La Promesse [ EN PAUSE]

By Fenghuang03

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Issue d'une famille modeste, Keyra est une jeune fille gaie qui rêve depuis toute petite de devenir avocate... More

Avant-Propos
Prologue : Est-ce la fin ?
Chapitre 1 : La Rencontre
Chapitre 2 : Ultimatum
Chapitre 3 Partie 1/3: Bienvenue en enfer !
Chapitre 3 Partie 2/3: Juste un avant-goût !
Chapitre 3 Partie 3/3: Sans cœur !
Chapitre 4 : Une entrevue de taille
Chapitre 5 Partie 1/3 : Pas une minute à perdre.
Chapitre 5 Partie 2/3 : Excellente idée !
Chapitre 5 Partie 3/3 : Échappée belle !
Chapitre 6 Partie 1/2 : Tourner la page.
Chapitre 6 Partie 2/2 : Coup de foudre !
Chapitre 7 Partie 1/3 Visiteurs non désirés.
Chapitre 7 Partie 2/3 : Agent double !
Chapitre 7 Partie 3/3: Pas besoin de vous.
Chapitre 8 Partie 1/2 : Le pari
Chapitre 8 Partie 2/2 : Courts retrouvailles !
Chapitre 9 Partie 1/3 : Trésor
Chapitre 9 Partie 2/3 : Drôle de rencard !
Chapitre 9 Partie 3/3 : Le retour du frère prodigue!
Chapitre 10 : Mise en garde !
Chapitre 11 Partie 1/3: Guet-Apens !
Chapitre 11 Partie 2/3 : Règlement de compte !
Chapitre 11 Partie 3/3 : Attraction !
Chapitre 12 Partie 1/3 : Rendez-vous Nocturne!
Chapitre 12 Partie 2/3 : Bonne année !
Chapitre 12 Partie 3/3 : Quatre-quart à la pomme et à la cannelle.
Chapitre 13 : Ce n'est pas un adieu !
Chapitre 14 : Et les ennuis commencent
Chapitre 16 : Acte de bravoure ou pure folie ?
Chapitre 17 : Quand les souvenirs refont surface.
Chapitre 18 : Sentiments éclaircis
Chapitre 19 : Réconfort divin
Chapitre 20 Partie 1/2 : À cœur ouvert!
Chapitre 20 Partie 2/2 : Culpabilité et regret !
Chapitre 21 : Une nuit apaisante
Chapitre 22 : Tout reprendre à zéro
Chapitre 23 : Plus on est de fous, plus on rit...

Chapitre 15 : Nostalgie

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By Fenghuang03

L'aube jetait ses premiers rayons de soleil sur la ville encore endormie. Keyra ouvrit lentement ses yeux, le temps que ceux-ci s'habituent à la lumière. Nonchalamment, elle s'assit en tailleur sur le lit douillet et confortable à souhait. D'un coup d'œil, elle inspecta la pièce. Mis à part elle, la chambre était déserte. Monsieur Mensah n'y était pas. Keyra haussa les épaules et descendit du lit.

Comment me suis-je retrouvée dans le lit ? s'interrogeat-elle intérieurement ayant constaté qu'elle n'avait pas finit sa nuit dans le canapé. Ce dernier d'ailleurs semblait impeccable comme si personne ne s'y était jamais couché. La jeune fille haussa de nouveau les épaules et dressa le lit. Elle regarda sa montre qui indiquait six heures. Après avoir fait sa prière matinale, Keyra se précipita dans la salle de bains. Étant fatiguée la veille, elle n'avait pas pris le temps d'observer la chambre. Maintenant qu'elle y songeait, Keyra dû admettre qu'elle était magnifique et bien équipée.

Bien qu'un peu étroite, elle avait été aménagé avec goût. Le lit sur lequel elle avait dormi trônait au milieu de la pièce avec au dessus, un grand lustre pas trop extravagant qui apportait une certaine fraîcheur. Les veilleuses posées de part et d'autres sur les deux commodes des deux côtés du lit étaient déjà éteintes. Monsieur Mensah s'en était sûrement déjà occupé. Curieusement, elle ne put s'empêcher de comparer la chambre avec celle de son patron. Contrairement aux tons neutres dans la chambre de monsieur Mensah, les couleurs dominantes de celle-ci, blanc et or apportaient une certaine chaleur au lieu. N'empêche que cette dernière restait en tout point inférieur à celle de son patron.

