayait de nous dire, et c'était ce que Jimin était en train de faire avec moi.

- Il y a des boissons au fond du salon ! cria-t-il par-dessus la musique. Il y en a peut-être sans alcool pour toi !

Je ne buvais pas d'alcool.

Pas que je n'aimais pas en boire. Juste que je n'en avais jamais goûté et que cela ne m'intéressait pas de tenter l'expérience, ce soir.

Je ne voulais pas que mes parents sentent à des kilomètres que j'étais allé à une soirée, plutôt que de réviser chez Jimin, comme je leur avait fait croire.

Et je ne voulais pas risquer de me faire tuer, une fois rentré chez moi.

Je m'étais alors dirigé vers le fond de la salle de séjour, slalomant à travers la foule, avant d'atteindre ce petit bar improvisé, où il n'y avait que deux pauvres bouteilles de jus de fruits qui se battaient en duel, entourées de diverses boissons alcoolisées.

Je m'étais servi un verre de jus de pomme, m'installant par la suite sur le coin du canapé pour trouver un espace où je pouvais respirer, car je me sentais oppressé face à la nuée de monde qui se trouvait dans cette maison.

Non loin de moi se trouvaient Jimin et Yoongi, qui dansaient, riaient et s'embrassaient, sans se soucier du regard des autres.

Ils étaient libres comme l'air.

Jimin me lançait quelques regards, m'invitant à les rejoindre pour danser avec eux, mais je refusais à chaque fois d'un mouvement de tête, et un faux sourire, me demandant pourquoi je n'avais pas eu le courage de refuser cette sortie.

Jungkook était à l'opposé de la pièce, adossé au mur avec une boisson dans sa main.

On s'était brièvement échangé quelques mots lorsque nous nous étions rejoints devant la maison de Hoseok. Et j'étais rassuré de voir qu'il n'avait pas mal pris le fait que je ne lui avais pas répondu à sa demande.

Ou peut-être qu'il le cachait au fond de ses pensées.

Cependant, j'avais comme l'étrange impression de n'avoir été qu'une potentielle conquête de plus à cocher sur sa liste. Il était entouré d'une dizaine de filles, qui ne s'étaient pas privées pour se jeter sur lui. Je le voyais rire et sourire à leurs blagues, et je sentais comme un pincement aiguë dans mon cœur.

Parce que même si je n'avais pas réussi à lui répondre hier soir, complètement paralysé par la peur et la stupéfaction, je m'étais senti, pour une fois, intéressant aux yeux de quelqu'un d'autre que Jimin.

Au point d'en ruminer toute la soirée, une fois rentré chez moi, et que je finisse par me dire que je lui donnerai au moins mon nom sur Kakao, pour qu'on puisse se parler.

Mais je ne pouvais pas non plus lui en vouloir de s'intéresser à d'autres personnes que moi.

Ce serait égoïste de ma part.

Alors, j'étais resté assis sur ce foutu canapé, me rendant totalement invisible, à boire mon jus de pomme, en attendant que la soirée se passe.

Et au moment où je commençais à m'égarer dans mes pensées, une silhouette vacillante fit son apparition devant moi.

- Oula, mais ton verre est vide ! s'exclama Hoseok à mon attention, qui était déjà bien pompette à mes yeux. Allez ! Bois ça ! La fête n'est pas terminée !

Sans que je ne puisse dire quoi que ce soit, il venait de remplir mon verre d'un alcool qui ressemblait bien à de la bière, avant de repartir aussitôt qu'il n'était apparu dans mon champ de vision.

- Après tout, ce n'est qu'un verre... me murmurais-je à moi-même, en venant goûter à cette étrange substance, qui m'arracha une grimace tant le liquide était amer.

Toutefois, j'avais réussi à le terminer en plusieurs gorgées, mon palais s'habituant peu à peu à ce nouveau goût, que je voulais à nouveau retrouver dans ma bouche.

S'il y avait bien une chose que j'aurais dû savoir avant de me servir un nouveau verre, puis un nouveau et encore un nouveau, c'était que l'alcool pouvait agir de différentes manières sur notre corps.

Soit il vous rendait heureux.

Soit il vous rendait méchant et violent.

Soit il vous rendait triste.

Soit l'alcool agissait comme un cocktail explosif dans votre organisme, vous faisant ressortir toutes vos émotions les plus dévastatrices, décuplant votre mal-être et l'interprétation de vos pensées.

Je m'étais à mon tour abandonné dans cet alcool qui m'apportait un certain réconfort sur le moment, mélangeant les différentes bouteilles lorsque j'en avais fini une, ne me rendant aucunement compte que je ne tenais plus debout, manquant de tomber à chaque fois que je tentais d'avancer pour rejoindre le canapé.

Tout tournait autour de moi, la musique me paraissait encore plus forte, ce qui me donnait un mal de tête effroyable, en plus d'avoir une saisissante envie de vomir.

Je me sentais seul, affreusement seul.

Je les voyais s'amuser sans moi.

Danser sans moi.

Heureux sans moi.

Comme si je n'existais pas.

Bobby et Jackson s'étaient à moitié déshabillés, dansant torse nu sur la table du salon, entourés d'étudiants qui les poussaient à retirer leur pantalon.

Jungkook était toujours en compagnie de ces belles demoiselles, avec ce beau sourire qui dominait ses lèvres.

Jimin et Yoongi ne s'étaient pas quittés, avaient l'air encore plus proches qu'au début de la soirée, et s'ils avaient été seuls dans cette maison, se seraient sûrement envoyés en l'air sur le champ.

Tout remontait à la surface.

Ma solitude, mes parents, ce foutu mariage, lui, eux, mes souvenirs, mon passé, mes démons.

Tout.

Puis, je m'étais inconsciemment écroulé au sol, sur mes genoux, éclatant en sanglots, complètement dominé par l'alcool qui s'écoulait à présent dans mes veines.

Je m'étais mis à crier sans m'en rendre compte, les mains posées sur mes oreilles pour tenter d'étouffer cette musique irritante et le brouhaha incessant qui m'entourait.

Tout était décuplé.

J'avais l'impression que j'allais mourir.

Que je vais mourir.

Je voulais mourir.

_____________________________

C'est la fin de ce chapitre :( ❤️

J'espère qu'il vous aura plu ! N'hésitez pas à me faire part de votre ressenti ❤️

Je vous aime, bonne soirée ❤️

Continue Reading

You'll Also Like

351K 11.6K 60
« Plus personne n'aura la capacité de me blesser, plus personne n'en aura le pouvoir. » Vivre seule, être indépendante et ne jamais baisser sa garde...
146K 11.1K 84
Seuls les lieux déserts chassent ce goût amer, seul un cœur brisé peut être recollé.
148K 7.5K 78
Et si un vampire du nom d'Elena, âgée de presque 900 ans, était arrivée à BeaconHills au moment où Scott McCall se transformait en loup-garou... ~ St...
113K 3.1K 95
Salam Waleykoum !! Histoire fictive de Neyla... Bonne lecture🤍