Nouvelle-Orléans
Pour plus d'intensité merci de mettre la Musique : I ran_ Hidden Citizens pour l'introduction.
En plein cœur du Bayou, les cyprès recouverts de mousse espagnole s'étendent à perte de vue. L'eau marécageuse, elle, s'anime au rythme de la faune qui y a trouvé domicile. Un feu de camp est la seule chose qui fait contraste avec la nuit tombée. Le bois crépite sous les flammes, un couple est en recherche de sa chaleur. Il s'embrasse d'une façon passionnée se perdant toujours davantage dans la profondeur de leur baiser. L'homme se lève et tend la main en direction de sa compagne. Sans attendre, leurs corps se plaquent l'un contre l'autre, la jeune femme glousse tout en ressentant le désir de son amant qui commence déjà à se manifester. Les bras de son petit ami viennent la soulever lui arrachant un cri de surprise avant de la conduire dans leur petit nid douillé soigneusement monté pour la nuit.
Il la pose délicatement sur le matelas, se sépare d'elle le temps de refermer la moustiquaire. Ses lèvres humides la dévorent de baisers toujours aussi brûlants. De puissants frissons ne cessent de parcourir leurs corps en feu. Elle gémit en sentant ses mains remonter l'intérieur de sa cuisse rejoignant son point le plus chaud.
Puis subitement, elle le repousse et lâche d'une voix inquiète :
― Est-ce que tu as entendu ?
― Tes gémissements, oui... et je dois t'avouer que je les adore ! murmure-t-il à son oreille d'un ton suave.
Voyant que sa petite amie n'est toujours pas rassurée, il ajoute :
― C'est sûrement un animal !
― Va voir s'il te plaît ! exige-t-elle
― Est-ce que tu plaisantes ? s'époumone-t-il en se redressant à genou. Bordel ! Tu fais chier... Jenny.
La main du jeune homme se saisit de la lampe avant de sortir dans la nuit noire. Il fait quelques pas tout en éclairant les alentours. Un bruit dans l'arbre attire son attention. Une chouette posée sur une branche l'épie.
Sa petite amie aurait-elle réussi à le rendre parano ?
Le rapace d'un coup bref, bascule sa tête sur le côté, ses yeux encore plus ronds qu'à l'origine. Son regard est à la fois intrigué et curieux de la scène qui va bientôt s'offrir à lui.
—Blake? l'appelle la jeune femme d'une voix tremblante, ne le voyant pas revenir.
Ravalant sa peur, elle se décide à sortir pour se confronter à son tour dans la nuit.
― Blake... ce n'est pas drôle ! gronde-t-elle en ramassant la lampe abandonnée au sol.
Son souffle est rythmé, les battements de son cœur devenus si rapides. La jeune femme est plongée dans une inquiétude grandissante. Ses mains tremblantes sont agrippées à la lampe comme si sa vie en dépendait. Elle s'arrête près d'un cyprès, laissant son dos se reposer contre le tronc. Plusieurs gouttes chutent maintenant sur son épaule qu'elle ne perd pas de temps à essuyer d'un geste machinal. Puis, se rendant compte du liquide épais et poisseux qui lui recouvre les doigts, elle déglutit et d'un mouvement de poignet lève sa lampe pour en éclairer les hauteurs.
Son cri puissant résonne dans la profondeur du Bayou. Le corps de son ami est accroché aux branches, les entrailles à l'air se vidant de son hémoglobine.
Horrifiée par la scène, elle ne sait plus où aller jusqu'à ce que ses yeux rencontrent ceux d'un énorme canidé non loin de là. Le pelage bicolore de l'animal est souillé par une épaisse couche de sang. Sans doute celui de Blake.
Le loup se redresse d'impatience. Va-t-elle enfin courir ?
Ses oreilles basculent en arrière, sa queue se dresse à la verticale, ses mâchoires se crispent laissant apparaître ses crocs.
Jenny, portée par l'adrénaline, s'élance et court aussi vite qu'elle le peut pour le plus grand plaisir de son traqueur qui attendait que ça. Dans sa course, la branche d'un arbre lui entaille la joue. L'odeur de son sang, même infime, excite encore plus la bête qui la poursuit. Elle s'écrase dans le sol boueux avant de réussir à s'en extirper ignorant la quantité de moustiques qui la dévore. Sa fuite la conduit jusqu'à un ponton en bord de marécage. Elle le traverse puis plonge sans attendre. Le loup, une fois arrivé à l'échéance de la passerelle, freine, ses griffes marquant le bois vieillit. Sa vitesse stoppée si rapidement l'oblige à se cabrer sur ses pattes arrière.
