Phobia

By Vie_C20

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Elle n'est qu'une proie pour ses peurs #wattys2022 More

Partie une
Chapitre un: l'enfant désiré
Chapitre deux: Curieux
Chapitre trois: le banquier
Chapitre quatre: le projet secret
Chapitre cinq: Par amour
Chapitre six: les valeurs ne sont plus
Partie deux
Chapitre un: le quattuor inattendu
Chapitre deux: l'incident
Chapitre trois: Souvenirs
Chapitre quatre: Persuasion
Chapitre cinq: Le prof de sciences
Chapitre six: Se rappeler
Chapitre sept: Courbe d'efficacité
Chapitre huit: la gloire
Chapitre neuf: Le plan d'Eléa
Partie trois
Chapitre un: le réveil
Chapitre deux: La disparition de monsieur Carter
Chapitre trois: la punition
Chapitre quatre: Emma et Aiden
Chapitre cinq: Le pub mal éclairé
Chapitre six: L'avis de recherche
Chapitre sept: Coup d'accélérateur
Partie quatre
Chapitre un: Reprendre connaissance
Chapitre deux: Survivre

Chapitre huit: Les peurs

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By Vie_C20


L'idée de sa tenue avait germé dans son esprit. Bien loin de la robe qu'elle avait porté au diner. Elle ne voulait plus se sentir étouffée et s'en ficher de ne pas avoir la taille de guêpe. Elle avait revêtu un simple jean large ainsi qu'un sweat à capuche. Monsieur Arrington les avaient certainement placé là en guise de vêtement de sport ou alors était-ce l'instinct de survie de la jeune fille.

Elle ne se maquilla pas et laissa sa chevelure retombait sur ses épaules sans réelle cohésion. Elle s'empêcha de regarder l'horloge et ignora les "tic tac" incessants.

Monsieur Arrington l'attendait à la soirée. Elle avait insisté pour ne pas qu'un taxi vienne la chercher. "L'exercice physique est primordiale" dit-elle.

Eléa sortit, disant à au revoir à cette belle prison car quoi qu'il arrivait elle savait qu'elle ne rentrerait pas ce soir. Pas après ce qu'elle ferait, pas après avoir défié l'homme le plus puissant.

Elle sortit avec de grands espoirs mais, très vite elle fut déboussolé. Les rues n'étaient pas au bon endroit. Elle était une Londonienne dans l'âme, aucune rue n'avait de secret pour elle. Tout son monde était ébranlé. La perfectionniste qu'elle était n'aimait pas cela. Elle se força à respirer un bon coup, contrôlant chaque inspiration et chaque expiration. Elle se rappelait de ce que Noa lui avait dit. "C'est ton esprit qui est derrière tout ça."

-Noa, j'espère que tu as raison. Elle se chuchota à elle-même sans se soucier du regard des passants.

Elle ferma les yeux et se concentra. Elle imagina les rues telles qu'elle les avait toujours connues, dans le sens qu'elle les avait parcourues un millier de fois. Elle s'imagina les parcourir de la même façon qu'elle l'avait toujours fait. Elle n'ouvrit pas les yeux et ordonna à ses pieds d'avancer, de continuer. Si elle se blessait, ce n'était pas grave. Tout valait mieux que de rester coincer ici. Elle avança sans s'arrêter. L'univers devait être de son côté car elle ne rencontra le chemin de personne, ni d'un lampadaire. Elle ne mentait pas quand elle disait que se balader dans Londres était une seconde nature pour elle. Elle avait imprimé tous les trajets qu'elle avait empruntés depuis petite. Elle les avait imprimés avec une telle précision qu'elle était devenue le meilleur guide touristique dont on pouvait rêver. Elle fit abstraction de son anxiété grandissante, de ses sentiments confus.

Et quand elle rouvrit les yeux, elle se trouva au bon endroit. Elle leva la tête pour observer le dôme qui recouvrait Londres. Elle remarqua que des fissures s'étaient créés. Elle en avait vu apparaitre quand elle avait retiré toutes ses aiguilles. Cela ne pouvait pas être une coïncidence.

