Hard Love : Renaissance (Love...

lou_nisoh tarafından

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Daegan et Esperanza, unis depuis leur enfance, Un duo indissociable, brisé par la souffrance. Kidnappée, Espe... Daha Fazla

Préambule
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38

Chapitre 4

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lou_nisoh tarafından

Daegan

Je ne peux absolument pas m'empêcher de caresser la peau grasse d'Esperanza. Mes doigts vagabondent sur son visage, le redécouvrant sous toutes ses formes. Je m'attarde sur les nombreux coups qui jonchent ses joues creusées : des bleus, des entailles, une brûlure...

Des lèvre fendues et gercées. Un nez en trompette qui dévie étrangement vers le bas. On le lui a cassé. Une longue coupure qui descend de l'arrêt de son nez au centre de sa joue droite. Un globe oculaire déformé, vraisemblablement en raison d'un morceau en moins. Un teint livide. Des poches sous les yeux. Un peau salie et gluante.

Tout ça me fout en rogne.

Et je n'ai regardé que son visage. Je n'ose pas m'aventurer sur son corps, par respect pour elle mais aussi par crainte de perdre le contrôle de moi-même. Et mieux vaut pas. Quand je constate l'étendue des dégâts sur son faciès, je ne sais absolument pas ce que ça donnera sur le reste.

Déjà qu'elle est anorexique.

Je force mes yeux à rester sur son visage afin de m'éviter de faire un carnage. Je ne me calme pas. La colère fuse toujours en moi, tel un poison affolant tout mon être. Plus le temps s'écoule, plus je souhaite passer mes nerfs. Mais surtout retrouver les connards qui s'en sont pris à la prunelle de mes yeux.

Je jure sur mon honneur de leur faire payer leurs actes.

Pour ma soeur.

La fureur comprimant mes vaisseaux sanguins, le sang me pulse à la tête. Ce n'est pas bon signe. Je suis à la limite d'exploser. Or, je ne peux pas. Pas face à Esperanza. Pas alors qu'elle peut se réveiller. Par quand elle a besoin de moi. Je ne la laisserai plus seule. Elle ne sera plus seule. On ne s'en prendra plus à elle.

Et ça, ça marchera jusqu'à ce que je crève.

Afin de diminuer ma colère, je me focalise sur les longs cheveux de ma protégée. Ceux-ci n'ont jamais étaient aussi longs, j'ai l'impression qu'ils peuvent lui arriver aux genoux. Ils sont si épais qu'ils cachent son torse meurtri par le temps. Quelques mèches fourchues, abîmées par un manque de soin, s'emmêlent entre mes doigts.

Je me mets à jouer avec eux, ignorant ma haine condescendante. Dans un lointain souvenir, je lui faisais des tresses car ça me détendait. Et elle adorait ça. Moi aussi d'ailleurs. Toutefois, aujourd'hui, je ne ressens plus ce même plaisir. Je n'y arrive pas.

Je ne peux décemment passer outre mon désolation.

Je suis tellement en rogne de la voir dans un tel état. Mais en même temps, je suis tellement affligé par ce qu'elle a vécu. Je suis tellement déçu de moi : j'ai été incapable de la protéger. Je suis tellement endever qu'elle me soit revenue comme ça. C'est déroutant. Douloureux. Rageant.

Elle ne méritait pas de subir de telles horreurs. Je ne sais pas encore précisément ce qui a rythmé les dernières années de sa vie, mais je suis certains d'une chose : elle n'a pas eu l'existence facile. On l'a affamée, tabassée, torturée... Et bien que je ne veuille pas entendre ça, je suis sur qu'on a abusé d'elle.

- Bástardos¹, juré-je en me levant brusquement.

Je ne parviens plus à me retenir. La fureur est tel que je deviens aveugle. Tel un fou, je passe mes nerfs sur tous ce qui est à portée de mes mains. J'envoie valser les objets de ma commode par terre. Je me défoule sur cette dernière en la frappant, en lui assénant des coups de pieds.

- Poutso kelftis², j'vais les buter ! m'emporté-je en attrapant un tiroir pour le flanquer au sol.

J'attrape les trois autres et fais de même. Certains sont claqués avec une telle force qu'ils se brisent sous le choc. Mais je ne m'arrête pas. Je ne peux pas. Je n'y arrive pas.

La rage est trop ancrée en moi.

Malgré moi, je ne peux pas la refréner.

Pas quand ma douce Esperanza est concernée.

Pour elle. Je ne peux pas. C'est impossible.

- Bande de bâtards ! crié-je haut et fort.

- Adelfós³..., gémit une voix enraillée dans mon dos.