La jeune fille se glissa dans le jacuzzi. La mousse de bains lui faisait un incroyable bien. Ce n'était pas la première fois qu'elle goûtait à ce bonheur éphémère mais il lui avait vraiment manqué. Les couleurs blanche et or présente dans la salle de bains se mariaient parfaitement. Petit à petit, la demoiselle se détendit et s'enfonça un peu plus dans le bains. Pourtant, le bruit de la porte qui toquait vint gâcher sa quiétude. Merde. Elle avait oublié monsieur Mensah.

— Cinq minutes monsieur, lui répondit la jeune fille en reprenant ses esprits.

— Keyra sors de là maintenant, les cinq minutes sont déjà passées, s'exclama monsieur Mensah en revenant à la charge au bout de quelques instants.

— Encore cinq minutes s'il vous plaît, cria la jeune fille de l'autre côté du mur.

— Qu'est-ce que tu fabriques bon sang, je suis tout en sueur !

À défaut de sa salle de sport, Hermann avait opté pour un long jogging avec quelques séries de gymnastique. Maintenant qu'il rêvait de prendre un bon bain pour évacuer toute cette sueur, voilà que la demoiselle se permettait de rêvasser. À bout de patience, il revint frapper contre la porte.

— Keyra ça suffit sors de là, lui somma-t-il.

— Euh monsieur, vous pourriez me passer ma serviette ? Je l'ai oublié sur ma valise, lui demanda timidement la jeune fille de l'autre côté de la porte, gênée de lui demander un tel service.

Hermann souffla et se dirigea vers l'armoire. Il se baissa légèrement et souleva la serviette à la va-vite, ne se doutant pas un seul instant de ce que cette dernière renfermait. La culotte de Keyra ainsi que son soutien-gorge rencontrèrent le sol.

— Qu'est ce...

Gêné de sa découverte, monsieur Mensah hésitait entre les remettre à leur place ou simplement les ignorer. Dans les deux cas, cela occasionnerait une grande gêne pour les deux parties.

Bon sang qu'est-ce que je fait ?

— Monsieur ?

La main de Keyra dépassait l'encadrement de la porte, en attente de ses affaires. Monsieur Mensah se résolut à lui tendre sa serviette. Le bras de Keyra disparu quand elle reçu l'objet en même temps qu'un merci adressé à son patron.

— Vous... est-ce que vous pouvez vous retourner ?

Monsieur Mensah s'exécuta. À pas feutrés, Keyra sortit de la salle de bains, sa serviette l'enveloppant.

— Prends tes dispositions pour ne pas que cette situation se reproduise une nouvelle fois, lui conseilla-t-il en entrant à son tour dans la salle de bains.

Keyra opina du chef et promis de faire plus attention. La jeune fille s'habilla rapidement et rangea ses affaires.

***

La 4×4 de monsieur Mensah se gara devant une impressionnante bâtisse. Keyra avait l'impression de se retrouver devant le même bâtiment que celui d'Abidjan. Son patron sortit du véhicule et elle l'imita. Une bouffée d'air frais lui caressa le visage. Elle regarda aux alentours et son cœur fit un boum dans sa poitrine lorsqu'elle se rendit compte du lieu où ils étaient. Elle avait une sensation de déjà-vu.

— Ce... c'est ici ? lui demanda la jeune fille d'un air mal assuré.

— Tu vois une autre agence avec l'inscription M. Design dans les alentours ? répondit-il sèchement avant de se diriger vers l'agence.

Keyra regarda de nouveau autour d'elle. Tout avait changé. Le décor n'était plus le même mais pourtant, elle savait au fond d'elle qu'il s'agissait du même lieu. En s'approchant de la bâtisse, un sentiment étrange l'envahit. Un souvenir émergea de sa mémoire.

Une petite fille d'environ six ans courait joyeusement, une figurine à la main. À ses trousses, un jeune garçon de quatorze ans.

Tu ne me rattraperas pas ! Tu ne me rattraperas pas, répétait-elle inlassablement, le sourire scotché aux lèvres.

C'est ce qu'on verra, répondit le jeune garçon en se prenant au jeu, le sourire illuminant aussi son visage.

Comme elle ne faisait pas attention, la fillette trébucha et tomba. Le garçon accouru vers elle.

Keyra ! Keyra, tu vas bien ?

Au lieu de répondre, elle se mit à pleurer. Son genou écorché saignait abondamment.

Oh non, arrête. Arrête de pleurer, dit-il avec un pincement au cœur en essuyant ses joues. C'est de ma faute, j'aurais dû faire plus attention à toi.