Elle entra dans la salle majestueuse que monsieur Arrington avait loué pour l'occasion. Enfin louer était un bien grand mot, il avait simplement du ordonner qu'on la lui laisse et les propriétaire s'étaient exécutés.

Certains invités prenaient l'air dehors et ne prirent pas la peine de cacher leur étonnement à la vue d'Eléa. Ils se penchaient les un sur les autres, sans aucun doute pour critiquer sa tenue. Eléa n'avait jamais osé aller contre l'opinion public. Elle avait passé sa jeunesse à chercher l'acceptation dans le regard des autres. Cela lui faisait tout drôle mais elle ne fit pas demi-tour pour autant. Elle avançait la tête haute. La cerise sur le gâteau arrivait seulement. Monsieur Arrington qui, comme à son habitude se dressait sur une estrade, ne la vit pas tout de suite. Il accordait une interview à une journaliste qui se trouvait là pour l'occasion. Eléa ne put s'empêcher de trouver la situation ironique en pensant que cette journaliste était destinée à mourir dans les plans de monsieur Arrington.

Monsieur Arrington la remarqua enfin.L'énervement et la frustration se lisaient facilement sur son visage. Il lui fit signe d'approcher. Ses narines se dilataient alors qu'il respirait fortement. Eléa progressa vers lui, la tête haute. Maintenant qu'elle était là, elle ne pouvait plus faire demi-tour.

Une fois arrivée à sa hauteur, elle offrit à monsieur Arrington un grand sourire.

-Comment vas-tu père?

Monsieur Arrington lui attrapa fermement le bras, l'obligeant à lui faire face.

-Que fais-tu? Tu as encore un peu de temps, va te changer immédiatement.

-Ne t'en fais pas pour le temps père. Ce n'est qu'une illusion.

Son petit parcours l'avait rendue confiante. Néanmoins, elle ne savait toujours pas si elle était capable d'une telle épreuve. Une grande horloge était accrochée à l'un des murs de la salle, surplombant de son autorité tous les invités. Eléa posa le regard dessus.

-Eléa, réponds moi. Va te changer de ce pas.

Eléa l'ignora, elle était bien trop occupée par les aiguilles de l'horloge. Les paroles de Noa ne cessaient de tourner en boucle dans sa tête, encore et encore jusqu'à prendre sens, jusqu'à ce qu'elle comprenne ce que Noa avait voulu dire.

-Eléa, arrête ça toute de suite. Le temps n'est pas une illusion, c'est très important. C'est l'ordre. L'ordre est plus important que quoi que ce soit d'autre, tu ne peux pas le remettre en question.

Et pourtant elle l'avait fait. Elle avait fait appel au désordre, défiant les lois imposées par les hommes depuis des générations. Les aiguilles se mirent à bouger plus rapidement. Ce n'était pas qu'un malfonctionnement d'un objet, le temps s'écoulait, elle le sentait au fond d'elle-même et de toute évidence, monsieur Arrington aussi.

Les invités commençaient à comprendre que quelque chose ne tournait pas rond. Leur visage était marqué par l'inquiétude.

-Tu ne tueras pas ces jeunes filles innocentes. Elle avait parlé avec une voix grave, avec une assurance qu'elle ne se connaissait pas.

-Et qui va m'en empêcher? Hein, toi? La jeune fille qui a peur du temps?

-Regarde moi faire.

Elle dévala les marches de l'estrade sans regarder où elle posait les pieds. Son coeur battait la chamade et elle refusait de s'arrêter. Elle se fraya un chemin dans la foule, le sourire aux lèvres.

Dehors, la nuit était tombée. Rien d'étonnant vu le petit tour qu'elle avait joué avec le temps. Mais, il y avait une chose qu'elle n'avait pas anticipé. C'était l'état du dôme. Il était désormais fissuré à plusieurs endroits. Elle pouvait voir le monstre se déplaçait juste au dessus et jouait avec la crainte des habitants.

-Arrêtez.