La jeune femme revient à la surface, ses mains écartant quelques mèches de ses yeux. Le loup quitte le pont pour regagner la terre ferme puis s'assoit sur la berge, ses iris dorés rivés vers elle.
― J'espère que tu es patient car je ne suis pas prête de sortir de là ? le défi t-elle
Cependant, ses sourcils se froncent.
Vient-elle vraiment de distinguer un regard malicieux sur l'animal ? Non, c'est impossible !
Des remous autour d'elle commencent à s'accentuer. Le loup se met à sautiller, aboyant d'impatience. Sa queue panachée remuant de droite à gauche. Le regard de Jenny pivote alors vers l'arrière, un alligator avance droit dans sa direction.
Elle hurle de nouveau et cherche à atteindre la berge s'aidant à la seule force de ses bras pour la remonter. Alors qu'elle arrive difficilement à hisser son corps sur la rive, les pattes blanches du canidé sont désormais à son niveau.
Ses yeux plongent dans ceux ambrés de l'animal. Elle y distingue un mal puissant qui le ronge, une douleur béante le consumant. L'hybride originel saute sur elle, déchirant sa gorge jusqu'à ce que ses cris se réduisent à néant. Jusqu'à ce que son mal en lui l'apaise le temps de quelques secondes pour revenir au plus mal et cela depuis maintenant un certain nombre de jours.
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Chapitre 53- Please wait, Babies loading...
Partie 1
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Rebekah
La vie est loin d'être un long fleuve tranquille. En réalité, c'est une succession d'épreuves que nous nous devons d'affronter. Des épreuves qui nous poussent à nous dépasser, des épreuves qui nous rendent plus forts pour être prêt à affronter la suivante qui se dressera au prochain virage.
Au cours des décennies, ma famille et moi avons eu notre lot et quand on n'y réfléchit, rare ont été les moments où nous avons été véritablement heureux. Ce bonheur tant recherché, une fois Silas vaincu, nous pensions qu'il nous serait accordé.
En réalité... ce n'était qu'un leurre.
Kol, le plus jeune de mes frères, est sous le point de rupture. Les sœurs Deveraux ne peuvent absolument rien faire pour ramener Magellan et même si une partie de lui le savait déjà, il ne peut s'empêcher de continuer à les harceler.
***
― N'as-tu pas entendu ce que Sophie vient de te dire ? attaque subitement Davina d' une voix sèche.
Alertée par les cris de Kol, la jeune sorcière a rejoint sa sœur. Sa silhouette de petite taille semble si fragile face à celui du vampire Originel qui, de sa simple présence, a rempli la pièce d'une tension palpable. Et pourtant lorsque ses prunelles azur croisent celles noisette du Mikaelson, elle en perd pied et en regretterait presque son ton froid employé. Les traits de son visage noyés par le chagrin le rendent étrangement plus humain, plus accessible.
―Nous sommes vraiment désolées pour Magellan, c'était quelqu'un de bien ! poursuit Sophie. Mais malheureusement, tout le monde ne peut pas être sauvé !
Kol baisse les yeux. Il ne peut plus les regarder sans arriver à dissimuler le chagrin qui l'envahit. Ce serait exposer qu'il est vulnérable. Et... Kol Mikaelson n'est pas vulnérable, et pourtant... n'est-ce pas une larme qui est en train de rouler sur sa pommette ?
Il a merdé, clairement merdé, il s'en rend compte. Magellan était importante pour lui mais il n'a jamais été capable de le lui montrer et maintenant il est trop tard.
― Il est peut-être temps pour toi d'apprendre à dire au revoir... temps pour toi de... commencer une nouvelle histoire !
Les paroles de Davina semblent inonder la pièce et chassent la tension qui la gagnait. Surpris Kol relève les yeux vers elle, oubliant même de rendre invisible ce filet salé sur sa joue. Tous deux plongent le regard l'un dans l'autre, déglutissant presque à la même seconde.