Patient comme il était, il la calma et elle s'arrêta de pleurer peu à peu. Il lui offrit un sourire chaleureux, ce qui arracha un sourire à son vis-à-vis.

Dis, on se séparera jamais, hein ? lui demanda-t-elle subitement.

Jamais jamais de toute la vie ! approuva-t-il en lui souriant de nouveau.

C'est la promesse du petit doigt ? demanda-t-elle à nouveau de sa petite voix en avançant son auriculaire vers lui.

C'est la promesse du petit doigt, promit le jeune garçon en entremêlant son auriculaire au sien. Allez, maintenant grimpe dans le Simon Express. On va aller voir la fée Maggui pour qu'elle nous arrange ce genou écorché, ajouta-t-il en s'accroupissant pour qu'elle puisse monter sur son dos.

Tchou tchou... Simon Express, en avant ! cria Keyra tout sourire sur le dos de Simon, oubliant sa douleur.

Quand elle était avec lui, tout n'était que joie et bonheur. Même ses malheurs se transformaient en joies. Il était tout simplement, son Ange-Gardien.

Un sourire se dessina sur le visage de mademoiselle Tancey à son insu, alors que ses joues servaient de toboggan à ses larmes. Ce souvenir était à la fois agréable et douloureux. Il lui rappela juste à quel point Simon lui manquait énormément.

— Tu n'as pas tenu ta promesse Simon ! constata-t-elle dans un soupir.

Voyant qu'elle n'était pas à ses côtés, monsieur Mensah se retourna et l'aperçu, l'air pensive.

— Tu comptes rester là-bas toute la journée ?

La voix de son patron la tira de sa rêverie et elle autorisa enfin ses jambes à bouger. À grandes enjambées, elle le rattrapa et ensemble, ils franchirent le pas de l'agence.

— Bienvenue monsieur Mensah !

Sans grande surprise, Keyra remarqua que l'ensemble des membres de la délégation était composée de cadres supérieurs. Avant sa venue, Angela lui avait fait un briefing. Ainsi donc, l'assistante de monsieur Mensah savait avec exactitude qui était les sept personnes présentes devant elle. Sur l'extrême gauche, elle reconnaissait madame Mélèdje Serena, Directrice de Production. Juste à ses côtés, Nadau Carmelle la directrice financière de cette filiale ainsi que le directeur commercial Allabe Alban. Kassavi Denis, chargé de communication, Djaha Stephen Valentin, directeur des ressources humaines, Ahoua Désiré, secrétaire général et enfin madame Julie Kouadio, la Directrice Générale de la filiale de Bouaké. Cette dernière s'avança d'un pas assuré vers monsieur Mensah et lui serra la main.

— Nous espérons que vous avez fait un bon voyage monsieur Mensah.

Après une bref présentation de sa personne, Keyra les suivit jusqu'à son ennemi juré. Les ascenseurs. La réalité la frappa en plein fouet, elle allait devoir y monter. De plus ce n'était pas comme à Abidjan où elle pouvait se permettre de choisir de prendre les escaliers à la place. Poussant un discret soupir, Keyra monta avec eux et se plaça tout juste aux côtés de monsieur Mensah, en qualité de son assistante. Se souvenant de sa claustrophobie, Hermann glissa doucement sa main sur la sienne et la serra de manière discrète pour ne pas attirer l'attention des autres personnes présentes. Se tournant légèrement vers elle, il lui offrit un demi sourire. Keyra ne put s'empêcher de répliquer par un sourire à son geste. Aussi étrange que cela puisse paraître, cet acte pourtant anodin avait suffit à la calmer, au point où elle arrivait à en oublier sa phobie.

— Nous irons directement en salle de conférence, annonça madame Kouadio. Les actionnaires y sont déjà présents. J'ai chargé ma secrétaire d'apprêter tous les documents nécessaires.

Avant que les portes de l'ascenseur ne se rouvrent, monsieur Mensah lâcha sa main, lui laissant une sensation de froid. Elle prit une grande inspiration et le suivit de près jusqu'à la salle de conférence.

***

Réveillé depuis l'aube, Jean-Yves restait étendu dans son lit, les yeux fixés sur le plafond, l'air extrêmement pensif. Il n'était pas du tout rassuré à l'idée de savoir Keyra de retour dans cette ville. Il imaginait déjà ses déboires. C'était une grossière erreur. Il n'aurait pas dû la laisser y retourner. Impuissant, il lâcha un soupir.