Elle avait vu les gardes de monsieur Arrington accompagnés de jeunes filles, au loin. Noa était parmi elles. Les gardes l'ignorèrent et continuèrent leur chemin.

-Je vous ai dit de vous arrêter.

L'un des gardes se retourna enfin.

-Monsieur Arrington nous a donné des ordres, nous ne pouvons pas nous stopper et certainement pas pour vous, mademoiselle.

-Je réfléchirai à deux fois avant de l'énerver.

Noa avait parlé, toujours fidèle à sa personnalité. Même en danger, elle ne manquait pas une chance de se moquer de quelqu'un qu'elle n'aimait pas.

***

-Si ça ne fonctionne pas, on fait quoi?

Harry et James se trouvaient au sommet de l'un des plus hauts immeubles de Londres. Ils étaient juste au dessus d'une immense foule attendant le discours de monsieur Arrington comme si c'était le retour du Messie.

-On court. Répondit Harry sans rigoler.

Ils avaient passé un temps fou à analyser la manière dont les personnes comme Aiden et Emma réagissaient à monsieur Arrington. En théorie, ils étaient prêts mais en réalité, ils se sentaient comme des enfants qu'on envoyait pour la première fois faire les courses au supermarché en bas de la rue.

Monsieur Arrington fit son apparition. Il salua la foule qui était en extase face à lui. Il ne tarda pas avant de débuter son discours.

-On se met en place. Dit Harry.

James et lui s'y mirent ensemble. Ils rassemblèrent tous leurs souvenirs et réunissèrent leur savoir. Enfin, le peu qu'ils avaient pu réunir en si peu de temps.

Ce fut assez impressionnant à voir. La façon dont le peuple écoutait monsieur Arrington. Harry et James s'infiltrèrent dans le cerveau, comprirent le mécanisme et avant que personne ne l'ai réalisé, leurs connections neuronales se débranchaient pour se réarrangeaient.

-Donc, si tout ce passe comme prévu...

Monsieur Arrington fut interrompu. Un homme dans la foule s'était dégagé des autres spectateurs pour s'avancer. Il n'avait pas l'air content, loin de là. Il était furieux, furieux contre Arrington et pourtant quelques secondes auparavant, il n'aurait pu imaginer d'autre endroit où être, il n'aurait pas pu imaginer écouter une autre personne.

-Vous n'êtes qu'un menteur.

Le visage de monsieur Arrington changea d'expression du tout au tout. Il était surpris, cela ne faisait aucun doute. Il ne s'attendait certainement pas à ce commentaire. Et pourtant, très vite, l'homme de l'assemblée fut rejoint. Pas par une seule personne. Non, cela serait trop beau. Il fut rejoint pas une bonne partie de la foule qui se mit à crier au mensonge. Si l'autre partie ne réagissait pas c'était parce qu'ils étaient bien trop abasourdis. Ils réalisaient ce qu'ils n'avaient pas vu pendant des mois.

James vit ses parents au loin. Sa mère qui croyait aux bonnes attentions de monsieur Arrington avait désormais le maquillage qui coulait sur son beau visage. C'était sa réaction chaque fois qu'elle découvrait que quelqu'un lui avait menti. Elle était très sensible.

Monsieur Arrington tenta tant bien que mal de reporter l'attention sur ce qui l'arrangeait. Mais, cela devenait compliqué.

-Sommes nous entrain de réussir? Se risqua Harry.

James en avait bien l'impression. Lui qui n'avait jamais pu jouer au héros, se voyait sauver une population d'un avenir rongé de peurs.

-Et mais c'est vous. Oui c'est bien vous les gamins que l'on recherche. Je vous ai vu rentrer, je vous ai suivis. Vous valez un sacré paquet d'argent.

Un homme, rouquin était apparu à l'encolure de la porte. Il portait un casque sur la tête connecté à son baladeur et ne lâchait pas sa bière blonde. Harry et James avaient bien vu l'avis de recherche qui avait été lancé contre eux mais, jusque là, ils n'avaient pas eu de problème.

L'inconnu siffla entre ses doigts.

-Et les gars, j'avais raison c'est eux.