Ce timbre fragile et délicat me stoppe brusquement. Je suis toujours dos à mon lit. Les tremblements s'emparent de moi. Mes muscles se tendent. Mes lèvres tressaillent. Mon cœur bat plus fort. Mon visage se raidit. Ma colère se tapie dans un coin. Mes yeux se gagnent d'eau.

J'ai envie de chialer. Elle est vivante. Elle m'a reconnu. Elle me parle enfin. J'entends sa voix. La mélancolie me gagne. Je veux céder et me laisser aller auprès d'elle.

Mais je ne peux pas.

Pas moi.

Je ne suis plus une tafiole.

Je dois être fort pour elle.

Un homme comme moi n'a pas le droit de pleurer. Ce serait faire preuve de faiblesse. Et dans mon monde, elle ne peut être visible. Sinon, on te bouffe. Les plus forts dévorent les faibles. Et moi, je suis celui qui mange les plus faibles. Le lion qui chasse. Pas la proie en fuite.

Je serre mes poings le long de mon corps, prenant le contrôle de la situation. Il me faut un laps de temps avant de regagner un temps soit peu de calme. Je me pare de mon expression froide. C'est déroutant de faire ça, mais, je n'ai pas le choix.

Esperanza lit en moi comme dans un livre ouvert. Elle est la seule personne qui décèle mes maux. Je ne doute pas que même après tout ce temps, elle y arrivera. Et ce n'est pas faisable. Si elle ressent mon animosité, dans son état actuel, elle va paniquer. Si elle découvre mon affliction, elle va s'inquiéter.

Alors si je dois passer pour un homme sans cœur, impénétrable dans ses émotions, je le ferais.

Pour son bien.

Je la protégerai mieux ainsi. Elle a besoin d'une personne sur qui s'appuyer. Pas d'une brêle au bord de perdre l'ascendant de lui-même.

Elle est ma sœur. Elle mérite d'être choyée par une véritable homme. Quoi de mieux que de me comporter comme l'homme que je suis aujourd'hui : un mafieux dont la parole fait loi.

Tu ne vas pas me reconnaître gatakí⁴ mais sache que tout ce que je fais est pour toi.

Je soupire une dernière fois, me décidant à enfin la regarder. Elle me fixe de ses magnifiques yeux marrons, les larmes s'écoulant en leur creux. Elle sanglote bruyamment à ma vue. Elle tend la main dans ma direction, tremblante.

- Dae...c'est...toi ? mumurre-t-elle, c'est...vrai-ment toi...?

Je réprime une grognement éméché. Je suis ému de la voir comme tel. Si ça ne tenait qu'à mon ancien "moi" je pleurerais son retour. Or, actuellement, je ne peux que me contenter de la soutenir. De découvrir ses maux. De la panser. De la sécuriser. De la protéger.

Par le passé j'ai failli à ma tâche de protéger ma famille. Il est or de question que ça se réitère.

La vie a déjà été assez accablante comme ça pour ce bout de femme.

Je m'interdis d'être témoin d'une troisième chute en enfers.

Cette fois-ci, je tomberais à sa place.

À pas lents, je m'approche de ma sœur. Je ne me précipite pas afin de lui laisser le temps de me voir. Il est probable qu'elle me craigne, et je ne le veux pas. Si elle refuse mon contact, je ne le supporterai pas. J'ai besoin d'elle. Je ne me vois plus sans elle, pas après le constat de son existence. Elle n'est pas morte et je peine encore à le réaliser.

Je m'assoie prudemment au bord du lit, à une distance raisonnable. Je m'efforce de rester calme, même si la rage rôde toujours.

- Gatakí, ça faisait longtemps...

Esperanza penche la tête sur le côté, elle relève une nouvelle fois le bras puis le dirige sur moi. Malgré son manque de forces, elle pose sa main sur ma joue. Elle tripote mon visage, comme si elle ne réalisait pas encore ma présence.

- C'est...pas un...rêve...?, souffle-t-elle.

Je pose ma main avec précaution sur son avant bras. Par la chaleur de mon contact, je lui prouve ma présence.

- Non, tu ne rêves pas. Tu es bien avec moi, gatakí, la rassuré-je d'une voix calme.

Ses larmes doublent en intensité alors qu'elle laisse son bras retomber sur le matelas. Le bruit de ses sanglots lacère mon corps. Je ne peux pas tenir mes distances en la voyant comme ça. Au diable les précautions ! Elle a besoin de moi. Si elle ne se calme pas, elle va perdre connaissance. Elle est trop faible pour perdre plus de force à geindre.