— À quoi tu penses ? lui demanda sa femme, qui s'était réveillée depuis peu.

— Je ne peux pas m'empêcher de penser à ma Keyra. Tu penses que j'aurais mieux fait de l'empêcher de partir ? s'enquit-il, sérieusement inquiet.

Valérie se tourna convenablement vers lui et posa sa main sur la sienne. Elle savait mieux que quiconque ce dont il voulait parler.

— Keyra est une adulte maintenant, elle n'as pas besoin qu'on la protège. Tu sais mieux que moi que ce sont les épreuves qui forgent, d'une certaine manière elle en a besoin.

— Keyra est un ange, je ne mérite pas d'être son père. Je ne le mérite vraiment pas.

— Elle ne serait pas d'avis avec toi si elle t'entendait, tu le sais non ? N'y pense plus.

— Cette affaire me ronge depuis des années Valérie, je n'ai pas le sommeil tranquille depuis qu'elle est partie, soupira-t-il.

— Tout ira bien j'en suis sûre, la rassura son épouse.

***

— Mademoiselle Tancey c'est ça ? Comment être sûr que cet investissement ne comporte pas de risque ? Vous n'avez pas fait de réel étude de marché et vous voulez que M. Design se désengage de sa cible première ?

Celui qui venait de parler, Yohan Meney était l'un des actionnaires majoritaire de M. Design. Voyant que sa question était pertinente, les autres actionnaires commencèrent à murmurer entre eux.

Plus tôt ce matin, monsieur Mensah avait annoncé à Keyra que ce serait elle qui ferait la présentation du projet "M. Design Renovation " en lui précisant que c'était la principale raison pour laquelle il avait voulu qu'elle vienne avec lui. Prise de court, Keyra avait dû se débrouiller au mieux, mais cela ne semblait pas assez convaincant pour les actionnaires. Dans un geste de désespoir, elle jeta un coup d'œil à son patron. À sa surprise, il l'encouragea du regard, l'incitant à continuer.

Tu peux le faire Keyra ! C'était ton idée d'origine, tu l'as parfaitement étudié.

Se tournant vers le responsable de cette cohue, Keyra reprit contenance et se mit à parler avec conviction.

— Eh bien pour vous répondre monsieur Meney, la prise de risque est inhérente à la vie. Comment aurions-nous pu construire les avions si quelqu'un n'avait pas pris le risque de l'essayer ? ou alors que le lait de vache est nourrissant si une tierce personne ne s'était risqué à y goûter ? Cependant, je suis bien consciente que vous ne rechercher que l'intérêt de vos profits et je comprends parfaitement cela. Comme vous le savez tous, réaliser une étude de marché nécessite un gros budget et cela aurait fortement pesé sur les ressources financières de l'entreprise, par contre nous avons réalisé une pré-enquête. Les données se trouvent à la page quatre de vos documents, vous pouvez les vérifier.

À l'unisson, ils feuilletèrent les pages du document pour vérifier ses dires.

— Comme vous l'avez sûrement constaté, les résultats démontrent amplement que l'orientation de notre cible majeur vers la jeunesse est un choix qui nous serait judicieux. Cela n'exclut pas forcément les adultes de notre ligne de mire. Nous...

— Que gagnerait l'agence à changer de cible ? l'interrompit monsieur Meney. La demande de l'ancienne cible décroît-elle ? La demande de la nouvelle est-elle conséquente par rapport aux taux de la première ? Quel est le réel pouvoir d'achat de la nouvelle cible ?

Monsieur Meney la bombarda de questions toutes aussi pertinentes les unes que les autres, mais elle ne se démonta pas pour autant.

— Premièrement, il ne s'agit pas d'un total changement de cible mais plutôt d'une orientation vers un public plus large afin de maximiser les rentes de M. Design. Les données de la pré-enquête ont démontrés que la jeunesse, au sens large du thème sera une bien meilleure cible. Bien entendu, leur pouvoir d'achat reste faible, il faudra donc beaucoup miser sur le rapport qualité-prix. Le principal objectif est de faire de petits bénéfices sur un long terme.

— Donc si je vous comprends bien, vous suggérez qu'on délaisse notre clientèle première pour se lancer dans une aventure avec une nouvelle cible dont le pouvoir d'achat n'est pas conséquent ? M. Design est une agence qui propose des services de haute qualité, comment pourrions-nous nous contenter de petits bénéfices ? Cela n'as tout bonnement pas de sens.