Apparement, il n'était pas seul comme le témoignaient les bruits de pas qui se firent entendre dans les escaliers. James et Harry avaient eu la chance de s'entrainer sur des cerveaux différents mais, jamais sur des cerveaux baignés dans l'alcool.

Ils espéraient avoir accompli leur mission car à ce moment là, tous ce qu'ils pouvaient faire était de partir en sens inverse. Ils se ruèrent vers la cage d'escalier de l'autre côté du toit. Ils n'étaient peut-être que deux mais avaient des avantages sur le groupe d'homme. Ils étaient plus jeunes et n'avaient pas consommé d'alcool.

***

Eléa se tenait droite devant ces gardes. Elle ne savait pas d'où cette confiance lui était venue. Mais, elle l'aimait beaucoup, elle aimait la sensation de pouvoir que cela lui procurait. C'était étrange jamais elle ne s'était senti autant maitre d'elle-même qu'à cet instant. Elle sentait qu'elle pouvait tout diriger d'un claquement de doigt et pour ce, elle était dans son propre esprit. Un sourire mesquin apparut sur son visage. Noa lui fit un clin d'oeil, fière de son amie.

-On devrait te ramener à ton père, tiens. Avant que tu nous causes des problèmes. Dit l'un des gardes.

-Ou mieux, te refiler au monstre. Ça t'apprendra une bonne leçon. Un autre garde, qui se croyait plus malin que tout le monde, rajouta.

Ce garde fit un pas en direction d'Eléa. Celle-ci recula. Elle eut peur avant de se rappeler de ce dont elle était capable. Elle s'infiltra dans la tête de l'homme, chercha après sa peur et la seconde d'après, l'homme se retrouvait sans cheveux, ou du moins, il se vit sans cheveux.

Les autres ne le voyaient pas du tout chauve. Eléa avait compris comment manipuler l'esprit sans trop se fatiguer. Cela suffit à le convaincre de rester en retrait.

Mais Eléa, n'en avait pas finit.

Elle se concentrait à présent sur le dôme et cria fort.

-C'est moi que tu veux le monstre alors viens me chercher.

La silhouette gigantesque exerça une pression sur le dôme, celui-ci se mit à craquer.

-Eléa, arrête ça tout de suite.

Monsieur Arrington avait finalement décidé de sortir. Sa voix s'ébranlait. Le monde qu'il avait forcé Eléa à construire s'effondrer et il ne pouvait rien y faire.

-Non, pas en si bon chemin.

Elle continua à interpeller le monstre. Criant de plus en plus fort. Le dôme se brisait petit à petit. Des morceaux de verres tombaient par millier sur Londres, donnant l'aspect des premières neiges.

-Viens me chercher. Aller encore un petit effort.

Eléa jeta un coup d'oeil à Noa pour se rassurer. Leur médaillon s'élevait légèrement au dessus de leur poitrine et ceci lui fit dire qu'elle était sur la bonne voix.

Le monstre donna un coup fatale. Un dernier geste qui ébranla le dôme. Un trou se forma juste au dessus. Tout le monde baissa la tête, refusant de voir ce qui les effrayait tant. Tout le monde sauf Eléa et Noa.

-C'est pas vrai. Noa dut vaincre son étonnement pour pouvoir souffler cela.

Eléa était autant étonnée qu'elle. Elle avait eu le temps d'imaginer le monstre et elle lui avait donné les aspects les plus terrifiants, s'inspirant des livres qu'elle avait lus. Mais jamais, elle n'aurait cru qu'elle se retrouverait nez à nez avec elle-même.

-Eléa! Nos médaillons.

Eléa, toujours bouleversée, n'avait pas remarqué son médaillon se lançait dans une quête pour retrouver son jumeau au cou de Noa.

Les cris envahissaient son audition mais, elle parvint tout de même à entendre celle-ci. Noa courut pour rompre la distance la séparant d'Eléa.

-Eléa, c'est fini. C'est fini.

Leur médaillon s'unirent, ils s'éliminèrent et dans un flash tout autour des deux jeunes filles disparut.

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