Une bourrasque de vent s'engouffre à l'intérieur de la crypte. Kol reste stoïque, savourant étrangement la brise qui glisse sur son visage comme une douce caresse. Derrière cette sensation, il imagine sans mal les doigts de la sorcière défunte sur sa peau.
Une fois la sensation évanouie, il ouvre les yeux. Ses sourcils se froncent subitement en regardant les cheveux châtains de Davina qui dansent sous ses yeux dans un rythme parfait.
***
À Mystic Falls, Caroline a retrouvé sa mère. La tension qui la taraudait n'a eu de cesse de grandir alors qu'elle gagnait la maison familiale. Pourtant, une fois la porte ouverte, celle-ci s'en est allée. Liz Forbes s'est jetée dans les bras de sa fille. Heureuse et tellement soulagée de la revoir seine et sauve. Entre les deux femmes, les larmes ont coulé un long moment ; oubliant même leur différent pour y laisser maintenant qu'une joie profonde de se retrouver. Les mains de la mère prennent en coupe le visage de sa fille qui aujourd'hui est devenue une femme. Elles se sourient, s'étreignent à nouveau dans un profond silence car parfois... aucun mot n'est nécessaire.
Après la destruction d'une bonne partie du QG, nous nous sommes installés à l'ancien repère des loups originels le temps que la rénovation soit achevée. C'est d'ailleurs dans ce lieu qu'Elijah a finalement obtenu les réponses à ses questions concernant Katherine Pierce.
...
— Félicitations... ton plan était... bien mené ! lâche l'ainé d'un ton amer.
— Pourquoi n'en viens-tu pas directement au fait, Elijah... Pourquoi ne me poses-tu pas la question que tu meurs d'envie de me poser ? s'agace l'hybride
— Qu'as-tu fait de Katherine, Niklaus ? lâche-t-il sans plus attendre, la menace s'entendant parfaitement dans sa voix.
—... J'avais besoin du sang d'un double Petrova pour la transformation de Chris, lui dit-il comme s'il cherchait à justifier ses actes.
Elijah lève sa main pour se masser l'arête du nez. Au détriment du bonheur de sa sœur, on lui a clairement privé du sien.
―... Je n'ai jamais caché mon aversion pour cette dernière, j'ai toujours pensé que tu méritais mieux.
― Ce n'était pas à toi d'en décider ! s'époumone l'ainé. Tu savais qu'elle était importante pour moi et cela ne t'a pas empêché de me la prendre, poursuit Elijah sa voix terrassée par le chagrin.
Son dos prend appui sur le mur en brique pour s'y laisser glisser tel un pilier qui s'effondre. L'hybride le regarde assis au sol. Il soupire puis s'installe aux côtés de son frère.
― Elle revenait sur ses pas..., lui avoue Klaus en posant une main sur son épaule.... Et c'est pour cette raison qu'elle est vivante. Katherine est ce qu'elle est et je suis ce que je suis. Nous sommes tous les deux néfastes pour vous et on le restera. Cette rédemption que vous recherchez pour nous est vaine. Il est trop tard, mais... c'est VOUS... et uniquement VOUS qui permettez à nos têtes d'être maintenues hors de l'eau.
L'hybride originel sans la présence de Caroline se sent-il prêt à replonger dans ses démons ? se sent-il sous le point de couler ?
― Tu la trouveras au sous-sol de la maison de la Plantation.
...
Avec la transformation de Chris en Hybride, un bonheur sans fin s'offrait à moi. L'éternité était à perte de vue pour nous deux. Tout semblait parfait, mais, petit à petit, une ombre s'installe dans notre beau tableau. Il dit bien gérer sa mutation, je sais que ce n'est pas le cas. De mon poste, je l'observe, les yeux rivés sur le quartier français qui porte encore bien les stigmates de notre combat contre Silas.
― Je vais bien, Rebekah ! dit-il ayant conscience de ma présence.
― J'ai beau être vieille, je ne suis pas sénile ! je réponds avec assurance.
― Hormis le fait que je peux atteindre l'autre bout de la ville en quelques secondes, je ne me sens pas vraiment différent d'avant ! En vérité, le plus insupportable à gérer c'est cette ligne ! il poursuit.
― Quelle ligne ? demandé-je, intriguée.