Keyra souffla un bon coup. Cet homme était un vrai dur à cuire mais elle n'allait pas se laisser se faire pour autant. Après tout, elle avait déjà affronté pire que lui.

— En vérité, bien que le taux d'achat de cette nouvelle cible soit relativement faible, elle pourrait nous aider à atteindre nos objectifs. Par ailleurs, la conception de nouveaux modèles nous permettra de mieux nous implanter dans leurs habitudes de consommation. Pour cela, nous profiterons du prochain concours de mode qui aura bientôt lieu afin de choisir une nouvelle styliste qui viendra assister Manuel Bance.

Sans que l'on ne l'interrompe cette fois-ci, Keyra fit sa présentation complète. Au final, elle avait réussi à convaincre les actionnaires et monsieur Meney la félicita pour ce projet innovateur. Heureuse, elle se tourna vers monsieur Mensah qui lui sourit.

— Bravo, put-elle lire sur ses lèvres.

La jeune fille était vraiment heureuse. En plus de ce sentiment d'accomplissement qu'elle ressentait, recevoir les compliments de monsieur Mensah qui étaient aussi rare que de l'eau dans un désert ardent la ravissait au plus haut point.

— Tu as été géniale, la complimenta monsieur Mensah quand ils se retrouvèrent seuls dans la salle de conférence.

— Merci monsieur, j'avoue que j'avais perdu courage à un certain moment mais tout s'est passé pour le mieux au final.

— Je savais que tu réussirais, je n'en ai pas douté une seule seconde, avoua-t-il. Qu'en dis-tu, je t'invite à déjeuner pour fêter ta première victoire. Je connais un super endroit qui t'intéressera à coup sûr.

— Quand il s'agit de nourriture, je ne dis jamais non, répliqua Keyra en souriant.

L'heure de la pause étant arrivée, Keyra et son patron quittèrent aussi la pièce désormais vide.

Enfants, adolescents ou adultes, tous se bousculèrent devant le garbatigui* l'interpellant sans cesse par son sobriquet dans l'espoir d'être servit en premier. Ayant eu gain de cause, Keyra et son patron s'étaient installés sur un banc en dur dans un hangar à proximité.

— Je n'aurais jamais pensé que vous mangiez aussi du garba*, s'exclama Keyra, marquée par la surprise.

— Il y a beaucoup de choses que tu ignores sur moi, répliqua-t-il sur un ton assez sérieux.

Keyra ne le releva pas et entama son plat de garba, les yeux brillant de bonheur. Bien que considéré comme de la malbouffe, la jeune fille raffolait de ce plat très prisé par la majorité de la population. Ses papilles gustatives se réjouissaient à chaque bouchée qu'elle prenait. Depuis qu'elle avait commencé à travailler chez M. Design, elle ne se souvenait pas avoir eu l'occasion d'y goûter à nouveau.

— L'atmosphère de l'agence est bien différente d'ici, pensa-t-elle à voix haute.

— Que veux-tu dire ?

— C'est juste une impression, mais je pense que les employés ici sont plus détendus par rapport à nous. Sans doute que vous avoir dans leur pattes en tout temps ne facilite pas les choses.

— Comme ça été le cas pour toi tu veux dire, répliqua monsieur Mensah.

Piquée au vif, Keyra se contenta d'hausser les épaules. Un léger sourire se dessina sur les lèvres de son patron avant de disparaitre aussitôt. Elle avait passé l'étape la plus difficile haut les mains, le reste ne sera que de la tarte. S'il y avait une personne qui pouvait sauver l'agence, c'était elle. Et il en était convaincu.

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2913 mots !

Garba*: Met typiquement ivoirien à base d'attiéké (fait à partir du manioc) et de poison grillé. (Voir média🤤bon j'avoue c'était à l'occasion de la fête de l'indépendance mais ça reste une très appétissante illustration 🤤🤤🤭)

Garbatigui* : Sobriquet ou surnom donné à tous les vendeurs de Garba.

Saluuut la populace. J'espère que vous allez bien. Eh bah, this is the suite of the precedent chapitre (Yeaaah I speak English 😏😏🙃) bref, je suis consciente qu'il ne se passe absolument rien dans ce chapitre mais c'était nécessaire 😖😖😖 chapitre de transition disent-ils. Bref bref, j'ai un peu le seum là mais malgré tout, passez une excellente soirée ? Journée ? Peu importe. Biiiizes😘😘❤️

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