Je me pose à côté d'elle et passe rapidement une main derrière ses épaules. Esperanza cesse ses couinements et tressaillit à mon contact. Elle redresse ses prunelles dans les miennes. La peur que j'y vois alimente ma haine intérieur. Mais je la contiens en me concentrant sur elle.

- Je sais que tu es terrorisée. Je sais que tu as mal. Tout comme je sais que tu es forte.

Je la rapproche doucement de moi, ignorant sa crainte à mon égard. Elle grimace de douleur. Mais je ne fais pas attention. Je ne me concentre sur ses yeux. Je ne les quitte pas. Je leur montre ma détermination. Je leur montre mon amour.

- Je ne te ferais aucun mal, jamais.

Je m'allonge le long de son corps.

- C'est fini, maintenant je suis là.

Je la rapproche de mon torse. Son corps tremblant s'emboîte au mien. Trop parfaitement. Trop naturellement. Elle a peur mais fait abstraction. Car elle sait qui je suis. Elle sait que je ne lui ferai pas de mal. Pas à elle.

- Tu es de retour à la maison.

Je glisse ma main dans son dos et le caresse de haut en bas. Elle pleure à chaudes larmes sur ma chemise sans me repousser. Je sens de nombreuses bosses dans son dos tandis que je la masse. Pas une zone de cette partie de sa physionomie n'est lisse. Là encore, elle doit être détruite.

J'empêche in-extremis un grondement rageux de s'échapper de mes lèvres. Il n'y a qu'une vibration de mon torse. C'est très bien comme ça.

- Dae...je...je...

Je la fais taire d'un faible "chut" tout en l'appuyant un peu plus sur mon torse. Elle remonte des petits bras autour de la taille. Je la sens m'enserrer de toute sa force, comme si j'étais devenu sa bouée de sauvetage. Et je le suis. Car je compte être cette bouée à laquelle elle va se raccrocher. Je vais l'empêcher de couler.

Elle ne se noiera pas dans les abîmes de son mal.

Je serais celui qui panse ses maux.

Je serais celui qui prend sa douleur.

Je serais celui qui souffrira avec elle.

Je serais son seul salue.

Pour toi gatakí, je serais tout ce que tu voudras.

- Ne gaspille pas ton énergie gatakí, repose-toi, lui ordonné-je doucement.

Elle me répond d'un reniflement peu gracieux. Elle se frotte contre moi, cherchant la chaleur de mon corps. Par le passé, elle se calmait pas l'unique contact de nos corps. En ce moment, d'étranges sensations se répandent dans le bas de mon ventre tandis que je me tends.

Je réprime un grognement guttural.

Je sens ma peau brûler à son contact. Des images perverses se logent dans un coin de tête, languissant mon esprit d'un désir interdit. Car oui, je me rends compte que ma physionomie réagit trop bien à son contrat.

Et ce n'est pas bien.

Il s'agit de ma sœur. Elle est brisée, je viens à peine de la retrouver. Voilà que mon corps réagit d'une manière qui me dépasse. Je ne souhaite pas me laisser emporter par la passion et les envies. Pas avec elle. Pas en ce moment. Il faut à tout prix que je me concentre sur son rétablissement.

Je dois veiller sur elle.

Et en rester là.

Je suis son frère. Son protecteur. Rien de plus. Rien de moins.

Oui c'est ça.

- Dors gatakí, dors... Je veillerai sur toi, jusqu'à la mort..., soufflé-je contre son cuir chevelu.

Si je dois être la bête qui prend soin de sa belle, je le ferai. Mes souhaits importent peu. Ma vie importe peu. Il n'y a plus qu'elle. J'ai une dette envers elle : une dette que je payerai par mon sang. Si ma route se solde de la mort, j'irai sans baisser la tête. Ces bâtards méritent de crever de mes mains.

Ma vengeance sera terrible.

1 = Bâtards.
2 = Voleur de bite.
3 = Frère.
4 = chaton.

Hello hello ! Comment on se retrouve les amis :)

Ça fait pas du bien d'avoir des chapitres réguliers sur une histoire ? Moi personnellement, ça me rassure que vous puissiez la lire en toute régularité. Je vais avoué que je ne suis plus habituée à la 1er personne mais... On s'y fait !

On continue donc le PDV de Daegan, notre chère mafieux possède un cœur et des émotions trop présentes pour Esperanza. Quel débat intérieur il a !

Cet aspect vous plaît ?

Je serais ravie de connaître vos retours sur cette histoire, quelques avis ne seraient pas de refus :)

Bon allez bisous et à dimanche prochain pour le PDV de Esperanza.

PS : ça va être déchirant 😏

Okumaya devam et

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