― C'est comme ci une partie de mon esprit était séparé... en deux. D'un côté, il y a moi... et maintenant il y a lui : le vampire. Et ce dernier cherche constamment à entrer sur le territoire du loup... mais il ne le veut pas car c'est le sien... Il lui en a déjà laissé suffisamment ! me dit-il d'une voix hachée. Alors il protège cette frontière mais à la différence du vampire, lui, se fatigue... et il l'a bien compris alors il continue encore et encore à essayer de la franchir et moi... je... je n'en peux plus !
Je l'écoute et cherche tant bien que mal à ne pas perdre dans ses explications. Ses phrases ne sont pas si fluides que d'habitude, ce qui prouve qu'il est d'une certaine manière... perturbé. Perturbé par les deux ennemis qui se font face à l'intérieur de lui.
― Pourquoi ne pas autoriser le vampire à entrer sur le territoire du loup ? Ne serait-il pas plus simple d'arrêter de lutter et de les laisser s'apprivoiser ?
― Non ! Il répond fermement. Il cherche à s'en emparer !
― Le vampire cherche à s'emparer de quoi, Chris ?
― De ma noirceur !
Sa remarque aurait pu me faire rire si je n'avais pas lu en lui tant de sincérité. Il a cruellement besoin d'aide et je me sens tellement impuissante. J'ai vécu le vampirisme mais être un hybride m'est inconnu.
Je longe alors les corridors à la recherche de la personne qui sait ce qu'il endure mais lorsque des empreintes ensanglantées m'accompagnent tout au long du chemin, je ne suis plus sur que ce soit une bonne idée de me tourner vers lui. Avec le départ de Caroline, mon frère Klaus gère son absence de la seule façon qu'il sait le faire et le sang, à La Nouvelle-Orléans, coule à flots.
***
Caroline
( 10 semaines d'aménorrhée)
Mystic- falls
Chaque nuit passée ici a été glaciale. Un manque de sa chaleur à mes côtés, un froid causé par cette fenêtre laissée volontairement ouverte et cela malgré les températures hivernales à l'extérieur. Espérer sa venue ? Je réalise à quel point je suis profondément stupide. Il n'a même pas pris la peine de répondre à mes appels. Aujourd'hui et après quinze jours sans lui, la douleur de son absence est de plus en plus atroce. M'éloigner un peu, nous donner de l'espace m'a semblé être indispensable mais je ne pensais pas que mon séjour à Mystic Falls s'éterniserait aussi longtemps et encore moins sans lui parler une seule fois. Désormais, je me dis que quelque chose est brisé et rien que d'y songer, les larmes me terrassent. J'ai mal, mon corps est là mais mon cœur lui... est resté à La Nouvelle-Orléans.
Heureusement pour moi, Rebekah et moi passons des heures au téléphone. Elle est le lien permanent avec mon ancienne vie. J'ai appris qu'Elijah et Katherine ont fini par prendre le large. Le départ de son frère aîné l'a attristé mais elle l'a laissé s'en aller tout comme l'a fait l'Hybride Originel. De toute façon, une cohabitation entre ce dernier et Katherine était inenvisageable. Rebekah me parle très peu de Klaus et même si je meurs d'envie de savoir comment il réagit à mon absence je la remercie de ne pas le faire. C'est déjà assez dur comme ça.
Mes doigts glissent sur la place vide à mes côtés lorsqu'une profonde douleur en dessous de mon omoplate se réveille m'obligeant à perdre le contact du couvre-lit pour le poser sur cette plaie inexistante. Une fine pellicule de sueur ruisselle déjà sur mon front pourtant sec. Je comprends sans difficulté que mon esprit me fait malgré moi revivre l'un de mes souvenirs que j'ai de lui. Un de plus depuis mon retour. Cette fois, je suis en train de me remémorer ce tout premier moment où tout a basculé, où tout a commencé.
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Souvenir - Souvenir
Je suis désormais allongée dans mon lit, enveloppée dans ma couverture dans un état de souffrance. La sensation d'avoir été trahi par mon petit ami qui n'a pas pu se retenir de me mordre, obéissant aveuglément à cet hybride diabolique est presque aussi douloureuse que le venin de loup-garou qui est en train de parcourir mes veines.
Lorsque Klaus, l'hybride diabolique en question ,responsable de mes malheurs, apparaît à l'embrasure de la porte de ma chambre, mon cœur en rate un battement. La pièce semble en avoir rétréci face à son charisme évident.
― Vous êtes venu me tuer ? lui avais-je aussitôt demandé, la peur au ventre.
― Le jour de ton anniversaire ?
Pourquoi ce ton mêlé à de l'incompréhension ? C'est précisément lui qui a ordonné à Tyler de me mordre , il savait que le venin me conduirait aux portes de la mort.
―Tu as une si mauvaise opinion de moi ! avait-il poursuit
― Oui !
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Je secoue la tête énergiquement pour chasser ce souvenir.
Je quitte ma chambre et gagne la cuisine où l'ami de ma mère, Maxwell, est en pleine préparation du petit déjeuner. La présence d'un homme dans ma maison familiale m'est étrange mais je suis contente que ma mère ait réussi à refaire sa vie.
― Assieds-toi, tu arrives juste à temps, me dit-il en m'invitant à prendre place.
Je l'observe remplir mon assiette et prends conscience que c'est un homme gentil comme lui que j'aurais mérité d'avoir. Pourtant, mon cœur, lui, a choisi un être ravagé, voir même détestable à certains moments. Un homme que je qualifierais de parfaitement imparfait. Et le plus terrible c'est que je l'aime ainsi et que je ne l'échangerais pour rien au monde.
Ses yeux bleu-gris dansent d'ailleurs dans mon esprit tout comme son sourire malicieux que lui seul a le secret .
― Tu sais, Caroline, ta mère est ravie de ton retour !
Je m'apprête à dire quelque chose mais aucun son ne franchit ma bouche. J'apprécie même l'arrivée de ma mère pour cacher mon malaise. Elle me dépose un rapide baiser sur la joue et embrasse Max. A les voir, j'en soupire de frustration, le goût de ses lèvres me manque. Ma mère s'installe face à moi et m'accorde un sourire rayonnant qui se perd bien vite quand elle distingue mes doigts posés sur ma bouche. Je perçois son regard pesant mais je ne m'y attarde pas et reste ancrée dans mes pensées.
Lorsqu'il est seul et à l'abri des regards, fait-il s'effriter cette forteresse autour de son cœur ? Regrette-t-il de mettre mes appels en échec pour flatter son égo ? Que fait-il d'ailleurs en ce moment même ? Ma non-présence est-elle aussi douloureuse qu'est la sienne pour moi ?
― Est-ce que tout va bien, Caroline ? s'inquiète ma mère
― Oui, bien ! je mens.
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Rebekah
Nouvelle Orléans
Je prends une grande inspiration et frappe à la porte de la chambre qu'occupe Nik. Aucune réponse alors je me donne moi-même l'autorisation d'entrer. Il est assis sur le rebord du lit dans lequel il ne dort jamais. Ses cheveux sont plus longs que d'habitude et sont encore humides. Surement vient-il de nettoyer tout ce sang qui le recouvrait. Comme à chaque fois !
Plongé dans ses pensées, il n'a même pas pris conscience de ma venue. Sa tête est retenue dans l'une de ses mains, son regard fixant quelque chose que je n'arrive pas à distinguer d'où je suis. Après m'être raclé la gorge pour lui signaler ma présence, il lève ses yeux sur moi, ses prunelles sont bien plus sombres que d'habitude. Caroline lui manque, c'est évident. En me voyant, il soupire puis glisse dans la poche de son jean, l'objet qui était au creux de sa main.
— Vas-tu profiter de l'absence de notre ainé pour me reprocher mes activités nocturnes ? raille t-il en me jetant une œillade.
— Parce que je te préviens tout de suite, je continuerais à faire couler le sang comme je le voudrais parce que tu sais quoi... j'aime ça !me prévient-il d'un regard meurtrier.
—... Je ne suis pas ici pour ça mais pour Chris ! je raille. Il m'a parlé de cette frontière entre le vampire et le loup. J'aimerais qu'il comprenne qu'il doit la laisser... s'effacer.
— Vous savez ce qui est agaçant avec vous tous... c'est que vous ne comprenez jamais rien! il s'agace. Vous essayez sans cesse de réparer quelque chose qui ne pourra pas l'être. Ils sont ennemis... jamais ils ne pourront s'entendre l'un avec l'autre. C'est à lui de vivre avec... moi je le fais bien !
— Mais cela le perturbe ! lâché-je
— Il est vivant Rebekah ! Et à tes côtés... n'est-ce pas simplement suffisant ?